Guide de voyage - Destination Sherbrooke

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Guide de voyage - Destination Sherbrooke
Guide de voyage
Le Chemin des Cantons
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IN D
A
TO
1ère édition 5 $
Le Chemin des Cantons
Bienvenue
Le Guide de voyage du Chemin des Cantons vous propose
de découvrir, à votre rythme, le patrimoine culturel et
architectural américain et britannique des Cantons-de-l’Est.
Vous y découvrirez les traces des Américains, des Anglais,
des Écossais et des Irlandais en parcourant les villes, villages
et hameaux du Chemin des Cantons.
Avant de commencer votre voyage, familiarisez-vous
avec l’architecture des Cantons-de-l’Est. Placé au début du
Guide de voyage, le Petit guide architectural présente
l’architecture domestique, le patrimoine industriel ainsi
que les caractéristiques architecturales des églises de
confessions autres que catholiques. Ensuite, le Guide de
voyage est divisé selon huit MRC (Municipalité régionale de
comté). Au début de chacune d’elle, une carte de la MRC
vous indique certains attraits (bâtiments patrimoniaux,
granges rondes, ponts couverts, points de vue, aires de
pique-nique), les étapes et les étapes hors route du Chemin
des Cantons, et finalement, les villages et hameaux
mentionnés dans le texte. Rédigé simplement avec quelques
anecdotes, ce guide vous permettra de percer le mystère
des gens qui ont fait l’histoire des Cantons-de-l’Est.
Tout en sillonnant nos paysages envoûtants, n’hésitez pas à
vous arrêter, à vous laisser charmer en pique-niquant près
d’un pont couvert ou encore, visitez un musée ou une de
nos nombreuses églises.
Le Chemin des Cantons : un rendez-vous avec l’histoire
unique des Cantons-de-l’Est.
Bonne route!
Photo : Stéphane Lemire
re
Légende
Chemin des Cantons
Route des vins
Route des Sommets
Y
Route verte
Étape
Arrêt proposé sur le Chemin des Cantons,
en lien avec la thématique, offrant des
panneaux d’interprétation et/ou de
l’animation et un minimum de services
(stationnement, toilettes, etc.)
Étape hors route
Même définition que l’étape sauf qu’elle est
située en périphérie du Chemin des Cantons
(
Information touristique permanent
Information touristique saisonnier
à Bâtiment ou ensemble patrimonial
Pont couvert
G Grange ronde
Point de vue
Belvédère
Aire de pique-nique
Poste d’accueil
Signalisation d’une étape hors route,
Cowansville / Stéphan Flibotte
Pour vous aider à retrouver votre page, une couleur a été attribuée à
chaque section du guide
Petit guide architectural .................................................6
MRC de la Haute-Yamaska .........................................14
MRC de Brome-Missisquoi ..........................................20
MRC de Memphrémagog.............................................28
MRC de Coaticook.......................................................36
MRC du Val-Saint-François .........................................46
MRC des Sources ........................................................52
MRC du Haut-Saint-François.......................................58
MRC de Sherbrooke.....................................................66
En route vers une étape ou une étape hors route
du Chemin des Cantons
Sur la route du Chemin des Cantons / Stéphane Lemire
L
e charme des Cantons-de-l’Est réside en grande
partie en sa spécificité géographique. Ses forêts,
ses montagnes et ses lacs alimentés par des rivières
parfois tumultueuses attirent les villégiateurs depuis
plus de cent cinquante ans. Encore aujourd’hui, ses
paysages bucoliques ne cessent de nous charmer.
Sébastien Larose
Ici peut-être plus qu’ailleurs, cette géographie a eu un impact profond sur l’histoire de la région.
Difficile d’accès par le nord, ce territoire est boudé par le régime français qui n’y dépêche que
quelques rares expéditions pour en inventorier les richesses forestières. Il demeure l’apanage
de quelques groupes abénaquis qui utilisent ses rivières comme voies de communication et
ses grandes forêts comme territoires de chasse. Même le gouvernement britannique d’après la
Conquête préfère le garder inoccupé, n’y voyant qu’une zone tampon entre les États-Unis et ses
nouvelles colonies.
Ce n’est finalement qu’à la toute
fin du 18e siècle, pour répondre à
la pression d’expatriés américains,
Loyalistes puis simples colons,
que la Grande-Bretagne autorise
son peuplement. Celui-ci est donc
le fait d’abord d’Américains venus
du Sud puis d’habitants des îles
Britanniques, Anglais, Écossais et
Irlandais, qui arrivent du Nord. La
personnalité des Cantons-de-l’Est
sera donc dans un premier temps
le fait de l’amalgame de ces deux
cultures qu’unit une même langue,
l’anglais.
Kilborn’s Mill, 1836, Bouchette
Les Cantons-de-l’Est représentent ainsi une expérience de peuplement
unique au Québec et son patrimoine culturel reflète cette unicité.
L’architecture, l’appartenance religieuse, les modes d’exploitation, de
vie et de pensée, y sont différents de ceux du reste de la province
et cela transpire de partout. Même si la population est maintenant en
grande majorité d’origine canadienne-française, le caractère propre
des Cantons-de-l’Est demeure rattaché à ce passé et en constitue un
de ses principaux attraits.
1
Chemin des Cantons
La géographie des Cantons-de-l’Est a en grande partie déterminé des axes
de pénétrations de ses pionniers. Au sud, le vaste plateau appalachien
s’abaisse graduellement et rejoint les vallées du nord des États-Unis, permettant un passage relativement facile entre les deux pays. Au nord, il faut
plutôt utiliser les rares brèches ouvertes par les rivières dans les contreforts
de cette région montagneuse pour atteindre le cœur des townships.
2
Le guide
Le thème du présent guide est celui des influences
américaine et britannique sur le développement
des Cantons-de-l’Est. L’histoire des Premières
Nations et des Canadiens français est donc mise
en veilleuse. Cela impose aussi une limite dans le
temps puisque l’ascendance anglophone sur ce
vaste territoire ne s’exerce réellement que durant
le 19e siècle.
