Guide animateur DVD 22 Négociation d`achat
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Guide animateur DVD 22 Négociation d’achat Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 1 DVD 22 © asb publishing 2008 DVD 22.1_cdcf_vendre_les_achats1 (3’) Objectifs pédagogiques : Montrer l’importance et la valeur ajoutée de la relation client interne et acheteur. Savoir faire définir le besoin par le prescripteur. Faire accepter la mission achat par ses clients. Cible : internes acheteurs et prescripteurs Scénario : Samira Kellouche (SK) est acheteuse pour les biens d’équipement d’un grand groupe. Elle a été mise devant le fait accompli (achat de PC portables) par Fabrice Ledoux (CH), Directeur d’une BU (Business Unit). Elle tente de lui faire accepter la mission achat. Dans le bureau de Christian 1. COMPRENDRE SON CLIENT INTERNE SK (pose son dossier sur le bureau et s’assied) : Ok Fabrice, donc tu as fait une demande d’achat pour des PC … FL (la coupe, paternaliste) : Ok, tu joue ton rôle d’acheteur, c’est bien, mais on va gagner du temps : c’est pas une demande d’achat, c’est un achat. J’ai la signature jusqu’à 50.000, on est dedans. SK (souriante) : C’est juste, c’est dans ta délégation, mais je ne viens pas pour ça. Samira contourne le barrage de principe de Christian en décalant le propos de son intervention : elle prend soin de ne pas attaquer frontalement (« tu dois passer par les achats ») mais elle pose une question ouverte et apparemment anodine. FL (satisfait) : Ah ! SK : Sur quels critères as-tu choisi ce prestataire et ces modèles ? (montre le bon de commande). FL : Sur mes critères. Mais je vous pas en quoi ça te concerne. SK : Il y a pleins de raisons pour qu’un acheteur s’y intéresse… Je ne les répète pas, on va gagner du temps(sourire de connivence). Samira sait que Christian est opposé par principe à l’intervention des achats. Elle ne va pas tenter de le convaincre sur des principes ou des règles, mais sur la base d’une efficacité globale. Pour cela, elle a besoin d’informations pour appuyer son discours. FL (lui rend son sourire) : C’est bien. SK : Alors ? FL : PC plus est notre prestataire depuis 4 ans. Quand on a des problèmes de PC, ils viennent dans la journée et ils réparent sur place. J’en connais pas beaucoup qui font ça (sourire)… SK : et pour le modèle ? FL : j’ai fait mon étude de marché, ça correspondait à nos besoins. SK : Et comment as-tu établi ton cahier des charges ? FL (ironique) : Je ne fais (appuie l’expression) cahier des pour quelques PC. pas de charges SK (consulte le bon de commande) : Oui, 22… 4 d’une marque et 18 d’une autre… FL (ironique) : oui, c’est mon cahier des charges à moi : 4 pour les DR et moi, pour nos présentations multimédia. Meilleur écran, plus de connectiques et plus d’autonomie pour nos déplacements… et comme ils sont plus chers, je ne pouvais pas équiper toute la force de vente avec. (Ironique) Je sais encore gérer un budget… SK (sourire poli en retour, mais ignore volontairement sa remarque, et relit le bon de commande) : alors en effet, il y a 18 portables à 1000 euros, et 4 à 2250, pour un total de 27.000€. FL : Pour ceux à 2.250, ça comprend une batterie longue durée, une station d’accueil, un écran fixe, un clavier et une souris sans fil. Samira n’est pas là pour juger du choix de Christian, aussi ne va-t-elle pas argumenter sur les PC et leurs accessoires. Elle se situe bien en amont, sur la définition des besoins des utilisateurs. Elle doit convaincre Christian de la valeur ajoutée de remettre en question les habitudes sans le braquer. 2. VENDRE LA VALEUR AJOUTEE DES ACHATS Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 2 DVD 22 © asb publishing 2008 SK (conclusive) : D’accord. (Rupture) La procédure veut que j’établisse un cahier des charges pour toute commande supérieure à 10.000 euros… FL (menace) : ok, tu veux que je fasse 3 bons de commande à 9000 ? Ca me prend deux minutes. SK (sourire ma phrase ? de connivence) : Je finis besoin d’un PC ? FL (interloqué) : ben oui, il faut bien des PC pour travailler ! SK : Je sais pas. Est-ce qu’un PDA suffirait si on mettait quelques PC à disposition au siège ? FL (Doute) : Euh… Ben avaient chacun un PC… jusqu’ici, ils SK : C’est pour ça que tu continues ? FL FL (sourire connivence) : vas-y. (Evidence) : Ben euh… oui ! SK : Je suppose que c’est urgent ? FL (sourire) : Pour hier ! SK : Bien. Dans ce cas, on va pas jouer au chat et à la souris, je ne bloquerai pas ta commande. En contrepartie, j’aimerais faire ce cahier des charges, la recherche des prestataires et la sélection des produits a posteriori. FL (haussement d’épaule) : tu fais ce que tu veux, si tu as du temps à perdre… SK : Justement, il faudra que tu me consacres 15 minutes pour le brief, et 15 minutes pour le choix des solutions. FL : 15 minutes pour le brief ? C’est beaucoup pour des portables, non ? SK : Un quart d’heure, c’est pour une commande très simple. Si on veut bien faire, c’est plus d’une heure. Et j’interrogerai aussi tes équipes. FL : Pour quoi faire ? SK : Pour connaître leurs besoins. FL : C’est bon, je peux te les donner leurs besoins. SK (souriante) : J’aimerais mieux les entendre en direct. On a parfois des surprises. FL (fronce les sourcils) : non, mais attends… pourquoi tu fais tout ça si la commande est déjà passée ? SK : Parce que tant que je n’aurai pas fait ce travail, je ne saurai pas si ta commande correspond aux