l`ossetie du sud

Transcription

l`ossetie du sud
L'OSSE ´T IE DU SUD
CINQ JOURS
D'UN MOIS D'AOU T
Le projet commun ROO «Renaissance» et NF «l’Ossétie accuse»
Bruxelles
2009
PRÉFACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
HISTOIRE DU CONFLIT GÉORGIE-OSSÉTIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOÛT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
VICTIMES DE L’AGRESSION GÉORGIENNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
AFFIRMATIONS DES TÉMOINS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
ENFANTS ET GUERRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
ILS LUTTÈRENT POUR LEUR PATRIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
PRE ´F ACE
Un jour voulut-on vous tuer pour être née sur la terre de vos ancêtres et pour appartenir à votre peuple? Ou peut-être, avez-vous à voir chaque jours ces gens que quelqu’un décida d’exterminer?
Savez-vous ce que c’est de vivre dans une ville assiégée? Aller au travail et élever ses enfants sous les
hurlements de propagande chauvin; prier à l’église sous les coups de feu; enterrer chaque jour de la famille,
des voisins et des amis fusillés?
Si vous connaissez, si vous avez vécu – ce livre n’est pas pour vous, pas besoin de raviver les blessures.
Ce livre est pour ceux et celles qui se turent deux longues décennies, acceptant les mensonges et la violence. Pour ceux et celles qui n’ont pas fait attention aux cris de secours. Pour ceux et celles qui sont prêt à
tolérer et qui continuent de tolérer les crimes pour leur propre paix intérieure. Et finalement, pour ceux et
celles qui dupe et qui continueront de duper.
Il existe une phrase bien connue pour se calmer: «tel est la technique de bercement des nouveaux nées
politiques». On dit que toute l’affaire est due à un président fou ou bien à une lutte énergétique, ou encore
à un nouveau partage mondiale... Malheureusement, les événements d’Août 2008 ne furent ni accidentel, ni
l’erreur de quelqu’un. Il n’eu même pas un document sur le génocide ossète...
Docteur en histoire R.S. Bzarov
HISTOIRE DU CONFLIT GE ´O RGIE-OSSE ´T IE
L’histoire des Alains se compose de victoires
et de tragédies comme celle de tout les anciens peuples; de victoires de l’agresseur et de tragédies en
lui résistant. Le royaume Alains médiévale fût
détruit au XIIIe-XIVe siècle par une guerre
sanglante avec les Mongols et Tamerlan. En conséquence, le peuple dû surmonté trois cent ans (
XVe au XVIIe siècle) une catastrophe démographique. L’ Alanies de c’est temps là, une confédération autogéré par sa société, survécu dans
les vallées montagneuses et difficiles d’accès sur les
deux côtés de la Principale cordillère Caucasienne.
La version Géorgienne de l’appellation Alanie
«Ossétie» c’est intégré au Russe au milieu du
XVIIIe siècle (lors du renouvellement des relations
alanie-russe qui furent interrompues trois siècles)
en échange du nom oublié slave pour les Alains
«Iasses».
La Géorgie, l’historique voisin du sud de
l’Alanie, entre le XVe-XVIe siècle se brisa en
plusieurs royaumes et principautés, se voyant
dépendre de l’Iran et de la Turquie. La société
Alanie fut entouré au sud et au sud-est par le royaume Iranien de Karthli et au sud-ouest par les
Iméréthie turcs. L’accroissement au cour du XVIIe
et au début du XVIIIe siècle d’une menace de
guerre avec le sud faisait parti de la vie politique
de la confédération de la l’Alanie. Ils durent
défendre leur espace vital et leurs droits au future
dans des situations de rivalité cruelles avec les trois
empires de la Caucasse: l’Iran, la Turquie et la
Russie. L’expansion des provinces Géorgiennes et
de leurs maîtres impériaux détermina pour les
Alains-Ossètes leur choix d’allié stratégique et de
partenaire. L’alliance avec la Russie ne fut ni politique, ni économique, ni culturelle. Seulement la
Russie offrit aux Ossètes le statut de non-soumis à
plusieurs échelons de la hiérarchie féodales.
Seulement la Russie reconnut la souveraineté
ossète, s’assura de fournir la sécurité extérieure
ainsi que le libre commerce et le retour dans les
plaines pré-caucassienne. En plus la Russie, contrairement à ses voisins immédiats et lointains, fut
pour l’Alanie-Ossétie un pays coreligionnaire
orthodoxe. Il ne faut pas se laisser duper sur le
compte des possessions géorgiennes: pas seulement
les suzerains persan-turcs mais souvent les rois
géorgiens et les princes eux-mêmes furent musulmans. L’orthodoxie paysanne n’avait aucun pouvoir politique.
En 1749, l’Ossétie fut représenté par un
ambassade à Saint-Pétersbourg. Ces négociations
résultèrent en une étroite union russe-ossète, qui
mena à l’annexion de l’Ossétie à la Russie en 1774.
Cependant, s’ayant défait du danger extérieur
géorgien-persan, l’Ossétie aura à s’y heurter de
nouveau quelques décennies plus tard, à l’intérieure de l’Empire russe.
L’annexion du royaume Karthli-Kakhétie à la
Russie en 1801 ramena à la vie les prétentions de la
noblesse géorgienne sur les limites de l’ossétie du
sud. Changeant de maître et se retrouvant à l’intérieure de la Russie, les agresseurs attristé commencèrent de nouvelles attaques. Par la suite, les
invasions géorgiennes se firent au niveau administratif. L’aspiration du pouvoir russe de construire
un système de gestion, non-attachés aux territoires
ethniques, fut utilisé pour regrouper les domaines
du sud de l’Ossétie avec les terres voisines géorgiennes. Alors, pour la première fois, un précédent
fut créé au niveau de l’autogestion de la confédération. Elle fut au départ subdivisé en quatre,
par la ensuite en 1857, en trois territoires administratifs.
La société ossète, se composant de deux
provinces avec une population prédominante
géorgienne, dû résister à la pression de la noblesse
géorgienne qui obtint les hautes fonctions de l’empire. Un grand poète ossète, Kosta Khetagurov,
née en 1859, décrivit la position du peuple, obligé
jour et nuit de lutter avec les envahisseurs, défendant sa dignité et protégeant sa terre natale.
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HISTOIRE DU CONFLIT GE ´O RGIE-OSSE ´T IE
Chaîne de fer nous immobilise le corps,
Les morts se retournent dans la terre.
Notre arrondissement grondé
et nos montagnes enlevé,
Chacun de nous déshonoré et battu à fouet.
Notre ennemis nous chasse dans
l’abîme avec triomphe ,
Gloires souhaitées, sans gloire nous finirons.
Mère-patrie qui sanglote, qui gémit...
Où êtes-vous, les gens! -à la mort nous allons.
Le mouvement ossète national, avant les
événements révolutionnaires de 1917 et au cours
d’eux, se mis comme but politique l’unité territoriale-administrative et l’autogestion de l’Ossétie à
l’intérieure de la Russie. Il y eu donc une compréhension ossète pour son gouvernement. La
procédure d’expression démocratique fut mise en
oeuvre après la chute de l’autocratie. Après quatre
congrès, se tenant entre avril et novembre 1917, le
peuple ossète pris la décision fondamentale:
L’Ossétie est unie aux sens territorial et politique,
l’Ossétie reste une composante de la Russie.
Le mouvement nationale géorgien planifia
l’autodétermination de la Géorgie sur les territoires des deux provinces transcaucasiennes russes, ignorant les intérêts et les opinions ossètes.
Avec l’acte d’indépendance de la Géorgie du 26
mai 1918, les provinces de Tiflis et de Kutaisi,
incluant les terres ossètes, fut subitement annoncées territoire de la République démocratique
Géorgienne. Les Ossètes, ayant défini leur position un an plus tôt, refusèrent de reconnaître l’autorité géorgienne. Ils furent répondus par une
intervention: Les subdivisions de la garde géorgienne et les troupes germanique entrèrent à
Tskhinval. Les alliés de l’autoproclamée
République Géorgienne changèrent en fonction de
l’état des choses sur les fronts de la guerre mondiale. Les voisins de la Russie changèrent trois fois
au début de 1919. La République Terek
Soviétique fut supprimé par l’armée de Dénikine
qui à son tour, un an plus tard, recula sous le coup
des rouges. Il ne restera que l’unique politique
géorgienne inchangée de «démocratie» en vers
l’Ossète. La politique «supprimer par les racines»
se verra un moyen idéal d’élimination de l’Ossétie
du Sud. Comprenant que pour détruire l’unité
ossète il est nécessaire d’exterminer ce peuple.
Deux ans (1918-1919) d’opérations militaires
contre la population de l’Ossétie du Sud, l’occupation de Tskhinval et les répressions massives sous
prétexte de «désarmement», prouva seulement que
la direction politique géogienne resta fidèle à son
choix. Le génocide ossète fut initialement prévue à
l’automne 1919, mais ce plan fut rompu par l’interactions opportunes de la résistance ossète et de
l’hiver arrivant.
1992 Petit Tskhinvalois à côté
de sa maison détruite
Au printemps 1920, quand l’Armée rouge pris
la Caucase du Nord, la Géorgie envoya les troupes
ossètes dans les montagnes, bloquant les cols et
ainsi coupant l’Ossète du Sud de la Russie. Entretemps, les bolcheviks à Moscou entretinrent des
négociations avec la Géorgie pour le recule des
Anglais. Le 7 mai 1920, elle conclu un traité de
paix avec la Russie Soviétique. Les notes du
Kremlin à partir du 17 mai, expose l’exigence de
l’évacuation des troupes géorgiennes de l’Ossétie:
«L’Ossète doit posséder chez-elle le pouvoir qu’elle
veut. L’intervention de la Géorgie dans les affaires
de l’Ossétie ne serait rien de moins qu’une intervention non justifiée dans ses affaires intérieures.
La réponse Géorgienne: «Dans les frontières de la
Géorgie, il n’y a pas d’Ossétie du Sud. Il y a des villages ossètes se trouvant en Géorgie, dans le district de Gori et dans de la province de Tiflis».
L’initiative ossète de négociations sur les propositions de conciliation russes fut aussi rejetée.
L’offensive générale commença le 12 juin
1920. Pour nettoyer la population ossètes de
l’Ossétie transcaucasienne, la Géorgie utilisa
quelques méthodes. La plus effective «la tactique
de la terre brûlée» fut utilisée dans les zones montagneuses et dans le centre des principaux mouvements paysan. Les troupes tentèrent d’exterminer
tous les habitants en brûlant leurs villages. La
deuxième méthode «la tactique de l’intimidation»:
L’extermination sélectif de la résistance, espérant
que leur famille ainsi que les villageois se mettent
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L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
territoire de la région Kazbek de la République socialiste soviétique de Géorgie. Au milieu des années 1920,
une tentative de capture de l’Ossétie fut entreprise,
utilisant la volonté ossète de former une seule
autonomie. Encore une fois, deux décennies plus tard,
il y eu une nouvelle possibilité de conquête. En 1944,
quand fut supprimé la RSSA de TchéchénieIngouchie, à la place des habitants déporter, fut
envoyé les ossètes des régions montagneuses du sud et
du nord de l’Ossétie et la population ossète de la
région Kazbek en Géorgie. La partie sud-est de
l’Ossétie du Nord fut aussi libérée d’ossètes, se
joignant au nettoyage de la région Kazbek. Alors, la
RSS de la Géorgie n’était pas seulement composé de la
transcaucasie, mais aussi de presque la moitié des territoires montagneux de la caucase du Nord. Sujet particulier: les crimes, liés au plan d’exécution de
recrutement, sur l’enrôlement dans l’armée d’ossètes
mineure.
Parallèlement se développa l’invasion culturelle.
En 1938, une écriture séparée fut créé pour l’Ossétie
du Sud ayant comme base les symboles géorgiens.
Ainsi pour la première fois, réussit-on la division culturelle du peuple. En 1944, les écoles ossètes fermèrent et en 1951, le langages des affaires fut changé
au géorgien.
La politique de discrimination économique se
passa selon une formule bien travaillé: La fermeture
des industrie existante ainsi que le refus de construire
de nouvelles entreprises et l’augmentation arbitraire
du quota dans l’agriculture, consista à épuiser au
maximum les ressources naturelles, à ruiner et à
expulser les villageois.
L’apparition de communistes géorgiens se termina seulement au départ du Kremlin des principaux
protecteurs impérialistes provincial. De 1960 à 1980,
l’accroissement ne put être rectiligne parce que contre
elle, on utilisa des canaux démographiques: La politique migratoire obligea les ossètes à quitter l’Ossétie
de sud pour le nord ou bien à les empêcher de se
déplacer dans les autres régions de la Géorgie. La
pression sociale organisée les obligèrent d’accepter
l’orthographe de leur nom en Géorgien et de changer
1992 Une fillette blessée à la suite
du bombardement de Tskhinval
en fuite. Ce fut l’approche pour les régions de population mixte. La troisième méthode «le nettoyage
ethnique», fut la déportation des ossètes des localités paisibles. Ils les substituèrent progressivement
par de la population géorgienne. Il y eu même une
quatrième tactique «l’esprit pacifique perfide», le
massacre de ceux qui réussir à se cacher des punisseurs mais qui n’atteignirent pas le nord. Ceux-ci
furent rappelés pacifiquement au travail, pour
être ensuite déportés ou fusillés. Le nombre de victimes du génocide, plus de 5 milles morts durant la
retraite et plus de 25 milles réfugiés compté sur le
territoire de l’Ossétie du Nord. Au total, 50 milles
personnes durent quitter leur logis.
Le grand Kosta, qui ne survécu jusqu’à
l’époque de l’autodétermination révolutionnaire,
eu le temps de laisser à ses descendants un appel
d’avertissent:
Cri audible et par les morts! Et si te cacher
Tu décides de lui, la honte t’attend!...
Ossétie! Peux-tu te soumettre
À l’hôte du mal, venu tourmenter ton peuple?
Peut-être, dans l’espoir d’une grande vérité,
Confias-tu ta volonté à ce nouveau venu?...
Meurs donc de confession, ami inconnu,
Si tu te soumis même un instant!
L’Ossétie ne se soumit pas à l’envahisseur et ne
lui lia aucun espoir. Au printemps 1921, lorsque les
dernier détachements d’assassins et de violeurs fut
expulsé de l’Ossétie du sud, un pouvoir soviétique fut
établit en Géorgie. Cela donna enfin l’impression au
réfugiés revenant dans leur patrie, qu’ils étaient libéré
d’agression étrangère, de tentatives de divisions et du
danger de génocide. Mais non, ayant vaincu les
bolcheviks, tout fut répété selon l’ancien scénario. Les
communistes géorgiens se retrouvèrent les dignes héritiers de l’oligarchie féodale nationale démocratique.
Leurs premiers succès furent atteint sous la direction
des lobbyiste du Kremlin lors de la division de
l’Ossétie en deux autonomies, du transfert de l’Ossétie
du Sud comme composante de la République
Géorgienne et l’annexion de l’Ossétie du sud-est au
1991 «Gavroch» de Tskhinval
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HISTOIRE DU CONFLIT GE ´O RGIE-OSSE ´T IE
dans le Conseils de région. Ces conditions de préservation du statut de région autonome transforma
l’Ossétie du sud en territoire sans pouvoir, rendant
facile la production de législations expansionnistes par
Tbilissi. Conformément aux procédures établies par
l’URSS, la session d’urgence du Conseil du 10 novembre 1989 prit la décision de transformer les régions
autonomes en républiques autonomes avec une
Constitution individuelle. La décision fut transmise
aux Conseil Suprême de la RSSG, mais la Présidence
du Conseil Suprême la rejeta, sans l’avoir porté à la
session. Le 23 novembre avança une foule armée de 30
milles personnes avec à sa tête les chefs du mouvement
national et du parti communiste de Géorgie. Se voyant
refuser l’entrée à Tskhinval, les militants informels et
une partie de la milice géorgienne assiégèrent la ville et
pillèrent les villages de toutes les régions de la
république pour une durée de six mois.
La position s’aggrava à l’automne 1990 avec l’arrivée au pouvoir des fascistes géorgiens et de la déclaration de l’indépendance de la Géorgie.
Pour le sauvetage de leur vie et de leur bien en
tant que citoyen, pour la préservation de leur droit
juridique et de leur système administratif d’État, le
peuple de l’Ossétie du Sud fit valoir son droit à l’autodétermination.
En se fondant sur les principes de droits internationaux et sur les législations en effet dans l’URSS, la
session du Conseil de régions du 20 septembre 1990,
en participation avec des députés nationaux de tous
niveaux, transforma la région autonome en
République Soviétique Démocratique d’Ossétie du
Sud qui s’ajouta à l’URSS. Les élections du Conseil
Suprême de la république eu lieu le 9 décembre 1990.
Deux jours plus tard, le 11 décembre 1990, le
Conseil Suprême de la Géorgie pris la décision d’abolir
la région autonome d’Ossétie de Sud, qui fut l’année
précédente plus d’une fois annulée. Le véritable but
de cette nouvelle décision fut de justifier politiquement
une occupation militaire, que la Géorgie entama à
Noël de 1991. Mais les conséquences juridiques de
cette décision unilatérales prisent par la Géorgie
1991 Les conséquences du bombardement de Tskhinval
l’inscription dans la colonne «nationalité». Pour
accélérer l’assimilation ethno-culturelle, l’Ossétie de
sud fut transformé en atrophie agro-industrielle pour
les régions géorgiennes voisines. En URSS, elle occupa
la dernière place au niveau du dynamisme de son
développement économique, du nombre d’emplois et
pour son infrastructure sociale. Avec une croissance
plus que doublante, la population ossète de l’Ossétie
de Sud durant la période soviétique diminua considérablement. Il sembla que leur but fut presque atteint
à la fin de l’époque soviétique avec 66 milles ossètes
vivant dans l’autonomie,seulement un dixième de la
nation. Le reste dut, par le plan géorgien, s’exiler en
recherche de meilleure lieux.
Profiter du pouvoir soviétique fut très commode,
par-contre le programme de génocide «froid» ne réussi pas à être complété; l’Union Soviétique s’effondra.
La Géorgie revenu inévitablement aux méthodes
inachevées d’invasion forcées. En ligne droite vers la
destruction de l’Ossétie du Sud. Vers la guerre et le
génocide.
Le Conseil Suprême de la RSS de Géorgie pris
des décisions anticonstitutionnelles supprimant les
actes de législations de la période soviétique, parmi
lesquels fut l’Accord de 1922 sur la formation de
l’USSR et le Décret sur la formation de la région
autonome d’Ossétie du Sud. La région autonome de
l’Ossétie du Sud se fut supprimé et retiré son espace
juridique par la Géorgie. Pour priver sa population de
formes d’expression légale, on ne fixa pas d’élection
1991.Tskhinval. Les obsèques des victimes
de l’agression géorgienne
9
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
En décembre 1991, l’Union Soviétique cessa
d’exister. La suppression des conditions de la
Constitution de l’URSS régna aussi sur le territoire de
l’Ossétie du Sud. Le 21 décembre 1991, le Conseil
Suprême de la république accepta la Déclaration de
l’indépendance de la République d’Ossétie du Sud.
Un mois plus tard, 19 janvier 1992, fut organisé un
référendum sur l’indépendance de la République et
sur la réunification avec la Russie, successeur de
l’URSS.
Les dernières illusions furent dispersés après la
chute de la dictature fasciste en Géorgie: Le nouveau
régime non seulement n’arrêta pas les hostilités, mais
jeta régulièrement sur l’Ossétie du Sud de nouvelles
divisions ainsi que de la machinerie lourde. Les actes
de génocides se passèrent dans une cruauté non-ordinaire. Le nettoyage ethnique atteignit son apogée lors
de l’expulsion ossète de la Géorgie.
La guerre s’arrêta le 14 juillet 1992, lorsque les
forces pacificatrices entrèrent en Ossétie du Sud, conformément avec un Accord conclu entre quatre pays
sur règlement du conflit géorgien-ossète. Le nombre
total de victimes du génocide et de l’invasion militaire
contre la République d’Ossétie du Sud fut plus de
2000 personnes tués, plus de 3500 blessés et plus de
120 disparues. Il y eu 117 villages brûlés. En Ossétie
du Nord, fut enregistré plus de 20 000 réfugiés de
l’Ossétie du Sud et plus de 100 000 réfugiés ossètes de
la Géorgie. La somme des dommages matériaux forme
plus de 516 milliards de roubles (2005).
1992 Un jeune habitant de Tskhinval,
blessé à la suite du bombardement de la ville
furent considérable. Elle fut supprimée le 7 janvier
1991 par le décret du Président de l’URSS ainsi que de
la décision de l’Ossétie du sud sur ;a création d’une
république. La Géorgie refusa de se soumettre au
décret. L’Ossétie du Sud la prit et la mit en exécution.
Le 17 mars 1991 fut organisé un référendum sur la
préservation de l’URSS: La Géorgie refusa d’y participer. L’Ossétie du Sud vota pour la préservation de
l’URSS. Deux semaines plus tard, le 31 mars, la
Géorgie organisa un référendum sur l’indépendance
auquel l’Ossétie du Sud ne participa pas. Après le
décret du Président de l’URSS et deux référendums,
on compléta les documents juridiques sur le statut de
l’Ossétie de Sud comme étant un territoire administratif à part dans l’URSS mais indépendante de la
Géorgie.
L’occupation de l’Ossétie du Sud du 6 janvier
1991 commencé par la conquête de Tskhinval, se signala par le bombardement des quartiers résidentiels
d’obus et de projectiles, par la répression massive de
la population civil, la mise en feu des villages ossètes
ainsi que le pillage.
Sous la pression de Moscou et de Vladikavkaz,
croyant les promesse du centre sur l’arrêt de l’extermination de sa population, la Réunion des députés de
tous niveaux de 4 mai 1991, démontra même la volonté de retourner au statut de région autonome. La
réponse fut une nouvelle arrivée de forces armées
géorgiennes et la transition vers un génocide systématique organisé.
1991. Tskhinval. Une maison détruite
d’un tir direct d’une mine géorgienne
10
HISTOIRE DU CONFLIT GE ´O RGIE-OSSE ´T IE
1991. Tskhinval. Un otage ossète après sa libération
de captivité géorgienne
L’objectif général de destruction et d’expulsion
des ossètes s’additionne aux tentatives d’annexion de
l’Ossétie du Sud, au nettoyage ethnique en Géorgie et
à la répression massive des ossètes de la fin des années
1980 et du début des années 1990. Des milliers de gens
subirent des tortures sadiques et continues, près de
100 mille personnes furent pillés et expulsés de
Géorgie.
Les vrais buts de la Géorgie, toujours cachés par
l’activités de la Commission de Contrôle Joint sur le
règlement du conflit, fut démontré officiellement avec
plénitude exhaustive à l’été 2004, lorsque fut
régulièrement jeté fut l’Ossétie du Sud des divisions
avec de la machinerie lourde, de l’artillerie et du
transport militaire d’aviation.
Et enfin, en août 2008, les forces armées de la
Géorgie déploya sur l’Ossétie du Sud une opération
d’extermination à grande échelle de la population
ossète. Pour la troisième fois en quatre-vingt-dix ans,
dès 1918 qui est la date de la première déclaration
d’indépendance, la Géorgie procéda au génocide
ossète.
La troisième spire du génocide se distingua des
deux précédente par une seule, mais très importante
circonstance. Cette fois-ci, derrière les interprètes
assoiffés de sang se trouve de grandes forces internationales. La Géorgie déjà armée et spécialement formée, reçu la permission d’envahir.
Dans la nuit du 7 au 8 août 2008, les divisions de
l’armée de la République de Géorgie commencèrent
leur plan de destruction et d’expulsion de la popula-
tion ossète de la République d’Ossète du Sud. Des
localités de paix furent attaquées pendant trois jours
par de l’artillerie, des roquettes,des bombes et furent
fusillées ainsi qu’écrasées par de la machinerie lourde.
Les institutions gouvernementales et médicales ainsi
que les monuments nationaux tombèrent systématiquement en ruines. L’enquête sur les crimes de guerres n’est toujours pas terminé. Le nombre définitif de
morts, de blessés, d’expulsés et de sans abris, n’a toujours pas été donné. La recherche de disparus continue. La transcription des récits des victimes et des déclarations de témoins suit...
Ce livre présente seulement une partie des
témoignages et des photodocuments se trouvant sur le
forum National «Ossétie accusée» Nous accusons les
auteurs et les protecteurs du génocide. Nous accusons
la société qui en séquence produit des idées misanthropes et aide leurs porteurs monter dans les hautes
charges publiques. Nous accusons les menteurs et les
assassins internationaux ainsi que les fournisseurs
d’arme et les filous de l’information du monde. Les
distances géographiques ne cachent plus leur unité
depuis longtemps.
Il n’y eu jamais en Ossétie un esprit antigéorgien.
En réponse à l’évidente destruction de l’Ossétie du sud
en 1918-1920, l’Ossétie modestement garda le silence
soixante-dix ans. Elle peut être fière de sa retenue et
de sa dignité. Mais l’espoir des ossètes d’être estimé
pour sa retenue et son esprit pacifique ne se justifia
pas. Le silence les amena aux nouvelles spires de génocide, de 1989 à 1992 et en 2008.
Simple conclusion: en gardant un esprit pacifique et de la retenue, elle doit se débarrasser coûte
que coûte de son silence. Pardonner l’extermination
de son peuple est aussi un crime, il provoque la
récidive. Nous parlerons du génocide et obtiendrons
sa reconnaissance internationale.
Chaque peuple possède une question préférée à
laquelle il cherche constamment à réponse, que se soit
pour le commun mortel, les élites politiques ou le
monde des l’art. Les russes: qui est coupable et que
faire? Les américains: comment est-ce que ça bien pu
arrivé et finalement, qui est coupable? En présence
d’un motif commun, il y a une évidence de sens
opposé. Peut-être est-ce pour cette raison que leurs
styles politiques son si différent. Dans un cas, l’autobêchage prédomine l’irrésolu et dans l’autre, la
recherche autosatisfaisante de canailles à côté de la
plaque.
Chez les ossètes la question fondamentale,
«futurologie» dans une formulation géniale de
Kosta: «Que nous apportera le future, qui sera là
après nous?
Après nous, les témoignage qu’il y a dans ce
livre ne doivent pas se répéter.
Après nous, ne se répétera pas ce que nous
n’oublierons.
Nous n’oublierons pas...
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
Selon les documents d’information ossètes.
Chronique de l’agression géorgienne:
2008
tration temporaire» à Kurta. Ces activités ostensibles ne furent pas condamnées par la communauté occidentale, qui n’y participa pas mais qui
ne l’empêcha pas non plus.
De plus, Tbilissi ne fut pas contre la tenue
d’actions de force en Ossétie du Sud; la terreur
fut la préparation aux hostilités militaires. Le
but fut d’intimider la société ossète, de semer la
panique et la scission, pour que la guerre ne soit
pas trop sanglante du côté géorgien vu son influence négative sur la popularité des politiques
menant les guerre.
Plus bas, la chronique des activités de
diversion terroriste de la Géorgie contre
l’Ossétie du Sud des 6 derniers mois de l’année
en cours.
À partir de l’année 2004, lorsque la direction actuelle pris le pouvoir en Géorgie, la situation dans la zone du conflit géogien-ossète se
compliqua brusquement. L’affaire mena à un
renouvellement des hostilités, d’une manière
particulièrement intense. Ils avait pris les positions de Pris et le village de Tliakana. Au cours
des combats, un ossète péri (Gennady Sanakoev,
un blessé enlevé par les Géorgiens qui fut tué
après être torturé par le chef du Ministère des
Affaires Intérieures de la Géorgie d’alors,
Irakliem Okruashvili). Il y eu beaucoup plus de
victimes parmi la population civil. À la suite des
attaques dans les localités ossètes, furent tués
des habitants paisibles incluant des enfants. Par
après, le pouvoir à Tibilissi changea de tactique
et au lieu d’hostilités ouvertes (en 2004 la
Géorgie perdit de 70 à 150 soldats selon différentes estimations), passa aux actes terroristes
de diversion ayant comme cible principale la
population civil. Dans les quatre dernières
années, les victimes de la terreur géorgienne
furent 27 citoyens Ossètes, plus de 60 furent
blessés. Durant cette période, les services secrets
géogiens réalisèrent près de 20 attentats. Plus de
200 Ossètes fut pris en otages.
Au début de 2008, cette tactique ne changea
pas. Par contre, le terrorisme fut érigé au rang
de la politique d’état de la Géorgie contre les
peuples de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie.
Dans les structures des services secrets
géorgiens, la gestion de la planification et de la
réalisation des attentats contre l’Ossétie du Sud
fut activement financé. Zhgenti, un officier de
haut rang dans les organes militaires de Géorgie
fut à la tête de cette administration. Pour l’organisation des actes de diversion terroristes, on
attira les représentant de la soi-disant «adminis-
28 février. 15:30. Dans un local du poste de
la milice du village de Dmenis, un appareil
explosif masqué dans un télévision détona.
Comme résultat, périrent deux collaborateurs
du Ministère des Affaires intérieures de la ROS:
Valter Alborov et Sevastir Maldzigov, plus 17
personnes furent blessées.
23 mars. Vers 11:00 dans le village d’Okona,
se trouvant dans la région de Znaur de la ROS,
il y eu un attenta terroriste planifié et réalisé par
les services secrets de la Géorgie. Inal Koliev, un
employé du KGB de la ROS et Vladislav
Doguzov, un militaire des forces pacificatrices de
la ROS-Alanie reçurent des graves blessures à la
suite de l’explosion de la bombe.
25 mars. La route Tshinval-Gori fut fermé à
la circulation du côté géorgien. Plus 60 citoyens
ossètes se dirigeant vers Tskhinval à partir des
villages ossètes de la régions de Tskhinval et de
Leningorsk, se retrouvèrent en otages.
Seulement après l’intervention des représen12
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
tants de paix et de l’OSCE les otages furent-ils
libérés. Cependant, la Géorgie ne leva pas le blocus des chemins de la zone de conflit jusqu’au 6
avril. Elle ne laissa passer aucun ossète à travers
ses postes. Cela concernait même les ambulances, y compris celles de Géorgie qui furent
appelées des villages ossètes pour des grands
malades. Plus de 10 ossètes décédèrent n’ayant
pas reçu d’assistance médicale.
Les noms de quelques-unes des victimes du
blocus suivent: Gigolaeva Araksija Sardionovna
née en 1943, de Mugut; Bestaev Zelim
Serguéévitch né en 1932, de Mugut; Temisova
Valentin Vassilievna né en 1929, de Didmuha;
Bolataev Oleg Filippovitch né en 1954, de
Didmuha; Hugaeva Barbara Kudzievna née en
1925,
de
Mugut;
Chibirov
Stanislav
Guéorguiévitch né en 1958, de Didmuha; Vazagov
Sograt Nikolaévitch né en 1943, de Dzukatikau.
27 mars. Aux environs de 20:20 dans la ville
de Tskhinval, sur la rue Oktiabrckaya, une
automobile «UAZ-Hanter» appartenant au
Ministère public Général de la ROS explosa. À la
suite de l’explosion, péri sur place Alan Tedeev,
l’adjoint du juge de la ville de Tskhinval et fut
blessé gravement Vissarion Valiev, le juge d’instruction principal du Ministère public de la
ROS.
Août 2008. L’hôtel «Alan»
11 juin. Vers 23:00 La périphérie nord de
Tskhinval fut bombardé à partir du village
d’habitants géorgiens Tamarasheni. Le bombardement fut dirigé sur les maisons et les postes
des forces pacificatrices à l’aide de lancesgrenade et d’arme à feu pendant 10 minutes.
31 mars. Tôt le matin, commencèrent le
bombardement intense par la Géorgie du village
d’Okona dans la région Znaursky de la ROS et
du poste de l’organe du maintien de l’ordre de la
ROS en périphérie du village. Le bombardement
à l’aide de lances-mines, de lance-grenades et
d’armes à feu se poursuivit pendant 40 minutes.
14 juin. Dans la nuit du 14 au 15 juin,
Tskhinval fut intensément attaqué par des
lance-grenades et des armes à feu. Le bombardement commença à 23:00 et dura 4 heures.
Trois habitants de la ville furent gravement
blessés: Arat Nazarjan, Zoïa Kulumbegova et
Alan Khodov. Khodov succomba de ses
blessures le jour suivant.
2 avril. Vers 18:30, dans la localité d’Andis
qui se trouve dans la région de Tskhinval de la
ROS, fut bombardée le poste du Ministère des
Affaires intérieures de la ROS. Le bombardement aux armes automatiques dura environ 20
minutes.
15 juin. Alan Khodov décéda à l’aube après
le bombardement de Tskhinval par la Géorgie.
Khodov succomba à ses blessures.
La Géorgie empêche les citoyens de la ROS
de croiser la frontière géorgienne-ossète.
Commence blocus des chemins en territoire
géorgien qui mènent vers les villages ossètes.
29 mai. Vers 8:50 à Tskhinval, survenu un
autre attenta. Une automobile parqué à la disposition de l’OMON de l’Ossétie du Sud explosa. À
la suite de l’explosion, six personnes furent
blessés et brûlés gravement par les éclats: Zelim
Dzhagaev, Davis Medoev, Alekcey Beteev,
Arthur Dzeranov, Inal Tedeev et Igor Naniev.
Le même jour, entre les villages de Mugut et de
Avnevi de la région Znaur de la ROS, explosa deux
bombes qui fut placées sur l’accotement du chemin
vicinal. Elles se misent en marche au moment où
une voiture UAZ passa. À la suite de l’explosion, un
des passagers fut blessé, Inal Bectaev.
16 juin. La Géorgie construit un autre poste
illégal du Ministère des affaires intérieures sur la
zone de conflit géorgien-ossète. Le poste fut
placé dans le village de Cver etdes travaux de
fortifications furent commencé à proximité de
Tskhinval.
13
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
Une nuit malheureuse
G. Paractaev, conducteur: – Ma femme et moi regardions le football, quand dans la pièce entra notre fille
aînée qui, pas très naturellement, nous dit à voix basse: «Papa, là-bas on tire des coups de feu...» Ayant fermé
aussi tôt le son du téléviseur, nous entendirent le crépitement des fusils et le fracas des obus de gros calibre.
Notre bâtiment a quatre étages. Notre appartement se trouve au premier, là où il est relativement plus sûr
de se trouver durant les bombardements. 10 minutes plus tard, les voisins commencèrent à se regrouper chez
nous: l’un portant son enfant dormant, l’autre sa veille mère sous le bras; tous apeurés, chacun voulu protégé
ses proches du malheur. Malheureusement, le malheur de cette nuit-là rattrapa quelques concitoyens: une
femme et deux hommes furent blessé gravement. À notre grande tristesse, l’un d’eux, Alan Khodov, décéda le
jour suivant. Cette nuit là dans notre quartier, peu réussir à dormir, le choc était trop grand.
Une fois de plus notre voisins géographiques nous montra son vrai visage, visage de menteur et d’assassin.
O.Dzhioeva, étudiante: – Ma vie ne fut jamais aussi bouleversé qu’à la mort d’Alan Khodov. Pourquoi la
vie est-elle si cruelle. Pourquoi prit-elle la vie d’Alan, il ne faisait que commencer à vivre? Quel mal put-il causé
pour que quelqu’un eut à lui rendre justice si cruellement? Ça fait combien d’années que nos hommes meurent.
Pourquoi?!
Depuis ma naissance j’entends constamment ces récits glaçants l’esprit des adultes sur les atrocités de ces
monstres géorgiens, se défoulant sur les Ossètes. Ma grand-mère me raconta que tout sa vie, elle ne put supporter la langue allemande. Elle fut toute petite lorsque son père décéda sur le front en 1943. Fasciste et allemand devinrent pour elle des synonymes.
Je déteste la langue géorgienne que j’entendis quelque fois dans les rues de Tskhinval. Tout se serra à l’intérieur de moi. Je me sens secrètement menacé par eux. Pour moi, géorgien et ennemi ne font qu’un.
3. Rabisova, retraitée: – Dimanche, le matin suivant le bombardement massif à Tskhinval par la Géorgie,
j’alla au service à l’église. Le 15 juin, dans le monde orthodoxe on fête la Trinité.
Les paroissiens, après les émotions de la nuit blanche précédente, s’inquiétaient du sort des autres.
Tous fut préoccupés par l’état des personnes blessés de cette nuit là. Je pense que tout ceux qui vinrent à
l’église ce jour-là, prièrent comme moi à leur rétablissement ainsi que pour le retour de la paix et du calme sur
nos terres.
En effet, combien d’entre nous périrent, combien de larmes maternelles pleurées! Il serait bien temps de
remettre en question les politiques géorgiennes et de cesser cette hostilité absurde. Comme nous le savons bien,
toutes guerres s’achèvent par la paix. Encore combien de temps cela doit se continuer?!
Si l’Ossétie devient un état indépendant reconnu, rien de visuel ne changera: la terre, les gens, les routes
et l’air resteront en place. Nous ne prenons rien à personne.
...Malheureusement, ce soir-là un blessé décéda. Il n’était âgé que de 18 ans...
D. Uaneti, Journal «Ossétie de Sud», 18 juin 2008, #59.
26 juin. La Géorgie continue le blocus humanitaire
des localités ossètes. Le chemin des villages de la
République d’Ossétie du Sud qui passe par les territoires géorgiens n’est plus sous son contrôle. Dans les
villages bloqués par la Géorgie, se prépare un incident
humanitaire. Les véhicules ossètes subissent un contrôle rigide par les postes illégaux des forces géorgiennes. Les passagers se voient confisqués tout produits alimentaires et biens de premières nécessités.
3 juillet. À partir de ce jour-là, le conflit commença
à s’aggraver rapidement. Tout débuta tôt le matin dans
le village de Dmenis, région de Tskhinval de la ROS, où
à la suite d’une explosion décéda le chef de la milice de
Dmenis dans la cour de sa propre maison.
Ce jour-là,plusieurs postes de protection de la
ROS furent attaqués. À la suite du bombardement du
village de Ubiat, périt le collaborateur du ministère des
affaires intérieures de la ROS Valery Dzakhov. À
Kokhat, fut grièvement blessé Roman Mamitov.
Vers 23:40 Tskhinval, la capital de la ROS, fut
bombardé par des lances-mines. À la suite du bombardement fut blessé 11 personnes. Étrangement, le
personnel géogien de l’état-major général du JPKF
quittèrent leurs postes 50 minutes avant le début du
bombardement.
27 juin. Ce jour-là, les services secrets réalisèrent
un autre attentat sur le poste de la milice de Kokhat,
dans la région de Tskhinval de la ROS. Vers 2:00, une
automobile géorgienne, dont le conducteur déclara
apporter des pneus pour son ami ossète, arriva au
poste. Dans un des pneus fut placé une bombe qui
explosa au poste après son déchargement.
14
Août 2008. Le bâtiment du Parlement de l’Ossétie du Sud
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
Le lendemain, la Géorgie envoya dans la zone de
conflit son artillerie lourde et ses subdivisions militaires qui procédèrent à la construction de renforcement ruraux à long terme, donc la construction se
poursuit toujours aujourd’hui.
Le Président de la République moldave de
Transnistrie Igor Smirnov ainsi que son épouse
Zhanettoj Smirnovoj furent une visite officielle dans
la capital de la République de l’Ossétie du Sud,
Tskhinval. Le conflit s’aggrava lorsque la Géorgie fut
rapporté de la visite du Chef d’états.
l’Ossétie du Sud tentèrent leur arrestation, ils donnèrent de la résistance armée et furent donc livrés au
Ministère des Affaires intérieures de la ROS. En
réponse, la direction géorgienne avança un ultimatum
menaçant de commencer les hostilités si les militaires
n’étaient pas libérés sans conditions (ces menaces
furent dites par le chef de l’état-major des opérations
pacificatrices MD de la Géorgie, Mamukoj
Kurashvili, dans un appel avec le commandant des
JPKF, Marat Kulahmetovym).