Pour respecter les mouvements migratoires, il
a aussi été décidé de scinder le guide en deux
parties : la première se concentre sur le sudouest, là où l’empreinte américaine est la plus
évidente, la seconde sur le nord-est marquée par
une importante percée de populations d’origine
britannique. Bien sûr, aucune de ces zones n’est
imperméable à l’autre. Il s’agit simplement de
schématiser afin de faciliter l’approche de cette
vibrante saga que constitue l’occupation des
Cantons-de-l’Est dans sa phase première.
Stéphane Lemire
Le guide
La géographie politique des Cantons-de-l’Est fut longtemps axée sur les cantons.
Toutefois, nous nous devions de respecter les limites de ces nouvelles entités que sont
les Municipalités régionales de comté (MRC). Celles-ci déterminent donc le plan pratique
du guide. De plus, il a été décidé que chaque MRC serait marquée par un sous-thème
se rattachant à son développement en propre mais débordant à plusieurs égards de son
cadre.
L’Université Bishop’s / Stéphane Lemire
3
Une emphase spéciale a été mise sur l’histoire, mais aussi sur le patrimoine bâti. Il est
l’élément par lequel le passé prend vie et se communique. Le charme des vieilles demeures,
des écoles de rang, des églises de toutes confessions, des vieilles granges et des ponts
couverts, tout cela souligne et caractérise une présence donnée.
Le mandat du guide n’est pas de marquer chacun des éléments importants de ce riche
patrimoine, mais de permettre de se déplacer avec intelligence sur ce vaste territoire. En
ce sens, le travail s’est fait en association avec les différentes MRC et les institutions
historiques et touristiques des villes et des villages. Leur travail dans l’élaboration de
circuits patrimoniaux, dans la mise sur pied de panneaux d’interprétation et dans la
rédaction de dépliants, complète ce guide.
Comme pour tout voyage, le plaisir tient souvent en la route elle-même. Les arrêts, les
endroits d’intérêts, sont prétextes autant qu’objectifs. Cela est d’autant plus vrai dans une
région aussi variée et pittoresque que celle des Cantons-de-l’Est.
Particularité de la région : les granges rondes / Sébastien Larose
Chemin des Cantons
Un petit mot sur la géographie
politique des Cantons-de-l’Est
Les Cantons-de-l’Est tiennent leur nom du
système de répartition des terres utilisé par
le gouvernement britannique pour permet­
tre son peuplement. Celui-ci souligne, avec
l’appartenance linguistique et culturelle,
le caractère propre de cette région et la
distingue des zones peuplées sous le
régime seigneurial.
Le découpage du paysage géographique
en cantons est originaire d’Angleterre et
cette façon de faire est déjà largement
répan­due en Nouvelle-Angleterre à l’époque
de la guerre d’Indépendance américaine.
Contrairement au système seigneurial
du régime français, il permet aux colons
de recevoir des terres en tenure libre et
en pleine propriété, sans redevances ni
corvées. Cela donne, entre autres choses, le
droit de vendre ou d’acheter des propriétés
en toute légalité.
En route ! / Sébastien Larose
4
Le village de Robinson (Bury), 1871, G. Bompas
Les townships, ou cantons, ont en général une superficie de 10 miles
(17 kilomètres) carrés, contrastant avec la forme rectangulaire des
seigneuries des basses terres du Saint-Laurent. À l’origine, on en fait la
répartition sur le modèle américain des leaders et associés. Selon celuici, un chef fait la demande d’octroi en son nom et en celui d’un nombre
Géographie politique
donné d’associés qui reçoivent chacun 200 acres de terre. Les
leaders qui doivent défrayer les coûts d’arpentage, de construc­
tion de routes, d’émission des titres, etc. sont généralement
dédommagés par une portion des lots consentis aux associés. Il
est à noter que le gouvernement prélève sur chaque canton un
septième de sa superficie pour le clergé anglican, et un septième
pour la Couronne.
Le système des leaders et associés a malheureusement ses failles
et l’on doit bientôt faire appel aux concessions individuelles, aux
ventes aux enchères et aux compagnies privées de colonisation
pour répartir les lots restants, mais le système de cantons demeure
longtemps la véritable assise politique des Cantons-de-l’Est.
5
Adaptée de : Jean-Pierre Kesteman, Peter Southam et Diane Saint-Pierre,
Histoire des Cantons de l’Est, Québec, PUL, 1998, p. 94.
Chemin des Cantons
Petit guide architectural
L’architecture domestique des Cantons-de-l’Est
D
ès le début du 19e siècle et tout au long de la période victorienne, l’architecture des
maisons dans les Cantons-de-l’Est imite surtout des styles qui s’étaient développés aux ÉtatsUnis et en Grande-Bretagne. Les adaptations locales donnent naissance à un style architectural
que l’on peut qualifier de vernaculaire, c’est-à-dire qui est propre au pays. Ce style s’en tient aux
silhouettes familières du pays d’origine, mais utilise des formes et des matériaux locaux, tout en
répondant aux conditions climatiques d’un nouvel environnement.
Dans les Cantons-de-l’Est, les premiers bâtiments érigés dès le début du 19e siècle, s’inspirent
de ceux de la Nouvelle-Angleterre, lieu d’origine de la plupart des premiers occupants du
territoire. Ce siècle voit évoluer l’architecture à travers de nombreux styles qui se succèdent ou
se chevauchent, cependant on ne retrouve que peu d’exemples d’un style pur.
