Comment la Suisse se prépare à son démantèlement

Transcription

J.A. 1211 Genève 2 | www.letemps.ch
Multimédia
Lundi Finance
Escapade au Pays-d’Enhaut pour découvrir
les images du festival Alt +1000 Page 18
Test du Lumia 925, le nouveau
smartphone de Nokia Page 20
Un petit tour d’horizon des modèles
d’affaires en ligne Pages 11, 12
ROSIE HALLAM
Photographie
Lundi 29 juillet 2013 | N° 4667
Le 22 septembre, le peuple
dira s’il veut
supprimer le
service militaire obligatoire. Ancien
chef de l’armée, Christophe
Keckeis invite à refuser l’initiative mais plaide pour une armée
suisse plus adaptée à l’époque
actuelle. Les menaces sont
«cyber» et ce dont l’armée a
désormais besoin, «c’est de deux
bataillons de hackers». ö Page 6
Le Temps de l’été
Comment la Suisse se prépare
à son démantèlement nucléaire
> Energie Le démontage coûte cher, dure longtemps, et le retour à la nature est un leurre
En 1985, on croyait encore
que, après l’arrêt d’une centrale
nucléaire, la nature reprendrait
ses droits. La Cour des comptes
française a tué à jamais ce mythe
du «retour à l’herbe» dans son
rapport de 2005. Il existe pourtant une exception, citée en
exemple, le site de Niederaichbach, en Bavière, une centrale
mise en service en 1972, arrêtée
en 1974, et où paissent désormais
des vaches écossaises.
Mis à part ce cas, contesté, l’élimination d’un site nucléaire est
d’une grande complexité. Il existe
deux stratégies. La première consiste à laisser refroidir pour faire
retomber la radioactivité. Mais
cela prend des dizaines d’années.
L’autre est de démonter le plus
rapidement possible. Mais alors il
faut décontaminer davantage et
cela coûte beaucoup plus cher.
Laquelle de ces deux méthodes la Suisse va-t-elle mettre en
œuvre? On le saura quand Doris
Leuthard, à la fin de l’été, transmettra au parlement la Stratégie
énergétique 2050. Quel que soit
le scénario, les travaux promettent de s’étaler sur plusieurs dé-
Voyage dans le Grand Nord, nouvel eldorado gazier et pétrolier
Colons du
vin suisse
Notre nouvelle
série part à la
rencontre de
femmes et
d’hommes de la
vigne venus de
l’étranger apporter un regard
nouveau sur le vin suisse. Premier
épisode avec Augusto Magallanes,
Péruvien installé à Nax, en Valais.
Notre série
«Eté nordique» s’aventure vers
l’extrême
nord de la
Norvège, où
l’Arctique et
ses vastes
ressources
font désormais l’objet
de toutes les
convoitises.
Escale à
Kirkenes, une
ville condamnée à l’oubli
avant que le
réveil chinois
ne bouleverse
cette région
extrêmement
riche en
matières
premières.
ö Pages 8, 9
Saveurs du français
En quête de mots insolites de la
langue française. Comme «hucher».
«Rome et son histoire»
Quel paysage vous fait rêver? La
réponse de Maria Lezzi, directrice
de l’Office fédéral du développement territorial.
Qui a dit?
Devinez qui est l’auteur
de la citation du jour.
Un monde de maths
Le Temps vous propose de découvrir le monde à travers les nombres et les formules.
Sur «www.letemps.ch»
Retrouvez toutes nos séries sur
www.letemps.ch/series_ete
ö Page 10
L’essentiel
Editorial
Zooms
L’homme, ce maillon faible
Syrie, maux et mots d’exil
Déjeuner avec l’écrivain syrien
Nihad Sirees pour évoquer son
exil et la tragédie qui dévaste
son pays. Page 2
La 38e édition du festival s’achève
sur un bilan plus qu’enviable. On
retiendra surtout les concerts de
Neil Young et Nick Cave. Page 18
Le plus grand danger pour
l’homme ne provient ni de la
nature ni de la science; il réside
dans l’homme lui-même.
Plus l’enquête avance dans le
terrible accident de train qui a
fait 79 morts mercredi dernier
près de Saint-Jacques-de-Compostelle, plus apparaît déterminante la vitesse excessive du
convoi dans la courbe. Certes, les
enquêteurs cherchent toujours à
établir s’il s’agit d’une erreur
humaine ou d’une cause technique. Mais les réactions du conducteur au moment du drame
laissent à penser à la justice
espagnole que sa responsabilité
pourrait être en partie engagée.
Notamment par le fait qu’il
n’aurait pas ralenti dès les premiers signaux d’avertissement,
quatre kilomètres avant le
drame.
Il apparaît aussi que les derniers tronçons de ligne n’étaient
pas équipés du système européen
ERTMS, qui permet non seulement d’alerter le conducteur,
mais aussi de bloquer le train s’il
ne diminue pas sa vitesse. Selon le
syndicat espagnol des cheminots,
l’accident aurait pu être évité si le
train avait été bloqué par ERTMS.
Dans l’histoire, la plupart des
grandes catastrophes maritimes,
aériennes, ferroviaires ou nucléaires ont certes souvent eu
pour déclencheur des éléments
extérieurs, météo, tremblement
de terre, incident technique, mais
n’ont eu de conséquences dramatiques qu’à la suite de mauvaises
décisions ou de l’absence de
décisions humaines.
L’homme, sans lui jeter la
pierre, est le maillon faible de la
chaîne sécuritaire. Ainsi s’est
engagée une course pour confier
à la technologie et à la science
toujours plus d’éléments de
contrôle de notre sécurité, dans
une société où l’aversion au
risque s’est décuplée ces dernières décennies.
Or, paradoxe humain, plus il y
a de dispositifs de sécurité, plus
monte le sentiment d’insécurité.
Avec l’idée que l’on ne saurait
confier entièrement nos destins à
des technologies sans conscience.
Passe encore pour le métro, mais
nous ne sommes pas prêts à
monter dans un avion ou un TGV
lancés sans pilote sur des milliers
de kilomètres.
Le sentiment de sécurité assuré
autant par des dispositifs technologiques que par des mesures
psychologiques va devenir un
élément clé pour que la société
accepte le développement de
nouvelles technologies, dans le
domaine de l’énergie, des transports ou de la biologie.
Cela se traduira non seulement par des investissements
colossaux, mais aussi par une
volonté des citoyens de s’immiscer dans le débat. Avec ainsi de
nouveaux enjeux démocratiques
et politiques. ö Page 4
Le Temps
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Index
Multimédia
20
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Collections historiques intégrales:
Journal de Genève, Gazette de
Lausanne et Le Nouveau Quotidien
Avis de décès
Pharmacies
7
International
Le pape à Copacabana
Le pape François a clos les Journées mondiales de la jeunesse
par une messe sur la plage de
Rio qui a rassemblé au moins
3 millions de fidèles. Page 4
Culture
Paléo, pas de fausse note
cennies. Quant au coût, il est très
difficile à calculer, et pas seulement parce qu’il représente un
enjeu idéologique. Ce que l’on
sait en tout cas, c’est que le démantèlement coûte plusieurs
fois le prix de la construction.
ö Page 3
TSCHUDI SHIPPING COMPANY
«Toucher à la
milice, c’est
couler la Suisse»
CHF 3.40, France € 2.60
Par Yves Petignat
Bourses
7
14
Toute la météo
20
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00 8000 155 91 92
(appel gratuit)
L’Egypte
s’enfonce
dans le chaos
L’impasse politique semblait
totale dimanche en Egypte. Le
nouveau pouvoir insiste sur sa ligne de fermeté face aux partisans
du président islamiste déchu,
Mohamed
Morsi, toujours
mobilisés
au
lendemain de la
mort de 72 personnes dans des
affrontements avec la police. Dimanche, de nouvelles violences
ont fait deux morts et une trentaine de blessés pro-Morsi, à PortSaïd, ville particulièrement sensible, et Kafr el-Zayat. ö Page 5
2
Zooms
Le Temps
Lundi 29 juillet 2013
Déjeuner avec l’écrivain syrien Nihad Sirees
Sur Internet
C’est un combat de chefs dans les
airs qui occupe plusieurs journaux alémaniques en ce dimanche caniculaire: celui qui oppose
la Garde aérienne suisse de sauvetage Rega à ses concurrents privés,
notamment Air Glaciers. L’autre
thème sur lequel revient la presse
alémanique est celui de la disparition subite du patron de Swisscom, Carsten Schloter, qui a fortement ému de ce côté-ci de la
Sarine. Depuis son décès, les articles se succèdent sans discontinuer. Retrouvez le meilleur de la
presse dominicale helvétique,
sélectionné par Anne Fournier, sur
notre page Suisse.
Un été nordique
Les congés maternité sont-ils
toujours généreux en Suède?
Comment un tabouret peut-il
résumer l’histoire de la Finlande?
Pourquoi les prisons norvégiennes sont-elles si confortables?
Comment le Danemark fait-il
œuvre de pionnier avec sa politique d’Open Data? Replongez
dans le grand laboratoire nordique grâce à notre page spéciale
où vous retrouverez l’ensemble
de nos opérations estivales.
Roger McGowen,
condamné à mort #889
DR
Il a passé
plus de la
moitié de
sa vie
dans le
couloir
de la
mort
pour un
crime qu’il n’a pas commis. Le
Temps a soutenu la création d’un
webdocumentaire qui explore la
vie carcérale de ce condamné à
mort du Texas, l’Etat américain
qui a le plus recours à la peine de
mort. Sur notre page spéciale
www.letemps.ch/roger_mcgowen
Images
«Il est trop tôt pour écrire
sur la guerre en Syrie»
DR
Revue de presse dominicale
Les iconographes du Temps
vous donnent deux rendez-vous
par jour. A la mi-journée,
pour une galerie d’images
thématique, souvent tirée de
l’actualité, toujours surprenante.
Les images épouvantables de
l’accident de Compostelle.
Mais aussi le voyage du pape
au Brésil, la fête de Midsommar
en Norvège, ou les contorsions
de Nina Burri. Et tous les soirs,
dimanche compris, pour une
galerie présentant les images
les plus étonnantes, les plus
emblématiques de la journée
qui vient de s’écouler. A retrouver
en continu sur
www.letemps.ch/sons_images
Rattrapage
Et, parce que vous avez
peut-être manqué des numéros
de notre journal, retrouvez
tous nos articles sur notre site
web ou sur notre application
mobile en profitant de nos pages
thématiques. Editos, critiques de
livres, de films, reportages: à vous
de jouer!
Colons du vin suisse:
du Pérou au Paradou
Le premier épisode de notre série
d’été dédiée aux vignerons suisses
est consacré à Augusto Magallanes. Cet œnologue d’origine péruvienne gère la Cave du Paradou en
Valais. Découvrez son parcours et
son amour de la viticulture, de la
région viticole d’Ica au Pérou
jusqu’au canton du Valais, sur
notre page consacrée à toutes nos
séries d’été.
L’ACTUALITÉ EN CONTINU
>> Sur notre site: www.letemps.ch
Le mot de trop
«– La chanson qui vous trotte dans la tête?
– L’ouverture de la Traviata de Giuseppe
Verdi, qui ne trotte pas dans la tête, mais
m’habite.»
Thierry Grosjean, conseiller d’Etat à Neuchâtel, in Le Courrier neuchâtelois, 3 avril 2013
Chaque lundi de l’été, Le Temps présente une candidature au Grand Prix
du maire de Champignac, qui sera remis en fin d’année à Lausanne.
www.distinction.ch
> Le romancier, qui
a quitté Alep il y a dixhuit mois, se raconte
à la lumière de
la tragédie syrienne.
Paroles d’exil
Angélique Mounier-Kuhn
«On travaille maintenant ou
après avoir mangé?» Nihad Sirees a
pris ce rendez-vous très au sérieux.
Ponctualité rigoureuse, poignée de
main et sourire engageants, il se
glisse sur une banquette de la Jack’s
Brasserie, le restaurant de l’hôtel
Schweizerhof, à Berne. C’est la première interview en Suisse du romancier syrien, dont la vie s’éparpille
entre Le Caire, les Etats-Unis et l’Europe, depuis qu’il a quitté Alep, sa
ville natale, début 2012. Un coup
d’œil à la carte, ce sera le menu du
jour, et un verre de vin, qu’il apprécie
même s’il n’y «connaît rien».
«Nous pensions qu’il y
aurait un prix à payer
pour la démocratie.
Mais qu’il soit aussi
élevé, ça, personne
ne l’avait imaginé»
Précisons-le d’emblée. Aussi honnête soit-elle dans la recherche de la
finesse, la cuisine de la Jack’s Brasserie ne jouera pas les premiers rôles
dans cette rencontre. Certes, le ballet
imperceptible des serveurs amidonnés offre tout le calme nécessaire à la
conversation. Mais quelle naïveté
d’avoir pensé pouvoir, là, dans le
concert des voix feutrées, s’entretenir tranquillement de la situation en
Syrie. Déguster l’entrée en évoquant
la perte des emplois, la destruction
des maisons, et la disparition des
êtres aimés? Se délecter de Saint-Jacques à peine saisies, en soupesant la
santé mentale de Bachar el-Assad?
Et s’interroger sur l’avenir du pays au
moment d’avaler le dessert chocolat-vanille? Impossible. Ce repas
sera celui des estomacs noués et des
bouchées picorées. De toute façon,
la gastronomie syrienne manque
«vraiment» à Nihad Sirees, en particulier les aubergines farcies que cuisine sa mère, avec un talent quasi
«professionnel».
Lorsqu’il décide de plier bagage
il y a dix-huit mois, Alep,
aujourd’hui dévastée, a encore sa fière allure de cité
millénaire. La capitale
économique de la Syrie
est peu remuante sur le
plan politique et
seule la défaillance
des services publics,
l’électricité,
puis
l’eau, commence à
perturber le quotidien des habitants.
Mais Nihad Sirees
a déjà senti le vent
mauvais: «C’est
devenu dangereux pour nous,
les écrivains. Le
gouvernement
s’est mis à nous demander d’écrire
des articles et à
parler dans les
médias d’une manière qui lui convenait. Ça,
je me refusais à le faire.»
L’auteur de livres à forts tirages et de séries télévisées,
dont la plus fameuse, Le Marché de la soie, lui a ouvert les
portes de la renommée dans
les années 1990, redoute aussi
d’être enlevé. «Le gouvernement aurait pu me kidnapper
juste pour pouvoir accuser l’opposition. Qui sait? Tout devenait imaginable», dit-il.
Nihad Sirees s’installe au Caire,
sans savoir que ce nouveau port d’attache se transformera en piège. Le
3 juillet dernier, il s’affairait déjà en
Suisse, donnant des conférences à
Berne, Zurich ou Genève, lorsque le
président islamiste, Mohamed
Morsi, a été renversé. Depuis,
l’Egypte s’est fermée aux Syriens et le
visa qui aurait dû lui permettre d’y
retourner n’est plus valable. Ses affaires sont là-bas. Lui doit maintenant trouver quel pays, en Europe,
voudra bien l’accueillir.
Mais l’exil recelait aussi une pépite pour l’écrivain: le succès rencontré par son roman, Silence et
tumulte*. La première édition libanaise en 2004 s’était déjà bien vendue sous le manteau en Syrie. Ce
n’est que plus tard que les éditeurs
occidentaux l’on découverte et ont
commencé de la traduire à tour de
bras lorsque le pays s’est mis à hanter l’actualité. L’ouvrage a été couronné d’un prix littéraire en GrandeBretagne; un autre vient de lui être
décerné en Allemagne; bientôt, Nihad Sirees sera aux Pays-Bas pour
lancer la version néerlandaise. Con-
centré
d’ironie
grinçante, l’histoire a pour héros Fathi
Chin, un écrivain dont la carrière
s’étiole parce qu’il refuse de se compromettre dans la propagande du
«Leader» cruel et mégalomaniaque
à la tête du pays. Toute ressemblance… «Ce que nous avons en
commun, Fathi Chin et moi, dit Nihad Sirees, c’est notre rejet de la violence. Le rire et l’amour sont notre
manière pacifique de faire face à la
dictature.» La traduction française
est plus crue: on y parle de rire, oui,
mais surtout du sexe comme d’une
«arme pour se maintenir en vie».
L’auteur s’empourpre furtivement,
puis poursuit: «Un leader qui considère ses concitoyens comme des esclaves ne leur pardonnera jamais de
s’être soulevés contre lui.» Il ne sait
quel camp l’emportera dans ce conflit qui saccage son pays. «Ce que je
sais en revanche, c’est que Bachar
el-Assad l’a moralement perdu. Tuer
en blâmant les autres, cela n’a aucun
sens. Depuis le début il aurait dû
écouter les gens. Entendre leurs aspirations de réformes. Au lieu de
quoi il leur a menti.»
Nihad Sirees, dont la fille et les
petits-enfants restés à Alep sont
la cause d’une anxiété permanente, n’a pas l’intention d’emprunter à
la guerre pour broder un roman.
«C’est trop tôt.
Et quoi que
vous écriviez,
c’est en deçà de
la vie des gens.
Nous pensions
qu’il y aurait un
prix à payer pour la
démocratie. Mais
qu’il soit aussi élevé,
ça, personne ne
l’avait imaginé»,
dit-il,
regard
sombre sous une
couronne de cheveux blancs.
D’après lui, cette tragédie «transformera la
société,
l’économie,
mais aussi la culture, la
littérature. Le langage luimême va évoluer. Certains
mots vont se perdre et
d’autres s’imposer. La Première Guerre mondiale a bien
engendré le dadaïsme et le surréalisme.CommeenEuropeàl’époque, des villes sont bombardées, des
civils sont tués et des armes chimiques utilisées. Il n’y a pas de règles à
cette guerre.» Et Bachar el-Assad, fou
ou idiot? L’écrivain lui a consacré au
printemps un article glaçant, intitulé
«Cher papa», paru dans Newsweek. Il
y montre comment le fils, Bachar, ne
pouvait s’affranchir ni même «penser
hors» du système totalitaire hérité de
son père, Hafez. Malade, finit par
trancher l’écrivain. L’addition, nous
avons besoin d’air. Nihad Sirees allume sa pipe à peine dehors. Vite,
une bouffée salutaire.
* Silence et tumulte,
Robert Laffont, 2012.
Le menu
Deux menus du jour
Salade de fruits de mer, artichauts,
tomates, persil
Panaché de poissons, avec coquilles
Saint-Jacques
Sauce de homard, couscous et
légumes à la provençale
Mousse d’expresso, glace vanille et
biscuit au chocolat
Un verre de vin, une eau gazeuse,
une eau plate
Total: 128 francs
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Le Temps
Tempsfort
3
Le mythe du «retour à l’herbe»
> Nucléaire La Suisse se prépare
à l’arrêt de ses centrales
> En France et en Allemagne,
des usines sont en cours
de démontage
> Cela coûte cher et dure
des dizaines d’années
Bernard Wuthrich BERNE
Le «retour à l’herbe». C’était le slogan et le rêve des Bretons domiciliés
à proximité de la centrale nucléaire
de Brennilis après que celle-ci a été
arrêtée en 1985. Mais leur espoir de
revoir les monts d’Arrée retrouver
leur verdeur enchanteresse a été
douché par la Cour des comptes
française, qui, dans un rapport de
2005, relève: «On n’envisage plus
aujourd’hui une libération totale
d’un site au sens d’un «retour à
l’herbe», mais plutôt sa réutilisation
à des fins industrielles.» Avec cette
constatation, la Cour des comptes a
érigé la remise à l’état naturel d’un
site atomique au rang de mythe.
Cela alors que neuf réacteurs sont
en cours de déconstruction en
France (dont Brennilis, Bugey 1 et
Creys-Malville) et plusieurs autres
en Allemagne (dont Lubmin et
Rheinsberg, hérités de l’ex-RDA).
Outre-Rhin, on défend encore
l’idée de renaturer les sites décontaminés. L’Allemagne et la Suisse citent
volontiers l’exemple de Niederaichbach, en Bavière. Mise en service
en 1972 et arrêtée en 1974, la centrale a été démantelée entre 1986 et
1995. «La zone concernée, exploitable sans restriction, est de nouveau
partiellement une zone forestière»,
vante le Forum nucléaire suisse.
L’éleveur Ludwig Oberhauser y fait
paître ses vaches écossaises. Dans un
reportage d’Arte consacré au démantèlement des centrales, il a fièrement affirmé que son herbe était «la
mieux contrôlée du monde». Mais il
est aussi l’un des éleveurs les plus
subventionnés d’Allemagne, car
l’Etat l’indemnise pour être là.
Si Niederaichbach est citée en référence, le doute, pour les autres
centrales, demeure. Car l’élimination d’un site nucléaire est d’une
complexité extrême. «Il y a deux
stratégies possibles. On peut laisser
refroidir afin de faire retomber la
radioactivité. Mais cela prend des
dizaines d’années. On peut aussi démonter le plus vite possible. Mais
tout est alors radioactif et l’on ne
La centrale
de Lubmin.
Les travaux
de
démontage
ont débuté
en 1995.
AOÛT 2012
MICHAEL JUNGBLUT/LAIF
peut envoyer là-dedans des humains, des machines ou des robots
que s’ils sont fortement protégés et
blindés», résume Christian Van Singer, physicien, vice-président de l’alliance Non au nucléaire et conseiller
national (Verts/VD). «Si l’on démonte tout de suite, il faut décontaminer davantage et ça coûte beaucoup plus cher», complète Sabine
von Stockar, de la Fondation suisse
de l’énergie (FSE).
Pour ses sites, EDF a opté pour la
solution rapide. Le groupe français
invoque deux raisons: «Ne pas laisser cette charge aux générations futures et bénéficier de l’expertise et
des compétences des salariés qui
ont participé à l’exploitation des
centrales jusqu’à leur arrêt.» La
question du personnel est cruciale.
«Le démantèlement des centrales
est une affaire économique intéressante. Mais il faut former le personnel nécessaire, sinon ce sont des
Russes qui s’en occuperont», note
Isabelle Chevalley, physicienne et
conseillère nationale (PVL/VD). Or,
sur les sites français, ce sont déjà en
partie des sous-traitants qui se chargent de ce travail. Cela pose des problèmes. «Ils n’ont pas les mêmes
conditions de travail que les salariés
des exploitants», note Sabine von
Stockar. Moins bien considérés, ils
ne sont pas toujours au bénéfice
d’une formation adéquate.
L’Inspection fédérale
de la sécurité nucléaire
a émis des directives
sur l’arrêt des centrales
En Suisse, où l’on a déjà dû démonter le réacteur d’essai de Lucens
après l’accident de 1969, les choses
commencent à bouger. Après l’été,
la ministre de l’Energie, Doris
Leuthard, transmettra au parlement la Stratégie énergétique 2050,
qui repose sur l’abandon du nucléaire. En parallèle, l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire
(IFSN) a mis en consultation jusqu’à
fin octobre ses directives pour l’arrêt
des centrales (LT du 31.05.13).
Quel que soit le scénario retenu,
les travaux promettent de s’étaler
sur plusieurs décennies. Combien?
Difficile à dire. «Les expériences sont
encore limitées», surtout pour les
types de réacteurs utilisés en Suisse,
note la FSE. La procédure se fera par
étapes. Il y a d’abord la phase de
post-exploitation, qui débute dès
l’arrêt du réacteur et dure «environ
cinq ans», selon l’IFSN. Celle-ci exige
que les exploitants établissent la
planification des travaux de désaffectation, le concept d’élimination
des déchets, les mesures de sécurité
et de protection du personnel, les
coûts, le financement.
Le combustible radioactif est
progressivement refroidi, déchargé,
et acheminé vers un site d’entreposage indépendant, pour autant
qu’un tel lieu existe. Il s’agit d’un des
plus grands points d’interrogation
de la procédure. Commence ensuite
le démontage. Les bâtiments sans
contact direct avec la radioactivité
sont entrepris en premier.
Des coûts de démantèlement incertains
> L’abandon des cinq
sites est estimé
à 20 milliards.
Est-ce correct?
Combien ça coûte? Le prix de la
désaffectation des centrales nucléaires suisses, y compris la phase postopératoire et la gestion des déchets,
est évalué officiellement à
20,654 milliards de francs. En 2011,
ces coûts prévisionnels ont été revus
à la hausse de 10% par rapport à la
précédente évaluation de 2006.
La phase postopératoire doit coûter 1,709 milliard. La désaffectation
des centrales de Mühleberg, Beznau
I et II, Gösgen et Leibstadt ainsi que
du dépôt intermédiaire de Würenlingen est estimée à 2,974 milliards.
Quant à la gestion dans la durée des
déchets radioactifs, qui constitue le
gros morceau et la grande inconnue
de l’opération, elle absorbera
15,970 milliards.
Ces chiffres supposent une durée
d’exploitation des sites de 50 ans. Ils
sont recalculés tous les cinq ans par
Swissnuclear, la section nucléaire de
Swisselectric (qui regroupe les trois
grands producteurs, Axpo, Alpiq et
les FMB), «en fonction de l’état des
connaissances et de la technique».
Ils ont été jugés «réalistes» par l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), qui s’est appuyée sur
deux expertises externes, l’une allemande, l’autre suisse.
Ces coûts sont financés par ces
entreprises, qui alimentent, par des
cotisations, deux fonds, l’un destiné
à la désaffectation des sites (sans la
phase postopératoire, payée directement par les propriétaires), l’autre à
la gestion des déchets. A fin 2011, le
capital accumulé dans ces deux
fonds s’élevait à, respectivement,
1,338 milliard et 2,828 milliards,
soit 4,166 milliards en tout.
Holà de la Cour des comptes
Unepartiedelagestionetdustockage intermédiaire des combustiblesusésestpayéeparlesexploitants
durant l’activité des centrales. Selon
l’étudede2011,lafacturedeladésaffectation et de la gestion des déchets
après la mise hors service s’élève à
11,4 milliards. Les exploitants estiment que le provisionnement des
fonds suffit à couvrir ces besoins futurs.
Tel n’est pas l’avis des antinucléaires. Roger Nordmann (PS/VD) a pu-
blié en avril ses propres calculs. Pour
lui, c’est clair: il n’y a pas assez d’argent dans la caisse. Une partie des
11,4 milliards sera financée par les
cotisations des exploitants, mais le
reste est censé venir du rendement
delafortune.Sil’onprendencompte
un rendement plus conforme au
marché (3,5%, et non 5%), il manquerait selon lui «plus de 5 milliards».
Son estimation est contestée par la
Fédération romande pour l’énergie
(FRE). Elle réplique que, si l’on déduit
le renchérissement, le rendement
réel ne dépasse pas 2%.
Quant aux coûts, Roger Nordmann qualifie leur estimation d’«invraisemblable». Sabine von Stockar,
de la Fondation suisse pour l’énergie
(FSE), affirme qu’ils sont «sous-estimés». Il y a, dit-elle, tant d’inconnues
qu’il est difficile de faire une projection réaliste. Elle s’étonne aussi qu’ils
soient calculés par les exploitants
eux-mêmes.
Elle demande que la couverture
des coûts soit réévaluée sur la base
d’une durée de vie de 40 ans et non
de 50 ans, ce qui augmenterait fortement les versements annuels. La FSE
publiera en 2014 une étude qui recalculera les coûts de stockage. «Le
démantèlement coûte plusieurs fois
le prix de la construction», avertit Isabelle Chevalley (PVL/VD).
Lesantinucléairessebasentsurles
expériences faites à l’étranger. Notamment sur l’intervention de la
Cour des comptes française. Dans un
rapport de 2005, elle constate: «Les
dotations aux provisions pour le démantèlement de la centrale de Brennilis ont été largement sous-estimées.» Le coût du démantèlement a
d’abord été fixé à 15% du prix de
construction, ce qui ferait 19,4 millions d’euros. Or, le prix de l’abandon
de Brennilis est désormais 24 fois supérieur: on parle de 482 millions
d’euros. Le PS suisse a ausculté les
centrales allemandes déjà arrêtées.
Au départ, le coût de déconstruction
des cinq réacteurs de Lubmin était
de 4 à 6 milliards d’euros. Or, ils s’élèvent déjà à 5 milliards. A Rheinsberg,
on parlait d’abord de 420 millions
d’euros et, maintenant, de 600 millions. Ces exemples démontrent la
difficulté qu’il y a à chiffrer le prix
réel du démantèlement des centrales. L’IFSN reconnaît d’ailleurs que
tout n’est pas coulé dans le béton:
l’IFSN admet une fourchette de –15 à
+30% par rapport aux chiffres de
Swissnuclear. Le débat ne fait que
commencer. B.W.
Les parties où se trouvaient les
éléments radioactifs doivent être
placées en confinement sûr avant
de pouvoir être détruites. Pour toutes les centrales, il s’agit du bâtiment
du réacteur et, à Mühleberg et Leibstadt, de la salle des machines. Les
bâtiments situés autour du réacteur
sont livrés aux machines de démolition. Lors de la dernière phase, on
s’attaque au réacteur. Selon l’IFSN,
«la durée du démantèlement est
d’environ dix ans». Le Forum nucléaire suisse parle de quinze ans.
Voilà pour la théorie. En pratique,
c’est compliqué. En ex-Allemagne
de l’Est, Lubmin et Rheinsberg ont
été arrêtées en 1990, après un quart
de siècle d’activité. Energiewerke
Nord a entrepris les travaux de démontage en 1995. Ils se poursuivront au moins jusqu’en 2015, soit
plus longtemps que prévu. Mais les
réacteurs sont censés rester en confinement sûr pendant 50 ans afin de
faire retomber la radioactivité qui a
contaminé murs et sols. De sorte
que les bâtiments qui les abritent ne
disparaîtront pas avant 2060!