Cependant, même après la remise en liberté des
militaires géorgiens, la préparation aux hostilités ne
cessa pas. Ce fut seulement l’apparition d’avions de
chasse russes sur la tête des troupes géorgiennes qui
calma la situation.
Aujourd’hui, la situation dans la zone du conflit
géorgien-ossète est toujours aussi tendue. La Géorgie
continue l’aménagement de fortification dans les
régions de villages d’habitants de Sarabuk et de
Ergneti. La quantité de subdivisions militaires de la
Géorgie dans la zone du conflit continue à augmenter.
Dans de telles conditions, n’importe quel petit incident peut servir de prétexte pour le début d’une nouvelle guerre.
4 juillet. Les coups de feu se poursuivent dans la
capital de la ROS, Tskhinval. Des obus tombèrent
dans les quartiers résidentiels de la ville. Le bombardement cessa vers 23:40.
Les pacificateurs géorgiens des forces du maintien de la paix dans les zones de conflit géogien-ossète,
quittèrent leurs postes de l’état-major général des
JPKF à Tskhinval une heure avant le début du bombardement de la capital dans la nuit du 3 au 4 juillet.
Le bataillon de pacificateur ossète en direction
de Sarabuk fut bombardé. La situation dans la
République d’Ossétie du Sud continue à se chauffer.
En ROS on annonça une mobilisation générale.
Le chef du Ministère des Affaires étrangères
de la Russie, Sergey Lavrov, demanda à la direction géorgienne de signer un document juridique
empêchant l’utilisation de la force sur l’Abkhazie
et l’Ossétie du Sud. «L’ultime pas en avant doit
être la signature du document sur le non-utilisation de la force» dit-il aux journalistes. En commentant la situation en Ossétie du Sud, Lavrov
l’appela «un développement absolument inadmissible des événements».
8 juillet. Les collaborateurs des forces géorgiennes contrôlant une série de villages d’habitants
géorgiens en République d’Ossétie du Sud, continuèrent de travailler la population, en persuadant les
habitants de ces villages d’évacuer leurs femmes et
leurs enfants en Géorgie.
De tel actions de la part de la Géorgie
témoignent de la préparation d’une agression éminente contre le peuple de la République d’Ossétie du
Sud.
6 juillet. Durant la nuit, la Géorgie bombarda le
poste du Ministère des Affaires intérieures de la ROS
du village d’Ubiat, dans la région Znaursky. Il faut
marquer qu’à partir du 3 juillet, les bombardements
des localités ossètes et des postes de maintien de l’ordre furent pratiquement sans arrêt.
25 juillet. Dans la nuit du 24 au 25 juillet 2008, les
postes de surveillance de MS de la Fédération de
Russie «Prisi» et «Eredvi» et les postes de MS de la
RON «Monasteri» et «Muguti» enregistrèrent 3 vols
d’avion. À 23.10, les postes de surveillance de MS de
la Fédération de Russie «Prisi» et «Eredvi» enregistrèrent un autre le vol d ‘un BPLA de type
«Hermès».
Il y eu un autre attentat à Tskhinval. Une
voiture «Niva» fut sapé à la suite de l’explosion simultané de deux bombes radiodirigées, qui entraîna la
mort de Valery Dzhioev, 26 ans. L’attentat à la bombe
se passa à 300 mètres du point d’emplacement du
bataillon russe pacificateur de la JPKF sur le territoire neutre entre la périphérie du sud-ouest de
Tskhinval et la périphérie de nord-est du village
géorgien de Zemo-Nikoz
7 juillet. Andreï Petrachenko, un habitant de 14
ans de Tskhinval, roulant à bicyclette, approcha un
poste géorgien dans le village d’Ergnet. Il fut enlevé
par les policiers géorgiens. Il fut questionné et accusé
d’espionnage. L’adolescent fut transporté à Gori.
L’interrogation se prolongea dans les bureau de la
police toute la nuit. Il fut obligé de signer des documents dont il ne comprit pas le contenu (les documents était en géorgien). Il fut nécessaire l’intervention du commandant des JPKF, Marat Kulahmetova,
qui après de longues négociations, réussit à faire
libérer le garçon.
Le même jourquatre militaires géorgiens se
trouvèrent illégalement sur le territoire de la ROS.
Lorsque les structures de maintien de l’ordre de
29 juillet. La Géorgie se mit à bombarder intensément à l’aide de lances-grenades et d’armes à feu les
localités ossètes d’Andis et Sarabuk. Le groupe de
surveillance des JPKF et des Missions de l’OSCE con16
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
firmèrent le bombardement du village de Sveri par la
Géorgie.
La Géorgie bombarda les villages ossètes de
Sarabuk et Tliakana. À la suite du bombardement il
y eu des blessés.
lances-mines par la Géorgie sur la capitale de
l’Ossétie du Sud, un des obus explosa dans un parking d’ambulances. Un conducteur par merveille
survit.
4:38. L’Ossétie du Sud ouvrit à son tour le feu
sur les positions géorgiennes.
LE DÉBUT DE LA GUERRE
1 août. En Ossétie du Sud commença «la guerre
du tireur de précision». Les postes du Ministère des
Affaires intérieures ossète et les quartiers municipaux
de Tskhinval furent bombardés par des tireurs de
précision à partir du territoire géorgien. À la suite des
coups de feu périrent 6 personnes et furent blessés 12
autres.
À 21:20, les subdivisions armées géorgiennes
commencèrent à bombarder avec des armes automatiques, des lances-grenades, des lances-mines, de l’artillerie lourde et probablement même aussi des tanks,
les quartiers résidentiels de la ville de Tskhinval.
Du poste illégale placé par les formations géorgiennes fut tué un habitant du village de Pris. Les soldats géorgiens continuent de tirer et d’empêcher les
tentatives de prendre le corps du mort.
Avec l’occupation illégale de la police géorgienne
de positions près du village d’Avnevi, un habitant fut
mortellement blessé sur le chemin de l’hôpital du village de Prineu.
Avec le contrôle de la police géorgienne sur les
positions de «Pauk» on bombarda le centre
Collectif,qui fut la résidence temporaire des réfugiés,
situé à la limite nord de Tskhinval. Cela entraîna la
mort d’un habitant de Tskinval et blessa grièvement
un autre.
Avec l’occupation illégale de positions par l’ancien bataillon du JPKF de la Géorgie au village de
Sarabuk, les tireurs de précision blessèrent trois
habitants du village ossète de Ksuis.
La Géorgie «passa Rubicon». Si plus tôt
l’Ossétie après de nombreux attentats géorgiens
tâchait de ne pas réagir, le bombardement «sniper»
de ce jour-là fut un appel au défi que le pouvoir ossète
ne pu laisser sans réponse. Selon l’information des
sources du MD de l’Ossétie du Sud, les forces armées
de la république reçu l’ordre de donner une réponse
équivalente et symétrique aux agresseurs géorgiens.
La Géorgien concentra ses forces armées dans la
région du village de Sarabuk.
2 août. 01:39. Pendant le bombardement de
07:42. À trois heures du matin le 2 août, recommença plus intensément le bombardement dans des
quartiers résidentiels de Tskhinval.
Au cour de la nuit, les coups de feu dans la ville
recommencèrent plusieurs fois avec de courtes interruptions. La ville passa cette nuit-là dans les sous-sols
et les refuges.
Les coups de feu se furent entendre sans cesse
par tous les types d’armes en commençant par les
fusils et les mitrailleuses de gros calibre jusqu’aux
lances-grenades et lances-mines.
Les lances-mines appartiennent à l’armement
lourd et leur seule présence dans la zone du conflit est
une grossière violation des accords signés auparavant, sans parler de leur utilisation dans les quartiers
résidentiels.
Chaque seconde, parmi les maisons d’habitation, se fit entendre des explosions et le fracas des
canonnades qui ne cessèrent pas.
Les agresseurs géorgiens détruisirent les
maisons des habitants, des bâtiments civils ainsi que
des institutions d’éducation et de santé publique.
Ce fut une preuve superflu du caractère criminel du régime géorgien, ignorant le corps des conventions internationales nommé «les droits de la guerre».
En se comportant ainsi, la Géorgie refuse les
droits qui sont accordés aux États souverains par le
droit international et se prive d’y faire appel.
Ce jour-là, à la suite du bombardements de
Tskhinval et des villages ossètes périrent six personnes et douze furent blessés.
L’Ossétie du Sud n’eu jamais de pertes aussi
considérables, même durant les trois mois de guerre
en 2004.
Les collaborateurs du CKK reçurent des coups
de téléphone des habitants de Tskhinval, qui furent
perplexes de l’absence de réaction en provenance de
la Russie sur la protection et la sécurité de ses
citoyens vivant en Ossétie du Sud.
12:27. Selon les dernières informations, on annonça en Ossétie du Sud, l’évacuation générale des
femmes, des enfants et des vieillards. Le pouvoir de l’Ossétie du Sud décida de les sortir de la zone du conflit.
«La radio ossète» vous informe des développements ultérieurs de la situation.
En premier lieu, on évacua la population civile du village de Dmenis dans la région de Tskhinval. «Pour
éviter les pertes parmi la population civile, l’administration du village prit la décision d’évacuer les enfants, les
femmes et les vieillards vers l’Ossétie du Nord, puisque la situation monte en tension», – communiqua l’administration du village.
Commencèrent l’évacuation des femmes et des enfants de la capitale de l’Ossétie du Sud.
«La radio ossète»
17
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
12:59. Le pouvoir de l’Ossétie du Sud est prêt
à annoncer l’enrôlement volontaire dans toute la
Caucase du Nord et de faire une mobilisation
générale dans la république non-reconnue, déclara
le président de l’Ossétie du Sud Edward Kokojty.
«Si les provocations du côté géorgien se prolonge, on annoncera l’enrôlement volontaire non
seulement en Ossétie du Nord, mais aussi dans
toute la Caucase du Nord, ainsi qu’une mobilisation générale en Ossétie du Sud», – déclara
Kokojty samedi.
Il marqua que durant la nuit, après les
attaques de tireurs de précision et le bombardement du territoire de la république par des armes
de gros calibre, qu’il parla au chef de l’Ossétie du
Nord, Tejmurazom Mamsurovym et qu’ils discutèrent de la situation qui se formait dans la
république non-reconnue à la suite des actions
agressives du côté géorgien.
Kokojty souligna que l’ouverture du feu par
l’Ossétie du Sud sur les formations géorgiennes
causa d’importants dégâts, «il y a des pertes parmi
les blindés et les forces humaines».
«Plusieurs positions furent touchées dans les
hauteurs de Sarabuk, au matin furent audibles les
gémissements et les pleurs des soldats géorgiens,
pour qui l’aide n’approcha pas- ils furent abandonnés», – remarqua Kokojty.
Il souligna qu’en ce moment, le côté géorgien
cachait ses pertes réelles à la suite de la réponse
des forces armées de l’Ossétie du Sud.
Le Président de l’Ossétie du Sud ajouta qu’il
fut enregistré la destruction d’un véhicule blindé.
«Les maisons des tireurs de précision qui
tirait auparavant sur les habitants de l’Ossétie du
Sud, furent aussi détruite,», -raconta Kokojty. De
plus, il souligna que la position de la maison fut
donné par les habitants du village géorgien,
«indigné par les actions de ces personnes».
Kokojty souligna qu’à la suite du bombardement de cette nuit-là, la ville fut sérieusement
endommagé.
«Du côté Sud de Tskhinval seulement, au
matin fut compté près de 30 explosions de mines de
gros calibre», – souligna Kokojty.
De plus, le président de l’Ossétie du Sud ajouta que des violations semblables à celles de la veille
dans la zone du conflit géorgien-d’Ossétie du Sud
n’eu lieu depuis 2004.
personnel des forces armées géorgiennes. Un tireur
de précision fut supprimé . Le poste de la police du
village géorgien Nuli fut supprimé Les coups de feu
des forces ossètes détruisirent entièrement le poste
de commandement géorgien à Ergneti.
La veille, le Président Kokojty contacta deux
fois le Chef de l’Ossétie du Nord, Tajmuraz
Mamsurov par téléphone. Durant la conversation,
Tajmuraz Mamsurov exprima son désir immédiat
de venir en Ossétie du Sud pour exprimer son soutien complet à Edward Kokojty.
En Ossétie du Nord se forma une commission
d’accueil et de placement des femmes et d’enfants
dans les sanatoriums et les pensionnats de la
république. Dans les villes et villages de l’Ossétie
du Nord fut annoncé une mobilisation volontaires,
qui se ressemblèrent les armes à la main pour
soutenir leurs compatriotes.
Selon des messages de sources privées, des
militaires géorgiens furent livrés à la morgue de la
ville de Gori, qui est la plus grande institution de
son genre en Europe. La construction de cette
morgue gigantesque dans la région du conflit
devenu un argument de soupçons du pouvoir de
l’Ossétie du Sud affirmant que la Géorgie se préparait à déclencher une guerre. Selon certaines
données, 40 militaires géorgiens fut tué ou blessés.
Le pouvoir à Tbilissi continuent de cacher la
quantité de pertes parmi ses soldats, les victimes de
sa politique irresponsable.
18:36. La Géorgie viola grossièrement le
principe de l’armistice olympique en bombardant
Tskhinval et ses alentours, affirma le chef du service de presse du Ministère de la Défense de la
Russie le colonel Alexandre Drobyshevsky.
Il rappela que selon ce principe, 7 jours avant
les jeux Olympiques, les pays participant doivent
cesser toutes hostilités.
«Ainsi, commençant le bombardement jour et
nuit de Tskhinval et ses alentours, la Géorgie viola
grossièrement le principe de l’armistice olympique
et lança un défi à tout ceux qui jusque là, l’avait
respecté», -souligna le représentant du ministère
de la Défense.
3 août. 09:14. La Géorgie serra ses troupes
aux frontières avec la République d’Ossétie du
Sud. Comme communiqua un correspondantAI
«Res»du service de presse du Ministère de la
défense et des situations spéciales de la ROS, un
déplacement des Forces armées géorgiennes fut
observé à proximité des frontières de l’Ossétie du
Sud.
«De la base militaire de Gori jusqu’à celle de
Tskhinval, se déplacèrent une colonne d’artillerie
qui comprenait un groupe d’installations d’artillerie D-30 et deux batteries de lance-mines, qui
14:15. À partir de sources dans la direction
de l’Ossétie du Sud, on sut le bilan de la réponse
équivalente nocturne des forces armées de la ROS
sur le côté géorgien.
Près du village de Sarabuk, fut détruit un
véhicule blindé géorgien qui brûla jusqu’au matin.
Fut détruit 8 points de fusillade (blockhaus) de
l’adversaire. Un KAMAZ fut sapé ainsi que son
18
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
14:17. Se prolongea l’évacuation des femmes
et des enfants des régions de la ROS et Tskhinval.
Le correspondant AI «Res» visita le point de
rassemblement dans le village de d’Hvtse dans la
région de Dzhavsky de la ROS.
Une partie des enfants évacuée du village de
la région de Tskhinval y passèrent toute la nuit. Ce
jours-là, les habitants des localités de la région
Znaursky quittèrent leurs maisons.
L’évacuation des localités de Mugut, Velit et
de Prineu se réalisèrent en compagnie des pacificateurs russes.
fut une composante de la quatrième équipe de l’infanterie motorisée du Ministère de la Défense de la
Géorgie», -communiqua le service de presse du MD
et de situations spéciales de la ROS.
Il fut communiqué à ce moment là, que la
colonne d’artillerie se trouva dans la localité
géorgienne de Eredv.
«Le déplacement des troupes géorgiennes fut
aussi observés sur d’autres terrains de la frontière
géorgienne-ossète», -marqua le service de presse
du MD et de situations spéciales.
09:38. Selon le Comité d’information et de
presse, la Géorgie bombarda les villages ossètes de
Mugut, de Prineu et Velit dans la région de
Znaursky dans la ROS. Comme communiqua le
Ministère des Affaires intérieures ROS, les bombardements atteignirent les postes de structure de
maintien de l’ordre et les maisons des habitants.
«Les bombardements commencèrent vers trois
heures du matin et se prolongèrent avec interruptions jusqu’au matin. Selon l’état des maisons des
habitants de Mugut, de Belit, de Prineu et des
postes de maintien de l’ordre de la ROS, ils furent
attaqué par plusieurs types d’arme», -communiqua
le Ministère des Affaires intérieures de la ROS.
Il n’y eu ni blessé ni mort à la suite de ses
bombardements.
Nous vous rappelons que la nuit passé fut
enregistré le déplacement des troupes géorgiennes
près des frontières de la République d’Ossétie du
Sud. Cela fut communiqué par le Ministère de la
Défense et des situations spéciales de la ROS.
17:04. Le Ministère des Affaires étrangères de
la Russie fit une déclaration:
La situation dans la zone du conflit géorgienossète, qui s’aggrava brusquement le 1-2 août
après le bombardement à l’aide de lances-mines
des quartiers résidentiels de Tskhinval qui fit des
victimes, reste extrêmement dangereuse. La menace d’hostilités à grande échelle entre la Géorgie et
l’Ossétie du Sud devient de plus en plus réelle.
Contrairement au diverses demandes de la
direction géorgienne sur la nécessité de prendre
d’urgentes mesures pour démonter la tension, les
réelles actions de Tbilissi démentent ces déclarations. Le soir du 2 août et dans la nuit du 3 août, la
Géorgie prit d’ouvertes manoeuvres armées près
de Tskhinval, serrant ses forces armées et ses
équipements lourds vers la zone de conflit
géorgien-ossète.
Les russes exprimèrent à nouveau une sérieuse
alerte après les derniers développements en Ossétie
du Sud. Nous faisons des efforts persistants à l’aide
des corps diplomatiques et des forces du maintien la
paix dans la zone du conflit, pour prévenir l’accroissement d’opposition militaire, pour éviter de
nouvelles victimes et destruction ainsi que de
retourner la situation dans un lit contrôlé.
Nous trouvons extrêmement important le
renouvellement immédiat des négociations en
présence de la mission de contrôle, ainsi que de la
tenue de rencontres entre les représentants des
parties en conflit. Le cours pris par le côté géorgien
sur le démantèlement du CKK, dans les circonstances actuelles, est non-productif et dangereux.
La mission de l’OSCE doit prendre une position
plus active et plus précise sur le renouvellement
d’une collaboration sous forme de Commission en
Géorgie.
La signature des parties sur l’accord du non
renouvellement des hostilités et des garanties de
sécurité reste une priorité indiscutable, idée qui
fut plus tôt avancée par l’OSCE. L’acceptation des
obligations correspondantes d’après ce document
permettrait de conduire la menace de la guerre
dans la région au moyen de la réalisation des
mesures de confiance réelles.
12:17. Cela fut communiqué par le Ministère
de la Défense et des situations spéciale de la ROS.
Comme il fut communiqué, les femmes avec enfants
et ceux qui souffrirent lors des derniers bombardements seront évacué en premier. Ils seront
conduit en autobus en Ossète du Nord.
De telles mesures furent prise par le pouvoir de la
république en rapport avec l’aggravation de la situation dans la zone du conflit géorgien-ossète. On parlait
du dernier bombardement massif de Tskhinval et de
l’annonce du resserrement des troupes géorgiennes
aux frontières de l’Ossétie du Sud.
12:53. La population de l’Ossétie du Nord
décida de soutenir ses frères et de se produire contre le gouvernement géorgien. Sur la place du
Théâtre de la capitale de l’Ossétie du Nord, les
gens vinrent avec des affiches : «Saakashvili – le
jouet des États-Unis!», «Ne touche pas l’Ossétie du
Sud», «Géorgiens, arrêtez vos fascistes». À l’action
prirent part plus de mille personnes.
Le meeting commença par une minute de
silence en mémoire des habitants paisibles qui
périrent dans les bombardements de Tskhinval.
19
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
Le Ministère des Affaires étrangères de la
Russie demande une retenue maximum des parties.
Ils doivent, dans un esprit de bonne volonté, pointer leurs efforts vers le règlement de la crise et la
prévention de récidives. La Russie prendra toutes
les mesures nécessaire qui aiderons une prise de
décisions mutuelle sur l’acception d’une paix. Les
scénarios de force démoliront définitivement les
espoirs sur le règlement du conflit géorgien-ossète.
spéciales géorgiennes tenta d’occuper les positions
stratégiques du village de Nul. Les militaires
géorgiens occupèrent ces positions et tentèrent
d’aller plus loin, cependant au courant des combats d’une heure et demi ils furent évincés par les
formations ossètes.
Les positions, où il y eut des combats
acharnés, ont une signification stratégique
extrêmement importante pour la partie ossète. De
ces positions, il est possible de contrôler deux
chemins, l’un se dirigeant vers le village
d’Hetagurovo et l’autre, beaucoup plus important,
vers Zarsky qui est l’artère principale de l’Ossétie
du Sud. C’est le seul chemin, qui relie la capitale
de la République vers la Russie, en passant par
l’Ossétie du Nord.
17:24. L’Abkhazie, en rapport avec l’aggravation de la situation dans la république nonreconnue d’Ossétie du Sud, arrêta sa participation
au processus de négociation et refusa de participer
à la rencontre du Groupe d’amis du secrétaire
général de l’ONU le 15 août.
4 août. La population de l’Ossétie du Sud continue à quitter la zone de conflit géorgien-d’Ossétie
du Sud. Quand le correspondant de la RADIO
OSSÈTE transmit le nombre d’évacué des deux
derniers jours, il atteignit presque 3 mille personnes.
L’évacuation des villages ossètes commencèrent le 2 août après le bombardement nocturne de la république qui eut comme résultat six
morts et douze blessés.
19:20. Tskhinval est désert. Tous les magasins
sont fermés. La ville s’arrêta dans l’attente de
bombardements en provenance de la Géorgie.
7 août. 00:55. Exactement quelques minutes
plus tôt, commencèrent le bombardement de la
capitale de l’Ossétie du Sud à partir d’armes de
120 mm. Hélas, notre mauvais présage fut fondé.
Quelques heures auparavant, Tskhinval perdit
toutes communications téléphoniques et Internet.
Des événements semblables furent plusieurs fois
précurseur au bombardement de la capitale.
Les explosions d’obus, d’artillerie et de
lances-mines grondent dans toute la ville. Les
armes automatiques et les mitraillettes se font
entendre. Les citadins descendirent dans les soussols et les refuges. Les défenseurs de la ville, les
femmes, les vieillards et les enfants devront à nouveau passer une nuit sans sommeil.
Les médecins, les ambulances, les hôpitaux et
les polycliniques, sans faire attention à leurs
horaires se préparèrent.
Des informations alertantes entrèrent de villages des régions de Tskhinval et Znaursky. De
l’armement lourd bombardèrent les villages
d’Hetagurovo et de Dmenis.
5 août. Le côté géorgien bombarde les postes
des structures du maintien de l’ordre de la
République d’Ossétie du Sud.
6 août. Selon des sources non-officielles, les
forces armées d’Ossétie du Sud entrèrent en contact armée avec les troupes géorgiennes à proximité du village de Nul dans la région de Znaursky.
Les militaires ossètes exécutèrent l’ordre du commandant en chef, pour réprimer les points de tir de
l’adversaire qui bombardaient les villages ossètes
de Mugut et Didmuha.
En ce moment, il y a des combats acharnés
dans les alentours des villages.
«En ce moment dans le village de Nul, les subdivisions de l’Ossétie du Sud tentent d’évincer les
positions des forces spéciales de la Géorgie», –
Irina Gagloeva communiqua au chef du Comité
d’information et de presse de l’Ossétie du Sud.
«On reçut l’information que deux véhicules blindés géorgiens furent sapés», – dit-elle.
«Le côté géorgien, pour ne pas permettre
l’aide en provenance du village sud-ossète de
Tsunara, commença le bombardement de cette
localité», – souligna I.Gagloeva.
01:07. Presque tous les villages ossètes de la
région de Tskhinval sont sous les tirs d’artillerie et
de lances-mines. Les villages de Dmenis, Sarabuk
et Satikar sont bombardés de manière particulièrement intense .
Les positions militaires ossètes autour de
Tskhinval furent bombardés. Les forces armées
ossètes, en l’absence d’ordres, n’ouvrirent pas le
feu en retour.
Selon les renseignements en provenance de
la ville de Gori, à l’écart du village d’Ered
avance une colonne militaire de troupes géorgiennes comprenant des camions, des tanks et de
l’artillerie.
18:15. Les militaires ossètes nettoyèrent les
positions près du village de Nul, peu de temps
avant qu’elles soient occupées par les forces spéciales géorgiennes. À 16:30 la division des forces
20
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
01:25. À l’heure lourde de l’agression géorgienne, le clergé orthodoxe de la République partage
les difficultés et les infortunes du peuple de
l’Ossétie du Sud. Quand la ville fut bombardée par
l’armement lourd, on dit une prière dans la cathédrale de Tskhinval pour le sauvetage du peuple de
l’Ossétie du Sud des balles ennemies et des obus.
Quelques obus explosèrent en proximité de la
cathédrale.
Comme annonça le ministère de la Défense de
l’Ossétie du Sud, vers minuit du côté d’Eredi commença un bombardement de lances-mines sur le village ossète de Dmenis. Dans le village environ vingt
pour-cent des maisons furent détruites, le côté ossètes
tente de réprimer les points de tir de l’adversaire. À
la suite du bombardement un habitant du village
reçut des blessures. Son état est incertain. L’attaque
fut conduite du côté du village d’Eredvi par la
Géorgie à l’aide de lances-mines de calibre lourd.
Le bombardement commença à 0:05 et se prolonge jusqu’à maintenant. L’intensité des feux augmente.
À la suite du bombardement, un habitant du
village de Dmenis fut grièvement blessé par un
fragment qu’il reçut à la tête. On tente de l’aider.
«L’intensité de l’attaque diminue de temps en
temps, mais se prolonge toujours. L’artillerie
géorgienne changea son tir pour les positions de
Pris. On observa l’approche de nouveaux cortèges
géorgiens incluant des véhicules blindés et de l’artilleries », – le chef l’administration de Dmenis
communiqua.
01:39. Il y eu des habitants blessés dans les
villes et les villages ossètes.
Rappelons qu’à la suite des bombardements
des villages ossètes de ce jour-là, trois personnes
furent blessées :
Pukhaeva Marussia Guéorguievna – 88 ans,
blessures superficielles à l’avant-bras gauche, village d’Avnevi;
Lohov Alim Slavovich – 25 ans, blessures
superficielles au poignet droit, village d’Ubiat;
Botsiev El’dar Tajmurazovich – 21 ans, double blessure des membres inférieurs, village de
Hetagurovo.
La guerre en Ossétie du Sud par SMS
Notre correspondante se trouve maintenant dans Tskhinval qui est assiégé et bombardé. Elle alla là-bas en
vacance avec son fils. Comme nous le comprenons, ses vacances ne furent pas de tout repos. Notre correspondance se passe par SMS. Nous pensions que cela serait intéressant à publier. Donc, le bombardement de
la ville par SMS d’une maison dans le quartier de Zhilmassiva (texte original)
20:32 Je m’ennuyais, que me manquait-il? Les
grenouilles sont silencieuses. Pas un bruit.
C’est désagréable ainsi..
20:34 Les voisins décidèrent de fêter l’événement.
(On fit tomber les forces spéciales géorgiennes sur les positions près du village de Nuli.)
Ils apportent la collation et la boisson. Cha
se promèneront dans la cour.
0:24 Voilà les premières explosions
0:27 Ils tirent avec de l’armement lourd. Mais pas
près de nous
0:29 6 coups de feu et tout cessa. Les voisins
descendent à nouveau. Les armes automatiques et les mitraillettes se font entendre.
Mais pas près de nous
0:46 Mitraillettes Plus intense
0:49 On tire de chars blindés.
1:30 Téléphone à l’hôpital à propos des blessés
(la Rédaction)
1:35 Il n’y a pas de blessé dit Pupuch. L’enfer est
arrivé en quelque part. À propos des troupes
géorgiennes, aucune information.
1:39 En jugeant par les coups de feu d’artillerie
lourde, il y a beaucoup de morts.
1:59 Encore une fois, nos contre leurs armements
lourde. Une pluie. Mon fils déplore toujours
2:39
6:00
6:42
7:02
7:06
7:10
7:44
7:48
7:58
21
les femmes qui doivent accoucher. C’est
mieux d’accoucher que de se trouver dans
une telle boucherie. Les tanks bombardent.
Je fais même la différence
Les grenouilles traître ont fuit. Par contre les
grillons chantent à l’unisson avec les canons.
On tire très fort. J’espère que ce sont les
nôtres. Très loin
Le bombardement par les Géorgien recommença. Tirs d’armement lourd.
On bombarde Tskhinval.
On reçoit encore une fois des balles.
Géorgiens tirent sur la ville avec des lancesmines.
on n’a déjà reçu 7 balles.
Des véhicules blindés et des tanks sont
entrés à Gudzhabaur.
Je pense que les bombardement finiront
bientôt. Les gens doivent aller travailler. Les
nôtres et les leurs comprennent ça
Aaaah, les «lâches» furent blessés, en traînant
sur le balcon! C’est Pancho, le géorgien, sur
balcon qui hurle ainsi pour étouffer les coups
de feu. Une bordée d’injure
Ils tirent encore. Encore trop tôt pour aller au
travail.
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
8:20
Denis (le fils de notre corr. Annotation réd.)
commente: Arrêtez le bombardement, les
hommes veulent aller travailler pour
s’éloigner de leurs femmes. C’est arrangé
un blockhaus de coussins.
8:29
8:31
09:07. Le bombardement du territoire de
l’Ossétie du Sud se prolongea toute la nuit. Les villages Dmenis, de Sarabuk et de Ubiat dans la
région de Tskhinval souffrirent beaucoup plus.
Sept habitants furent blessés. Plus de 20% des
maisons du village de Dmenis furent détruites.
Il semble que tout est tranquille. C’est bien.
15 min pour se laver, 25 min sur la route
On cherche les balles dans l’appartement
«La radio ossète»
tout pour que la Géorgie cesse le bombardement de
la ville de Tskhinval à l’aide de lances-mines, de
lance-grenades et d’armement de gros calibre.
Cependant, les tirs ne cessèrent pas. Nous fûmes
obligé de riposter », – Edward Kokojty remarqua.
Le chef de l’État dit que les forces spéciales de
la Géorgie se sauvèrent honteusement de la position de Prissky.
«Je pense que les Géorgiens recommenceront
à cacher les pertes qu’ils subirent aujourd’hui. Il y
a toujours des îlots de résistance, nous prenons
tout les moyens pour les supprimer Je comprends
aujourd’hui que nous devons faire un appel à tous
pour la paix et l’agrément», – nota e Président
ROS.
Le président dit: «Soutenant les efforts du coprésident de la partie russe du SKK, l’ambassadeur du Ministère des Affaires étrangères de FR,
Yury Popov se trouvant à Tbilissi, ne peut malheureusement pas venir à Tskhinval en raison des
bombardements du côté géorgien sur la périphéries
du sud qui sont trop dangereux pour lui.»
«Nous attendons, nous sommes pratiquement
prêts à procéder aux négociations avec un comité
de communauté internationale reconnu, c’est-àdire les quatre parties du SKK. Maintenant le mot
est à la Géorgie, nous sommes prêts aux négociations. Nous sommes aussi prêts à nettoyer tout
notre territoire de ces bandes, qui ennuient les
ossètes ainsi que la population géorgienne. «Je
veux aussi dire» – remarqua le Président,»que la
population locale, particulièrement les villages de
Nul et Avnevi sont entrés hier pratiquement en
corps à corps avec les subdivisions géorgiennes qui
occupèrent ces territoires. C’est aussi le signe que
la population locale géorgienne ne peut pas enrayer l’entrée des subdivisions géorgiennes, qui se
trouvent ici. C’est-à-dire, s’ils se comportent ainsi
avec les Géorgiens ethniques, comment se comporteront-ils avec les Ossètes ethniques ?»
«De notre côté, pour le moment six personnes
furent blessé parmi la population civile. Parmi les
militaires de l’Ossétie du Sud, il n’y a aucun
blessé. Je déclare encore une fois que nous sommes
prêts à négocier avec n’importe quels représentants du côté géorgien, mais seulement dans le format CKK. Aussi difficile qu’il soit, nous pouvons
arrêter les tirs de riposte. De telles tentatives
furent prises trois fois en une nuit. Sur la demande
du général Kulahmetova, nous cessâmes les feux
10:50. «Se servant du fait que devait commencer les négociations, la Géorgie tenta d’occuper des positions vitales. De telles ruses, la Géorgie
utilisa bien des fois. Le côté géorgien prit la position de Sarabuksk ce jour-là, quand une délégation représentative de Pridnestrov arrivait dans la
ROS. Sachant que nous ne répondrions pas et que
nous ne céderions pas aux provocations, ils s’emparèrent tranquillement de la position de
Sarabuksky. La même chose se passa lors de l’arrivée du Président d’Abkhazie Sergey Bagapsh
l’année précédente. Ils bombardèrent des positions
importantes pour la Géorgie du point de vue
stratégique. Il y eut une annexion silencieuse du
territoire de l’Ossétie du Sud. Nous cesserons ces
tentatives. Non seulement les arrêterons-nous,
nous commencerons à les nettoyer si le côté
géorgien ne retire pas toutes ses formations
armées,», – déclara le Président de ROS Edward
Kokojty au briefing avec les journalistes.
En commentant sur les événements qui se
passèrent dans la nuit du 6 au 7 août, le Président
dit: «Dès le début de la nuit, le côté géorgien fit une
tentative d’annexion du territoire ossète. Il commença à bombarder à l’aide de 150 millimètres les
villages ossètes de Pris, de Dmenis et de Sarabuk.
À Dmenis les destructions furent très sérieuses et il
y eut des blessés parmi la population civile », –
Edward Kokojty remarqua.
Selon lui, «à la suite de l’intervention des
pacificateurs russes, l’Ossétie du Sud répondit aux
attaques géorgiennes qu’après 40 minutes».
«Nous étions obligés de répondre, parce que
nous reçumes l’information que les forces spéciales
géorgiennes tentaient de prendre la position de
Prissky. Après la réponse des forces armées de
l’Ossétie du Sud, la première tentative de conquête
dans la position de Prissky fut entièrement ratée »,
– le Président déclara.
«Après l’intervention des pacificateurs russes
l’Ossétie du Sud cessa le tir. Le côté géorgien continu toujours de bombarder. Les tirs cessèrent
pendant 40 minutes. Les pacificateurs russes firent
22
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
trois fois», – Edward Kokojty déclara.
«Si le côté géorgien n’écoute pas les exigences
des pacificateurs russes, nous commencerons à
nettoyer leurs positions. Les subdivisions attendent l’ordre du commandant en chef. «En provenance de Gori» – Edward Kokojty souligna, -»les
alentours du village de Disevi furent bombardé par
environ 26 obusiers de 150 millimètres. Quelquesuns d’entre eux bombardèrent les positions à Pris.
Notre reconnaissance remarqua aussi environ 20
tanks et une grande quantité canons automatisés
dont la Géorgie possède plusieurs sortes.
La guerre en Ossétie du Sud par SMS
12:41 Il n’y a pas d’internet pour l’instant. Je me
rends en ville. Du coup, pour une manucure.
Il faut vivre, et si ça doit arriver, mourir en
beauté.
12:46 Je peux t’écrire sur le sujet. Les gens jouent
au domino. Les enfants restés dans la ville,
cherchent des balles et des éclats.
12:48 Les voisines parlent des différents calibres de
balles qu’elles ont trouvés le matin dans
leurs appartements
13:02 Micha qui a trois ans crie: maman, le FBI
arrive bientôt. Il parle de blindés.
13:05 Il fait chaud. Les enfants veulent aller au lac,
mais les parents ont peur des «snipers».
13:07 Et malgré tout on fait de la confiture... La voisine Zina en fait à partir de roses. S’ils ne me
l’enlèvent pas à l’aéroport, je t’en ramènerai. J’attends
13:15 Je sens la nervosité. Les jeunes filles examinent la situation. Elles prirent ensemble une
décision: «Il faut que ces interminables vaset-vient aux sous-sols se terminent»
13:20 Dans les sous-sols il y a des lits, de l’eau, du
pain, des radios, et des lampes de poches.
Évidemment. Les premières choses cachées
par les femmes furent le cristal et la porcelaine. On s’en fou.
13:22 Si les Géorgiens avait regardés dans les
yeux des enfants de notre cours, ils seraient
figés. Tout nos enfants sont de petites fleurs.
13:50 Dans la ville, il reste des travailleurs
géorgiens. On leur donne de la nourriture et
13:55
13:57
Il faut
14:08
15:37
15:45
15:47
13:49. L’évêque Alansky Géorguy s’adressa
au peuple de l’Ossétie du Sud
Dans la nuit du bombardement de la capitale
de l’Ossétie du Sud, on fit une prière dans la cathédrale de Tskhinval pour la protection de la villes et
des villages de la République. Quelques obus
explosèrent en proximité de la cathédrale.
Aujourd’hui, l’Évêque Alansky s’adressa à
ses ouailles :
«Mes chers compatriotes!
Le 5 août nous avons inhumé la dernière victime du bombardement nocturne de notre ville qui
se passa du 1 au 2 août.
Nous avons aujourd’hui goûté une fois de
de l’eau ossète. Ils ont peur de sortir dans la
rue. Peur de la vengeance, de se faire tirer.
Les Ossètes ne peuvent même pas les conduire vers le territoire géorgien, car ils craignent de se trouver sous les bombardements
géorgiens. Voilà une situation d’otage
involontaire.
Maman donna les vieux habits de papa à
un des travailleur. Maintenant il appelle
maman- grand-père.
Il faut d’urgence contacter le pouvoir. Qu’il
sorte d’ici ces pauvres diables.
qu’ils se mettent d’accord avec le côté
géorgien, pour qu’ils n’ouvrent pas le feu.
(La rédaction)
Ils ne veulent pas partir!!! Ils se font payer ici
pour leur travail! Ils espèrent que tout se
réglera.
Je suis pour l’instant en ville. Le magasin de
livre est fermé. Dans la rue il y a plus de correspondants que d’habitants. Il y eut deux
grosses explosions. Très loin, ça veut dire, on
tue les fascistes. Dans le salon de beauté il y
avait beaucoup de femmes. Le jour dans les
salons. La nuit dans les sous-sols.
Des coups de feu au loin d’armement lourd.
00 Ils tirent encore. Les cocottes des sapins
sont d’un vert pâle. Comme de grosses
baies pas mûres. Il n’y a pas de sensations
de danger. Tranquille... si ce n’étais des
explosions.
«La radio ossète»
plus aux «soins» du côté géorgien, qui humilia et
offensa notre peuple avec mensonge et calomnie,
qui firent des attentats constants et des bombardements sur la population civile. Tel est «l’amour et
le soin» de la Géorgie envers notre peuple ces 18
dernières années.
Aujourd’hui nous supportons de nouvelles
pertes, du chagrin et de la privation. Et aujourd’hui, plus que jamais, patience, union, courage,
spiritualité et vigilance sont nécessaire pour faire
face à l’agression recommencée.
Nous qui restons dans nos maisons, devons
créer un arrière solide pour ceux qui protège nos
vies, ceux qui protègent nos maisons, nos enfants,
23
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
nos femmes et nos parents comme nous
enseignâmes les Saints. Qui peut prier, doit prier,
qui peut travailler, doit travailler, mais qui donnera de l’attention et les soins à nos défenseurs et
soutiendra nos concitoyens faibles.
Prions Dieu et Saint-Grégory pour la protection et l’aide à nos armées.