Dès les premières décennies, apparaît d’abord le style néoclassique, suivi du néogrec. Avec
l’arrivée des ressortissants des îles Britanniques, on voit ensuite s’ériger des maisons d’inspiration
géorgienne et d’autres qui adoptent le style néogothique influencé par le mouvement pittoresque
anglais. Ensuite, on trouve le style Second Empire, très populaire dès 1870. Puis, quelques
nouvelles maisons sont construites selon l’adaptation canadienne des villas à l’italienne. Enfin,
avec la prospérité apportée par les chemins de fer et l’industrie manufacturière en pleine
expansion, c’est la montée du style anglais néo-Queen Anne, dont l’influence est manifeste
dans les magnifiques demeures bourgeoises qui parsèment les villes et les villages dans les
Cantons après les années 1880.
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Le néoclassicisme
Le néogrec
Ce style s’inscrit dans la foulée des
mouvements prônant le retour à l’Antiquité
pour élaborer une architecture qui réponde
aux besoins d’une époque. Au début
du 19e siècle, ce style se répand dans
les Cantons-de-l’Est avec l’arrivée des
premiers colons américains. On introduit
dans l’architecture vernaculaire des éléments et des principes appartenant au
classicisme, lesquels se résument pour
l’essentiel à une symétrie d’ensemble et
aux éléments décoratifs appliqués à des
modèles traditionnels. La porte d’entrée
est parfois ornée de fenêtres latérales et
on trouve souvent des planches cornières
suggérant un pilastre. Les constructions adoptent des plans rectangulaires,
s’élevant à un étage et demi ou deux
étages, avec des toits à versants droits et
des façades symétriquement agencées.
Après la révolution américaine, l’architecture de la Grèce antique, berceau de la
démocratie, est perçue comme le modèle
approprié pour la jeune république. Grâce
à la publication de modèles de plans
proposant plusieurs variations du néogrec,
ce style connaîtra une grande popularité
en Nouvelle-Angleterre dans les années
1830 et 1840. Il n’est donc pas étonnant
que ce soit dans les Cantons-de-l’Est
qu’apparaissent au Québec les premières
manifestations de ce style. Parmi ses
caractéristiques les plus importantes,
la façade est souvent située sur le mur
pignon où un petit retour de corniches
accentue la filiation avec le temple grec.
Les angles du bâtiment ainsi que les
encadrements de portes et fenêtres sont
marqués par la présence de pilastres
carrés, avec ou sans entablements. On
trouve parfois un porche orné de colonnes
doriques ou ioniques.
Retour de corniche
Petit guide architectural
La maison à loggia
La tradition géorgienne
Certaines maisons présentent à l’étage
une sorte de loggia, ou balcon encastré,
dans le mur pignon. À l’étage, le corps
de bâtiment est en encorbellement
au-dessus d’un porche à pilastres de
type ouvert. Ce modèle rural qui s’est
développé tout au long du 19e siècle
est une variante rare de la maison
vernaculaire américaine. On la trouve
surtout dans les Cantons-de-l’Est, généralement dans des villes et villages
frontaliers avec les états du Vermont ou
du New Hampshire.
C’est après la fondation, en 1834, de la British
American Land Company, grande société
foncière créée pour favoriser l’implantation de
ressortissants des îles Britanniques dans les
Cantons, que l’on voit apparaître ces maisons
qui se conforment à une tradition anglaise.
Apanage d’une bourgeoisie assez cossue,
on les retrouve surtout dans les villes. Ces
maisons bien proportionnées comprennent
deux étages et demi, la plupart revêtues de
briques et coiffées de toits en croupe avec
cheminées intégrées. La porte d’entrée, au
centre de la façade aux ouvertures symétriques,
est parfois surmontée d’une fenêtre palladienne,
motif décoratif original. La maison patrimoniale
Uplands, dans l’arrondissement Lennoxville de
la ville de Sherbrooke, constitue un bel exemple
de ce type de construction.
Ill. Robert Lemire
Fenêtre palladienne
7
Le néogothique
S’inspirant de l’architecture du Moyen Âge, le style néogothique se distingue de la tradition
du classicisme par ses formes irrégulières, ses pentes de toits parfois exagérées et une
foison de détails décoratifs. Les pignons aigus, souvent surmontés d’épis, sont ornés de
lambrequins finement découpés en pain d’épice.
Notamment, on trouve dans la ville de Coaticook, au 40, rue Gérin-Lajoie, une maison qui
présente un exceptionnel exemple d’ornementation de bois ouvragé, tant pour la finesse de
son exécution que pour son excellent état de conservation.
Parmi les exemples institutionnels, il faut souligner l’Université
Bishop’s, érigée dans les années 1840 pour, entre autres, la
formation du clergé anglican. Sa chapelle collégiale et son pavillon
principal, bien que très modifiés au cours des ans, conservent
encore certaines des caractéristiques architecturales inspirées
du mouvement néogothique. Ce mouvement, popularisé par
l’Église anglicane, visait un retour au
style gothique qui présida à l’érection
des églises dans la campagne anglaise
au 13e siècle.
Épis
Chemin des Cantons
Le style néo-italien
Le style Second Empire
C’est surtout dans la forme de la villa,
résidence secondaire à la campagne, que
se manifeste l’influence de ce style dans
les Cantons-de-l’Est. Tirant ses formes
décoratives de l’architecture Renaissance
italienne, ce style est transmis dans les
Cantons par des influences américaines,
entre autres celle des livres de plans
inspirés par les villas qui bordent la
rivière Hudson. Le vocabulaire architectural comprend des corniches larges
et débordantes, supportées par des
consoles jumelées, des vérandas, des
fenêtres cintrées, ainsi que des tours
carrées, des belvédères ou coupoles qui
surmontent la toiture. Parmi les plus belles
villas à l’italienne des Cantons, on note la
maison Butters, construite en 1863 sur la
rue Dufferin à Stanstead par une famille qui
n’y séjournait que durant la belle saison.