En France, Brennilis illustre les
nombreuses inconnues qui entourent les opérations de démontage.
La centrale, unique exemplaire de la
filière à eau lourde en France, a
cessé ses activités le 31 juillet 1985.
La première phase s’est déroulée
jusqu’en 1992. La deuxième a suivi
entre 1997 et 2007. Mais la troisième phase est loin d’être achevée.
Elle aurait dû démarrer en 2007.
Mais l’autorisation de déconstruction a été annulée pour vice de procédure.
EDF a présenté une nouvelle requête en 2011 pour le démantèlement partiel de l’intérieur du bâtiment du réacteur, mais pas du
réacteur lui-même. Cette demande
a été refusée par l’Autorité de sûreté
nucléaire (ASN). EDF doit la reformuler. Selon l’ASN, il faut encore
compter cinq ans de travaux.
Ceux-ci se poursuivront au moins
jusqu’en 2018. Le démantèlement
aura déjà duré 33 ans, mais le bloc
réacteur sera encore debout. Dans
les monts d’Arrée, le retour à l’herbe
n’est pas pour demain.
Déroulement du démantèlement
Plan de désaffectation d’une centrale nucléaire
(nombre d’années après mise à l’arrêt définitif)
Exploitation Post-exploitation
Démantèlement
Décision de la désaffection
de la Confédération
Préparation désaffection Démantèlement des parties non-nucléaires Démolition
Démantèlement des parties situées
dans la zone contrôlée
Phase I
Déchargement
du combustible
Phase II
Phase III
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15 ans
Part des déchets radioactifs sur le matériel démantelé
Exemple de la centrale nucléaire allemande de Stade (réacteur à eau sous pression, 640 MW)
39,3%
partie de
l’installation
de la zone
contrôlée
60,7%
partie de
l’installation
non nucléaire
2,7%
97,3%
déchets
radioactifs
déclassification
Selon le Forum nucléaire suisse, la phase post-exploitation dure cinq ans. Le
démantèlement se déroule en trois phases et dure environ quinze ans. Les parties
en contact avec du matériel radioactif se trouvent dans la zone dite contrôlée.
A la fin des opérations, moins de 5% de tous les matériaux démantelés forment
des déchets faiblement ou moyennement radioactifs, assure le Forum nucléaire,
qui se réfère à la centrale allemande de Stade (2,7%). Ce chiffre est controversé.
TEXTE: B. W.
SOURCE: E.ON; FORUM NUCLÉAIRE SUISSE
4
International
Le Temps
Un premier tour porteur d’espoir
pour la présidentielle malienne
> Afrique Les Maliens
se choisissent un
nouveau président
au terme de 18 mois
de crise politique
et militaire
> Soulagement
à Bamako, après une
première journée
de vote sans accroc
David Baché BAMAKO
«J’ai voté! Ça y est, je suis très
heureux!» Le doigt marqué de
l’encre indélébile qui atteste que
l’électeur est passé par les urnes,
ce professeur du quartier d’Hippodrome repart avec le sourire.
«Le Mali a besoin d’un président
élu pour gérer ses problèmes»,
dit-il. Après un an et demi d’attente, il a enfin pu voter pour le
président de son choix. Alors qu’il
était initialement prévu en avril
2012, ce n’est qu’hier que le premier tour de la présidentielle malienne a pu se tenir. «Cette élection se passe très bien, se réjouit
un autre électeur. Regardez, nous
sommes nombreux! Tout le
monde est content de venir voter
pour installer un président légitime.»
Les motos pénètrent jusque
dans les cours des bureaux de
vote, où les enfants jouent entre
les jambes des citoyens majeurs.
«Je n’ai presque pas dormi cette
nuit, confie une jeune femme, arrivée près d’une heure avant
l’ouverture des bureaux de vote,
j’étais trop impatiente! Après ce
que le Mali a traversé, nous attendions cette élection.»
S’il est trop tôt pour connaître
l’exacte participation au scrutin,
dans un pays où elle est traditionnellement très faible, l’affluence
constatée dans plusieurs bureaux
de vote de Bamako donne bon espoir: partout, formant de longues
files, les citoyens attendent leur
tour en discutant et en riant. «En
plus, ça tombe pendant le carême
(le ramadan, ndlr), s’amuse un électeur, c’est un moment de fête pour
le Mali!» Pour le général Sangaré,
délégué général aux élections du
Mali, le scrutin est une réussite.
«J’avoue que j’ai un sentiment de
joie et même de fierté. Les Maliens
sont sortis massivement. C’est la
première fois que je vois cela! Il
faut attendre la proclamation des
résultats avant de parler de victoire,
mais ce que je vois aujourd’hui est
déjà très satisfaisant.»
Pourtant, les obstacles ne manquent pas. Dans certains bureaux
de vote, ce sont les urnes qui manquent. Ailleurs, impossible de
mettre la main sur les listes des
votants. Mais le plus difficile pour
les électeurs, c’est de savoir où ils
doivent se rendre: «Je cherche
mon nom», explique en soupirant
un jeune homme, impatient d’aller voter. La carte électorale n’indique pas le bureau de vote. Les électeurs doivent donc trouver
l’information sur des panneaux
installés devant les centres de
vote. C’est difficile, les choses ne
sont pas bien organisées. Il y a
trop de tableaux, trop de papiers,
trop de noms!» Vingt minutes
plus tard, le jeune homme prendra tout de même la direction de
son bureau de vote.
En fin d’après-midi,
la situation était aussi
tranquille à Bamako
que dans le nord du
pays, à Gao ou à Kidal
Tous n’ont pas cette chance.
«Certains se présentent avec leur
carte électorale, mais ne savent pas
où ils doivent voter, tempête Constanza Montana, observatrice pour
l’ONG sud-africaine Good Governance Africa. Alors ils repartent, découragés, sans avoir voté. C’est très
grave!» Pour la Direction générale
aux élections (DGE), ces dysfonctionnements sont «regrettables»
mais limités, et ne remettent pas en
cause la légitimité du scrutin.
Sur le plan sécuritaire, cette
première journée de vote s’achève
sur un sentiment de soulagement.
Les vives tensions qui règnent à
Kidal entre les habitants favorables à l’Etat malien et les partisans
d’un Azawad indépendant, ainsi
que le risque d’attaques terroristes des groupes islamistes qui
avaient occupé le nord du Mali
jusqu’à l’intervention militaire du
mois de janvier, ont fait peser de
sérieux doutes sur le bon déroulement du scrutin. Mais, en fin
d’après-midi, la situation était
aussi tranquille à Bamako que
dans le nord du pays, à Gao, Tombouctou ou Kidal. «Ça se passe
bien dans tout le pays, confirme le
général Sangaré, y compris dans le
Nord. Aucun problème majeur n’a
été porté à ma connaissance.» La
participation au vote risque de ne
pas être la même dans ces trois
régions qu’à Bamako, mais le pire
a été évité et aucune violence n’a
jusqu’ici été signalée.
Enfin, la DGE indique qu’il faudra attendre «au moins 24 heures»
avant de connaître les premières
tendances officielles, et quatre
jours avant les résultats définitifs.
C’est l’ancien premier ministre et
ex-président de l’Assemblée nationale Ibrahim Boubacar Keïta, dit
IBK, qui devrait sortir en tête de ce
premier tour, suivi de l’ancien premier ministre Soumaïla Cissé. La
participation, apparemment plus
élevée que prévu, pourrait réserver une surprise. Les partisans
d’IBK se prennent ainsi à croire à
une victoire de leur candidat dès
le premier tour.
Panorama
Asie
Europe
Victoire du parti au pouvoir
au Cambodge
Trois Femen emprisonnées
et battues en Ukraine
Le Parti du peuple cambodgien
(CPP), au pouvoir au Cambodge,
a revendiqué dimanche la victoire aux législatives, estimant
avoir obtenu 68 sièges sur 123. Le
scrutin, au cours duquel l’homme
fort du pays, Hun Sen, premier
ministre depuis 1985, a fait face à
une opposition plus unie que
jamais, a été marqué par des
allégations de fraude. (AFP)
Trois Femen – militantes
féministes connues pour leurs
apparitions seins nus – ainsi
qu’un photographe ont passé la
nuit dans un commissariat de
police après avoir été battus, a
annoncé dimanche l’avocat du
groupe. Ces quatre personnes
avaient été emmenées samedi en
voiture vers un lieu inconnu par
des hommes en civil, alors que
les Femen voulaient manifester
contre la visite en Ukraine du
président russe, Vladimir Poutine. (AFP)
Pyongyang a célébré avec le
Sud les 60 ans de l’armistice
La Corée du Nord a organisé
samedi une vaste parade militaire
en présence de son leader, Kim
Jong-un, et du vice-président
chinois, Li Yuanchao, pour marquer le 60e anniversaire de l’armistice du 27 juillet 1953 avec le
Sud, qui a mis fin à la guerre de
Corée. En Corée du Nord, on fête
«le jour de la victoire» dans la
«guerre de libération de la patrie». (AFP)
Moyen-Orient
Funérailles en Tunisie
Des dizaines de milliers de personnes, certaines scandant des
slogans contre le gouvernement,
ont assisté, samedi, aux obsèques
du dirigeant d’opposition Mohamed Brahmi, assassiné jeudi. La
mort de l’opposant laïque a suscité des manifestations parfois
violentes à travers le pays. Un
manifestant a été tué dans la nuit
de vendredi à samedi dans le sud
du pays, et une bombe a explosé
dans une voiture de police à
Tunis, sans faire de victime. (AFP)
Le pape François séduit les Brésiliens à Copacabana
> Vatican Le chef de l’Eglise catholique a clôturé à Rio les Journées mondiales de la jeunesse par une messe géante
C’est la boutade du moment: le
Brésil conquis par un pape venu
d’Argentine, pays voisin et grand
rival? Le nouveau chef de l’Eglise
catholique aura réussi ce «miracle». De gauche à droite, c’est
l’unanimité autour du pape François, qui a clôturé hier, à Rio, les
Journées mondiales de la jeunesse
(JMJ), dont la prochaine édition se
tiendra à Cracovie, en Pologne, en
2016. Sur la plage de Copacabana
noire de monde, François a appelé
les jeunes à «ne pas avoir peur
[d’évangéliser], y compris ceux
qui semblent indifférents» à la religion.
Un individu armé au visage masqué s’est emparé dimanche en
plein jour à l’hôtel Carlton de
Cannes, célèbre palace de la
capitale française du cinéma, de
sacoches contenant des bijoux
pour un montant estimé à plusieurs millions d’euros. Une première estimation avait établi leur
valeur à 40 millions d’euros, en
faisant l’un des plus gros butins
jamais volés en France, mais elle
«n’est pas confirmée», a indiqué le
parquet de Grasse (sud).
(AFP)
31 migrants noyés en tentant
de gagner l’Italie
Un canot transportant 53 migrants africains a chaviré vendredi soir au large des côtes libyennes. 31 d’entre eux, dont neuf
femmes, sont morts noyés. Ils
tentaient de traverser la Méditerranée pour gagner l’Italie, a rapporté dimanche la presse de la
Péninsule. (AFP)
Le conducteur
de train devant
la justice
> Espagne Accusé
d’«homicide par
imprudence»
Le conducteur du train qui a
déraillé à Saint-Jacques-de-Compostelle était entendu dimanche
par un juge. Francisco José Garzon
Amo, 52 ans, cheminot expérimenté, est accusé «d’homicide par
imprudence» pour ne pas avoir
freiné à temps à l’entrée d’un tronçon où la vitesse autorisée passe
de 220 à 80 km/h. L’accident s’est
produit mercredi soir, au moment
où le train en provenance de Madrid abordait un virage très serré à
quatre kilomètres de Saint-Jacques-de-Compostelle.
«En bon Latino, il s’adresse
au cœur»
Avec son style proche du peuple, tel un «curé de province qui
irait déjeuner chez ses fidèles», selon la presse, le pape a drainé les
foules: trois millions de jeunes
étaient là samedi pour l’entendre.
«En bon Latino, il s’adresse au
cœur, pas à l’esprit comme Benoît
XVI», note Fernando Altemeyer,
professeur de théologie à l’Université catholique pontificale de
São Paulo. Pour lui, cette première
épreuve internationale du pontificat est un succès. «Le pape a exposé son programme, explique ce
spécialiste: une «Eglise pauvre et
pour les pauvres». Il a appelé le
clergé du monde entier à aller à la
rencontre des plus vulnérables.
C’est une révolution dans l’approche pastorale. Il donne aussi un
peu d’air aux Eglises locales. Au
Vatican, il y aura des résistances.»
Inspiré de la théologie de la libération, doctrine née dans les années 70 en Amérique latine, ce
message humaniste vise sans
doute aussi à endiguer la perte des
fidèles, dans un continent où les
démunis sont nombreux à se détourner du catholicisme au profit
des cultes protestants. «Même si
cette érosion l’inquiète, il a plutôt
mis l’accent sur le dialogue avec
les autres croyances, nuance le
théologien Jung Mo Sung. Il a défendu aussi la laïcité de l’Etat alors
Vol de bijoux à Cannes
79 morts
Trois millions de fidèles ont afflué sur la plage de Copacabana pour la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), à laquelle ont
aussi assisté la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, la présidente argentine, Cristina Kirchner, et le président bolivien, Evo Morales. RIO, 28 JUILLET 2013
que son prédécesseur avait arraché au Brésil un accord concédant
des privilèges à l’Eglise catholique.»
Pour la première fois depuis
son élection à la tête du Vatican, il
y a quatre mois, François s’est
même publiquement fendu d’un
mea culpa face aux scandales de
pédophilie et de corruption qui
éclaboussent l’Eglise et éloignent
les fidèles. Sans mentionner explicitement ces affaires, il a évoqué
les «jeunes qui ont perdu la foi
dans l’Eglise, et même en Dieu, à
cause de l’incohérence de chrétiens et de ministres de l’Evan-
gile». Pour les observateurs, ce
geste était une façon de réunir des
soutiens pour affronter les résistances face à la nécessaire réforme
du Vatican. Mais aussi de faire face
au défi de la sécularisation.
A la fois pastoral, social et politique, le pape a exhorté les jeunes
à «ne pas se décourager» face à la
corruption. La jeunesse brésilienne, à l’origine d’une révolte populaire, le mois dernier, y a vu une
forme de soutien. En visite dans
une favela (bidonville), François a
critiqué la politique de «pacification» de ces enclaves autrefois tenues par le narcotrafic et désor-
mais investies par la police, mais
où les investissements sociaux se
font attendre. Dans un centre de
soins pour toxicomanes, c’est la
dépénalisation des drogues, défendue par certains face à la violence du narcotrafic en Amérique
latine, qu’il a condamnée. On ne
badine pas avec l’orthodoxie.
Pas un mot en revanche sur la
morale sexuelle ou le contrôle de
la natalité, alors que des femmes
manifestaient, seins nus devant
les pèlerins, contre l’interdiction
de l’avortement ou du préservatif.
«Il ne va pas ouvrir plusieurs
fronts en même temps, analyse
Jung Mo Sung. Son premier grand
défi, c’est la difficile réforme de la
Curie romaine.» Rio, de son côté,
n’a pas passé le test des JMJ. Erreur
dans le trajet du pape, dont la petite Fiat s’est trouvée coincée dans
les embouteillages et entourée
par la foule (joyeuse), panne de
métro et transfert à la hâte de la
programmation vers Copacabana, à cause de la pluie: les
couacs suscitent des doutes sur la
capacité du Brésil à organiser les
grands événements que le pays
doit accueillir, telle la Coupe du
monde de football de 2014.
Chantal Rayes SÃO PAULO
Plusieurs éléments jouent en la
défaveur du conducteur, qui avait
déjà parcouru 60 fois cette ligne:
une retranscription d’une communication radio, révélée par le quotidien El Pais, dans laquelle il admet
qu’il circulait à 190 km/h au lieu de
80; et une vidéo de quelques secondes diffusée sur Internet, semblant
provenir d’une caméra de sécurité
et montrant un train fou, surgissant à l’entrée du virage avant de
sortir des rails et de se coucher sur
le côté. El Mundo affirme en outre,
citant des sources proches de l’enquête, que le conducteur parlait au
téléphone portable au moment du
drame.
Le bilan de la catastrophe s’est
alourdi dimanche à 79 morts,
après le décès d’un blessé. Septante
victimes étaient toujours hospitalisées hier, dont 22 dans un état
grave, tandis que Saint-Jacques-deCompostelle commence à panser
ses plaies, avant les funérailles solennelles prévues lundi soir. Des
pèlerins sont venus d’Espagne et
de l’étranger pour partager la douleur des familles, déposant, dans la
cathédrale ou sur la grande place
qui lui fait face, des fleurs, des bougies ou des mots. AFP
Le Temps
International/Suisse
5
Egypte, le retour
de l’Etat policier
> Monde arabe Forts du soutien des médias et
de la population, les militaires ont carte blanche
Delphine Minoui LE CAIRE
La scène mérite d’être relevée
tant elle résume le fonctionnement du nouveau pouvoir égyptien. Le dimanche 28 juillet, au
lendemain d’un massacre sans
précédent de manifestants islamistes par les forces de sécurité,
des dizaines de jeunes policiers
en uniforme blanc reçoivent en
grande pompe leur diplôme de
fin d’études lors d’une cérémonie
retransmise en direct sur la
chaîne Nile TV. Loin d’afficher un
quelconque embarras face à la
violence de la veille, le général
Abdel Fatah al-Sissi, le nouvel
homme fort du pays, sert chaleureusement la pince aux gradés.
Képi vissé sur la tête, il crève
l’écran à chaque plan serré. A ses
côtés, on reconnaît à peine le visage, maladroitement coupé en
deux par les caméras, d’Adli Mansour, le président civil par intérim…
Depuis la fermeture, juste après
le coup d’Etat du 3 juillet, des télévisions proches des Frères musulmans, les médias obéissent inlassablement à une seule ligne, celle
de l’institution militaire et de ses
appels à «éradiquer le terrorisme», sans s’inquiéter des risques d’une diabolisation de la
confrérie, dont est issu Mohamed
Morsi, le président déchu. Cédant
à la même culture de la désinfor-
mation dont ils accusaient leurs
adversaires, ils ne cessent d’évoquer fièrement – et sans vérification possible – jusqu’à 30 millions
de supporters de l’armée dans les
rues, ce vendredi, pour lui donner
«mandat d’en finir» avec lesdits
«terroristes».
Ils imputent également, sans
l’ombre d’un doute, aux pro-Morsi
la violence de samedi matin, en
affirmant que la police n’a fait
qu’utiliser du gaz lacrymogène
pour se défendre. Une version difficilement crédible pour Human
Rights Watch, qui recense 75 victimes dans les rangs des partisans
«Impossible
d’imaginer qu’autant
de meurtres aient pu
avoir lieu sans
intention de tuer»
de l’ex-raïs islamiste – dont de
nombreux tués par des impacts de
balles à la tête. «Il est presque impossible d’imaginer qu’autant de
meurtres aient pu avoir lieu sans
intention de tuer ou du moins
sans mépris criminel pour la vie
des gens», observe Nadim Houry,
son directeur adjoint du secteur
Proche-Orient et Afrique du Nord.
Si les circonstances ayant mené à
ces heurts meurtriers aux alen-
KHALIL HAMRA/KEYSTONE
> Aucune voix ne s’élève contre la répression
dans le sang des islamistes par la police
Des partisans du président déchu Mohamed Morsi transportent un des leurs, blessé lors d’un affrontement avec la police samedi. LE CAIRE, 27 JUILLET 2013
tours de leur campement de Nasr
City restent floues, de nombreux
témoignages évoquent l’acharnement de la police, épaulée par des
hommes habillés en civil, à livrer
bataille, huit heures durant, aux
insoumis. L’armée, elle, serait restée en retrait, se contentant de ravitailler en armes les forces de l’ordre.
Fait troublant pour un pays qui
dit aspirer à la démocratie, de
nombreux Egyptiens – y compris
parmi les intellectuels – continuent à soutenir aveuglément
l’institution militaire, sans émettre le moindre signe d’inquiétude
face au recours délibéré à la force.
«Pour beaucoup, l’armée fait partie intégrante du peuple égyptien.
Chaque famille a au moins un
frère ou un fils au sein du corps
militaire. Du coup, nos concitoyens ont une propension à tout
lui pardonner», relève Mahmoud
Ismael, expert militaire au sein du
Centre Al-Ahram.
Avec ce soutien, les forces de
l’ordre ont désormais carte blanche pour en découdre avec les «ennemis». Egalement présent à la
cérémonie policière de dimanche,
Mohamed Ibrahim, le nouveau
ministre de l’Intérieur, va jusqu’à
parler «d’une nouvelle aube» pour
les forces armées, «qui disposent
maintenant du soutien populaire
et légal pour contrecarrer avec
force tous ceux qui cherchent à
déstabiliser la nation».
Aujourd’hui, les islamistes. Demain, les libéraux? La veille, quelques heures à peine après le carnage de Nasr City, Mohamed
Ibrahim avait annoncé la dispersion «très prochaine» des deux
campements des pro-Morsi dont
le second se trouve devant l’Université du Caire. Dans ce discours
teinté d’arrogance, il a également
fait part de la réouverture de trois
départements abolis après la révolution de 2011: ceux dédiés à la
lutte contre l’extrémisme et à la
surveillance des activités politiques et religieuses. Une annonce
qui n’a pas tardé à faire frissonner
les activistes de Tamarrod («Rébellion»), jusqu’ici fervents défenseurs du coup de force de l’armée,
mais inquiets d’un retour de l’Etat
policier comme il prévalait sous
Moubarak.
Effacée, dépourvue de véritable
pouvoir, la présidence s’est contentée d’exprimer sa «tristesse»
face aux derniers développements, tout en dénonçant le «terrorisme». La plus haute autorité
musulmane d’Egypte, l’imam
d’Al-Azhar, demande pour sa part
«une enquête urgente» sur les violences. Mohamed ElBaradei, lui,
condamne sur son compte Twitter
«le recours excessif à la force».
C’est que le nouveau vice-président, Prix Nobel de la paix, n’est
sans doute pas sans craindre que
son pays ne sombre dans un scénario à l’algérienne.
ne peut considérer qu’un procès
équitable peut être tenu aujourd’hui sur ce dossier en Egypte.»
L’avocat s’étonne de ne pas avoir
reçu copie de l’analyse du DFAE et
de l’OFJ et dénonce, au sein des
autorités fédérales suisses, «un
mélange des genres malheureux
entre la politique et le droit».
Pour sa part, l’OFJ souligne que
l’analyse de la situation transmise
le 11 juin au MPC se référait à la
situation prévalant en Egypte au
début de juin. Sur cette base, plusieurs éléments permettaient de
penser que la procédure pouvait
reprendre, même si la situation
politique était déjà qualifiée
«d’instable». Cette appréciation,
précise Ingrid Ryser, porte-parole
de l’OFJ, «peut changer si les évé-
nements récents en Egypte devaient montrer que l’indépendance de la justice est menacée».
Le DFAE et l’OFJ «suivent dès lors
attentivement le développement
de la situation».
Le MPC ne fait pas que fournir
sa coopération à l’Egypte. Il a aussi
ouvert sa propre enquête, pour
des délits qui peuvent être réprimés en Suisse. Dans ce cadre, il a
fixé un délai à fin août pour que
les avocats démontrent que leurs
clients n’appartenaient pas à «l’organisation criminelle» mise en
place, selon le MPC, par l’ancien
chef de l’Etat. «Nous ne savons
même pas avec précision ce qui
est reproché à nos clients», critique Me Halpérin.
Denis Masmejan
Fonds Moubarak en Suisse: la restitution compromise
> Les avocats du clan
demandent l’abandon
de la procédure devant
l’instabilité de la
situation en Egypte
Les événements qui secouent
l’Egypte depuis un mois pourraient faire échouer la restitution
des fonds Moubarak bloqués en
Suisse. Le Ministère public de la
Confédération (MPC), qui tient
dans ses mains le sort des quelque
700 millions de dollars gelés dans
des banques helvétiques depuis
2011, va être confronté sous peu à
de très délicates échéances.
Tirant argument de l’instabilité
de la situation en Egypte, les avo-
cats du clan Moubarak en Suisse
multiplient les démarches pour
que la procédure soit abandonnée. En même temps, les autorités
politiques – Département fédéral
des affaires étrangères et Office fédéral de la justice ¬ tentent malgré tout de persuader le parquet
de ne pas lâcher prise.
Fonctionnement régulier
de la justice pas garanti
Le MPC est donc pris entre deux
feux. «Nous n’avons pas encore
pris de décision quant à l’issue de
la procédure», fait prudemment
savoir sa porte-parole, Jeannette
Balmer, qui se refuse pour le reste
à tout commentaire.
Avocat des fils de Hosni Moubarak, Lionel Halpérin a écrit au
MPC le 22 juillet. Sa lettre ne demande rien de moins que l’abandon de la procédure d’entraide judiciaire ouverte par la Suisse à la
requête de l’Egypte, dont dépend
la restitution ultérieure des fonds.
Bien avant que le président Mohamed Morsi soit renversé au début de ce mois, le Tribunal pénal
fédéral avait déjà estimé, à fin
2012, que l’instabilité politique
en Egypte était telle qu’elle ne garantissait plus un fonctionnement régulier de la justice, respectueux des droits fondamentaux
des parties et à l’abri des ingérences du pouvoir politique.
Cette décision, d’une portée de
principe, avait marqué un coup
d’arrêt. Le Ministère public avait
alors suspendu la procédure. Mais
en juin, le Département fédéral
des affaires étrangères (DFAE) et
l’Office fédéral de la justice (OFJ)
lui transmettaient une nouvelle
analyse de la situation. Révélée
par la NZZ am Sonntag, celle-ci
concluait que la Suisse pouvait reprendre sa coopération en vue de
la restitution des fonds.
«Mélange des genres»
Début juillet, le président en
place était renversé. «Il est impensable de considérer que le renversement du régime ne change rien
à la situation, lance Me Halpérin.
Les conditions pour que la Suisse
coopère avec l’Egypte n’étaient
déjà pas réunies avant les événements de cet été, elles existent encore moins maintenant. Personne
A Fribourg, l’alliance de droite semble enfin sur les rails
> Fribourg L’UDC ne lancera pas de candidat pour succéder à Isabelle Chassot. Jean-Pierre Siggen reprend des couleurs
22 septembre
Le PDC est-il enfin en ordre de
bataille pour conserver le siège
laissé vacant par Isabelle Chassot
au Conseil d’Etat fribourgeois?
Tout porte à le croire.
Premier acte: vendredi soir dans
la salle communale bondée de
Neyruz, les délégués du PDC ont
accepté une alliance électorale
avec le PLR et l’UDC pour augmenter les chances du directeur de
l’Union patronale Jean-Pierre Siggen de l’emporter face au candidat
socialiste Jean-François Steiert,
conseiller national.
Second acte: le comité directeur
de l’UDC s’est réuni samedi. Il ac-
cepte à son tour l’alliance et renonce à lancer son propre candidat. Deux UDC étaient sur les
rangs: le député Ruedi Schläfli et
l’ancien président cantonal JeanLuc Rimaz. L’un et l’autre avaient
peu de chances d’être élus. Par contre, ils auraient pris des voix à JeanPierre Siggen avec à la clé un probable second tour.
Reste maintenant le PLR, qui signera le troisième acte. Il n’a jamais eu l’intention de lancer un
candidat car il se reconnaît dans le
profil de Jean-Pierre Siggen, de
l’aile économique du PDC. Mais il
voulait saisir l’occasion pour conclure une entente de la droite sur le
long terme. Il a partiellement
échoué. Vendredi, le PDC fribourgeois a certes accepté la convention après des semaines d’ater-
moiements entre ses différentes
chapelles. Mais il a raboté un texte
pourtant âprement négocié par
des représentants des trois partis.
Il veut bien d’une entente à l’échelon cantonal, mais il a biffé l’idée
d’un apparentement pour les prochaines élections fédérales de
2015. «A Berne, PDC et UDC ont
une approche trop différente des
dossiers», justifie le sénateur Urs
Schwaller.
Décision à venir
Le PLR, lui, tenait à inclure les
élections fédérales dans la convention pour une question de cohérence et pour consolider le siège à
Berne du directeur de l’Union
suisse des paysans Jacques Bourgeois. Le comité directeur du PLR
prendra une décision ces pro-
chains jours. Puis une assemblée
des délégués sera convoquée, probablement le 21 août, pour accepter ou refuser la convention amputée. La balle est dans son camp et
un échec à ce stade ne serait pas
sans conséquences puisque l’UDC
a aussi décidé samedi que si le PLR
refusait l’alliance, elle ne donnerait
pas de consigne de vote en faveur
de Jean-Pierre Siggen. Et dans cette
saga fribourgeoise, tout peut arriver.
«Evidemment qu’on regrette le
choix du PDC de mettre de côté les
élections fédérales, déclare Didier
Castella, président du PLR fribourgeois. Telle qu’elle se présente
aujourd’hui, la convention a perdu
un peu de sa crédibilité et les tergiversations du PDC ont terni le lancement de la candidature de Jean-
Pierre Siggen.» Le président du PLR
s’engage néanmoins à faire accepter cette nouvelle version de la convention par son parti. Car l’enjeu
est de taille. Si la droite échoue lors
de cette élection complémentaire
prévue le 22 septembre, le gouvernement fribourgeois basculerait à
gauche.
