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6 | LUNDI 22 AOÛT 2016 | LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ
IÉVÉNEMENTI
IMUSÉE 1/7I
Abdel Rahman El Bacha joue Chopin
Le feuilleton de l’expo :
qui était Benvenuto Cellini ?
» Mazurkas, polonaises, nocturnes, impromptus, valses… Durant le festival, Abdel Rahman El Bacha déclinera l’œuvre intégrale pour piano solo de Chopin, par ordre chronologique, au fil de neuf récitals exceptionnels, sur un piano Bechstein choisi par l’artiste. « Son talent de pianiste est d’une supériorité et d’une originalité incontestables, mais ses productions, par leur caractère naïvement étrange, par la hardiesse des rythmes et des harmonies, par un style mélodique capricieux, fugitif, insaisissable, sont bien plus remarquables encore », disait Hector Berlioz de Chopin. À partir d’aujourd’hui à 17 heures à l’église de La Côte­Saint­André et jusqu’au 30 août.
» Tous les jours jusqu’à dimanche, retrouvez notre feuilleton consacré à l’exposition du musée Berlioz : “Benvenuto Cellini, l’orfèvrerie musicale”. Fils d’un musicien et facteur d’instruments florentin, Cellini (1500­1571) était un orfèvre italien de la Renaissance, qui a réalisé une sculpture monumentale et célèbre : “Persée tenant la tête de Méduse”. Ce chef­d’œuvre marquera à jamais l’histoire de la fonte.
FESTIVAL BERLIOZ | JUSQU’AU 30 AOÛT
CE SOIR AU CINÉMA LE CLUB
Les sorcières au ciné-concert
avec Le Grand Palomar
HIER SOIR À LA CÔTE­SAINT­ANDRÉ | Avec “Roméo et Juliette”
Gardiner sublime Berlioz
« O
n ne se mépren­
dra pas sans dou­
te sur le genre de
cet ouvrage. Bien que les
voix y soient souvent em­
ployées, ce n’est ni un opéra
de concert, ni une cantate,
mais une symphonie avec
chœurs », avertissait Berlioz
dans la préface à la partition
de “Roméo et Juliette”, li­
brement adaptée de
l’œuvre de Shakespeare et
composée en 1839.
“Häxan, la sorcellerie à travers les âges” de Benjamin Christensen
sera mis en musique par Le Grand Palomar de Patrick Vaillant. DR
Une distribution de rêve pour Berlioz
Pour rendre l’immense ri­
chesse de la partition, le Festival Berlioz avait pro­
grammé une distribution de
rêve, hier soir, dans la cour
du château Louis XI, avec le
retour à La Côte­Saint­An­
dré, pour la troisième année
consécutive, du plus berlio­
zien des chefs, John Eliot Gardiner, à la tête de son
Orchestre Révolutionnaire
et Romantique, le Monte­
verdi Choir qu’il fonda en
1964, les jeunes choristes du
National Youth Choir of
Scotland, avec le chef assis­
tant Dinis Sousa.
Une rare qualité d’interprétation
Bien sûr, pour les « solos de
chant » qui ponctuent l’his­
toire tragique déchirant les
E
John Eliot Gardiner a une nouvelle fois sublimé l’œuvre de Berlioz, la conduisant avec une maîtrise, une fougue et une élégance rares, à la tête d’un
gros et talentueux effectif. Photos Festival Berlioz/Simon BARRAL-BARON
Montaigu et les Capulet,
trois artistes lyriques magni­
fiques complétaient la dis­
tribution : la mezzo­soprano
Julie Boulianne, tout en sen­
sibilité, le puissant baryton­
basse Laurent Naouri et le
subtil ténor Jean­Paul Fou­
chécourt.
Comme lors des années
précédentes, le talentueux
maestro a une nouvelle fois
sublimé l’œuvre de Berlioz,
la conduisant avec une maî­
trise, une fougue et une élé­
gance qui élèvent la variété et l’originalité de l’inspira­
tion du compositeur, tout en
subtilité et en inventivité,
vers une rare qualité d’inter­
prétation, belle comme une
pure et bouleversante émo­
tion. n adéquation avec le thè­
me de la 23e édition, “Les
fleurs du mal ou Berlioz au bal des sorcières”, le Festival
Berlioz propose une soirée ciné­concert avec un film de 1922 aussi rare qu’étonnant, “Häxan”, connu aussi sous le titre explicite “La sorcelle­
rie à travers les âges”.
Ce magistral pamphlet
contre l’intolérance religieu­
se et toutes les superstitions, mis en musique ce soir par Le Grand Palomar de Pa­
trick Vaillant [lire ci­des­
sous], est considéré comme un véritable chef­d’œuvre, vénéré notamment par William S. Burroughs (qui prêta sa voix à une des ver­
sions) et la Beat Generation américaine.
Benjamin Christensen,
compatriote du grand ci­
néaste danois Carl Theodor Dreyer, réalise un film saisis­
sant, dont la mise en scène emprunte à l’imagerie fan­
tastique de Breughel, Bosch,
Callot, Goya, Grünewald.
J.­L. C.
Ce soir à 21 heures au cinéma
Le Club (22, rue Tourtain)
à La Côte-Saint-André.