Nous appelons la Vierge Marie pour la protection de notre ville et des villages de notre patrie
martyre de l’Alania Du sud.
Dieu, oui, vous accorde la force et le courage,
chers frères et soeurs!
Que Dieu protège l’Alanie!
Dieu tout-puissant, bénis nos armées!
firent entendre. La population descend aux soussols et dans les refuges.
Nous rappelons que le chef de la Géorgie communiqua, prenant une décision douloureuse sur
lui-même en tant que commandant en chef, qu’il
donna l’ordre de cessez-le-feu sur les positions
ossètes à toutes les subdivisions du ministère de la
Défense et à la police . Probablement Mikhaïl
Saakachivili eut à donner l’ordre d’ouvrir le feu
sur Tskhinval pour retirer sa douleur.
Le bombardement fut conduit de la ville de
Gori, où aujourd’hui furent déployés 27 lancesroquettes multiples «Grad».
Comme des témoins communiquèrent, de
telles explosions n’eurent pas lieu de tout l’histoire
des bombardements. Le côté géorgien appliqua,
selon Tskhinval, le système de tir «Grad». Dans la
ville, en quelques minutes de bombardements, il y
eut des destructions multiples. L’attaque fut conduite de la localité de Nikoz.
C’est une guerre à grande échelle.
Les militaires ossètes n’ouvrirent pas le feu en
retour. L’intensité du bombardement s’accroît. La
capitale de l’Ossétie du Sud tomba dans l’obscurité, l’approvisionnement électrique de la ville fut
arrêté.
Dans exactement quelques heures, aura lieu
l’ouverture des jeux olympiques d’été à Pékin.
D’après les lois communes, l’armistice olympique
devrait déjà agir. Malheureusement, le pouvoir
géorgien possède ses principes.
Le commandant des forces pacificatrices, le
général Kulahmetov, fit une annonce quelques
minutes plus tôt. Il remarqua que le côté géorgien
le contacta pour déclarer le commencement de la
guerre.
19:59
Mikhaïl Saakachivili passa à la télévision
géorgienne. Saakachivili avoua son amour infini
pour le peuple ossète.
Le président de la Géorgie déclara que cette
guerre, qui apporte tant de souffrance au côté
géorgien, n’était nécessaire à personne. Il remarqua aussi qu’il fallait cesser cette guerre immédiatement.
22:27. Géorgie et l’Ossétie du Sud s’entendirent sur des négociations. Vendredi aura lieu
la rencontre spéciale du représentant du président
de la Géorgie Timour Jakobashvili et le vice-premier du ministre des affaires spéciales de l’Ossétie
du Sud Boris Chochieva.
23:42. L’ordre du président géorgien de
cessez-le-feu n’eut lieu que quelques heures plus
tard. Il y a un autre assaut dans la capitale de
l’Ossétie du Sud. Dans la ville, des explosions se
8 août. 00:15. Les citoyens de la Fédération de Russie se trouvant dans les sous-sols et les refuges de
Tskhinval appellent au secours
Il y a exactement quelques minutes, nous reçûmes un message envoyé par un téléphone portable d’un
abri antiaérien au centre Tskhinval :
«Les citoyens de la Fédération de Russie se trouvant dans les sous-sols et les refuges de Tskhinval
demande l’aide du gouvernement Russe. Nous, un petit groupe de femmes et d’enfants demandons l’aide
de monsieur le Président Medvedev. Nous avons tous dans nos poches et nos sacs, notre passeport de la
Fédération de Russie. Nous nous trouvons sur nos terres, nous sommes tous nées et nous avons tous grandi ici. Nous sommes supprimés par les agresseurs géorgiens. Nous, se trouvant dans le sous-sol d’une maison sous bombardement, ne sentons pas en ce moment que nous sommes citoyens d’un grand pays. Nous
entendîmes que la Russie possède une grande aviation, d’excellents avions. Aidez-nous, si vous pouvez
arriver à temps «.
00:34. La Géorgie déclara officiellement la guerre à l’Ossétie du Sud. Cela fut déclaré à l’instant par le
secrétaire du Conseil de sécurité de l’Ossétie du Sud Anatoly Barankevich. Le côté géorgien transmit la déclaration de guerre par le commandant des forces pacificatrices, le général Kulahmetova.
C’est pourquoi, la partie ossète est prête à défendre jusqu’à la fin son droit souverain à l’indépendance
et à la liberté. Nous faisons face aujourd’hui à un adversaire qui nous dépassant de beaucoup en quantité.
Cependant, le principal c’est la force d’esprit.
24
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
Vive l’Ossétie du Sud Indépendante! Oui, les forces armées de notre République se portent bien! La victoire sera la nôtre!
Que Dieu et Saint-Gégory protège notre peuple et notre petit pays!
«La radio ossète»
01:23. Les forces pacificatrices reçurent l’ordre d’engager le combat. Les forces pacificatrices
reçurent l’ordre d’aller à la rencontre des formations géorgiennes. Les troupes géorgiennes
attaquent les positions de Prissky, les quartiers de
TSARZ et Shanghai.
02:26. Comme communiqua une journaliste
d’un journal russe se trouvant sur place, à
Tskhinval se retrouva sous les feux des forces
géorgiennes un groupe de journalistes russes qui
était à l’état-major des pacificateurs. Comme elle
dit, le bombardement se passe à proximité de l’état-major des pacificateurs, qui n’a pas de locaux
où les gens pourraient se sentir en sécurité.
Comme communiqua le ministre des affaires
intérieures de l’Ossétie du Sud Mikhaïl Mindzaev,
il n’y a pas encore de données sur la quantité de
blessés à la suite du bombardement nocturne à
Tskhinval. «Nous n’avons pas de données sur les
blessés. La situation est très sérieuse. Le côté
géorgien frappe la ville avec des lances-roquettes
«Grad» en pointage direct. Nous ne savons pas si
nous survivrons», -dit-il.
On voit dans la partie centrale de Tskhinval,
les lueurs des incendies causé par le bombardement continu. On suppose de massives destructions, transmet l’agence «Interfax». Il y a dans la
ville des destructions considérables. Les forces
armées de la République donnent de la résistance
acharnée aux agresseurs.
01:28. Les forces armées de l’Ossétie du Sud
entrèrent en contact direct avec les militaires
géorgiens à leur approche de Tskhinval. «Il y a des
combats acharnés, l’ennemi ressent des pertes considérables», – déclara le président de l’Ossétie du
Sud Edward Kokojty. «Nos troupes sont confiantes» souligna-t-il.
Edward Kokojty appela le début de l’assaut
sur Tskhinval: «le pas perfide et lâche de
Saakashvili». «On planifiait une rencontre pour le
lendemain et la Géorgie déclara un cessez-le-feu.
Cela s’avéra un pas perfide et lâche de
Saakashvili», – annonça d’Edurda Kokojty cité
par l’agence «Interfax». «Nous nous défendrons et
passerons à l’offensive par tout les côtés», –
remarqua le président de la république.
01:43. La Géorgie viola l’armistice
olympique. Le jour du début des jeux Olympiques,
malgré qu’il fut toujours convenu de cesser les hostilités, la Géorgie attaqua l’Ossétie du Sud.
Les troupes géorgiennes attaquent Tskhinval
de tous les côtés. Il y a une recrudescence du bombardement de la ville fait à partir d’armes de gros
calibre. Il y eu dans la ville trois salves effectuer
par des lances-roquettes multiple «Grad».
02:35. Les médias géorgiens déclarent la prise
des villages de Mugut, Didmuha et Dmenis. On
reçut l’information du recule des troupes géorgiennes de certaines positions occupées plus tôt.
Nos sources confirment la prise par les
Géorgiens du village de Mugut. La prise du village
de Dmenis n’est toujours pas confirmé. Dmenis est
bombardé par des lances-roquettes «Grad». Le village est entièrement détruit. Notre source à
Tskhinval nous communique que de l’aide
approche vers la ville. Du village de Nikoz.
Un cortège de technique militaire de l’adversaire s’approche de la ville en provenance de Nikoz
et TEK.
02:09. Les militaires d’Ossétie du Sud donnent de la résistance acharnée aux troupes géorgiennes à leur approche de la ville. À la suite du
bombardement dans la partie du sud de Tskhinval,
il y a de sérieuses destructions et plusieurs maisons
brûlent, y compris le bâtiment «Monde d’enfant».
Le nombre de victimes parmi la population civile
ne peut être fourni par les structures de force de
l’Ossétie du Sud en raison du manque de lien avec
les hôpitaux.
02:56. L’Ossétie du Sud s’adresse à la communauté international demandant «de prendre des
actions urgentes pour la protection de la population civile de l’agression géorgienne». L’appel suivant fut transmit par le Comité National d’information et de presse de l’Ossétie du Sud. «Le peuple de
l’Ossétie du Sud s’adresse au gouvernement de la
Fédération de Russie pour qu’il prenne des actions
immédiates pour la protection de nos citoyens,
puisque la Géorgie se dirige vers l’extermination
totale du peuple ossète», – remarqua-t-on dans le
département.
02:20. Les actions de la Géorgie en Ossétie du
Sud témoignent que la Géorgie ne peut plus avoir
crédit de confiance. C’est avec une telle annonce
que se produisit le Ministère des Affaires
étrangères de la Russie, transmit par la chaîne de
télévision «Vesti».
25
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
«La Géorgie déclara officiellement la guerre à
l’Ossétie du Sud. Avec cette nouvelle attaque sur la
ville dormante, la Géorgie viola non seulement
l’accord conclu sur la cessation du feu avant la
tenue des négociations, mais viola aussi le principe
de l’armistice Olympique en ayant appliqué contre
la population civile des armes de destructions massives le jour de l’ouverture des Jeux Olympiques »,
– dit-on
Le bombardement des localités ossètes est
conduit depuis le côté frontalier de l’Ossétie du
Sud avec le territoire géorgien.
03:10. Les militaires ossètes se préparent à
entrer en contact direct avec les troupes géorgiennes.
04:39. Le président de l’Ossétie du Sud
Edward Kokojty communiqua : «À environ 03:30
commencèrent l’attaque des blindés sur la
périphérie sud de Tskhinval. Il y a des combats
acharnés».
02:59. «Au cours des bombardements à
Tskhinval, il y eut des morts et des blessés», dit
dans une annonce le Comité National d’information et de presse de l’Ossétie du Sud. Comme il fut
indiqué dans l’annonce, on conduit un bombardement massif d’artillerie sur la population civile, les
vieillards et les enfants, avec des lances-roquettes
multiples «Grad» ainsi que des lances-mines de
gros calibre. En approchant Tskhinval on voit les
combats, la plupart des obus explosent dans le centre de la ville. Il y a des morts et des blessés qui ne
peuvent être transporté à l’hôpital. Des dizaines de
maisons dans la capitale de l’Ossétie du Sud brûlent.
05:46. On sait pour l’instant que 15 habitants
furent tués. Ce chiffre fut donné par les structures
de maintien de l’ordre de l’Ossétie du Sud.
La partie supérieure du bâtiment du Parlement
brûle. D’après les données du Comité National d’information et de presse, le massif bombardement
empêche les blessés d’être livrés à l’hôpital.
L’hôpital républicain de Tshinval fut bombardé par l’artillerie. Tout le personnel de
médecine, les malades et les blessés se déplacent
aux sous-sols de l’hôpital.
05:56. Une correspondance très indicative avec un des défenseurs de la ville. Le lien fut rompu entre 4 et
5 heures du matin. Le vide complet d’information. Il n’y a pas de contact avec les correspondants de «Radio
Ossète». Incluant Zara Valieva qui se cachait avec son enfant dans son sous-sol attendant la fin des bombardements. Où est l’aide, me demanda mon interlocuteur par icq. J’avais l’impression qu’il me regardait dans
les yeux en se noyant et que moi je restais là, près de lui sans lui donner la main. Où est l’aide? Une question
très difficile. Probablement depuis ce jour, la principale dans ma vie.
Q_Duhov (2:31):
non
encore par grad dans la ville
Oleg, c’est toi?
Repukhov Oleg (2:31):
Q_Duhov (02:35:00):
oui
Les Géorgiens reculent?
Q_Duhov (2:31):
Repukhov Oleg (02:35:00):
Comment est là-bas la situation?
de quelques positions
Repukhov Oleg (2:31):
Q_Duhov (02:37:00):
d’un portable
complet p....
Les Géorgiens déclarent la prise de Dmenis.
As-tu entendu quelque chose à propos de ça?
Mugut et Dudmukha sont pris?
Repukhov Oleg (02:32:00):
La ville brûle
Repukhov Oleg (02:38:00):
Q_Duhov (02:32:00):
non. grad sont déjà passés par là.
tu parle de Dmenis
Mugut fut pris c’est certain
Les médias géorgiens disent qu’ils sont entrés
dans la ville, c’est vrai?
Repukhov Oleg (02:32:00):
Repukhov Oleg (02:39:00):
je pense que c’est de l’aide...
pas vrai.
Ils l’on peut-être prise
Ils disent que de l’aide s’en vient...
Repukhov Oleg (02:40:00):
et des voisins aussi
un cortège de Nikoz s’en vient
Repukhov Oleg (02:33:00):
Ils reculent!!
Repukhov Oleg (02:41:00):
Q_Duhov (02:34:00):
tu es toujours là? le lien est mauvais
les nôtres?
Repukhov Oleg (02:42:00):
Repukhov Oleg (02:34:00):
ils s’approchent de la ville du côté de Nikoz et
de T?K
allo
il nous bombardent de Gori avec des obusiers
ils tirèrent de grad dans les villages
26
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
Q_Duhov (02:42:00):
Q_Duhov (03:47:00):
oui
j’écris
géorgienne?
Repukhov Oleg (03:48:00):
oui
Repukhov Oleg (02:43:00):
où est l’aide maudite?
Repukhov Oleg (03:50:00):
où est notre aide?
Repukhov Oleg (02:44:00):
comme ça ils pourraient bien prendre la ville
Repukhov Oleg (03:54:00):
je veux dire à quelle distance
Q_Duhov (02:45:00):
tiens bon Il me semble qu’il y a des avions
Q_Duhov (03:54:00):
Il faut tenir le coup quelques heures
Repukhov Oleg (02:45:00):
oui ils se sont déchargés et sont partis
Repukhov Oleg (03:54:00):
Pu.... trop long
Q_Duhov (02:50:00):
Tiens moi au courant. Tu es ma seule source
d’information. Aucun site ne fonctionne,
seulement celui-ci
Repukhov Oleg (03:55:00):
rien pour tirer
Q_Duhov (03:55:00):
1000 personnes (volontaires) s’en viennent
d’Abkhazie ils vont être là demain.
Autant de RON.
Je pourrai seulement partir demain. J’ai des
larmes d’impuissance, pu...
Repukhov Oleg (02:51:00):
comment vont les choses
On tire toujours sur la ville
Repukhov Oleg (02:52:00):
Il semble que les combats rapprochés ne pourront d’être éviter. information
Repukhov Oleg (03:56:00):
ON A VITE BESOIN DE SUPPORT!
Repukhov Oleg (03:10:00):
Ils s’approchent du poste de la milice. encore 3
minutes. Mauvais signe.
Repukhov Oleg (03:58:00):
on ne tiendra pas 2 heures
Repukhov Oleg (03:21:00):
Repukhov Oleg (04:01:00):
Tout les nôtres demandent du support ici et là.
Pas assez de munitions
ils sont trop
Repukhov Oleg (04:06:00):
il faut que les russes fassent vite de quoi!!!
la ville, l’enfer
Repukhov Oleg (03:26:00):
l’aide n’arrive pas à temps.
Q_Duhov (03:26:00):
Repukhov Oleg (04:07:00):
y a t-il eu encore des avions?
grad
tout brûle
On a vite besoin d’aide!
Repukhov Oleg (03:26:00):
non
Repukhov Oleg (03:27:00):
Repukhov Oleg (04:08:00):
walki-talki s’embrouille
On tira sur une ambulance, je pense
Repukhov Oleg (03:28:00):
Repukhov Oleg (04:10:00):
je ne sais pas ce que font les pacificateurs
encore dans la ville
encore 10 minute et on est fini
Repukhov Oleg (04:11:00):
il faut détruire Gori et Nikoz
Repukhov Oleg (03:29:00):
tank à Mugut
Où est l’aide?
Repukhov Oleg (04:15:00):
tout brûle dans la ville
Repukhov Oleg (03:30:00):
Repukhov Oleg (04:16:00):
tanks passèrent à travers Mugut
les maisons sont détruites
Repukhov Oleg (03:31:00):
Repukhov Oleg (04:21:00):
ils ne tirent pas, ne font que aller
mais quand arrivera l’aide? la ville est entourée
Repukhov Oleg (03:33:00):
Repukhov Oleg (04:22:00):
que tout finisse au plus vite. à nouveau sur la
ville. les nerfs se donnent.
aaaaaaa
Q_Duhov (04:23:00):
vous êtes comment?
Repukhov Oleg (03:36:00):
plus concrètement, tirent d’obusiers
Repukhov Oleg (04:32:00):
OÙ EST L’AIDE!!!!!!!
Repukhov Oleg (03:41:00):
l’aide est déjà nécessaire
ils tirent encore sur Tsunar
Repukhov Oleg (04:33:00):
des explosions du côté de Zarsky
Repukhov Oleg (03:42:00):
Repukhov Oleg (04:37:00):
besoin au plus vite d’avions et d’hélicoptères...
les tank sont passé par Tsunar
Repukhov Oleg (03:47:00):
Repukhov Oleg (04:38:00):
encore un cortège d’un kilomètre de long
où est cette pu.... d’aide!!!!
27
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
Repukhov Oleg (04:39:00):
la ville sera déjà entre leur main
réponse
Repukhov Oleg (04:41:00):
Q_Duhov (04:39:00):
peut-être 20-30 min
encore dans la ville
Oleg, il faut tenir jusqu’au matin
Repukhov Oleg (04:40:00):
ils sont presque dans la ville.
Ne sortez pas jusqu’au matin
Rupture du lien
«La radio ossète»
10:06. Le Conseil de Sécurité de l’ONU ne
prit aucunes décisions sur la situation en Ossétie
du Sud suivant la séance extraordinaire initiée par
la Russie. La séance à New York s’acheva à 02.00
(10.00 moscou).
On attend toujours. Qui est intéressé par une
ville à demi détruite, quand à Pékin commence les
compétitions athlétiques? La principale question,
comment la Russie dans la situation donnée se
comportera-t-elle?
10:23. Voilà, il fait déjà jour. Ce matin que je promettais à Oleg. Intéressant, a-t-il tenu le coup? Si oui, que
vais-je lui dire si le destin me fait le cadeau de pouvoir le regarder dans les yeux. Où est l’aide? La question
principale...
Il y a de la lumière dans la fenêtre. Zara (notre correspondante) donna des nouvelles. «Tout ira bien» écrivit-elle «Quoi qu’on disent, les Géorgiens sont quand même finis!» Zara se distingua toujours par son optimisme
inépuisable.
Où est l’aide?
«La radio ossète»
10:28. Que dois-je lui répondre? Elle m’écrivit quelques minutes tôt. Je ne sais pas quoi lui répondre...
Medvedev est au courant, c’est ça qui est écrit sur internet... Poutine aussi...
Il faut attendre encore un peu. Comme je lui écrivit à l’instant... Les yeux en larmes.
Skifianka (08:07:00):
de pas avoir d’informations
toute la nuit sans électricité
Oleg!!!
Tsy mi nyn kanynts?? icty ma nyn radzur
(Que font-ils avec nous?
Raconte quelque chose.)
Q_Duhov (10:09:00):
Poutine avec Medvedev se sont déjà exprimés. La
décision est prise. Les troupes sont dans la région
de Dzhava. (dans le mensonge la libération)
Skifianka (10:05:00):
Oleg!!!
Q_Duhov (10:11:00):
Skifianka (10:06:00):
Tiens moi au courant. Écris svp vraiment aucune
information. Écris à propos de tout. Où es-tu en
ce moment?
Raconte quelque chose
Q_Duhov (10:07:00):
D’où écris-tu?
Skifianka (10:26:00):
Skifianka (10:08:00):
Oleg
de Tskhinval
dans le «book» il y a un peu de batterie
Q_Duhov (10:26:00):
oui
Q_Duhov (10:08:00):
Skifianka (10:26:00):
Comment êtes-vous là-bas?
qu’est-ce qu’il y a là-bas??
Skifianka (10:08:00):
on tient le coup
Rupture du lien
Skifianka (10:09:00):
«La radio ossète»
11:03. Il y a auprès des forces russes pacifi-
Mais déjà exténués
11:08. Les forces armées ossètes repoussèrent
l’ennemi à certains endroits. Un des défenseurs de
la ville annonça cette nouvelle par téléphone.
catrices 3 blessés et 1 tué (un commandant de la
section de reconnaissance MS). La Géorgie supprime les militaires russes.
28
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
11:10. Notre rédaction reçoit des mots du soutien de tous les coins de la Russie. Les Russes ne sont pas restés
indifférents au malheur du petit peuple ossète. Il y a un meeting de plusieurs milliers de personnes à Hasavjurt pour
appuyer l’Ossétie du Sud. On recrute des engagés volontaires. Des volontaires arrivent aussi des autres régions
de la Russie. L’espoir ossète repose sur la Russie, cette espoir se justifient seulement par les Russes ordinaires. Les
actions du pouvoir semblent lentes et irrésolues. Le pouvoir russe donne moins d’espoir. Bien que...
Bientôt aura lieu une séance du Conseil de sécurité de la Russie qui examinera la situation en Ossétie du
Sud, communiqua une source au Ministère des Affaires étrangères de la Russie.
«Le conseil de sécurité examinera les propositions sur le règlement de la situation dans la région dans les
prochains temps», – dit la source.
Très long, trop long... Les gens dans la ville assiégée continuent à périr...
«La radio ossète»
11:49. L’État-major des pacificateurs et la
caserne du bataillon russe pacificateur sont
attaqués par l’aviation. Il y a des pertes dans l’armée russe.
dans les sous-sols et les refuges. Il ne semble pas
possible de compter le nombre exact de victimes
parmi la population civile.
16:45. Un ultimatum fut donné aux troupes
géorgiennes qui sont toujours dans certains
quartiers de Tskhinval. Ils ont jusqu’à 6 heures du
soir pour quitter la ville. Ils seront supprimés dans
le cas contraire. Plus tôt dans la journée, l’armée
populaires ossètes détruisit 4 tanks géorgiens dont
les débris noircissent dans les rues.
14:49. Plus d’une centaine d’unités blindés
russe passèrent par le tunnel Roksky: des tanks,
des canons automatiques, des BTR. La Russie
arrive en aide aux citoyens de l’Ossétie du Sud et à
ses pacificateurs.
16:05. Le ministère de la Défense de la Russie
confirma que l’on dirige des renforts supplémentaires pour aider les pacificateurs dans la zone de
conflit géorgien-ossète.
16:49. «La colombe de paix» Mikhaïl
Saakachivili, accusa tout à l’heure la Russie d’agression en direct sur CNN. Les mains tremblantes
de la journaliste de la télévision américaine colora
cette interview. Devant la caméra, elle lisait avec
panique son texte qui parlait de la perfide Russie
attaquant la pauvre petite Géorgie.
Mais de cette «pauvre» Géorgie qui quelques
heures auparavant anéantit littéralement une ville
entière et des dizaines de villages ossètes, la journaliste de la télévision américaine n’en dit pas un
mot.
16:33. Les troupes géorgiennes reculant de
certaines régions emportent des biens des maisons
détruites. Les véhicules des troupes géorgiennes
sont bourrés de biens des habitants des localités
ossètes.
16:36. La ville est bombardée par des hélicoptères géorgiens. Les habitants sont toujours
16:57. Une heure et demi plus tôt, notre correspondante qui se cachait avec des voisins et des enfants
dans le sous-sol d’une des maisons à plusieurs étages de Tskhinval, nous envoya quelques SMS. Cela nous
réjouit beaucoup, car nous n’avions pas eu aucunes nouvelles d’elle depuis quelques heures. L’orthographe fut
gardée.
15:17 Je riais à l’instant de Sanakoev Dima (un
collaborateur Pro-géorgie, traître national.
Rem. rédaction)
15:19 Dima (Sanakoev réd.) lança un appel, –
Ossètes, allez à Gori par le couloir de paix.
Nous vous attendons entre 3 et 6 heures.
15:30 Il n’y a pas d’électricité. Nous ménageons
nos batteries. Ses Géorgiens, des monstres!
16:09 Horrible! Les maisons sont détruites de fond
en comble. Un obus cousit 2 bâtiments.
16:15 Notre maison tint ferme. Le projet de papa.
Mais autour, l’enfer. Le peuple craint, mais
ne veut pas partir. Il faudrait quand même
sortir les enfants d’ici.
16:17 Attendez encore une demi-heure. Les Russes
sont en chemin. (La rédaction)
16:20 Nous avons un bon président. Très bon
(E. Kokojty. rem. rédaction)
«La radio ossète»
29
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
17:10. L’aviation russe pilonna l’aérodrome
militaire géorgien à Vaziani et le mit hors de service. Sur le terrain d’atterrissage de l’aérodrome, il
y a un entonnoir profond. La défense antiaérienne
des troupes géorgiennes se tait.
Au dire de Konashenkova, les militaires
géorgiens achevèrent les pacificateurs blessés russes et les habitants des postes saisis.
D’après lui, il y a des combats acharnés dans
les quartiers de Tskhinval. Les tanks géorgiens
fusillent en pointage direct les postes des pacificateurs russes. L’aviation d’assaut des Forces aériennes géorgiennes larguèrent des bombesroquettes sur les positions occupées par les pacificateurs russes.
17:22. Le président de l’Ossétie du Sud
Edward Kokojty déclara que les subdivisions de la
république contrôlent déjà une grande partie de
Tskhinval.
«Dans la ville, il y a des combats de rue, les
engagés volontaires arrivent, nous contrôlons une
grande partie de la ville», – déclara Kokojty
«Les occupants géorgiens ont des pertes
sévères, les engagés volontaires continuent à arriver et je suis assuré que dans peu de temps nous
reprendrons entièrement le contrôle de
Tskhinval», – dit Kokojty.
18:35. Selon les témoins, la bataille pour la
capitale de la république se rupture. Les troupes
géorgiennes commencent à quitter les positions
occupées.
Les militaires géorgiens occupent quelques
villages ossètes. Les combats de rue à Tskhinval se
continuent depuis plusieurs heures. Les miliciens
populaires ossètes suppriment des tanks géorgiens
avec leurs lance-grenades. Selon les témoins, ils
brûlent partout dans la ville.
L’échelle des destructions à Tskhinval est catastrophique. La population civile se cache dans les
sous-sols et dans les maisons intactes. On détruisit
des rues entières, on supprima l’hôpital républicain qui reçu un tir direct où l’on faisait des opérations et l’université de Tskhinval brûle.
17:57. Dans l’interview de la chaîne de télévision CNN, Saakashvili appela les États-Unis à
entrer en guerre avec l’Ossétie du Sud en prenant
le côté de la Géorgie déclarant que ce serait dans
les intérêts des États-Unis.
«Maintenant ce n’est plus seulement l’affaires
de la Géorgie. Cette une atteinte à l’Amérique, à
ses valeurs, – déclara-t-il. – Nous sommes une
nation éprise de liberté et notre liberté maintenant
en danger».
18:44. Deux cortèges blindées de la 58ème
armée de la Fédération de Russie contourna
Tskhinval par le chemin Zarsky et commencèrent
le bombardement des positions occupées par les
militaires géorgiens. L’ultimatum, qui fut présenté
aux soldats géorgiens dans la capitale d’Ossétie du
Sud expira à 18:00.
«À Tskhinval, une centaine d’habitants
périrent. C’est déjà le troisième génocide du peuple ossète tenté par la Géorgie. L’assassin en chef
est Saakashvili», – déclara Kokojty à «Interfax»
par téléphone vendredi.
«La résistance à Tskhinval s’accroît. Sur la
place Privokzalnoj fut détruit quatre tanks
géorgiens », – communiqua-t-il.
«Les derniers événements tragiques doivent
devenir le dernier pas vers la reconnaissance de
l’indépendance de l’Ossétie du Sud. Il est assuré
que bientôt l’indépendance de l’Ossétie du Sud
sera reconnue », – dit E.Kokojty.
18:06. À Tskhinval, on estiment le nombre de
morts à «mille personnes». Le chef du service d’information de la partie d’Ossétie du Sud SKK sur le
règlement du conflit, Inal Pliev, dit en répondant à
la question «d’Interfax»: «Probablement un millier de personnes, parce que tout est détruit». «Ils
bombardèrent avec des «Grad» sur les quartiers
résidentiels, les maisons d’habitation et l’hôpital.
Toutes les entreprises et les organisations brûlent :
les écoles, l’université, le ministère de la culture, le
parlement. On détruit la petite ville des pacificateurs», – Pliev remarqua. «Nos défenseurs réussirent à détruire 4 tanks géorgiens qui étaient dans
la ville et maintenant le Ministère des Affaires
intérieures fait le ratissage de la ville d’infiltrés
illégaux en possession d’armes», – déclara-t-il.
18:31. Au cours des événements à Tskhinval,
plus de 10 pacificateurs russes périrent et près de
30 furent blessés. Cela fut communiqué par l’adjoint de ITAR-TASS commandant en chef des
Troupes terrestres, le colonel Igor Konashenkov.
«À la suite du bombardement exécuté par la
sécurité nationale géorgienne sur les positions des
pacificateurs russes, plus de 10 de nos militaires
périrent et près de 30 furent blessés», – précisa-t-il.
21:13. On vient juste d’apprendre que les
derniers envahisseurs quittèrent Tskhinval. Dans
la ville, il y a une multitude de débris techniques.
Comme nous communiqua à l’instant un des
défenseurs de la ville par téléphone, leur groupe
reçut à titre de trophées un «Hammer», un tank et
un IFV.
30
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
9 août. 00:07. Au dessus de Tskhinval fut
détruit un Su-25 des Forces aériennes de la
Géorgie.
10:14. Les subdivisions géorgiennes continuent leur entrée dans certains endroits de l’Ossétie
du Sud. Selon le chef du département militaire
David Kezerashvili, la Géorgie non seulement ne
céda aucune de ses positions, mais continue à en
occuper de nouvelles.
00:19. Condoleeza Rice appela la Russie à
évacuer ses troupes de l’Ossétie du Sud. «Les
troupes russes doivent quitter le territoire
géorgien», – dit dans une annonce le chef du
Département d’État américain.
10:50. Les avions des Forces aériennes de la
Fédération de Russie attaquèrent l’artillerie et les
stocks militaires près de la ville de Gori.
00:57. Les avions des Forces aériennes de la
Russie attaquèrent le port de Poti et la base militaire de Senaki.
11:00. L’artillerie géorgienne ouvrit à nouveau le feu sur les positions occupées pas les pacificateurs russes
02:01. La Géorgie annonça l’évacuation des
points stratégiques. Il y a une évacuation au ministère de la Défense et dans la région de Tbilissi où
se trouve la résidence de Saakashvili.
11:01. Plus de 30 mille réfugiés d’Ossétie du
Sud traversèrent la frontière de la Russie
11:39. Le bombardement de Tskhinval cessa;
les points de tir de l’armée géorgienne sont détruits.
02:10. À environ deux heures du matin, l’artillerie géorgienne recommença le bombardement
des positions occupées par les pacificateurs russes
11:50. Les divisions de la 58 armées
libérèrent Tskhinval des forces militaires géorgiennes. Il reste dans la ville des petits groupes de sabotage et des tireurs de précision géorgiens. On
organise dans la ville l’évacuation des pacificateurs
russes blessés et de la population civile vers les
hôpitaux de la Fédération de Russie.
03:27. Le Conseil de Sécurité de l’ONU ne
prit toujours pas de décision concernant la situation en Ossétie du Sud. Pour la deuxième fois
aujourd’hui, la séance du Conseil de Sécurité de
l’ONU s’acheva sans décision.
05:17. La Géorgie annonça l’extraction de la
moitié de son contingent en Irak et son transfert
dans la zone de combats en Ossétie du Sud.
13:06. Le président de la Géorgie, Mikhaïl
Saakachivili, à la séance du conseil de sécurité
National annonça l’introduction dans le pays de la
loi martiale suivant les événements en Ossétie du
Sud.
06:20. Les troupes géorgiennes entrèrent à
nouveau dans Tskhinval.
07:50. À Tskhinval, trois autres pacificateurs
russes morts. Le nombre total de pacificateurs
russes tués en Ossétie du Sud est déjà de 15 personnes. Une dizaine de pacificateurs russes sont
portés disparus.
13:55. L’artillerie géorgienne recommença le
bombardement des positions occupées par les
pacificateurs russes à Tskhinval.
14:27. Le comité de d’information et de la
presse de l’Ossétie du Sud s’adressa au «peuple et
gouvernement de la Russie». Il leur demande
d’aider la reconnaissance de l’indépendance de la
république méconnue. «Il nous est impossible de
vivre comme composante de la fasciste Géorgie .
Nous demandons de l’aide juridique pour la
reconnaissance de l’indépendance de la
République d’Ossétie du Sud «, – annonça un texte
sur le site internet du comité.
08:39. Les militaires géorgiens, selon les affirmations des militaires russes, ouvrirent le feu sur
une escorte de blessés, allant d’Ossétie du Sud en
Russie.
09:35. La subdivision de la 58ème armée de la
région militaire de Caucase du Nord se fraya un
chemin vers le camp de base des pacificateurs russes à Tskhinval. Les pacificateurs reçurent des
munitions et de la nourriture. On prend des
mesures pour l’évacuation des blessés.
15:11. Les pacificateurs russes mènent des
combats avec l’armée géorgienne pour les positions
de Prissky, où se trouve les derniers points de feu
de l’artillerie géorgienne .
09:50. Le président de la Russie Dmitri
Medvedev annonça le début de l’opération «la paix
de force».
31
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
15:14. Les restes des militaires géorgiens à
Tskhinval furent collecté et quittent la ville. Le
combat se continu dans le village de Nikoz
troupes géorgiennes bombardaient les points
vitaux de Tskhinval de ces positions, particulièrement l’hôpital de la ville.
16:35. L’Abkhazie commença une opération
armée contre la Géorgie dans la partie supérieure
de la gorge Kodorsky. Les troupes abkhazes
lancèrent des bombes-roquettes sur les points de
concentration des troupes géorgiennes à la gorge.
08:45. L’armée abkhaze commence à s’approcher de sa frontière avec la Géorgie. Le
dimanche au matin, le côté abkhaze recommença le
bombardement de la partie supérieure de la gorge
Kodorsky de l’Abkhazie qui se trouve sous contrôle des forces géorgiennes.
19:39. Les tanks géorgiens se préparent à
entrer dans Tshinval. Selon les dernières données,
quelques-uns détruisirent la ligne de défense et
entrèrent dans la ville. Les forces de la résistance
de l’Ossétie du Sud communiqua la destruction de
trois tanks géorgiens.
11:23. Aux frontières maritimes de la
Géorgie, arrivèrent les amiraux de la Flotte de la
mer Noire, le croiseur-roquette «Moscou» et
l’escorteur «Cmetliviy». Les marins bloqueront les
livraisons d’armement et la technique militaire à la
Géorgie par la voie maritime
20:38. Les troupes géorgiennes tentèrent de
s’emparer du contrôle du chemin Zarsky, qui lie
Tskhinval à l’Ossétie du Nord.
12:41. Le représentant officiel du Ministère
des Affaires étrangères de la Géorgie reconnut que
Tskhinval se trouve sous le contrôle de l’armée
russe.
23:25. En Ossétie du Sud, deux journalistes
de la chaîne de télévision «Vesti» furent grièvement
blessés. Trois membres de l’équipe de tournage
«Vesti» furent blessés à un moyen degré.
13:18. La Russie et la Géorgie se misent d’accord sur la création de deux couloirs humanitaires
pour l’évacuation des réfugiés. Cette information
fut communiqué par l’état-major des forces jointes
du maintien de la paix. La Géorgie démentit cet
accord
10 août. 02:08. En Ossétie du Sud, le commandant de la 58ème armée du ministère de la
Défense de la Fédération de Russie, le lieutenant
général Anatoly Hrulev est blessé. Le général fut
blessé pendant le bombardement du cortège russe
où se trouvait aussi l’équipe de tournage de la
chaîne de télévision «Vesti».
14:02. L’assistant du chef de l’État-major
général des forces armées de la Fédération de
Russie, Anatoly Nogovitsyn, confirma que l’armée
géorgienne s’éloigne de Tskhinval. Les troupes
russes contrôlent une grande partie de la capitale
de l’Ossétie du Sud
04:26. Medvedev promis de confier au
Bureau du Procureur militaire le document sur les
crimes en Ossétie du Sud. Plus tôt, le chef du
Bureau du Procureur militaire de la Fédération de
Russie créa un rapport criminel sur les meurtres
par les militaires géorgiens des pacificateurs russes
à Tskhinval.
15:23. Le Ministère des Affaires étrangères de
la Russie avança des conditions pour l’ouverture
des pourparlers avec la Géorgie. Le vice-ministre
des affaires étrangères de la Fédération de Russie,
Grigory Karasin, déclara que la Géorgie doit faire
revenir ses troupes à leur point de départ et doit
prendre un engagement sur la non-utilisation de
force.
04:57. La Russie remettra à l’Ossétie du Sud
pas moins de 10 milliards de roubles en aide.
Le premier-ministre Vladimir Poutine communiqua cette information et remarqua qu’en cas
de nécessité, cette somme sera augmentée
16:38. Près de Tskhinval, l’équipe de tournage de NTV se retrouva sous des bombardements.
Pierre Gassiev, le producteur de la chaîne de
télévision fut blessé.
05:22. Le Ministère des situations d’urgence
de la Russie expédia aux habitants de l’Ossétie du
Sud 120 tonnes de nourriture. La charge humanitaire, d’un poids total de 120 tonnes, contient des
conserves de viande et de poisson, du gruau de sarrasin et de la nourriture pou enfant.
17:13. Les troupes abkhazes continuent à
tirer utilisant son aviation et son artillerie sur les
positions géorgiennes dans la partie supérieure de
la gorge Kodorsky. Cette nouvelle fut annoncée par
le représentant officiel du président de l’Abkhazie,
Kristian Bzhanija. Le représentant de la
république autonome Abkhaze déclara que l’ar-
07:27. Irina Gagloeva communiqua que les
combats se poursuivirent toute la nuit dans les
positions dominant Tskhinval. À son avis, les
32
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
mée géorgienne repoussa l’attaque des subdivisions russes.
furent placés sous haute surveillance craignant que
les habitants de la république fassent leur justice.
17:33. L’armée abkhaze occupe les positions
sur la rivière d’Inguri, le long de sa frontière avec
la Géorgie.
Les subdivisions abkhazes s’installèrent dans
la zone sous responsabilité des forces pacificatrices. Le représentant du président de l’Abkhazie,
Kristian Dzhanija, déclara qu’il ne planifie pas
d’entrer en territoire géorgien.
2:37. L’adjoint du commandant JPKF dit: Le
bombardement sur Tskhinval cessa.
3:28. L’aide de la Kabarda-Balkarie, de la
Tchétchénie et d’autres régions de la Caucase
arrive dans la zone de conflit
4:16. L’Abkhazie recommença le bombardement de la gorge Kodorsky.
18:30. Les journalistes Alexandre Klimchuk
et Grigol Chihladze périrent. Ils entrèrent en
Ossétie du Sud avec les troupes géorgiennes.
4:24. La France présenta un plan de règlement du conflit géorgien-d’Ossétie du Sud.
18:39. Le premier groupe de blessés sortit de
Tskhinval pour Vladikavkaz. 50 personnes évacuées.