C’est également cet enjeu qui a
eu raison des réticences du PDC,
divisé entre les partisans d’une approche électoraliste pragmatique
et les défenseurs des valeurs démocrates-chrétiennes. Les seconds se
sont peu exprimés vendredi, au
grand soulagement d’Eric Menoud, président du PDC. Car il l’a
aussi rappelé: «Le Parti socialiste a
désigné son candidat et quelques
jours plus tard il était ovationné.»
Magalie Goumaz
Panorama
Suisse
Guichet en ligne
pour les vols de vélo
Des délits tels que les vols de vélo
pourront désormais être annoncés sur Internet dans six cantons.
Au mois d’octobre, le projet
«Suisse ePolice» sera lancé à
Berne, Fribourg, Zurich, Zoug,
Schaffhouse et Saint-Gall, signale
la SonntagsZeitung. (ATS)
Genève
Nouvelle demande
de récusation du procureur
Erwin Sperisen a déposé une nouvelle demande de récusation contre
le procureur genevois, Yves Bertossa.
L’ex-directeur de la police guatémaltèque lui reproche de refuser de
répondre à une question sur ses
liens supposés avec l’ONG Trial. Il est
accusé d’avoir exécuté ou fait exécuter douze personnes. (ATS)
6
Suisse
Le Temps
«L’idéologie du réduit national nous aveugle!»
THIERRY PORCHET/IMAGE 21.CH
> Votation Feu nourri
de Christophe Keckeis
contre l’initiative du
GSsA sur la milice
> Mais «la guerre des
chars» n’aura pas lieu
jours plus forte des employeurs à
laisser partir leurs employés pour
de longues périodes de service. Des
cours de trois semaines, un mois,
deviennent inconciliables avec la
marche de l’économie.
– C’est vrai. Aujourd’hui, dans une
entreprise, on ne peut plus partir
un mois par an pour un cours. Il
faut adapter le modèle aux besoins de la société actuelle. C’est ce
qui est en train d’être fait. On a
diminué les effectifs de l’armée de
186 000 à 100 000 hommes. Le
Département de la défense propose de raccourcir les cours de
répétition; la durée moyenne
pour un soldat sera de 13 jours au
lieu de 19. C’est une semaine de
moins. On va donc économiser
100 000 semaines au profit de
l’économie. Ce n’est pas rien. Et
durant sa carrière totale, un soldat
ne fera plus que 220 jours au lieu
de 260. Il n’y aura plus que 5 millions de jours de service pour
l’armée, au lieu de 6 millions.
22 septembre
Yves Petignat BERNE
Le 22 septembre, le peuple est
appelé à se prononcer sur l’initiative du Groupe pour une Suisse
sans armée (GSsA) qui demande la
suppression de l’obligation du service militaire. Ancien chef de l’Armée, Christophe Keckeis ne renie
pas son attachement à la milice.
Mais il est aussi connu pour son
franc-parler et pour ses idées dérangeantes pour une armée mieux
adaptée aux risques d’aujourd’hui.
Le Temps: Faut-il accepter l’initiative du GSsA pour «l’abrogation du
service militaire obligatoire»?
Christophe Keckeis: C’est une
initiative qu’il faut refuser à tout
prix. Toucher la milice c’est couler
la Suisse! Cette initiative est rédigée de manière si subtile que
personne ne se rend compte des
véritables objectifs: il s’agit de
liquider l’armée tout simplement.
Pas d’en modifier le mode de
recrutement ni la composition. Il
ne faut pas oublier d’où elle provient: du Groupe pour une Suisse
sans armée. Le plus dramatique,
c’est que le Parti socialiste s’identifie avec ces objectifs. La suppression de l’armée figure dans son
programme. C’est donc une initiative très dangereuse qu’il ne faudra pas repousser du bout des
lèvres, mais par un résultat marquant. Pas avec 52%. Avec plus de
60% de non. Mieux que les Autrichiens ne l’ont fait en début d’année [ndlr: 59,8% pour le maintien
de la conscription].
– Tous nos grands voisins ont aboli
l’obligation de servir, sauf l’Autriche. Est-ce que nous n’avons pas un
temps de retard?
– La Suisse est un cas unique, elle
est très enviée par ses voisins. Il
faut avoir le courage d’assumer ce
décalage. L’esprit de la milice fait
partie de la culture helvétique, il
marque aussi bien la vie associative que la politique. C’est fondamental. Si nous voulons maintenir
une armée, nous n’avons pas
d’alternative. Une milice volontaire? Cela ne marchera pas. On l’a
vu avec l’engagement des femmes
depuis la réforme Armée XXI.
Pendant plus de dix ans on a
encouragé leur enrôlement volontaire. Sans succès. Il y a eu un
boom au début, puis c’est retombé. Le bassin de population est
trop petit pour une milice volontaire avec des effectifs suffisants.
– Il n’y aurait pas en Suisse 5000
– C’est suffisant?
– Je suis resté un peu sur ma faim.
J’espérais que l’on réformerait
encore davantage. L’expérience
me vient des Forces aériennes. On
avait des pilotes de Swissair
comme pilotes de milice. Ils faisaient six semaines de service par
an, mais réparties sur toute l’année. Il y a beaucoup de jobs clés
qui pourraient correspondre à cet
exemple. Comme les hackers. Ce
sont des personnes clés. La cyberdéfense est un des piliers fondamentaux de la sécurité. On pourrait avoir des bataillons de
hackers qui viennent effectuer
leur service par tranches, selon les
besoins et les disponibilités. Ils
viendraient un jour par mois faire
leur boulot quotidien, mais dans
le cadre militaire. Il faut absolument effacer cette impression que
faire du service c’est du temps
perdu.
Christophe Keckeis,
ancien chef de
l’armée suisse,
derrière sa première
combinaison de vol
de pilote. «L’initiative
du GSsA est rédigée
de manière si subtile
que personne ne se
rend compte des
véritables objectifs:
il s’agit de liquider
l’armée, tout
simplement.»
TREY, 24 JUILLET 2013
personnes prêtes à s’engager
volontairement chaque année?
Avec cinq ou six ans de service, cela
ferait une armée de 25 000 à
30 000 hommes, comme l’Autriche.
– Sans doute. Mais ce ne seraient
pas les bons. Pas ceux dont nous
avons besoin. Avec ce système,
vous héritez de tous les gars qui
ne trouvent pas de place ailleurs.
Des gens mal dans leur peau, à la
recherche d’une motivation, des
aventuriers ou des dingues de la
gâchette.
En Espagne, on recherche des
soldats en Amérique latine. En
Grande-Bretagne, on vide les
prisons pour arriver à des contingents. On se retrouve avec des
gens que l’on ne souhaite pas
vraiment, avec des foules de problèmes. En Suisse, avec la milice,
nous bénéficions du «top». Un
échantillon de la population
suisse; des civils raisonnables,
avec un haut niveau de formation.
Il nous reste encore à améliorer la
formule pour tirer le maximum
de chacun, en mettant mieux à
profit les compétences civiles
dans le cadre de l’armée.
– Peut-on encore parler d’esprit de
milice? 30 à 40% seulement des
hommes d’une classe d’âge remplissent la totalité de leurs obligations militaires? N’y a-t-il pas là
une injustice?
– Les opposants à l’armée essaient
toujours d’utiliser les statistiques
pour démontrer que cela ne marche pas. On fait dire ce que l’on
veut aux statistiques. Mais il faut
surtout voir les effets induits par
l’obligation faite à quelque 35 000
jeunes de se présenter chaque
année au recrutement. Sur ce
nombre, il y a 22 000 jeunes déclarés aptes. On en perd quelquesuns durant l’école de recrues et,
au final, il en reste 18 000. Tous
ces jeunes gars ont découvert à un
moment ou à un autre ce que veut
dire la communauté. Qu’il n’y a
pas seulement des droits, mais
aussi des devoirs. A l’école de
recrues, ils apprennent ce qu’est
une mission commune, ce qu’est
la vie en communauté et la nécessité d’une discipline. Cela marque
les jeunes et cet esprit imprègne la
vie de la société suisse. Cela va à
l’encontre du courant individualiste qui nous menace. Il y a là une
leçon de civisme et d’esprit communautaire.
– On constate une réticence tou-
– Quelles missions reste-t-il à
l’armée? Il y a un renforcement des
tâches d’appui aux autorités
civiles au détriment de la défense
militaire classique.
– Toute réflexion militaire doit
commencer par une rigoureuse
analyse des risques. Dans le Rapport de politique de sécurité 2010,
les principales menaces sont
clairement évaluées, la probabilité d’une attaque militaire est
qualifiée de très faible. Le rôle de
l’armée va de plus en plus vers la
protection de la société et l’aide
aux autorités civiles. Nous sommes dans une société urbaine très
vulnérable par ses réseaux informatiques, de communication et
d’approvisionnement. Il ne s’agit
plus, comme à Morgarten, de se
battre contre une armée qui ne
viendra pas. Mais de protéger les
points les plus vulnérables, d’assurer les conditions de fonctionnement de l’Etat et de l’économie. La
défense doit devenir une notion
de protection des infrastructures,
transport, communication, énergie, tous ces secteurs qui
aujourd’hui sont dépendants de
l’informatique. Ce n’est plus la
guerre des chars qui nous menace.
«J’échangerais les 133 obusiers blindés contre deux bataillons de hackers»
> Un effectif de 100 000
hommes, et deux
bataillons de hackers,
l’armée idéale de
Christophe Keckeis
Le Temps: Quelles structures de
l’armée, dès lors?
Christophe Keckeis: Il faut, logiquement, diminuer massivement tout
ce qui concerne cette guerre des
chars, des obusiers blindés, qui ne
viendra jamais au profit de tout ce
qui peut protéger contre les cyberattaques, les actes de terrorisme.
Imaginez une panne électrique de
48 heures, une panne générale de
trains. En quelques jours, le pays est
en plein chaos.
– Donc feu sur le matériel lourd?
– On peut conserver à tout prix
nos 133 obusiers blindés. Mais il n’y
en aura jamais un qui tirera un seul
obus. Je suis prêt à échanger ces
obusiers contre deux bataillons de
hackers et deux bataillons de forces
spéciales. L’idéologie de la défense
du territoire, du «réduit national»,
nous aveugle. Nous sommes incapables de penser différemment.
– Comme ancien pilote, vous donnez
bien sûr la priorité à la surveillance
de l’espace aérien.
– C’est une tâche exclusive que
nous ne pouvons pas déléguer.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le monde entier a décidé
que ce type d’attaques ne devait
plus jamais arriver. Il faut à tout
prix assurer une police du ciel
24 heures sur 24. Hors des heures
de bureau. Ce que la Suisse n’est pas
foutue de faire aujourd’hui pour
des questions d’argent. C’est ridicule.
– Quelles missions militaires sont
les plus importantes à vos yeux?
– D’abord le renseignement. Essentiel pour l’anticipation et l’analyse.
Comme pays neutre, non affilié à
une alliance, nous sommes un peu
handicapés.
– Et ensuite?
– Tout ce qui est «cyber». Il faut
avoir et assurer un réseau informatique qui résiste à toutes les attaques. Avec des spécialistes qui
savent prendre des mesures préventives. Il y a d’énormes compétences au sein de l’armée, que nous
devrions mettre davantage au
service des organismes civils. A
quoi ça sert à l’armée de garder
pour elle toutes ces informations et
capacités? Les nouveaux plans de
l’armée vont aussi redonner davantage de compétences et de moyens
aux régions territoriales, avec un
bataillon de génie et un de sauvetage, un bataillon de police et
quatre bataillons d’infanterie.
L’armée doit pouvoir rendre possible le fonctionnement normal des
institutions.
– Et la présence suisse pour la promotion de la paix?
– Il faut être dans le club. Offrir
aussi des services aux autres. Avoir
une spécialité exclusive, partager
les risques. La Suisse ne peut pas
toujours être absente de tout. C’est
un peu léger de toujours demander aux autres de faire le boulot à
notre place. Sur ce point, je suis en
désaccord total avec le parti d’Ueli
Maurer et avec le ministre luimême.
– Quels effectifs pour l’armée? Vous
avez participé aux réflexions de
Pierre Maudet, qui aboutit à une
armée de 20000 hommes. Vous
partagez sa vision?
– Non. J’ai eu du plaisir à lui apporter mon expérience et mes réflexions, car c’est un homme qui ose
affronter les tabous sans complexe.
Mais une armée de 20000 hommes,
c’est à côté de la plaque. Pour moi,
en fonction des infrastructures
critiques de la Suisse, 100000
hommes c’est indispensable. Il faut
tenir compte de la durée d’engagement qui peut être d’un ou deux
mois. Avec un tel effectif, c’est le
minimum pour assurer des rotations et des relais.
Propos recueillis par Y. P.
Mémento
Le Temps
7
Carnet de deuil
Virginie et Gilles, ses enfants;
Natacha, Sean et Manutea, ses petits-enfants;
Sa compagne Nicole;
Pascale Pedersen, sa belle-fille;
Ses nièces, petites-nièces, neveux et petits-neveux;
ont la douleur de vous faire part du décès de
MONSIEUR MICHEL COHEN-COLIN
survenu à son domicile le 25 juillet 2013, dans sa quatre-vingt-dixième année.
Les obsèques auront lieu à Genève le mercredi 31 juillet dans l’intimité familiale.
Domicile: 37, avenue Dumas, 1206 Genève.
Cet avis tient lieu de faire-part.
MURITH
Hélène Knobel-Bossi, à Morges et ses enfants:
Brigitte Knobel à Lausanne;
Françoise et Cheikh Toure-Knobel à Dakar;
Marie-Christine Knobel et son compagnon Luis Basterrechea, à Vevey;
Ses petits-enfants:
Alba et sa maman Mariluz Otero,
Dulcie, Tidiane, Yann, Odile et Paul;
Ses frères et sa belle-sœur:
Jean Knobel, à Préverenges et famille;
Walter et Nicole Knobel-Jomini, à Berne et famille;
ainsi que les familles parentes, alliées et amies, ont la tristesse de faire part du décès du
DOCTEUR PIERRE KNOBEL
Ancien médecin chef de l’Hôpital de Morges
qui s’en est allé paisiblement, entouré de l’affection de tous les siens, le 26 juillet 2013, à
l’âge de 85 ans.
La cérémonie d’adieu aura lieu au temple d’Echichens, le mercredi 31 juillet à 14 heures.
Honneurs à 14h30.
Pierre repose à la Chapelle de Beausobre, avenue de Vertou 8 à Morges.
De chaleureux remerciements vont à l’ensemble du personnel des hôpitaux de Morges,
d’Aubonne et du CMS.
Adresse de la famille: Chemin de la Venardaz 6, 1110 Morges.
En lieu et place des fleurs, vous pouvez verser un don à Amnesty International, bureau
Régional Romand, au compte CCP: 10-1010-6 en mentionnant «Pierre Knobel».
«Le bonheur est chose légère, que toujours
notre cœur poursuit» (Jean Villars Gilles).
Convois funèbres
Lausanne
16 h: Mme Anne-Marie Perrin; Lausanne; Chapelle
Saaint-Roch.
9 h 30: Mme Renée Randin-Rapaz; Lausanne; centre
funéraire de Montoie, chapelle B.
14 h 30: Mme Elisabeth Diserens-Roch; Mulhouse;
centre funéraire de Montoie, chapelle A.
Vaud
Cully - 14 h: M. Pierre Philipona; église catholique.
Le Mont-sur-Lausanne - 14 h: M. Jean Amiguet;
temple.
Le Sentier - 13 h 30: M. Pierre Pesenti; église
catholique.
Fribourg
Fribourg - 14 h 30: M. Carsten Schloter; Cathédrale
Saint-Nicolas.
Marly - 14 h 30: Mme Cécile Gruson-Fuchss; église
Saints-Pierre-et-Paul.
Montagny-les-Monts - 14 h 30: M. Norbert
Dafflon; église.
Jura
Courtételle - 14 h: Mme Françoise Kohler; église.
Soyhières - 14 h: Mme Irène Folly; église.
Valais
Martigny-Ville - 20 h: M. Francesco Géraard; église
paroissiale.
Muraz - 10 h 30: M. Bernard Salamin; église SaintMartin.
Genève
Chêne-Bougeries - 14 h: Mme Georgette Hauser;
temple.
Genève - 9 h 30: Mme Christiane Pattano; chapelle
de l'Ange de la Consolation, cimetière de SaintGeorges.
Genève - 10 h 45: M. Michel Haari; centre funéraire
de Saint-Georges.
Genève - 11 h: M. Marcel Lagier; centre funéraire de
Saint-Georges.
Genève - 14 h: M. Marino Auguste Christe; centre
funéraire de Saint-Georges.
Genève - 14 h 15: M. Jacques Kissling; centre
funéraire de Saint-Georges.
Jussy - 14 h: Mme Lina Gerber; temple.
Pharmacies de garde
Genève
Genève - Pharmacie Amavita
)058 851 36 03. Gare Cornavin, 7h-23h.
Pharmacie de Florissant
Plainpalais
)022 346 55 25. Rue de Contamines 17, jusqu'à 23h.
Pharmacie de la Plaine
)022 328 16 88. Av. du Mail 16, jusqu'à 23h.
Cointrin - Pharmacie Sun Store Aéroport Gare CFF
)022 798 58 55. MM Gare CFF.
7/7 sans taxe, ni taxe d'urgence. 8h-21h.
Fribourg
Fribourg - Pharmacie Benu Gare CFF
)026 322 02 02. Pl. de la Gare 1.
En dehors des heures d'ouverture: 026 350 11 44.
jusqu'à 21h.
Vaud
Lausanne - Pharmacie 24 SA
50 m de l'avenue d'Ouchy. )021 613 12 24.
Av. Montchoisi 3. Sans taxe d'urgence. 8h-24h.
Pharmacie Metro Flon
Dans la gare du Flon
)021 318 73 10. Pl. de l'Europe 5, 7h-21h.
Pharmacie Sun Store Lausanne Gare
)021 324 20 20.
Bâtiment CFF, quai 1, place de la Gare 9.
Aigle - Pharmacie de la Planchette
)024 467 04 04. Ch. de la Planchette 3-5.
0848 133 133 en dehors des heures d'ouverture.
Cossonay-Ville - Pharmacie Sun Store
)021 861 47 10. Rue Neuve.
Leysin - Pharmacie Benu Leysin
L. Jandel
)024 494 45 00. Av. Rollier.
Urgences (sur ordonnance).
8h30-12h, 14h-18h30.
Montreux - Pharmacie Sun Store
)021 965 35 80. Quai de la Rouvenaz.
Morges - Cercle de La Côte (région MorgesRolle-Bière)
0848 133 133 en dehors des heures d'ouverture urgences uniquement.
Payerne - Pharmacie de la Promenade
)026 662 18 18. Pl. Général-Guisan 7.
Prilly - Pharmacie Sun Store Prilly Malley
)021 661 11 71.
M centre Malley Lumières, ch. du Viaduc.
Villars-sur-Ollon - Pharmacie Fleury
)024 495 11 22. Av. Centrale.
Urgences (sur ordonnance).
Yverdon-les-Bains - Pharmacieplus de la Gare
)024 426 63 65. Av. de la Gare 10.
Valais
Martigny
)0900 558 143.
En dehors des heures d'ouverture.
Monthey - Pharmacie de Lavallaz
)024 473 74 30. Pl. de Tübingen 4.
En dehors des heures d'ouverture: 0900 144 033.
Sierre - Pharmacie Sun Store Manor
)027 455 15 21. Centre Manor.
En dehors des heures d'ouverture 0900 558 143.
jusqu'à 19h.
Sion - Pharmacie du Midi
)027 324 78 78. Pl. du Midi 20.
Neuchâtel
Neuchâtel - Pharmacie de la Gare
En dehors des heures d'ouverture et pour les
urgences: 144. 7h30-20h30.
Pharmacies de l'Entre-deux-Lacs
)0844 843 842.
En dehors des heures d'ouverture.
Jura
Delémont - Pharmacie
)032 423 22 32.
Service de garde.
Porrentruy - Pharmacie Benu Desboeufs
)032 466 25 64, jusqu'à 19h.
Urgences
Air Glaciers )141 5.
Centre d'information toxicologique )145.
Conseils + aide pour enfants Pro Juventute )147.
La Main Tendue )143.
Police )117.
Pompiers )118.
Sauvetage du lac )117.
Sauvetage par hélicoptère )141 4.
Secours routiers )140.
Urgences Santé )144.
Permanences
Genève
Genève - A domicile, Médecins Urgences
Visites 7j/7 de 7h à 23h.
)022 321 21 21. Lu-di 7h-23h.
Adent cliniques dentaires
Urgences et consultations
)0800 101 800.
Arcade sages-femmes
Association de sages-femmes à domicile
Permanence téléphonique
)022 329 05 55. Bd Carl-Vogt 85.
Lu-ve 8h-20h, sa-di 9h-12h, 17h-20h.
Ardentis clinique dentaire
)058 234 01 10. Rue Thomas-Masaryk 1.
Lu-ve 8h-18h, sa-di 9h-12h.
Association des chiropraticiens
)022 781 82 00. Lu-ve 8h-16h, sa-di 8h-12h.
Association des cliniques dentaires
Urgences. Lu-ve 8h-19h, sa 8h-17h, di 9h-12h
Rive droite - clinique dentaire de la Servette
)022 733 98 00. Avenue Wendt 60
Rive gauche - clinique dentaire de Malombré
)022 346 64 44. Chemin de Malombré 5
C1 Centre médico-dentaire
)022 338 02 00. Rue de Lyon 87.
Lu-ve 7h-21h, sa 8h-16h, di 9h-12h.
Centre d'oncologie des Eaux-Vives
)022 319 77 77. Rue Maunoir 26. Lu-ve 8h-18h.
Centre médical de Sécheron
Urgences médico-chirurgicales
)022 731 77 87. Av. Blanc 46. Lu-ve 8h30-19h.
Centre médical du Léman
)022 716 06 60. Rue A.-Vincent 17. Lu-ve 8h-18h.
Centre médico-chirurgical des Acacias
Urgences ambulatoires adultes et enfants
Consultations et urgences: 24h/24 - 7j/7 avec ou
sans rendez-vous
)022 342 54 55. Rue des Epinettes 19, Acacias.
Lu-ve 8h-20h, sa 8h-14h.
Centre médico-chirurgical des Eaux-Vives
)022 718 03 80. Rue du Nant 4-6.
Lu-ve 8h-18h, sa 9h-13h.
Centre médico-dentaire Balexert
Centre commercial (accès caisses cinéma)
)022 979 22 22. Av. Louis-Casaï 27. Lu-ve 7h-21h,
sa 8h-16h, di 10h-12h.
Clinique dentaire de Genève
)022 735 73 55. Terrassière 58, France 29, Gabelle 6
(Carouge). Lu-ve 7h30-19h30, sa 8h30-13h30.
Clinique Générale-Beaulieu
Garde pédiatrique
)022 839 54 15. Ch. Beau-Soleil 20.
Genève médecins
Consultations à domicile (24h/24, 7j/7)
)022 754 54 54.
Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG)
Service des urgences
)022 372 81 20. Rue Gabrielle-Perret-Gentil 2
Service d'accueil et d'urgences pédiatriques (SAUP)
)022 382 45 55. Avenue de la Roseraie 45
Urgences psychiatriques
)022 372 38 62. Rue Gabrielle-Perret-Gentil 2
Urgences obstétricales
)022 382 42 36. Boulevard de la Cluse 32
Urgences gynécologiques
)022 382 68 16. Boulevard de la Cluse 32
Urgences ophtalmologiques
)022 382 84 00. Rue Alcide-Jentzer 22
Institut médico-chirurgical de Champel
)022 346 33 63. Ch. Malombré 5. Lu-ve 7h30-19h.
Permanence des vétérinaires genevois
Fr. 2.-/min. )0900 838 343.
Permanence du Rond-Point de Plainpalais
)022 329 56 56. Rue de Carouge 17-19.
Lu-di 8h-22h.
Permanence médico-chirurgicale de Chantepoulet
24h/24 - 7j/7 sans rendez-vous
)022 731 21 20. Rue de Chantepoulet 1-3.
Permanence Vermont Grand-Pré
24h/24 sans rendez-vous
)022 734 51 50. Rue de Vermont 9a.
Service d'urgence dentaire Lu-di 8h-18h
Rive droite
)022 791 04 30. Rue François-Lehman 8
Rive gauche
)022 320 31 22. Rue Georges-Leschot 2
Société cantonale d'ostéopathie de Genève
Service de garde )022 782 72 48. Lu-di 8h-18h.
SOS infirmières
24h/24, 7j/7 )022 420 24 64.
SOS médecins
Urgences médicales et consultations à domicile
24h/24, 7j/7 )022 748 49 50.
Unité d'urgence psy
24h/24, 7j/7 )0800 20 24 04.
Urgences la Colline
8h-23h, 7j/7 )022 7 022 144.
Av. de Beau-Séjour 6.
Carouge - Clinique de Carouge
7j/7, 24h/24 )022 309 46 46.
Av. Cardinal-Mermillod 5.
Chêne-Bougeries - Clinique des Grangettes
Chemin des Grangettes 7.
Urgence adultes
)022 305 07 77. Lu-ve 7h-23h, sa-di 8h-23h
Urgences pédiatrie
)022 305 05 55. Lu-di 10h-22h
Meyrin - Hôpital de la Tour
)022 719 61 11. Av. J.-D.-Maillard 3.
Service des urgences
)022 719 61 11.
Service de consultations de pédiatrie
)022 719 61 00.
Onex - Clinique de l'œil
)022 879 12 34. Bois de la Chapelle 15.
Lu-ve 7h30-20h, sa 9h-17h.
Groupe médical d'Onex
24h/24, 7j/7. )022 879 50 50. Rte de Loëx 3.
Permanence médicale d'Onex
7j/7 et 24h/24. Rte de Chancy 98.
Petit-Lancy - Garde Médicale Lancy (Enfants +
Adultes)
Garde Adultes: 022 879 57 00
Garde Enfants: 022 879 57 01
Lu-ve: 19h-22h (tél. dès 18h)
Samedi adultes: 9h-12h (tél. dès 8h)
Samedi enfants: 9h-15h (tél. dès 9h)
Dimanche et fériés: enfants 9h-15h (tél. dès 9h)
Avenue du Petit-Lancy 29.
Plan-les-Ouates - Centre de soins dentaires
)022 706 22 22. Rte de Saint-Julien 176 bis.
Versoix - Versoix - Clinique médico-dentaire
Pure Clinic Group
Partie médicale: lu-ve 7h30-21h, sa/di 8-16h.
Partie dentaire: lu-ve 7h30-21h, sa 8-14h, di 8-11h.
)0800 80 07 50. Grand-Montfleury 54.
Centre de médecine dentaire et d'implantologie
(CMD+I)
Urgences dentaires. )021 312 21 53.
Av. Mon-Repos 14. Lu-ve 7h45-18h45.
Centre médical de Vidy
A deux pas du rond-point de La Maladière
Urgences médicochirurgicales, physiothérapie,
chirurgie de la main, gynécologie, chiropratique.
)021 622 87 77. Rte de Chavannes 11.
Centre médical du Valentin
)021 321 23 33. Rue du Valentin 32.
Centre médical Vidy Source
Aile est de la Clinique de la Source
Urgences médicochirurgicales, gynécologie.
Avec ou sans assurance privée. )021 641 25 25.
Av. Vinet 30. Lu-ve 7h-21h, sa-di 9h-21h.
CHUV
)021 314 11 11. Rue du Bugnon 46.
CHUV - HEL - PMU: URGENCES 24h/24
Urgences vitales adultes et enfants )144.
Urgences médicales adultes et enfants
)0848 133 133.
Urgences adultes: CHUV/PMU
)0848 133 133. Bugnon 44
Urgences enfants: CHUV/HEL
)0848 133 133. Montétan 16
Urgences psychiatriques: CHUV/PMU
)021 314 19 30. Bugnon 44
Urgences gynécologiques: CHUV/Maternité
)021 314 34 10. Ave Pierre-Decker
Urgences accouchements: CHUV/Maternité
)021 314 35 05. Ave Pierre-Decker
Clinique dentaire de Chauderon
Pl. Chauderon 16. Lu-ve 8h-18h.
Consultation d'orthopédie et de la main de la
clinique Bois-Cerf
Ouvert 5 jours sur 7 sur rendez-vous
)021 619 69 99. Av. d'Ouchy 31.
Hôpital de l'enfance de Lausanne
)021 314 84 84. Ch. de Montétan 16.
Hôpital ophtalmique Jules Gonin
Fondation Asile des aveugles
)021 626 81 11. Av. de France 15.
Policlinique )021 626 84 67.
Permanence de Longeraie
Urgences chirurgicales SOS main. 24h/24
)021 321 03 00. Av. de la Gare 9.
Permanence dentaire de Bel-Air
Urgences et tous - Soins 7/7 - 365/365
)021 320 32 81. Pl. Bel-Air 1 (Tour Métropole).
Permanence PMU-FLON
Bâtiment Les Mercier au FLON
Urgences médicales ambulatoires.
)021 314 90 90. Voie du Chariot 4.
Lu-sa 7h-21h, di 10h-21h.
Policlinique Médicale Universitaire (PMU)
Rue du Bugnon 44.
Médecine interne / Médecine générale
)021 314 60 60.
Centre de vaccination et de médecine des voyages
)021 314 49 39.
Stomatologie et médecine dentaire
)021 314 47 47.
Lausanne
Vaud
A Bel-Air
Permanence dentaire
)021 320 32 81.
Adent clinique dentaire Lausanne-Blécherette
)021 644 20 00. Rte du Châtelard 54 B.