Élaboré d’abord en France sous Napoléon
III dans la seconde moitié du 19e siècle,
ce style est le fruit d’un mélange de
Renaissance française et d’architecture
classique. Suscitant rapidement un vif
intérêt, il traverse bientôt les frontières et
gagne les États-Unis et le Canada. Dans
les Cantons, l’influence du style Second
Empire se fait sentir dans l’architecture
de la maison bourgeoise des villes et
villages. Elle se distingue d’abord par un
toit en mansarde, orné généralement de
fenêtres en encorbellement décorées par
des consoles ouvragées. On note parfois
la présence d’une tour centrale et d’une
galerie. Surtout urbain, ce style se retrouve
dans le Vieux-Nord de Sherbrooke, à
Magog, Richmond, Danville, etc.
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Le style néo-Queen Anne
La caractéristique architecturale la plus courante de
ce style est le plan asymétrique, coiffé par un toit de
forme irrégulière. Les pignons se terminent souvent par
un grand fronton triangulaire. Parmi les divers éléments
architecturaux qui composent la maison néo-Queen
Anne, on note des tours flanquant le corps du logis, de
grandes galeries et des porches. La façade est souvent
pourvue d’une fenêtre d’inspiration palladienne, et
les murs recouverts de bardeau décoratif sont parfois
ornés de motifs géométriques. Inspiré de l’architecture
vernaculaire anglaise, on trouve surtout le style néoQueen Anne dans les résidences des quartiers chics de
petites villes des Cantons-de-l’Est, où une bourgeoisie
anglo-saxonne s’est maintenue jusqu’à la fin du 19e
siècle.
Crête de fer
Petit guide architectural
Patrimoine industriel
L
e patrimoine industriel des
Cantons-de-l’Est, surtout en ce
qui concerne les manufactures
de textiles très nombreuses dans
la région au 19e siècle, se ressent
de l’influence architecturale de la
Nouvelle-Angleterre.
Parmi les complexes les plus
importants de cette industrie, il
faut souligner l’usine de lainages
Paton de Sherbrooke, établie sur
la rivière Magog en 1866, dont
les premiers bâtiments en brique,
aux fenêtres en arcs segmentés et
dominés par une tour à l’italienne, Paton, Sherbrooke Illustrated, 1898
rappellent ceux des manufactures
de textiles de Biddeford, Saco, et Lewiston, dans le Maine.
Toutefois, le riche patrimoine industriel des Cantons comprend des installations plus
anciennes, dont le Moulin à laine d’Ulverton, construit en 1850. Bel exemple d’architecture
vernaculaire, le bâtiment de trois étages est érigé sur une fondation de pierres. Recouverts
de bardeaux de bois, ses murs sont percés de nombreuses fenêtres à guillotine avec
petits carreaux, réparties de façon symétrique sur la façade et les côtés. Magnifiquement
restauré, le Moulin à laine d’Ulverton est aujourd’hui devenu un Centre d’interprétation du
textile.
9
Moulin à laine d’Ulverton
L’utilisation de la brique comme matériau principal pour le revêtement de bâtiments industriels
ne se limite pas uniquement à l’industrie textile. L’usine de fabrication d’explosifs construite à
Windsor en 1864, bien que plus modeste, témoigne du même souci d’esthétique dans l’utilisation
de la brique et dans certains détails architecturaux.
Pour la période contemporaine, les bâtiments industriels n’offrent plus aucune ressemblance
avec les édifices érigés au 19e siècle.
Ils ont modifié leur allure en raison de
l’introduction de nouveaux matériaux et
méthodes de construction.
Toutefois, on a parfois conservé avec soin
les témoins des premières installations,
comme c’est le cas à Valcourt. En effet, le
Musée J. Armand Bombardier intègre le petit
garage où l’inventeur réalisa les prototypes
qui sont à l’origine de Bombardier inc., une
compagnie estrienne reconnue aujourd’hui
à l’échelle mondiale.
Musée J. Armand Bombardier, www.museebombardier.com
Chemin des Cantons
L’architecture des églises de confessions autres que catholiques
dans les Cantons-de-l’Est.
P
our les objectifs du guide, nous avons choisi nos exemples parmi les églises rurales
érigées pour la plupart vers la moitié du 19e siècle, car elles présentent des caractéristiques
uniques aux Cantons-de-l’Est. Les églises plus tardives, tout comme celles des milieux
urbains, sont moins typiques de la région car on trouve des bâtiments semblables presque
partout ailleurs au Québec.
L’Église anglicane
L’Acte constitutionnel de 1791, séparant la nouvelle province
du Bas-Canada et celle du Haut-Canada, établit le régime
parlementaire, installe l’Église anglicane comme Église d’état
et instaure un nouveau système d’attribution des titres fonciers.
L’année suivante, une proclamation du gouverneur Alured Clarke
annonce l’ouverture des terres de la Couronne à la population.
C’est aussi dans cette proclamation de 1792 - document
fondateur des Eastern Townships - que le septième de la superficie
totale de chaque township est réservé à la Couronne et un autre
septième au clergé anglican : Church reserves.
L’Église anglicane se rapproche beaucoup de l’Église catholique,
bien qu’on y trouve d’importantes divergences. Toutefois, elles partagent une même
croyance en ce qui concerne le lieu du culte : l’Église est la maison de Dieu.
10
En général, les églises anglicanes des milieux ruraux sont de style néogothique dans
des versions vernaculaires, la plupart avec revêtement de bois. Parmi les principales
caractéristiques architecturales du néogothique : fenêtres en ogive, clocher surmonté d’une
flèche, souvent une tour en façade ou sur le côté, parfois l’utilisation d’un lambris vertical
à couvre-joints ou de contreforts qui accentuent la verticalité du temple, le rapprochant
ainsi de Dieu.
À l’intérieur, la voûte est généralement en forme d’ogive et s’appuie sur une charpente en
bois sombre. L’utilisation des vitraux dans les fenêtres est assez généralisée.