6:14. En trois jours de guerre, il y eut une
centaine de personnes tués parmi la population de
l’Ossétie du Sud et plus de 30 mille réfugiés
21:26. Le médecin en chef de l’hôpital de
Dzhava communiqua qu’un journaliste du journal
américain Messenger et son interprète furent
blessés à Tskhinval . Après avoir reçus de l’assistance médicale, les victimes furent envoyés à
Vladikavkaz.
6:58. Cuba soutient la Russie dans le conflit
avec la Géorgie. Le président de Cuba, Raul
Castro, annonça que l’exigence russe sur l’exclusion des troupes géorgiennes de l’Ossétie du Sud
«est juste»
7:26. La Géorgie continue les bombardements
des pacificateurs russes en Ossétie du Sud.
Au dire du commandant JPKF, Marat
Kulahmetova, dans la nuit de dimanche à lundi se
prolongèrent les affrontements entre les pacificateurs russes et les militaires géorgiens dans la partie
du sud de Tskhinval. Un des postes des pacificateurs
fut bombardé par les Forces aériennes géorgiennes.
21:40. Tskhinval passa entièrement sous le
contrôle des pacificateurs russes, communiqua
l’adjoint du commandant des JPKF Vladimir
Ivanov. D’après lui, les troupes géorgiennes
s’éloignent vers la frontière administrative de
l’Ossétie du Sud
22:16. La Géorgie accepta de laisser passer
les pacificateurs russes dans la région Zugdidskyle
Le gouverneur de la région de Zugdidsky,
Zaza Morohijaa, accepta la présence des militaires
russes à condition que cessent les bombardements
en Géorgie.
8:24. La cortège du Ministère des situations
d’urgence avec l’aide humanitaire entra en Ossétie
du Sud. À Tskhinval, il sera délivré 52,5 tonnes de
nourriture, deux hôpitaux et un village de toile
pour 500 personnes.
10:15. Trois pacificateurs périrent à la suite
du bombardement nocturne à Tskhinval. 18 pacificateurs furent blessés et 6 habitants furent blessés
gravement.
22:30. Les navires russes noyèrent un canot
militaire géorgien
11 août. 00:23. Tskhinval subit de nouveau un
bombardement d’artillerie.
10:20. L’Abkhazie proposa aux Géorgiens de
quitter la gorge Kodorsky par un couloir humanitaire. Les forces abkhazes bloquent entièrement la
partie supérieure de Kodori et sont prêts à commencer la destruction des troupes géorgiennes
00:26. Pendant le bombardement de Tshinval
du 10 août, un journaliste turc fut blessé.
Le journaliste d’Istanbul, Guraj Irvin
Sekints, souffrit de blessures après l’explosion
d’une mine. Les premiers soins furent donnés au
blessé par les médecins d’Ossétie du Sud. Il fut
ensuite placé dans une voiture en direction de
l’Ossétie du Nord où il est hospitalisé.
12:43. Le bombardement cessa sur le chemin
de Tskhinval qui mène au tunnel Roksky, à la frontière russe. La situation est stable. L’évacuation
des habitants des localités voisines se prolonge. La
technique militaire s’éloigne de Tskhinval, y compris les tanks et l’artillerie autopropulsées.
1:10. En Ossétie du Sud, on fit 19 prisonniers
du groupe de sabotage géorgiens. Les prisonniers
33
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
12:52. La Russie demande une convocation
d’urgence du conseil Russie-OTAN. Dmitri
Rogozin fit cette déclaration à l’OTAN pour la
Russie.
16:03. Le président de la Fédération de
Russie proposa au chef d’OSCE de diriger une mission en Ossétie du Sud
16:06. Sarkozy décida de visiter Tbilissi et
Moscou. Le président de la France examinera les
détails du règlement de paix du conflit avec les
chefs de la Russie et de la Géorgie.
12:55. Rogozin: La Russie ne va pas
entretenir un procès de paix avec Saakashvili. La
Russie est prête à dialoguer avec la Géorgie mais
pas avec son président.
16:20. Le cortège du Ministère de situations
d’urgence de la Fédération de Russie avec l’aide
humanitaire entra à Tskhinval. Les sauveteurs
russes arrivèrent dans la ville malgré les bombardements du côté de la Géorgie.
13:05. Medvedev: La Russie mis fin à l’opération «la paix de force». «L’opération paix de force»
dans la zone du conflit géorgien-ossète est terminée, déclara le président de la Russie Dmitri
Medvedev. D’après lui, la ville de Tskhinval est
contrôlé par le contingent de pacificateur russe .
16:30. Un avion Su-25 géorgien fut détruit
après l’attaque de la 58ème armée et le bataillon
d’Ossétie du Sud dans la région d’Eredvi.
13:07. La Géorgie refusa de déposer les armes
à Kodori. Les troupes géorgiennes rejetèrent l’ultimatum des pacificateurs russes.
16:44. Le Conseil de fédération initie l’enquête parlementaire des crimes en Ossétie du Sud.
Les parlementaires décidèrent indépendamment
de prendre connaissance de la situation sur le territoire de la république méconnue.
13:07. Ces derniers jours, l’armée russe
perdit dans la zone du conflit en Géorgie deux
avions Su-25, communiqua de l’adjoint du chef de
l’État-major général des Forces armées de la
Fédération de Russie, Anatoly Nogovitsyn. Il
déclara aussi que les pertes totales du personnel sur
le territoire de la Géorgie est de 18 personnes tués.
Cela comprend un officier, 17 sergents et soldat.
17:00. Au cours de sa visite dans la ville de
Gori qui souffrit des bombardements des Forces
aériennes russes, le président de la Géorgie,
Mikhaïl Saakachivili, apparut devant le public
habillé d’un gilet pare-balle.
13:30. À Vladikavkaz, neuf mille engagés
volontaires se sont réunis pour venir en aide
l’Ossétie du Sud
17:02. Tous les patients de l’hôpital
Républicain à Tskhinval furent expédiés en Ossétie
du Nord. Le bâtiment de l’hôpital fut presque
entièrement supprimé par les feux de l’artillerie
géorgienne.
14:24. Le cortège du Ministère de situations
d’urgence de la Fédération de Russie avec l’aide
humanitaire ne peut pas entrer à Tskhinval en raison des bombardements. Le cortège s’arrêta à environ dix kilomètres de la capitale de la république
d’Ossétie du Sud et laisse passer la technique militaire.
17:30. Les habitants de Tskhinval décidèrent
de nommer une rue de la ville en l’honneur des
pacificateurs russes. La rue où fut repoussé les
tanks géorgiens sera appeler en l’honneur des
Russes.
14:49. Le Premier-ministre de la Russie,
Vladimir Poutine déclara que la Russie mènera la
mission en Ossétie du Sud jusqu’à une fin logique.
Le Premier-ministre souligna aussi que la Russie
aspirerait «vers la solidification des relations avec
tous les participants de ce conflit, y compris avec le
côté géorgien».
17:50. Les troupes russes s’approchent de la
ville de Senaki. Cette information fut confirmé par
le ministère de la Défense de la Fédération de
Russie.
18:00. Les pacificateurs russes occupent le
village géorgien d’Hurcha. Le représentant du
Ministère des Affaires intérieures de la Géorgie,
Shota Utiashvili communiqua que les militaires
russes et abkhazes occupèrent lundi le 11 août, le
village géorgien d’Hurcha de la région Zugdidsky.
15:25. Sarkozy décida de réconcilier les parties s’opposant dans la zone du conflit. Le président de la France viendra à Tbilissi le 12 août.
15:26. L’approvisionnement à Tskhinval en
eau potable fut restauré. L’approvisionnement en
eau fut restauré malgré les infrastructures supprimées dans la capitale de l’Ossétie du Sud.
18:00. Le cortège de réfugiés en provenance
de Tskhinval se retrouva sous bombardements.
34
CHRONIQUE DE LA GUERRE D’AOU^ T
18:15. Les pacificateurs russes continuent le
mouvement dans les profondeur de la Géorgie
Occidentale, presque sans rencontrer de résistance. D’après des témoins, les structures de force
de la Géorgie quittèrent l’ouest du pays.
18:46. Les hélicoptères géorgiens attaquent
les alentours de Tskhinval. Selon le témoignage du
correspondant Reuters, 6 hélicoptères attaquèrent
les alentours de Tskhinval.
19:07. En Ossétie du Sud arrivent deux compagnies de bataillons «l’Est» et «l’Ouest». Deux
compagnies du bataillons situé en Tchétchénie
GRU «l’Est» et «l’Ouest» furent ajoutés aux forces
du groupe de pacificateurs en Ossétie du Sud,.
Cette information fut donnée par le ministère de la
Défense de la Fédération de Russie.
19:28. Les enquêteurs du SKP de la
Fédération de Russie commencèrent leur travail en
Ossétie du Sud. Les SKP recueillent des preuves
concernant les assassinats par les militaires
géorgiens de la population civile .
20:25. Les militaires russes prirent la base du
ministère de la Défense de la Géorgie dans la ville
de Senaki.
12 août. 0:31. Les troupes russes entrèrent
sur le territoire de Poti.
6:04. L’Abkhazie commença l’opération
d’évincement des troupes géorgiennes de la gorge
Kodorsky
7:51. Pour la première fois depuis le début du
conflit en Ossétie du Sud, la nuit à Tskhinval fut
tranquille.
Selon le ministre des affaires étrangères de
l’Ossétie du Sud, Murata Dzhioeva, on entend
dans la ville des coups de feu par-ci par-là mais «la
situation se normalise graduellement»
8:29. L’armée abkhaze entra dans la partie
supérieure de la gorge Kodorsky
09:18. Cette nuit-là, 12 personnes furent
blessés à Tskhinval et dans ses alentours. 10 personnes se retrouvèrent sous les feux des subdivisions géorgiennes pendant le ratissage du village de
Nikoz. Deux habitants furent blessés au moment
du bombardement par lances-mines des
périphéries de Tskhinval.
09:51. D’Alagira en Ossétie du Nord, partit
un cortège avec de l’aide humanitaire pour les
habitants de l’Ossétie du Sud tôt le matin du 12
août.
10:15. Les troupes russes mènent des combats
à 20 kilomètres au sud de Tskhinval.
11:20. Les troupes abkhazes ont entourés les
subdivisions géorgiennes dans la partie orientale
de la gorge Kodorsky.
12:15. Les militaires abkhazes ont libéré la
gorge Kodorsky. Les troupes abkhazes ont hissé le
drapeau de la république méconnue dans le village
d’Azhara, qui est le centre administratif de la partie orientale de la gorge Kodorsky.
13:00. Le président de la Russie, Dmitri
Medvedev annonça l’achèvement de l’opération
«paix de force» dans la zone du conflit géorgienossète. Le but de l’opération,pense Medvedev, est
atteint. La sécurité des pacificateurs et des habitants est assurée, «l’agresseur est puni» et les possibles foyers d’agression seront supprimés.
Août 2008 Les quartiers détruits de Tskhinval
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
Chronique de l’agression géorgienne:
Malvine Tshovrebova
Chronique de l’agression géorgienne:
Grégory Tadtaev et Hazbi Bestaev
Le couple ordinaire de Tskhinval, Lev
Kuduhov et Malvine Tshovrebova, attendaient un
nouveau venu dans leur famille. Malvine, 35 ans,
était enceinte de huit mois. Elle devait avoir un
garçon. L’attaque perfide de la fasciste Géorgie sur
l’Ossétie du Sud détruisit leur vie paisible.
Voici comment les voisins Elena Dzhioeva,
Dzhul’etta Gabaraeva et d’autres témoins de la
tragédie de la famille Kuduhov racontent l’histoire
de la mort de Malvine : «Dans la nuit du 7 au 8
août, pendant le bombardement de Tskhinval,
Malvine et son mari ainsi que leurs deux filles écolières (une de 7 ou 8 ans, et l’autre d’environ 13
ans) restèrent dans le sous-sol de leur maison. Tôt
le matin du 8 août, malgré les coups de feux,
Malvine décida de se risquer hors du sous-sol pour
préparer le petit déjeuner à sa famille. Elle se
dépêchait pour pouvoir revenir se cacher dans le
sous-sol. À ce moment-là, près de sa maison
explosa un obus avec un fracas terrible dont les
éclats atteignirent la poitrine et le ventre de
Malvine qui était dans la cour. Elle décéda sur le
coup de ses blessures.
Le corps immobile de Malvine resta dans la
cour trois jours. Il était impossible de la transporter et de lui faire un enterrement en raison des
puissants bombardements d’artillerie se continuant dans la ville par la Géorgie. Trois jours plus
tard, les voisins enterrèrent temporairement
Malvine avec son bébé dans le potager ».
Après le cessez-le-feu, Malvine Tshovrebova
fut enterré au cimetière dans le village de Tbet.
Lev, le mari de Malvine, éprouve une peine
terrible depuis la mort de sa femme. Aujourd’hui,
il se trouve chez ses parents à Vladikavkaz. Ses
filles furent envoyées avec un groupe d’enfants de
Tskhinval dans un centre de réhabilitation dans la
région de Rostov.
La tragédie de la famille Tadtaev qui se passa
durant l’agression géorgienne ne laisse personne
indifférent. Les parents de Grégory Pavel Tadtaev
et de Taisija Sytnik étaient probablement très fiers
de leurs fils. Grégory gradua cette année-là avec
succès la faculté dentaire de l’institut de médecine
Nalchiksky. Il était un excellent élève. Ce ne fut
donc pas étonnant qu’il reçu immédiatement une
invitation de Moscou pour continuer ses études.
La famille avait de grands espoir pour
Grégory, fils unique (il y a aussi une fille).
L’agression militaire soudaine commencée contre
l’Ossétie du Sud mutila la vie de cette famille.
Peu de temps avant l’attaque de la Géorgie
sur l’Ossétie du Sud, Grégory revint à Tskhinval
pour passer les vacances estival avec ses parents.
Pouvait-il supposer que ces jours passés dans sa
ville natale deviendraient ses derniers! Quand
commença la guerre, il lui restait quelques jours
avant son départ pour Moscou.
La maison d’habitation à cinq étages ? 144 à
la fin de la rue Oktiabrskaya où vivait la famille de
Grégory (près de l’école #12), se préparait à un
spectacle terrible par les troupes barbares géorgiennes. Les tanks géorgiens bombardèrent le bâtiment de tous les côté. Deux des quatre entrées
furent brûlé entièrement, une autre fut détruite.
Dans ce bâtiment deux personnes périrent:
Grégory Tadtaev et Hazbi Bestaev
Les circonstances de leur mort fut raconté
par un des témoins, leur voisin Ahsar Gassiev:
- Durant la journée du 9 août, les véhicules
blindés qui apparurent dans la ville entrèrent dans
notre quartier. Quelques hommes et moi, y compris
Grégory Tadtaev et Hazbi Bestaev, sortirent des
sous-sols quelques minutes lorsque ce fut plus
calme. Nous nous trouvions dans le couloir du premier étage. Un tank géorgien passa tout près de
37
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
notre maison. Nous ne l’avions pas remarqué,
puisque l’on ne pouvait pas le voir en raison du
garages devant lequel il s’arrêta. Il ouvrit le feu
directement sur notre bâtiment. L’obus s’envola et
passa à travers le garage pour atterrir dans l’appartement du premier étage et l’emporta. L’onde
explosive nous dispersa de tout côtés. Certains
éclats s’enfoncèrent dans les murs. Un des éclats
coupa Gosha (c’est comme ça que nous appelions
Grégory) à la carotide. Il décéda pratiquement sur
le coup sous les yeux choqués de sa mère et de sa
grand-mère. Sa mère ne pouvait pas le regarder.
Soudain, elle se rendit compte de la mort de son fils,
sortit dans la rue avec désespoir et pendant des
puissants tirs d’artillerie, elle se tourna en direction
du village de Nikoz et cria: «Géorgiens, fusillez-moi,
tuez-moi. Je ne veux plus vivre». Les voisins réussirent à la retenir avec peine de ses tentatives du suicide. Heureusement, rien ne lui arriva.
Hazbi Bestaevu reçut un éclat dans le côté
droit de sa cavité abdominale qui resta coincé là.
Nous tentions de faire venir une ambulance mais
sans succès. Les «urgences» ne répondirent pas
aux coups de téléphone. Nous voulions transporter
Hazbi à l’hôpital, mais sortir dans la rue était
impossible. Il y avait des combats acharnés dans
notre quartier à ce moment-là, . Hazbi décéda
deux jours plus tard.
Gosha et Hazbi furent enterré côte à côte temporairement dans la cour. Quand la guerre se
calma, Grégory fut enterré dans le village de Tbet
et Hazbi Bestaeva dans le village de Didmuha ».
On regrette énormément Grégory Tadtaeva
qui périt au début de sa carrière. Au dire
d’Ahsara, il avait pas plus de 22 ans. Cette jeune
personne talentueuse aurait pu apporter beaucoup
à son peuple. On regrette aussi beaucoup Hazbi
Bestaeva. Il était âgé d’environ 70 ans. «Gosha
était une jeune personne exceptionnellement honnête. Bon, compatissant, toujours le premier à
venir aider. Hazbi était un bon citoyen tranquille.
Comme on regrette qu’il ne soit déjà plus avec nous
», – dit à propos du la mort d’Ahsar Gassiev.
L’appartement d’Ahsar fut entièrement
détruit. Sa famille n’a plus de place où vivre...
ice et travaillait dans le service de passeport. Ils
furent fusillés par ces monstres géorgiens le 8 août
dans le village de Tbet.
La témoin des meurtres de ces citoyens de
paix, Alina Gabaraevoj, l’épouse de Sergey, trouva difficile de se rappeler de ces événements terribles du 8 août. Il fut difficile de raconter cela à la
tante d’Atsamaza, fille Babelina Izolde Tedeeva.
- Je ne peux toujours pas me remettre de ce
qui arriva à Tbet. J’oubliai plusieurs détails de ce
qui nous arriva en raison de l’état de choc dans
lequel j’étais – dit Alina Gabaraeva. – À la veille de
l’attaque barbare de la Géorgie sur l’Ossétie du
Sud dans la journée du 7 août, mon mari et moi
allèrent à Dzau visiter nos enfants qui se trouvaient chez de la familles. Tôt le matin du 7 août,
la situation dans la république commençait déjà à
s’échauffer. Les Géorgiens bombardaient
Tskhinval et certaines localités de notre
république. Je demandai à mon mari de rester
pour une nuit à Dzau, mais il refusa parce qu’il
devait aller travailler tôt le matin. Nous arrivèrent
à Tskhinval dans la soirée laissant nos enfants à
Dzau. Ce soir là, la ville devenue plus tranquille.
Quand dans la nuit du 7 au 8 août les Géorgiens
commencèrent à bombarder Tskhinval, nous
comme tous les voisins, descendirent au sous-sol où
nous passâmes toute la nuit. Le matin, nous
entendirent des avions géorgiens volant au-dessus
de Tskhinval. Nous pensions que c’était des avions
de chasse russes venu à notre secours et sortirent
du sous-sol pour les saluer en agitant les mains. En
réponse, les avions commencèrent à nous bombarder. Nous comprîmes que nous nous étions
trompés et retournâmes rapidement nous cacher
dans le sous-sol.
Nous apprîmes très vite que les tanks
géorgiens étaient entrés dans la ville. Nous
entendîmes que des avions géorgiens bombardaient
Dzau ainsi que les villages de cette région. Je fut
saisie d’horreur pensant à mes enfants qui étaient
là-bas. Nos voisins à cette époque, les frères
Tajmuraz et Atsamaz Tedeev travaillant dans les
structures de la force, allèrent chercher leur mère
Marina et leur grand-mère Babelina dans le village
de Zar pour les ramener en ville. Une des connaissances d’Atsamaz l’informa que le chemin pour
Zar était libre, que les Géorgiens ne l’avait pas
encore occupé. Mon mari et moi décidâmes de partir en voiture avec eux ainsi que deux autres
voisines, les mère et fille Tasoeva. En gagnant
Tbet, nous remarquâmes quelques troupes. Il y
avait à peu près 1000 personnes. Il y avait beaucoup de véhicules blindés. Il sembla à Atsamaz que
c’était nos troupes et il voulut aller à leur rencontre. Dès qu’il sortit, ils ouvrirent le feu sur nos
voitures. Nous nous recourbâmes sur nous-mêmes
dans la voiture mais Sergey qui était au volant
Chronique de l’agression géorgienne:
Le blessé Atsamaz décéda le jour
de sa naissance
L’agression géorgienne mutila le destin de
plusieurs familles. Parmi elles, les familles Tedeev
et Tadtaev qui vivent près de la maison d’habitation à trois étages ?124 sur la rue A.Dzhioeva.
Dans la famille Tedeev, il y eu deux pertes:
Atsamaz (22 ans) et sa mamie Babelina TedeevaKulumbegova (75 ans). La famille Tadtaev perdit
le membre principal de la famille. Sergey, le père
de deux garçons de 7 et 8 ans, était agent de la mil38
Août 2008 Les rues de Tskhinval
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
périt sur le coup. Son corps tomba hors de la
voiture. Les géorgiens ne cessèrent pas le feu. Je ne
sais pas quels armes ils utilisèrent, mais je fus
blessée par des débris. Les autres furent blessés
par des débris et balles. Nous sortîmes de la
voiture et nous nous couchâmes sur le sol. Dans la
voiture de la famille Tedeev, la première balle tua
la mamie Babelina. La balle, qui atteignit son oeil
gauche, emporta la moitié de sa tête. Atsamaz,
celui qui sortit de la voiture, reçut de graves
blessures. Il était couché par terre mais continuaient à se faire tirer dessus. Son frère
aîné,Tajmuraz, tenta de le sauver en rampant vers
lui et en le couvrant de son corps. Il reçut ensuite
des blessures multiples par balle.
Quand les Géorgiens se rapprochèrent de
nous, nous levâmes les mains et leur demandâmes
de ne plus tirer. La mère d’Atsamaz et Marina
Tajmuraza furent aussi blessées quand les
Géorgiens les poussèrent hors de la voiture. Ils se
comportèrent grossièrement avec nous. Ils riaient
tout le temps, tiraient de tous les côtés sur les
maisons, les voitures et se comportaient affreusement. Ils percèrent encore une fois le corps mort
de mon époux. Ils voulurent achever les deux
frères, mais leur mère se mise devant eux et les
implora de ne pas toucher ses fils. Elle s’adressa à
eux en géorgien, disant: «Est-ce possible que vous
n’ayez pas d’enfants ou de frères. S’il vous plaît, je
vous implore, ne tirez plus sur mes fils ». Les
Géorgiens la regardèrent avec une souriante
méchanceté. En poussant des pieds les deux frères
couchés sur le sol presque sans connaissance et
ruisselant de sang, ils lui répondirent en souriant
que ses fils ne survivront pas. Il prenait plaisir à
voir comment ensanglanté (le sang coulait de nos
blessures au visage et au corps), nous leur demandions de ne pas nous tuer.
Je m’approchai du corps immobile de mon
Sergey et me plia devant lui. Ils m’engueulèrent et
me repoussèrent sur le côté. Ils voulurent écraser
mon mari avec leur tank. Je m’agenouillai devant
eux pour les implorer de le laisser tranquille
puisqu’il était déjà mort. La mère de Atsamaz traîna son fils jusqu’au ravin. Les bandits géorgiens
transportèrent Tajmuraz jusqu’au centre du
chemin voulant passer sur lui avec leur tank. Je
m’approchai de Tajmuraz, je me levai devant lui et
leur demandai de ne pas faire ça.
Ils voulurent nous prendre en otages. Nous
attendions une voiture qui devait nous emmener en
Géorgie. Soudainement, ils partirent pour la ville
et nous abandonnèrent. Probablement, en jugeant
par notre état affaibli, ils pensèrent que nous ne
survivrons pas.
Le grièvement blessé Tajmuraz, qui perdait
du sang, se rendit à une voiture abandonné, connecta quelques fils et la mit en marche. Nous mon-
tâmes tous dans cette voiture. Nous prîmes aussi
Atsamaz. Nous entrâmes dans un bâtiment à deux
étages où se trouvèrent deux femmes. Je leurs
demandai de surveiller les corps de Sergey et de
Babelina, pour que les chiens ne les mordillent
pas.
Tajmuraz ne pouvait pas bouger ses jambes
blessées. Un bâton appuyait sur le gaz. Souffrant,
il réussit à nous emmener à un des postes dans le
village de Zar et perdit aussitôt connaissance. Nous
reçûmes les premiers soins à Zar. On nous transporta à Dzau. À Dzau, le frère de mon mari m’attendait et me dit que mes enfants allait bien, qu’il
les avait envoyé en Ossétie du Nord. Les frères
grièvement blessés ainsi que la mère de Tasoev
furent transportés à Nuzal.
«J’allai à la rencontre de mes neveux,
Atsamaz et Tajmuraz ainsi que des Tasoev à l’hôpital de Nuzal» «L’état d’Atsamaz s’aggrava et on le
transporta à l’hôpital d’Alagir. Tajmuraz resta à
Nuzal ».
Les médecins furent tout ce qu’ils étaient en
leur pouvoir mais ils ne réussirent pas à sauver la
vie d’Atsamaz. Le 9 août, le jour de sa naissance,
Atsamaz décéda à seulement 22 ans. Il fut enterré
chez ses parents dans le village de Kambileevka.
Ayant reçu de multiples blessures causé par
des débris et des balles, Tajmuraz Tedeev ainsi que
les Tasoev furent transportés à Moscou où les
médecins rétablissent leur santé jusqu’à ce jour.
Comme raconta Isolde, le corps de sa mère de
75 ans passa deux ou trois jours dans la voiture à
Tbet, où elle et Sergey furent tués par ces monstres
géorgiens. Ensuite quelqu’un délivra leurs corps à
la morgue de Tskhinval. Les médecins enterrèrent
temporairement la mamie sur le territoire de
l’hôpital. Isolde et son frère enterrèrent leur mère
dans le village de Kambileevka, près de son petitfils Atsamaz.
Sergey, le père de famille, fut enterré temporairement par son fils dans le cimetière de la
cinquième école. Quand la situation se calma, il fut
réenterré dans le village de Didmuha.
Le quartier populeux juif
fut transformé en foyer
Le quartier dans la partie orientale de la ville
est nommé le «quartier juif». Un des endroits de la
ville le plus touché par les bombardements. Toute
cette région fut transformée en foyer. Elle fut
brûlée presque entièrement. Quelques dizaines de
familles restèrent sans toit et perdirent leurs biens
qui prient des années à gagner. Heureusement, les
habitants du quartier se trouvèrent à l’abris, dans
le sous-sol du bâtiment de l’ancienne union des
consommateurs pendant les incendies. Il y eut
quand même des victimes. Vasily Bazaev, qui était
âgée d’environ 63 ans aux dires de ses voisins, suc40
Août 2008 Le bâtiment et les automobiles des représentants de la mission d’OSCE à Tskhinval
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
les géorgiens mais ils le bombardèrent intensément.
Nous entendions le fracas des obus tombant sur
nos maisons, les détruisant. Il était impossible de
sortir dans la rue. Dans le sous-sol nous étouffions
en raison de l’entassement mais nous n’y portâmes
pas attention. Nous tremblions de peur et priions
pour un sauvetage.
Dans la journée du 8 août près du bâtiment
où nous nous cachions explosa un obus avec un
fracas assourdissant. À ce moment-là, notre voisin
Vasily Bazaev descendait au sous-sol. Il ne se rendit pas à temps: Les éclats de l’obus l’atteignirent.
Il décéda pratiquement sur le coup. Natela et Ira
Kuduhova, mère et fille, subirent des blessures
sérieuses causé par des éclats. Natela fut transporté par la suite à l’hôpital de Moscou où elle se
trouve jusqu’à présent. Elle fut opérée déjà trois
fois. Sa fille reçut des soins à notre hôpital local.
Suliko Kudukhov eut quelques blessures superficielles.
Le corps de Vasily Bazaeva resta avec nous au
sous-sol pendant deux jours. Il n’y avait personne
de sa famille dans la ville à ce moment-là. Sa
femme et ses filles se trouvaient à Moscou. Deux
jours plus tard, son frère vint d’Ossétie du Nord
pour enterrer le malheureux Vasily à Nogir.
Notre quartier fut bombardé sans cesse.
Autour de nous tout grondait. Environ une demiheure après la mort de Vasily, ils flambèrent nos
maisons. Nous ne purent sauver ni nos effets, ni
nos objets de valeur. Nous fûmes pris par l’horreur et la peur. Nous fûmes 3 jours en enfer. Nous
perdîmes tout, nous restâmes dans la rue»...
2008.Tskhinval. Les obsèques des victimes
de l’agression géorgienne
comba de blessures causé par des débris dans la
journée du 8 août.
Un des témoins de la mort de Vasily Svetlan
Naniev raconte les circonstances: «Le soir du 7
août, je me mis au lit plus tôt que d’habitude étant
très fatiguée. Ce matin-là, avant l’aube, avait commencé le bombardement de Tskhinval en provenance des villages géorgiens de Nikoz et Ergneti.
Saakashvili avait paru ce soir-là à la télévision
géorgienne où, avec une hypocrisie propre à luimême, il dit qu’il respecte et aime beaucoup le
peuple ossète, qu’il veut la paix et promet de ne
pas faire la guerre. Évidemment, très peu de gens
le crut. Tous furent depuis longtemps persuadés,
que les mots et les actions de ce «non-humain» se
contredisent toujours. J’espérai quand même et
décidai de me mettre au lit pour me reposer après
une journée tendue. Je fut bientôt réveillée par le
bruit terrible des obus se rompant. Comme tous
mes voisins, Je me cachai dans le sous-sol du bâtiment de l’ancienne union des consommateurs. Ce
fut le seul lieu relativement sûr dans notre quartier. Les habitants des rues voisines vinrent se
cacher aussi. Il y avait tant de gens dans le sous-sol
qu’il n’y avait même pas de place pour se tenir
debout. Il y avait parmi nous des femmes
enceintes, des mères avec des nouveau-nés et de
jeunes enfants.
Les coups de feu n’arrêtèrent pas une minute.
Je ne sais pas pourquoi notre quartier ennuya tant
Ils décédèrent d’une mort affreuse
Parmi les mille victimes faites pendant le
dernier génocide arrangé par la Géorgie, la mort
frappa plusieurs sur le chemin entre Tskhinval et
Dzau en tentant de sortir de la ville assiégée et des
villages occupés pour des lieux plus sûrs. Ce nombre comprend le couple Miroslav Valiev (46 ans) et
Jeanne Hasieva (44 ans) ainsi qu’une parente, la
femme du frère de Miroslav, Liana Dudaeva (38
ans). Ils décédèrent d’une mort affreuse. Le
témoin de cette histoire sinistre, Fatima Mamieva,
l’épouse du frère de Jeanne, raconta les détails de
cette histoire tragique:
- Du 7 au 8 août, lors du bombardement de
Tskhinval par la Géorgie, mon mari, moi et ma
mère que nous ramenions le 7 août du village
d’Hetagurovo, étions dans le sous-sol. Jeanne et
Liana, qui sont des voisins sur la rue Octrovskovo,
se cachèrent aussi avec nous. Le mari de la Liane,
Lubomir, se trouvait à ce moment-là au poste du
village de Grom. Mir (Miroslav) était à
Vladikavkaz où il transporta la veille nos enfants.
Mir revint chercher à Tskhinval dans la
journée du 9 août sa femme, sa mère et le père de
42
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
Jeanne et de Liane. Il s’arrêta aussi chez nous. Il
était ébranlé par l’état de la ville et nous demanda
de nous presser. Il dit qu’il fallait rapidement se
rassembler et partir pour Vladikavkaz. Mon mari
Albert ne voulait pas y aller, mais Mir insista, disant qu’il fallait immédiatement partir avant qu’il
ne soit trop tard. À ce moment-là, les gens de notre
quartier étaient en panique. Ils apprirent que les
tanks géorgiens entraient à nouveau dans la ville.
Nous apprîmes que les soldats géorgiens jetèrent
des grenades dans les sous-sols et tuèrent des
citoyens. Les gens couraient dans tout les sens.
Nous nous assîmes les trois dans notre voiture
«Semiorka» et allâmes avec Miroslav chez-lui.
Dans notre voiture était assis le père et la mère de
Jeanne et Albert et dans l’autre Mir avec sa femme
et Liana. Nous sortîmes de la ville dans nos deux
voitures. Lorsque nous traversâmes la ville, je
tremblais de peur. Il y avait des explosions
partout, les maisons flambaient, tout tombait en
ruines. Une fois hors de la ville, nous pensions que
le plus terrible était passé et que nous étions
sauvés.
Avant le village de Tbet, quelques militaires
nous arrêtèrent sur le chemin et nous conseillèrent
de faire demi-tour. Ils nous prévinrent que les
Géorgiens occupaient déjà le village de Tbet et
qu’il était dangereux de continuer. Miroslav, qui
passa lui-même par-là une heure plus tôt revenant
de Vladikavkaz, était certain que le chemin serait
libre. Nous allâmes plus loin. Mais en une heure
beaucoup de choses changèrent. La route était
rempli de voiture et de cadavres humains. Après le
village de Tbet, nous remarquâmes des troupes
géorgiennes avec des véhicules blindés. Nous
accélérâmes. Notre voiture roula devant la voiture
«Volga» de Mir. On commença à nous tirer de
dessus. Près de notre «Semiorka» explosa un obus.
Les éclats, qui endommagèrent une partie de la
voiture, trouèrent un pneu qui se dégonfla. Notre
voiture ralentit et se fit dépasser par Mir. Quelques
secondes plus tard, avec un sifflement, un obus
s’envola et tomba directement sur la «Volga» de
Miroslav. Sa voiture sauta, s’envola dans les air,
s’enflamma et retomba. Sur nous, s’envolèrent des
morceaux de chair humaine. J’étais sous le choc,
ne comprenant pas ce que c’était et d’où cela
venait. Je regardai mon mari et sur lui, des
morceaux de chair. J’eus peur et je pensai «qu’estce qu’il l’a blessé». Il dit qu’il allait bien, qu’il
était intact et indiqua la voiture dans laquelle se
trouvait Mir, Jeanne et Liana. L’obus qui tomba
sur leur «Volga», les rompit en petits morceaux.
Nous n’avions pas le temps de réaliser ce qui
venait de se passer parce que nous continuions à
nous faire tirer dessus par de différents types
d’armes. En s’éloignant un peu, quelque chose
tomba à nouveau prêt de nous avec fracas . L’onde
Août 2008 Les obsèques dans un jardin
des restants d’un vieillard décédé
explosive écarta notre «semiorka» de la route, du
côté de la forêt. Elle cessa de fonctionner.
Cette tragédie se produit sur le chemin de Zar
après le village de Galuanta. Albert, nos mères et
moi, sortîmes de la voiture et se mîmes à courir
dans les bois. Le père de mon mari resta dans la
voiture. Il ne pouvait pas sortir parce qu’il fit en
chemin une crise nerveuse et perdit la capacité à se
déplacer. Albert nous dit d’aller dans les bois pendant qu’il essayerais de partir la voiture et qu’il
nous attendrait à Zar. Il tenta quelques fois de
retourner à la voiture de Mir pour vérifier s’il n’y
avait pas de survivants mais à chaque fois qu’il
s’approchait, il se faisait tirer dessus. Il fut obligé
de les laisser. Albert resta avec son père. Nous
marchâmes toutes les trois dans les bois en tâchant
de ne pas s’y enfoncer pour ne pas perdre le
chemin de vue. Chaque fois que les coups de feu se
renforcèrent, nous nous couchions sur le sol et
attendions qu’ils se calment un peu.
Ainsi, d’une heure de l’après-midi à huit
heures du soir nous marchâmes quelques kilomètres. À certains endroits, Il nous fut très difficile
de traverser la broussaille. Nous ne pouvions
presque plus bouger nos jambes. Épuisées, nous
parvînmes au village de Zar et sortîmes sur la
route. Au loin, nous pouvions voir beaucoup de
soldat. C’était des soldats russes. Croyant qu’ils
étaient géorgiens, nous levâmes les mains. Ils nous
43
Août 2008 «Mine» Dans les rues de Tskhinval restèrent des centaines d’obus d’artillerie
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
remarquèrent aussi et agitèrent leurs mains nous
appelant vers eux. Parmi les soldats se trouvait
Albert qui nous vit et courut vers nous. Il réussit à
mettre en marche la «Semiorka» qui, avec un pneu
dégonflé, se rendit jusqu’à Zar. Il changea le pneu
et nous partîmes pour Vladikavkaz.
Le 11 août, le cousin de Jeanne trouva la
«Volga» de Mir. Elle était toujours à l’endroit où
ces salauds de géorgiens la firent sautée. Il recueillit les morceaux des corps du Mir, Jeanne et de
Liana pour les enterrer à cet endroit dans le
champ. Il furent réenterrer ensuite en Ossétie du
Nord malgré le peu qu’il resta à enterrer de Mir,
Jeanne et de Liana. Ils décédèrent d’une mort
affreuse. Je vis tout de mes propres yeux. Je ne
sais pas si je pourrai un jour me remettre et oublier ces horreurs … »
Miroslav Valiev était chauffeur de taxi privé.
Jeanne Hasieva travaillait depuis longtemps
comme infirmière à l’hôpital républicain. Liana
Dudaeva était directrice de l’école secondaire du
village de Mahis.
Miroslav et Jeanne laissèrent derrière eux
deux filles de 13 et 15 ans. Lubomir, qui perdit son
épouse Liana, fut laissé avec leur fille étudiante et
leur fils Oleg de 15 ans.
matin. Je partis pour Zar et je trouvai son corps
inanimé. Je le ramenai à Tskhinval et je l’enterrai
temporairement dans le potager «.
Charshambi Shonazarov, l’année précédente
lors du bombardement du poste de la milice par les
géorgiens près d’une fabrique de vêtements, reçut
lui-même des blessures graves auxquelles il survécut miraculeusement.
Chronique de l’agression géorgienne:
Diana Kotshieva
Le 10 septembre, les obsèques eurent lieu à
Tskhinval de Diana Alanovna Kochieva (34 ans)
qui périt à la suite du bombardement de la ville par
l’artillerie géorgienne. La maison d’habitation #32
de la rue Engelsa, où vivaient quelques familles,
fut attaquée par des obus du lance-roquettes
«Grad» qui enflammèrent le bâtiment. Le corps de
Diane Kochieva fut découvert plusieurs jours plus
tard par les employés du ministère public de
l’Ossétie du Sud.
«Au début du bombardement Diana Kochieva
était à la maison» affirma une voisine qui vit dans
la même bâtiment et qui réussit à se sauver de l’enfer avec son enfant. Quand la maison commença à
brûler, le garçon de voisin vola au secours de
Diana. Il essaya de pénétrer chez-elle par les
fenêtres mais elles avaient des grilles. Du côté de la
porte, le feu flambait partout…
Le père accablé de chagrin de Diane, Alan
Kochiev dit: «Nous ne pouvions pas trouver Diana
pour un très long moment. Jusqu’au dernier jour,
j’espérais le meilleur et je chassait les idées sombres. Mais aujourd’hui tous mes espoirs se sont
écroulés… J’accuse la Géorgie et personnellement
Saakashvili. Ainsi que les États-Unis, qui arma la
Géorgie et qui prépara l’armée géorgienne».
Au dire d’Alan Kochiev, il déposa une plainte
au ministère public de l’Ossétie du Sud, au ministère public de la Russie, ainsi qu’à la cour Gaarc
au sujet du meurtre de sa fille Diane, qui laissa
derrière elle trois enfants.
Chronique de l’agression géorgienne:
Albina Shonazarova 14 ans
Durant les récents événements en Ossétie du
Sud, beaucoup d’enfants et adolescents périrent
des mains de ces monstres géorgiens. Parmi eux,
une élève de 8ème année de l’école secondaire #5 à
Tskhinval, Albina Shonazarova (14 ans). La vie de
cette jeune fille s’effondra sur le malencontreux
chemin de Zar, quand elle et ses parents tentèrent
d’évacuer vers l’Ossétie du Nord.