Lu-ve 7h-21h, sa 8h-16h, di 15h-18h.
Ardentis clinique dentaire
Consultations lu-ve 7h30-19h
)058 234 00 20. Voie du Chariot 6.
Centrale des médecins et médecins-dentistes
Ordonnances urgentes 24h/24 et 7j/7
)0848 133 133.
Aigle - Clinique dentaire du Chablais
)024 471 71 71. Lu-ve 8h-18h, sa 8h-17h, di 16h-17h.
Hôpital du Chablais/Aigle
Urgences mère-enfant, 24h/24
)024 468 86 88. Ch. du Grand-Chêne.
Cossonay-Ville - Cossonay - Ardentis clinique
dentaire
)058 234 00 60. Rue des Laurelles 3. Lu-ve 8h-17h.
Ecublens - Adent clinique dentaire
)021 694 20 00. Ch. du Croset 7.
Gland - Clinident
Clinique dentaire )022 995 02 02.
Rue Mauverney 19. Lu-ve 7h-20h, sa 9h-14h, di 9h-12h.
Le Mont-sur-Lausanne - Le Mont-sur-Lausanne
- Ardentis clinique dentaire
)058 234 01 00. En Budron D1. Lu-ve 8h-17h.
Le Sentier - EHnv Hôpital La Vallée
Urgences 24h/24, médecin de garde: 0848 133 133
)021 845 18 18.
Montagny-près-Yverdon - Clinique médicodentaire
)024 447 40 00. En Chamard.
Lu-ve 7h-21h, sa 8h-16h, di 15h-18h.
Montreux - Centre médico-dentaire Riviera
)021 961 30 30. Grand-Rue 52.
Lu-je 7h-21h, ve 7h-18h, sa-di 9h-13h.
Hôpital Riviera/Montreux
Site de Montreux. Urgences chirurgie
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Service dentaire d'urgence
)021 966 83 00. Sa-di 18h-19h.
Morges - Hôpital de Morges
)021 804 22 11. Ch. du Crêt 2.
Morges - Ardentis clinique dentaire
)058 234 00 40. Rue Saint-Louis 2B.
Nyon - Clinident
Clinique dentaire
)022 990 02 02. Rue de la Morâche 4B.
Hôpital de zone
)022 994 61 61.
Urgences dentaires
)021 213 77 77.
Orbe - EHnv Hôpital Orbe CTR
Médecin de garde: 0848 133 133
)024 442 61 11. Lu-ve 8h-19h, sa-di 9h-16h.
Payerne - CMCB Centre Médico-Chirurgical de
la Broye SA
CUB Centre Urgences Broye
Urgences médico-chirurgicales + soins ambulatoires
)026 662 00 44. Rue Guillermaux 8.
Lu-ve 8h-12h, 13h30-18h, sa 9h-12h.
Hôpital intercantonal de la Broye
Médecin de garde: 026 660 63 60.
Médecin, région de Moudon: 021 905 55 14
)026 662 80 11.
Pompaples - EHnv Hôpital Saint-Loup
)021 866 51 11.
Renens - Centre médical du Censuy Permedico Centre médical du Censuy Permedico
Urgences médicochirurgicales, physiothérapie
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Sainte-Croix - CSSC -hôpital
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Urgences médecine et pédiatrie
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ISSN 1423-3967
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Eténordique
Un nouvel eldorado gazier et pétrolier
Champ de pétrole
Champ de gaz
Condensat de gaz naturel
Pétrole potentiel
Gaz potentiel
S VA L B A R D
Frontière maritime
adoptée en 2010
Mer de Norvège
Mer de Barents
Un raccourci entre l’Europe du Nord et la Chine
Océan
Atlantique
Mer
du Nord
NOUVELLEZEMBLE
PÉNINSULE
D E YA M A L
Kirkenes
Cerc
r
0
200 km
Arkhangelsk
Exemple
d’itinéraire
Péninsule
de Yamal
Naryan Mar
Mer
des Laptev
Mer
de Kara
Pevek
Détroit de Bering Dutch Harbor
Mer
de Bering
Iles
Aléoutiennes
Adak
Tiksi
Dikson
Khatanga
RUSSIE
Lena
RUSSIE
lai
le po
que
Nouvelle-Zemble
Provideniya
Mer
de Sibérie
Archipel
de la Nouvelle- orientale
Sibérie
Zemble du Nord
Ienisseï
Mourmansk
cti
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Mer
de Barents
Terre de
François-Joseph
Ile Wrangel
É TAT S UNIS
Kolyma
FINLANDE
NORVÈGE
FINLANDE
Kirkenes
Mourmansk
Cap Nord
Océan Glacial
Arctique
Svalbard
SUÈDE
Mer de Kara
Mer
des Tchouktches
Pôle Nord
Mer de
Norvège
NORVÈGE
Ob
8
Le Temps
Océan
Pacifique
Ruée vers
l’Arctique
Les besoins croissants de la Chine en matières
premières rendent aujourd’hui profitable
l’exploitation des ressources du Grand Nord
Etienne Dubuis
ENVOYÉ SPÉCIAL À KIRKENES
THOMAS NILSEN
Le petit port norvégien de Kirkenes est
aux premières loges pour en bénéficier.
Son existence s’en trouve bouleversée
THOMAS NILSEN
Le centre de Kirkenes. Au bout du fjord, l’océan Glacial arctique. ARCHIVES
La mine de Bjornevatn. La demande chinoise a relancé le prix du fer à la hausse. ARCHIVES
L’Europe s’est longtemps terminée là. Sur cet humble promontoire coincé entre deux
fjords de l’océan Glacial arctique.
Si loin au-dessus du cercle polaire que le jour et la nuit peuvent y durer deux mois entiers.
Principale ville de la commune
de Sor-Varanger, dans l’extrême
nord de la Norvège, Kirkenes
(5000 habitants) a paru jusqu’à
récemment condamnée à l’isolement, voire à l’oubli. Or, en quelques années, sa situation a
changé du tout au tout. De nord
du nord, de périphérie de la périphérie, elle s’est subitement
transformée en cœur d’une région pionnière. Objet de curiosité, puis de convoitise, elle serait
même devenue, selon certains,
«l’endroit où ça se passe».
La région détient de précieux
atouts. Du nord de la Laponie à la
mer de Barents et de l’archipel du
Svalbard à la péninsule de Yamal,
elle est l’une des plus riches d’Europe en matières premières: en
minerais (fer, nickel, cuivre)
comme en hydrocarbures (pétrole et gaz). Elle jouit par ailleurs d’une proximité relative
avec le Japon et la Chine (Kirkenes est le port ouest-européen le
moins éloigné de l’Asie du NordEst). Il reste qu’elle compte parallèlement de sérieux handicaps.
Son climat, caractérisé par des
froids extrêmes et une glace envahissante, renchérit sensiblement l’exploitation de ses ressources naturelles. Et la voie
maritime de l’Extrême-Orient est
d’ordinaire barrée par la banquise.
Tout est en train de changer,
cependant. A plus de 10 000 kilomètres de Kirkenes, à l’autre extrémité de l’Eurasie, la Chine s’est
réveillée. Et son réveil a décuplé
son appétit en matières premières, donc son intérêt pour les régions qui en recèlent. Pour les
mêmes raisons qu’elle a été attirée par l’Afrique et son richissime
sous-sol, elle se tourne aujourd’hui vers l’Arctique et ses vastes
ressources. Ne dit-on pas que la
région abrite respectivement 15
et 30% des réserves non découvertes de pétrole et de gaz? Les
coûts d’extraction y restent plus
élevés qu’ailleurs? Cela n’importe plus guère. Pékin, désormais, peut payer.
Et puis, le réchauffement climatique repousse la banquise
vers le pôle. Kirkenes est un port
habituellement libre de glace
grâce au Gulf Stream. Mais plus à
l’est, le long de l’immense Russie,
le «passage du nord» en est traditionnellement encombré jusqu’au cœur de l’été. Au point que
seule une navigation locale, d’un
port à l’autre de la Sibérie, y est en
principe pratiquée. Or le changement climatique dégage désormais ces eaux, mer après mer,
détroit après détroit, au cours
d’une partie croissante de l’année. En 2012, l’océan a été ouvert
aux navires marchands de fin
juin à mi-novembre. Près de cinq
mois sur douze.
La mine à ciel ouvert de Bjornevatn, à 8 kilomètres de Kirkenes, a rapidement profité de ces
bouleversements. Exploité près
d’un siècle, entre 1906 et 1996, le
gisement avait paru condamné à
la fin de la Guerre froide, son fer
étant devenu trop coûteux à extraire. Mais l’explosion de la de-
fonction de conseil sur la scène
internationale.
Kirkenes ne connaît désormais plus le chômage. Elle s’emploie au contraire à attirer les migrants. Aux plus courageux, elle
propose de trimer, contre d’excellents salaires, au rythme des
plateformes pétrolières. En alternant journées de 12 heures et
congés pendant des périodes de
deux à trois semaines. Des centaines de travailleurs étrangers (finlandais, suédois et polonais notamment) y ont trouvé leur
compte et multiplient les navettes entre le port norvégien et leur
pays d’origine.
A terme, cette ruée vers l’Arctique dépend étroitement d’un acteur: la Russie. L’immense pays
abrite en effet la majeure partie
des richesses minières et des gisements d’hydrocarbures de la
mer de Barents, de sa voisine
orientale, la mer de Kara, et des
terres adjacentes, dont la pénin-
La péninsule de Yamal
contiendrait
les plus grandes
réserves de gaz
du monde
mande chinoise a inversé la tendance. En relançant les prix à la
hausse, elle a de nouveau assuré
la rentabilité du site.
Une poignée d’acteurs privés
ont senti la bonne affaire. Parmi
eux, le Tschudi Group, basé à
Oslo, s’est signalé par son activisme. Société d’investissement
et de navigation, il a pris une part
importante (20%) dans le capital
de la mine de Bjornevatn et mis la
main sur une partie des quais de
Kirkenes, pour y offrir une palette de services aux navires empruntant la mer de Barents et le
passage du nord, du transbordement à l’entreposage de cargaisons. Simultanément, il a fondé
un bureau de recherche, le Centre for High North Logistics, destiné à devenir un «hub de connaissances» sur le transport et le
commerce en Arctique. Ce qui
ajoute à ses attributions une
sule de Yamal, qui contiendrait
les plus grandes réserves de gaz
du monde. Il borde en outre la
totalité du passage du nord, qui
s’étire officiellement de l’île de la
Nouvelle-Zemble (à l’est de Kirkenes) au détroit de Béring.
Ce protagoniste n’est pas réputé facile. «Une douzaine de kilomètres sépare Kirkenes de la
frontière russe, mais c’est là un
long voyage, commente Rune Rafaelsen, directeur du Norwegian
Barents Secretariat, chargé de la
coopération entre autorités norvégiennes et russes dans la région. La Norvège et la Russie ont
des histoires, des sociétés et des
systèmes politiques complètement différents. L’une est par ailleurs un nain, tandis que l’autre
est un géant. L’énorme différence
de niveau de vie, la présence
d’immenses richesses naturelles
et des prétentions territoriales di-
9
TSCHUDI SHIPPING COMPANY
Le Temps
Le gazier «Perseverance» sur la route du nord en 2011. Les navires se multiplient le long de cette voie, ouverte désormais près de cinq mois par an. ARCHIVES
vergentes en mer de Barents sont
autant d’éléments qui, sous
d’autres cieux, auraient pu provoquer une guerre. Pourtant, les relations sont excellentes.» Et d’en
donner pour preuve l’accord que
les deux parties ont conclu en
2010 sur leur frontière maritime.
L’arrangement, méconnu, est
exceptionnel. «Les Russes ont accepté de faire un compromis, ce
qui est remarquable de la part
d’une grande puissance», se félicite Trond Dahlberg, ingénieur de
projet chez Tschudi Group. Une
bonne volonté qui s’explique par
une nécessité: celle de la stabilité.
Si les deux pays souhaitent exploiter le potentiel économique de la
région, ils doivent intéresser les investisseurs. Et s’ils souhaitent intéresser les investisseurs, ils doivent
éliminer les sources potentielles
de tensions. Chacun, de plus, a besoin de l’autre. La Russie a la majeure partie des ressources naturelles, la Norvège l’essentiel des
ressources technologiques. «La
Russie ne pourra pas se moderniser sans le concours de l’Occident,
assure Rune Rafaelsen. Dans
l’océan Arctique, elle a beaucoup à
gagner à coopérer avec la Norvège, qui a accumulé une expérience rare dans le domaine du
forage offshore.»
Si la production de pétrole et de
gaz on shore s’est rapidement développée côté russe, l’exploitation
offshore de ces mêmes hydrocarbures est restée limitée. Mais elle
devrait connaître prochainement
un essor fulgurant au vu du grand
nombre de gisements identifiés
dernièrement, pronostique Björn
Gunnarsson, directeur général du
Centre for High North Logistics. Il
ne se passe plus de mois sans que
des licences ne soient accordées à
des compagnies indigènes ou
étrangères, comme à la norvégienne Statoil, aux russes Lukoil et
Rosneft, à la française Total, à l’italienne Eni ou à l’américaine Exxon
Mobil.
Le transport de matières premières s’apprête à exploser en
conséquence. La Finlande envi-
sage de construire une ligne de
chemin de fer entre ses riches gisements de minerais de Laponie et le
port de Kirkenes. Et le trafic maritime a pris une nouvelle dimension. Les navires se sont multipliés
en mer de Barents, pour y assurer
le transport des hydrocarbures, y
déplacer les foreuses ou y approvisionner les communautés reculées. Et puis, les bateaux ont été
toujours plus nombreux à se lancer sur le passage du nord.
Deux bateaux de la compagnie
allemande Beluga ont marqué les
esprits en 2009, en empruntant la
route de l’Arctique pour passer du
port d’Ulsan, en Corée du Sud, à
celui de Novyy, à l’embouchure de
l’Ob, en Sibérie occidentale. Quelques mois plus tard, en 2010, le
cargo Nordic Barents a réalisé un
exploit plus historique encore en
devenant le premier navire de
commerce à utiliser la route du
nord pour relier un port non russe
à un autre port non russe, à savoir
Kirkenes à la ville chinoise de Lianyungang.
Depuis, les transits se sont multipliés pour atteindre l’an dernier
le nombre de 46: 26 bâtiments
transportant des liquides, 6 du
vrac et 1 du poisson, les autres se
repositionnant ou circulant à vide.
Si beaucoup de ces navires ont eu
le port russe de Mourmansk pour
point de départ ou de destination,
une dizaine d’entre eux ont relié
des villes non russes à d’autres villes non russes. Fin juin dernier, le
jour de la réouverture de la voie,
89 bateaux s’étaient inscrits pour
emprunter ces eaux courant 2013.
«Nous en sommes encore à un
stade expérimental, continue
Björn Gunnarsson, une étape où
nous multiplions les démonstrations. Le voyage du Nordic Barents
en 2010 a inauguré sur cette voie
le commerce international. Un
autre bateau a prouvé que le transport du fer y était possible. Un troisième qu’un bâtiment rempli de
pétrole ou de gaz pouvait y passer
sans encombre.»
Même les Chinois s’y sont mis,
confie Thomas Nilsen, journaliste
au BarentsOberver, un site internet
d’information géré par le Norwegian Barents Secretariat. Un de
leurs brise-glace, le Snow Dragon, a
quitté l’Islande l’été passé pour
monter jusqu’au 88e degré de latitude nord, à deux doigts du pôle, et
redescendre vers le détroit de Béring, prouvant qu’il était possible,
en tout cas à un navire de sa catégorie, de traverser l’Arctique en restant à bonne distance de la Russie.
La circulation des navires sur la
route du nord a toutes les chances
de s’intensifier à l’avenir. Dans un
récent exposé, Felix Tschudi, le
président du groupe du même
«La route du nord ne remplacera jamais le canal de Suez,
avertit Björn Gunnarsson, le chercheur. Mais elle peut s’imposer
dans certains cas comme un
itinéraire alternatif. Plus courte
et plus rapide, elle permet d’économiser sur le carburant, sur les
émissions de gaz à effet de serre
et sur le prix de location des
navires. Pour certains pétrolier
ou gaziers, un trajet de Mourmansk au Japon ou à la Chine
revient 7 à 8 millions de francs
moins cher en passant par l’océan
Glacial arctique que par les mers
chaudes.»
Le «Nordic Barents»
a réalisé une première
historique
en reliant en 2010
la Norvège à la Chine
nom, a rappelé que le canal de
Suez plaçait Kirkenes à 12050 kilomètres de Shanghai, quand le
passage par l’Arctique situait le petit port norvégien à 6500 kilomètres de la métropole chinoise. Or, à
la vitesse de 14 nœuds, 12050 kilomètres se parcourent en 37
jours, tandis que, à la vitesse (inférieure) de 12,9 nœuds, 6500 kilomètres se parcourent en 21
jours…
Bien sûr, la circulation sur ce
toit du monde peut réserver quelques surprises. «Quand on part, on
ne sait jamais très bien quelle
quantité de glace on va rencontrer
en chemin, admet le journaliste
Thomas Nilsen. Ces dernières années, pourtant, les bateaux qui ont
tenté l’aventure ont pu foncer et
les voyages ont été plus rapides
que prévu.»
La clé du succès sera la durée de
l’ouverture de la route. «Pour les
grandes compagnies de transport,
une voie maritime fermée plus de
six mois par an présente un intérêt
limité, avoue Björn Gunnarsson. Il
faudrait leur garantir le passage
douze mois sur douze. Et ce à des
prix raisonnables. Or, il existe un
moyen d’y arriver: en organisant à
l’entrée et à la sortie du passage le
transbordement des cargaisons
des navires ordinaires à des navettes conçues pour affronter la banquise.»
Un tel scénario serait très favorable à Kirkenes, dont l’accès est
libre de glace douze mois sur
douze. Björn Gunnarsson, en tout
cas, verrait bien sa ville jouer ce
rôle de «hub» en compagnie de
Mourmansk à l’ouest de la route,
tandis que les ports d’Adak et de
Dutch Harbor, dans les îles Aléoutiennes, pourraient remplir les
mêmes fonctions à l’autre extrémité de la voie.
Il y a loin, cependant, de la vision à la réalisation. L’entreprise
suppose de pourvoir le passage
d’une large gamme de services
d’aide à la navigation, à commencer par l’établissement de meilleures cartes marines – à ce jour, seuls
6 à 7% de l’océan Glacial arctique
seraient cartographiés conformément aux standards internationaux. Elle requiert aussi de créer
les infrastructures nécessaires à la
prise en charge des navires en détresse. Or, indique le chercheur, ce
genre d’opérations s’annonce particulièrement difficile à mener
étant donné qu’il n’existe aucun
port en eau profonde entre la
Nouvelle-Zemble et le détroit de
Béring et que les activités d’assistance aux gros navires auront
donc forcément lieu au large, soit
à partir d’autres bateaux, soit à
partir de plateformes offshore.
Moscou, qui voit dans l’Arctique un moyen de peser davantage
sur les affaires du monde, paraît
décidé à réaliser de gros efforts
pour équiper la route du nord des
infrastructures nécessaires. Or de
son attitude dépendra la volonté
des acteurs économiques concernés – les compagnies maritimes et
les assurances, notamment – de se
lancer dans l’aventure.
Et Kirkenes? A-t-elle des chances réelles de tirer son épingle du
jeu à côté du géant russe? Les Norvégiens en sont convaincus. «Le
grand atout de ce port est de ne
pas se trouver en Russie, c’est-àdire d’échapper à l’écrasante bureaucratie qui caractérise ce pays,
avance le journaliste Thomas Nilsen. C’est un si grand avantage que
même des bateaux russes en profitent actuellement. Nombre d’entre eux préfèrent accoster ici plutôt qu’à Mourmansk pour se
ravitailler, pour réparer et pour
changer d’équipage parce que
c’est beaucoup plus simple et rapide. La Norvège a la réputation
d’être chère. Mais le temps, c’est de
l’argent. Et le temps gagné ici compense largement certains frais
supplémentaires.»
La Russie finira un jour peutêtre par alléger ses formalités.
Mais une telle perspective n’effraie
pas Thomas Nilsen. «Ce qui est
bon pour Mourmansk l’est pour
Kirkenes, répond le rédacteur. Si
nos voisins prospèrent économiquement, ils viendront davantage
chez nous réaliser des affaires, des
achats ou des escapades touristiques.» Même sentiment chez
Trond Dahlberg: «Il nous sera difficile de rivaliser avec Mourmansk,
convient l’employé de Tschudi
Group. Mais le rôle de numéro
deux dans la région nous conviendrait déjà très bien!»
Il reste une incertitude majeure: le front environnemental.
L’écosystème arctique est fragile.
Une marée noire met bien plus de
temps à se dissiper dans des eaux
proches de l’état de glace que dans
des mers tempérées ou chaudes.
L’accident d’un pétrolier en mer de
Barents ou le long du passage est
par
conséquent
susceptible
d’avoir un impact catastrophique.
«Le public en est conscient et risque de se montrer intraitable, estime Björn Gunnarsson. Toute
grosse pollution est susceptible de
tuer l’exploitation de l’or noir dans
la région.»
Que faire? Le chercheur défend
la prévention. Stratégie qui passerait une fois encore par une étroite
collaboration entre la Norvège et
la Russie, le pays scandinave possédant une expertise reconnue
dans le domaine. «Cela en vaut la
peine, souligne-t-il. La sécurité environnementale est dans l’intérêt
de tous.»
>>Sur Internet
L’intégralité de notre série sur
www.letemps.ch/ete_nordique
Demain: la Finlande révolutionne
la filière du bois
10
Sériesd'été
Le Temps
Colons du vin suisse (1/4)
Avec vue
Du Pérou au Paradou
«Le temps
des cerises»
> Originaire de
la région viticole
d’Ica, Augusto
Magallanes
a commencé par
étudier l’économie
avant de s’installer
à Nax en 1994.
Il y a pris racine
Maria
Lezzi
Directrice de l’Office fédéral
du développement territorial
Si vous étiez un paysage?
Les Dolomites, du haut desquelles
on voit formidablement bien et loin.
Le lieu qui vous apaise?
Mon jardin.
Celui qui donne des cauchemars?
Les immenses magasins de bricolage en tout genre.
Le paysage de votre enfance?
Les prairies du Hönggerberg,
aujourd’hui devenues le campus
Science City de l’EPF de Zurich.
PHOTO-GENIC.CH/OLIVIER MAIRE
Le dernier paysage que vous
aimeriez avoir sous les yeux?
Un soir sur le lac de Sils, le regard
tourné vers Maloja.
La ville qui vous fait rêver?
Montréal: bilingue, urbaine
et pourtant si verte.
La campagne, oui, mais en quelle
saison?
En début d’été, au temps des cerises.
Augusto Magallanes, œnologue d’origine péruvienne, gère la Cave du Paradou. FLANTHEY, 28 JUIN 2013
Tout autour, une forêt de pins
et de mélèzes. Au bout de la petite
route sinueuse, on aperçoit les
murs de la Cave du Paradou, nid
d’aigle isolé qui domine le Valais
central. Un drôle d’endroit pour
faire du vin: on est à 1000 mètres
d’altitude, les vignes sont absentes. Sur le perron de pierre,
Augusto Magallanes accueille le
visiteur de passage avec chaleur
et retenue: «Soyez le bienvenu.»
A Nax, sur la rive droite de la
Borgne, Augusto est chez lui. Péruvien originaire de la région viticole d’Ica, il est arrivé en Suisse
en 1989. Installé dans son carnotzet truffé de récompenses vinicoles, il évoque son changement de
vie sans nostalgie. «Au Pérou, la
situation était difficile. J’avais fait
des études d’économie à Lima, il
était difficile de trouver du travail. A cette époque, le Sentier lumineux faisait régner la terreur.
J’ai décidé de partir.»
Ce sera la Suisse. Un hasard de
circonstance. «C’était facile de
venir ici, il n’y avait même pas
besoin de visa. Je m’étais inscrit
à HEC Lausanne, cela suffisait
Qui a dit?
On ne
se console pas
des chagrins,
on s’en distrait
Réponse dans la prochaine édition
du «Temps»
La phrase de vendredi, «Si l’union
fait la force, la force n’a jamais fait
l’intelligence», est de Pierre
Desproges (1939-1988), humoriste
français, spécialisé dans l’humour
vache et noir.
>> Sur Internet
Retrouvez toutes les séries d’été sur:
pour obtenir une autorisation de
séjour. Je m’étais également renseigné pour aller aux Etats-Unis
et en France. C’était beaucoup
plus compliqué. J’ai fini par renoncer.»
A son arrivé à Fribourg, où il a
appris le français, puis à Lausanne, Augusto ignore que la
Suisse produit du vin sur 15 000
hectares, soit presque la même
surface qu’au Pérou. «Le vignoble
d’Ica fait partie des plus anciens
d’Amérique. J’ai toujours bu du
vin, mais je ne connaissais rien à
la viticulture. J’ai tout appris en
Suisse.»
Augusto a toujours ressenti
l’appel de la terre, comme ses
parents, petits cultivateurs de
café, de cacao, de bananes et
d’oranges dans la région amazonienne. Après deux ans, il abandonne HEC. «Ce n’était pas pour
moi.» Il envisage d’abord de faire
des études d’agronomie avant de
changer d’avis suite à sa rencontre avec Jean-Laurent Spring, son
actuel associé. «Nous nous sommes connus grâce à des amis
communs. Il m’a proposé de travailler au domaine qu’il voulait
créer à Nax. Pour cela, il fallait
que je suive une formation en
œnologie. Je n’ai pas hésité longtemps.»
En 1994, Augusto commence
sa formation à l’école spécialisée
de Changins. La même année, les
deux associés créent la Cave du
Paradou – du nom d’un massif
provençal qui ressemble au rocher de Nax. Au début, ils ne possédaient que quelques parchets
de vigne. Vingt ans plus tard, ils
«J’ai toujours bu du vin,
mais je ne connaissais
rien à la viticulture.
J’ai tout appris
en Suisse»
règnent sur 5 hectares disséminés entre les communes de MontNoble, Ayent, Flanthey et Chermignon. L’œnologue péruvien
s’occupe du domaine à pleintemps. Jean-Laurent Spring, chef
du groupe de recherche viticulture à l’Agroscope ChanginsWädenswil, apporte son expertise en appoint.
Augusto a très vite trouvé ses
marques. Avec le fendant, le pinot noir et le gamay, les premiers
cépages qu’il a vinifiés, mais aussi
avec les Naxards, surpris de voir
un Péruvien débarquer sur leurs
terres. «J’ai tout de suite cherché à
m’intégrer en participant à la vie
locale, souligne-t-il. Je n’ai jamais
senti de réserves à mon égard. Les
gens sont directs, ils disent les
choses. J’aime ça. Je me sens bien
ici.»
Sous l’impulsion de Jean-Laurent Spring, qui fait partie des
pères de divico, premier cépage
multirésistant, la Cave du Paradou multiplie les expériences viticoles. Le domaine recense pas
moins de trente variétés différentes. Plusieurs ont été développées
par la station de Changins
comme le diolinoir, le gamaret
ou le doral. Il y a des spécialités
valaisannes, bien sûr, comme l’arvine et l’humagne rouge. Ou encore de grands cépages internationaux comme le viognier, le
chardonnay, le savagnin blanc
(païen), le merlot ou la syrah.
Dans ce foisonnement, plusieurs très jolis vins, dont un humagne rouge au fruit éclatant et
Frédéric Schütz
la nature, comme le montre
l’exemple des cigales Magicicada
d’Amérique du Nord. Egalement
appelés cigales périodiques, ces
insectes vivent en tant que
larves dans le sol. Après 13 ou
17 ans, selon l’espèce, ils sortent
de façon synchronisée, pondent,
puis enterrent les larves. En
moins de deux mois, tous les
adultes ont disparu, et le cycle se
répète. Ce n’est pas un hasard si
les durées de ces cycles correspondent à des nombres premiers: cela diminue le risque que
différentes «volées» se reproduisent en même temps, ce qui
Quelle est l’odeur de la neige?
Celle de son goût: fraîche, légèrement métallique peut-être…
Et celle de la pluie?
La vapeur sur le bitume chaud
à Paris, après un orage d’été.
Par la fenêtre de votre chambre
à coucher, que voyez-vous?
Un présage des collines du Sundgau.
Le paysage le plus saccagé
par l’homme?
Les océans.
Cinq éléments pour dessiner votre
paysage rêvé (mer, montagne,
arbres, fleurs, objets, etc.).
Des mélèzes dorés, des rochers de
granit, une urbanisation compacte,
l’eau caressée par le vent, un kayak.
Ce qui manque à votre paysage
quotidien?
Le temps… d’y aller plus souvent.
Propos recueillis par Jadd Hilal
Demain:
« Le Valais est béni des dieux pour
la viticulture»
Tous les jours, Le Temps demande à
des personnalités quels paysages
les font rêver, ou pas.
Hucher, écho alpestre
La cigale et le nombre premier
Parmi les disciplines mathématiques, la théorie des nombres est
sûrement celle que l’on imaginerait le moins avoir une application pratique. G. H. Hardy, mathématicien anglais du début du
XXe siècle, était spécialiste de ce
domaine qui étudie les nombres
entiers (1, 2, 3, etc.), et fier de
travailler sur un sujet qui n’avait
aucune application concrète – et
surtout pas militaire! Il s’intéressait particulièrement aux nombres premiers, ces quantités qui
ne peuvent être divisées que par
deux nombres, 1 et eux-mêmes:
si vous avez 13 objets, vous ne
pouvez les séparer qu’en un
groupe de 13, ou 13 groupes
contenant un seul objet. La liste
des nombres premiers commence par 2, 3, 5, 7, 11 et 13, et
elle continue à l’infini.