besoins de tes équipes. Et je ne suis pas sure qu’elle soit optimisée. FL : c’est bon, j’ai fait le tour du marché, je te l’ai dit. Et j’en sais un peu plus long que toi là- dessus. SK : C’est juste. Pour les PC portables, tu es mieux informé. Mais est-ce qu’ils ont SK : Pour moi, avoir Internet à la maison était une évidence. Mais quand j’ai dû renouveler mon abonnement, je me suis vraiment posé la question… et je l’ai résilié. FL (moqueur) : l’électricité aussi ? Et tu as coupé SK : J’ai surtout remis en question mes habitudes… et c’est ça, notamment, la valeur ajoutée des achats, c’est de remettre en question des évidences. FL (insert : moue dubitative) SK (Enchaîne) : J’ai économisé un resto par mois. Imagine que tu économises l’équivalent d’un commercial… Tu ne préfèrerais pas embaucher plutôt que d’investir dans des machines ? FL (Doute) SK : Tant que je n’aurai pas enquêté sur les besoins de toute l’équipe, rédigé le cahier des charges et reçu les propositions des prestataires, je ne saurai pas s’il faut des PC portables. Samira est pédagogue : elle profite de l’objection de Christian pour expliquer son action. En quelques mots seulement, elle présente une méthode structurée qui lui permet de semer le doute chez son interlocuteur : si elle suit un processus aussi long et compliqué, c’est qu’il doit y avoir une raison autre qu’une procédure administrative. Peut-être une valeur ajoutée pour Christian ?... FL : Mouais, je suis pas convaincu… SK : On essaye ? (Résume) Tu m’accordes 2 fois un quart d’heure et j’appelle quelques personnes de ton équipe. Ca marche ? FL (malgré lui) : Si tu veux. Fermeture au noir Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 3 DVD 22 © asb publishing 2008 DVD 22.2_cdcf_vendre_les_achats2 (5’) Objectifs pédagogiques : Savoir tenir compte des besoins du prescripteur et les faire transparaître dans le cahier des charges fourni aux prestataires. Savoir démontrer la valeur ajoutée des achats à ses clients internes. Cible : internes acheteurs et prescripteurs Scénario : Suite au premier entretien (voir DVD 22.1) Samira Kellouche (S) a analysé la demande de son client interne, Fabrice Ledoux (CH), et fait des recherches complémentaires. Elle réussit à lui montrer la valeur ajoutée de sa méthode et le convaincre désormais de travailler avec elle. Dans le bureau de Christian 1. VENDRE ET VALIDER LE CDCF SK : Je te présente mon cahier des Samira ne donne volontairement pas sa solution immédiatement : en effet, Christian n’est pas en position d’écoute. Elle doit d’abord le rendre demandeur. FL : Comment ça ? S : On parle bien de leurs besoins, pas de ce que tu veux ? FL (doute) : euh… oui, on parle de leurs besoins, mais je les connais leurs besoins. S (souriante) : on en parle si tu veux ? FL : vas-y ! S (lit le CDCF) : D’après eux, ils ont besoin de faire des présentations sur PowerPoint ou équivalent, des devis sur Excel ou équivalent, et ils doivent pouvoir se connecter sur Internet en W ifi. Et si les PC faisaient moins de 1 Kg, ce serait très apprécié parce qu’ils se cassent le dos à les porter. Surtout les femmes (sourire). FL : oui, ben les ultra-portables, c’est plus de 1500€ pièce… C’est ce que j’ai acheté aux DR, mais c’est pas possible pour la force de vente ! charges ? FL (bonhomme) : Allez. SK : Tiens… (lui tend une feuille et fait silence) FL (lit le document, puis, à lui même) : … ça se dit CDCF chez vous ? S (sourit) FL (poursuit sa lecture, puis, après un moment) : ...mais… il n’y a pas de spécification ? S (pédagogue) : L’objectif du CDCF est de définir le besoin des utilisateurs : il décrit les fonctionnalités de la solution, et c’est les prestataires qui déterminent les spécificités, en fonction de leurs connaissances techniques et de leurs propres solutions. S : alors en effet, ta solution pourrait convenir, sauf sur le poids… et sur le prix. FL : je t’arrête tout de suite : tu trouveras toujours moins cher ailleurs. Mais là, je te parle de service et de sécurité. Chez PC plus, ils ont une politique extrêmement rigoureuse… S (le coupe) : et c’est justement chez PC plus que j’ai trouvé la meilleure solution. FL (surpris) : Ah bon ? C’est quoi ? S : Je vais te le dire. Mais avant, j’aimerais que tu me dises si mon CDCF correspond bien à ton brief. FL : c’est bon, les spécificités, je les connais, je peux leur dire. FL (se penche sur le document, puis, évasif) : euh… écoute, oui, je l’ai lu hier rapidement… euh… oui, dans l’ensemble, c’est ça… S : C’est eux les spécialistes. C’est justement la valeur ajoutée qu’ils peuvent t’apporter. Et puis, plus ton cahier des charges est ouvert, plus tu auras de chances de recevoir des propositions innovantes et originales. 2. VENDRE UNE SOLUTION INNOVANTE FL : Mais je veux rien d’original moi, je veux des Portables ! S (pédagogue) : Alors, j’ai reçu 3 propositions intéressantes. Je ne te les présente pas puisque la commande est passée. En revanche, j’aimerais quand même te parler des propositions de PC plus. S (énigmatique) : Pas tout à fait. FL : Vas-y. Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 4 DVD 22 © asb publishing 2008 faille ». Vous aussi, veillez à anticiper les S : Ils proposent deux axes : le premier, objections en présentant les bénéfices de la c’est plus ou moins ta solution avec, peutsolution avant la solution elle-même : être, pour les DR, des PC moins puissants, vendez votre offre ! donc moins chers… FL (se sent attaqué) : Oui, mais bon, on a quand même une latitude là-dessus : les PC, c’est aussi un outil de motivation, une sorte de reconnaissance… Samira vient de détecter une motivation cachée de Christian : l’Orgueil (voir le SONCAS dans Vendre et Fidéliser, B. Rousseau, 2008). Elle devra en tenir compte pour vendre sa solution. S (ne relève pas) : En revanche, le prix global n’est pas le même puisqu’il faut intégrer les logiciels, notamment la suite office pro qui coûte près de 500 euros par poste, soit 11.000 euros en tout. FL : Ah oui, mais ça, c’est pas mon budget, c’est la DSI. S : C’est juste, mais c’est quand même le Groupe qui paye. Donc le montant réel de ta commande n’est pas de 27.000 euros, mais de 38.000. Samira invite Christian à considérer les achats aussi du point de vue du Groupe : c’est un élément important qui doit orienter les achats de chaque service. FL (fronce les sourcils) : oui, bon… et le deuxième axe ? S : plutôt intéressant… Ils proposent de répondre exactement au cahier des charges, avec les mêmes prestations de service… pour 5.500€ au lieu de 38.000 (sourire posé). Samira a pris soin d’anticiper l’objection qualité service avant de donner le montant total : en effet, tant qu’elle ne l’a pas donné, elle a l’écoute de Christian. Après, il sera trop occupé à contester la solution… FL (incrédule) : 5.500 ? C’est même pas le prix du pack office !? S : Parce qu’on n’en a plus besoin. Samira veille à ne pas donner sa solution tout de suite pour rendre Christian demandeur. FL : Qu’est-ce qu’ils proposent pour ce prix là ? Des ardoises magiques ? Christian, même s’il place une plaisanterie grinçante, est maintenant demandeur : Samira peut lui dévoiler la solution préconisée par le prestataire. Elle fait attention cependant à rappeler les fonctionnalités présentes dans l’offre avant de dévoiler l’offre elle-même, car une fois dévoilée, Christian ne sera plus à l’écoute, trop occuper à « chercher la S (ignore la pique et lit l’offre qu’elle tient) : Pour 250 euros, ils proposent un portable avec des logiciels compatibles PowerPoint et Excel, sur Linux, en open source… donc gratuits. Ils ont une connexion Internet W iFi et ils pèsent 900 grammes. FL : C’est quoi ces PC ? Ils sont d’occasion ou ils sont tombés du camion ? S (sourit) : Ils sont tout neufs et bien en règle :c’est des Netbooks. FL : Ah non mais attends, c’est pas des PC, ça, c’est juste des terminaux pour se connecter à Internet. C’est pas pour les pros, c’est pour les étudiants ! S (moue) : des charges. Ils répondent au cahier Samira a bien pris soin de valider le cahier des charges avant de proposer sa solution. En effet, elle savait qu’elle était trop innovante pour Christian, et qu’il risquerait d’interpréter les besoins présumés des utilisateurs pour l’exclure. Ayant validé le CDCF en amont, il ne peut plus revenir dessus. FL : Mais ils n’ont pas de disque dur… il n’y a quasiment pas de mémoire ! S : Ils disposent d’assez de mémoire pour stocker tous les outils professionnels dont vous avez besoin. Christian revient sur les spécificités qui ne sont pas de son ressort. Samira ne le contredit pas directement, elle se contente de rappeler les besoins fonctionnels. FL : Non, mais tu les vois partir en rendezvous commercial avec ces machins, là… c’est des jouets… des gadgets, ça fait pas pro ! S : Moi, je ne sais pas, mais eux, ils se voient très bien avec un Netbook de 900 grammes, oui. Et cette solution permet d’économiser 32.000 euros. FL (moins véhément) : Non, mais vis-à-vis des DR, je peux pas… S (conciliante) : Si c’est une question de reconnaissance, en effet, tu peux accorder aux DR le modèle prévu. Dans ce cas, ce serait un budget de 15.500 euros, avec les logiciels, soit DVD 22.000 euros d’économie. Sachez faire des concessions : Samira a compris que Christian souhaitait un portable Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 5 DVD 22 © asb publishing 2008 haut de gamme pour lui-même, et qu’il utilisait les DR comme prétexte pour se l’offrir. FL (considère 22.000 euros ? sérieusement l’option) : S : Dont la moitié sur ton budget. FL : Mais j’ai déjà passé la commande chez PC plus ?! 3. REPLACER LES ACHATS EN AMONT S (souriante) : Si nous commandons chez eux, ils pourront certainement s’arranger. Et si l’ensemble d u groupe travaille avec eux, ça nous permettrait d’obtenir une remise supplémentaire sur les 4 PC haut de gamme. Samira fait sentir sa valeur ajoutée : sa capacité de négociation pour l’ensemble du groupe, donc sa capacité de tirer les prix sur le volume et la durée. Elle le motive aussi pour qu’il se fasse le promoteur du service achats : elle l’intéresse personnellement. Elle peut ainsi convaincre Christian de la valeur ajoutée à : - Respecter le process achat - Considérer les achats globalité - Vendre lui-même les achats dans leur FL : Ah oui, je sais que Denise voulait changer ses PC aussi. S (intéressée) : Ah oui ? FL (coupable) : En fait, je lui avais conseillé de prendre la même solution que moi… S : PC plus est au courant ? FL : Non, je ne crois pas… Du coup, c’est un élément de plus pour jouer sur les prix. S : C’est juste. Tu connais d’autres unités qui doivent changer leurs postes ? FL : Je me renseigne et je te dis. S (souriante) : très bien… (change de ton) Tu as d’autres achats en cours actuellement ? FL (pause, sourit, complice / Samira sourit à son tour) : Ok, c’est bon, je te mets dans la boucle pour les