Parmi les exemples les plus intéressants d’églises anglicanes dans les Cantons :
• St. James, 1829, Hatley (p. 11). La plus ancienne église anglicane dans les Cantons, elle se
distingue par un heureux mélange de néoclassicisme et de néogothique. L’église, qui voisine
une ancienne académie, est située au cœur de Hatley. Il s’agit de l’un des rares villages de la
région à avoir conservé une place gazonnée, Commons, ce pré communal jadis si fréquent
dans les villages de la Nouvelle-Angleterre.
• St. Paul, 1851-54, Marbleton, aujourd’hui Dudswell. Cette église est l’œuvre d’un personnage
marquant, le révérend Thomas Shaw Chapman, reconnu pour ses talents d’architecte et de
constructeur. L’église St. Paul est une version vernaculaire fort originale du néogothique.
L’extérieur, d’une grande simplicité, est revêtu d’un lambris vertical à couvre-joints qui
constitue un régionalisme développé par Chapman.
• Church of the Epiphany, 1889, Way’s Mills (p. 39). Avec sa tour centrée en façade dont
l’élan vertical est accentué par des contreforts triangulaires, cette église illustre le symbolisme
du vocabulaire architectural qui caractérise le néogothique.
• Christ Church, 1896, Bury-Canterbury. De construction vernaculaire très originale, cette
église se distingue par son clocher massif en façade et ses contreforts stylisés. Elle illustre
parfaitement l’aboutissement du gothique symbolique en cette fin de siècle : recherche de
la pure forme triangulaire. Depuis son emplacement le long de la route 214, à l’angle des
chemins Victoria et Canterbury, elle offre un point de vue exceptionnel sur le mont Mégantic.
Petit guide architectural
Les églises dites « évangélistes »
Ces églises, parmi les premières à s’établir dans les Cantons,
adoptent le néoclassicisme dans sa forme vernaculaire. Elles
sont généralement construites avec un minimum de vocabulaire
classique : plan rectangulaire peu allongé, pilastres d’angle,
fenestrage simple. Le clocher, lorsqu’il y en a un, est simple
et délicat. L’intérieur est sobre, en général le plafond est plat.
Dans un certain nombre de ces églises, la parenté avec une
architecture religieuse est souvent difficile à établir.
Dans l’esprit de ces confessions évangélistes, Dieu est dans
le cœur des fidèles et, quand ceux-ci quittent le temple, ils emportent sa présence dans
leur cœur. Il n’y a donc rien de sacrilège à utiliser ces bâtiments, qui ont plus l’allure d’une
grande maison que d’une église, pour les besoins de la collectivité. Quand elles ne servent
pas de lieu de prêche et de prière, ces églises deviennent des Meeting Houses, d’où le nom
de « mitaines » donné par les catholiques canadiens-français.
• Église baptiste, 1837, Barnston. Il s’agit de la quintessence du Meeting House. Architecture
néoclassique, fenestration simple, intérieur dépouillé, bref, une grande habitation qui
ne se distingue des premières maisons des colons américains que par une échelle plus
imposante.
• Église universaliste, 1845, Huntingville, aujourd’hui Waterville (p. 37). Cette église est la plus
ancienne église universaliste construite au Canada. Fermée au culte depuis 1945, elle revit
aujourd’hui grâce aux efforts d’un groupe de résidents de la région immédiate qui cherchent
à lui redonner sa vocation originelle de lieu de culte.
• Église unie, 1860, Cookshire,
à l’origine de confession mé­­
tho­diste. En dépit de sa monu­
mentalité, ce bâtiment présente
l’essentiel des éléments les plus
importants du vocabulaire classi­
que vernaculaire qui a présidé à
l’érection des Meeting Houses.
• Église union, 1861, Massawippi.
Construite à l’époque de l’expan­
sion des chemins de fer dans
les Cantons, cette église était
fréquentée par des ouvriers
de confessions différentes qui
œuvraient dans la région durant
cette période.
Église anglicane St. James, Hatley / Stéphane Lemire
11
L
a région des Cantons-de-l’Est qui comprend les MRC du
Val-Saint-François, Des Sources, du Haut-Saint-François et de
Sherbrooke a été grandement façonnée par la présence d’immigrants
des îles Britanniques. Sur une période d’une cinquantaine d’années,
Irlandais, Écossais et Anglais se sont frayé un chemin à travers
cette brèche que constitue la rivière Saint-François pour s’installer à
demeure dans les townships.
Cette présence commence à se faire sentir dès la fin des guerres
napoléoniennes, alors que le gouvernement britannique encourage
soldats et officiers à s’établir dans ses colonies d’outre-mer.
Plusieurs choisissent de s’installer le long du chemin Craig, dans les
cantons de Leeds, Irlande, Inverness et Drummond, mais d’autres
se dirigent vers les régions de Sherbrooke et de Richmond. Ils
s’implantent alors en marge de petites colonies d’Américains qu’ils
mésestiment.
Jusque dans les années 1830, ils seront peu à occuper ces terres.
Avec l’arrivée de la British American Land Company, le mouvement
s’intensifie toutefois rapidement. La compagnie de colonisation ouvre
des routes et facilite la venue d’immigrants écossais et irlandais, la
plupart fuyant les famines qui ravagent leurs contrées. C’est ainsi
que de 1835 à 1838, plusieurs centaines de sujets britanniques se
prévalent de l’offre de 50 acres de terres et tentent leur chance au
cœur des Cantons-de-l’Est.
Les troubles politiques de 1837-1838 freinent un moment cette
immigration qui reprend en force durant la période d’industrialisation
qui s’amorce au début des années 1850. Prenant ici une ampleur
inégalée dans le reste des Cantons grâce à l’énergie hydraulique
des affluents de la rivière Saint-François et à l’arrivée du chemin
de fer, cette activité industrielle fait appel à des ouvriers spécialisés
qui viennent en grande majorité du Royaume-Uni; les Anglais pour
l’exploitation de l’ardoise, les Écossais pour celle du papier et du
textile. Quant aux Irlandais, ils forment une classe d’ouvriers et
constituent le gros de l’immigration des îles Britanniques.