Malgré leur air abstrait, ces
nombres ne sont pas absents de
un païen issu de vignes situées à
900 mètres d’altitude, un des vignobles les plus élevés d’Europe.
Sans oublier une référence aux
origines d’Augusto: un sylvaner
(johannisberg) baptisé païtiti, ce
qui signifie «paradis retrouvé» en
langue quechua. «C’était autrefois un cépage très répandu dans
les vignobles de Nax et de Vernamiège, c’est une façon de lui rendre hommage», explique le vigneron, incollable sur l’histoire
du lieu.
Le Naxard d’adoption a gardé
des liens étroits avec le Pérou.
Chaque fois qu’il traverse l’Atlantique pour rendre visite à ses
parents et à sa famille, il emmène
quelques bouteilles, témoins de
son savoir-faire. Il choisit notamment du muscat et du gewurztraminer, deux blancs secs et aromatiques. «Ils accompagnent très
bien le plat national, le ceviche,
souligne-t-il. Le succès est assuré.»
Saveurs du français
Le monde est mathématiques
DR
Pierre-Emmanuel Buss
menacerait leur survie. Si le
cycle durait 15 ans pour une
espèce et 10 ans pour l’autre,
elles se croiseraient tous les
30 ans (après deux cycles pour
la première et trois pour la
deuxième). Avec ces nombres
premiers, elles ne se croisent
que tous les 221 ans (13 multiplié
par 17).
Quand à Hardy, il ne doit pas
regretter d’être décédé avant
l’ère numérique: de nos jours, les
nombres premiers qu’il affectionnait tant forment la base de
systèmes cryptographiques
omniprésents dans la protection
des communications – y compris
militaires. Les applications
concrètes d’une recherche d’apparence abstraite sont souvent
impossibles à prévoir…
A l’occasion de l’Année des mathématiques de la planète Terre 2013,
Le Temps décrit l’environnement à
travers les nombres et les formules.
Le Dictionnaire suisse romand
(Ed. Zoé) cite notamment ce bel
extrait de Maurice Zermatten,
dans L’Eté de la Saint-Martin, paru
en 1962: «Il hucha, quatre ou
cinq fois, écouta son cri se répercuter dans les roches voisines, se
perdre dans les épaisses nuées.
Personne ne lui répondit sauf un
écho sinistre.» Le verbe «hucher»
évoque donc le fait de crier longuement, d’appeler au lointain, à
pleins poumons. Le dictionnaire
mentionné note une attestation
dès 1906, avec un parcours à
travers l’ancien et le moyen
français, et des dialectes des
langues d’oïl et du parler francoprovençal. Au sens de «pousser
de longs cris modulés», le Robert
localise le terme dans «l’ouest»…
et la Suisse. Déroutante géographie linguistique.
Le mot a son énergie, grâce à son
efficace brièveté, ce tandem de
syllabes sonnantes. Durant cette
courte semaine, abrégée par
l’honorable Fête nationale, nous
butinerons en liberté, avec un
accent local. Cette manière de
«hucher» est souvent située en
montagne, comme le cri de
rappel d’un versant d’une vallée
à l’autre.
Le résultat de ces hurlements
pragmatiques s’appellera la
«huchée». Le Robert signale
même un «huchement», et, dans
la même famille, un «huchet», un
petit cor de chasse – là, on s’éloigne des échos alpestres. D’autres,
dont Jacques Chessex, ont établi
une relation entre le fait de
hucher et celui de yodler, ou de
youtzer; nous revoilà en approche de la célébration patriotique
à venir. Cette fois, sans écho
sinistre.
Nicolas Dufour
Chaque jour de l’été, Le Temps
déguste un mot de la langue
française. Et, chaque vendredi,
une locution en schwyzerdütsch.
Page 11
LundiFinance
Réglementation
L’accord entre la Chine et l’Europe sur
les panneaux solaires divise Page 15
Point par point, les conséquences
du système Fatca Page 12
AFP
Industrie
SMI
7796,84 -0,87%
Euro Stoxx 50
2741,96 +0,06%
Dollar/franc
0,9284
Euro/franc
1,2327
Baril Brent/dollar 107,17
Once d’or/dollar
1331
Les nouveaux modèles d’affaires en ligne
qui redessinent les cartes de la finance
> Innovation
La désintermédiation
s’étend peu à peu aux
services financiers
feuille» de prêts correspondant à
son niveau de risque. En fonction de
l’usage des fonds empruntés et du
profil de solvabilité de l’utilisateur,
les taux peuvent atteindre des niveaux très élevés, variant de 6 à 26%.
Les montants prêtés vont de 1000 à
35000 dollars. Basé à San Francisco,
Prosper est une autre plateforme de
prêts de particulier à particulier. La
rapide expansion de Lending Club,
nommé deux fois comme «entreprise américaine plus prometteuse
de l’année» en 2011 et 2012 par Forbes, n’a pas tardé à intéresser de
nouveaux investisseurs. John Mack,
l’ancien codirecteur de Credit
Suisse, est membre du conseil d’administration.
En mai, Google a investi 125 millions de dollars dans la société. David Lawee, un cadre du moteur de
recherche qui a rejoint le conseil
d’administration de la société, cité
par le Wall Street Journal, loue son
caractère précurseur: «Lending
Club utilise Internet pour redéfinir
le système financier et transformer
en profondeur la manière dont les
gens conçoivent le crédit et les investissements.»
> Né avec Internet,
le «crowdfunding»
a été réadapté par
le capital-risque
> Le prêt de gré à gré
est en forte expansion
aux Etats-Unis
Yves Hulmann ZURICH
«L’activité bancaire est essentielle, les banques non.» Avec cette
phrase, Bill Gates, le fondateur de
Microsoft, avait lancé il y a plus de
quinze ans le débat sur l’avenir des
banques compte tenu de l’évolution
technologique. Si sa vision futuriste
ne s’est de loin pas encore vérifiée,
plusieurs modèles innovants de
services financiers ont su depuis
trouver un créneau de niche hors du
secteur bancaire habituel. Tour
d’horizon de quelques modèles
d’affaires qui s’inspirent davantage
des réseaux sociaux que de la finance traditionnelle.
k
k
Financement participatif,
un essor constant
En quelques années, le financement participatif, ou «crowdfunding» en anglais, s’est établi dans divers domaines. Issu du monde
culturel, ce mode de financement
collectif a été repris et adapté pour
financer des entreprises. En Suisse, la
plateforme Investiere, gérée par la
société Verve Capital Partners, présente à Zoug, Zurich et Genève, s’est
spécialisée dans le financement de
start-up, avec un concept à mi-chemin entre le financement participatif et le capital-risque. La plateforme
a déjà permis à une vingtaine de
sociétés de lever des fonds pour un
volume d’investissement de 6,5 millions de francs. L’investissement minimal est de 10000 francs, précise
Julien Pache, responsable opérationnel et partenaire chez Investiere. Un
seuil supérieur aux plateformes de
crowdfunding dédiées aux seuls
projets artistiques, comme Wemakeit en Suisse.
Investiere a notamment facilité le
financement de la société fribourgeoise Dahu, qui a développé une
nouvelle génération de chaussures
de ski. Celle-ci a pu lever près de
320000 francs via Investiere, sur un
total de près de 1 million de francs.
Les autres fonds ayant été obtenus
auprèsd’organismesfribourgeoisde
soutien à la création d’entreprises
comme Capital Risque Fribourg et
Effort Fribourg, Seed Capital Fribourg et auprès du réseau Business
Angels Suisse romande.
Pourquoi avoir opté pour le financement participatif plutôt que
pour le capital-risque? «Nous voulions garder le contrôle durant la
phase initiale de développement. De
plus, souvent, les sociétés de capitalrisque préfèrent investir des montants plus importants. Nous étions
au départ trop petit pour eux», relate
Nicolas Frey, fondateur de Dahu. Il
apprécie aussi de pouvoir connaître
tous les investisseurs qui ont placé
de l’argent dans la start-up via Inves-
tiere. L’approche a toutefois aussi un
inconvénient: «Vous faites le même
exercice que si vous aviez un seul
investisseur. Mais vous devez le répéter pour une multitude d’interlocuteurs», souligne le patron de la société, qui emploie quatre personnes
et va mettre sur le marché sa première série de chaussures de ski en
novembre prochain. A terme, Dahu
prévoit néanmoins de contacter des
sociétés de capital-risque pour financer la phase ultérieure de son développement.
Outre ce projet, Investiere a levé
des fonds pour le fabricant d’éoliennes Agile Wind Power, qui a réuni
1,8 million dans un premier tour de
financement, dont 720000 francs
venus d’Investiere. Un tour de financement de 1,3 million pour une
autre start-up est sur le point d’être
clos.
Le financement participatif n’est
pas réservé aux seules nouvelles
technologies. En mars, la société
horlogère DuBois et fils, sise au Locle,aréuni1,5milliondefrancspour
pouvoir sauver une fabrique de
montres. En cinq mois, l’entreprise a
obtenu des fonds de 586 investisseurs issus de 20 pays.
Un défi pour le financement participatif est la multiplication des plateformes qui rend une vue d’ensemble difficile. Mais son essor se
poursuit: en 2012, le financement de
projets et d’entreprises par l’appel de
fondssurlaToileapermisderécolter
2,7 milliards de dollars, en hausse de
80% sur un an, selon des données
rassemblées par la société de recherche américaine Massolution. Plus
des deux tiers reviennent à l’Amérique du Nord (1,4 milliard de francs),
suivie par l’Europe (884 millions).
«Des meilleurs taux, pour les emprunteurs et les investisseurs.» Avec
cette devise, la société californienne
Lending Club, créée en 2007, convainc toujours plus d’adeptes aux
Etats-Unis. Le prêt de particulier à
particulier, «peer-to-peer lending»
en anglais, permet aux personnes à
la recherche de fonds et aux investisseurs de conclure des prêts via
une plateforme internet, sans passer par les banques. Le volume des
prêts accordés via le site a doublé en
sept mois, passant de 1 milliard de
dollars en novembre 2012 à plus de
2 milliards début juillet, soit l’objectif visé pour 2013. Le service proposé par la société, devenue profitable ce printemps, fonctionne selon
un principe simple. L’emprunteur
s’enregistre en ligne et obtient immédiatement une sorte de rating en
fonction de son profil et de l’usage
prévu des fonds. Il est possible d’emprunter une somme pour financer
ses vacances, ses meubles et même
pour rembourser d’autres dettes!
L’investisseur peut, lui, ouvrir un
compte et sélectionner un «porte-
pays industrialisés, on devine la
réelle nécessité des banquiers
centraux à maintenir le prix de
l’or sous le boisseau. D’autant plus
qu’il existe une forme de relation
inverse entre l’or et le dollar,
monnaie mondiale. Si ce dernier
se maintient, l’or est susceptible
de baisser mais, en cas de faiblesse
du dollar, le métal jaune s’envole.
D’ailleurs, la panique baissière
sur l’or de ces derniers mois,
orchestrée comme on vient de le
voir par des traders à la recherche
de gains rapides, n’a pas encore
livré tous ses secrets. A ce titre,
il convient de rappeler quelques
chiffres simples: les Etats-Unis
disent contrôler environ
8000 tonnes d’or alors que les
pays européens, pris dans leur
ensemble, en possèdent près de
10 000 tonnes. Officiellement, la
Chine se contenterait d’à peine
1000 tonnes; en un mot, pas de
quoi s’asseoir à la table des
grands.
Certains observateurs estiment
toutefois que l’Empire du Milieu a
massivement acheté lors de la
baisse récente par des voies détournées et que l’on pourrait
bientôt apprendre que la Chine
contrôle désormais 5000 tonnes
k
Le prêt de gré à gré
révolutionne le crédit
Paiements en ligne hors
secteur bancaire
Google promet une autre révolution en matière de transactions financières. Son nom? Google-Wallet, un service de paiement rattaché
à son site de courrier électronique
Gmail. Deux utilisateurs enregistrés
pourraient effectuer des paiements
via une fonction portant le symbole
«$», sans qu’aucun institut financier
ne soit impliqué dans la transaction.
S’ils le souhaitent, les utilisateurs
pourraient néanmoins connecter le
service à un autre compte bancaire
existant ou une carte de crédit. Dans
l’immédiat, le moteur de recherche
s’abstient de dévoiler ses cartes. Hormis la mention du projet lors d’une
conférence pour les développeurs
de programmes en mai, la société
n’a ensuite jamais confirmé le lancement de ce service, ni mentionné un
délai. Si l’organisation de transactions via Internet est en plein développement, l’idée de placer son argent de manière virtuelle suscite
toujours une certaine méfiance. Ce
printemps, la monnaie virtuelle Bitcoins en a fait l’expérience, voyant sa
valeur chuter brutalement en quelques jours.
ö Investiere élargit l’accès
au capital-risque, page 12
Au cœur des marchés
L’or mondial: un formidable enjeu
François Gilliéron
Dans la torpeur de l’été, les
marchés financiers se sentent
rassurés depuis la dernière intervention de Ben Bernanke, le patron de la Fed, qui, comme d’habitude, sait dire aux boursiers ce
que ces derniers veulent entendre.
Mais un signal, encore faible,
n’a pas manqué d’alerter certains
professionnels. En effet, après la
baisse spectaculaire de ces derniers mois, le prix de l’once d’or
vient de remonter de plus de 10%
en quelques séances. Et comme
le coût d’extraction moyen
du métal est largement supérieur
au prix actuel, nous sommes aux
antipodes d’un mouvement spéculatif.
Le profil des intervenants des
récentes opérations est important: les vendeurs, opérant souvent à découvert, se recrutaient
parmi les banques d’investissement anglo-saxonnes, alors que
les récents acheteurs, principalement asiatiques, peuvent être
qualifiés de mains fortes, ce qui
veut dire qu’ils ne revendront pas
de sitôt leurs achats récents. Une
telle asymétrie est susceptible
d’alimenter une hausse future,
d’autant plus que la production
mondiale ne peut être augmentée
rapidement.
En outre, on ne répétera jamais
assez que le métal jaune est «l’antimatière» de la planche à billets.
Et comme cette dernière tourne
en permanence dans les grands
d’or environ. Si tel était le cas,
les règles du jeu auraient changé
et les privilèges monétaires occidentaux, vieux de plusieurs générations, seraient mis à mal. On
verrait alors que le roi est nu,
comprenez que nos économies
survivent grâce à de l’argent gratuit.
En bref, l’or demeure ce baromètre qui permet de juger la
crédibilité des organisations
politiques. Loin d’être démodé,
il reste plus à la page que jamais.
* Consultant indépendant
12
LundiFinance
L’agenda
L’invité
29 juillet
Lundi
Les premiers effets liés aux futurs accords
Fatca se font déjà sentir
U Temenos et Sika publient leurs
résultats trimestriels.
U Emission obligataire à court
terme en Italie.
Mardi
30 juillet
U UBS, Acino, Bucher, Clariant,
Pargesa, PEH et la Banque nationale suisse publient leurs résultats
trimestriels.
U Publication de l’indice S&P/CaseShiller du prix des logements aux
Etats-Unis en mai et de l’indice de la
confiance des consommateurs en
juillet.
U Aux Etats-Unis, Pfizer, Thomson
Reuters et Merck dévoilent leurs
résultats trimestriels.
Mercredi
La réglementation oblige tous les contribuables américains détenant des avoirs en dehors des Etats-Unis
à les déclarer. Les clients des banques suisses auront le choix de coopérer ou non
A l’heure où de nombreuses questions demeurent
ouvertes sur l’ampleur et la manière dont la place
financière suisse va enfin pouvoir sortir de la crise
juridique et institutionnelle qui l’oppose aux EtatsUnis dans le dossier des avoirs non déclarés par
les contribuables américains, il ne faut pas oublier
qu’un système de contrôle et de déclaration entrera
en vigueur dès le 1er janvier 2014.
En Suisse, bien que le processus législatif ne soit
pas encore totalement achevé, son approbation semble de plus en plus inéluctable.
31 juillet
U Weatherford, Cosmo, Dufry et
Vontobel publient leurs résultats
trimestriels.
U UBS publie son indicateur de
consommation pour le mois de juin.
U Le KOF publie son baromètre
conjoncturel du mois de juillet.
U Réunion de la Réserve fédérale
américaine.
U Publication des chiffres du PIB
américain au deuxième trimestre.
U Dans la zone euro, publication
des chiffres de l’inflation en juillet
et du chômage en juin.
Jeudi
1er août
U La bourse SIX est fermée pour la
Fête nationale.
U Réunion de politique monétaire de
la Banque centrale européenne.
U Aux Etats-Unis, publication de
l’indice ISM d’activité dans l’industrie en juillet.
Vendredi
Le Temps
2 août
U AXA Assurances, BPDG et Swiss
publient leurs résultats trimestriels.
U Publication de l’indice PMI des
directeurs d’achat en Suisse pour le
mois de juillet.
U Publication des chiffres du chômage aux Etats-Unis pour le mois
de juillet.
Fatca: tous déclarés
Contrairement au système Qualified Intermediary
(QI) qui visait à assurer au fisc américain la bonne
imposition des revenus de source américaine, le
système Foreign Account Tax Compliance Act (Fatca)
veut obliger tous les contribuables américains détenant des avoirs en dehors des Etats-Unis à les déclarer.
Perte de souveraineté, nouvelle classification
et risques pénaux
Laurent
Bovet
Senior Manager
Tax, Mazars SA
Propagation par effet de contamination
A la base, il faut rappeler l’importance des flux
économiques liés au dollar américain. Pour être
efficaces et compétitifs, les intermédiaires financiers
doivent être connectés à un dense réseau de correspondants liés au dollar afin de traiter les transactions
pour le compte de leur clientèle. Cet état de fait avait
déjà permis aux Etats-Unis d’imposer le système QI
à l’ensemble de la planète. Ce constat prévaut également pour le système Fatca, bien qu’il aille plus loin
encore dans les exigences qu’il impose.
Redoutable d’ingéniosité et d’efficacité, le système
Fatca agit par effet de contamination des institutions
financières établies en dehors des Etats-Unis. Ce système va opérer en remontant les réseaux de transmission de flux financiers utilisés par les intermédiaires,
tel un virus qui se propage. Une affiliation de chacune
des institutions voulant rester dans les systèmes de
règlements internationaux deviendra alors inévitable. Dans le cas contraire, une ponction de 30% sur les
flux monétaires transmis serait opérée par les intermédiaires situés en amont et déjà convertis au système. Du point de vue économique, il paraît donc
difficile à tout intermédiaire financier d’échapper à ce
système.
Deux choix pour les clients concernés
Soit les clients américains décident de coopérer et
autorisent les banques suisses à transmettre les données les concernant, soit ils s’abstiennent et n’entrent
pas en matière. Dans ce cas, l’établissement détenteur
du client non coopératif devra communiquer, sur une
base agrégée et anonyme, les comptes concernés aux
autorités américaines.
A noter que, pour toute nouvelle relation bancaire
ouverte, un standard impliquant la correcte identification du statut fiscal des clients américains ainsi
qu’une transmission systématique d’informations
sera dorénavant mis en place.
Le yuan chinois sous-évalué, vraiment ?
Le graphique de la semaine
Taux de change effectif du yuan (échelle de gauche)
durant la période allant du 31 janvier 1994 au 30 juin 2013
Comptes courants chinois,
en % du PIB (échelle de droite)
110
10
100
8
90
6
80
4
70
2
60
0
1994
1996
1998
2000
2002
Tout d’abord, il y a dans cet accord une application
directe du droit américain, ce qui constitue, sous
l’angle juridique, une perte de souveraineté nationale.
En outre, cela représente un risque opérationnel accru
pour les participants, qui devront appliquer une
législation étrangère de fait. En effet, il n’est jamais
évident de maîtriser un droit étranger dans le cadre
du traitement quotidien de ses propres opérations.
Les institutions financières suisses devant participer au système seront classifiées au travers des nouvelles dispositions entre établissements rapporteurs
enregistrés, non enregistrés et établissements exemptés. La place est extrêmement restreinte pour bénéficier d’allégements au système Fatca puisque seules les
institutions à but non lucratif au bénéfice d’exemption fiscale et les communautés de copropriétés par
étages pourront être libérées de toute charge. Les
établissements opérant localement pourront éventuellement éviter de s’inscrire. Toutefois, ces derniers
devront opérer de nombreux et récurrents contrôles
afin de régulièrement s’assurer de ne pas dépasser
les seuils tolérés.
Enfin, de nouvelles dispositions pénales permettront l’introduction de poursuites pouvant être diligentées aussi bien par les autorités suisses qu’américaines. Ainsi, le fait de ne pas s’enregistrer en tant
qu’établissement financier rapporteur auprès du fisc
américain pourrait constituer un cas sanctionné par
une amende pouvant aller jusqu’à 250 000 francs.
2004
2006
2008
2010
Selon le FMI, le yuan est sous-évalué de 10%.
Scotiabank, cité par Bloomberg, est sceptique
alors que la devise chinoise a atteint un
niveau record si l’on observe le taux effectif
(pondéré en fonction des échanges commerciaux). Il ne faut donc pas, d’après la banque,
s’attendre à une importante appréciation de
la monnaie. En outre, le surplus des comptes
courants, actuellement à 2,32%, n’a jamais
été aussi bas depuis 2002.
2012
SOURCE: BLOOMBERG
Tableau de bord
SMI
Six mois sur les marchés
+4,18%
Stoxx Europe 600
+3,30%
S&P 500
Clôture: 7796,84
Clôture: 298,91
18h00: 1681,27
8400
310
1700
8100
300
1640
7800
290
1580
7500
280
1520
7200
270
1460
28 janvier
Topix (Tokyo)
26 juillet
+27,72%
Clôture: 1167,06
28 janvier
Obligations, taux à 10 ans
Etats-Unis
2,566%
1300
1200
26 juillet
Europe
1,665%
28 janvier
Taux de change
Suisse (Conf.)
1,051%
+11,89%
En francs
26 juillet
Euro
1,2325
Dollar
0,9289
1,30
2,5
1,20
2
1,10
1,5
1,00
1
0,90
1100
1000
900
0,5
28 janvier
26 juillet
0,80
28 janvier
26 juillet
28 janvier
26 juillet
SOURCE: BLOOMBERG
La plupart des banques et clients concernés ont
déjà anticipé ces nouvelles contraintes. Par conséquent, les clients américains ne voulant pas se régulariser ne devraient plus représenter qu’un minimum
de cas d’ici à la fin de l’année. D’une certaine manière,
le système Fatca a déjà produit une part importante
des effets désirés, même si le processus législatif n’est
pas encore terminé en Suisse. Ceci expliquerait le
large niveau d’acceptation ou plutôt la résignation
affichée par les banques suisses dans ce dossier.
Demain, tous identifiés
Le système Fatca vise à identifier chaque contribuable américain avec la fortune et les revenus non déclarés le concernant. Les procédures d’identification des
clients non coopératifs sont conçues pour fournir au
fisc américain les informations nécessaires afin de
pouvoir requérir une demande d’entraide dont les
chances de succès seront garanties. En effet, les données qui étayeront ces demandes seront indiscutables
puisque obtenues au travers du dispositif Fatca luimême. D’autre part, il faut également noter que la
reconnaissance de la fraude fiscale va s’élargissant.
Dans l’hypothèse où de telles demandes ne seraient
pas traitées dans un délai de huit mois, un impôt
à la source serait alors prélevé. La clôture de relations
demeurées anonymes pourrait même être exigée
par le fisc américain.
Le système de ponction d’impôt à la source de 30%
n’est finalement qu’un mécanisme de pression sur les
institutions financières afin qu’elles s’affilient et permettent de sécuriser l’impôt dû par les contribuables
américains non coopératifs.
Il n’y a donc aucune place pour un système d’impôt
libératoire visant à remplir ses obligations fiscales
par le prélèvement d’un impôt forfaitaire tout en
préservant l’anonymat des clients américains.
>> Sur Internet
Retrouvez sur notre site de nouvelles contributions
d’invités extérieurs, ainsi que l’ensemble des articles
écrits dans cette page par des invités
www.letemps.ch/forum_eco
«Investiere est plus ouvert
que les business angels»
> Capital-risque La société décrit son concept
La plateforme Investiere allie les
principes du capital-risque à ceux
du financement participatif et des
réseaux sociaux pour permettre à
des start-up de lever des fonds. Julien Pache, directeur opérationnel,
souligne l’intérêt d’élargir dès le
départ le cercle des investisseurs.
Le Temps: Considérez-vous Investiere comme une forme revisitée du
capital-risque ou en tant que site de
financement participatif spécifiquement créé pour les start-up?
Julien Pache: Nous nous positionnons comme une société de capital-risque en ligne. Investiere
apporte, d’une part, un processus
de «due diligence» large et fouillé
qui est au bénéfice de tous les
investisseurs. D’autre part, nous
amenons une valeur ajoutée à une
start-up en lui permettant d’avoir
une composition diversifiée de son
capital. L’entrepreneur qui lève des
fonds bénéficie à la fois du soutien
financier de gros investisseurs –
des institutionnels ou des grandes
entreprises – ainsi que de l’expertise spécifique d’une industrie
apportée par des investisseurs
privés. La composante du financement participatif est ainsi importante. Nous sommes comparables
à un réseau de «business angels».
Mais notre approche est plus
ouverte que les «clubs» de business
angels traditionnels, afin de rassembler une expertise ciblée pour
l’entrepreneur. Cette hétérogénéité
d’investisseurs est absolument
essentielle pour une plateforme de
financement qui concentre son
activité sur des start-up qui ont le
potentiel d’avoir un impact durable sur l’économie.
– Quelle différence avec les autres
plateformes de «crowdfunding»?
– Généralement, les plateformes de
crowdfunding pures ne font que
peu d’examen de «due diligence»,
ou aucun. Il est peut-être possible
de négliger cet aspect pour financer des projets à but caritatif ou
culturel, mais pas si l’on prétend à
vouloir faire des investissements
sérieux en capital-risque au stade
précoce. Enfin, un investisseur
privé chez nous place en moyenne
des tranches de 25 000 francs, soit
à peu près à la même moyenne que
ce que les «business angels» investissent traditionnellement.
– Quel est le montant minimal à
apporter et qui investit?
– Le minimum par investisseur est
de 10 000 francs. En 2013, 37% des
fonds levés sont venus des institutionnels et 63% des privés.
– Les sociétés que vous avez contribué à financer, comme iMusicians
ou Dahu, doivent-elles néanmoins
se tourner maintenant vers
d’autres sociétés de capital-risque?
– Dans le cas d’iMusician et de
Dahu, ces sociétés devront toutes
deux lever des capitaux supplémentaires dans un futur proche
pour maintenir et accélérer leurs
ambitions de croissance. Nous
sommes prêts à les soutenir dans
les cycles de financement suivants
mais elles sont bien sûr libres de
choisir leurs futurs partenaires.