prochaines commandes. FL : Merci Christian. Fermeture au noir Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 6 DVD 22 © asb publishing 2008 DVD 22.3_preparer_entretien (6’) Objectifs pédagogiques : 30’00 Faire prendre conscience de l’enjeu de la préparation à son client interne Savoir expliquer le processus achat en interne et savoir vendre la valeur ajoutée du processus Savoir négocier objectifs d’achat Cible : internes son acheteurs et mandat et les prescripteurs Scénario : Samira Kellouche prépare l’entretien de négociation à l’achat avec son client interne Fabrice Ledoux. Elle fait œuvre de pédagogie pour lui montrer la valeur ajoutée d’une négociation « partenaire » plutôt qu’une négociation frontale et dure, « à l’ancienne », et négocie avec lui ses objectifs et son mandat. Dans le bureau de Christian 1. EXPLIQUER LES PROCESSUS ACHAT OUTILS & LE SK (souriante) : Alors justement, pour obtenir le meilleur compromis, j’ai préparé des grilles d’évaluation. Samira ne contredit pas directement son client, qui est encore loin d’accepter sa stratégie. Elle recadre son propos en introduisant la notion de compromis. De ce fait, elle l’invite à adopter une attitude adulte et responsable : il est évident qu’il est illusoire de rechercher le maximum de prestation au plus bas prix, et que la négociation finira par un compromis. Ce compromis, pour qu’il soit bénéfique aux deux parties, et surtout à l’entreprise qui achète, doit être formulé à l’avance et établi factuellement avec des niveaux chiffrés. FL : Fais-voir ? SK (Lui tend la feuille) : C’est la Grille de Sélection des Fournisseurs. FL (Parcourt la grille) : Oui, c’est pas mal, mais tous les critères n’ont pas la même importance ! SK : La colonne, les pondérer. là, nous permet de FL (En annotant un devis, comme pour lui- même) : … Je connais les prix, moi, je vais lui rectifier son devis, tu vas voir, ça va pas trainer…. FL (Rentre dans le jeu) : Ok, mais comment tu as défini les critères, là ? Christian se place manifestement dans une position de confrontation vis-à-vis de ses fournisseurs. Samira doit faire passer avec diplomatie la notion de partenariat qui n’est pas dans les habitudes de son client interne. C’est une étape essentielle pour réussir le processus achat. FL (convaincu) : Ah d’accord ! SK (Empathique) : veux bien, avant j’aimerais qu’on se qu’on veut obtenir et Bien, Christian, si tu d’étudier les devis, mette d’accord sur ce comment. Samira écarte volontairement l’angle « dur » de Christian et remonte aux objectifs : c’est un moyen élégant de réorienter sa politique achat sans se placer en opposition : une fois les objectifs clairement définis, il apparaîtra comme évident à Christian qu’il ne peut maintenir sa politique d’affrontement, et qu’il devra adopter une attitude plus collaborative avec ses fournisseurs. FL (relève le nez) : Ben… le maximum pour pas cher… SK : D’après les besoins exprimés et d’après mon expérience. Et l’objet de notre entretien, c’est justement de valider les critères et leur pondération. SK : On demandera aux DR et au contrôleur de gestion de la remplir de leur coté. FL : ok. Grâce au premie r travail sur le CDCF, Christian a compris l’utilisé de la consultation des utilisateurs : il a intégré le process achat. SK (Sort la seconde grille) : Ca, c’est la grille d’analyse comparative des offres… FL : ah oui, c’est pas mal ça… SK (Résume) : On a donc 3 outils: le Cahier des Charges Fonctionnel qui permet aux prestataires de faire leur offre… FL : Oui, ça on l’a vu la dernière fois. Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 7 DVD 22 © asb publishing 2008 SK (Acquiesce) : … la Grille de sélection des fournisseurs et la Grille d’analyse comparative des offres (montre les documents). 2. VENDRE LA FOURNISSEURS SELECTION DES FL (Fronce les sourcils) : Euh… en fait, pour la grille de sélection des fournisseurs, je ne suis pas convaincu : j’achète un produit, pas un fournisseur. SK : Quand tu recrutes un commercial, tu ne recrute pas qu’une capacité de production, tu recrutes une personne. FL : Mais ça n’a rien à voir ! D’un coté j’ai une personne, de l’autre j’ai un produit ! 3. VENDRE L’ETHIQUE DES ACHATS SK : Si tu achètes juste un produit, oui, peu importe le fournisseur, sous réserve de son éthique de production. Samira évoque l’éthique à dessein : c’est un point clé sur lequel elle sent Christian en opposition : elle doit oser traiter ce point avant de poursuivre pour purger les freins au processus achat. FL : Oui, ben l’éthique… SK : Tu peux effectivement ne pas y croire, c’est ton droit. En revanche, en tant que manager tu te dois de défendre la politique définie par l’entreprise… Samira argumente dans le cœur de préoccupation de Christian, la concurrence. Vous aussi, en situation difficile, trouvez le cœur de motivation de votre interlocuteur pour lui montrer la valeur ajoutée des achats. FL (Insert, commence à s’intéresser) SK : Et c’est un moyen de distancer la concurrence. Quels que soient ses efforts, si elle n’est pas ISO, elle ne remportera pas les marchés les plus importants. FL (Consent) : Humm. SK : La force de cette norme, c’est qu’elle agit en cascade. Pour être Iso, nous devons nous assurer que nos prestataires le sont, et eux de même avec les leurs. FL : Humm. SK : Le respect des normes achat est un avantage commercial indéniable. 