Le grand capital britannique qui sous-tend ce développement
prend racine à Sherbrooke en ces années charnières et il encourage
l’établissement d’une élite ayant les yeux résolument tournés vers
la Grande-Bretagne. Pôle de la bonne société, l’Université Bishop’s
vient confirmer cette hégémonie.
La présence britannique a laissé sur cette portion des Cantons-del’Est des marques tangibles. Malgré l’arrivée massive des Canadiens
français à partir de la seconde moitié du 19e siècle, celle-ci reste
bien vivante dans certains aspects de son patrimoine bâti qu’il est
toujours intéressant de découvrir ou de redécouvrir.
Photo : Stéphane Lemire
45
Pour obtenir les coordonnées exactes des bureaux d’information touristique, voir page 75.
MRC de Sherbrooke
MRC de Sherbrooke
La MRC de Sherbrooke occupe
aujourd’hui une grande partie
des cantons d’Orford et d’Ascot.
Sa principale municipalité, la ville
de Sherbrooke, guide depuis
près de 150 ans la des­tinée
des Cantons-de-l’Est. Véritable
centre névralgique, elle regrou­pe
institutions financières, commer­
cia­les, industrielles, politiques
et éducatives en un cadre qui
préserve ses traits distinctifs.
L’arrivée massive de francophones
à partir du milieu du 19e siècle
n’a en rien altéré son caractère
britannique qui se reconnaît
encore largement.
Sleepy Hollow, Sherbrooke, Qc, Cornelius Krieghoff, vers 1855, Musée McCord
À l’origine peuplée de colons venus des états du nord-est des États-Unis, la grande région
de Sherbrooke reçoit très tôt dans son histoire un afflux d’immigrants des îles Britanniques.
En effet, dès le lendemain des guerres napoléoniennes, la région des Grandes-Fourches
accueille des officiers de l’armée anglaise que la mère patrie convainc de venir s’établir sur
ses terres. Contrairement à la majorité des Américains établis dans la région, beaucoup de
Britanniques agissent en véritables aristocrates et n’entretiennent que mépris pour leurs
prédécesseurs. Des gens comme William B. Felton…
William B. Felton
William B. Felton est né en 1782 à Gloucester, en Angleterre. Officier de la marine
britannique, il devient rapidement l’homme le plus riche et le plus influent des
cantons d’Ascot et d’Orford sur lesquels il prélève plus de 10 400 hectares de
bonnes terres. Installé en 1816 sur un immense domaine qu’il baptise Belvidere, il
se lance dans l’élevage de chevaux et de bovins, activité propre à son rang.
Membre du Conseil législatif, il
parraine la création du district de
Saint-François et fait de Sherbrooke
un centre administratif important,
ce qui a pour effet d’augmenter
la valeur de ses terrains, soit la
presque totalité du Vieux-Nord. Dès
lors, presque toutes les fonctions
liées à l’administration de la justice
se retrouvent entre les mains des
membres de sa famille immédiate
ou d’une élite britannique qui se
partage le monopole des charges
accordées par l’état colonial.
Felton meurt pourtant déshonoré
en 1837 à la suite d’une enquête
parlementaire qui souligne plusieurs
cas de malversation.
Siège social de la Eastern Townships Bank, vers 1900 (aujourd’hui Musée des beauxarts de Sherbrooke)
67
Chemin des Cantons
La création du district de Saint-François
puis l’arrivée de la British American Land
Company au milieu des années 1830
accélèrent ce processus de gentrification.
Rapidement, les cadres britanniques
étendent leur mainmise sur toutes les
institutions gouvernementales soulevant
l’ire des fermiers indépendants d’origine
américaine qui se sentent dès lors exclus
du processus politique. L’arrivée du chemin
de fer et du grand capital, alors presque
exclusivement britannique, renforce cette
tendance centralisatrice et hiérarchique qui
est loin des valeurs américaines.
Lennoxville participe à cette évolution. Université Bishop’s, aquarelle, 1865, W. Hatton
L’Université Bishop’s qui voit le jour au
milieu du 19e siècle devient non seulement la gardienne de l’anglicanisme, vénérable religion
d’État, mais aussi un véhicule de l’autorité britannique.
L
a ville de Sherbrooke et son arrondissement de Lennoxville sont les deux étapes du
Chemin des Cantons dans la MRC de Sherbrooke. Ils constituent les deux pôles de cette
gentrification qui marque le développement de la région.
Sherbrooke (étape)
68
Connu par les Amérindiens sous
le nom de Grandes-Fourches,
puis sous celui de Hyatt’s Mills
du nom du Loyaliste Gilbert Hyatt
qui y construit ses premiers
moulins, Sherbrooke n’acquiert
son toponyme actuel qu’en
1818 en l’honneur du neuvième
gouverneur général du Canada,
John Coape Sherbrooke.
Bridge at Sherbooke, 1842, W.H. Bartlett
Hameau d’à peine quelques dizaines de familles durant son époque pionnière, Sherbrooke
devient avec la création du District de Saint-François en 1823, un centre administratif
important. Ce n’est toutefois qu’avec l’arrivée de la British American Land Company dans la
seconde moitié des années 1830 que son
développement économique prend son
envol. La BALC s’accapare dès lors du
potentiel hydraulique de la rivière Magog
et elle y opère la première fabrique de
laine entièrement automatisée dans la
région, une bâtisse de trois étages aux
proportions imposantes pour l’époque.
Durant tout le 19e siècle, c’est le contrôle
de ce potentiel hydraulique qui assure
la mainmise sur le développement
économique de la ville.
L’arrivée du chemin de fer en 1852
accélère ce processus manufacturier
par lequel Sherbrooke renforce son
hégémonie sur les Cantons-de-l’Est.