Propos recueillis par Yves Hulmann
14
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Valeurs suisses
ABB LTD N
ABSOLUTE INVEST P
ACCU N
ACINO N
ACTELION N
ADDEX PHARMA N
ADECCO N
ADVAL TECH N
ADVANCED DOGITAL N
AEVIS Holding
AIRESIS N
ALLREAL N
ALPHA PET N
ALPINE SELECT N
ALPIQ HOLDING N
ALSO N
ALTIN N
APE P
APEN N
APG SGA N
ARBONIA N
ARYZTA N
ASCOM N
AUTONEUM N
BACHEM N -BBALOISE N
BARRY CALLEBAUT N
BASILEA PHARMA N
BAUMGARTNER N
BB BIOTECH N
BCBE/BEKB N
BELIMO N
BELL SA N
BELLEVUE N
BFW LIEGENSCHAFTEN
BK LINTH N
BKW N
BNS N
BOBST GROUP N
BONDPARTNERS P
BOSSARD P
BQUE CANT. BL BP
BQUE CANT. BS BP
BQUE CANT. GE P
BQUE CANT. GR BP
BQUE CANT. JU P
BQUE CANT. LU N
BQUE CANT. SG N
BQUE CANT. VD N
BQUE CANT. VS P
BQUE CANT. ZG P
BQUE COOP P
BQUE PROFIL GEST
BQUE ROTHSCHILD P
BQUE SARASIN N
BT&T TIMELIFE P
BUCHER N
BURCKHARDT N
BURKHALTER N
BVZ HOLDING N
CALIDA N
CASTLE ALT N (CHF)
CASTLE ALT N (USD)
CASTLE PRIV P (CHF)
CASTLE PRIV P (USD)
CHAM PAPER GROUP N
yCHARLES VOEGELE P
CI COM P
CICOR TECH N
yCIE FIN TRADITION P
CKW N
CLARIANT N
COLTENE N
COMET N
CONZZETA P
CPH CHEMIE&PAPIER
CREALOGIX N
CS GROUP N
CYTOS BIOTECH N
DAETWYLER P
DATACOLOR N
DKSH HOLD.N
DOTTIKON ES N
DUFRY N
EDISUN POWER N
EFG INTL N
EIC P
ELMA ELECTRONIC N
EMMI N
EMS-CHEMIE N
ENERGIEDIENST N
ENR RUSSIA INV
EVOLVA N
FEINTOOL N
FISCHER N
FLUGHAFEN ZUERICH N
FORBO N
GALENICA N
GAM N
GATEGROUP N
GAVAZZI P
GEBERIT N
GIVAUDAN N
GOLDBACH GROUP N
GROUPE MINOTERIES N
GURIT HOLDING P
HBM HEALTHCARE N
HELVETIA N
HIGHLIGHT EVENT&ENT
HOCHDORF N
HOLCIM N
HUBER+SUHNER N
HUEGLI P
HYPO LENZBURG N
IMPLENIA N
INFICON N
INFRANOR P
INTERROLL N
INTERSHOP P
INTERSPORT N
IPS INN PACK SOL
IVF HARTMANN N
JULIUS BAER N
JUNGFRAUBAHN N
KABA N
KARDEX N
KOMAX N
KUDELSKI P
KUEHNE & NAGEL N
KUONI N
LECLANCHE N
LEM N
LEONTEQ N
LIECHT LANDESBK P
LIFEWATCH N
LINDT N
LINDT BP
LOEB BP
LOGITECH N
LONZA N
LOOSER N
MCH GROUP N
METALL ZUG N
MEYER BURGER N
MICRONAS N
MIKRON N
MINDSET P
MOBILEZONE P
MOBIMO N
MONDOBIOTECH N
MYRIAD GROUP N
NATIONAL VERS N
NEBAG N
NESTLE N
NEUE AARGAUER BK N
NEW VALUE N
NEW VENTURETEC P
NEWAVE ENERGY N
NOBEL BIOCARE N
NORINVEST N
NOVARTIS N
OC OERLIKON N
OTI ENERGY P
ORASCOM DEV N
ORELL FUSSLI N
ORIDION N
ORIOR N
PANALPINA N
PARGESA P
PARTNERS GROUP N
PAX N
PEACH PROPERTY N
PELIKAN P
PERFECT N
PERROT DUVAL P
PERROT DUVAL BP
PHOENIX P
PRECIOUS WOODS N
PRIVATE EQUITY N
PROGRESSNOW N
PSP N
PUBLIGROUPE N
REPOWER P
REPOWER BP
RICHEMONT P
RIETER N
ROCHE BJ
ROCHE P
ROMANDE ENERGIE N
SANTHERA PHARMA N
SCHAFFNER N
SCHINDLER N
SCHINDLER BP
SCHLATTER N
20.55
27.5
109.5
88
60.15
2.9
60.15
164.4
13.85
33.15
1.76
128.5
0.22
15.4
114.5
48
44.5
13.5
23.65
243.5
28.55
56.35
12
83
42.15
99.35
873.5
75.25
—
125.6
230.5
2199
2120
11.15
26
430
30.5
1040
29.2
1010
152.3
980
77.55
245.1
1144
64.25
349.75
355.25
478.75
818
4750
49.35
2.28
16085
26
0.45
227
374.25
66.2
319.25
23
13.7
14.4
13.25
14.15
215.3
9
2.9
29.55
48
302.5
14.04
46.75
280
1749
1299
100.9
27.5
3.48
100
444
81.6
192.3
124.5
30.1
11.85
—
406
285
317.5
34.35
36
0.72
66
489.75
494.5
625.5
670
15
20.65
228.9
245.3
1295
18.9
355
406.25
59.9
415.5
17.5
82.4
67.6
42.85
533
4035
50.45
285
—
419
319
80
8.78
100.2
41.69
61.45
369
36.75
100
11.95
109.7
327.25
3.5
583.5
68.9
36.2
7.25
40155
3451
167.6
6.6
69.75
64.15
57.05
2104
5.98
6.63
5.39
0.01
9.25
195.2
0.15
1.94
42.55
9.6
61.85
—
1.5
4.05
—
11.4
1.48
66.2
12.1
38
9.25
87.9
21.95
51.5
130.4
66.4
243.3
1040
11.2
25.5
0.15
—
—
486
3.52
54.75
6
81
98.15
160
108.3
88.05
179.5
233.1
234.5
1134
1.9
208
129.9
133.3
131.5
21.55
27.5
105
89.6
59.95
3.3
60.9
158
15
33.6
1.74
130.8
0.22
15.45
115.7
47.2
44.6
13.5
22.5
240
28.85
57.85
12.5
81
46
102
891
75.25
—
126
235.1
2277
2148
11
25.95
429.5
30.5
1050
30.05
1010
157
995
77.35
244
1145
63
350.25
352
482.25
822
4708
45.1
2.28
16010
26.5
0.45
235
384
67
319.25
23.5
13.9
14.5
13.2
14.2
216
9
2.9
29.8
45.65
307.75
14.44
47.5
275.5
1751
1236
99
28.17
3.4
103.3
444
84.6
189.5
124
30.2
12.6
—
406
291.25
321.75
34.5
36
0.69
69.85
486
499.75
637
623
15.5
21
228.9
247.7
1254
19.4
358.75
417.5
60
418
17.5
81.5
66.05
42.65
532
4042
50.45
290
—
402
321
80
9
103.5
41
64.45
373.75
34.9
98.8
12.45
111.2
322
3.74
580
62
35.6
7.36
42300
3590
169.7
6.3
74
66.55
57
2110
6.33
6.72
5.41
0.01
9.36
195
0.15
2.42
44
9.41
63.15
—
1.52
4.4
—
12.15
1.65
68.35
11.8
34
9.2
88.2
21.9
51.9
117.1
66.95
249
1050
11.25
25.55
0.14
—
—
480
3.55
54.95
6.5
82.5
102
168.2
110
88.7
156.7
234.3
235.1
1125
1.98
207.4
134.2
138.2
130
28329959
3513
869
8219
1669297
178586
3123994
262
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202.6
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110.6
0.0
110.8
0.9
106
15.5
Titre
SCHMOLZ+BICKENBACH N
SCHULTHESS N
SCHWEITER P
SGS N
SHAPE CAPITAL N
SHL TELEMEDICINE N
SIEGFRIED N
SIKA FIN P
SOPRACENERINA N
SONOVA N
STARRAGHEGKERT N
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SULZER N
SUNSTAR P
SUSTAINABLE P
SWATCH N
SWATCH P
SWISS FIN&PROP N
SWISS LIFE N
SWISSMETAL P
SWISS PRIME SITE N
SWISS RE N
ySWISS SMALL CAP N
SWISSCOM N
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VICTORIA-JUNGFRAU N
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VZ HOLDING N
WALTER MEIER N
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WEATHERFORD INTL
WINTERTHUR TECH N
YPSOMED N
ZEHNDER P
ZUEBLIN IMMO N
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cumulé
Extrêmes 12 mois
Plus Plus Var. %
Haut
Bas Déb. 13
3.16
—
595
2087
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Conféd.
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Ile-de-France
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Italie
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KommuneKredit DK
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Nordrhein-Westfalen
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24-06-15
19-08-20
07-02-22
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18-10-18
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14-07-14
25-02-30
23-10-15
14-06-22
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20-06-17
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24-04-14
16-06-16
07-11-16
30-12-15
—
30-07-13
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30-06-32
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11-10-17
13-06-14
15-09-26
31-08-23
30-04-14
02-11-15
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21-10-13
30-06-15
28-04-16
23-10-18
09-08-17
15-02-16
09-11-15
17-02-16
03-08-15
101.15
101.3
107
106.7
90.5
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104.8
111.15
113.65
111
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101.7
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100.6
105.65
105.1
101.3
91.2
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107.5
108
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111.05
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107.2
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-0.0
1.3
-1.0
-1.5
1.6
0.8
0.6
1.5
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-1.5
-1.1
-2.3
-2.2
-5.0
-3.8
-4.9
-6.7
-2.7
-4.6
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-1.2
-1.6
-1.5
-0.4
-0.3
0.3
-1.2
-1.1
-0.4
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-0.9
-1.1
-1.1
-1.4
-1.0
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0.0
0.4
-0.5
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-1.1
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-1.6
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-1.1
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-1.6
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-1.5
2.1
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-1.3
-0.8
-1.0
0.5
-2.0
-1.2
-1.2
-0.3
-1.6
405
1215
1600
23000
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965
1000
15400
1000
2500
500
1385
440
810
605
1405
900
2000
255
500
340
1250
2500
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835
1040
4800
25000
1100
25000
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9500
550
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400
1950
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1010
400
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615
605
1250
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630
550
350
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1750
1410
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1750
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400
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2500
270
500
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1000
2000
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400
400
5000
270
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1000
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295
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2000
750
2815
2700
285
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1750
450
2000
290
6000
11500
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1125
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485
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500
325
1000
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340
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500
1000
395
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545
15000
1425
900
435
425
2475
1305
260
300
1.75
15-06-14
101
0.0
1550
0
1.5
0
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0
0
0
0
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0
0
0
2
2
2.378
0
0
18-05-15
23-04-14
03-02-14
27-11-14
07-07-16
08-10-13
04-12-14
24-02-14
24-02-14
06-08-13
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09-09-13
26-02-14
31-03-14
04-05-15
04-12-13
11-02-15
42.8
101.15
99.36
95.3
105.98
101.67
101.4
100.02
113.14
105.8
104.3
102.6
100.5
100.6
100.7
113.13
107.57
-49.5
-0.3
0.0
3.6
0.3
0.0
-2.1
1.1
12.2
3.3
-6.0
0.0
-0.2
-0.2
0.3
0.8
1.3
500
300
400
900
500
500
500
300
550
500
400
1080
2000
400
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545
32860
2.25
3
3.375
3.375
3
3
4.125
3.75
3.375
3.375
4
3.625
3.375
3.5
3.75
2.25
3.625
4
3.25
2
2
2.75
2.75
2.375
3.375
2.625
3.125
3.125
2.75
2.875
3.375
3.5
3.375
07-04-15
21-10-16
05-12-14
25-09-15
14-06-17
19-12-13
20-06-16
22-04-14
11-02-14
18-12-13
27-03-17
20-02-14
06-09-13
04-12-14
23-06-15
15-10-14
27-05-15
02-06-15
18-07-14
07-04-14
05-08-13
06-10-21
02-12-13
08-09-15
21-12-15
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28-06-18
29-09-15
21-02-14
20-09-16
06-08-14
17-03-15
27-02-15
102.55
110
104.5
108.2
109.4
101.12
109.85
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101.73
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112.35
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100.3
103.91
106.1
101.9
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106.55
103.1
101.3
100.01
111.2
101.1
103.1
107
103.05
111.75
106.25
101.5
107.6
103.1
105.9
104.7
-1.1
0.0
-2.4
0.0
-1.4
-1.5
-2.5
-1.7
-1.4
-1.7
-1.6
-1.5
-1.7
-1.7
-1.8
-0.7
-1.1
-2.3
-1.2
-1.0
-1.1
-4.0
-1.4
-1.7
-2.1
-1.3
-1.8
-1.4
-1.3
-1.1
-3.6
-1.0
-1.9
380
7000
500
1000
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12110
485
355
500
6800
14000
23660
450
2615
2000
330
10000
1200
2010
545
810
625
1000
330
4830
280
3500
2230
430
705
500
405
530
Echéance
Emprunts en cours en Suisse
Demande Offre Titre
1050
220
85
415
120
175
1800
1200
1500
1950
135
195
415
210
9000
450
1750
9200
5
8500
Volume
104.15
101.19
100.38
103.35
103.06
108.55
102.43
104.35
106.55
108.9
104.75
108
Helvetica (Bondpartners)
ACREVIS BANK
AIR ZERMATT N
AIR ZERMATT P
ALPHA RHEINTAL BANK
AROSA BERGBAHNEN
AUBONNE STE ELECTRIQUE N -AAUBONNE STE ELECTRIQUE N
AVANCON FM BEX N
AZ MEDIEN AG
BAD SCHINZNACH
BBO BANK BRIENZ
BEAU RIVAGE SA
BERNERLAND BANK
BIENE-BANK IM REINTAL
CARAN D ACHE N
CASINO BADEN N
CASINO-KURSAAL MONTREUX 100 N
CENDRES & METAUX N
CGN
CHEMIE HOLDING SA
Dernier Variation
Prix Début 13
01-03-18
10-02-14
16-09-13
25-03-15
30-10-14
10-02-17
22-09-14
26-10-17
10-10-16
27-09-17
29-03-19
06-06-16
11250008 ABB/Mun.Re/Petroplus
11085540 VON CF CHF 3M Libor
Industrie
Echéance
2.625
3
3.125
3.25
3.375
4
2.875
2.25
2.75
3.375
2.5
3.375
Produits structurés
Cantons
10052418
1879010
3182382
11293375
4774591
3670296
1472047
11119113
2000913
1764020
867320
10316501
2043148
2734460
1691306
1774193
2042234
1828926
1984796
1737171
Coupon
(Taux)
No valeur Débiteur
CLIENTIS BANK LEERAU
CLIENTIS BANK TOGGENBURG
CREDIT MUTUEL LE SENTIER
DOLDER AG
EA OBERUZWIL BANK
EB ENTLEBUCH BANK
EFFINGERHOF AG
EK AFFOLTERN
EK KUETTIGEN
ESPACE REAL ESTATE
EW ALTDORF AG N
EW BRIG-NATERS
EW JONA
EXPLOSIFS (SOCIETE SUISSE) N
FEBEX SA
FTB HOLDING
GESTIONE STALVEDRO P
GOLDENTECH UNITS
GONDRAND SA, BALE PRIV. P
GOULE, SOCIETE ELECTRIQUE P
Demande Offre
360
380
310
330
670
750
2900 3200
620
700
180
200
1550
—
1600 1720
1575 1620
140
143
1025
1175
7000
—
4400 4700
2900 3300
1600
—
600
—
750 1000
50000 51000
810 900
— 3400
Titre
GROTTES DE VALLORBE SA P
HOLDIGAZ SA
HOTEL DE LA PAIX ORD. P
HOTEL DE LA PAIX PRIV. P
IMBREX HOLDING SA N
IMM. PHARMAPARK SA
KONKORDIA VERSICHERUNG AG N
K&N VALUE SELECT CORP. (EUR)
KURHAUSGESELLSCHAFT INTERLAKEN N
LAGERHAEUSER BUCHS AG
LZ MEDIEN HOLDING
MONTENA SA, FRIBOURG P
MONTREUX-OBERLAND BERNOIS
NEUE ZUERCHER ZEITUNG
OBLI. INFRANOR 7% 2016 CV
PARKING RIPONNE SA
PCL HOLDING
PORTS FRANCS SA, GENEVE
SAAS-FEE BERGBAHNEN
SALINES (MINES) DE BEX SA P
Demande Offre
55
70
131
140
300
—
600
—
6750
—
1200
—
3250
—
33.1
33.2
175
200
18500 20000
2750
—
150 400
1.2
—
5350 5700
103
105
2500
—
790
—
1250
—
19
21
1450 1650
Titre
SEILER HOTEL N
SONOTEL OUCHY SA N
SPAR-UND LEIHKASSE BUCHEGGBERG
SPAR-UND LEIHKASSE FRUTIGEN AG N
SPAR-UND LEIHKASSE GUERBETAL
SPAR-UND LEIHKASSE MUENSINGEN N
SPAR-UND LEIHKASSE RIGGISBERG N
SPARKASSE OFTRINGEN N
TELE CHAMPERY-CROSETS
TELE NENDAZ
TELE VILLARS-GRYON
TELEVERBIER SA P
UD PRINT
USINE METALLURGIQUE VALLORBE SA N
WASSERWERKE AG ZUG N
WELLINVEST N
ZUCKERFABRIK AARBERG-FRAUENFELD
ZUERCHER FREILAGER AG N
ZURZACH THERMALBAD AG P
Demande Offre
220
850
4800
2010
4750
1460
6500
1720
700
425
34
73
—
7300
9500
3200
43
5350
390
—
1100
5150
2040
5100
1490
6900
1765
—
—
45
83
109
7700
9800
3450
—
—
425
Emetteur
Canton de Zurich
Swiss Prime Site
Lettres de gage S.583
Canton de Zurich
Emmi Finance
EGW
Taux en % Prix émission % Mont. en mio.
1/8
1 1/8
1 1/4
1 1/4
1 5/8
1 3/8
100.620
100.366
100.370
100.581
100.262
100.518
225
115
243
300
200
31.6
Durée
Date limite
07-2015
07-2018
05-2021
07-2022
07-2023
07-2023
29.07.2013
11.07.2013
15.07.2013
29.07.2013
12.07.2013
24.07.2013
Source
Indice général des obligations en CHF
Indice général
Cap. et rev. Cap.
Rend %
Ensemble du marché 123.53 103.56% 1.31
Emprunts indigènes 125.24 104.50% 1.32
Emprunts étrangers 121.98 102.73% 1.31
Durations
(ans)
6.01
7.26
4.47
Cours sans garantie
Le Temps
Economie
15
Bruxelles et Pékin s’accordent sur le photovoltaïque
> Réactions
contrastées de la part
des représentants
de l’industrie
Valère Gogniat
Les relations entre Bruxelles et
Pékin se détendent d’un cran. Un
accord a été trouvé sur la question
des panneaux solaires. Dans un
communiqué publié samedi, le
commissaire européen chargé du
Commerce, Karel De Gucht, a annoncé avoir «trouvé une solution
à l’amiable dans l’affaire des panneaux solaires UE-Chine qui va
conduire à un nouvel équilibre
sur le marché à un niveau durable
de prix». Après «des semaines de
discussions intensives», Karel De
DR
> Solaire Un «prix
plancher» sera fixé
pour modérer les
importations de
panneaux chinois
David Stickelberger, directeur de
Swissolar. L’accord signe la fin
d’une «grande incertitude».
Gucht s’est déclaré «satisfait». Pékin, pour sa part, a salué cet accord conclu avec «sagesse» et
«pragmatisme». Les représentants
de l’industrie photovoltaïque ont
réagi de manière contrastée.
En juin, Bruxelles avait annoncé la mise en place d’une taxe
antidumping sur les panneaux solaires en provenance de Chine.
Dans un premier temps, elle devait se monter à 11,8% de chaque
panneau solaire chinois arrivant
en Europe. Dès le 6 août, cette taxe
devait atteindre 47,6%. «Grâce à
des prix cassés, les fabricants chi-
nois occupent 88% du marché
européen et grâce à leur surcapacité, ils produisent 150% de la demande mondiale», avait alors dénoncé l’architecte de cette taxe, le
même commissaire européen Karel De Gucht.
L’accord annoncé ce week-end
ne devrait pas fixer de prix à un
niveau spécifique, mais plutôt «les
empêcher de tomber au-dessous
d’un certain seuil», souligne le
communiqué. Concrètement, un
«prix plancher» par panneau solaire sera fixé pour éviter que la
différence à payer entre un capteur
asiatique et européen ne soit trop
flagrante. Les sociétés chinoises
qui acceptent de participer à cet
accord seront exemptées de la taxe
antidumping annoncée en juin.
Pour l’heure, peu d’informations ont filtré sur cette entente
sino-européenne. Et, en particulier, le montant du prix plancher.
Dans son communiqué, le commissaire De Gucht précise en effet
que certains détails ne peuvent
pas être communiqués avant
l’adoption de l’accord par la Commission européenne.
Interrogé par Le Temps, le président de l’association suisse des
professionnels du solaire salue cet
accord. «Il permet aux acheteurs
comme aux vendeurs de se projeter dans l’avenir. Depuis début
juin, l’industrie suisse du solaire
était dans une grande incertitude»,
souligne David Stickelberger. Il indique toutefois que cette annonce
était relativement attendue: «Nous
pensions bien qu’un compromis
serait trouvé et que l’annonce, en
juin, de cette surtaxe n’était qu’une
menace pour faire avancer les négociations avec la Chine.»
«L’idée d’un prix
plancher est bonne,
mais il faudra pouvoir
réévaluer ce dernier
périodiquement»
L’idée de fixer un prix plancher
est en outre jugée bonne par David Stickelberger: «Cela donnera
aussi un peu d’air aux entreprises
chinoises qui vendent actuellement à perte pour rester compétitives.» Toutefois, même sans connaître encore les détails de
l’accord, le patron de Swissolar
pointe un danger: le prix plancher
devra être «flexible et réévalué pé-
riodiquement. Car les coûts de
production des panneaux solaires
sont encore appelés à baisser.»
A Bruxelles, l’organisation regroupant les acteurs de l’industrie
solaire européenne a répliqué en
l’espace de quelques heures. Disant déjà connaître certains détails – comme le prix minimum
oscillant entre 55 à 57 centimes
d’euro par panneau solaire –, EU
ProSun a annoncé qu’elle allait attaquer cette entente devant la
Cour européenne à Luxembourg.
Milan Nitzschke, président
d’EU Prosun, a fustigé les termes
de cet accord, considérant qu’il
s’agissait d’«une claire violation de
la loi européenne. Durant les négociations, la Commission européenne a de toute évidence agi
contre sa mission et n’a pas représenté les intérêts de l’industrie.» Le
prix dénoncé par EU ProSun serait
«exactement celui que les Chinois
arrivent actuellement à proposer»
sur le marché mondial.
L’Afase – une coalition de plus
de 750 sociétés européennes actives dans l’industrie du solaire –
appelle à la prudence avant de
connaître les détails de l’arrangement. Car une hausse trop drastique des prix des panneaux solai-
res provoquerait une baisse de la
demande, déjà mal en point en
Europe. Cela «entraînerait une réduction significative du nombre
d’emplois tout au long de la
chaîne de valeur» de l’industrie,
juge cette association. Indirectement, les entreprises européennes
seraient donc frappées de plein
fouet. En juin, l’Afase s’était opposée à l’instauration de la taxe antidumping.
L’annonce de cette surtaxe avait
provoqué un tollé à Pékin. En juin,
certains médias chinois étaient allés jusqu’à évoquer une «déclaration de guerre» de la part de
l’Union européenne. Le lendemain, le gouvernement chinois
avait répliqué en annonçant une
enquête antidumping sur les vins
européens exportés en Chine.
A ce propos, la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a souhaité samedi que
cet accord puisse mettre fin à l’enquête antidumping menée par la
Chine sur le vin importé de l’UE. «Je
souhaite qu’il permette, en retour,
que les autorités chinoises mettent fin à l’enquête antidumping
lancée sur le vin européen», a déclaré la ministre. La Chine ne s’est
pas exprimée sur cette question.
PUBLICITÉ
Le directeur de Siemens est licencié
> Industrie Peter Löscher n’a pas atteint les objectifs du groupe
Siemens a annoncé samedi soir
le renvoi de son patron, Peter Löscher, en poste depuis 2007, qui a
échoué à remettre sur les rails le
conglomérat industriel allemand.
Dans un communiqué très succinct, Siemens indique que, «à sa
réunion du 31 juillet (à la veille de
la publication des résultats financiers du groupe, ndlr), le conseil
de surveillance de Siemens décidera du départ anticipé de son directeur général».
Depuis un nouvel avertissement sur résultats, annoncé par
surprise jeudi, la presse allemande évoquait des discussions
sur un limogeage de Peter Löscher, un Autrichien âgé de 55 ans
qui préside aux destinées de ce
géant industriel (près de 370 000
employés dans le monde fin mars,
Panorama
Publicité
Publicis et Omnicom
vont fusionner
Le groupe français Publicis, numéro trois mondial de la publicité, et son rival américain Omnicom, actuel numéro deux, vont
fusionner pour former un nouveau leader du secteur, baptisé
Publicis Omnicom Group. C’est ce
qu’ont annoncé dimanche les
dirigeants des deux sociétés lors
d’une conférence de presse à
Paris. Le capital du nouveau
groupe, coté à New York et Paris,
sera partagé à 50% entre les actionnaires des deux entreprises,
selon un communiqué conjoint.
Le nouveau géant sera codirigé
par les patrons des deux entreprises, Maurice Lévy (Publicis) et
John Wren (Omnicom). (AFP)
Automobile
General Motors licencie
suite à des rappels
Le groupe General Motors a
annoncé samedi le renvoi de
«plusieurs employés» pour avoir
violé la politique industrielle du
groupe, ce qui a conduit au rappel de 114 000 véhicules mercredi en Inde. Le géant américain
de l’automobile a affirmé qu’il
procédait à une enquête interne.
(AFP)
plus de 78 milliards d’euros de
chiffre d’affaires l’an dernier).
«J’ai un contrat jusqu’en 2017 et
Siemens a plus que jamais besoin
d’un capitaine», déclarait-il encore samedi dans une interview
au quotidien Süddeutsche Zeitung,
ajoutant n’être pas du genre «à
abandonner le navire». Mais le
conseil de surveillance du groupe,
présidé par Gerhard Cromme, l’a
finalement poussé par-dessus
bord.
Vu l’issue de l’expérience Löscher, premier patron recruté à
l’extérieur, Siemens semble décider à le remplacer en interne. Mercredi, le conseil de surveillance
nommera ainsi «un des membres
du directoire de Siemens comme
directeur général», selon le communiqué.
Parmi les candidats bien placés,
figurent Joe Kaeser, l’actuel directeur financier, qui a plus de
trente ans de maison, et Siegfried
Russwurm, actuel responsable du
secteur industriel, entré chez Siemens il y a vingt ans.
Marge de 12% abandonnée
Après toute une série d’objectifs financiers ratés et d’avertissements sur résultats, le coup fatal a
été porté à Peter Löscher jeudi,
quand, à seulement une semaine
de la publication de ses résultats
trimestriels, Siemens a annoncé
qu’il renonçait à son objectif d’atteindre une marge d’au moins
12% en 2014 et ce à cause de perspectives de marché moins bonnes
que prévu.
AFP
de
Venetos Holding AG, Zurich, Suisse
portant sur toutes les
actions nominatives de
SCHMOLZ+BICKENBACH SA, Emmen, Suisse
d‘une valeur nominale de CHF 3.50 chacune en mains du public
Annonce d‘ajustement et de complément du 26 juillet 2013 relative au
prospectus d‘offre du 12 juillet 2013
(Concernant les abréviations, prière de se référer au prospectus d‘offre du 12 juillet 2013)
Ajustement
A teneur de la décision de la Commission des OPA du 25 juillet 2013, Venetos est requise d‘ajuster
les conditions a) et b) de l‘Offre. Les conditions a) et b) de l‘Offre, énoncées au chapitre A.7.
(Conditions) du prospectus d‘offre, sont ajustées comme suit:
a) S+B SA n‘a introduit, dans ses statuts, aucune restriction relative au transfert d‘actions ou à
l‘exercice de droits de vote par décision de l‘assemblée générale.
La Chine procédera à un
audit «urgent» de sa dette
> Finance Le niveau d’endettement inquiète
La Chine va procéder à un audit
«urgent» de l’ensemble de sa dette
publique, a annoncé dimanche la
Cour des comptes chinoise, sur
fond d’inquiétudes croissantes
quant au niveau d’endettement de
la deuxième économie du monde.
«Conformément à une demande ces derniers jours du Conseil d’Etat, le Bureau national
d’audit (Cour des comptes, ndlr)
organisera dans l’ensemble du
pays un audit de la dette publique», a écrit cet organisme dans
un communiqué laconique sur
son site internet.
Le Conseil d’Etat, le gouvernement central de la Chine, est dirigé par le premier ministre, Li Keqiang. Selon le Quotidien du
peuple, la demande «urgente» de
cet audit a été faite vendredi.
La Cour des comptes a suspendu tous ses autres projets pour
se concentrer sur cet audit et doit
envoyer dans les prochains jours
des enquêteurs dans les provinces
et les villes, affirme ce journal, organe du Parti communiste chinois, sur son site internet.
Le niveau d’endettement de la
Offre publique d‘acquisition
Chine, sur fond de ralentissement
de la croissance, est considéré
comme faisant peser une grave
menace sur l’économie de ce pays,
si des mesures ne sont pas prises
pour freiner sa progression.
45% du PIB
Le Fonds monétaire international avait récemment estimé que le
total des obligations émises par
les autorités centrales et locales
s’élevait à 45% du produit intérieur brut de la Chine.
Bien que cette dette ait soutenu
une forte croissance fondée sur
l’investissement, les économistes
et le gouvernement lui-même estiment que cette politique n’est
plus tenable et que le modèle de
croissance doit être réorienté vers
la demande des consommateurs.
Plusieurs institutions ont déjà
tiré la sonnette d’alarme au printemps. En mars, la banque Nomura mettait en garde contre un
risque de crise financière. En avril,
l’agence de notation Fitch dégradait la note de la dette chinoise en
monnaie locale en raison de l’explosion du crédit. LT
b) En tant que besoin, les autorités de la concurrence compétentes ont approuvé la reprise de S+B
SA par Venetos ou ont octroyé une confirmation d‘exemption, respectivement tous les délais
d‘attente à cet égard sont échus ou ont fait l‘objet d‘une mise à terme.
Complément
En date du 23 juillet 2013, S+B SA, le Groupe S+B KG et Venetos (conjointement les «Parties»; le
Groupe S+B KG conjointement avec Venetos, le «Groupe KG/Venetos») ont signé un Memorandum
of Understanding («MoU») ainsi qu‘un Confidentiality Agreement («CA»). Le prospectus d‘offre
est par conséquent complété à son chapitre D.3. (Accords entre Venetos et S+B SA, ainsi que leurs
organes et actionnaires).
<wm>10CAsNsjY0MDQx0TU2NrQ0NAMAMyxavg8AAAA=</wm>
<wm>10CFWMMQrEMAwEXySz0soyjsqQLqQ4rncTUt__q3PSpVgY2GH2PWvBs3U7vtsnFeoupHaNdNTC6tlgpXdLNAuDcplOAGx8-QIEHRi3I2hiMdTFbf4TbCjvwkQnUH7n9QclEZI_gAAAAA==</wm>
Dans le MoU, les Parties ont, entre autres, réglé la transition ordonnée du conseil d‘administration
actuel de S+B SA vers un nouveau conseil d‘administration de S+B SA, et convenu que le Groupe
KG/Venetos peut effectuer un audit (due diligence) de S+B SA et que Venetos peut négocier avec
les banques assurant le financement, sous la direction de S+B SA. En outre, les Parties ont passé
un accord concernant la recapitalisation, respectivement l‘augmentation de capital, de S+B SA. Les
actionnaires de S+B SA seront appelés à décider de la recomposition du conseil d‘administration ainsi
que du montant de l‘augmentation de capital lors d‘une assemblée générale extraordinaire, qui sera
tenue au plus tard à la fin septembre 2013.