Il ne fut pas facile pour le père d’Albina, un
employer du Ministère des Affaires intérieures, le
lieutenant-colonel Charshambi Shonazarovu, de
raconter les circonstances de la mort de sa fille
mais il y tint. Pendant le bombardement de
Tskhinval dans la nuit du 8 au 9 août, il décida
d’envoyer sa femme et sa fille ainsi que de la
famille en Ossétie du Nord.
«Dans l’automobile, sans compter ma femme
et ma fille, il y avait quatre autres personnes
lorsqu’ils furent bombardés par les Géorgiens sur
le chemin de Zar, – raconta le père de la jeune fille
tuée. – Comme on me raconta, ils sortirent tous de
l’automobile et se couchèrent vite sur le sol mais
ma fille n’eut pas le temps de se recourber. Elle
regarda une seconde autour d’elle, une seconde
qui fut utilisé par le tireur de précision géorgien
pour la tuer sans pitié. Albina mourut presque
aussitôt. Son cadavre resta à cet endroit. Les
autres réussirent à se rendre à Vladikavkaz. La
décès de ma fille me fut communiqué le lendemain
Les Géorgiens furent impitoyables
envers les vieillards faibles
Le quartier de la 12ème école, un des premiers endroits touchés, subit l’envolée de ces
assassins géorgiens assoiffé de sang. Dans cette
périphérie de la ville, ils se divertirent particulièrement. En plus de mettre le feu aux maisons
d’habitation à l’aide de tanks, les détruisant et les
brûlant, ils fusillèrent des citoyens à bout portant.
Le vieillard de 80 ans, Zaur Kabulov, devint
un des premiers dans cette région avec qui les
géorgiens firent justice sans pitié. Comme nous
raconta la nièce du défunt Zaïra Bestaeva, qui vit
dans l’appartement voisin d’un immeuble de deux
étages, cela se passa le 8 août à environ 11 heures
45
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
du matin. «Quand dans la nuit du 7 au 8 août la
capitale de notre république fut bombardée, Zaur
et moi ainsi que d’autres voisins étions dans le
sous-sol, – raconta du Zaïra. -Je m’occupais de lui.
Zaur depuis la mort de sa femme qui eut lieu
quelques années plus tôt, vit seul dans son
appartement. Son fils vit à Saint-Pétersbourg et sa
fille à Kvaisa. Je m’inquiétais constamment pour
mon oncle qui, malgré le bombardement monstrueux de la ville, sortait périodiquement du soussol pour contrôler l’appartement; si un obus n’y
étais pas tombé. Je lui demanda de ne pas sortir du
sous-sol, de ne pas s’inquiéter pour l’appartement.
Je lui expliqua que la chose la plus précieuse qu’il
y a dans cet appartement c’était lui-même et qu’il
fallait qu’il se ménager, mais il ne m’écoutait pas.
Le 8 août, un peu après 11 heures, il se leva à
nouveau et monta à l’appartement. Quelques minutes plus tard, on commença à entendre de notre
sous-sol du géorgien. Nous comprîmes que les
Géorgiens étaient dans la ville et nous commençâmes à trembler de la peur. Soudain, ils commencèrent à tirer sur nos appartements. J’eus
peur pour mon oncle. Quelque temps plus tard,
quand les Géorgiens s’éloignèrent, je sortis sans
bruit du sous-sol et monta rapidement à l’appartement de Zaura. La porte était entrouverte.
J’entrai et je vis un tableau terrible: Zaur était
mort sur le sol. Il fut tué. Sur son dos, il y avait des
blessures de balles et d’éclats d’obus. Quand il
entendit le cliquetis des véhicules blindés géorgien
qui entraient dans la ville, il pensa probablement
que c’était des tanks russes et regarda par la
fenêtre. Il les attendait pour les saluer. Dans le
sous-sol, nous avions entendu l’information de nos
proches par téléphones portables, que des tanks
russes se dirigeaient vers nous à notre aide. Nous
attendions leurs apparitions. Quand le pauvre
Zaur vit l’ennemi au lieu des Russes qu’il
attendait, il se retourna pour aller se cacher et fut
tiré aussitôt par les Géorgiens. Il rampa jusqu’à la
porte et mourut. Je ne sais pas quelles armes ils
utilisèrent, mais tout son dos avait des éclats
d’obus. Le troisième jour après la mort du malheureux Zaur, nous l’enterrâmes temporairement
dans le potager. Aujourd’hui, son fils s’apprête à
enterrer Zaur dans le cimetière Zgudersky près de
la tombe son épouse».
Comme ajouta Zaïra Bestaeva, après que les
Géorgiens tirèrent sur leur bâtiment et tuèrent
Zaur Kabulov, ils entrèrent dans la cour et
saisirent un de nos voisins, Stanislav Slavinskogo,
qui était sous la soixantaine. Il fut emmené comme
otage à Nikoz. Stanislav, malgré ses respectables
années, fut un homme: Il réussit à échapper aux
Géorgiens et revint à Tskhinval.
Dans la maison d’habitation de huit étages
?139 du même quartier, d’une façon semblable à
Zaur Kabulov fut tué Yakov Gubiev qui, d’après
ses voisins avait 78 ans. Yacha était invalide, il
était sourd-muet.
Comme la voisine des Gubiev raconta,
Zemfira Kachmazova, Yasha fut tué par un tireur
de précision géorgien le 8 août. «Pendant les fracas
incessants de la canonnade d’artillerie lourde,
Yasha se trouvait à la maison. Il refusa longtemps
de descendre au sous-sol. Le 8 août, il accepta de
se cacher au le sous-sol après avoir été convaincu
par son fils, sa belle-soeur et son petit-fils. Quand
il voulut sortir de la maison, les tanks géorgiens
mirent feu à un des appartements du bâtiment.
Toutes les fenêtres du neuvième étage se fracassèrent, Yacha vivait au septième étage. Quand il
remarqua que les fenêtres de la maison se furent
brisées, il revint dans la pièce, regarda par la
fenêtre. Il fut tiré par un tireur de précision
géorgien. La balle l’atteignit au front et il mourut
sur le coup. Son appartement fut bombardé encore
longtemps».
Yacha fut enterré temporairement le 10 août
dans la cour du pensionnat pour personnes âgées
qui se trouve dans ce quartier. Sa famille l’enterreront à nouveau le quarantième jour au cimetière
Zgudersky à côté de la tombe de son épouse.
Dans le quartier de la 12ème école, périt
encore un vieillard Hazbi Bestaev. Il périt de
blessures causés par les éclats d’un obus qu’y
explosa à l’entrée de sa maison au moment où
Hazbi descendait au sous-sol.
Dans ce quartier, plusieurs autres personnes
périrent de la main criminelle géorgienne.
Chronique de l’agression géorgienne:
Diane Kadzhaeva
et Hsar (Djeta) Dzhidzhoev
Tshovrebova Zalina Ivanovna, une habitante
de Tskhinval, la rédactrice en chef du journal
républicain «l’Ossétie du Sud» raconte.
Deux personnes périrent dans notre famille.
Ma cousine Diane Kadzhaeva et mon cousin Hsar
(Djeta) Dzhidzhoev.
Diane travaillait comme professeur au primaire à la 5ème école. Dans la nuit du 8 août, elle
était seule à la maison. Son mari et son fils était
partis à Vladikavkaz, puisque la femme de son fils
attendait un enfant. Elle vivait dans une maison
d’habitation dans le sud de la ville. Les voisins
racontèrent qu’ils étaient assis ensemble dans le
sous-sol. Diane s’énervait beaucoup. Elle avait peu
de temps avant cela subit une opération dont elle
ne s’était pas encore remise. L’entrée de leur maison sort sur la cour de la 12ème école. Quand les
gens virent que l’école était occupée par les
Géorgiens, ils décidèrent que toute la ville et la
république étaient entre leurs mains et que les
habitants étaient tous condamnés. Dans la nuit du
46
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
9 août, Diane décida de se sauver avec des voisins.
Évidemment, c’était très dangereux. Je pense que
s’il y avait eu dans la ville une autorité quelconque, les réfugiés auraient été interdit de quitter
la nuit. Il n’y avait aucuns services, aucune administration des événement. La grande partie des
réfugiés qui quittèrent la nuit, périt… La
«Mercedes», dans laquelle se trouvait Diane et la
famille Gagloev, fut brûlé sur le chemin de Zars. Je
vit moi-même ce qui resta de la voiture. Le fer
brûla jusqu’en petite pièces fines, quelque chose
que je ne pensait pas possible. Il resta seulement
des cendres de Diane. (Elle pleure) Le père de
Diane devint aveugle sept ans plus tôt. Sa soeur dit
en se lamentant: «Papa, c’est bien que tu sois
aveugles et que tu ne vois pas ce qu’on enterre».
Mon cousin, Hsar Dzhidzhoev, était dans ces
dernières années au Ministère de la Défense de
l’Ossétie du Sud. Il n’était pas militaire de profession. Il finit l’école d’art dans les années soviétiques. Je pense que de toute sa vie, il ne leva
jamais la voix sur personne. Mais en temps de
guerre, Hsar se retrouvait toujours en première
ligne. Ce fut ainsi dans les années 90 et maintenant. Leur détachement s’installa dans la partie
ouest de la ville. Il vivait sur la rue Staline près
d’une fabrique de bière. Sa femme et ses deux
enfants n’eurent pas le temps de quitter la ville.
Les gens ne comprenaient pas le vrai danger de la
situation. Le 8 août, Hsara apprit que les tanks
géorgiens se frayèrent un chemin sur la rue Staline
par ses collègues qui lui téléphonèrent du détachement de la milice défendant ce terrain. Les miliciens avaient seulement de l’armement légère et ils
demandèrent de l’aide. Hsara partit là-bas à la
course. Au dire des miliciens, ils réussirent à
détruire un tank, d’où les militaires géorgiens surgirent et entrèrent rapidement dans une maison
d’habitation. Hsar se mit à courir après eux et
entra par les grilles. Il eut le temps de lancer un
obus automatique mais fut blessé mortellement. Il
fut l’un des premiers militaires ossètes qui périt.
En novembre, il aurait eu 41 ans. Ses amis, sous les
coups de feu, transportèrent le corps de Hsar
jusqu’à chez lui. Étonnant que les familles des
morts, malgré l’horreur de l’événements,
refusèrent de quitter leurs appartements où se
trouvaient les défunts. Il fallut emmener de force
la soeur de Hsara dans le sous-sol. (Elle pleure)
Sous les bombes tombantes, les jeunes hommes
portèrent les citadins décédés jusqu’à chez eux.
Mon frère Timour dut s’occuper des obsèques de
nos proches. Quand je réussis à le rejoindre de
Vladikavkaz, je lui demandai ce que je pouvais
faire pour l’aider et il dit : envoie-nous un cercueil
et un drapeau. (Elle pleure)
Peu de temps avant la guerre fut célébré l’anniversaire de la mort de notre père. À la table
funèbre il y avait 40 personnes. Trois périrent le 7
et 8 août.
Chronique de l’agression géorgienne:
Kachmazova Diane Grigorievna
et Kachmazova Zaïra Grigorievna
Alan Sipols 38 ans, habitant de Londre,
raconte
Kachmazova Diane Grigorievna (ma mère) et
Kachmazova Zaïra Grigorievna (ma tante) vivaient
à Tskhinval sur l’avenue Dzhioeva, 7. Zaïra était
un médecin-neuropathologue – une profession très
en demande à Tskhinval après les événements du 9
août, quand un grand nombre de personnes qui
survécurent aux terreurs de la guerre eurent
besoin d’assistance médicale qualifiée.
La responsabilité envers les malades était une
de ces raisons pour lesquelles mes proches, des
femmes déjà âgées, restèrent toutes ces années
après «la première guerre» à Tskhinval malgré les
conditions de vie lourdes et la situation oppressante dans la zone du conflit.
Au début d’août 2008, quand la situation
s’échauffa fortement, les attaques des tireurs de
précisions emportèrent les vies plusieurs personnes. J’insistais pour que ma mère et ma tante partent temporairement pour la Russie. Mais elles
espéraient qu»il n’y est pas de guerre et elles
restèrent à Tskhinval.
Le jour du 7 août la situation dans la ville
devint extrêmement tendue. Je contactai plusieurs
fois ma famille par téléphone. La tante se rendit au
travail à l’hôpital en se serrant contre les murs des
maisons, car dans la rue elle pouvait être transpercée par les tireurs de précision géorgiens. Le soir,
après la transmission télévisé de Saakashvili sur le
cessez-le-feu, mes parents ainsi que la plupart des
habitants d’Ossétie se sont mis au lit. Ils espéraient
que le lendemain, jour de l’ouverture des jeux
olympiques, commencerait par des négociations et
non une guerre.
Vers minuit, ma mère et ma tante furent
réveillées par les fracas des explosions et
descendirent au premier étage qui était un endroit
relativement plus sûr (dans notre maison il n’y a
pas de sous-sol). La nuit du 8 août se passa sous le
fracas d’obus. Les étages supérieures de notre maison furent atteints par des morceaux d’éclats qui
brisèrent le verre de toutes les fenêtres.
Le matin 8 août dans la ville, il y avait des
tanks géorgiens sur l’avenue Dzhioeva. Un des
tanks s’arrêta devant notre maison et commença à
enfoncer son enceinte de pierre et ils tirèrent avec
des mitrailleuse sur les portes du garage.
Il est difficile de s’imaginer ce que ma mère et
ma tante vécurent, ne pouvant même pas regarder
dans la rue à cause des tirs constants. Ma mère priait tout le temps. La Russie annonça de l’aide mil47
Août 2008 Les rues de Tskhinval Le véhicule blindé géorgien repoussé par l’armée populaire
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
itaire, mais l’on ne voyait aucune aide à Tskhinval.
La défense ossète était brisée, l’armée géorgienne
abusait dans les rues.
Dès le soir du 8 août, les Géorgiens recommencèrent à écraser Tskhinval avec des canons à
longue portée. La maison des voisins fut entièrement détruite sur l’intersection de Dzhioeva et
Pouchkine. Ma mère et ma tante se trouvèrent toujours au premier étage de la maison en se
déplaçant d’une pièce à l’autre, dépendant du côté
où le fracas se faisaient le moins entendre.
Le matin du 9 août pendant une petite interruption des bombardements, ma mère et ma tante
purent pour un court moment monter au deuxième
étage pour regarder les dégâts. Bientôt les tirs
recommencèrent et elles durent redescendre au
premier.
Dans la journée du 9 août entre 13:00 et
16:00, pendant le bombardement suivant de la
ville, un obus de gros calibre atterrit dans notre
jardin se trouvant du côté Ouest de la maison. Il se
déchira dans un nombre infinité de petits éclats
aigus. L’explosion brûla une partie du jardin et
forma dans le sol un trou de 3.5m de diamètre et
70cm de profondeur. L’obus, établi sur l’action de
fragmentation, vint probablement du côté de
Nikoz et sauta par explosion dirigée (environ du
sud-ouest au nord-est).
Une multitude d’éclats chauds (avec des bordures brûlantes) s’envolèrent avec une vitesse
immense vers la maison, essentiellement au niveau
du premier étage et passa au travers des charpentes métalliques comme dans du carton. Ma mère
et ma tante se trouvèrent sur le chemin des ces
éclats... Ce qui resta d’eux, je ne peux pas décrire.
Que Dieu ne donne à voir à quiconque de telles
choses! Les corps furent fortement mutilés. Les
fragments ne furent pas tous trouver aussitôt et
nous dûmes enterrer les restes plus tard.
Il ne fut pas possible d’enterrer sa mère et sa
tante près de leurs parents dans le cimetière du village de Tbet comme il avait été autrefois planifié.
Les obus tombant près de ce village emportèrent
les tombes de grand-mère et grand-père.
sous-sol. Le village de Pris, qui est près de la frontière avec la Géorgie subit des bombardements
vigoureux.
À l’aube les époux décidèrent d’aller en ville,
chez la soeur de Yury, Aleksandra. Il sembla à
Yury qu’il serait plus dangereux de rester à Pris
sous le nez des Géorgiens qu’en ville. Les assassins
géorgiens aurait pu à n’importe quelle minute leur
faire justice. La maison de sa soeur Alexandra à
Tskhinval, sur la rue Pobedy leurs semblaient un
endroit moins dangereux.
Comme raconta Alexandra Tigieva, ce matinlà, Yury et son épouse ainsi que quelques habitants
du village marchèrent jusqu’à la ville en passant
par le cimetière Zgudersky et les bois, malgré les
bombardements se prolongeant. «J’étais à la maison toute seule et je me cachait des bombardements
dans le sous-sol. Il était environ 10 heures du
matin quand mon frère et sa femme arrivèrent
chez-moi, – raconte Alexandra. – Je me réjouissais
qu’ils réussirent à parvenir à ma maison vivant et
intact. Je les appelai de ma cachette, lorsqu’ils
descendaient déjà au sous-sol. À ce moment-là, il y
eut une explosion assourdissante et tout se mit à
trembler: Sur ma maison tomba un obus et détruit
une partie de sa structure. L’épouse de mon frère
eut le temps de descendre au sous-sol, mais malheureusement pas lui. Il lui manqua que quelques
secondes. Les éclats de l’obus l’atteignirent au cou,
au visage et aux pieds. Les blessures du cou jaillirent de sang. Je sortis en courant vers lui mais je
ne pouvais déjà rien faire pour lui: Yury décéda de
ses blessures presque sur le coup.
Le 9 août nous enterrèrent temporairement
Yury dans le potager de ma maison. Trois jours
plus tard, le 12 août, quand les pacificateurs russes prirent la situation entièrement sous contrôle et
que les hostilités se calmèrent, nous réenterrâmes
Yury dans le village de Pris.
Yury était mon frère unique. Il était un
homme honnête. Il était sensible, bon et ne refusait
jamais d’aider les gens. Pendant de longues années
il travailla comme plombier à l’hôpital républicain. Il jouissait du respect et de l’amour de sa
famille et de ses amis».
Dans le village de Pris, à la suite des bombardements, furent détruite beaucoup de maisons.
Le toit de la maison de la famille Tigieva fut fortement endommagé par un obus qui l’emporta.
Il n’eut pas le temps de s’abriter
Iury Tigiev (68 ans) vivait
dans le village de Pris. La nuit
infernale du 7 au 8 août,
quand la Géorgie fit une
attaque barbare sur l’Ossétie
du Sud, détruisant la ville
dormante de Tskhinval ainsi
que d’autres localités de la
république par des rafales de
coups de feu d’artillerie
lourde, des lanceurs de roquettes multiples, etc.,
Yury et son épouse Juliette Gagieva étaient dans le
Mort près de sa maison.
L’habitant de Tskhinval, Hadzhumar
Margiev (72 ans) périt près de sa maison dans la
rue Pobedy à la suite du bombardement de la ville.
Comme racontèrent les témoins de la mort
tragique d’Hadzhumara, ses voisins Botaz
Tsaritov et Roman Bikoev, il se cachait avec son
épouse Zemfira dans le sous-sol de le maison
49
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
«Quand l’obus tomba sur la maison du voisin,
Viacheslav et moi avions eu le temps de nous
asseoir et cela nous sauva. Les éclats se dissipèrent
au dessus de nos têtes », -dit Botaz Tsaritov.
Il ajouta que les Géorgiens continuèrent à les
bombarder. Encore quelques maisons sur cette rue
furent réduites en cendres par les obus.
Chronique de l’agression géorgienne:
Dina Elbakieva (3 ans)
et Angelina Kharazichbili
À la suite des attaques cruelles contre la dormante Tskhinval commencé par les forces armées
Géorgiennes, dans la nuit du 7 au 8 août périrent
des centaines de citoyens paisibles. Plusieurs
familles furent détruites. Le destin de Viacheslav
Elbakieva fut très tragique. Il perdit subitement
son épouse bien-aimée Angelina (34 ans) et sa fille
de trois ans Dina.
Viacheslav Elbakiev et Angelina Harazishvili
s’aimaient beaucoup, mais après de longues années
de vie commune ils n’avaient toujours pas eu d’enfants. Ils avaient toujours voulu des enfants et
adoptèrent Dina dès les premiers jours de sa vie. Il
prirent la toute petite fille à la maison de naissance, où sa mère biologique la laissa.
Au dire des amies d’Anguelina, Inary
Gigolaev et Emmy Parastaeva, le couple adoraient
Dina. Ils lui donnèrent tout le temps beaucoup de
cadeaux. «Pas tout les parents aiment leurs
enfants comme Slavik et Anguelina aimaient la fille
adoptive. Dina embellit leur vie, leur donna encore
plus de chaleur et de joie », -dirent leur amies.
Nous aimions beaucoup la petite Dina et ses parents Viacheslav et Anguelina.
Viacheslav est un employé du bataillon ossète
pacificateur. Anguelina s’occupait d’activité
patronale. Ils louèrent une maison sur la rue
Haritona Plieva, où ils déménagèrent quelques
jours avant la nuit tragique. Avant cela, ils
louaient une maison près de cette rue dans la ruelle
de Bush (ruelle nommé en honneur du célèbre biologiste), où ils se lièrent d’amitié avec la famille
d’Inary et Emmy. «Le 7 août très tôt le matin la situation commença à s’échauffer. La Géorgie renforcèrent les coups de feu sur Tskhinval et plusieurs
villages de notre république. Ce jour-là, Anguelina
et son enfant étaient chez-nous jusqu’au soir, –
raconta Inara Gigolaeva – Slavik se trouvait au
poste du village de Sarabuk. Anguelina s’inquiétait
beaucoup pour lui. Emma et moi lui demandèrent
de rester chez-nous pour la nuit puisque la situation dans la république restait incertaine. Elle
refusa et dit qu’elle passerait la nuit chez sa soeur
qui vit non loin. Il était environ 9 heures du soir
quand elle et sa fille quittèrent notre maison».
Angelina n’alla pas chez sa soeur. Elle décida
de rester avec Dina à la maison. Sa nouvelle voisine
Août 2008 Les rues de Tskhinval Le détail
de l’uniforme militaire d’un soldat géorgiens décédé
comme le faisait tous les voisins pendant le bombardement de la ville. Il s’occupait de son épouse
paralysée qui ne pouvait pas plus se déplacer. Ils
vivaient seul: leur fils et leur fille vivent en Russie.
«Le soir du 8 août, les coups
de feu se turent pour un certain temps. Nos miliciens réussirent à faire sortir les forces
ennemies
de
la
ville.
Hadzhumar et nous ainsi que
notre voisin Viacheslav Bitiev
sortirent dans la rue prendre
l’air pour quelques minutes.
Nous nous trouvions près de la
maison d’Hadzhumara, – dirent Botaz et Roman.
– Il faisait déjà noir. L’un sorti avec une lampe de
poche, l’autre pour fumer. Les Géorgiens s’installèrent apparemment dans les hauteurs au dessus
de Tskhinval. Ils surveillèrent la nuit les rues de la
ville avec des détecteurs infrarouges et ils nous
remarquèrent. Quelques instants plus tard, près
de la place où nous nous trouvions, un forte explosion gronda: Un obus tomba sur la maison du
voisin et la détruisit entièrement. L’onde explosive
nous jeta au sol. Un éclat d’obus atteignit
Hadzhumaru à l’abdomen le coupant en deux. Il
fut livré à l’hôpital mais ils ne réussirent pas à le
sauver. Le 9 août, Hadzhumar mourut.
Nous avions peur d’informer son épouse de la
tragique mort de son mari. Elle était malade et
nous craignirent qu’elle ne put supporter la nouvelle du décès d’Hadzhumara. Ils ne se séparaient
jamais l’un de l’autre.
Le 10 août à Tskhinval, les proches de la
famille Margiev vinrent enterrer Hadzhumara
dans le cimetière Zgudersky.
Quand l’obus explosa près de la maison
d’Hadzhumara, Roman Bikoev et Viacheslav
Bitiev furent aussi blessés par les éclats. Ils furent
soignés tout les deux en Ossétie du Nord mais leurs
vies étaient hors de danger.
50
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
immédiate, Melchik Besaeva l’invita aussi à venir
chez-elle. «Je lui dis que si les bombardements
allaient commencer, qu’elle pouvait venir avec son
enfant se cacher avec nous dans notre sous-sol. Bien
qu’elle eut aussi un sous-sol, elle aurait été plus
tranquille avec nous vue l’absence de son mari.
Mais elle ne vint pas», -raconta la voisine.
Anguelina et sa fille s’étaient déjà mises au lit
quand les Géorgiens, qui attendirent la nuit ,
ouvrirent le feu dans les quartiers résidentiels
Tskhinval.
Comme raconta Melchik Becaeva: «Lors des
premiers coups de feu dans notre région, une forte
explosion se fut entendre. J’eus à peine le temps
d’aller au sous-sol avec ma famille, en courant nupieds, quand près de nous se fit entendre une
deuxième explosion. Elle fut d’une telle force que
toute la maison fut secouée. L’obus tomba sur la
maison, que louait la famille Elbakiev. Nous ne
comprîmes pas tout de suite quelle maison fut
touché par l’obus. Nous l’apprîmes plus tard. En
raison du bombardement continu, il fut impossible
de même regarder une minute à l’extérieur. En
plus, l’électricité avait été coupé. L’obscurité était
telle que rien n’était visible. Tôt le matin à cinq
heures, mon mari Yury ainsi que notre voisin sortirent vérifier l’état d’Angelina et de sa fille? Nous
espérions qu’elles survécurent, pensions qu’elles
réussirent à se cacher au sous-sol. Quand nous
entrâmes dans la maison détruite, nous vîmes se
tableau horrifiant: Angelina et Dina étaient mortes
sous un tas de débris. D’Angelina fut visible seulement la tête et la partie supérieure de son corps».
Quand leurs corps furent sortis des débris, on
découvrit sur elles les éclats de l’obus qui tomba
sur la maison.
«Nous étions sous choc lorsque nous apprîmes
leur mort horrible. Anguelina était une bonne et
charitable personne. La charmante petite Dina était
aimé de tous les voisins. Ils étaient une famille unie et
joyeuse. Ça fait mal de regarder combien Viacheslav
souffre. Il ne sait plus quoi faire. Nous sommes aussi
très accablés», – dirent Emma, Inara et d’autres
voisins regrettant la mort d’Anguelina et Dina.
«Dina et ma fillette étaient de la même année.
Elles jouaient constamment ensemble, -continua
Inara. – Maintenant elle me demande toujours:
«Où est Dina? Quand reviendra-t-elle?» Ayant
entendu dire que Dina était déjà parti des vivants,
elle m’approcha en pleurant et demanda:
«Maman, c’est vrai que Dina est morte?» Je dus la
calmer et je lui dit que Dina était chez sa mamie».
Angelina ainsi que sa fille furent enterré au
cimetière du village de Tbet.
Pendant l’intenses bombardement de la ville par
les géorgiens, ils se trouvaient dans leur maison. Ils
n’avaient pas de sous-sol où ils aurait pu se cacher
et ils n’allèrent pas chez les voisins. Son épouse
Anisima Chyznal se déplaçait avec peine, elle était
handicapée.
Comme raconta leur fille Dzerassa, qui apprit
les détails de la tragédie par les récits de sa mère,
le 9 août à la suite d’un obus s’enflamma la maison
du voisin, dans laquelle vivaient deux femmes
seules. Anisim les aida à éteindre l’incendie mais
avec ses petites forces, il ne réussit pas. Ils eurent
seulement le temps de sortir la literie de la maison.
Quelques minutes plus tard, après l’inflammation
de la maison du voisin, un obus de l’équipement
«Grad» tomba sur le toit de la maison des
Dzhagaev, qui commença aussi à brûler. Anasim
tâcha de ne pas laisser se répandre le feu, il tenta
de l’éteindre aussitôt. Par l’escalier extérieur et
avec un seau d’eau, il monta au grenier. À ce
moment, un autre obus tomba sur la maison avec
fracas et explosa. Anisim, se trouvant dans
l’escalier, reçu un éclat dans la jambe qui la coupa
presque entièrement. Anisim réussit à se glisser
vers le bas. Le sang ruisselait de sa blessure et il
commença à perdre connaissance. L’épouse
malade ne pouvait donner à son mari l’aide nécessaire. Elle ne put attacher le bandage avec ses
mains qui faisait mal, pour empêcher l’hémorragie
de sa blessure à la jambe. Elle cria à l’aide mais
personne ne répondit. À ce moment-là, dans la rue
il ne restait plus de voisins. Ils s’étaient tous sauvés
quand les formations géorgiennes armées commencèrent à entrer. Un voisin en voiture tenta
d’aller les chercher, mais dut faire demi-tour en
raison des bombardements. Il réussit à se sauver
par miracle. La maison des Kadzhaev était entièrement en flamme. Le feu ne pénétra pas seulement
dans l’entrée, mais aussi où était Anisim perdant
son sang et graduellement connaissance. Près de
lui était assise son épouse blessée par brûlures, qui
regardait désespérément les souffrances de son
mari mourant. Les soldats géorgiens ouvrirent la
porte de leur maison, virent les supplices des vieillards et les laissèrent à la mort. Dans la nuit du 9
au 10 août, Anisim mourut de perte de sang.
«Le 10 août, après que les occupants
géorgiens furent sortis de la ville, on me permis
enfin d’entrer dans le quartier de Shanghai où
était mes parents. Devant moi apparut un tableau
épouvantable: Une maison complètement brûler,
ma mère blessée et près d’elle mon père mort avec
une jambe arraché, couché dans une marre du
sang. Plusieurs maisons voisines furent aussi
brûlées complètement.
Ma mère fut emportée à Vladikavkaz. Mon
père fut temporairement enterré dans le potager
pendants les bombardements périodiquement qui
Les soldats géorgiens les laissèrent mourir
Anisim Dzhagaev (74 ans) et son épouse
vivaient dans une maison sur la rue Kulaeva.
51
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
recommencèrent de Nikoz. Deux jours plus tard,
nous le réenterrâmes à Tbet», – raconta Dzerassa.
La santé de Chyznal, qui reçut des brûlures
graves, s’aggrava. Ses filles l’emportèrent à
Moscou pour des traitements.
près du village d’Ergneti. Ils n’avaient pas eu le
temps de se remettre du mal quand fut tué le fils de
Raïssa, Soslan. Raïssa et Elline survécurent difficilement le malheur qui leur tomba dessus. Raïssa
ne travaillait plus. Ellina était employé par le
Comité de contrôle de l’État et de la sécurité
économique ROS.
Comme racontèrent leurs voisines Alla
Gassieva et Ella Tekhova, pendant le bombardement de Tskhinval par les artilleurs géorgiens,
Raïssa, son frère qui venu de Nogir et sa fille se
cachèrent dans la cour de la maison dans une fosse
de réparation d’autos. Dans leur maison il n’y avait
pas de sous-sol. «Le 9 août, notre région subit à
nouveau un bombardement intense en provenance
de Nikoz. À 11:30 sur la maison des Kadzhaev
tombèrent simultanément quelques obus. Comme il
fut établi ensuite par des spécialistes, c’était un
lanceur de roquette multiple «Grad». Dans le trou
où se cachaient Raïssa, son frère et Ellina, il y avait
un réservoir d’essence qui sauta aussitôt, les
enflammant tout les trois. Près du réservoir était
assise Raïssa, qui fut brûlée plus que les autres. Elle
couvrit de son corps sa fille assise à côté d’elle mais
celle-ci reçut quand même de graves brûlures. Son
frère étant assis plus loin souffrit moins. En entendant leurs cris, les voisins accoururent», – racontèrent Alla et Ella. La première qui arriva sur les
lieux fut la retraitée Natasha Dzhagaeva, qui vit en
face de leur maison. Elle tenta d’éteindre l’incendie
dans la fosse et fut aussi brûlée fortement. Les
brûlées Raïssa et l’Ellina, ainsi que Natasha furent
emportées au sous-sol, où c’était plus sûr durant les
bombardements, par leur voisin Elbrous Valieva, .
«J’avais peur de les regarder, particulièrement
Raïssa, -continuèrent Ella et Alla. – Nous ne savions
pas comment les aider. Quelqu’un leur donna des
calmants et tenta de leur trouver quelque chose
pour les brûlures, mais sans succès. Les urgences ne
répondirent pas aux coups de téléphone et il n’était
pas possible de traverser Shanghai. Nous les aurions transporté nous même jusqu’à l’hôpital, mais
les tanks géorgiens et l’infanterie était entrés du côté
de Nikoz et des tireur de précisions surveillaient
plusieurs endroits dans notre région. Il était dangereux de sortir dans la rue.
Les victimes demandèrent constamment de
l’eau. Ellina, fut probablement fortement empoisonné par le monoxyde de carbone. Elle vécu
seulement jusqu’au matin. Nous n’informâmes pas
la mère de la mort de sa fille. N’entendent plus sa
voix, elle demandait constamment, «qu’est-ce qu’il
y a avec ma fille ? Pourquoi ne dit-elle plus rien?
Où est-elle?» Raïssa était à côté du cadavre de sa
fille, mais ne pouvait pas la voir. Elle était devenue
aveugle, toute son visage était brûlé et enflé».
Le 10 août, après la libération de la ville par
les forces ennemies, Raïssa et Natasha furent
Comment pouvions-nous savoir que
ce serait leur dernier voyage?
Des milliers de citoyens furent victimes des
cruels coups de feu à Tskhinval entrepris par les
forces armées de la Géorgie dans la nuit du 7 au 8
août. Le destins fut tragique pour les habitants de
la rue des 26 Commissaires, le père et le fils Ruten
et Elbrous Kozaev ainsi que leur voisin Vladimir
Tedeev.
- La première nuit, dès que l’intense bombardement de la ville par plusieurs types d’armes
lourds commença, nous nous cachâmes dans le
sous-sol de notre voisin parce qu’il semblait plus
solide et disposé à supporter une attaque de l’aviation géorgienne, -raconta l’habitante de rue des
26 Commissaires Svetlana Guchmazova. Les explosions d’obus se prolongèrent toute la nuit. Le
matin du 8 août, quand il y eut un moment plus
calme, Elbrous accompagné de son voisin Vladimir
décida d’aller au Nord en voiture jusqu’à
Vladikavkaz où se trouve le père très âgé de Ruten.
Comment pouvions-nous savoir que nous voyions
nos voisins pour la dernière fois?
Après avoir passé le territoire de Dubovoy,
des coups de feu commencèrent provenant d’un
véhicule blindé qui couvraient un segment défini
du chemin. «Mon père était au volant, -raconte la
fille d’Elbrous, Milena Kozaeva. Après les premiers coups de feu mon père fut blessé et perdit
son orientation. Quelques temps plus tard une
forte explosion gronda et la voiture fut atteinte,
mais les soldats géorgiens continuèrent à lui tirer
dessus. Quelques secondes plus tard la voiture
s’enflamma...».
En raison des constants bombardements, les
corps restèrent dans la voiture jusqu’au 10 août.
Sous les restants de Ruten, on trouva son couteau.
Elbrous fut identifié par sa montre. Vladimir fut
identifié par des bouts de vêtements.
Le 11 août, ils furent enterrés au cimetière
Zgudersky.
Une mère et sa fille décédèrent
de brûlures
Raïssa Tshovrebova et sa fille Ellina
Kadzhaevoj vivaient dans une maison dans la rue
Sanakoeva dans le quartier de Shanghai. Raïssa,
au dire des voisins, avait environ 55 ans et Ellina
environs 26 ans.
Le malheur s’écroula sur cette famille martyre déjà au milieu des années 90, quand fut tué
l’époux de Raïssa, Kavkaz, de la main géorgienne
52
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
emporté à Vladikavkaz. Elles furent envoyées à
Moscou trois jours plus tard. À l’hôpital de
Moscou, Raïssa se trouva deux semaines dans le
coma et décéda. Natasha Dzhagaeva est toujours
sous traitement à Moscou. Comme on nous apprit,
son état est insatisfaisant.
Ellina et Raïssa furent enterrées par leurs
proches à Nogir.
De cette heureuse famille, il ne reste plus personne. «Raïssa et Ellina étaient de bonnes personnes. Il est difficile d’accepter qu’elles ne sont déjà
plus à nos côtés», – dirent avec regret les voisines.
Les Géorgiens la fusillèrent quand
elle voulut entrer dans le refuge
Il a quelques mois dans la vie Reguina
Puhaeva (20 ans) il y eut un important événement:
elle se maria. Les jeunes mariés vivaient à Dzau
d’où l’époux venait. Au début d’août, l’heureuse
Reguina vint pour quelques jours chez ses parents
qui vivaient dans le quartier de Shanghai dans un
appartement communautaire. L’attaque surprise
des forces armées de la Géorgie sur l’Ossétie du
Sud arriva lorsqu’elle était chez ses parents. Elle
n’eut pas le temps d’aller retrouver son mari qui
était à Dzau. Reguina, sa mère, son père et leurs
voisins, se cachèrent dans le sous-sol durant des
bombardements d’artillerie géorgienne.
Le 9 août, les véhicules blindés géorgiens ainsi
que l’infanterie envahirent cette région de la ville.
Comme raconta Maïa Tshovrebova, la voisine de la
famille Puhaev et témoin de la tragédie, les troupes
géorgiennes n’avaient pas de limites à leur cruauté.
«Devant notre bâtiment s’arrêta un tank
géorgien et le brûla ainsi que d’autres maisons
d’habitation. Après un certain temps dans notre
entrée passa un groupe de soldats géorgiens. Ils
crièrent et défièrent les locataires de sortir de leurs
cachettes. Ils forcèrent les portes de nos appartements, lancèrent dans les pièces des bombes et
tirèrent des coups de feu. Nous nous cachions dans
le sous-sol et nous tremblions de la peur, pensant
que ces barbares nous feraient justice à l’instant
où ils nous trouveraient. Heureusement, Ils furent
bientôt partis, probablement se dépêchant quelque
part.
Nous avions peur que les géorgiens reviennent
dans notre direction. Après être resté jusqu’au
soir dans le sous-sol, nous décidâmes d’aller dans
des lieux plus sûr. Non loin de nous, il y avait un
abri antiaérien où s’était précipitée une partie des
locataires. Nous ne savions pas que dans ce refuge
il y avait déjà des soldats géorgiens. Reguina courrait devant moi et quand elle descendit dans le
bunker, les Géorgiens la virent et appuyèrent sur
la détente. Elle tomba raide morte. Cela se passa
devant mes yeux. Je me suis retourné et je
prévenus les autres du danger, demandant tout bas
Août 2008. Tskhinval. La tour du tank géorgien sapée
qui perça la visière en béton d’une des maisons
de ne pas informer la mère de Reguina, Varia, de
la mort de sa fille. Nous courûmes dans la rue
Jeleznodorojnaya où nous nous cachâmes dans une
maisonnette».
Après avoir tué Reguina, qui était enceinte de
deux mois, les Géorgiens l’enveloppèrent dans une
couverture et la cachèrent dans les buissons. Sa
mère chercha sa fille toute la nuit. Le corps inanimé de Reguina fut trouvé après que les formations
géorgiennes armées furent expulsé par les troupes
russes des périphéries de la capitale d’Ossétie du
Sud.
Habité par le deuil, Varia dit avec douleur et
désespoir dans la voix: «La perte de ma fille est une
douleur insupportable. Mon mari et moi ne savons
pas comment continuer à vivre. Je pense des fois
au suicide». Reguina était leur seul enfant. La
défunte fut mise en terre le 12 août à Dsau.
Pourquoi?!
Le 9 août 2008 devint le dernier jour de la vie
d’Abaeva Lejla Pavlovna. Vivant à Moscou, ayant
là-bas une maison et une famille, elle déménagea il
y a trois ans à Tskhinval pour s’occuper de sa mère
très âgée qui ne souhaitait pas quitter la maison
pour aller, comme elle disait, au bout du monde.