À L’AFFICHE DU FESTIVAL
AUJOURD’HUI
Ü Intégrale Chopin
pour piano solo
Avec le pianiste Abdel Rahman
El Bacha (1/9). À 17 heures à
l’église de La Côte-Saint-André.
Ü Sorcières mythiques
Avec l’Orchestre baroque de
Bretagne dirigé par Claude
Nadeau. À 19 heures au musée
Berlioz à La Côte-Saint-André.
Ü Les sorcières
au ciné-concert
Lire ci-dessus et ci-dessous.
À 21 heures au cinéma Le Club
à La Côte-Saint-André.
Jean­Luc COPPI
DEMAIN
Ü Intégrale Chopin
pour piano solo
Avec le pianiste Abdel Rahman
El Bacha (2/9). À 17 heures à
l’église de La Côte-Saint-André.
Ü Sorcières mythiques
Avec l’Orchestre baroque de
Bretagne dirigé par Claude
Nadeau. À 19 heures au musée
Berlioz à La Côte-Saint-André.
Ü Des chants, des
poisons et des fleurs
Avec l’ensemble Appassionato
dirigé par Mathieu Herzog, Elsa
Dreisig (soprano), Vincent Le
Texier (baryton-basse). Au
programme : R. Wagner, Tristan
et Isolde, extrait Prélude et Mort
d’Isolde ; R. Strauss, Lieder :
Rote Rosen, Mädchenblumen
n°1 et 4 (Kornblumen et Wasserrose), Freundliche Vision,
Wiegenlied n°1, Waldseligkeit ;
H. Berlioz, Fleurs des landes ;
C. Debussy, Cinq poèmes de
Baudelaire. À 21 h au château
Louis XI à La Côte-Saint-André.
Ü La Taverne
de Bacchus
À l’ombre des myrtes écloses
avec Mirror Drums. À partir de
23 h sous les arcades du château Louis XI.
UN JOUR au festival
Patrick Vaillant, de la mandoline à Berlioz
MUSÉE Avec
C
l’Orchestre
baroque de Bretagne
Claude Nadeau, qui se présente
comme « cheffe d’orchestre, féministe
et sorcière », est aussi claveciniste.
Chaque jour, jusqu’au 25 août,
elle dirige l’Orchestre baroque sous
le balcon d’Hector, au musée de
La Côte-Saint-André. Le récital intitulé
“Sorcières mythiques” emprunte aux
musiques de Purcell, Marais, Haendel
et Lully, entre autres. Photo Le DL/JLC
MUSÉE Des
conférences
pour en savoir plus
Le cycle de conférences organisé durant
le festival a débuté hier au musée Berlioz
à La Côte-Saint-André. Il se poursuit
aujourd’hui à 15 heures avec Cécile
Reynaud, conservateur en chef au
département de la musique de
la Bibliothèque nationale de France, qui
présente une “Introduction à Benvenuto
Cellini”. Programme des conférences
sur ww.festivalberlioz.com. Photo archives Le DL
e soir, le Festival Berlioz
propose, une nouvelle fois,
une création mondiale : un ciné­concert autour du film muet dano­suédois de 1922 “Häxan ou la sorcellerie à tra­
vers les âges”. Côté musique,
c’est Le Grand Palomar qui sera à l’œuvre. Ce trio, formé il y a deux ans, est composé d’un tuba, d’une batterie et d’une mandoline électrique. Il sera pour l’occasion trans­
formé en quintet : « Une gui­
tare hawaïenne et un violon traditionnel suédois vont se joindre à nous », indique Pa­
trick Vaillant.
Originaire du sud de la
France, ce mandoliniste de renommée internationale est un acteur majeur des musi­
ques traditionnelles dans sa région. Il a fondé le Melo­
nious Quartet, premier qua­
tuor de mandoline moderne en France. Au sein du “Front de libération de la mandoli­
ne”, il développe le concept Patrick Vaillant (à droite) avec Daniel Malavergne (à gauche)
et Frédéric Cavallin (au centre) forment Le Grand Palomar.
Ce soir, deux autres musiciens viendront les rejoindre. Photo CBDT
d’altermandoline et a créé l’Oumanpo (Ouvroir de man­
doline potentielle). Il dirige également la compagnie Mandopolis. Loin, très loin de
Berlioz et sa musique ? « Pas tant que ça ! », assure le musi­
cien, qui a déjà participé à plusieurs reprises au festival de La Côte­Saint­André, à La Taverne, Sous le balcon d’Hector ou encore en 2011 à l’occasion d’une autre créa­
tion, “Les sept images du dia­
ble”. « Stylistiquement, c’est sûr qu’on est assez loin de Berlioz. Avec Le Grand Palo­
mar, nous avons une palette très transversale, proche du jazz, des musiques improvi­
sées, des musiques du mon­
de, etc. Mais Bruno Messina a
une manière très intelligente de décentrer la programma­
tion et de permettre à d’autres
types de musiques et d’arts de
s’insérer dans la thématique de l’année. »
Le film diffusé ce soir lors du
ciné­concert est parfaitement en adéquation avec le thème du festival cette année : « C’est Bruno Messina qui nous a contactés pour nous proposer de faire cette créa­
tion, raconte Patrick Vaillant. Il nous a proposé de travailler sur ce long­métrage et nous avons été emballés. Le ciné­
concert fait partie de nos spé­
cialités. Et “Häxan” est un film assez exceptionnel. »
Clémence LENA

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