Dans le CA, le Groupe KG/Venetos s‘est engagé à respecter la confidentialité quant à l‘examen de
due diligence de S+B SA.
Obtention de l‘ajustement et complément du prospectus d‘offre
La présente annonce ne constitue qu‘un résumé de l‘ajustement et complément du 26 juillet
2013 relatif au prospectus d‘offre du 12 juillet 2013. Le prospectus d‘offre ajusté et complété peut
être obtenu rapidement et sans frais en allemand et en français auprès de: UBS SA, Prospectus
Library, Case postale, CH-8098 Zurich, téléphone: +41 (0)44 239 47 03, fax: +41 (0)44 239 69 14,
e-mail: [email protected]. La présente annonce ainsi que le prospectus d‘offre ajusté et
complété peuvent, en outre, être consultés sous http://www.renova.ru/en/.
Droit applicable et for
La présente annonce, l‘ajustement et complément du prospectus d‘offre, l‘Offre d‘acquisition ainsi
que tous les droits et obligations réciproques en découlant sont soumis au droit matériel suisse. Le
for exclusif est à Zurich, Suisse.
Action nominative de SCHMOLZ+BICKENBACH SA
Numéro de valeur: 579‘566
ISIN: CH0005795668
Symbole de valeur: STLN
Conseiller financier et banque mandatée
UBS SA
Prise de position du conseil d’administration
de OC Oerlikon Corporation SA, Pfäffikon
concernant la demande de Natixis S.A., de Credit Suisse AG, de J.P. Morgan Securities Plc,
de la Société Générale, de ING Bank N.V. et de la Liwet Holding SA du 17 mai 2013 portant sur la
constatation de la non-existence d’une obligation de présenter une offre selon l’art. 32 de la
loi fédérale sur les bourses et le commerce de valeurs mobilière («LBVM») et portant subsidiairement sur une demande d’exception de l’obligation de présenter une offre en lien avec le refinancement du groupe Renova.
Le conseil d’administration de OC Oerlikon Corporation
SA, Pfäffikon, Freienbach («Oerlikon» ou «Société»),
a pris note de la demande (la «Demande») de Natixis
S.A., de Credit Suisse AG, de J.P. Morgan Securities
Plc, de la Société Générale, de ING Bank N.V. (ensemble
les «Banques») et de la Liwet Holding AG («Liwet» et
ensemble avec les banques les «Requérantes») du
17 mai 2013 à la Commission des offres publiques
d’acquisitions portant sur la constatation de la non-existence d’une obligation de présenter une offre selon l’art.
32 al. 1 LBVM et portant subsidiairement sur une demande d’exception de l’obligation de présenter une
offre selon l’art. 32 al. 2 LBVM en lien avec le refinancement du groupe Renova.
Le conseil d’administration prend position au sens de
l’art. 61 al. 3 de l’ordonnance sur les OPA («OOPA»)
selon ce qui suit:
1. Situation de départ
Oerlikon est une société anonyme suisse dont le
siège se trouve à Freienbach. Le capital-actions
s’élève à CHF 325 964 498.00 et est divisé en
325 964 498 actions nominatives (les «Actions
Oerlikon») avec une valeur nominale de CHF 1.00
chacune. Les Actions Oerlikon sont cotées en
bourse à la SIX Swiss Exchange.
et les risques concernant la valeur boursière des
Actions Oerlikon concernées restent auprès de
Liwet pendant la durée totale du crédit, sous
réserve de quelques règles spéciales en cas de
réalisation des gages.
Avant la conclusion des contrats, les Requérantes
ont demandé à l’Instance pour la publicité des participations de la SIX Swiss Exchange («IPP») une décision préjudicielle concernant l’obligation de déclarer
d’après l’art. 20 LBVM en rapport avec le refinancement. Selon la Demande, l’IPP a décidé le 23 avril
2013 que, notamment les Requérantes n’agissent
pas de concert ou en tant que groupe au sens de
l’art. 20 al. 3 LBVM en cas de conclusion des contrats
de refinancement, que néanmoins les banques formeraient un groupe d’aliénatrices dans le cadre de la
réalisation des Actions Oerlikon mises en gage.
3. Prise de position du conseil d’administration
Les Requérantes justifient la non-existence d’une
obligation de présenter une offre selon l’art. 32 al. 1
LBVM respectivement l’autorisation d’une exception
de l’obligation de présenter une offre selon l’art. 32
al. 2 LBVM en particulier avec le fait que le rapport
de propriété ainsi que celui des droits de vote demeure inchangé, respectivement avec le fait que au
cas où il existe un droit de vote des banques en cas
de réalisation du gage, celui-ci ne serait que temporaire et doté d’aucune intention de contrôle. Sur la
base des faits invoqués dans la Demande, qui n’ont
pas été vérifié par le conseil d’administration, le
conseil d’administration juge ceux-ci ainsi que les
autres arguments des Requérantes plausibles.
<wm>10CAsNsjY0MDAx1TUyMDC2MAMAHLcndQ8AAAA=</wm>
L’actionnaire principal est le groupe Renova, détenue
par Monsieur Victor Vekselberg. Selon ses propres
indications la participation du groupe Renova s’élève
actuellement à 46,31 %. Le groupe Renova détient
ses actions par le biais de Liwet, Renova Industries
Ltd. à Nassau (Bahamas) et Lamesa Holding S.A. à
Panama (République du Panama).
2. Refinancement du groupe Renova
Selon les faits invoqués dans la Demande, le refinancement du groupe Renova se résume de la manière
suivante:
Le 24 avril 2013, le groupe Renova s’est procuré
un capital étranger auprès des banques par
l’intermédiaire de sa société-fille Liwet, afin de
refinancer une partie des ses obligations financières. Dans ce but, Liwet a conclu avec chacune
des cinq banques une série de contrats substantiellement identiques.
Le refinancement se compose d’une combinaison de cinq opérations à terme avec règlement
en espèces (cash-settled prepaid share basket
forwards; «Forwards») et de cinq opérations
d’échange avec règlement en espèces (cashsettled share basket swap; «Swaps»). Les Forwards et les Swaps sont basés sur des paniers
d’actions identiques, qui sont composés entre
autres d’un nombre déterminé d’Actions Oerlikon.
Entre autres 134 800 000 Actions Oerlikon, qui
représentent 41,35 % de toutes les Actions
Oerlikon émises, servent aux banques en tant
que garanties. Ces Actions Oerlikon ont été
mises en gage par Liwet en faveur des banques.
De surcroît, Liwet et quelques unes des ses sociétés-sœurs et -filles ont conclu une convention
de créanciers, qui prescrit en substance le rapport
et la coordination entre les banques, notamment
dans le cadre d’une éventuelle réalisation de gage.
Selon les indications des Requérantes, le refinancement peut être décrit, en termes économiques,
comme un financement ordinaire au moyen de prêts
Lombard, selon lequel
les banques mettent à la disposition de Liwet une
facilité de crédit;
Liwet accorde des garanties, entre autre sous
forme d’une mise en gage de 134 800 000 Actions
Oerlikon; et
la propriété et les droits de vote résultant des
Actions Oerlikon concernées, incluant les profits
<wm>10CFWMKw7DQAwFT-TV82dtt4ZRWBRQlZtUxbk_ihIWMGxmtq3mwM2y7t_1UwzYJAE0vVJkwKJYjMeMQogLWN9IfiHU-eET4GpAXw4hSLyRxEkiHYZmvQ591xjH738CacZGmYAAAAA=</wm>
D’après le conseil d’administration la question d’une
obligation des Requérantes de présenter une offre
ne se pose déjà principalement pas à cause de l’art.
8 des statuts de la société, qui prévoit une dispense
de l’obligation de présenter une offre selon l’art. 32
LBVM (opting-out selon l’art. 22 LBVM). En conséquence, le conseil d’administration n’a pas d’objection contre la Demande.
4. Intentions des actionnaires avec plus de
3 % des droits de vote
Les intentions de Monsieur Victor Vekselberg et du
groupe Renova (y compris de Liwet) détenu par
celui-ci découlent du paragraphe. 2. Les intentions
des autres actionnaires qui détiennent plus de 3 %
des droits de vote ne sont pas connues du conseil
d’administration.
5. Conflits d’intérêts potentiels
Le conseil d’administration se compose des membres
suivants: Timothy Davids Summers (président), Kurt
J. Hausheer, Mikhail Lifshitz, Gerhard Pegam, Carl
Stadelhofer et Hans Ziegler.
Les membres du conseil d’administration Timothy
David Summers, Mikhail Lifshitz et Carl Stadelhofer
ont été élus sur proposition du groupe Renova. Ces
personnes n’appartiennent pas uniquement au conseil
d’administration de Oerlikon, mais sont également
en rapport de dépendance direct ou indirect avec
Liwet et le groupe Renova, respectivement avec son
ayant droit économique et prennent personnellement part, dans cette fonction, à des processus de
décision importants.
Afin d’éviter tout conflit d’intérêts, les membres Summers, Lifshitz et Stadelhofer se sont récusés pour la
délibération et la prise de décision concernant la présente prise de position et un comité se composant
des autres membres du conseil d’administration
(Hans Ziegler (présidence), Kurt J. Hausheer et
Gerhard Pegam) a été formé. Les membres de ce
comité ne se trouvent dans aucun rapport spécial
avec Liwet ou le groupe Renova, respectivement
avec Monsieur Victor Vekselberg où les Banques,
susceptible d’entraîner un conflit d’intérêts.
Les membres de la direction de Oerlikon ne se trouvent
dans aucun rapport spécial avec les Requérantes où
le groupe Renova, respectivement avec Monsieur
Victor Vekselberg, susceptible d’entraîner un conflit
d’intérêts.
6. Décision de la commission des offres
publiques d’acquisition
Par décision du 24 juillet 2013 (publié sur
www.takeover.ch), la commission des offres
publiques d’acquisition a décidé ce qui suit:
1. Il est constaté que le refinancement qui inclut une
éventuelle réalisation des actions de Sulzer SA et
de OC Oerlikon Corporation SA mises en gage
pour Natixis S.A., Crédit Suisse SA, J.P. Morgan
Securities Plc, Société Générale, ING Bank N.V.
et Liwet Holding SA respectivement pour leur
bénéficiaire économique ne crée pas d’obligation
de présenter une offre envers Sulzer SA et OC
Oerlikon Corporation SA.
2. Natixis S.A., Crédit Suisse SA, J.P. Morgan
Securities Plc, Société Générale et ING Bank N.V.
doivent informer la commission des offres publiques d’acquisition (i) dans le cas où surviendraient un Deemed Mandatory Early Termination
ou un Enforcement Event, (ii) si des Actions Sulzer
ou d’OC Oerlikon sont acquises dans le cas d’un
Enforcement Event par les banques susmentionnées elles-mêmes ou résultant d’autres circonstances, (iii) si et comment les droits de vote d’Actions Sulzer ou d’OC Oerlikon éventuellement
acquises seront exercés jusqu’au moment de
leur aliénation à un tiers.
3. Sulzer SA et OC Oerlikon Corporation SA doivent
publier par voie électronique en date du 25 juillet
2013 les prises de position de leurs conseils
d’administration respectifs, accompagnées du
dispositif de la présente décision et avec indication du droit de faire opposition.
4. Cette décision sera publiée sur le site internet de
la commission des offres publiques d’acquisition
le jour de la publication par voie électronique des
prises de position des conseils d’administration.
5. Les frais à la charge de Natixis S.A., Crédit Suisse
SA, J.P. Morgan Securities Plc, Société Générale,
ING Bank N.V. et Liwet Holding SA s’élèvent à
CHF 50 000, dont elles sont solidairement responsables.
7. Droit d’opposition
Un(e) actionnaire apportant la preuve d’une participation d’au moins 3 % des droits de vote, exerçables
ou non, de la société visée et qui n’a pas participé(e)
à la procédure, peut faire opposition contre la décision mentionnée au paragraphe 6 de cette prise de
position.
L’opposition est à déposer auprès de la commission
des offres publiques d’acquisition (Selnaustrasse 30,
case postale, CH-8021 Zurich, [email protected],
fax: +41 58 499 22 91) dans les cinq jours de bourse,
qui suivent la publication dans les journaux du dispositif de la décision mentionnée au paragraphe 6 de
cette prise de position. Le délai commence à courir
le premier jour de bourse suivant la publication.
L’opposition doit contenir une requête et une brève
motivation ainsi que la preuve de la participation de
l’opposant(e) selon l’art. 56 OOPA.
Freienbach, 25 juillet 2013
Pour le conseil d’administration:
Hans Ziegler, Membre du conseil d’administration
prise de position du conseil d’administration de Sulzer Sa
concernant la demande de naxitis S.a., de crédit Suisse Sa, de J.p. morgan Securities plc, de la Société
Générale, de InG Bank n.v. (chacune une «banque» et ensemble «les banques») et de la liwet Holding Sa
(«liwet», et avec les banques, «les requérantes») du 17 mai 2013 portant sur la constatation de la nonexistence d’une obligation de présenter une offre selon l’art. 32 de la loi fédérale sur les bourses et le commerce de valeurs mobilière («lBvm») et portant subsidiairement sur une demande d’exception de l’obligation de présenter une offre en lien avec le refinancement du groupe renova.
Le conseil d’administration de Sulzer SA, Winterthur
(«Sulzer»), a pris connaissance de la demande des requérantes du 17 mai 2013 à la Commission des offres
publiques d’acquisition et prend position au sens de
l’art. 61 al. 3 de l’ordonnance de la commission des
OPA sur les offres publiques d’acquisition (OOPA) selon
ce qui suit:
I. SItuatIon de départ et état de faIt
Selon leS IndIcatIonS deS requéranteS
a) Situation de départ
Sulzer est une société anonyme suisse dont le siège
se trouve à Winterthur, avec un capital-actions
de CHF 342 623.70, divisé en 34 262 370 actions
nominatives avec une valeur nominale de chacune
CHF 0.01 («actions Sulzer»). Les Actions Sulzer
sont cotées en bourse à la SIX Swiss Exchange
(ISIN CH0038388911 (SIX: SUN)).
Selon la déclaration de publicité (des participations)
du 5 août 2011, Victor Vekselberg détenait 31,23 %
des Actions Sulzer par le groupe Renova. Selon les
indications de Renova du 25 juin 2013, la participation s’élève actuellement à 30,92 %. Les Actions
Sulzer sont détenues directement par Lamesa
Holding S.A. et Liwet.
b) etat de fait selon les indications des
requérantes
Selon les indications des requérantes, l’état de fait
sur lequel se fonde la demande des requérantes se
résume de la manière suivante:
• Le 24 avril 2013, le groupe Renova a contracté
un crédit par l’intermédiaire de sa filiale Liwet
auprès des banques, afin de refinancer une partie
de ses obligations. Dans ce but, Liwet a conclu
avec chacune des cinq banques une série de
contrats substantiellement identiques.
• Le refinancement se compose d’une combinaison de cinq opérations à terme avec règlement
en espèces (cash-settled prepaid share basket
forwards; «forwards») et de cinq opérations
d’échange avec règlement en espèces (cashsettled share basket swaps; «Swaps»). Les
Forwards et les Swaps sont basés sur des paniers d’actions identiques, qui sont composés
entre autres d’un nombre déterminé d’Actions
Sulzer. Servent aussi en tant que sûreté aux
banques entre autres 9 340 000 Actions Sulzer
(27,26 % de toutes les Actions Sulzer émises),
qui ont été mises en gage par Liwet en faveur des
banques. En plus, Liwet et quelques unes de ses
sociétés sœurs et de ses filiales ont conclu une
convention de créanciers réglant en substance le
rapport et la coordination entre les banques, notamment dans le cadre d’une éventuelle réalisation de gage.
Selon les indications des requérantes, le refinancement peut être décrit, en termes économiques,
comme un financement ordinaire par des crédits
garantis par nantissement, selon lequel:
• les banques mettent à disposition de Liwet une
facilité de crédit;
• Liwet offre des sûretés entre autres sous forme
d’une mise en gage de 9 340 000 Actions Sulzer;
et
• la propriété et les droits de vote des Actions
Sulzer concernées et aussi les profits et les
risques concernant la valeur en bourse des
Actions Sulzer concernées pendant la durée
totale du crédit restent auprès de Liwet, sous
réserve de quelques règles spéciales en cas
de réalisation des gages.
Avant la conclusion des contrats en lien avec le refinancement du groupe Renova, les requérantes ont
demandé à l’Instance pour la publicité des participations de la SIX Swiss Exchange («IPP») une décision
préjudicielle concernant l’obligation de déclarer
selon l’art. 20 LBVM. Selon la demande, l’IPP a
décidé en date du 23 avril 2013 notamment que
par la conclusion des contrats en relation avec le
refinancement du groupe Renova, les requérantes
n’agissent pas de concert ou en tant que groupe au
sens de l’art. 20 al. 3 LBVM, néanmoins que les
banques forment, en cas de réalisation des gages,
un groupe d’aliénatrices.
II. prISe de poSItIon du conSeIl
d’admInIStratIon et motIvatIon
Se fondant sur les indications des requérantes et sur
la recommandation de l’IPP, le conseil d’administration de Sulzer n’a rien à objecter à la demande de
constatation de non-existence de l’obligation de
présenter une offre selon l’art. 32 al. 1 LBVM, respectivement d’accorder une exception à l’obligation
de présenter une offre selon l’art. 32 al. 2 LBVM.
Les arguments utilisés par les requérantes et n’ayant
pas été contrôlés par le conseil d’administration
semblent soutenables. De plus, le seuil de 33,33 %
des droits de vote représentés par les Actions Sulzer
concernées en tant que sûreté pour le refinancement n’est pas atteint.
<wm>10CAsNsjY0MDAx1TUyMDC2MAcAiocgAg8AAAA=</wm>
<wm>10CFXMoQ4CQQxF0S_q5LYz0w5UknUbBMHXEDT_r2DXIZ477-57zsa523Z_bo9UGFMM-opcZo0RqTa0zUjC3NB-Zf1EOPx5Ae8D6jBCiHmxRC-iVhpe2o9CnW_a5_X-Aq0i5GiAAAAA</wm>
III. IntentIonS deS actIonnaIreS avec
pluS de 3 % deS droItS de vote
Au moment de cette prise de position, l’actionnaire
suivant détient plus de 3 % des droits de vote de
Sulzer:
• Victor Vekselberg (détient indirectement par Liwet
et Lamesa Holding S.A. 30,92 % des actions de
Sulzer SA): les intentions de Liwet respectivement de Victor Vekselberg en tant que bénéficiaire économique découlent des transactions
décrites à ch. I.2.
Iv. conflItS d’IntérêtS potentIelS
Le conseil d’administration de Sulzer se compose
des membres suivants Thomas Glanzmann, Vladimir
Kuznetsov, Jill Lee, Marco Musetti, Luciano Respini,
Dr. Klaus Sturany et Manfred Wennemer.
Les membres du conseil d’administration Vladimir
Kuznetsov et Marco Musetti ont été élus sur proposition du groupe Renova. Ces personnes n’appartiennent pas uniquement au conseil d’administration
de Sulzer, mais sont également directement en rapport de dépendance direct ou indirect avec Liwet et
le groupe Renova, respectivement avec son ayant
droit économique et prennent personnellement part,
dans cette fonction, à des processus de décision
importants.
Afin d’éviter tout conflit d’intérêts, les membres
Vladimir Kuznetsov et Marco Musetti se sont récusés pour la délibération et la prise de décision
concernant la présente prise de position et un comité se composant des autres membres du conseil
d’administration Thomas Glanzmann, Jill Lee, Luciano
Respini, Dr. Klaus Sturany et Manfred Wennemer
(présidence) a été formé.
Les membres de ce comité ne se trouvent dans
aucun rapport spécial avec les requérantes ou
d’intérêts.
Les membres de la direction de Sulzer ne se trouvent
dans aucun rapport spécial avec les requérantes ou
d’intérêts.
v. IndIcatIonS SupplémentaIreS
1. décision de la commission des offres publiques
d’acquisition
Par décision du 24 Juillet 2013 (publié sur
www.takeover.ch), la commission des offres
publiques d’acquisition a décidé ce qui suit:
1. Il est constaté que le refinancement qui inclut une
éventuelle réalisation des actions de Sulzer SA et
de OC Oerlikon Corporation SA mises en gage
pour Naxitis SA, Crédit Suisse SA, J.P. Morgan
Securities Plc, Société Générale, ING Bank N.V.
et Liwet Holding SA respectivement pour leur
bénéficiaire économique ne crée pas d’obligation
de présenter une offre envers Sulzer SA et OC
Oerlikon Corporation SA.
2. Naxitis SA, Crédit Suisse SA, J.P. Morgan Securities Plc, Société Générale et ING Bank N.V,
doivent informer la commission des offres publiques d’acquisition (i) dans le cas où surviendraient un Deemed Mandatory Early Termination
ou un Enforcement Event, (ii) si des Actions Sulzer
ou d’OC sont acquises dans le cas d’un Enforcement Event par les banques susmentionnées
elles-mêmes ou résultant d’autres circonstances,
(iii) si et comment les droits de vote d’Actions
Sulzer ou d’OC éventuellement acquises seront
exercés jusqu’au moment de leur aliénation à un
tiers.
3. Sulzer SA et OC Oerlikon Corporation doivent
publier par voie électronique en date du 25 juillet
2013 les prises de position de leurs conseils
d’administration respectifs, accompagnées du
dispositif de la présente décision et avec indication du droit de faire opposition.
4. Cette décision sera publiée sur le site internet de
la commission des offres publiques d’acquisition
le jour de la publication par voie électronique des
prises de position des conseils d’administration.
5. Les frais à la charge de Naxitis SA, Crédit Suisse
SA, J.P. Morgan Securities Plc, Société Générale,
ING Bank N.V. et Liwet Holding SA s’élèvent à
CHF 50 000, dont elles sont solidairement responsables.
2. opposition (art. 58 en lien avec l’art. 56 oopa)
Un actionnaire apportant la preuve d’une participation d’au moins 3 % des droits de vote (exerçables
ou non) de la société visée et qui n’a pas participé à
la présente procédure jusqu’à maintenant peut faire
opposition auprès de la commission des offres publiques d’acquisition contre la décision mentionnée
à la ch. V.1. L’opposition est à déposer auprès de la
commission des offres publiques d’acquisition
(Selnaustrasse 30, case postale 1758, CH-8021
Zurich. [email protected], fax: +41 58 499 22 91)
dans les cinq jours de bourse qui suivent la publication de cette prise de position. Le délai commence à
courir le jour de bourse suivant cette publication
dans la presse écrite. L’opposition doit contenir une
requête et une brève motivation ainsi que la preuve
de la participation selon l’art. 56 OOPA.
Winterthur, 19 Juillet 2013
Pour le conseil d’administration:
Manfred Wennemer
Président du conseil d’administration
18
Culture&Société
Le Temps
Hauteurs, points de vue multiples
> Photographie
Le mini-festival
Alt +1000 se déploie
dans le village
de Rossinière
faut baisser la tête et explorer des
caveaux pour accéder à ce panorama d’altitude que nous offre la
photographie contemporaine.
Rossinière accueille pour la
troisième fois ce festival qui, au
départ, était celui de la photographie de montagne. Depuis que
Nathalie Herschdorfer en a repris
la direction, en 2011, le concept
s’est élargi, forcément, pour ne
> Une occasion
bienvenue de
prendre l’air
pas tourner en rond, mais entend
garder un lien fort avec l’alpe où il
s’expose. Cette année, la curatrice
a choisi d’inviter le Genevois Nicolas Crispini, Esther Mathis de
Winterthour, le vénérable Georg
Gerster (85 ans), les Britanniques
Dan Holdsworth et Simon Norfolk, et l’Américaine Penelope
Umbrico.
En outre, le festival collabore
chaque année avec une école
prestigieuse et donne carte blanche à ses étudiants. Après la London School of Art en 2011, c’est au
tour de l’école de photo de Séoul.
Enfin, à l’issue d’un concours
international ouvert à tous les
photographes de moins de
40 ans, cinq portfolios ont été retenus, sur les 111 reçus: Wang Lin,
une Chinoise de 40 ans qui profite
Rinny Gremaud
www.plus1000.ch
1000 raisons d’aller
au Pays-d’Enhaut
DR
S’élever, respirer. Et, le temps
d’une promenade, adopter le
point de vue de Dieu. A Rossinière, au Pays-d’Enhaut, le jeune
festival de photographie Alt
+1000 propose de découvrir les
travaux d’artistes de 28 à 85 ans
venus du monde entier, réunis
autour du thème de l’altitude.
On prend le train panoramique Goldenpass au départ de
Montreux pour s’offrir, au gré
d’un sympathique porte-à-porte
dans une Suisse de carte postale,
des vues aériennes de Mexico,
cette mégalopole qui mange les
reliefs chauves alentour, ou encore de la Chine urbaine, Chongqing, Changsha, hérissée de
tours d’habitation. Il y a les paysages afghans de Bamiyan par toutes les saisons, et les îles quasi
polaires de Lofoten. Il y a l’Afrique, l’Europe ou la Suisse vues du
ciel, avec une série d’affiches de
Swissair qui remonte aux années
70.
Maanantai Collective, «Canning Mist», 2012. Une nouvelle façon d’appréhender les îles Lofoten.
DR
Ces trésors d’images
se cachent dans
de vieilles granges,
disséminées dans
ce gracieux village
Et là, des montagnes presque
abstraites, des montagnes bariolées, des montagnes-sédiments,
des montagnes reconstituées par
ordinateur. Il y a des nuages, vus
d’avion, ou tels qu’ils sont reproduits sur les plafonds des églises
baroques. Il y a le monde des ultra-riches, cette autre forme d’altitude. Et puis il y a la prise de
hauteur telle que l’interprètent
les étudiants de l’Université
Chung-Ang, en Corée du Sud, une
élévation urbaine, intellectuelle,
ou simplement poétique.
Ces trésors d’images se cachent
dans de vieilles granges, disséminées dans le gracieux village aux
chalets traditionnels. Parfois, au
fil du parcours d’exposition, il
Le début d’une belle amitié
> Musique Marquée par Neil Young et Nick Cave, la 38e édition s’achève avec un bilan enviable
ARTE
Radio-TV
A Casablanca, en 1941, l’Américain
Rick Blaine (Humphrey Bogart) sort
de sa neutralité pour aider deux
résistants (dont son ancienne petite
amie Ingrid Bergman) pourchassés
par les nazis. Un classique sans âge.
20h50, Arte
La Fontaine pour débuter
De grands conférenciers du
XXe siècle racontant les grands
écrivains, voilà ce que propose
chaque soir de cet été France
Culture. Pour ouvrir les feux,
rediffusion de la conférence
qu’Emile Henriot consacra
à Jean de La Fontaine en 1956.
21h, France Culture
On peut s’étonner du dynamisme culturel de la minuscule
Rossinière. On peut surtout
s’en réjouir, car ce sont autant
d’occasions d’embarquer dans
le Goldenpass pour traverser,
aux côtés de touristes émerveillés, ces panoramas que le
monde entier nous envie.
Outre le festival Alt +1000
(jusqu’au 22 septembre),
on peut voir ces jours une
exposition consacrée à
l’architecture vernaculaire
du Colombien Simon Vélez
(LT du 18.07.2013).
Mais encore: jusqu’au 4 août,
le Pays-d’Enhaut se transforme
en paradis des enfants, avec un
festival qui leur est entièrement consacré. Entre Rossinière, Rougemont et Château-d’Œx se jouent
spectacles, animations, ateliers, etc. Le jeudi 1er août,
Henri Dès se produira avant les
feux d’artifice de circonstance,
et samedi soir c’est Gaëtan qui
régalera les jeunes oreilles. Le
programme complet sur
www.aupaysdesenfants.ch.
Note à l’attention des parents:
il y a à Rossinière une petite
table gastronomique,
Les Jardins de la Tour
(026 924 54 73), qu’il ne faut
pas manquer de visiter. La
cuisine est excellente, les
assiettes sont fleuries, et le
cadre est adorable. Réservation très conseillée. R. G.
Penelope Umbrico, «IMG_7025», 2013. L’Américaine revisite la tradition de la photo de paysage d’altitude.
Paléo tire une révérence heureuse
A Nyon, les éditions de Paléo se
succèdent et les mots pour les qualifier se répètent avec l’insistance d’un
mantra. Depuis quinze ans, le festivalaprisl’habitudedefairerimerses
cuvées avec le sold out, ce qui dit à
peu près tout de l’adhésion que génère l’événement auprès du public.
La popularité du plus grand fait culturel de Suisse ne se dément toujours pas et à l’heure de rédiger son
bilan, Paléo peut bomber une fois
encore son torse. A Nyon, on évoque
la foule impressionnante (230 000
spectateurs) qui a envahi la plaine
de l’Asse durant les cinq soirées de
célébration musicale. On salue aussi
l’absence d’incidents notables, tant
sur le plan de la sécurité que des
infrastructures. Et on fait enfin un
inventaire artistique succinct pour
dire combien tout a été à la hauteur
des attentes.