«Que vais-je faire à Moscou, ma maison est ici, je
vivrais ici mon siècle», -répéta-t-elle.
Lejla aimait elle-même beaucoup Tskhinval,
où elle grandit et où elle avait une multitude
d’amis.
La veille des événements d’août, la situation
s’échauffa de jour en jour. Il n’y eut pas une
journée ou une nuit sans que l’ennemi assoiffé de
sang ne soumit de méthodiques et d’impitoyables
attaques sur la ville paisible de Tskhinval. Quand
plusieurs habitants de la ville quittèrent pour
s’éloigner du malheur, Lejla fut aussi conseillée de
partir pour Moscou, sur quoi elle répondait à
53
Août 2008 Le bâtiment l’université d’Ossétie du Sud brûlé
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
chaque fois, que sa maison était maintenant ici et
qu’elle devait partager le sort de son peuple
jusqu’à la fin. Comme elle l’avoue, elle fut très
anxieuse au début des bombardements et elle fut
prise au coeur par une peur traître. Pouvait-elle
alors supposer dans sa belle jeunesse, que ceux qui
déchireraient de leurs mains sa belle vie seraient
ceux avec qui elle lia son destin, ceux qu’elle considérait de la famille s’étant mariée à un géorgien
en rêvant d’amour et de bonheur.
Valentina Sanakoeva, une amie de Lejla:
«Quand dans la nuit du 8 août la ville subit
d’intense bombardements d’artillerie, les gens
dans la panique se cachèrent dans les sous-sols et
dans d’autres endroits. L’électricité et le téléphone
étaient coupés presque aussitôt. Isolé, nous ne
connaissions pas le destin de nos proches et de
notre famille. Les premiers jours du bombardement était tellement intense que sortir dans la rue
était hors de question. Mais quand le matin le 9
août tout se calma, je décida d’aller en courant
chez mes amies pour voir comment elles se portaient comme elles ne vivaient pas très loin. Je me
sentis pas très bien lorsque je vus déjà au loin leur
maison en morceaux.
En me rapprochant de l’endroit, je compris
qu’un obus y était tombé.
...je trouva Lejla et sa mère dans la chambre
de bain. Il y avait des ruines tout autour, dans l’air
volaient des nuages de fumée. La veille femme
blessé appelait sa fille, mais celle-ci ne répondait
pas à ses cris. Lejla était étendue le visage vers le
sol, sa tête était en sang. Elle était morte...
Le bombardement s’intensifiant, je dus
retourner dans mon sous-sol sans avoir eu la possibilité d’offrir mes derniers voeux à la défunte. Ce
tableau horrible reste devant mes yeux. Comment
est-ce possible, que d’un seul coup d’une main
impitoyable tant de gens périssent? Pourquoi enleva-t-on la vie de ma bonne, belle et joyeuse amie?
Quel trésors ou quel bien du monde vaut une seul
vie humaine?!
… Après quelques heures, notre maison
d’habitation à cinq étage fut réduite en cendre.
Quand dans la cour entra un tank géorgien, nous
restâmes caché dans le sous-sol de la maison en
feu, craignant de se faire découvrir. Le tank tourna la bouche du canon dans toutes les directions et
partit. Ils décidèrent probablement qu’il n’y avait
plus personne de vivants. Après avoir attendu un
peu, nous passâmes au sous-sol de la maison voisine…».
Le 11 août, Lejla Abaeva fut enterré dans le
potager de sa maison au 34 rue Oktiabrckaya et fut
réenterrée une semaine plus tard au cimetière.
Comme il fut établi plus tard, sur leur maison
tomba un obus du lance-roquettes multiple
«Grad». Dans celle-ci, vivent maintenant son
inconsolable mère et la soeur de la défunte.
Chaque jour, elles subissent une torture terrible
lorsqu’elles regardent à l’endroit où se répandit le
sang de leur chère Lejla et où son corps couvert de
blessure trouva refuge temporairement.
Dans la ville de Moscou éloignée, Lejl Abaeva
laissa derrière elle un fils et une fille de nationalités
Géorgiennes…
«Quelques jours plus,
nous trouvâmes le crâne de ma soeur
sur le toit de ma maison»
L’agression militaire de la Géorgie du mois
d’août contre la population civile d’Ossétie du Sud
emporta la vie de plusieurs centaines de citoyens
paisible qui mutila le destin de milliers de familles.
Zalina Kachlaeva (19 ans) était dans l’attente
du plus heureux jour sa vie; le 10 août, elle devait
se mariée. Zalina possédait déjà sa robe de mariée.
La famille des Kachlaev se préparaient soigneusement pour cet événement. Cependant l’attaque
perfide de l’armée géorgienne sur l’Ossétie du Sud
changea tout subitement. La nuit infernale du 7 au
8 août, les forces armées de la Géorgie commencèrent à assiéger Tskhinval, dirigeant sur la
ville une rafale de coups de feu. Zalina, son père
Tengiz et sa mère Manana attendaient au sous-sol.
Après avoir préparé leur artillerie, les formations
géorgiennes armées entrèrent dans la ville et commencèrent à tirer sur les citoyens. Les citoyens
était en panique. Manana était vraiment effrayée
et décida d’emmener sa fille à Vladikavkaz. De la
rue Kutuzova, où était leur maison, Manana et sa
fille allèrent sur la rue Kvajsinskaya, où vivait le
frère de Manana, Alan Pliev qui pouvait les
emporter en voiture en Ossétie du Nord.
«Le 8 août au soir, Manana et sa fille vinrent
chez nous. Ils étaient fortement effrayés,- dit Alan
Pliev. – Le matin suivant, je m’apprêtais à emmener ma soeur, ma nièce ainsi que deux autres voisins
à Vladikavkaz. Quand Manana et Zalina sortirent
de la maison souhaitant être déjà assises dans ma
voiture, un bombardier géorgien vola au dessus
d’elles et largua sur notre rue des bombes dont les
éclats déchirèrent en morceaux Manana et Zalina.
(En racontant cette tragédie terrible, Alan retient
avec peine ses larmes) Les morceaux dissipées de
leurs corps furent suspendus sur l’enceintes.
Quelques jours plus tard, nous trouvâmes le crâne
de ma soeur sur le toit de ma maison, où il s’envola
lors de l’attaque d’une bombe».
D’autres voisines qui se trouvaient plus loin,
furent blessé par les éclats. Après leur traitement à
l’hôpital de Vladikavkaz où elles furent envoyées,
leurs vies ne furent plus menacées.
Les parties du corps dispersées de la mère et
sa fille furent recueillies et transportées à la
morgue. Elles furent enterrées en Ossétie du nord
55
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
Géorgiens armés jusqu’aux dents occupèrent la
moitié de leur bâtiment à deux étages. Ils trouvèrent le sous-sol où se cachaient quatre femmes et
trois hommes à l’âge de la retraite. Les Géorgiens
ordonnèrent de monter les mains en l’air. «Nous ne
pouvions rien faire d’autre que de sortir de notre
cachette, – se rappela Naza le coeur gros. Ils nous
dirent que viendraient une voiture qui nous
emmèneraient en Géorgie. Nous nous trouvions
dans l’entrée et les Géorgiens commencèrent à tirer
près de la maison. Nous comprîmes qu’ils avaient
tué quelqu’un. Bientôt nos hommes commencèrent
à entourer notre bâtiment et les Géorgiens. Ils
engagèrent le combat et ne portèrent plus attention
à nous. Nous nous servîmes de cet instant pour
redescendre au sous-sol».
Quelques temps plus tard, quand les forces
ennemis furent évincées de la ville, les locataires
sortirent de leur abris. «En sortant du sous-sol, je
décida de m’asseoir près de son seuil, – continua à
raconter Nazi Chibirova. -Mon mari et d’autres
voisins sortirent dans la cour et revinrent ensuite
avec des visages réprimés. Valiko tâchait de ne pas
me regarder. Les voisins me dirent que les
Géorgiens avaient tué un homme près de notre
maison. Je demandai s’ils le connaissaient parce
que dans notre petite ville tout le monde se connaît. Quand je regardai mon époux, il pleurait. Je
compris que le tué était mon fils… «, – en se rappelant, la mère de Vilen ne put retenir ses larmes.
Quand Vilen apprit que son appartement
brûlait, il se dépêcha à la maison. Il ne savait pas
que dans le bâtiment se trouvaient des Géorgiens
armés. Quand il entra dans la cour, il fut impitoyablement fusillé. Un peu plus tard, près de notre
bâtiment, deux autres garçons de l’armée populaire périrent durant des hostilités, Vladik
Gazzaev et Victor Tadtaev.
Vilen Chibirov fut enterré en Ossétie du
Nord.
Août 2008. Tskhinval. Les rues de la ville
à Zavodckaya. Zalina était étudiante en droit à l’université de l’Ossétie du Sud. Manana étais née en
1965 et travaillait dans un café.
Tengiz, après la mort monstrueuse de sa
femme bien-aimée et sa fille, perdit la raison.
Il fut fusillé dans la cour de sa maison
L’agression laissa Alan 7 ans et Milena 3 mois
sans amour et soin paternel. Leur père, Vilen
Chibirov fut fusillé par les occupants géorgiens
près de sa maison.
Vilen avait 33 ans et il finit la
faculté sportive de l’UNOS. Il
était depuis quelques années
au rang de l’armée populaire.
Le 7 août, la veille des hostilités, il expédia son épouse et
ses
deux
enfants
à
Vladikavkaz. Il resta pour
protéger sa ville natale. Son
père Valiko et sa mère Naza
Bekoeva-Chibirova restèrent à Tskhinval. La
famille Chibirov vivait à la fin de la rue Geroev,
dans le quartier de la 12ème école. Ici, les
géorgiens firent irruption avec leur véhicules
blindés suivit de leur infanterie. Le 9 août, ils
entrèrent une seconde fois dans la ville par où ils
s’étaient fait chassés dans la journée. Les troupes
géorgiennes dans le quartier de 12ème écoles
prirent en otages des locataires d’un bâtiment à
deux étages. Parmi eux ce trouvaient les parents de
Vilen. Comme raconta la mère de Vilen, Naza,
accablée par le deuil, son fils était dès les premiers
jours de l’agression géorgienne au poste. Son mari,
elle et des voisins se cachèrent dans le sous-sol
d’abord des bombardements, ensuite des tanks de
l’adversaire qui entraient dans la ville et tiraient
sur les maisons.
Le 9 août, la maison de Chibirov s’enflamma
après l’atteinte d’un obus. À ce moment-là, 15
Elle ne pouvait plus les avoir au bout du fil
Les victimes de la récente
agression géorgienne d’août
contre l’Ossétie du Sud,
comme lors du génocide ossète
des années 20 et 90 du siècle
précédent, furent essentiellement des citoyens innocents et
paisibles: des enfants, des
retraités et des femmes. Le
malheur arriva dans plusieurs
Diana, l’une des
familles. La famille des soeurs
soeur décédée
Kachmazov n’y échappa pas.
Elles étaient cinq soeurs
d’une famille bien cultivée: Zaïra, Diane, Evelina,
Léna et Marina Kachmazova. Trois d’entre elles,
Zaïra, Léna et Marina choisirent des professions
56
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
médicales. Evelina travaille comme professeur.
Diane suivit les traces de son père Grigory
Kachmazov, colonel de la milice, qui dans les
années soviétiques était le chef du Département des
affaires intérieures régionales. Diane Grigorievna
était lieutenant-colonel de la milice à la retraite.
Le destin des deux soeurs aînées, Zaira (née en
1940) et Diane (née en 1941), fut très tragique.
Pendant ces jours sanglants d’août, elles périrent à
la suite du cruel bombardement de Tskhinval exécuté par les forces armées géorgiennes. Zaïra et
Diane vivaient dans une maison à deux étages construite par leur père sur l’avenue Alana Dzhioeva.
Les soeurs vivaient seule dans cette maison. Le fils
de Diane, dont elle était très fière, va de temps en
temps en Angleterre. Zaira n’avaient pas de famille.
Leur père décéda quelques années plus tôt après
une longue maladie et leur mère mourut en 1992.
Léna Kachmazova travaille à l’hôpital républicain à Tskhinval comme médecin-neuropathologue. Sa soeur Zaira était aussi neuropathologue.
Léna souffrit elle-même des agresseurs géorgiens
qui firent irruption à Tskhinval en 1991. Un
véhicule blindé géorgien ouvrit le feu sur la voiture
dans laquelle Léna allait au travail. Elle se sauva
par miracle, mais reçut de graves blessures.
En août de l’année courante, quand la guerre
se déclencha soudainement en Ossétie du Sud,
Léna Grigorievna était en vacance à Vladikavkaz,
mais savait ce qui se passait dans sa république
natale. Elle téléphonait à Tskhinval ses trois soeurs
Zaira, Diane et Evelina à chaque minute. Sa soeur
cadette Marina vivait à Vladikavkaz.
Léna raconta difficilement la tragédie qui
arriva à ses soeurs aînées. Dans sa voix on sentait
sa douleur. Elle, ainsi que ses soeurs, éprouve
beaucoup de peine pour leurs chères Zaira et
Diane. «Je m’inquiétais beaucoup pour mes
soeurs. Dès les premières heures après le commencement de l’assaut sur Tskhinval par l’armée
géorgienne dans la nuit du 7 au 8 août, je parlais
constamment avec mes soeurs par téléphone
portable, -raconta Léna Grigorievna.
Evelina était chez elle sur la rue Jdanova.
Zaira et Diana, qui vivaient ensemble, se trouvaient aussi à la maison. Elles étaient au premier
étage. Elles ne pouvaient se cacher ailleurs, parce
qu’il n’y avaient pas de sous-sol dans leur maison.
Mes soeurs n’étaient pas peureuses. Elles me disaient qu’il se passait quelque chose d’incroyable,
qu’un tel bombardement n’avait jamais eu lieu à
Tskhinval.
Le 9 août à environ 13:30, lors de notre
dernière conversation, Zaïra et Diane me communiquèrent qu’un tank géorgien était apparu sur
leur rue, près de leur maison et tirait sur les
maisons voisines. Mes soeurs pensèrent que le tank
ennemi attaquerait aussi leur maison. Elles
passèrent donc dans une autre pièce qui leur sembla plus sûr. Après cela, je tenta encore une fois de
les avoir au bout du fil mais sans succès : personne
ne répondit. Je devint très anxieuse comprenant
que quelque chose de terrible était arrivées à mes
soeurs. Mon fils, qui travail dans les structures du
maintien de l’ordre, ne pouvait se rendre chez elles
étant en poste. Il demanda à un ami de vérifier l’état de Zaïra et de Diane. Quand celui-ci arriva à la
maison, il communiqua que personne n’ouvrait la
porte mais que la maison n’avait pas aussi souffert
que les autres, que seulement les vitres étaient
cassées et que selon lui, le tank ne lui avait pas tiré
dessus. D’autres gens se joignirent à lui, ils frappèrent mais personne de répondait. Après un certain temps, le frère de notre belle-fille Nikolay
Kelehsaev et le juge du tribunal d’arbitrage
Supérieur ROS, Tamerlan Dzhioev (c’est ma nièce
Ilona Hugaeva, la fille de ma soeur Eveline, qui
travaille pour vice-président du tribunal d’arbitrage Supérieur, qui lui demanda de venir), s’approchèrent simultanément de la maison et escaladèrent l’enceinte. Quelques minutes plus tard, je
reçus une nouvelle terrible…»
Tamerlan Dzhioev raconte: «Le matin du 10
août, à la demande d’Ilony Hugaevoj, un ami et
moi allèrent à la maison où vivaient ses tantes. Elle
s’inquiétait beaucoup, disait qu’elles ne
répondaient plus aux coups de téléphone et n’ouvraient pas la porte aux gens.
Comme personne nous ouvrit la porte,
j’escaladai l’enceinte sur la rue Pouchkine et pénétrai dans la maison. Au même moment, arriva un
proche des deux soeurs qui travaille au KGB.
Personne ne répondit à mes appels. Il y avait un
silence étrange dans la maison. Dans l’entrée, tout
était dispersé. Le verre des fenêtres était cassé et
les portes des pièces du premier étage étaient
criblées par des éclats. Je compris qu’un obus
explosa quelque part près d’ici. Je commençai à
examiner les pièces, jetai un coup d’oeil dans chacune d’elles mais je ne trouvai personne. Je me
réjouis de n’avoir trouvé personne de blessé ou de
mort dans la maison. Je voulais déjà partir quand
au dernier moment je décidai de regarder encore
une fois dans la première pièce, auquel j’avais
seulement jeté un coup d’oeil. Il faisait sombre
dans la pièce et en regardant plus attentivement, je
découvris soudain les corps des deux femmes près
de la porte. Elles étaient recouvertes d’une couche
de poussière. C’était la raison pourquoi je ne les
avais pas remarqués la première fois. C’était les
tantes d’Ilona».
Au moment où les soeurs allèrent se cacher
dans une autre pièce, un obus tomba dans le
potager de la maison. Comme on découvrit par la
suite, lorsque l’obusier tira, Zaïra et Diane se trouvaient derrière la porte entre-ouverte de la pièce et
57
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
se tenaient par la main. Les éclats atteignirent les
soeurs et périrent. «Mes malheureuse soeurs furent
plusieurs fois blessées par des fragments d’obus, continua Léna Kachmazova. -À juger par leurs
blessures que j’examina moi-même à la morgue,
Zaïra décéda sur le coup. Diane par contre, fut
vivante pour quelque temps mais ses blessures
furent si sérieuses, qu’elle ne put appeler à l’aide.
Quand les soeurs furent découvertes, Zaira
serrait dans ses mains son portable sur lequel je
téléphona sans arrêt. Lorsque ma soeur Evelina
vint à la maison et vit nos soeurs inanimées, étendues dans une flaque de sang, elle tomba en état de
choc. Elle se sentit très mal par après. Nous
sommes très triste à l’idée que nos chères Zaira et
Diana ne sont plus auprès de nous». Zaira et Diana
Kchmazova furent enterrées en Ossétie du Nord.
allait sa mère. Sa femme et ses enfants furent
envoyés la veille des hostilités en Ossétie du Nord.
La tragédie se passa le 9 août au matin. Garik et
Avetik périrent à la suite de l’éclatement d’un obus
dans la cour de leur maison d’habitation. Comme
raconta la voisine Rita Tadtaeva, témoin des événements, Avetik et Garik se trouvaient dans l’entrée.
«Quand la Géorgie commença le bombardement de
la ville avec de l’artillerie lourde, soutenu par de
l’aviation, tous les voisins descendirent au sous-sol,
-se rappela Rita. – Dans le sous-sol humide, sans
eau et sans nourriture, j’étais assise avec ma fille et
son enfant de neuf mois. L’appartement de trois
pièces de ma fille qui était en réparations capitales
et fut détruit par un obus. Le matin du 9 août,
durant une petite accalmie, certains voisins sortirent de la cachette pour se tenir près de l’entrée;
je sortis. Bientôt les bombardements recommencèrent, tous descendirent à nouveau au soussol et nous, dans l’entrée, fermâmes derrière nous
la porte métallique. Dans l’entrée, nous étions sept
personnes. Avetik et Garik étaient assis sur les
marches de l’escalier avec à leur côté le frère aîné
de Garik, Mairbeg. Je descendais déjà au sous-sol,
quand dans notre cour, à côté d’un pavillon,
explosa un obus avec un fracas assourdissant. Tout
devenu en fumer et en poussière. L’explosion fut
d’une telle force que le mur du pavillon cassa. Des
centaines d’éclats se dissipèrent et criblèrent la
porte de fer de l’entrée. Avetik et Garik qui
reçurent des blessures multiples par les éclats de
l’obus, décédèrent aussitôt».
Les fragments de la bombe atteignirent Rita
ainsi qu’à de différents niveaux de gravité:
Mairbeg, Atsamaz Hubulov et Ljudvig
Tshovrebov. Mairbeg et Ljudvig, grièvement
blessés, furent transportés d’abord à l’hôpital
républicain de Tskhinval, puis à celui de
Vladikavkaz.
Garik Gubiev fut inhumé au village de
Kornis. Avetika Tedeeva fut enterré en Ossétie du
Nord.
Mort durant une attaque d’artillerie
L’échelle de la tragédie d’août épouvante:
Plus de mille citoyens paisible devinrent les victimes de l’action militaire monstrueuse réalisée par
les forces armées de la Géorgie contre le peuple
d’Ossétie du Sud.
Les jours sanglants d’août
furent aussi fatals pour Avetik
Tedeev et Garik Gubiev, qui
étaient des voisins dans la
maison d’habitation #187
dans la rue Alana Dzhioeva.
Toutes les deux vivaient paisiblement avec leurs familles.
Avetika Tedeeva avait, au dire
des voisins, près de soixante
ans. Il travailla longtemps à l’usine de Tskhinval
«Emalprovod». Dans sa jeunesse, il travaillait
comme correspondant pour le journal «Dzau» à
Dzau. Il écrivit des articles aussi pour le journal
régional «Soveton Iryston». Ses talents multiformes furent aussi vivement exprimé dans une
autre profession créative, la danse. Il dansa
quelques années dans l’ensemble national «Simd».
Avetik Tedeev jouissait d’un grand respect dans la
société de Tskhinval. Étant un travailleur consciencieux de l’usine «Emalprovod», il fut élu deux
fois député au Conseil de la ville.
Son voisin plus jeune, Garik Gubiev (31 ans),
était quelques années aux rangs de l’armée populaires. Il fondit une heureuse famille quelque
temps plus tôt avec son épouse Madina
Tshovrebova. Ils élevèrent un fils en troisième
année et une fille de six mois.
Durant la soudaine agression géorgienne,
lorsque s’abattirent sur Tshinval des attaques d’artillerie lourdes, Avetik et son épouse ainsi que tous
leurs voisins se cachèrent dans le sous-sol de leur
maison. Garik se trouvait au poste à Dzau. Le soir
du 8 août, il vint à Tskhinval pour vérifier comment
La tragédie de la famille Kozaev
Sur le martyrologe de victimes
affligées
par l’agression
géorgienne sur
l’Ossétie du Sud
figure non seulement des citoyens
isolés mais aussi
des
familles
Août 2008 Photographie de la
entières. Une de
famille Kozaev
ces familles fut
celle des Kozaev
qui vivait dans la rue Gennady Dzhabiev. Le «chef
58
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
de la famille» Albert Kozaev, était un homme
respecté, modeste et brave. Il travailla toute sa vie
comme photographe. Dans les années soviétiques,
il travaillait dans un atelier de photographie.
Après la chute de l’URSS, il commença sa pratique
privée. Son lieu de travail préféré était la place du
Théâtre, où il photographiait des enfants devant la
fontaine. Il vivait avec sa mère très âgée Maria
Kozaeva, sa femme Bella et son frère aîné Irakly.
Dans la nuit du 7 au 8 août, quand l’artillerie
géorgienne démolit Tskhinval par le feu, la famille
Kozaev tenta de se sauver des obus. Comme les
voisins racontèrent, déjà au matin du 8 août personne ne vit la famille Kozaev. Ils n’eurent même
pas le temps de sortir de la maison. Un obus d’artillerie explosa directement dans la cour de leur
maison du côté du potager. Il avait un immense
entonnoir sur le terrain en béton. D’un côté, Maria
et Albert étaient étendus comme si la mère tentait
de protéger le corps du fils mort. La femme
d’Albert, Bella était près du seuil de la porte d’entrée. L’explosion la retrouva près de la porte. Selon
la disposition du corps, elle ouvrait probablement
la porte quand l’obus tomba. Comme on le vit par
les traces de sang, après l’éclatement de l’obus elle
était toujours vivante et tentait de sortir de la maison… Deux autres obus détruisirent l’escalier du
premier étage et la cuisine au premier étage.
Le frère d’Albert, Irakly (62 ans) qui était
très malade, reçut une blessure terrible à la jambe.
Il survit par miracle mais perdit la raison. On traita la blessure à la jambe d’Irakly qui fut même
capable de marcher un certain temps. Sa famille
l’entoura de soin et d’attention. Un groupe de travailleur «Nachi ctroiteli» participèrent aussi à son
destin. Ils visitèrent Irakly et envisagèrent la
restauration de la maison…
Le 11 août, lorsqu’il fut enfin possible de se
déplacer dans les rues de la ville sans craindre les
obus de l’artillerie géorgienne, les corps des
défunts furent découverts par la famille des
Kozaev.
Ils demandèrent l’aide de l’hôpital républicain qui leur dit que la morgue était complète, qu’il
ne pouvait plus prendre de corps. Les proches,
n’ayant pas d’autre choix, enterrèrent temporairement la famille Kozaev dans le potager de leur maison. Comme un des proches dit, «quand nous creusions les tombes dans le potager, il y avait une
bataille aérienne directement au dessus de nous.
Un avion russe SU courait après «queue et
crinière» d’un avion géorgien. Le spectacle fut
certes inoubliable. On ne voit pas de telles choses
très souvent. Involontairement, je me pris à l’idée
monstrueuse que tout en mettant la main à la pelle,
j’admirais la bataille aérienne. Près de moi se
trouvait trois défunts ensanglantés; mes proches.
Probablement, durant cette guerre, tous perdirent
la raison et s’habituèrent à la mort. Nous creusions
les tombes avec acharnement, maudissant tout et
tout le monde »… Quelques jours plus tard, la
famille Kozaev fut enterrée à nouveau dans le
cimetière municipal.
Au début d’octobre, la première femme
d’Irakly, Galina de Saransk et sa fille Medea vinrent le voir. Elles restèrent à Tskhinval un mois.
Au milieu du mois de novembre Galina revint à
Tskhinval. Elle revint cette fois non pas pour voir
quelqu’un. Irakly Kozaev décéda le samedi du 8
novembre…
Les éclats le déchirèrent en morceaux
Terrible d’imaginer l’état de
la mère qui trouva le corps en
morceaux de son fils... Se fils
à qui elle donna la vie, qu’elle
éleva, qui était le sens et la
motivation de toute son existence... Ce sort terrible fut
celui d’une habitante de la
ville de Tskhinval, Etera
Dzhioeva, qui perdit son cher
Alan et son fils
fils Alan Ataev (née en 1971)
durant les événements tragiques d’août. L’agression géorgienne enleva à
plusieurs mères, les gens les plus chers à leurs
yeux: des fils, des filles, des proches...
Alan Ataev (Atos) vivait et travaillait à
Tskhinval. Il était technicien dentaire dans une
polyclinique privée «Fidar» sur la rue Staline.
Après avoir terminé l’école secondaire #2 à
Tskhinval, Alan continua ses études en Russie; il
entra à l’université médicale national Kémérovo. Il
était marié et élevait un fils de huit ans appelé en
l’honneur son père Murat avec son épouse Nonna
Kelehsaeva.
À la veille des hostilités, Alan envoya sa
femme et son fils à Vladikavkaz. Il resta à
Tskhinval avec ses parents et sa soeur qui vivent
sur la rue Staline en face d’une polyclinique pour
enfant.
La mère d’Alan, Eteri, émacié par le chagrin
ne put retenir ses larmes en racontant la tragédie
arrivée dans sa famille: «Dans la nuit du 7 au 8
août, quand les forces armées de la Géorgie
attaquèrent Tskhinval, mon mari, ma fille, Alan et
moi étions à la maison. Alan était réserviste et
voulait aller à l’état-major de l’armée populaires,
mais je lui demandai de ne pas nous laisser seul.
Son père, en raison de sa nervosité, perdit la capacité à se déplacer. Il fallait le transporter dans nos
bras et je demandai à mon fils de m’aider à le surveiller. Je lui dit: «Tu ne te caches pas, ils ne t’appellent pas. Si la nécessité vient, ils t’appelleront ».
En raison des incessants bombardements,
nous nous cachâmes dans notre semi sous-sol. Le 8
59
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
août dans la journée, entrèrent dans la ville des
véhicules blindés géorgiens qui apparurent aussi
dans notre rue, bombardant les bâtiments habités.
Ils tirèrent aussi sur notre maison; des trous de
balles sont restés sur les portes. Alan et d’autres
hommes allèrent au sous-sol des voisins. À leur
retour, ils dirent: «J’ai honte d’être à la maison
pendant que nos hommes combattent l’ennemis».
Il était très contrarié, il ne pouvait pas se calmer.
Il regrettait de m’avoir obéi, de ne pas être allé à la
guerre. Il avait une arme automatique, mais la sortir contre les tanks était absurde. De la rue on
entendait les voix des soldats géorgiens. Ils
défièrent les habitants de sortir de leurs cachettes
en proférant des injures obscènes. Ayant sorti de la
maison, je vis comment les Géorgiens commencèrent à s’éloigner rapidement, probablement
ayant eu peur de quelque chose.
Le matin du 9 août, on observa une petite
accalmie dans la ville. Se servant de celle-ci, je sortis préparer le petit déjeuner pour ma famille. À ce
moment là, Alan sortit en secret de la maison.
Quand je regarda dehors, il n’était déjà parti.
Vingt minutes plus tard, recommença l’intense
bombardement de la ville».
Alan partit probablement pour l’état-major
de l’armée populaires qui était près de la
brasserie. Il ne réussit pas à s’y rendre. Chemin
faisant, avant le carrefour de le rue I.Harebova,
explosa près de lui un obus d’un lance-roquettes
multiples «Grad» dont les éclats mirent en
morceaux le corps d’Alan. Quelques maisons dans
cette partie de la rue, à la suite du bombardement
par le LRM «Grad» furent brûlées complètement.
«Nous téléphonions sur le portable d’Alan,
mais il ne répondait pas, – continua à raconter Eteri.
-Je demandais aux voisins s’ils l’avaient vue, où il
était parti. Personne ne savait rien. C’est amis le
cherchèrent aussi mais sans résultats. Le lendemain,
j’allai à l’hôpital où il n’était pas ni parmi les blessés,
ni parmi les morts. Ce jour-là la voisine vint chez moi
et me dit que non loin dans notre rue, il y avait un
cadavre en morceaux et me demanda d’aller là-bas
avec elle. Autour du cadavre défiguré s’était accumulés des gens. Je me trouvais de l’autre côté la rue
et j’interrogeait des connaissances. Quelqu’un avait
recouvert le corps du mort avec un rideau mais un
peu plus loin, à deux mètres du malheureux, traînaient ses jambes arrachés. Ayant jeté une regard
sur elles, les doigts du pied gauche me semblèrent
familiers. Je n’eus pas la force de regarder ce spectacle sinistre. La voisine et moi fîmes demi-tour. La
panique cependant ne me quitta pas. Je décidai
d’aller encore une fois là-bas avec ma fille. Mon
coeur se serrait à la seule idée que ce pouvait être
mon Alan. En chemin, je tâchais de chasser cette
idée terrible, espérant que ce n’était pas lui et
qu’une telle mort ne pouvait devenir la sienne.
Les gens passant devant, disaient que le tué
était probablement un soldat géorgien. Personne
ne pouvait le reconnaître. Quand je m’approchai
plus près et que je regardai se qui restait du mort,
je vis des chaussures traînant près de lui… j’identifia mon fils…»
Les morceaux recueillis du corps d’Alan
furent mit dans une boîte clouée et enterré dans le
potager de la maison paternelle. Deux semaines
plus tard, il fut enterré au cimetière Zgudersky.
-Personne n’entendit jamais plus un mot vulgaire à son égard. Il était bon et honnête. Il estimait beaucoup l’amitié et passait beaucoup de
temps avec les amis. Ils l’aimaient aussi beaucoup,
– se rappela sa mère inconsolable en essuyant ses
larmes.
La tragédie de la famille Tigiev
L’ a g r e s s i o n
géorgienne d’août
mutila la vie de
plusieurs familles
heureuses. Elle
apporta aussi du
chagrin dans la
maison de la
famille Tigiev.
Christopher avec sa femme
- Plus de
et ses petits-enfants
trois mois plus
tard, je ne peux
pas encore m’habituer à l’idée qu’il n’est déjà plus
là..., -dit Liudmila Mamieva, l’épouse de
Christopher Tigiev, décédé au cours de l’agression
géorgienne d’août. Ses yeux vinrent involontairement en larmes. -Dans la maison, tout me rappelle
de lui. Tout est fait de ses mains.
Christopher et Liudmila étaient heureux dans
leur vie familiale. Ils élevèrent quatre enfants. Ils
avaient huit petits-enfants. Un autre s’ajouta il y a
un mois, mais Christopher ne vécut pas jusqu’à ce
jour joyeux.
Christopher Aleksandrovich Tigiev naquit en
1948 à Tskhinval. Dès l’âge de sept ans, il grandit
sans séquelles de la mort de son père. Dès 12 ans,
il aidait sa mère à soutenir la famille en travaillant
durant les vacances d’été. Il fini avec mention l’institut agricole de Krasnodar, la faculté chimique et
biologique de l’institut pédagogique d’Ossétie du
Sud et une technique en métallurgie au lycée de
Vladikavkaz. Christopher Tigiev fut plusieurs
années le directeur technique de l’usine de
Tskhinval «Emalprovod». Avant cela, il travailla
au TSARZ?.
Le 2 mai de cette année-là, il eut 60 ans. Toute
la journée il fut fêter par ses proches et ses amis.
Le 8 août, l’usine «Emalgorod» devait marquer le
50ème anniversaire de sa fondation. Christopher
se préparait pour l’événement, mais la célébration
60
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
n’eut pas lieu. Dans la nuit du 8 août, l’armée
géorgienne commença à assiéger Tskhinval, qui
déploya sur la ville dormante une rafale de coups
de feu d’artillerie lourde. Décédèrent plusieurs
habitants paisibles. Dans la nuit du 9 août, la vie
de Christopher Tigiev fut tragiquement déchirée.
Il vivait avec sa famille dans une maison sur la rue
Octrovkovo.
Durant l’agression géorgienne de 1991, un
obus tomba sur la maison de la famille Tigiev.
Alors, par miracle, personne des membres de la
famille n’avait souffert. Cette fois le destin ne leur
fut pas bienveillant.
Comme dit l’épouse du défunt, témoin de sa
mort, Christopher périt à la suite de blessures
graves d’éclats d’obus. «Le 5 août, durant le bombardement nocturne de la ville par la Géorgie, un
obus perça le toit du balcon de notre maison. Nous
décidèrent ensuite d’évacuer nos petits-fils en
Ossétie du Nord puisque la situation s’échauffait
de jour en jour, -raconta Liudmila. – Dans la nuit
du 8 août, quand la Géorgie commença l’assaut de
la ville, mon mari et moi nous trouvions à la maison. Deux de nos fils étaient en poste. Nous nous
inquiétions beaucoup pour eux. Le soir du 8 août,
un obus tomba sur le toit de notre maison. L’onde
explosive me jeta hors du lit. J’avais très peur et je
demanda à Christopher de descendre dans notre
semi sous-sol, bien qu’il ne soit pas très sûr. Notre
fils cadet, Dima, accourut pour vérifier comment
on se portait. Il nous demanda de nous cacher dans
le bunker de la maison voisine, mais Chirstopher
refusa d’aller là-bas. Nous restâmes à la maison.
Mon mari était inscrit dans la réserve où il fut
très vite convoqué. Il attendait ce moment, il ne
pouvait plus rester à la maison sachant que ses fils
se trouvaient sur la ligne de feu. Il considérait son
devoir de défendre sa ville natale. Il était à peu
près 2 heures du matin. Quand il ouvrit la porte,
s’apprêtant à sortir, deux obus du LRM «Grad»
explosèrent dans notre potager avec un fracas terrible et encore un autre dans la cour; les éclats
s’envolèrent de tous côtés. L’un d’eux pénétra
directement le coeur de mon mari. Il se saisit la
poitrine et dit que sa poitrine brûlait fortement. À
ce moment-là, Dima accourut à nouveau vers nous
et lorsqu’il vit son père perdant du sang, il enleva
son tee-shirt que je serai contre la blessure pour
arrêter
l’hémorragie.
Nous
couchâmes
Christopher sur le dos. Dima me demanda de ne
pas presser trop fort sur la blessure et il commença
à lui faire la respiration artificielle, tentant de
sauver son père mourant. Il courut ensuite
chercher l’aide de notre voisine Alan Tshovrebov
qui est médecin. Apprenant que Christopher était
blessé, sorti aussi un autre voisin, Dzhemal
Dzhigkaev. Dima revint ainsi qu’une l’ambulance
qui n’avait pas de médecins à l’intérieure, seule-
ment un conducteur et des civières. Dzhamal et
Alan arrivèrent en même temps, mais Christopher
n’était plus vivant...».
La maison de la famille Tigiev ne fut pas la
seule sur la rue Ostrovsky, qui souffrit des cruels
bombardements. À la suite des bombardements du
LRM «Grad» et des autres types armes, une
dizaine de maisons furent détruite et transformés
en foyer.
Le 11 août, Christopher Tigiev fut temporairement enterré dans le potager de sa maison. Sa
tombe fut creusé malgré les bombardements se
prolongeant sur la ville par Dima et son parrain
Rufin Dzhioev. Quelques temps plus tard, il fut
reenterré au cimetière Zguderck.
«Christopher aimait beaucoup sa famille, –
Liudmila se rappelle. – Il arrivait parfois qu’il
revenait à la maison fatigué ou qu’il soit parfois
contrarié mais il ne le montrait jamais. Il n’apportait pas sa mauvaise humeur avec lui à la maison.
Au contraire, commençait à plaisanter et jouer
avec les petits-fils qui adorait. Avec lui l’atmosphère dans la maison était toujours extraordinairement agréable, chaud et joyeux. Il nous
manque énormément».
Elle fut la victime
d’une monstrueuse attaque
Parmi les mille citoyens paisibles devenus des victimes du
bombardement monstrueux
de Tskhinval, entrepris par
les forces du ministère de la
Défense de la Géorgie en août
dernier, il y eut beaucoup de
personnes âgés et malades qui n’eurent pas le
temps ou la force de se mettre à l’abris.
L’habitante de 85 ans de Tskhinval, Tamara
Tugievna Kumaritova fut victime d’une mort terrible.
Tamara Kumaritova naquit à Kohat dans la
région de Tskhinval. Elle travailla longtemps
comme professeur dans les institutions secondaire
de la république. Elle vivait avec son fils et sa
famille dans la maison d’habitation à neuf étages
?183 à la fin de la rue Alan Dzhioev.
Comme raconta son fils Hamlet Hubezhov,
quand l’assaut commença à Tskhinval dans la nuit
du 8 août, sa mère et lui se trouvaient dans leur
appartement qui se trouve au sixième étage. Après
le bombardement de nuit de Tskhinval du 5 août
par la Géorgie à partir des villages voisins de Nikoz
et de Ergneti où se trouvaient les formations
armées géorgiennes, l’épouse d’Hamlet ainsi que
leurs deux enfants allèrent dans une autre ville de
la région de BAM chez leur mère.
«Quand les bombardements commencèrent
dans la nuit du 8 août sur la ville par les LRM
61
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
«Grag» et l’artillerie lourde, plusieurs se cachèrent
dans les sous-sols mais il était difficile pour ma
mère avec ses pieds malades de descendre du sixième étage, -raconta Hamlet. -Les fenêtres de notre
appartement sont du côté de Nikoz, d’où venait les
rafales de tirs. Nous passâmes dans l’appartement
vide voisin dont les clés m’avait été remis par la
propriétaire avant son départ. Je pensais que ce
serait plus sûr».
Hamlet descendait périodiquement au premier étage, où se cachaient des bombardements
certains voisins, de qui il était possible d’apprendre quelques nouvelles. En effet, l’électricité
durant cette nuit avait été malheureuse coupée.
Les gens reçurent des nouvelles par téléphone
portable de leurs connaissances et de leurs proches
qui se trouvait à l’extérieure de la république et
qui avait la possibilité de regarder la télévision.