4. VENDRE D’ACHAT Samira traite l’objection en deux temps : 1. D’abord l’éthique, souvent malmenée, et sur laquelle il faut passer du temps pour réellement faire adhérer. Peu importe d’ailleurs que l’adhésion de Christian soit intéressée (il n’est motivé sur l’éthique que parce qu’elle lui ouvre de marchés), Samira n’est pas là pour juger de la noblesse des sentiments de Christian, mais pour faire appliquer la norme ISO aux achats. A ce stade, elle a validé qu’il serait durablement motivé pour respecter cette norme : elle a obtenu un mandat pour gérer les achats de Christian selon le processus défini par la Direction 2. Puis la comparaison entre recrutement et achat stratégique : c’est un autre concept majeur qui demande de la part de Christian une véritable remise en question : lui qui avait pour habitude de négocier ferme sur les prix essentiellement, doit intégrer une dimension stratégique aux achats. C’est un changement majeur qui prend aussi du temps. FL : Ouais, ouais, c’est bon... tu gardes ton discours pour le pot de fin d’année… C’est pas toi qui dois vendre avec des concurrents qui sont prêts à tout pour te dégager ! SK : Parlons-en justement, de la concurrence. Nous avons acquis la norme ISO depuis 4 ans. Cette norme nous impose des règles, dont une certaine éthique. Ah, l’ISO… je suis très SK (Ne relève pas) : L’intérêt commercial de cette norme, c’est qu’aujourd’hui, les grands comptes l’exigent de leurs prestataires… STRATEGIE FL : Mouais, bon, ok pour l’éthique, mais un produit, c’est pas comme un salarié. Samira distingue les croyances (personnelles) des devoirs professionnels (dictés par la fonction) : c’est le moyen de couper court à toute objection. FL (Ironique) : fier d’être iso… LA Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 8 SK : Alors, oui, si, autour du produit, tu n’as pas de conseil sur ta solution globale, d’assistance technique, de garantie, de service après-vente, si c’est un achat sans risque pour l’entreprise et non stratégique, tu peux prendre le mieux disant et changer de fournisseur pour chaque commande FL (hausse les sourcils, moue) SK : Nous travaillons comme ça pour les fournitures de bureau. Nous remettons les fournisseurs en question en permanence. Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 9 DVD 22 © asb publishing 2008 FL : humm… SK : Et c’est là que nous devons être clair : c’est quelle stratégie nous adoptons pour les achats informatiques. FL : Non, mais, oui, c’est un achat important… Quand je vois les problèmes qu’on a eus il y a deux ans… SK : Et le choix du fournisseur est fondamental. Comme un salarié : est-il motivé ? Est-ce qu’il pourra assurer ses prestations sur la durée, est-ce qu’il a les compétences techniques… Est-ce qu’on va pouvoir travailler avec lui : parce qu’à ce niveau là, c’est un véritable partenaire. SK (Souriante) : D’après toi, on réfléchit mieux dans le feu de l’action avec un commercial en face de soi ou posément dans son bureau, e n prenant le temps de consulter plusieurs avis ? FL (Haussement de sourcil, se rend à l’évidence) : Oui… mais euh… j’ai pas l’habitude d’écrire tous ces trucs, là… FL (acquiesce) : Humm Christian vient d’exprimer ses deux freins au mandat de Samira : il avait envie de participer à la négociation (par goût et par peur de ne pas obtenir la meilleure offre), et il redoute le process achat. Samira a répondu au premier, elle doit traiter le second en le rassurant. 5. VENDRE LE MANDAT D’ACHAT SK : Et bien on le fait ensemble ! Et j’aiderai tes DR Christian est convaincu, demander son mandat. Samira peut SK (Ton conclusif) : Nous avons établi ce que nous voulions acheter avec le cahier des charges. Nous devons maintenant définir notre stratégie d’achat, avec des critères et des objectifs pour chaque critère. FL : Ben, tant qu’à faire, tu nous présente ça en réunion d’équipe ? SK : Euh… Ben oui, pourquoi pas. FL (Consulte son agenda) :Attends, justement, je les vois vendredi. Une heure, ça ira ? SK (Ravie): C’est parfait. FL : ok. SK : Et cette définition sera ma lettre de mission pour négocier avec notre prestataire. FL (Note) : Eh ben c’est vendu. Fermeture au noir. FL : Parce que c’est toi qui fais la négo ? SK : Oui, c’est une négociation à l’achat, pas à la vente. Chacun son métier. D’autant que tu as suffisamment à faire avec les ventes pour te décharger des achats, non ? FL : Oui, c’est pas faux. SK : et puis c’est un achat qui concerne plusieurs services : ton équipe, la DSI, le marketing et le contrôle de gestion qui échangent avec tes équipes. FL (Encore réticent) : Oui, mais j’aimerais bien être là pendant la négo pour défendre mes intérêts. C’est quand même mon budget et mon équipe ! SK : C’est ce que tu fais justement : tu écris toutes tes demandes et tu me donnes un mandat précis pour que je puisse te défendre. FL : Oui, mais c’est pas pareil, quand on est en direct, on peut sauver des points importants ! Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 10 DVD 22 © asb publishing 2008 DVD 22.4_negocier V2 (5’30) Savoir se positionner soi-même comme un acheteur partenaire CG (Fronce les sourcils): Qu’est-ce que vous entendez par les pratiques du marché ? SK : Ce que l’ensemble de vos concurrents accordent sauf vous. Savoir refuser la négociation d’affrontement tout en restant ferme sur les prix : obtenir l’alignement sur les conditions de marché. Curseurs du choix et de l’information : Samira les place de son coté pour inciter son prestataire à faire preuve de transparence. Savoir convaincre le vendeur de travailler en partenaire et savoir vendre un bénéfice mutuel CG : Ah, écoutez, je suis très surprise. Vous pensez à quoi ? SK : 3 points (consulte ses notes) : Objectifs pédagogiques : Cible : internes acheteurs et prescripteurs Scénario : Dans le cadre d’un important appel d’offre et après une première sélection de prestataires sur leur proposition initiale, Samira Kellouche, acheteuse, reçoit Catherine Gagnard, Responsable commercial pour Solutions Pro, fournisseur de matériel et services informatiques. Elle obtient un alignement tarifaire sur la concurrence et le persuade de travailler en partenariat pour un bénéfice mutuel. Dans le bureau de Samira SK : Madame Gagnard, je souhaite vous donner le cadre de notre démarche. Nous recherchons un prestataire : - Qui réponde à charges, - Qui nous apporte une valeur ajoutée avec son expertise, - Qui nous accompagne dans la durée, - Et qui s’aligne sur les prix du marché. Samira cadre notre cahier des l’entretien en - La livraison gratuite, - Un règlement à 45 jours fin de mois et non 30 jours nets, - Et la liberté de choisir notre prestataire pour les consommables. Samira joue franc jeu et dévoile d’emblée les points de négociation incontournables. Elle garde cependant des éléments de négociation car elle sait qu’elle n’obtiendra pas satisfaction sur tous ces points. Elle devra ouvrir la négociation sur d’autres points pour trouver un accord gagnantgagnant en partageant les concessions et contreparties. CG (Effet d’évidence) : Pour la livraison, qu’elle soit incluse dans le prix ou facturée à part vous la payerez de toutes façons. Nous avons choisi la transparence, mais nous pouvons l’inclure dans le tarif de base si vous préférez… SK : Pas vraiment. Les livraisons seront faites en même temps que vos visites pour le suivi du contrat. Il s’agit pour vous d’un investissement commercial : ces livraisons sont autant d’occasions de vendre des services complémentaires. donnant ses critères de sélection. CG (souriante, sûr d’elle) : Très bien. SK : Vous avez répondu à notre cahier des charges et vous l’avez même fait évoluer avec des questions pertinentes. C’est la raison pour laquelle nous vous recevons aujourd’hui. CG : Merci. SK : Ce que je souhaite valider aujourd’hui, c’est votre capacité à nous accompagner sur le long terme et votre volonté de respecter les pratiques et les prix de marché. Recadrage : Samira oppose un autre point de vue, et les deux points de vue se valent. Ce faisant Samira aide Catherine à trouver une raison pour céder les frais de livraison : elle lui offre une porte de sortie honorable, car elle sait qu’elle a les moyens de lui offrir. Ainsi Catherine a un argument pour s’auto-convaincre du bien fondé de la demande de Samira, mais aussi pour convaincre sa Direction d’accepter. CG : Oui, ça c’est votre avis. Mais… écoutez, je pense qu’on va pas s’arrêter sur ce point de détail : c’est une offre globale que vous devez considérer. Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 11 DVD 22 © asb publishing 2008 SK : Comme vous voulez. Au global, votre offre est identique à celle de vos concurrents, à l’exception de la livraison, du règlement et des consommables. Technique du disque rayé : Samira reboucle sur ses demandes initiales. Elle remet le curseur du choix et de l’information de son coté. CG (Souriante) : D’accord. Si je comprends bien, vous êtes prête à vous engager sur notre proposition pourvu que nous fassions un effort sur ces 3 points, c’est bien ça ? SK (reformule) : Si vous vous alignez exactement sur ces 3 points, alors, oui, effectivement, nous considèrerons votre offre au même titre que celle de vos confrères. Acceptation conditionnelle a minima : l’acheteur formule d’abord la concession du vendeur (condition sine qua non de la poursuite des négociations), puis cède en contrepartie un point mineur. Samira adopte une position de négociation dure, pour montrer qu’elle peut tenir un bras de fer, même si ce n’est pas sa stratégie préférée : c’est un temps d’observation mutuel, où chacun montre ses forces. Elle exige des concessions en échange de la participation à l’appel d’offre. La proposition est inacceptable bien sûr, et Samira sait qu’elle devra lâcher du lest, mais c’est une posture initiale destinée à ancrer la négociation du coté de l’acheteur. C’est une sorte de leurre pour amener peu à peu le fournisseur sur le terrain qui intéresse Samira : une offre de partenariat. Elle doit l’y amener en se plaçant en position de force, et la mettre en posture de défense. Elle présentera ensuite l’alternative du partenariat comme une planche de salut. A défaut, la négociation sera mal engagée pour Samira, et elle aura moins de chance de convaincre son interlocutrice à s’ouvrir sincèrement. CG (se récrie) : Attendez, je ne peux pas obtenir de concessions de ma Direction si je n’obtiens pas un engagement de votre part. SK : En fait, je n’ai reçu un mandat pour négocie r avec vous que si vous vous alignez sur ces 3 points qui sont en décalage par rapport au marché… Piège de la condition préalable auquel un vendeur expérimenté prendra soin de ne pas répondre. CG (Après un temps de réflexion) : Bon, écoutez, apparemment, nous sommes sur un point de blocage. Je vous propose de le mettre de coté et de valider le reste. Il sera toujours temps d’y revenir. SK : Si vous voulez. En revanche, vous devez me dire maintenant si vous