L’industrie du textile devient alors le
Parc Howard, Sherbrooke / Louise Gauvin
MRC de Sherbrooke
moteur de l’économie sherbrookoise, entre autres grâce à la Sherbrooke Cotton Factory,
la future Paton Mills, alors une des plus importantes filatures au pays.
L’industrialisation de la ville se diversifie alors
rapidement et elle attire un nombre gran­
dissant d’ouvriers, d’hommes d’affaires et
de notables qui font bientôt de Sherbrooke
une petite métropole régionale. Centre
de service, de commerce, de finances
et de communication (cinq compagnies
ferroviaires y assurent un service régulier), la
prospérité de la ville est longtemps inégalée
au Québec.
De cet âge d’or, Sherbrooke a gardé
plusieurs traces, certaines particulièrement
impressionnantes. Le vieux Sherbrooke a un
patrimoine architectural unique, riche et varié.
Son centre-ville, avec sa rue Wellington, a
conservé plusieurs éléments architecturaux
de son quartier d’affaires autrefois prospère.
Son passé industriel n’est pas en reste et
l’ancienne usine Paton, dont la vocation a
bien changé, reste attachée à la destinée de
celle qu’on a baptisée la Reine des Cantons.
Alexander Galt
Co
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Peu de gens ont eu sur le déve­
Stéphane Lemire
loppement de Sherbrooke l’influence
d’Alexander Galt. D’origine écossaise, Galt est employé de la BALC dont il devient
secrétaire en 1843. Dès le départ, il s’intéresse de près au développement économique
et politique de sa ville d’adoption. Grand responsable du passage du St. Lawrence &
Atlantic à Sherbrooke, il participe activement à la politique canadienne et devient, en
1858, ministre des Finances du Canada. Il sera d’ailleurs un des pères de la Confédération
canadienne de 1867. Un monument élevé à sa mémoire en 1978 sur l’ancien Portland
Square, à la jonction des rues Queen et Portland, atteste de l’importance que lui accordent
les représentants de la ville à laquelle il a voué une grande partie de ses énergies.
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Stéphane Lemire
69
Chemin des Cantons
Murale bicentenaire, Sherbrooke, (Mûrir) / Tourisme Sherbrooke
70
La ville de Sherbrooke dispose de plusieurs circuits patrimoniaux, certains animés
ou guidés, qui sauront satisfaire toutes les attentes. Il est possible de se procurer les
brochures sur ces circuits en se rendant à la Société d’histoire de Sherbrooke. Établie dans
l’ancien bureau de poste construit en 1885 dans ce style Second Empire dont on trouve
beaucoup d’exemples de par la ville, la société d’histoire propose aussi des expositions sur
Sherbrooke et les différentes phases de son développement, ce qui constitue certainement
une magnifique introduction à toute promenade patrimoniale.
Société d’histoire de Sherbrooke : 275, rue Dufferin, Sherbrooke. Tél. : 819 821-5406
Situé à deux pas de la Gorge de la rivière Magog et du vieux centre-ville, à un jet de pierre
du Plateau Marquette et de ses vénérables institutions scolaires et religieuses, à quelques
enjambées du Vieux-Nord avec ses maisons cossues d’une autre époque, l’édifice qui
abrite la Société d’histoire de Sherbrooke est l’endroit idéal pour commencer l’exploration
de cette ville au caractère unique.
Chapelle St. Mark’s, Université Bishop’s / Stéphane Lemire
MRC de Sherbrooke
Sherbrooke (arrondissement de Lennoxville) (étape)
« Petites fourches » pour les Amérindiens, la rencontre des rivières Massawippi et SaintFrançois est un endroit fréquenté depuis des temps immémoriaux par les peuples des
Premières Nations. Aujourd’hui connu pour son université à l’architecture très British,
Lennoxville est aussi un endroit charmant qui conserve son caractère anglo-saxon avec
un grand bonheur.
L’Université Bishop’s est fondée en 1843 par l’évêque anglican George Jehoshaphat
Mountain et le révérend Lucius Doolittle. Son but premier est alors de former des
ministres anglicans et de donner une éducation libérale à la gentry des Cantons-de-l’Est.
Son but non avoué est plutôt de lutter contre les idées républicaines et les principes
égalitaires de la population américaine établie le long de la frontière.
Bien que l’Université Bishop’s
et la chapelle St. Mark avec
leur architecture gothique
soient les éléments les plus
flamboyants du patrimoine
architectural de Lennoxville,
celle-ci abrite aussi plusieurs
autres édifices de grande
beauté. Un circuit patrimonial
a été mis sur pied pour
l’arrondissement Lennoxville.
Il permet la découverte de plus
d’une trentaine de bâtiments
du vieux Lennoxville.
L’heure du thé, Centre culturel et du patrimoine Uplands
Ce circuit débute au Centre culturel et du patrimoine Uplands. Établi dans une magnifique
résidence de tradition géorgienne construite en 1862, le centre Uplands est à la fois salon
de thé et musée. Il permet non seulement d’effleurer l’histoire de Lennoxville, mais de
s’y plonger.
Centre culturel et du patrimoine Uplands :
9, rue Speid, Sherbrooke (arrondissement de Lennoxville).
Tél. : 819 564-0409
Au sud de Lennoxville, dans le canton
de Hatley, on trouve les vestiges de trois
anciennes mines de cuivre que sont
les mines d’Albert Mines, de Capelton
et d’Eustis. Née durant la guerre civile
américaine, alors que le prix du cuivre
atteint des sommets, l’extraction de ce
minerai se révèle très importante pour
le développement minier des Cantonsde-l’Est. Sur près d’un siècle, la région
de Capelton demeure le cœur de cette
L’Épopée de Capelton
exploitation (la mine d’Eustis ferme
définitivement ses portes en 1939). On organise aujourd’hui des visites de la mine de
Capelton, la plus vieille mine de cuivre au pays, grâce à L’Épopée de Capelton.