«J’étais au premier étage quand à l’aube, à environ six heures du matin, quelques obus tombèrent
sur notre neuf étages. La force des coups fut telle,
que la maison trembla au point qu’il semblait
qu’elle allait s’écrouler. Je compris que les obus
tombèrent sur les appartements des étages
supérieurs», -dit Hamlet.
Quand la panique s’empara du lui pensant à
sa mère, il monta vers elle et trouva un tableau sinistre : la très vieille Tamara, couverte de blessure
d’éclats d’obus ainsi que de brûlures était étendue
inanimée sur le sol.
Les obus qui tombèrent sur la maison détruisirent tous les appartements du quatrième au
huitièmes étage dont certains furent complètement
brûlé. L’appartement d’Hamlet fut entièrement
détruit.
Le corps mutilé de Tamara Kumaritova fut
inhumé le 11 août au cimetière du village de Tbet.
était un mari idéal, un rêve pour n’importe quelle
femme. À côté de lui, je me sentais toujours en
pleine sécurité. Nous avions une famille heureuse.
Pour notre fils, il était non seulement un père fantastique mais son meilleur ami. C’est très difficile
de vivre sans lui...».
Sanakoev Inal Dombaevich naquit en 1957. Il
finit l’école secondaire #6 de Tskhinval, puis la faculté d’histoire et de philologie de l’institut pédagogique de l’Ossète du sud. Il travailla près de 25 ans
dans les structures de maintien de l’ordre de la
république dans de différentes fonctions. Inal prit
une participation active dans la riposte de l’Ossétie
sur l’agression géorgienne de 1989-92. Son nom fut
placé dans le livre des héros de l’Ossétie.
Dernièrement, Inal avait le titre de lieutenant-colonel
de la milice et était le chef de l’état-major à Dzau du
Bureau régional des affaires intérieurs. Pour l’exécution consciencieuse de ses fonctions, il fut récompensé plus d’une fois par la direction du Ministère des
Affaires intérieures. Dans peu de temps, il devaient
être conféré le nom de colonel. Inal ne vécut pas
jusqu’à ce jour. Ce titre à lui sera attribué posthume.
Les circonstances de la mort d’Inal sont
raconté par sa veuve Larissa Dzhioeva. Voici ce
qu’elle raconta au sujet du chagrin qui accabla sa
famille et des jours éprouvant durant l’assaut de
l’armée géorgienne sur Tskhinval: «Dans la nuit du
7 au 8 août, les forces armées fasciste de la Géorgie
sous l’ordre de l’hypocrite Saakashvili, qui promit
ce soir-là de ne pas commencer la guerre,
attaquèrent perfidement l’Ossétie du Sud. Quand
ils envoyèrent sur la ville dormant de Tskhinval une
rafale de coups de feu avec leur artillerie lourde, je
descendis avec mon fils dans le sous-sol. Notre voisine Maya Chetion, se cacha des bombardements
avec nous. Inal à ce moment-là se trouvait au poste
à Dzau. En raison de l’aggravation de la situation
régnante dans la république, il fut rappelé de ses
vacances le 5 août. Avant son départ pour Dzau,
mon mari eut le temps d’aménager le sous-sol en cas
du bombardements de la ville. Nous avions tout les
trois terriblement peur et au matin nous
déplacèrent au sous-sol du voisin Edward Ostaeva
où était cachés d’autres voisins. Ensemble, c’était
un peu plus facile. Dans la journée du 8 août, la
ville fut envahi de véhicules blindés et d’infanterie
géorgienne. Les tanks ennemis apparurent près de
notre maison. Les gens furent pris de peur et de
panique. Nous nous sentions condamnés, nous
étions près au pire. À la course, nos hommes nous
aidèrent à atteindre l’abri antiaérien de la
cinquième école. Beaucoup de gens se réunirent à
cet endroit. C’était étouffant et sale. Ayant resté
dans le bunker de l’école jusqu’à six heures du soir,
nous et des habitants de notre bâtiment décidâmes
de revenir dans le sous-sol d’E.Ostaeva durant une
accalmie de courte durée.
L’agression enleva celui qui
soutenait la famille
Plusieurs familles ne se remettrons probablement jamais du
malheur qui s’écroula sur eux
durant le génocide d’août en
Ossète. La famille Sanakoev
qui vit à Tskhinval dans la
maison d’habitation ?13 sur la
rue de Gafeza, fut la victime
d’une
grande
tragédie.
L’agression géorgienne sépara
Larissa Dzhioeva ainsi que son fils de 14 ans,
Dombay du chef et soutien de la famille Inal
Sanakoev.
L’excellent élève de huitième année Dombay
qui fut nommé en honneur de son grand-père,
perdit son père à l’âge où il avait le plus besoin de
son soutien. C’est aussi difficile pour Larissa qui se
rappelle avec chaleur son époux bien-aimé: «Inal
62
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
Tout ce temps, Inal s’inquiétait beaucoup
pour nous et tard le soir, il revint de Dzau. En
sachant que nous n’avions rien mangé de toute la
journée, il décida de nous préparer quelque chose.
Puisque le gaz durant le bombardements avait été
déconnecté ainsi que l’électricité, Inal, malgré le
bombardement continue de la ville, mis le four sur
le balcon et prépara le déjeuner. Il offrit à manger
à tout ceux qui se trouvait au sous-sol. Edik Ostaev
divisa aussi tout ce qui put trouver dans sa maison.
L’eau potable depuis longtemps n’entrait plus dans
la ville, mais grâce à Edik qui ouvrit toutes ses
réserves de jus pour l’hiver, nous ne mourûmes
pas de soif.
Edik supporta mal de nous voir dans cet état
de dépression et décida d’emmener les femmes et les
enfants dans sa «Gazel» à Dzau. Ce soir-là, les
Géorgiens furent sortis de la ville mais les coups de
feu ne cessèrent pas sur Tskhinval. Au contraire, ils
s’accrurent en force. Nous avions entendu parler
des bombardements sur le chemin de Zarckoy, où
beaucoup de gens tentant d’évacuer la ville furent
impitoyablement tués, mais nous n’avions déjà plus
la force de rester dans le sous-sol où nous passâmes
des nuits sans sommeil, tressaillis par la canonnade
incessante de l’artillerie. Nous décidâmes de risquer, espérant qu’avant l’aube, nous aurions déjà
réussi à nous frayer un chemin à Dzau. Inal me
conseilla de prendre notre fils et de partir. Le 9
août, très tôt le matin, nous nous mîmes en route.
Je voulais tant que mon mari nous accompagne,
mais il me dit qu’il ne voulait pas laisser la ville et
les gens qui ne pouvaient pas nous suivre.
En partant de la détruite et flambante
Tskhinval, Edik s’arrêta plusieurs fois pour prendre des gens qui tentaient aussi de sortir de la ville
assiégée. Il les prit tous, même s’il n’y avait plus de
place dans sa «Gazel». Les gens s’assirent les uns
sur les autres. Sur le chemin de Zarsky, qui devint
pour plusieurs le chemin de la mort, nous tremblions de peur chaque minute attendant le moment
où une embuscade géorgiennes ouvrirait le feu sur
notre voiture. Les enfants furent placés entre les
adultes où, en cas de bombardements, ils souffriraient peut-être moins. La chance nous sourit:
On nous ne tira pas dessus, nous parvînmes à Dzau
avec succès. Mais voilà qu’un peu plus tard, les
quelques voitures arrivant après nous en provenance de Tskhinval étaient criblées et avaient même
des passagers blessés. Ils disaient qu’ils se retrouvèrent en chemin sous les bombardements des
géorgiens qui occupèrent les villages ossètes. Nous
quittèrent Dzau pour Vladikavkaz. Mon fils et moi
étions en sécurité, mais je m’inquiétais à chaque
instant pour mon mari. J’espérais et je voulais
croire que bientôt cette terreur s’achèverait et que
notre famille mènerait de nouveau une vie heureuse
et paisible. Malheureusement, mes espoirs
Août 2008 Un véhicule blindé géorgien sapé
dans les rues de Tskhinval
s’écroulèrent subitement... Le lendemain des
proches m’annoncèrent une terrible nouvelle...
qu’Inal n’était plus vivant…».
Le bombardement de la ville ne s’apaisait
pas. Inal était à la maison mais sortait périodiquement visiter les voisins qui se cachaient dans leur
sous-sol. Au moment où il sortit dans la cour se
dirigeant vers l’entrée voisine, on n’ouvrit le feu en
provenance du village géorgien Nikoz qui se confine à la rue de Gafeza, Un obus lancé par une
pièce d’artillerie explosa dans la cour. Les éclats se
dissipèrent et percèrent Inal. Après avoir reçut de
multiples blessures, il se rendit jusqu’à l’entrée de
la maison où il décéda. Cela se passa dans la nuit
du 10 août.
Le 13 août, Inal Sanakoeva fut enterré en
Ossétie du Nord.
«Si j’avais su que la ville serait
bombarder dans la nuit,
je ne l’aurais pas laissé seul»
Le 8 août 2008, sur la rue
Tselinnikov, dans la cour de la
maison à cinq étages #12,
Edward, Vadim et Elza
Kulumbegov enterrèrent les
restes de leur père de 81 ans,
Ili Kulumbegov, qui fut brûlé
dans son appartement.
Ilia Kylumbegov vivait
seul dans son appartement.
Son épouse décéda quelques années plus tôt. Sa
fille et ses fils, qui vivaient avec leurs familles dans
les bâtiments voisins, ne négligeaient pas leur père
très âgé. Ils le visitaient chaque jour.
«Il est difficile de se rappeler de ces événements
terribles, – dit Elza. – Je regrette beaucoup que ne
pas avoir prise soin de mon père. Le soir du sept août
j’étais chez lui. La situation dans la république était
complexe et je demandai à mon père de coucher chez
moi mais il refusa. Si j’avais su que la ville serait
63
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
bombarder dans la nuit , je ne l’aurais pas laissé
seul. La ville était bombardée assez souvent, mais de
tels instruments de destruction comme le «Grad»
avec lequel la Géorgie attaqua dans la nuit du 8 août,
n’avaient jamais encore été utilisés contre nous. Mes
filles et moi étions cachées dans le sous-sol.
J’espérais que mon père était aussi descendu au
sous-sol. Je m’inquiétais pour lui, mais en raison des
bombardements continus, il n’était pas possible
même sortir une minute de l’abris. Mes frères se
trouvaient au combat.
Il y eut une accalmie de courte durée au matin
et je sortis visiter mon père. Quand je vis de la cour
que son appartement était détruit, je paniqua. En
montant à l’appartement, je vis quelque chose de
terrible: Mon père était sur le plancher et le sang
suintait de sa tête. Il était mort.»
Pendant le bombardement, Ilia resta dans son
appartement au troisième étage. Les voisins dirent
qu’il tentèrent de le persuader de descendre à l’abris
mais il ne sortit pas. Le matin du 8 août, les véhicules
blindés géorgiens et l’infanterie firent irruption dans
la ville. Ilia osa regarder par la fenêtre. Les
Géorgiens remarquèrent le vieillard et tirèrent
directement sur son appartement avec leur tank. Ilia
fut blessé à la tête par des fragments et décéda.
Le frère de Elza, Vadim revint dans la nuit de
son poste de combat. Lui et des amis montèrent à
l’appartement de mon père, transférèrent son
corps une pièce qui avait moins souffert et le
mirent sur le divan. Où devait-on porter un défunt
la nuit? «Je pensai qu’au matin, dès qu’il serait
possible, nous enterrerions mon père dans la cour
– dit Vadim. – Dans la nuit du 9 août, la ville était
bombardée avec beaucoup plus de force. Un autre
obus tomba dans l’appartement de mon père qui
s’enflamma aussitôt. Quand j’appris la nouvelle, je
me mis à courir pour le sortir de l’appartement et
je demandai aux voisins de m’aider mais il était
déjà tard. L’appartement était tout en feu. Nous
n’avions même pas d’eau pour éteindre l’incendie
parce que l’eau n’entrait pas dans la ville».
Dix jours plus tard, les restes d’Ilia
Kulumbegov qui étaient temporairement dans la
cour de la maison à côté du garage, furent réenterrés au cimetière Zgudersky.
Une veille femme fut brûlé
dans sa maison
Les personnes âgés furent les gens les plus
vulnérables durant l’assaut acharné de Tskhinval
par les forces armées de la Géorgie en août 2008.
Liubov Andréevna Tshovrebova fut brûlée dans la
maison. Elle vivait sur la rue Pouchkine, dans la
maison d’habitation à deux étages ? 6. Aux dires
des voisins, elle avait environ 85 ans.
La voisine de Liuba, Véra Alborova, raconta
l’histoire de la tragédie de la maison ?6 :
- Liubov Andréevna vivait avec sa fille et son
petit-fils. Dans la nuit du 8 août, elle était seule à
la maison: Sa fille et son petit-fils étaient en
vacances d’été à Vladikavkaz. Quand dans la nuit
commença le bombardement de la ville, sa voisine
accourra et lui dit qu’il fallait se cacher au plus
vite au sous-sol. Liuba s’enferma dans la maison et
ne sortit pas. Les coup de feu n’arrêtèrent pas une
minute. Les géorgiens fascistes utilisèrent contre la
population civile des armes terribles. Le fracas de
la canonnade ne cessait pas une minute. Toute la
nuit nous restâmes dans le sous-sol, tressaillant à
chaque explosion. Au petit matin une explosion
assourdissante se fit entendre qui secoua fortement
notre maison. Un obus était probablement tombé
dessus. Je commençais à avoir froid dans l’humide
sous-sol et je demandai à mon époux de monter à
l’appartement et de m’apporter quelque chose de
chaud. J’avais peur d’y aller moi-même. Quand
mon époux monta, il vit que le premier étage était
en feu et que le plafond s’effondrait. Il revint tout
de suite et dit qu’il fallait partir d’ici, que de rester
au sous-sol était trop dangereux. On nous apprit
par la suite que le feu y avait aussi pénétré. Nous
sortîmes à l’extérieur. Liuba vivait au premier
étage. Mon mari frappa chez elle mais elle n’ouvrit
pas la porte et ne donnait aucun signe de vie. Liuba
était probablement déjà morte. Mon époux âgé
n’avait pas les forces nécessaire pour défoncer la
porte ainsi qu’il n’y avait déjà plus de temps. Les
langues de feu allèrent vite au premier étage. Nous
dûmes la laisser pour nous sauver nous-même.
Nous ne savions pas où aller. La maison voisine à quatre étages était aussi enflammé, les gens
dans la panique couraient se cacher où ils pouvaient. Notre voisin Valery Doguzov vivant au coin
de la rue et lorsqu’il nous vit, il nous invita chez
lui. Il avait un sous-sol sûr où se cachaient d’autres
gens. Grâce à Valery, nous survécûmes. Ce jour-là,
un tank géorgien qui sur notre rue bombardait les
Août 2008 Tskhinval. Les femmes et les enfants
se cachent des bombardements de l’artillerie géorgienne
dans les sous-sols de la ville
64
VICTIMES DE L’AGRESSION GE ´O RGIENNE
maisons, tira aussi sur la nôtre comme si ce n’était
pas assez qu’elle flambait déjà de partout.
Quand les troupes russes entrèrent dans la
ville et prirent la situation en mains, le fils Liuba,
Vladimir qui vivait à Moscou vint à Tskhinval pour
voir sa mère. Il ne connaissait pas son destin et
s’inquiétait beaucoup. Vladimir trouva dans la
maison brûlée que les restes de sa mère âgée. Son
fils et sa fille enterrèrent ce qui resta de Liuba.
-Vladimir et Aza aimaient beaucoup leur
mère, -dirent les voisins. – Ils sont dévastés pas son
décès. Vladimir fut fortement ébranlé par la mort
terrible de sa mère et eut une crise cardiaque.
Il y avait sept appartements dans la maison
d’habitation #6. Le feu «mangea» les biens si durement gagnés de leurs locataires. Ceux-ci sont beaucoup plus préoccupés par la question: «Où vivre
maintenant?».
Quand les locataires de ces maisons seront-ils
accordés de nouveaux appartements? On ne le sait
pas.
Mon père et des voisins partirent derrière eux. Au
matin, nos voisins revinrent sur leurs pas; il ne
réussirent pas à partir. Mon père n’était pas parmi
eux.
Un voisin de la famille Bibilova, Hasbol
Gazzaev raconta: «Dans la nuit du 8 août entra
l’information que la Géorgie accepta de cesser les
hostilités pendant deux heures pour évacuer les les
femmes, les enfants et les vieillards de la
république. Les locataires de la maison et moi
risquèrent d’aller à pied à la gare à une heure du
matin. Nous virent comment flambaient les
maisons et les bâtiments. En raison de la fumée, il
était difficile de respirer. Excepté Nikolay et moi,
notre compagnie comprenait que des femmes qui
était derrière nous. Nikolay me dit d’aller vers
elles et de les aidé à avancer plus vite, alors que lui
se dépêcherais à la gare pour réserver des billets
d’autobus. Sur le chemin, nos militaires nous
dirent qu’il n’y avait aucune évacuation de gens,
que c’était de la fausse information. Les femmes
décidèrent de faire demi-tour. À ce moment-là, le
bombardement de la ville se renforça. Les femmes,
se sauvant, se mirent à courir et se cachèrent dans
une maison quelconque. Je me cacha ainsi qu’un
des femmes dans le bunker de l’école ?3. Après une
nuit dans le bunker, le matin à 10 heures nous
retournâmes à la maison pendant une accalmie de
courte durée. Nous ne connaissions pas le destin de
Nikolay».
N’ayant pas vu son père parmi les voisins qui
revenaient à la maison, Hazbulat partit à la gare
espérant apprendre quelque chose sur son père.
«J’espérais que mon père se cachait quelque part
du bombardement, mais devant l’hôtel «Alan», je
découvris son cadavre. Il périt quelque part près
de l’hôtel. Comme il fut conclu, son père décéda
d’une blessures à la tempe faite par un éclat
d’obus. Quelqu’un l’avait déplacé sur le gazon, le
mit sur une couverture et le recouvrit d’un drap.
Ses amis clouèrent son cercueil et le 11 août, j’enterrai mon père dans le village de Tbet dans le
cimetière patrimonial».
Les voisins dirent que Nikolay malgré son
âge, restait une personne apte au travail. «Il était
un vieillard vif qui ne cédait pas à son âge. Il travaillait même dans le potager», -dirent-ils.
À 87 ans Nikolay périt d’une blessure de
fragment à la tête
Un combattant de la deuxième
guerre mondiale, Nikolay
Bibilov, périt lors du bombardement de la ville dans la
nuit du 9 août par les
agresseurs géorgiens. Nikolay
Sardionovich Bibilov naquit
en 1921 dans le village de
Tbet, dans la région de
Tskhinval. En 1942, durant la
deuxième guerre mondiale, il fut appelé aux rangs
de l’armée Soviétique. Nikolay travailla longtemps
pour le Ministère des Affaires intérieures, mais
dernièrement et jusqu’à sa mort, il travaillait dans
un club d’échecs pour vétérans. Nikolay vivait sur
la rue Staline, 25. Il vivait avec son fils, sa femme
décéda il y a 12 ans.
Le fils de Nikolay, Hazbulat raconta les circonstances de la mort de son père:
Au début d’août, son père envisageait d’aller
à Vladikavkaz chercher sa pension, ce qui ne réussit pas faire. La situation dans la république
s’échauffait de jour en jour, la ville était bombardée pratiquement chaque nuit à partir des villages géorgiens.
Quand commencèrent les bombardements de
la ville dans la nuit du 8 août, mon père et moi
étions cachés dans le sous-sol de notre maison.
Dans la nuit du 8 août, accoururent des amis qui
nous communiquèrent que des gens voulant quitté
la ville étaient près à prendre Nikolay avec eux. Le
groupe de gens, essentiellement des femmes et des
enfants accompagnés d’employés du Ministère des
Affaires intérieures, se dirigeaient vers la gare.
Il espérait que les murs le protégeraient
Tajmuraz Hugaev (71 ans) qui vivait dans la
ville de Tskhinval au #17 rue Tselinnikov, péri le 8
août 2008 dans son appartement à la suite d’obus
de tank. L’épouse du défunt, Liusia Kabisova
raconta la tragédie de sa famille: – Dans la nuit du
8 août, quand commencèrent les coups de feu, mon
mari et moi étions dans notre appartement. Nous
n’étions pas descendus au sous-sol. Au matin, les
voisines frappèrent à la porte et dirent que la situ65
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
ation devient de mal en pire et qu’il fallait se
cacher au sous-sol. Tajmuraz refusa de descendre.
Il s’inquiétait pour notre fils cadet Raybeg, qui
était venu de Vladikavkaz et forma avec des amis
un détachement de combat et participait aux hostilités. Son arrivée nous fut communiqué par notre
fille, qui se trouvait avec notre fils aîné en Ossétie
du Nord. Ils voulurent aussi venir, mais lorsqu’ils
arrivèrent à Dzau, on ne les laissa pas passer. Il y
avait des explosions assourdissantes autour de
nous. Je demandai à Tajmuraz d’aller au sous-sol,
mais il me répondit: «Mon fils est sur la lignes de
feu et moi je dois être assis au sous-sol, à penser à
ma vie personnelle!?». Il mit une chaise dans le
passage, qui est entourée de murs sur tous les
côtés, certain que rien ne le menaçait à cet endroit.
Une voisine et moi allâmes au
sous-sol, mais je n’y entra
pas. Je m’arrêtai sur son
seuil, espérant que Tajmuraz
me suivit tout de même.
J’appris que les troupes
géorgiennes, ayant occupé les
villages ossètes, fit irruption
dans la ville du côté du village
de Tbet. Que nos hommes
engagèrent avec eux le combat. Ensuite, une forte
explosion fit trembler toute la maison. Notre voisine Anna commença à avoir froid dans le sous-sol
et risqua de monter pour s’habiller plus chaudement. Tajmuraz ne descendit pas au sous-sol et je
décidai d’aller le voir. Dans l’escalier je rencontrai
Anna, qui semblait sous panique. En descendant et
ne me fit pas attention, elle ne cessait pas de
répéter avec des yeux effrayés et pantois: «Les
murs se sont écroulés, les murs se sont écroulés».
En entrant dans mon appartement, je fus
saisie d’effroi: Il était à moitié détruit et le mur du
passage était tombé en ruines. J’appelais
Tajmuraza mais personne ne répondait.
J’examinai toutes les pièces, même rangement mais
il n’était nulle part. Je commençai à déblayer les
débris des murs écroulés et sous ceux-ci, je découvris mon malheureux Tajmuraza. Il était mort. Sa
tête fut fracassée et son corps avait des blessures.
Les murs, sur lesquels mon époux comptait, ne le
protégèrent pas. Un des voisins me dit ensuite que
c’était un tank géorgien qui avait tiré sur la maison. On trouva dans notre appartement une multitude d’éclats.
Je ne descendis plus au sous-sol. Les voisins
m’aidèrent à transporter le corps de mon époux
dans une autre pièce.
Trois jours et trois nuits, sans électricité et
sous les intenses bombardements, Liusia resta
seule assise près du défunt Tajmuraz.
Trois jours plus tard, Tajmuraza Hugaeva fut
enterré temporairement dans la cour de la maison.
Il fut ensuite reenterré au cimetière du village de
Tbet.
– Mon mari était un homme travaillant, -dit
Liusia. – Les 16 dernières années, il travaillait à
l’hôpital républicain comme charpentier. Il travailla à plusieurs endroit et toujours avec conscience. Je ne travaille pas, j’ai un cancer qui
demande beaucoup de traitements. Tajmuraz
m’aidait beaucoup, sans lui je trouve ça difficile.
Août 2008 Le cortège de réfugiés de Tskhinval en Russie. À la rencontre du cortège avance le cortège des troupes russes.
TE ´M OIGNAGES DE TE ´M OINS
Zelimhan Afanassiévitch Tamaev
né en 1939, village de Satikar:
Quand les militaires géorgiens entrèrent dans
le village, ils commencèrent à tirer beaucoup. Nous
nous sauvâmes, nous étions cachés. Cela se prolongea encore beaucoup beaucoup de temps.
Ensuite tout cessa. Nous pensions que tout était
fini. J’entrai dans une maison. Tout était retourné.
Soudain, je vis que des militaires géorgiens venait
par ici. Je me cachai aussitôt sous le lit. Couché,
j’attendais qu’ils sortirent. Presque une heure et
demie passa. Ensuite, ils allèrent au deuxième
étage. Sous le lit, je pensais «que faire?» Quand ils
montèrent, ils disaient «Pidem, pidem». À mon
avis c’étais de l’ukrainien. Je pouvais voir seulement leurs pieds. Je ne pouvais pas voir leurs visages. Je pouvais seulement entendre ce qu’ils disaient. Ils parlaient en géorgien et en ukrainien.
Ensuite, quand ils montèrent, je me sauvai.
Malina Feliksovna Kisieva,
née en 1965 , village d’Helchua:
Les allemands n’entrèrent pas chez les gens
comme le firent les géorgiens avec les ossètes.
Comment est-ce possible! L’enfant avait un ans et
demi, «dans vingt ans, dirent-ils, il nous fera la
guerre» et ils lui tranchèrent la gorge. Cela se
passa dans le village d’Helchua. Mon amie vit de
ses yeux et me raconta.
Ils tuèrent mon frère (Kisieva I.F.). Mon
Dieu, il était si enflé qu’il ne se ressemblait plus. Il
n’avait plus la moitié de sa tête. Son cerveau
découvert, ses yeux absents. Nous ne pouvions pas
le mettre dans le cercueil. Il entra à peine. Il
restera toute ma vie comme ça mes yeux. Quand
nous retirâmes le petit paquet (le polyéthylène qui
enveloppait le cadavre), il était impossible de poser
sur lui le regard.
Dmitriy Hazbievich Bectaev,
né en 1946 , village d’Helchua:
Cela commença aux environs de 12 heures du
matin le 7 août. Ma femme et moi ne dormions pas
encore quand commença le bombardement. On
tirait de toutes sortes d’armes. Je n’entendis
jamais auparavant tirer de telles armes. Du
«Grad» on tirait aussi.
La voisine aussi vint nous rejoindre. Nous
étions tous les trois dans la maison. Quand commença le bombardement, un homme de notre village fut tué– Ibragim Feliksovich Kisiev. Quatre
personnes furent aussi blessées. Ils vinrent chez
moi et nous leur fîmes des pansements. Ils nous
bombardaient jour et nuit. Le 8 août, tous laissèrent leurs maisons, leur bétail et se sauvèrent
dans les bois. Ils bombardèrent ensuite de toutes
sortes d’armes. Quand ils cessèrent le feu pour une
ou deux heures, nous allâmes dans la maison des
Kisiev. D’où je venais, on me demanda d’enterrer
Ibragim. Ils me dirent que son fils était aussi là-bas
et qu’il saurait peut-être comment l’enterrer.
Nata Tsutsaevna Becaeva
née en 1936, village de Satikar:
Ils battirent une autre femme– Eugènia
Gaboeva, 75 ans. Elle vivait près du chemin. Des
géorgiens entrèrent chez elle et lui demandèrent:
«Tu es ossète?»
«Oui, ossète».
«Mais pourquoi tu ne pars pas d’ici?
Maintenant on doit te tuer».
«Comment puis-je me sauver, je ne peux pas
marcher».
Elle devaient déjà être morte mais parmi les
géorgiens se trouvait une connaissance du village
voisin. Il leur demanda de ne pas la tuer. Elle fut
battue et jeté dans le sous-sol. Sa maison était toute
criblée. À l’intérieure tout était retourné.
Elle passa quatre jours dans le sous-sol.
Lorsque les géorgiens partirent, elle sortit. Elle
était toute recouverte de bleus.
68
TE ´M OIGNAGES DE TE ´M OINS
J’envoyai un garçon chercher le fils de Ibragim.
Nous lui dîmes que son père était déjà mort. Nous
décidions comment l’enterrer, l’envelopper dans
du cellophane ou bien d’une autre façon. Il n’était
pas possible de clouer le cercueil. À ce moment, ma
femme accourut et me dit: «Ils recommencent à
bombarder. Je ne peux rester ici, allons dans les
bois.» Nous nous sauvâmes dans les bois. Ceux qui
restèrent, enterrèrent Idragim. Après cela, on me
téléphona et me dit: «Il faut sortir les gens en
groupe» Mais les géorgiens étaient déjà passés par
Helchua. Je vit de mes yeux qu’ils parlaient dans
une langue étrangère. Ils ne ressemblaient pas à
des géorgiens.
Ils brisèrent les portes. Prirent l’or et les
devises. Ils ne laissèrent rien de précieux.
Août 2008. Tshinval. Une femme âgée
près de sa maison brûlée
Inal Sadulovich Tekhov,
né en 1953, village de Satikar:
Ils arrivèrent le 7 août, placèrent leurs gros
calibres et commencèrent à bombarder les villages
de Dmenis, Helchua, Satikar et etc. Ils exposèrent
leurs SAU, leurs Grad et leurs tanks près du village voisin géorgien Kerre. Ils tirèrent d’abord sur
Dmenis, ensuite ils commencèrent à tirer ici. Tout
ceux qui était au village allèrent dans les bois.
Nous envoyèrent les femmes et les enfants encore
plus loin à Dzhava. Mais elles restèrent dans les
hauteurs. Nous regardions, surveillions. Le 9 août,
ils recommencèrent le bombardement et nous
partîmes à nouveau. Les Géorgiens passèrent dans
le village, mais il n’y avait personne. Ils brûlèrent
les maisons et partirent. Près de 38 maisons ont
souffert.
C’est seulement le 10 août, quand les Russes
arrivèrent, que nous pûmes revenir dans nos
maisons. Les géorgiens eurent peur. Ils abandonnèrent leurs armes et se sauvèrent.
Autour de nous, il y a des villages géorgiens.
Nous avons toujours eu avec eux des relations tendues. «Vous les ossètes, vous avez volé nos terres»
– par exemple.
Notre village souffrit fortement pendant la
guerre du début des années 90 au XX siècles. Ils
nous enlevèrent 12 jeunes garçons et un vieillard.
Ils furent tous tués. Ils furent fusillés ou bien
enterrés vivant. Heureusement cette fois-ci, ils
n’eurent pas temps de tuer personne de notre village.
pour nous faire sortir. Je leur dis que nous sommes
des gens pauvres et de nous laisser tranquille. La
voisine commença aussi à leur parler. Ils
demandèrent de sortir dans la cour. Nous
sortîmes. Ils nous emmenèrent ensuite à leur chef.
Il devait décider quoi faire avec nous. Nous les
implorions de nous laisser partir. Nous avions très
peur. Je tremblais. Ils nous emportèrent en haut.
Ils dirent qu’ils avaient des médicaments qui nous
guériraient vite. Nous les suppliâmes beaucoup.
Alors ils nous laissèrent et nous nous sauvâmes.
Ceux qui restèrent, furent tué.
Boris Revazovich Kumaritov,
né en 1935, village de Sarabuk:
Quand l’armé géorgienne fit irruption dans le
village avec leur technique militaire, ils commencèrent à tirer sur le village. Quatre personnes
périrent à la suite de ce bombardement. Certains
par balles, d’autres par des éclats d’obus. Un
d’eux reçut un éclat directement dans la tête. Un
autre, ne put demander de l’aide. Il perdit tout son
sang.
Cinq maisons furent brûlées et ils détruisirent
beaucoup de maisons: 7 au complet et les autres,
une partie. Nous fîmes le jour suivant une liste
complète des destructions.
Voilà la rue principale du village de Sarabuk.
Quand ils furent irruption ici, ils se préparèrent
des tranchées comme abris et bien d’autres choses.
Il y avait à peu près 500 personnes. Leurs gens
eurent très peur. Ils laissèrent leurs maisons et
coururent en direction de Dzhav.
Les soldats géorgiens restèrent ici trois jours.
Ils restaient quelques habitants dans le village.
Ceux qui ne pouvaient pas se sauver: des vieilles et
des vieillards qui ne pouvaient pas courir.
Une femme fut tuée du village de Tsahilova;
Olga Mihajlovna. Elle fut atteinte par un éclats
d’obus. L’éclat entra par la fenêtre et elle mourut.
Salim Gagloeva
née en 1944, village de Sarabuk:
Nadia accourut vers nous et nous dit que les
Géorgiens étaient à nos portes. Je n’y crus pas et je
dis: «Quels Géorgiens, de quoi parles-tu?». Elle
dit: «Voilà regarde, là-bas». Près de notre
enceinte, ils étaient partout. Ils se tenaient là,
armés jusqu’aux dents. Ils commencèrent à crier
69
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
Andreï Guchmazov mourut aussi d’un éclat
d’obus. Les deux autres furent tué par balles.
Ils prirent aussi des otages. Ils enlevèrent
deux femmes qui libérèrent ensuite à mi-chemin.
Maintenant les gens reviennent chez soi.
Toutes les maisons furent pillées.
là-bas, où à leur avis était notre armée populaire.
Je ne sais pas où je trouvai le courage, mais je leur
dis que je n’allais nulle part. Je leur dis que mon
bétail se disperserais.
Ils commencèrent à nouveau à m’interroger.
Je leur dis que j’étais une femme pauvre, que
j’avais deux frères qui étais partis d’ici. Ils ne laissèrent ensuite partir. J’avais sur moi 80 000l.
Quand les Géorgiens m’approchèrent, je les jetai.
Ils creusèrent leurs tranchées et firent des renforcements à cet endroit. Ils trouvèrent probablement l’argent. Je ne les retrouvai pas. Voilà comment je perdis mon argent. J’avais très peur.
Depuis ce temps-là, j’ai des maux de tête constants. Ainsi que des problèmes de foie, mais partir, je ne peux pas.
Quand j’étais avec les Géorgiens, je tremblais
mais ils me dirent qu’ils ne me tueraient pas si je
leur remettais mes armes...
Ils firent beaucoup de dommage au village. Ils
détruisirent et pillèrent les maisons, les bâtiments
de la milice et l’administration du village.
Beaucoup de maisons d’habitants furent forcés et
tous leurs objets précieux, emportés. C’est tout ce
qu’ils eurent le temps de faire dans cette courte
période. S’ils étaient restés plus longtemps, il y
aurait eu beaucoup de dommage. Ils ne laissèrent
sortir personne des maisons. Menaçaient de
fusiller. Ils craignirent probablement d’être tiré
dessus et menacèrent donc de brûler nos maisons,
desquelles pouvait venir selon eux la menace.
Dans le village, il y avait beaucoup de
Géorgiens. Partout où l’on regardait, on ne voyait
que des Géorgiens. D’où elles venaient ses fourmis,
personne ne compris. Incroyable! Je se parvint à la
maison avec peine avec mes jambes tremblantes. Je
m’inquiétais plus pour Tskhinval que pour nous. À
la télévision, les informations géorgiennes me
rendirent folle. Je m’étonne que je restai saine;
dans une telle situation n’importe qui aurais pu
perdre la raison involontairement.
La plupart de la population de notre village
laissa celui-ci comme elle le put, en voiture jusqu’à
Vladikavkaz où à pied dans les bois.
À la dernière guerre, je n’étais pas là quand
les Géorgiens entrèrent dans le village, j’étais à
Tskhinval. Ma mère de 62 ans et mon père étaient
ici. Nous avions des porcs et lorsqu’ils prirent le
village, ils venaient chaque jour prendre un porc.
Finalement, il resta un seul porcelet et mon père
demanda aux Géorgiens de nous le laisser. Un des
Géorgiens le frappa avec la crosse de son arme et il
mourut cette nuit-là. Il n’y avait personne qui put
l’enterrer. Ma mère envoya quelqu’un me
chercher à Tskhinval mais il lui était impossible de
sortir. En compagnie de militaires, je parvins
finalement à la maison. Ils nous creusèrent une
tombe et nous pûmes ainsi enterrer mon père. En
Nadejda Shalvovna Bolataeva,
née en 1950, village de Artsev:
Il y eut un bombardement dans la nuit du
cinq août. Nous savions déjà qu’ils détruisaient
Tshinval. Nous avions aussi très peur. Tous gardaient sur soi leurs passeports, leurs biens de première nécessité et leur argent au cas où nous aurions à nous sauver. Il y eut ensuite des bombardements le six et le sept août. Le matin du 8 août,
nous apprîmes qu’ils étaient prêts à entrer dans le
village. Tous ceux qui purent, se sauvèrent. Mais
moi, j’ai un mère malade de quatre-vingts ans et je
ne pouvais pas l’abandonner. C’est pourquoi je
resta. J’espérais aussi qu’ils n’arriveraient pas
jusqu’à nous.
Au matin, je chassai le bétail dans les
pâturage. Il n’y avait pas âme qui vive. C’était très
silencieux. On n’entendait même pas le bruissement des feuillages. Je regardai autour: personne
ne chassait le bétail. Le silence était inhabituel. On
n’entendait ni coups de feu, ni le chant des
oiseaux. Un silence sourd. Je chassai le bétail plus
loin. Il n’y avait toujours personne. Je marchai
comme ça jusqu’au cimetière. Il y avait là-bas
quelques militaires. Je les pris pour les nôtres. Je
pensais qu’ils protégeaient le village contre les
Géorgiens. Soudain, un d’eux cria en géorgien:
«Allons-y, allons-y!» Quand j’entendis le géorgien,
j’eus peur et je rebroussai chemin. Mais dès bois
commencèrent à sortir en courant des militaires
géorgiens. Ils coururent et coururent. Ils étaient si
nombreux que je ne peux pas transmettre ça en
mots. Je laissai tout tomber et me sauvai.
J’entendis comment ils engagèrent leurs armes et
me demandèrent de m’arrêter. Je m’arrêtai et ils
me demandèrent de m’approcher. J’eus encore
plus peur. J’avais peur d’aller vers eux mais
j’avais aussi peur de me sauver.
Trois coururent vers moi et il y en avait
quelques-autres derrière eux. Ils commencèrent à
m’accuser d’être une espionne ossète et d’avoir
apporté à manger au bataillon. Je tentai de leur
expliquer que je chassais seulement le bétail dans
le pâturage, mais ils insistèrent et m’obligèrent à
dire que je savais où étaient l’armée populaires et
m’obligèrent à les conduire là-bas. Je leur dis que
je ne savais rien. Ils ne me crurent pas et m’entraînèrent à leur chef qui était quelque peu fasciste…
Ils commencèrent à m’interroger; qui suis-je,
d’où je suis, etc. Ils voulurent que j’aille avec eux
70
TE ´M OIGNAGES DE TE ´M OINS
secret, nous avions tous peur. Nous craignîmes
même de le porter hors de la maison. Ils ne laissèrent personne dans le village. Ils ne regardèrent
pas si c’était un vieillard ou un jeune. Tous ceux
qui leur tombaient sous la main étaient tués. Dans
une des maisons, ils trouvèrent un jeune garçon
malade. Ils l’emmenèrent, le tuèrent, lui coupèrent
les oreilles et le jetèrent dans le ravin.
Selon le conseil du village, ils brûlèrent au
moins 117 maisons. Il ne resta pas une maison qui
ne fut détruite, brûlé ou pillé dans le meilleur cas.
Où ont-ils tout emporté? Comme on dit, ils prirent
même les clous rouillés. Nous avions une nouvelle
maison. Ils amenèrent leur KrAz et arrachèrent les
poteaux sur lesquels reposait la terrasse du deuxième étage. Ils pillèrent nos maisons pour ensuite
les brûler. C’était pour que nous ne puissions pas
revenir et que ces terres leur resteraient.
se trouvaient dans la montagne de Snekvi et qu’ils
devaient prendre la décision. Les Géorgiens
parvint à la montagne d’Orbozala, cela veut dire
très haut. Ils tirèrent tout le temps. Ils nous firent
peur et ils nous frappèrent. Tout mon dos était en
bleus. Les médecins me dirent qu’un de mes reins
se déchira et je dus passé treize jours en réanimation. Je leur demandai de me fusiller parce que je
n’en pouvais plus. Ils me dirent: «Tais-toi, racaille
russe».