pouvez vous aligner ou pas. Si c’est pas le cas, c’est pas la peine perdre notre temps. Samira accule son fournisseur : si elle veut poursuivre, elle doit dire si le principe même des 3 concessions demandées est possible. Le vendeur expérimenté ne peut pas dire oui : ça reviendrait à les accorder. Il doit donc proposer une solution alternative : une négociation plus ouverte. Et c’est justement ce que Samira attend : que son interlocutrice lui propose ellemême d’échanger concessions et contreparties, en bonne intelligence. Ce sui revient à travailler en partenariat et à échanger des informations. Samira fait faire cette demande à Catherine, ce qui lui donne plus de force. Si elle l’avait demandé elle-même dès le début, Catherine aurait pu croire à une ruse, ou simplement refuser. A présent qu’elle est acculée, elle le propose d’elle-même et Samira n’a plus qu’à lui montrer sa bonne volonté pour gagner sa confiance et travailler en étroite collaboration. CG (connivence et souriante) : Attendez, vous savez bien que tout est négociable, ça dépend des contreparties qu’on obtient en échange ! SK : Non, tout n’est pas négociable. Par exemple, je vous mentirais si je vous laissais espérer un règlement à 30 jours nets. Notre Directeur Financier ne l’acceptera jamais. Première tentative d’ouverture de Samira : elle prouve sa déontologie en refusant les fausses promesses. CG (Bonhomme) : Si c’est une question de principe, je suis certain que nous trouverons une contrepartie pour financer vos délais de paiement. Catherine reste sur un mode défensif (affrontement de tranchée) et, dans le feu de la discussion, n’a pas saisi la main tendue de Samira, qui doit expliquer plus clairement sa position. SK : Je crois que vous n’avez pas bien saisi ce que je viens de vous dire. Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 12 Deuxième tentative d’ouverture, plus marquée : Samira doit donc créer une rupture dans le mode de conversation pour provoquer une ouverture de Catherine. Son ton cassant est destiné à rompre le jeu du chat et de souris qui est habituellement joué entre l’acheteur et le vendeur. Elle refuse cette relation pour proposer une relation de partenariat. en renonçant à vous arracher une concession. Je suis prête à vous dire ce que nous pouvons et ce que nous ne pouvons pas accepter. Mais si vous voulez avancer avec nous, vous devez vous montrer plus coopératif. Si nous signons, c’est pour 6 ans minimum. Et nous devrons travailler ensemble pour satisfaire mes clients internes. CG (Sérieuse) : Pardon ? Transparence et proposition d’ouverture. Effet démonstratif et effet d’évidence (voir les effets persuasifs) SK : Je viens de vous dire que j’aurais pu vous faire miroiter des délais de paiement, différer la rédaction du contrat, pour finalement vous imposer nos conditions une fois les premiers PC livrés... Ca vous rappelle certaines pratiques je suppose ? CG (Prudente) : Euh… oui ?... Catherine est visiblement déstabilisée par ce discours de vérité, loin des pièges habituels des acheteurs professionnels. Elle reste encore sur ses gardes, ce qui justifiera les tentatives d’ouverture suivantes de l’acheteur. Nota : les tentatives d’ouverture de l’acheteur ne doivent pas se faire sous forme de concessions, au risque de perdre des marges importantes et de perdre sa crédibilité. Il doit plutôt travailler sur des menaces réelles, ou, comme c’est le cas, montrer ce qu’il aurait pu prendre facilement (sans le faire) pour montrer sa bonne volonté. SK : C’est une concession que vous m’auriez facilement accordé car elle n’est pas si coûteuse. Mais ce n’est pas ainsi que je souhaite travailler. Effet de surprise persuasifs) (voir les CG (Attentive) : Ok… souhaitez- vous travailler alors ? effets Comment L’attention soudaine de Catherine montre qu’elle accepte tacitement ce point : elle commence à comprendre qu’il se passe quelque chose de différent de ce qu’elle connaît dans cette négociation. C’est gagné : Samira a éveillé sa curiosité. Elle est en position d’écoute, et peut lui dévoiler comment elle compte travailler avec elle. Ces premiers échanges un peu durs étaient nécessaires pour faire passer le message. Dévoiler ses intentions avant aurait été une erreur de la part de Samira, car elle aurait eu peu de chance d’être crue. SK : En partenariat : j’ai fait le premier pas CG (Surprise) : D’accord… Mais, euh… Qu’est-ce que vous attendez exactement ? SK : Un peu de transparence… (effet persuasif de réciprocité) Vous connaissez les prix de marché, moi aussi… (Sort un tableau de prix) Voilà, pour chaque ligne de notre cahier des charges, les tarifs de 5 prestataires. Curseur de l’information et du choix. CG (Ironique) : Attendez, vous ne pensez quand même pas prendre le moins disant de chaque ligne e t espérer que je m’aligne, non ? SK : Surtout pas ! Et si vous le faisiez, je refuserais votre proposition ! Effet de surprise et de transparence. CG (Surprise) : Ah bon ? SK : Ca veut dire que vous n’auriez pas les moyens de nous suivre dans la durée… Samira indique qu’elle souhaite donner à Catherine les moyens de l’accompagner dans la durée. Elle indique de manière implicite qu’elle ne tirera pas les prix a minima, volontairement, justement pour lui permettre de durer. C’est un élément essentiel du contrat de confiance qu’elle lui propose. A ce stade, l’acheteur doit être sincère : rechercher le meilleur rapport qualité prix, certes, mais savoir s’arrêter dans ses demandes de concession pour permettre au vendeur de pérenniser son offre. SK : …Non, je vous montre ce tableau pour que vous puissiez constater les prix de marché. Ils varient d’une ligne à l’autre, mais ils sont comparables au global. CG (se penche sur la Vous n’avez pas noté prestataires… feuille, puis) : le nom des SK : Vous ne voudriez pas que je donne le détail de votre offre à la concurrence ?... Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 13 (effet de réciprocité) Vous reconnaîtrez la votre en colonne 4. CG (Fronce les sourcils) :Oui, effectivement. SK : Et elle diffère sur les 3 points que je vous ai présentés. CG (Calmée, puis) : Bon… à supposer même que ma Direction fasse un effort, comment choisirez-vous votre prestataire ? SK : Sur sa capacité à optimiser notre commande et sa volonté réelle de travailler en partenaire… Et ça commence par oublier les « coussins » les plus évidents… Samira donne ses critères de choix : c’est une marque de confiance. En contrepartie, elle attend une réelle transparence de la part de Catherine . CG (Piquée) : Si vous parlez des 3… SK (La coupe) : …C’est de bonne guerre et je ne vous en veux pas. C’est même légitime si vous travaillez avec des acheteurs de prix. Mais moi, j’achète une solution et je recherche un partenaire. Je préfère qu’on trouve ensemble des moyens qui nous ferons gagner de l’argent à tous les deux plutôt que de vous pousser à bout sur les prix. Samira dévoile sa stratégie : elle peut le faire à présent qu’elle a gagné l’attention de Catherine. CG (Dubitative) : Humm SK (Enchaîne) : En particulier, les réponses des fournisseurs nous ont décidé à renforcer la sécurité de notre solution. CG (Saute sur l’occasion) : Ah ben nous avons des offres beaucoup plus sécurisées ! Nous ne les avons pas présentées parce qu’elles impliquent un surcoût qui nous aurait mis hors marché… la sécurité, ça se paye, vous le savez… SK (Sourire) : Qui vous a dit que nous n’avions pas les moyens de payer notre sécurité ? C4est un point de son appel d’offre que Samira n’avait volontairement pas exprimé pour tester la réaction des fournisseurs. C’est un élément de supplémentaire qu’elle s’est réservé pour faire avancer la négociation. CG (Décontenancée) : en effet… Euh… oui, non, SK : Nous comptons la financer avec des économies sur d’autres postes. Et nous comptons sur vous pour nous aider. CG (Se referme) : La proposition que je vous ai faite est notre meilleure offre, et je vous assure que… SK (La coupe et la rassure) : Je ne vous demanderai pas de baisser vos prix, mais de trouver des solutions innovantes. En changeant certaines spécifications, nous trouverons les moyens de financer la sécurité de notre architecture. CG (Rassurée) : Pour ça, pas de problème, nous prendrons rendez-vous avec notre responsable architecture réseau. SK (Enchaîne) : et nous travaillerons sur vos approvisionnements… CG : Nos approvisionnements ? SK (Récupère le tableau des fournisseurs et sort un dossier) : Nous avons fait une étude qui devrait vous permettre de trouver des fournisseurs très fiables et plus compétitifs… Samira est en train d’apporter une réelle valeur ajoutée à Catherine. C’est une pratique peu habituelle qu’elle refusera par principe dans un premier temps, mais qu’elle finira par considérer après réflexion. Samira le sait : c’est un point difficile à annoncer, et qu’elle ne peut présenter qu’après avoir obtenu la confiance de Catherine. CG : Alors là, je vous arrête tout de suite ! Nos approvisionnements ne vous concernent pas. Nos intérêts dépassent votre simple commande ! SK (Conciliante) : je peux vous laisser une copie de ce dossier. Vos achats pourraient bien trouver des idées intéressantes. Vous ne voudriez pas les priver de gains de productivité sans même les consulter ? Effet de doute persuasifs) (voir les effets CG (Tentée) : …. Oui, de toute façon, ça n’engage à rien… SK : Si, justement. Je ne peux vous donner ce dossier qu’à deux conditions : que vous vous aligniez sur les 3 premiers points, et que vous vous engagiez avec moi dans une réflexion de fond sur vos approvisionnements. C’est un réel échange cette fois-ci : le dossier a une valeur certaine, et la démarche proposée peut potentiellement apporter des gains de productivité Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 14 importants à l’entreprise de Catherine si elle sait profiter de l’expérience et de l’information de sa cliente. CG (Hésitante) : Humm SK (Souriante) : Essayez ! Vous l’avez dit vous-même, ça n’engage à rien… CG : Ben si, quand même, je ne vous cache pas que c’est une commande importante pour nous… SK : Mais pour l’instant vous n’avez rien. Et la meilleure chance d’obtenir ce marché, c’est de jouer le jeu. Au passage, c’est un challenge intéressant, qui devrait vous permettre au moins de questionner vos achats. Ca vaut le coup, non ? CG (Indécise) SK (montre le dossier) : Nous avons passé du temps sur ce dossier, et il a une certaine valeur… CG (Réfléchit, puis hoche la tête) : Ok… je vais voir ce que je peux faire pour vos demandes… et je vais travailler avec nos acheteurs sur votre dossier. SK (lui remet le dossier) : On se revoit dans 15 jours ? Vous me refaites une offre ? CG (vrai sourire) : C’est noté (montre le dossier qu’il tient)… merci. Fermeture au noir. Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 15 Contact, tarifs et film s dém o www.formavision.com 16