L’Épopée de Capelton : 800, route 108, North Hatley.
Tél. : 819 346-9545 – 1 888 346-9545
Tout près, on trouve aussi le pont couvert d’Eustis. Construit vers 1908 pour franchir la
rivière Massawippi, il est depuis peu fermé à la circulation automobile.
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Chemin
Cantons
Chemin
desdes
Cantons
Éditrice : Hélène Deslauriers
Coordonnatrice : Monique Lallier
Auteur : Pierre Loubier
Texte sur l’architecture : Monique Nadeau-Saumier
Conception : Pierre Loubier
Conception graphique : Pittoresco
Sélection des images : Monique Nadeau-Saumier, Pittoresco
Correction : Danielle Longchamps et le comité du Guide
de voyage
Sources des illustrations :
deVolpi, C.P. et Scowen, P.H., The Eastern Townships : A
Pictorial Record. Montréal, Dev-Sco Publications Ltd., 1962
The Eastern Townships Gazetter and General Business Directory,
Saint-Jean, Québec, Smith & Co. 1867
REMERCIEMENTS
Nous remercions tous les agents de territoires des MRC, le
personnel des sociétés d’histoire et les membres de la Table
de concertation culturelle de la MRC de Coaticook pour leur
collaboration dans la collecte des informations et d’images.
Nous sommes également reconnaissants à J. Derek Booth, à
Robert Lemire ainsi qu’à Normand Perron.
Ce guide n’aurait pu être réalisé sans l’enthousiasme, la
persévérance et la rigueur des membres du comité du Guide
de voyage du Chemin des Cantons : Sophie Charbonneau,
Michèle Lavoie, Monique Lallier, Pierre Loubier, Josée
Moisan, Monique Nadeau-Saumier, Julie Pomerleau et
Dwane Wilkin.
La Corporation du Chemin des Cantons a grandement
apprécié l’aide financière accordée par Patrimoine canadien
et tient à remercier le personnel de Tourisme Cantons-de-l’Est
pour sa constante collaboration au Guide de voyage.
Renseignements touristiques
MRC de la Haute-Yamaska
Bromont : Bureau d’accueil touristique
15, boul. Bromont
450 534-2006 / 1 877 276-6668
www.tourismebromont.com
Granby : Bureau d’accueil touristique
111, rue Denison Est (Place de la Gare)
450 372-7056 / 1 800 567-7273
www.tourismegranbyregion.com
Saint-Alphonse : Maison du tourisme
des Cantons-de-l’Est
100, rue du Tourisme (Aut. 10, sortie 68)
450 375-8774 / 1 866 472-6292
www.tourismegranbyregion.com
Waterloo : Bureau d’accueil touristique
5491, rue Foster, 450 539-4650
www.ville.waterloo.qc.ca/tourisme
MRC de Brome-Missisquoi
Cowansville : Bureau d’accueil touristique
225, rue Prinicpale, 450 266-4058
www.tourisme.cowansville.com
Dunham : Bureau d’accueil touristique
3638, rue Principale, 450 295-2273
www.ville.dunham.qc.ca
Frelighsburg : Relais d’information touristique
1, Place de l’Hôtel de Ville
www.village.frelighsburg.qc.ca
Lac-Brome (Foster) :
Relais d’information touristique
696, rue Lakeside
www.cclacbrome.com
Sutton : Bureau d’accueil touristique
24-A, rue Principale Sud
450 538 8455 / 1 800 565-8455
www.infosutton.ca
MRC de Memphrémagog
Ayer’s Cliff : Relais d’information touristique
150, rue Tyler
www.ayerscliff.ca
Eastman : Bureau d’accueil touristique
21, rue Lapointe, 450 297-2911
Magog : Bureau d’information touristique
de Memphrémagog
55, rue Cabana (accès par la route 112)
819 843-2744 / 1 800 267-2744
www.tourisme-memphremagog.com
Magog (ouverture à l’automne 2010) :
Bureau d’information touristique de
Memphrémagog
Autoroute 10, sortie 115
819 843-2744 / 1 800 267-2744
www.tourisme-memphremagog.com
Mansonville : Bureau d’accueil touristique
364, route de Mansonville, 450 292-3313
[email protected]
North Hatley : Relais d’information touristique
300, rue Mill
MRC de Coaticook
Coaticook : Bureau d’accueil touristique
137, rue Michaud
819 849-6669 / 1 866 665-6669
www.tourismecoaticook.qc.ca
MRC du Val-Saint-François
Melbourne : Bureau d’information
touristique du Val-Saint-François
(ouverture à l’automne 2009)
1035, route 243, (Aut. 55, sortie 85)
Canton de Melbourne, 819 826-1118
www.val-saint-francois.com
Ulverton : Bureau d’information
touristique du Val-Saint-François
(ouvert jusqu’à l’automne 2009)
Halte routière du moulin (Aut. 55, sortie 98)
819 826-1118
www.val-saint-francois.com
MRC des Sources
Danville : Bureau d’information touristique
de la MRC des Sources
12, route 116 Ouest
819 839-2911 / 1888 839-2911
www.tourisme-des-sources.com
MRC du Haut-Saint-François
Cookshire-Eaton (Birchton) :
Bureau d’accueil touristique
449, chemin Harvey
819 560-8585
bat. [email protected]
East Angus : Bureau d’accueil touristique
La Vielle Gare du Papier
221, rue Saint-Jean Ouest, 819 832-4950
www.chambredecommercehsf.com
La Patrie : Relais d’information touristique
Route 212
Marbleton : Bureau d’accueil touristique
900, rue du Lac, 819 560-8474
www.tourismeculturedudswell.com
MRC de Sherbrooke
Sherbrooke : Bureau d’information
touristique
785, rue King Ouest
819 821-1919 / 1 800 561-8331
www.tourismesherbrooke.com
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