Sur ce dernier point, le festival a
osé parfois le contre-pied, en posant
sur la table quelques paris de taille
qui se sont révélés payants. Ainsi, de
l’édition 2013 il faudra surtout rete-
de son travail d’hôtesse de l’air
pour photographier à travers les
hublots; un collectif d’étudiants
finlandais de l’Université Aalto à
Helsinki, qui est allé réfléchir sur
les îles Lofoten en Norvège; Pablo
Lopez Luz, un artiste mexicain qui
travaille sur la dimension tentaculaire de son lieu d’habitation.
Et deux jeunes Suisses, Cyril Porchet, diplômé de l’ECAL, et Valentina Suter, encore étudiante à
l’Ecole de photographie de Vevey.
Il y a mille raisons d’aller à Rossinière, en particulier cette semaine (lire ci-dessous). La chaleur
infernale qui règne en ville en est
une, mais la principale reste cette
belle exposition, mise en scène
dans ce coin de paradis intensément vert et frais, où les vaches
paissent dans des pâturages quasi
verticaux, et où la Suisse s’affiche
en écrin du monde.
nir le déluge électrique de mardi
soir – accompagné par celui venu
des cieux – qu’a servi l’indomptable
Neil Young sur la Grande Scène.
Deux heures magmatiques et par
instants recueillies, durant lesquelles le chanteur canadien a montré
l’étendue de sa foi rock et la jeunesse
intacte de sa musique. Sur les mêmes lieux, Nick Cave et ses Bad Seeds
ont eux aussi transcendé tout un
peuple de festivaliers jeudi soir.
L’adhésion suscitée par ces deux
figures de la scène indépendante,
dans l’épicentre même du festival,
conforte les choix adoptés par Jacques Monnier, responsable de la
programmation: «Nous sommes
heureux d’avoir placé sur la Grande
Scène des artistes plus exigeants et
de constater le respect et l’attention
qui se sont dégagés du public. C’est
la preuve que dans ces lieux nous
pouvons proposer autre chose que
de la variété ou de la musique dite
commerciale.»
Paléo a aussi revu certains traits
de sa ligne en remaniant entière-
ment d’autres lieux du festival. La
scène des Arches, sorte de réplique
miniaturisée de la Grand Scène, était
très attendue et a cristallisé les attentions du public. Défait de son chapiteau, cet espace a, de l’avis de Jacques
Monnier, rempli les attentes des festivaliers: «Nous sommes très satisfaits de la qualité du son et de la
bonne vision qu’elle permet. Nous
avons constaté qu’elle a été rapidement adoptée.»
Ajustements
Trop bien adoptée, sans doute.
Plusieurs de ses concerts (Alt-J, Asaf
Avidan, Youssoupha…) ont largement dépassé la notion du sold out
en rendant problématique la circulation de la foule. «Nous allons opérer des ajustements, rassure Jacques
Monnier. Le calibrage d’une nouvelle scène est un travail fin qui requiert du temps. Il faut comprendre
aussiquelstypesd’artistesnouspouvons y présenter, en sachant qu’il arrive parfois que leur notoriété connaisse un bon spectaculaire entre le
moment où nous les programmons
et celui de leur arrivée au festival.»
La remise à neuf a enfin touché
l’espace historiquement le plus confiné et confidentiel du périmètre Paléo: le Détour. Ici, on y venait pour
faire de la découverte et pour goûter
aux figures de la scène helvétique.
Cela a toujours été le cas, mais sous
un chapiteau nettement plus grand
et pourvu de moyens techniques
plus ambitieux. Two Gallants, Lescop, Marc Aymon et d’autres encore
y ont fait une halte remarquée, face à
3000 personnes au lieu des 500
d’autrefois.
Cet agrandissement a connu lui
aussi son corollaire: «Selon les vents,
nous nous sommes aperçus que le
Détour générait des interférences
sonores sur les autres scènes, note
Jacques Monnier. Nous allons faire
des réglages pour résoudre ce problème.» La machine Paléo est passée
à la phase de la retraite. Elle quitte la
campagne nyonnaise sans avoir
connu de pannes. Sa révérence est
heureuse. Rocco Zacheo
Les dernières
notes de JJ Cale
> Décès L’auteur de
«Cocaïne» avait 74 ans
Le chanteur et compositeur américain JJ Cale est décédé vendredi en
Californie à l’âge de 74 ans. Il a succombé à une crise cardiaque. Né
dans l’Oklahoma, JJ Cale a fait de la
musique durant plus de 50 ans et a
écrit, parmi ses titres les plus célèbres, les chansons «After Midnight»
et «Cocaïne» pour Eric Clapton.
Les deux hommes se sont ensuite
retrouvés en 2006 pour enregistrer
l’album The road to Escondido, qui a
valu à JJ Cale un Grammy. Il avait
aussi écrit des chansons reprises par
Johnny Cash, Lynyrd Skynyrd, Santana ou The Allman Brothers.
Dans une interview au magazine
Vanity Fair il y a quelques années, Eric
Clapton affirmait que JJ Cale était la
personne qu’il admirait le plus au
monde. Neil Young aurait même dit:
«De tous les musiciens que j’ai entendus, Jimi Hendrix et JJ Cale sont les
meilleurs joueurs de guitare électrique.» ATS
Le Temps
Culture&Société
19
> Classique Le talent
français est en
concert à Verbier,
puis en août à Piano
à Saint-Ursanne
> Une fibre de poète
doublée d’une belle
hauteur de vues
Julian Sykes
Pas facile de grandir. Pas facile
d’assumer une carrière qui a pris son
envol presque malgré soi. Adam Laloum, pianiste français de 26 ans
(prononcé «Adame», en référence à
l’hébreu que l’on parle aussi dans sa
famille), se distingue par sa fibre de
poète. Lui-même a l’air surpris, voire
effrayé de son ascension dans des
grands festivals. «Franchement, on
estmortdetrouilleàl’idéedejouerle
3e Concerto de Beethoven à Verbier,
surtout quand on sait quels sont les
artistes qui sont passés par là!»
Curieux personnage, très attachant, regard candide, légèrement
embué, beau dans sa mélancolie,
l’air un peu engoncé au piano, se tor-
DR
Adam Laloum, pianiste de l’intériorité
dant les mains
en interview.
«La préparation physique
et psychologique qui précède un concert, c’est un
peu
comme
une petite torture. On a du mal à
dormir, on a toute cette pression sur
les épaules.» C’est d’ailleurs partie remise, puisque Adam Laloum joue
Brahms demain après-midi au Verbier Festival, avant de passer à Piano
à Saint-Ursanne le 6 août.
Oui, ce «passage à l’âge adulte» ne
va pas de soi. Au fond, on a là le
parcours typique d’un jeune pianiste
appelé à se frayer une voie, à se distinguer dans une masse de talents
quivoudraienttousbriller.AdamLaloum, lui, a choisi la voie de l’intériorité. Il insiste sur la «beauté du son»,
une obsession chez ce musicien qui
cultive la parole intime à l’instrument, l’aveu à demi-mot dans une
arène où souvent celui qui parle le
plus fort est celui qui est entendu. Ce
fin interprète de Brahms, Schubert et
Schumann accepte que «le plaisir au
piano» et le «divertissement» qu’il
éprouvait enfant passent aujourd’hui par la «notion de devoir». «Ce
sont des choses qu’il faut apprendre
Messiaen au sommet
> Très beau concert,
samedi soir, avec
le «Quatuor pour la fin
du temps»
Un ange passe au Verbier Festival. Martin Fröst, clarinettiste suédois, joue «L’Abîme des oiseaux»
dans le Quatuor pour la fin du temps
de Messiaen. C’était samedi soir, à
l’Eglise de Verbier, ce lieu pas très
beau esthétiquement, mais propice à la musique de chambre, en
marge de la grande tente La Salle
des Combins.
Le souffle est saisissant. D’une
extrême finesse, le clarinettiste
commence à jouer dans la plus infime nuance, aux confins du silence (pianississimo), pour enfler
progressivement le son. Il fait
chaud ce soir-là, les portes de
l’Eglise sont grandes ouvertes, ce
qui pouvait être source de distraction, et pourtant le public se tient
coi, envoûté. Le violoncelliste Gautier Capuçon ferme les yeux en
écoutant le solo de Martin Fröst,
tout comme le violoniste Ilya Gringolts, tandis que Michel Béroff, au
piano, surveille du regard ses jeunes partenaires dans le Quatuor
pour la fin du temps.
Un prodige d’émotion, dans une
œuvre phare du XXe siècle empreinte de spiritualité. Preuve que
quatre solistes peuvent laisser leurs
ego de côté pour s’écouter mutuellement et s’adonner entièrement à
la musique. Il fallait entendre,
après cet «Abîme des oiseaux»,
Gautier Capuçon entonner la
«Louange à l’éternité de Jésus». Son
violoncelle, d’une grande tendresse, se déploie sur une procession d’accords au piano. Le temps
paraît suspendu (en écho au titre
de l’œuvre); le violoncelle gagne en
densité et en lyrisme, sans jamais
verser dans la sentimentalité.
à concorder dans sa vie pour ne pas
être malheureux.»
Malheureux, Adam Laloum? Pas
tant que ça. Il faut croire que les
dieux étaient à ses côtés, puisque le
seulconcoursqu’ilatenté,lepianiste
toulousain l’a remporté. C’était en
2009, au Concours Clara Haskil de
Vevey. Adam Laloum jouait le 24e
Concerto en ut mineur de Mozart,
œuvre profonde pour pianistes
adultes. Il a su faire la différence par
la maturité de son jeu teintée de fragilité.
Et pourtant, la détermination
était là dès le plus jeune âge. «J’étais
très pressé quand j’étais petit», dit-il,
décrivant un «enfant agité», peu enclin à tenir en place. Né à Toulouse en
février 1987, le petit Adam prend
son premier cours de piano à 6 ans,
mais abandonne «une heure
après»… Il acquiert des notions de
solfège. S’essaie au violon qu’il abandonne également. Mais reprend le
piano, après être parvenu à aligner
les notes dans Für Elise de Beethoven,
grâce à l’aide de sa tante Hannah,
venue passer un été dans sa famille, à
Toulouse. En autodidacte, il déchiffre des partitions qui traînent sur le
piano.
Le plaisir est toujours plus grand,
«un plaisir de création, de se découvrir à l’instrument». Puis, touchant à
ses limites, le garçon commence à
prendre des cours particuliers à l’âge
de 10 ans, auprès d’une «bonne
femme à Toulouse» qui s’appelle Josette Bugnas. «L’envie était bien plus
forte que mes moyens. Je tenais mes
mains n’importe comment, elle m’a
aidé à canaliser mon énergie pour
que je tire le maximum de possibilités de mon corps.»
en cachette des Ballades de Chopin
plutôt que des Etudes de Moszkowsky. Toujours cette envie de
«brûler les étapes».
A 12-13 ans, Adam Laloum ose
mêmeseprésenterauconcoursd’entrée du Conservatoire national supérieur de Paris sans en parler à son
professeur. «Je savais que ça allait
créer des tensions entre nous, par
peur peut-être de me perdre ou
parce qu’il trouvait ça trop dur.» L’apprenti pianiste obtient l’admission à
Paris; la relation casse avec Daniel
Beau. «On ne s’est pas parlé pendant
quelque temps après, mais
aujourd’hui, malheureusement, je
ne le vois pas aussi souvent que je le
voudrais. Je lui voue un respect
énorme et je lui jouerais volontiers
quelques morceaux pour avoir de
ses conseils.»
Auprès de Michel Béroff, à Paris,
Adam Laloum côtoie une «personnalité formidable, qui nous laissait
très libres dans nos choix musicaux,
notre façon de jouer». Et puis il bénéficie de l’appui d’autres professeurs,
comme Daria Hovora, Claire Désert,
Jean-Claude Pennetier et Evgeni Koroliov à Hambourg.
La musique de chambre lui tient
particulièrement à cœur, qu’il a
beaucoup pratiquée au Conservatoire national supérieur de Paris.
«J’étais un enfant
très actif, j’avais besoin
de défis pour
me surpasser»
A la fin de sa première année de
piano, Adam joue un Impromptu de
Schubert. «Mon professeur était contre le fait que je joue cet Impromptu,
mais c’était une motivation supplémentaire pour lui prouver que non!
J’étais un enfant très actif, j’avais besoin de défis pour me surpasser.»
Daniel Beau, au Conservatoire régional de Toulouse, aura aussi du fil à
retordre avec l’adolescent. Mais pour
d’autres motifs. Un professeur «très
autoritaire» qui lui inculque «la potentielle beauté du son du piano,
une idée qui ne me perd jamais». Là
aussi, Laloum se rebelle. Il travaille
«Lorsqu’on s’enferme dans un programme de récital ou de concerto,
on peut vite s’enferrer dans ses complexes, ou tout simplement tourner
en rond. On manque d’air, on n’est
pas en communication avec d’autres
musiciens pour relativiser et juste revenir à la chose la plus originelle.»
Avec la violoniste Mi-sa Yang et le
violoncelliste Victor Julien-Laferrière, Laloum forme depuis 2012 le
Trio Les Esprits.
Ses qualités? Un toucher plein,
épuré, délicat. Il a signé un disque
Brahms chez Mirare d’une belle profondeur, même si l’on souhaiterait
des nervures plus affirmées. Certes,
Adam Laloum n’a pas les moyens
pianistiques hors norme d’un Trifonov ou d’une Buniatishvili (dont le
goût, en revanche, est parfois douteux), mais il s’affirme avec sa patte à
lui. Le jeune Français paraît un peu
frêle corporellement, ce qui ne l’empêche pas d’affirmer une voix très
singulière. Le son a d’ailleurs gagné
en densité en deux ans, preuve qu’il
est moins fragile qu’on ne l’imagine.
Adam Laloum au Verbier Festival,
ma 30 juillet à 14h30 à l’Eglise,
www.verbierfestival.com.
Adam Laloum à Piano à SaintUrsanne, ma 6 août à 20h30. Brahms
et Schubert. www.crescendo-jura.ch
PUBLICITÉ
S’il y a une réserve que l’on pourrait formuler, c’est à l’égard du
piano de Béroff. Un son clair, bien
timbré, pourvu de nuances également, mais dur par instants. Evidemment, l’œuvre appelle de forts
contrastes. La «Danse de la fureur
pour les sept trompettes» réunit les
quatre instrumentistes en même
temps, dans des accents âpres et
marqués. A l’inverse, la «Louange à
l’immortalité de Jésus», à la fin de
l’œuvre, baigne à nouveau dans un
climat de contemplation. Le violon
d’Ilya Gringolts, qui a gagné en expressivité par rapport à ses débuts il
y a dix ans, est tendre, lyrique,
rayonnant.
Magnifique Pierrot
Autre tour de force, le Pierrot lunaire de Schönberg, donné en seconde partie, réussit à Barbara
Sukowa. L’actrice principale du film
Hannah Arendt, sorti récemment,
aborde le mélodrame de Schönberg
avecuneextrêmesensibilitéaumot.
Son Sprechgesang (chant parlé) tire
plus vers le parlé que le chanté. Occasionnellement, comme dans «Die
Kreuze», on aimerait que la voix soit
plus large et puissante, à même de
reproduire les exclamations – à
pleine voix – voulues par le compositeur («Heilige Kreuze sind die
Verse!»). Mais tout est si intelligent
et si bien senti que ce Pierrot restera
dans les annales.
Debout, au milieu des musiciens,
la comédienne récite les poèmes
d’Albert Giraud sans que cela paraisse artificiel. Elle s’approprie les
climats, les intonations, avec ses
moyens à elle. Nous sommes très
loin des versions essentiellement
chantées, parfois hystériques, pour
apprécier le relief donné au mot.
Une qualité de narration qui rend à
cette œuvre difficile, très bien accompagnée par les cinq instrumentistes réunis, son expressivité si insolite. J. S.
<wm>10CAsNsjY0MLQ00DW3MDY1NAAAQyJubQ8AAAA=</wm>
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75 ans du LUCERNE FESTIVAL – Fêtez-les avec nous!
Grande fête du jubilé le 25 août 2013 dès 10.30 heures dans le KKL de Lucerne et alentours
Avec des ensembles du LUCERNE FESTIVAL ORCHESTRA, de l’Orchestre philharmonique de Berlin, de l’Orchestre
philharmonique de Vienne et de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam, avec Martin Grubinger, le JACK
Quartet, le LUCERNE FESTIVAL ACADEMY Orchestra et beaucoup d’autres.
Panorama
Patrimoine
Festival
Restitution d’antiquités
irakiennes par les Etats-Unis
Plus de 200 000
spectateurs à Basel Tattoo
Les Etats-Unis vont rendre à l’Irak
près de 10 000 pièces d’antiquité,
dont certaines avaient été dérobées du Musée national irakien à
la chute du régime de Saddam
Hussein en 2003. Un accord en ce
sens vient d’être conclu. Ce texte
prévoit le retour des différents
objets d’ici à un an après que
l’Université Cornell, dans l’Etat de
New York, les aura recensés. (AFP)
Le festival de musique militaire
Basel Tattoo 2013 a attiré
220 000 personnes en quinze
représentations, ont indiqué
les organisateurs satisfaits.
Cette 8e édition s’est conclue
samedi par une parade au centreville et les deux dernières représentations dans la cour de l’ancienne caserne.
(ATS)
Entrée libre
Distribution des billets uniquement le 25 août dès 9 h sur l’Europaplatz.
Programme détaillé sur le site www.lucernefestival.ch
20
Multimédia
Court-circuit
Plus léger que son prédécesseur, le Lumia 925
permet à Nokia de revenir dans la course
La qualité,
sans
compromis
Le Temps
> Test Le nouveau
smartphone, équipé
de Windows 8, est en
progrès
photos. Le capteur de l’appareil
photo – Carl Zeiss – est bon. Sa
résolution est de 8,7 millions de
pixels.
Ces caractéristiques se retrouvaient en grande partie déjà dans
le Lumia 920. Son grand frère rétablit cependant un défaut jugé
inacceptable lors de notre test: le
poids de l’appareil. Il passe ainsi de
185 grammes à 139. C’est toujours
davantage que les 112 grammes
de l’iPhone 5, mais la grande taille
> Il ne pèse plus que
139 grammes mais sa
mémoire est limitée
Anouch Seydtaghia
Comment parler de manière
adéquate du décès soudain d’un
chef d’entreprise? Il y a le choc de
la nouvelle. L’incrédulité. Très vite,
les souvenirs de la quinzaine de
rencontres avec Carsten Schloter,
des heures passées en interview.
De ces moments partagés
quelques jours auparavant en
séance de rédaction au Temps,
puis lors d’un repas. Le directeur
de Swisscom avait même travaillé
dans nos locaux l’après-midi,
avant son prochain rendez-vous.
Parler de l’homme, de sa
disponibilité, de son amabilité…
Carsten Schloter n’était qu’un
directeur d’entreprise parmi
d’autres, certes. Mais ses qualités
humaines, unanimement saluées,
le plaçaient dans une catégorie
de «CEO» à part.
D’aucuns diront que, du point
de vue économique, l’homme
avait un navire aisé à manœuvrer.
Protégé par l’Etat, avec des règles
du jeu en sa faveur, Swisscom,
doté de moyens considérables,
semblait ronronner.
Mais Carsten Schloter a fait
davantage que gérer son
entreprise de 19 000 employés. Et
ce sont sans doute les mots de
Thomas Sieber, ancien directeur
d’Orange et actuel président de
ce concurrent, qui décrivaient au
mieux le legs du directeur de
Swisscom, dans nos colonnes:
«Carsten Schloter a tellement
misé sur la qualité que tous les
concurrents ont dû suivre, ce qui
a été bénéfique pour tous les
consommateurs.» Cette exigence
de qualité, sans compromis, voilà
ce qui demeurera, pour tous les
consommateurs suisses.
A tous points de vue, Carsten
Schloter aura été un très grand
bonhomme.
Grand avantage, les
cartes proposées par
Nokia, précises et sans
comparaison avec
celles d’Apple
Nokia tente toujours de rebondir sur le marché des smartphones. Il y a quelques jours, la firme
finlandaise lançait en Suisse le Lumia 925, son modèle le plus haut
de gamme. A première vue, les
améliorations du nouveau venu
de Nokia ne sautent pas aux yeux.
Non pas que le dernier arrivé de
la série haut de gamme de la firme
finlandaise soit une déception. Il
est même très convaincant. Mais
s’il reprend les atouts de son prédécesseur – le Lumia 920, sorti du
moule finlandais en automne dernier –, en les améliorant, il n’en
corrige pas tous les défauts. Du
coup, il demeurera difficile pour
Nokia de séduire des consommateurs helvétiques qui ont les yeux
rivés sur l’iPhone ou des modèles
tournant sous Android. Nokia est
aujourd’hui le dixième fabricant
de smartphones dans le monde.
Le Lumia 925 ne manque pas de
points forts. Commençons par
eux. Le système d’exploitation
d’abord, Windows, dans sa version 8 avec des «tuiles», est simple,
modulable, esthétique et rapide. Il
est possible d’en changer les couleurs, le tout est agréable, d’autant
que l’écran est d’excellente qualité.
Question taille, il est plus grand
que la plupart des smartphones
sur le marché avec un écran de 4,5
pouces (11,25 centimètres) de diagonale – l’iPhone 5 en revendique
4. Quant à la résolution, elle s’élève
à 334 pixels par pouce – c’est légèrement plus que l’iPhone 5 (326)
mais nettement moins que le Sam-
DR
Mathilde Farine
Le Lumia 925, lancé il y a quelques jours sur le marché suisse, est le dernier smartphone de la catégorie haut de
gamme du fabricant finlandais Nokia. ARCHIVES
sung S4 (441 pixels par pouce). La
technologie AMOLED du Lumia
925 est un plus. Si l’écran affiche
des reflets, la lecture de texte au
soleil est possible. Le téléphone
propose une suite Microsoft Office
pratique. L’installation des e-mails
n’est pas compliquée.
Autre avantage, les cartes proposées par Nokia, précises et sans
comparaison avec celles d’Apple.
Elles proposent des liens vers des
lieux à visiter, des restaurants, des
hôtels ou des magasins avec des
commentaires d’utilisateurs. En
outre, il est possible d’en télécharger par région et de les utiliser
hors connexion, évitant ainsi de
lourdes factures de roaming (itinérance). Ces cartes figurent dans
tous les appareils tournant sur
Windows, même s’ils proviennent
d’un autre fabricant, comme HTC.
A noter que Nokia propose aussi,
Windows, un magasin d’applications en progrès, mais…
Environ 160 000 propositions:
voilà ce que comporte le magasin
d’applications de Microsoft pour
son système pour mobiles Windows Phone. C’est environ cinq
fois moins que ce que proposent
Apple et Google pour son système
Android. Cela dit, l’on sait bien
que ce n’est pas la quantité qui
compte, mais la pertinence des
programmes proposés.
Du côté des applications les plus
populaires, pas de souci: WhatsApp, Skype, Facebook, Viber sont
présents depuis longtemps sur le
magasin de Microsoft.
L’on retrouve aussi avec plaisir
Google Maps, BBC News ou
encore Bloomberg. Côté suisse, on
remarque que les CFF sont présents, tout comme l’annuaire
téléphonique Local. Par contre,
pas trace de l’application My
Swisscom pour gérer ses factures,
Panorama
Situation générale aujourd’hui à 13h
1010 1015
Bâle
1010
Saint-Gall
Zurich
1005
1000
H
Basse
pression
B
14°
17°
22°
La Chaux-de-Fonds
B
B
22°
Berne
1005
B
19°
1010
1015
Genève
Sion
B
Front
froid
17°
H
Front
chaud
1005
Front
occlus
1015
0 à 5°
Ephéméride
5 à 10° 10 à 15°
15 à 20°
20 à 25° 25 à 30°
19°
18°
1010
30 à 35° 35 à 40° 40° et plus
Bassin lémanique,
Plateau romand et Jura
30%
19°
33°
lever: 06h13
coucher: 21h10
3 minutes de soleil en moins
Alpes vaudoises
et Valais (500 m)
15°
27°
15°
28°
19°
31°
19°
33°
19°
34°
Lune
Suisse centrale
et orientale
15°
25°
14°
27°
15°
32°
17°
33°
17°
32°
Sud des Alpes
16°
29°
18°
30°
19°
32°
21°
33°
20°
35°
lever: --coucher: 14h10
Lune: décroissante
taux de remplissage: 54%
10°
15°
Mardi
26°
Une perturbation orageuse très active achèvera de traverser la Suisse
ce lundi, donnant encore de violents orages dans l’arc alpin et au sud.
Dès demain mardi, les pressions seront à nouveau à la hausse dans une
atmosphère considérablement rafraîchie. A partir du milieu de la semaine,
l’atmosphère se réchauffera à nouveau sous l’influence de l’anticyclone
et les températures maximales franchiront à nouveau la barre des 30°.
80% Vendredi 70% Samedi
19°
19°
30°
32°
Soleil
Saint-Moritz
20°
70% Mercredi 80% Jeudi
14°
14°
25°
27°
Lundi 29 Juillet 2013
20°
23°
Prévisions à cinq jours
Jour/degré de fiabilité:
18°
Coire
Locarno
18°
24°
15°
1020
19°
17°
19°
Verbier
1020
moins de -5°
19°
17°
22°
Lausanne
Isobares
(hPa)
1015
ou encore de celles de la RTS pour
la radio et la télévision. Il y a
certes une application des Transports publics genevois, mais elle
ne semble pas émaner officiellement des TPG. Rien du côté des
TL à Lausanne. Pas trace non plus
de programmes intéressants pour
la ville de Lausanne. Autant de
petits manques locaux qui rendent le système moins attractif
qu’Android et l’iOS d’Apple. A. S.
Prévisions en Suisse pour
le matin et l’après-midi. Les
températures sont les valeurs
minimales (bleu) et maximales
(rouge) à 2 mètres du sol.
MétéoSuisse
tél. 0900 162 666
en ligne avec nos météorologues,
24 heures sur 24
(fr. 3.- l’appel, fr. 1,50 la minute)
Informatique
Justice
Google lance un adaptateur
internet pour téléviseurs
Piratage de 160 millions
de cartes de crédit
Google a présenté mercredi un
appareil ressemblant à une clé
USB baptisé Chromecast, vendu
35 dollars et permettant de rediriger des contenus en ligne, vidéo
notamment, depuis un smartphone, une tablette ou un ordinateur portable vers un téléviseur.
«Tout ce que vous avez à faire,
c’est de le brancher dans la prise
HDMI d’une télé, de le connecter
au réseau Wi-Fi de la maison, et
vous êtes prêts à vous détendre et
à regarder», a expliqué Mario
Queiroz, responsable de Google
TV. La société a aussi dévoilé une
version plus fine et plus puissante
de sa tablette Nexus 7. La tablette
de 7 pouces (17,8 cm) de diagonale est plus fine de 2 mm et un
peu plus étroite que la version
précédente, qui avait été lancée
l’an dernier. (AFP)
Cinq pirates informatiques présumés ont été inculpés pour avoir
pénétré les systèmes de plusieurs
sociétés américaines et européennes, dont Carrefour et Dexia, et
avoir dérobé plus de 160 millions
de numéros de cartes de crédit,
a annoncé jeudi dernier la justice
américaine. Le démantèlement
de ce réseau a mis au jour «la plus
grande opération» de piratage
informatique et de vol de données de ce type jamais poursuivie
aux Etats-Unis, affirme dans un
communiqué le Département
américain de la justice. Les cinq
hommes, quatre Russes et un
Ukrainien, ont été inculpés à
Newark (New Jersey, est). Ils sont
soupçonnés d’avoir pénétré les
systèmes informatiques d’une
quinzaine de sociétés, dont l’opérateur Nasdaq. (AFP)
CHRONIQUE WEB
Retrouvez chaque vendredi
sur notre site notre chronique
consacrée à la vie numérique,
ainsi que les tests de jeux vidéo
réalisés par nos experts
>> Sur Internet
www.letemps.ch/multimedia
CHRITOF STACHE/KEYSTONE
Météo
Haute
pression
avec «Here Drive +», un système
gratuit de navigation automobile.
On apprécie également la présence de l’application Nokia musique, qui propose notamment des
flux par style de musique dont le
choix est très important. Il est
aussi possible de télécharger certains flux pour les écouter hors
connexion. Côté gadget, le Lumia
925 propose des applications
amusantes pour retoucher des
du nouveau venu fait que l’impression globale est celle d’une certaine légèreté. Côté apparence, le
modèle existe en trois variantes
pour la coque: noire, grise ou blanche. Le dessus est noir et le côté
gris. A droite, quatre boutons physiques permettent de contrôler le
volume sonore, l’allumage et les
photos. En bas, trois boutons virtuels permettent de revenir en arrière, à la page principale ou de
procéder à des recherches.
Si le smartphone, qui permet
d’utiliser le réseau 4G, amène des
avancements, reste encore quelques points noirs. Le magasin
d’applications de Windows se développe certes, mais il ne rivalise
de loin pas encore avec ses concurrents d’iOS (Apple) et d’Android.
Le téléphone ne permet pas d’insérer de carte mémoire. Il faudra se
contenter des 16 gigas disponibles (la moitié moins que son prédécesseur) mis à disposition et des
7 gigas d’espace de stockage gratuit en ligne du service SkyDrive
de Microsoft.
Un peu moins cher que la version 920 (849 francs sans abonnement), le 925 coûte 769 francs
sans abonnement chez Swisscom.
L’opérateur, de même qu’Orange
et Sunrise, le met à disposition à
partir de 1 franc selon l’abonnement choisi.

Comment la Suisse se prépare à son démantèlement

Transcription

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