J’étais seul, ils étaient une multitude. Ils nous
emmenèrent dans un autre endroit. Ils nous
bandèrent les yeux. Ils me demandèrent «As-tu des
armes?». Je n’ai même pas de lances-pierre.
Dans la nuit, Ils nous levèrent et nous
poussèrent jusqu’au village de Meretvi. Mes pieds
me faisaient mal, je ne pouvais plus courir. Ils nous
pressaient et je tombais constamment. Ils me
poussèrent avec un fusil. Je tombai et ils me dirent
que je simulais. Je ne pouvais plus courir. Ils nous
emmenèrent jusqu’à Meretvi et nous jetèrent par
terre. Nous étions comme mort.
Leur tanks et leurs soldats armés revinrent
ici. Je ne pouvais pas les voir. Ils crièrent et se dissipèrent très vite. Ils partirent de Meretvi pour
Gori et de là, ils atteignirent Tbilissi. Ils nous
abandonnèrent dans les bois à la mort. Mais je
survis quand même.
En réalité, c’est la deuxième fois que je me
retrouve en captivité. En 1992, pendant la
Gamsahurdia (Fête de la Victoire), les Géorgiens
nous attaquèrent. À cette époque, je vivais à Ksuis.
Quand ils entrèrent dans notre village, nous nous
sauvâmes n’ayant rien pris avec nous. Quand ce
fut plus calme, j’allai là-bas pour voir si je pouvais
prendre au moins quelques biens. Ils me saisirent
et m’obligèrent à monter dans de l’eau glacée. Je
tentai de résister mais ils étaient quatre et armés.
Ils m’obligèrent à me déshabiller et ils me jetèrent
ainsi à l’eau. Dans la rivière il y avait des éclats
qu’ils placèrent là probablement pour faire plus de
dommages. Je passai comme ça pratiquement toute
la nuit. J’étais assis dans l’eau et je pouvait entendre ce qu’ils disaient. L’un d’eux me surveillait.
J’avais probablement l’air d’être mort et il alla
parler aux autres. Je partis à la nage. J’émergeai à
la boulangerie du village de Ksuis. Je sortis sur le
bord de la rivière, je rampai à la plastoune
jusqu’au village de Satikar. Je rempai jusqu’aux
gens. J’enflai à la suite d’une nuit entière dans
l’eau glacée, Qui me soignerait ici? Il n’y avait pas
de médecins ici et le chemin pour Tskhinval était
fermé. Il n’était pas possible d’aller nulle part. On
se cache tous comme on peut… J’étais déjà en
délire. Les gens locaux comprirent et ils me mirent
dans un baril rempli d’eau chaude. Ils firent ainsi
plusieurs fois. Je fus guéri seulement trois mois
plus tard.
Hariton Iliitch Gabaev,
né en 1936, village de Satikar:
J’allais à la maison. Ma maison se trouve
devant le conseil du village. Je ne savais pas ce qui
se passais ici et je voulus sortir les poules du
poulailler. Du conseil du village surgirent 50-60
personnes. Quelques-uns accoururent vers moi et
me saisirent. On me renversa sur le sol. Ensuite,
deux de ces hommes me prirent par les bras et me
traînèrent jusqu’au village géorgien de Ksuis. Le
chemin nivelé, saupoudré de galet. Tous mes vêtements furent déchirés, mes pantalons baissèrent et
je perdis mes chaussures. Combien de blessures.
Ils ne me laissèrent pas me recouvrir. Ils me rompirent mes derniers vêtements Ils me traitèrent de
«chien russe». Ils me traînèrent ainsi jusqu’au centre de Ksuis. Là-bas, ils me ridiculisèrent. Ils ne
me permirent pas d’aller à la toilette. Finalement,
ils m’y emmenèrent eux-même.
À sept heures, ils nous emmenèrent ici. Nos
yeux étaient bandés pour que nous ne puissions
pas voir. Je soulevai un peu mon bandeau et je pus
voir. Je vis comment allait leurs tanks ainsi que
leurs voiture. Plusieurs des voitures portaient
l’écriture en géorgien «Police». Dans les autres
voitures, il y avait beaucoup de militaires géorgiens
qui étaient couverts de bâches. Ils étaient peut-être
locaux mais ils portaient des masques, je ne compris pas.
Nous étions ici jusqu’à deux heures du matin.
Nous étions sept et ils étaient des millions. Quand
ils m’attrapèrent, ils avait déjà Tengiz Bolataev et
Chele. Ensuite, ils emmenèrent encore deux
autres. Nous étions liés comme des chiens traînant
par la terre. Ils nous pointèrent sur le front leurs
fusils en nous disant qu’ils nous fusilleraient.
Parmi les Géorgiens, il y avait des connaissances des villages voisins. Je leur demandai de
nous laisser partir. Ils répondirent que leurs chefs
71
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
Liana Shalvovna Zasseeva, née en 1961
rue Geroev, 83/16. passeport Vi– TИ 512 089,
employée du service Frontalier de la ROS
Notre maison se trouve à la périphérie du sud
de la ville, presque à la frontière. Le soir du 7 août,
toute la maison se réunit dans la section sûre du
sous-sol. Les vieillards, les femmes et les enfants
étaient tous là. On mit des chaises dans le passage
où étaient assises dix-sept personnes. Certains
étaient déjà assis là quatre jours.
Il y avait la nuit des bombardements terribles. Le matin devint un peu plus calme et certains
sortirent dans la cour, montèrent regarder leurs
appartements. Dans la cour, un obus mit le feu à la
remise. Il se pouvait se propager sur les maisons et
nous commencèrent donc à l’éteindre. Tout le mur
sud de notre maison fut détruit, il n’excite plus.
Après neuf heure, recommença les tirs d’artillerie. Nous descendîmes à nouveau au sous-sol.
Vers 10:15, notre voisin regarda par une fente du
sous-sol. Il dit que les tanks dans la rue avaient des
inscriptions géorgiennes et que derrière eux il y
avait une infanterie, probablement des forces spéciales en raison de leurs uniformes noires. Nous les
entendions parler géorgien. Deux tanks passèrent,
suivit de l’infanterie et ensuite encore deux
tanks...et à nouveau de l’infanterie… Nous ne
pouvions croire qu’ils entrèrent aussi simplement
dans la ville et que leur ligne de défense ne se brisait jamais.
La première division passa jusqu’à deux
heures de l’après-midi. Dans la rue, les tanks se
déployaient et tiraient sur les maisons. Quand les
tanks arrivèrent déjà au centre, mon voisin regarda à nouveau par la fente et vit une grande accumulation de Géorgiens près de l’Hospice des
invalides. Un vieillard dit alors, je ne peux plus
rester assis dans le sous-sol. Il leva les mains et sortit ainsi vers les Géorgiens. Ils le fouillèrent et le
laissèrent. Un garçon de dix-sept ans sortit alors
vers eux. Il était de Moscou, Il était venu visiter sa
tante et se retrouva au milieu d’une guerre. Les
Géorgiens le fouillèrent et lorsqu’ils virent dans
son passeport son adresse à Moscou, ils lui dire de
s’enfuir immédiatement.
Ils commencèrent ensuite à faire le tour des
appartements. Kabulov, un vieillard de 70 ans,
vivait dans la maison voisine à deux étages. Les
Géorgiens montèrent dans son appartement. Le
vieillard, qui sorti le premier du sous-sol, demanda de ne pas tuer Kabulov. Un des Géorgiens
enfonça alors la porte et dit que Kabulov était déjà
mort. Ils entrèrent dans son appartement, quand
des tanks bombardèrent la maison.
Quand les Géorgiens allèrent enfin plus loin,
vers le centre de la ville, nous sortîmes en courant
et commencèrent à éteindre l’incendie sur le deuxième étage où brûlait un studio. Si le feu passait
dans les autres appartements, la maison pouvait
s’écrouler.
Nous allèrent ensuite au sous-sol. Vers sept
heures, les Géorgiens commencèrent enfin à
reculer. Il y avait des avions dans le ciel et nous
comprirent qu’ils étaient russe. Ils chassèrent les
Géorgiens en les bombardant avec des «Grad». Ils
reculèrent vite, jetant leurs boîtes d’obus et les
magasins de leur armes… Qui furent ensuite
ramassés par nos hommes.
La nuit et le matin furent assez tranquille. Les
gens commencèrent à sortir dans la rue. J’appris
que le 8 août fut détruite la maison voisine où
vivait mon cousin. Il vivait au huitième étage et je
craignis qu’il put être tuer. J’allai le visiter. Quand
j’arrivai là-bas, je vis de la rue que les murs de la
maison étaient entièrement détruits. J’eus pas le
temps de monter, le bombardement recommença et
je dus me cacher là au sous-sol. Je restai avec les
habitants de cette maison jusqu’à midi. Les
hommes du KGB vinrent ensuite nous dirent qu’ils
s’attendent à ce que le bombardement recommence
et qu’il faut partir. Nous passèrent dans la partie
nord-ouest du sous-sol mais il n’était pas tellement
profond, c’est pourquoi nous utilisèrent les tuyaux
de canalisation pour pénétré encore plus bas, au
centre de la maison. Nous restèrent assis là jusqu’à
neuf heures du soir. Quelqu’un avait un walkitalkie et nous écoutions toutes les conversations.
Nous entendîmes Barankevich dire que les divisions blindées avance vers le centre, via Shanghai,
passant sur Geroev… Nous n’y crûmes pas
jusqu’au moment où nous entendirent le fracas des
voitures. Les tanks commencèrent à tirer sur
toutes les maisons et derrière eux suivait une infanterie. Les soldats géorgiens tournèrent autour des
maisons. Nous nous tûmes et figeâmes. Les soldats
s’éloignèrent mais les tireurs de précision se cherchèrent des places dans les maisons à cinq étages.
Derrière l’école #12, s’arrêta et se cacha un tank.
Dans le sous-sol, trois agents d’unités spéciales étaient assis avec nous mais ils n’avaient rien
d’autre que des fusils. Ils voulaient sortir et
rechercher les tireurs de précision mais les
femmes, il y en avait beaucoup, ne les laissèrent
pas passer. Les hommes, en se couvrant les uns les
autres, sortirent à la recherche des tireurs de précision qui fusillaient tout ceux qui osaient se montrer dans la rue. Par exemple, dans l’entrée d’un
cinq étages, un tireur de précision tua d’un coup le
fils de Tatiana Sytnik, Géorguy Tadtaev, un dentiste de profession qui finit cette année l’institut de
médecine à Stavropol. Nos hommes tirèrent sur le
tireur de précision, ce qui provoqua une riposte
mais ne réussirent pas à le trouver.
Pliev Dziba arriva avec son RPG (lanceroquettes) pour éliminer le tank. Il prit deux
heures pour parvenir jusqu’à nous. Le tank, avant
72
TE ´M OIGNAGES DE TE ´M OINS
de partir, tira sur les maisons d’habitation et frappa une maison sur la rue Oktiabrckaya. Deux
entrées furent brûlées dans le cinq étages… Les
nôtres tuèrent un des tireurs de précision dont le
cadavre était devant l’école #12. Le tank attendait
l’obscurité pour reculer. De l’aide vint de Nikoz et
ils commencèrent à s’éloigner. Il y avait des coups
de feu tout le temps...
Vers 9, quand il fit sombre, nous passâmes à
nouveau au petit sous-sol au sud. Nous étions vingt
personnes, entassées, étouffées,sans eau… Les
obusier tiraient sans arrêt, «Grad» et tanks... Tout
ce temps là, ma mère ne savais pas où j’étais.
Après onze heures, quelques hommes
descendirent et annoncèrent une attaque aérienne
et que tout le monde devait courir dans l’abris
antiaérien. À douze heures, je me mis à courir au
bunker avec Zema Hubezhova. Tout le chemin
était en entonnoirs, il y avait des cadavres dans les
rues, des fragments d’arbres, les maisons brûlaient
et nous courrions à travers tout cela en priant de
parvenir à la gare et au bunker de l’hôtel «Alan».
Quand nous y parvînmes enfin, je vis que toute la
ville s’y était réunie. Ma voisine, Asiat Habalova,
apporta sa mère de 94 ans sur son dos. Elle me dit
que ma mère était en panique et qu’elle me cherchait. Je tentai plusieurs fois de retourner mais on
ne me laissa pas sortir. Je suis finalement resté
dans le bunker jusqu’au matin. Je sortis le matin
et je vis dans la rue un détachement de
Tchétchènes. J’allai vers eux et ils me dirent qu’ils
allaient nettoyer maintenant les rues pour que les
tanks puissent entrer. Je décidai d’aller derrière
eux. Ma voisine Zema Bekoeva alla avec moi. Nous
arrivâmes à la rue Isaka et là, en face du jardin
d’enfants, nous vîmes un tank brûlant ainsi que
cinq cadavres géorgiens côte à côte. À l’angle des
rues Geroev et Tchkalov, il y avait aussi un
Géorgien mort.
Zema vint avec moi parce qu’on lui communiqua que fut tué son cousin Chibirov qui avait 17
ans sous les yeux de ses parents. Ils étaient assis
dans le bunker de l’usine «Emalprovod» avec leurs
parents et leurs voisins sans se douter que leurs
maisons brûlaient. Ce garçon sorti à la rencontre
des Géorgiens et fut tué sur le coup. Il y a des
témoins.
Quand je parvins finalement jusqu’à ma
famille, je descendis au sous-sol et je les appelai
tous. Ils sortirent me rejoindre, m’embrassèrent et
me dirent que ma mère me chercha même sous les
coups de feu…
Ils me racontèrent des choses des plus horribles. Les Géorgiens entrèrent dans le sous-sol. Nos
deux jeunes hommes se cachèrent dans un coin
recouvert de quelques chiffons, pour qu’ils ne
furent pas trouvés par les Géorgiens qui les
auraient sûrement tué. Nous avions deux femmes
non transportables et encore une autre malade
d’un cancer qui ne ne pouvait pas descendre au
sous-sol. Elle resta tout le temps à la maison, au
premier étage.
Après leur visite au sous-sol, les Géorgiens
examinèrent les appartements. Ils défoncèrent les
portes et écrivirent sur elles qui y vivaient, vieillards, malades et quittèrent. À ce moment-là
entraient des tireurs de précision et tiraient les
gens qui risquaient de sortir dans les rues (y compris femmes, vieillards, sans importance). Bien
que lorsque les Géorgiens étaient dans le sous-sol,
ils nous dirent: «Nous tirons pas sur l’Ossète, nous
sommes venus tuer les soldats russes. S’ils sont ici,
nous les tuerons». Ils nous proposèrent ensuite de
nous envoyer à Tbilissi, mais personne n’accepta.
Je montai regarder l’appartement. Du balcon, je vis un tableau horrible: Shanghai étaient
pilonné. Au moment du passage des tanks, ils
tirèrent à l’appui la Maison de retraite. Les vieillards étaient au sous-sol et il n’y avaient personne
pour les sortir de là. Je ne sais pas s’il resta
quelqu’un d’entre eux vivant.
La maison de cinq étage brûlait, le neuf étage
flambait au septième ou au huitième étage. Le mur
de la maison à deux étages fut emporté par le tank
a porté le mur ainsi que l’appartement. J’appris
que Kabulov fut enterré dans le potager.
On était déjà le 10 août. Les Russes commencèrent à passer. Nous nous réjouissions, nous
sortîmes les embrasser... À quatre heure du soir,
nos hommes revinrent nous informer qu’il y aura
une autre attaque de l’aviation et qu’il fallait évacué. Il fallut se rendre jusqu’au «Alan» ou à la sixième école, pour être plus exact, ce qui en restait.
Nous courûmes vers le «Alan» avec nos documents.
On nous dit qu’il y aurait un groupe et qu’ils nous
emporterais. Près de l’hôtel, il y avait des camions.
Quand ils nous placèrent, le bombardement
recommença et nous nous dispersâmes. À l’accalmie nous ressortîmes, embarquâmes rapidement dans le camion et partîmes sur le chemin
Kvernetsky, parce que celui de Tbet était interdit.
Je sais que le huit août, un groupe de réfugié passa
par Tbet et fut pilonné. Là-bas péri le beau-père
d’une proche et l’épouse Gagloev de la région de
TSARZ.
Mon élève était dans le village de Dmenis et il
me dit que survécurent par miracle quinze personnes, les autres furent fusillées, les blessés furent
achevés. Khetagurovo fut anéanti. Tbet aussi. Ils
arrangèrent un vrai carnage à Tbet. Ils tuèrent les
enfants, les femmes et les vieillards sans parler des
hommes qui y laissèrent leur vie. Ce sont les mots
des témoins.
Sur la rue Geroev fut tué Pliev Tamaz. Il travaillait dans l’OMON, il perdit les siens et se mit à
l’abris. Dans le détachement géorgien, il y en avait
73
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
qui parlaient ossète et ils crièrent: «Tu es où?!»
Tamaz pensa que c’était les siens, sortit de son
abris et fut fusillé. S’approchèrent ensuite de lui et
l’achevèrent d’une balle à la tête. C’était au coin
d’Isaka et de Geroev.
Ils entrèrent aussi dans la maison de Vadim
Tshovrebov et jetèrent une grenade au sous-sol.
Tout cela montre que parmi les Géorgiens, il y
avait des pointeurs.
ment vers notre bâtiment et nous vîmes soudain
leurs inscriptions géorgiennes. Nous fîmes demitour et courûmes au sous-sol. Les tanks firent le
tour du bâtiment, s’arrêtèrent et commencèrent à
lui tirer dessus. Ensuite ils allèrent aux postes par
notre rue. Nos hommes détruisirent un des deux
tanks. Le deuxième tomba dans le canal d’irrigation. Les hommes, qui détruisirent le tank, avaient
entre 18 et 24 ans. Ils n’avaient comme armes que
des fusils, une mitrailleuse et un AGS.
Ensuite ce fut plus tranquille… Dans la nuit
du vendredi au samedi, quelqu’un dit que les tanks
étaient à nouveau dans la ville, qu’ils passèrent
par Shanghai… On nous dit de quitter ce quartier.
Vers 5 heure du matin, quand il y eut une petite
accalmie, nous passâmes dans la partie du nord de
la ville. Nous nous cachâmes dans le sous-sol
jusqu’au matin du dix août. Ce matin-là, un
groupe de voisins partit pour Tbet. Nous pensions
faire de même mais on nous dit ensuite qu’il ne
valait mieux pas. Nous allâmes donc dans notre
UAZ à Kvernet. À un endroit, quatre personnes
surgirent des buissons, Tshovrebova Elina et sa
mère ainsi qu’un couple. Ils étaient ensemble dans
une voiture qui fut bombardé. Le fils de deux ans
de ce couple mourut sur le coup… Ils nous
demandèrent de les prendre mais il n’y avait déjà
plus de place dans notre voiture. Nous dûmes les
laisser là, sur le chemin. Je ne sais ce qu’ils sont
devenus.
Sur le chemin, des garçons nous arrêtèrent et
nous dirent que leur voiture était morte. Ils nous
demandèrent de les remorquer. Ils nous semblèrent suspect, mais nous les remorquèrent quand
même un peu. Ensuite nous nous décrochâmes, ils
continuèrent à nous suivre un peu et nous tirèrent
dessus. Nous sortîmes de la voiture et nous nous
jetâmes dans les buissons sur long du chemin.
Quand les garçons furent partis, nous prîmes la
voiture et continuâmes notre chemin. Quand nous
arrivâmes à Dzhava, il y avait beaucoup de gens.
Ensuite, on roulait lentement sur la route. On laissait passer les groupes techniques.
Mes fils restèrent en ville… Où est ma bellefille, je ne sais pas. Les voisins dirent que le matin
du huit août, les Géorgiens descendirent dans le
sous-sol et prirent les jeunes femmes. Ils dirent
aussi qu’ils prirent les hommes et les fusillèrent…
Beaucoup d’hommes furent tués.
Tout ceux qui passèrent par Tbet, parlèrent
beaucoup de la voiture brûlé où fut trouvé cinq
crânes d’enfant…
Valentina Guéorguievna Kochieva, née en 1953
rue Tchkalova, 46. Travaille dans un orphelinat.
Nous étions en tout huit personnes dans le
sous-sol de ma maison, mon fils, moi et des voisins.
Mon fils,Valiev Vladislav, étudiant à Stavropol,
était à Tskhinval en pratique. Le sous-sol était
petit, il n’y avait pas d’eau, pas de lumière, pas de
gaz et pas de toilette. La batteries du portable
s’épuisa. Nous ne savions plus se qui se passait et
nous ne pouvions plus téléphoner nos proches,
notre famille… Nous restâmes dans le sous-sol
jusqu’au dix août, cinq heures du matin. Le matin,
quand tout fut silencieux, nous prîmes la voiture.
Dans les rues, il y avait des cadavres…
Nous étions huit dans la voiture. Il y a trois
kilomètres, pas plus, entre Tskhinval et le village
de Kusret. Sur ce segment, je compta dix-sept
voitures brûlé, fusillé… En arrivant, j’appris que
mon
deuxième
fils,
un
étudiant
de
Zheleznovodska, partit pour Tskhinval comme
volontaire.
Aussi que mes voisins furent tués; Kozaev
Irakli, un photographe sourd-muet, et sa mère. Sa
femme Eka, une Géorgienne qui est maintenant
une réfugiée, étais venue ici.
Marina Pavlovna Kozaeva, née en 1965
Tskhinval, rue Gafeza, 6/31,
administratrice du service du regroupement
Polygraphe ROS
Mes deux fils ainsi que d’autres hommes font
la guerre. Ils sont dans le détachement de l’armée
populaires. Mes voisins et moi étions assis tout ce
temps dans le sous-sol de notre bâtiment. Il se
trouve à la périphérie de la ville. Un peu plus loin,
c’est déjà la Géorgie. Nous étions dix au total dans
le sous-sol.
Nous passâmes toute la première nuit des
bombardements dans le sous-sol. Il était impossible
de sortir, trop de coups de feu. Au matin, des
rumeurs passèrent que les Géorgiens contrôlaient
la région Znaursky ainsi que les villages près de la
ville. Nous ne les crûmes pas. Soudain entrèrent
les tanks dans la ville du sud et passèrent dans
notre rue. Nous nous réjouissions, nous pensions
que c’était enfin les Russes… Nous sortîmes même
en courant à leur rencontre. Du groupe, se
détachèrent deux tanks qui se dirigèrent directe-
Larissa Nugzarovna Gabueva,
née en 1968 rue Gagloeva, 36,
médecin-pédiatre à la polyclinique pour enfants.
Le 5 août, la polyclinique était déjà fermée.
Je vins au travail, je téléphonai le médecin en chef
74
Août 2008 Sous le bombardement de l’artillerie géorgienne se trouvèrent même les automobiles de la mission d’OSCE à Tskhinval
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
et il me dit que nous ne travaillions pas. Je lui
demandai: «Et vendredi?» Il dit: «Nous verrons,
selon la situation». Les gens n’avaient aucunes
craintes. Nous avions fait le dénombrement de la
population d’enfant; 25 % des enfants étaient
restés dans la ville. Nous avions fait l’évacuation
des enfants à Rostov et à Vladikavkaz, mais basé
sur le fait que c’était des vacances pour enfants. Il
n’y avait pas eu d’avertissement concret, personne
ne s’attendait à une telle attaque. Saakashvili dit
qu’il ne tirerais pas et notre président nous assura
que nous avions les moyens de se défendre... Nous
étions tous absolument tranquilles et personne ne
tâcha de partir nulle part.
Dans la nuit du jeudi au vendredi, le 8 août à
23.30 commencèrent les coups de feu d’artillerie de
gros calibre. J’en tremble encore. Ce jour-là, j’étais de service dans une maison de maternité, mais
puisqu’à ce moment il n’y avait pas d’accouchements, nous allions chez les gens. Pour ne pas à
avoir à me lever au milieu de la nuit, je décidai à
tout hasard d’aller au travail.
Quand commença le bombardement, j’étais à
mi-chemins de la maison. Nous n’allions même pas
dans les sous-sols parce que nous n’avions pas peur.
Nous pensions que c’était un bombardement ordinaire qui s’achèverais bientôt. Nous nous cachâmes
entre deux maisons. Il y avait mon mari, mon beaupère de 73 ans, ma belle-mère de 78 ans et moi. Nos
enfants étaient hors de danger, mais ce n’était
aucunement lié avec la guerre. Il y avait simplement
des forfaits au centre de réhabilitation «Phénix».
Nous pensions que dans un instant tout
s’achèverais malgré que nous sentions que ce n’étais pas ordinaire. Nous n’avions encore jamais vu
un tel bombardement. Les dernier temps, nous
entendions que l’Ossétie du Sud pouvait sans problème faire face à une agression avec ses forces. Ça,
tous les citadins vous le dirons. Nous n’étions pas
prêts à une telle guerre et nous ne pouvions même
pas imaginer qu’une telle chose contre la population civile était possible. Le bombardement se prolongeait et se prolongeait. Il devint évident qu’il
fallait partir.
Nous entrâmes dans la maison, pas au soussol mais au premier étage. L’entrée du sous-sol
était barrée par une voiture. Ce n’était pas possible de déplacer la voiture sous les balles. Nous
installâmes sur le plancher, comme nous le pouvions. Il y eu une petite accalmie vers le matin qui
en trompèrent plusieurs. L’un courut vérifier ses
proches, l’autre monta à son appartement
chercher de la nourriture, des couvertures ou des
documents. Le bombardement recommença bientôt et trouva les gens non-protégés . Un nouveau et
puissant bombardement de «Grad» et de roquettes
commença et sous nos yeux, les obus atteignirent la
maison voisine et deux appartements. Murat
Bjazrov et Lerika Tedeeva brûlèrent. Les obus
«Grad» enflammèrent et brûlèrent complètement
le bâtiment en 20 minutes. De la même façon brûla
le deuxième jour la maison du docteur Hella
Tokmaeva. Les voisins ne purent rien faire. Les
éclats tombaient comme de la pluie, les balles sifflaient en plus de ne rien avoir pour éteindre le
feu. Il n’y avait pas d’eau dans la ville à se moment
là, même pas d’eau potable. Il ne faut donc pas
diviser les Géorgiens en bon et mauvais. En premier, ils nous supprimèrent par le feu. En deuxième, ils tourmentèrent la ville par la soif en envoyant tout l’eau dans leurs potagers.
On attendaient, bien que tout nos espoirs
furent déjà perdus. Il circula même la rumeur que
les Russes nous avaient trahi. Nos hommes
couraient d’un air impuissant et tentaient comme
ils pouvaient de se défendre, mais à la question:
«Que se passe-t-il?» Ils répondaient: «Nous
sommes entourés!» -et se sauvaient. Nous demandions, où était le commandement, où étaient les
autorités. Quelles autorités, ils nous criaient, nous
sommes entourés et presque tout le monde pense
qu’à sauver sa peau. Un combattant de l’OMON
accouru vers nous, un garçon absolument inconnu
dont je ne retins même pas le nom sous la terreur.
Il nous demanda notre voiture UAZ, qu’il rendrait
s’il réussi à s’échapper… Il prit la voiture parce
que naturellement, personne ne lui refusa.
Le lendemain, les combats se prolongèrent et
nous réussîmes finalement à entrer dans le soussol. Le passage se libéra lorsque quelqu’un pris la
voiture. À un certain moment, quand tout se calma
un peu, je montai. Ils rechargèrent probablement
leurs armes ou quelque chose comme çà. Quand je
revins, à la seconde où je passais au sous-sol, une
roquette atterrit au premier étage. Toutes les
fenêtres brisèrent et les épaisses portes de bois
s’envolèrent. Les éclats s’envolèrent aussi dans
notre appartement et notre tapis brûla. Par
chance, il fut de matériel naturel. Cela nous évita
un incendie. Il y avait une «Volga» dans la cour
avec la vitre de derrière cassée. Le coffre arrière
était aussi criblé par les éclats. Encore chanceux
qu’ils n’atteignirent pas le réservoir.
Nos hommes dirent qu’il y avait beaucoup
d’infanterie et qu’elle était déjà près de l’usine
«Emalprovod». Nos fenêtres et nos portes étaient
toutes ouvertes et je pensai que les Géorgiens entreraient chez nous et que cela serait notre fin. Notre
maison est près du chemin.
C’est pourquoi je craignais d’être à la maison
et que j’allai chez mes parents. Leur sous-sol est
plus profond et tous les voisins étaient assis chez
eux. Mon beau-père, ma belle-mère et Roland,
mon mari, restèrent à la maison.
Nous restâmes ainsi dans le sous-sol jusqu’à
ce que les troupes russes entrèrent. En fait, ils
76
TE ´M OIGNAGES DE TE ´M OINS
entrèrent trop tard. Personne ne croyait plus en la
Russie, tous disaient qu’elle nous avait trahi et
donc il n’y avait presque plus d’espoir.
Le 11, nous partîmes en autobus. Jusqu’à ce
moment là, il n’y avait eu aucune évacuation. Les
gens quittèrent comme il le pouvait. Seulement le
11 août, des autobus arrivèrent de Vladikavkaz.
Voilà comment dans la nuit nous partîmes dans nos
robes de chambre, en pantoufles et avec quelques
effets personnels.
Il y eut les obsèques des soeurs Kachmazov,
qui n’avaient même pas de sous-sol. Elles étaient
assises au premier étage. Un obus leur tomba
dessus et elles furent brûlés vives dans leur maison. Les obsèques eurent lieu ici, à Vladikavkaz.
Le peuple n’était absolument pas près à une
guerre. Les gens de Tskhinval furent laissés à leur
destin, nous fûmes sacrifiés.
Malgré tout, il resta beaucoup d’enfants dans
la ville. J’entendis que sur le chemin Zarsky, près
du village de Tbet, fut bombardée et brûlé une
voiture pleine d’enfants. Une fille de seize ans fut
rompue par une mine…
lards solitaires Tibilov: Nana Tembolovna et
Geras, son mari. Où sont-ils? Ils étaient aussi dans
notre sous-sol.
Le départ fut terrible… Il n’y avait pas de
voitures et il n’y avait pas de plan d’évacuation.
Les gens montèrent avec des connaissances… En
principe, je ne serais pas partie. Mais quand on
nous dit que les Géorgiens réussirent à entrer deux
fois dans la ville… Avant mon départ, ils étaient
déjà dans notre cour. Imaginez, ils vinrent comme
ça, tout simplement à pied, sortirent de leurs tanks
et se promenèrent ainsi dans la ville. Quand tout se
calma, nous entendîmes des pas et une des trois
jeunes filles qui était avec nous dit: «Les nôtres, les
nôtres!» Elle sortit en courant de la cachette,
voulant apprendre se qui se passe dans la ville…
Elle fut chanceuse qu’il eut le temps de passer la
porte du sous-sol, qu’elle vit son dos et fit demitour. S’il l’avait vu, il se serait retourné et qui sait
ce qui lui aurait arrivé. À ce moment-là nous
entendîmes la rumeur qu’ils jetaient des grenades
dans les sous-sols et qu’ils prenaient les jeunes
filles et les femmes en otages… Nous étions tous des
femme, il y avait seulement ce veilles hommes,
Geras Tibilov. Trois jeunes filles, ma fille et encore
deux voisines. Ces rumeurs nous furent transmises
mais nous risquâmes quand même . Dans la voiture
de notre voisin Valery Kabulov entrèrent toutes les
filles et femmes, nous étions au total sept.
Je ne souhaite pas l’ennemis une telle route!
Nous allions sur la rue Ostrovsky et les obus
tombaient devant ou derrière, Valera conduisait la
voiture en zigzags. Un avion vola au dessus de
nous, quand nous n’avions pas encore gagné le
chemin Zarsky … Nous prîmes le chemin
Kusretsky et directement cent mètres devant nous
tomba un obus, les éclats s’envolèrent. Nous
arrivâmes aux montagnes Kvernetsky et dans la
montée on nous perça le réservoir d’essence sans
que nous le sachions… L’essence s’écoula, la
voiture ne bougeant ni en avant, ni en arrière dans
un endroit découvert, on commença à nous bombarder. Nous nous sauvâmes dans les bois. Nous
avions l’impression que même là ils nous
atteindraient et Valera dit qu’il fallait descendre.
Nous descendîmes, pensant que peut-être on nous
prendra un par un… Nous commençâmes à arrêter
les voitures, mais personne n’avait d’essence et les
voitures étaient toutes complètes… Heureusement
pour nous, une voiture à moitié vide passa et nous
prit jusqu’à Dzhava.
Dans la voiture derrière nous était Marina
Kochieva, le médecin en chef du centre d’épidémiologie et sanitaire, qui fut touché pas un obus.
Quand ce bombardement commença, sa fille se jeta
dans les buissons. Elle était jeune, seulement 26
ans. Elle dit que, lorsqu’elle sauta dans les buissons, elle pensait seulement à ne pas tomber dans
Nelli Ivanovna Bikoeva,
née en 1958 Mamcurova, 5/21,
censeur du Lycée National des Arts
Du sept au neuf août, nous restâmes dans le
sous-sol, trois jours et demi. Il n’y avait même pas
d’eau dans le sous-sol et en raison des intenses
bombardement, il n’était même pas possible de
sortir mettre de l’eau dans une bouteille à l’étage…
Heureusement pour nous, il n’y avait pas de nouveau-nés. Nous étions tous adultes et les filles de
vingt ans, elles enduraient… Ce qui ce passa
durant ces quelques jours, ne se compare pas avec
ce qui se passa les 17 dernières années Ce fut
quelque chose d’incroyable… On bombarde au
point où le souffle coupe. Peut-être que les militaires y sont habitués, mais pour les habitants, les
femmes, les vieillards et les enfants ce fut d’une
telle horreur. Il sembla que nos tripes se
déchirèrent. Je ne sais comment ils purent bombarder la ville avec «Grad» et des obus de gros calibre. Je ne suis pas militaire, mais je sais que certains obus, appelés canon ou quelque chose comme
ça, son interdit. Alors comment pouvait-on bombarder de cette façon une ville paisible?!
Une horreur telle que sur notre maison, il y
eut deux coups directs et une masse de fragments
sur notre bâtiment dont il ne reste rien. Pas une
fenêtre en place, ni un mur… Heureusement, dans
notre maison ainsi que dans le sous-sol, il n’y eut
aucun mort. Mais ces hommes qui allèrent à la
guerre, qui sait? Nous ne pouvons pas encore réunir tout les voisins. Nous nous téléphonons et nous
nous demandons comment sont les nôtres. Nous
n’avons aucune nouvelle de deux voisins, les vieil77
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
une pose indécente, les jambes pliées, les mains en
avant… vous vous imaginez?! (elle pleure)
Voilà comment nous parvînmes avec peine à
Dzhava. De là, nous étions dans de différentes
voitures allant dans la même direction…
La ville est dans un tel état… Pas une maison
entière… Pas une! Pouvez-vous vous imaginer
quelque chose comme ça? Il ne reste que des pierres de la rue Octrovsky et mêmes celles-ci sont en
ruines... C’est pire que Stalingrad!
taires, un ami, un voisin et encore 4 garçons.
Quand les tanks s’approchèrent assez, mon ami
Slavik, les fit sauter à l’aide d’un lance-grenades,
les deux!
D’un tank en sortit deux, qui brûlèrent
presque et qui se mirent à courir dans un entrée.
Nous ayant vu, ils commencèrent à tirer. Nos
hommes leur tirèrent dessus et les tuèrent. Mon
voisin fut blessé à la jambe. Ces tués étaient
Coréens.
Un autre se mit sous le tank et nous tirait de
là. Mon ami tira à nouveau du lance-grenades et le
tua. Nous vîmes tous qu’il était Noir. Je le vis de
mes propres yeux. Les corps restèrent en place. Il
ne fut pas assez brûlé pour ne pas définir qu’il
était Noir.
Des tanks étaient devant le Poste de pompiers. Ils déployèrent leurs canons sur l’hôtel et
tirèrent. Nous savions qu’il y avait au sous-sols des
gens. Ils ne voyaient pas. Mon ami Slavik sortit et
fit sauter les deux tanks. Slavik était dans l’armée
populaire et était arrivé le premier jour de la
guerre.
Il y avait encore un tank devant la sixième
école. Ce fut un garçon qui, comme on dit, sortait
de prison qui le fit sauter: pour ne pas les laisser à
un destin arbitraire. Ce garçon était un agent des
unités spéciales. Lorsqu’il fut remis en liberté, on
lui donna un lance-grenades qu’il utilisa à de
bonnes fins. Il est, en principe, un bon garçon qui
était en prison en raison d’un accident d’automobile. Près de l’hôtel il y avait de forts combats et le
garçon fut appelé par walki-talkie. Il courut
jusque là et fit sauter le tank géorgien.
Quand se fut plus calme, les Russes étaient
déjà sur le chemin Zarsky, je courus à la maison,
monta chercher de l’eau que je leur apportai. Je
trouvai mes parents et je pus téléphoner jusqu’à
mon oncle, qui était dans le sous-sol du GOVD. Il
vint après 4 jours, affamé, assoiffé.
Il dit qu’il avait au travail une voiture et qu’il
nous prendrait. Il nous transporta dans sa «Niva»
jusqu’à l’hôtel, 7 personnes. À Tbet, il fit monter
encore une femme. Les gens dirent qu’il y aurait
une évacuation mais rien. C’était la panique total.
Certains passèrent par Tbet, d’autres par
Kvernet. Nous passèrent par Tbet.
Quand nous parvînmes au chemin Zarsky, on
commença à nous bombarder. Les voitures qui
partir juste avant nous, une «Volga» et une
«UAZ», se trouvèrent sur le chemin brûlées. Mon
oncle jeta un coup d’oeil dans la UAZ et dit qu’il
n’y avait personne. J’examinai la Volga qui n’avait
plus de toit, mais tout ceux qui y étaient assis
furent entièrement brûlés. Il y avait seulement
quelques traces de sang. Nous revîmes à la voiture
et nous nous frayâmes un chemin. La voiture derrière nous roulait avec les phares ouverts et se fai-
Hubulov Sarmat Emzarovich, 1990, peintre.
Le 7 août, il était à Tskhinval. Nous étions 7
personnes, sa grand-mère, son grand-père, sa
tante, ses deux petites soeurs et son neveu. Nous
allions tous dormir. Saakashvili dit qu’il cessait les
coups de feu. Nous dormions quand soudain commencèrent des explosions.
Un des obus de lances-mines se retrouva sur
notre balcon. Nous nous mîmes à courir aussitôt au
sous-sol. Je pris les documents et quelques vêtements chauds. Deux heures plus tard, les tirs s’arrêtèrent. Je me levai et me mis au lit. Nous sommes
habitués les tirs cesse vite. Je dormais quand ils
commencèrent à tirer du «Grad» et je redescendis
au sous-sol mais cette fois pour 4 jours entiers.
La rue Lénine brûlait. À environ 9 heures du
matin, les tanks géorgiens entrèrent dans la ville.
Dans notre rue, sur la Tabolova, il y avait 4 tanks
et ils tirèrent directement sur notre bâtiment.
Pendant qu’ils se retournaient, nous pensions que
c’était les Russes mais quand on regarda du soussol, ils nous remarquèrent et commencèrent à
abattre l’entrée. Ensuite, ils sortirent de leurs
tanks et défoncèrent le magasin voisin, le café
«Assel», prirent de la bière, revinrent dans leurs
tanks et commencèrent à chanter en géorgien. Ils
jetèrent un coup d’oeil au sous-sol mais n’y
descendirent pas. Les gens dirent (notre voisin de
la rue Geroev, Alexandre) que certains d’entre eux
parlèrent en ossète, ils dirent: «Ne craignez rien,
nous sommes Ossètes.» Près de la boulangerie,
dans un sous-sol voisin, des femmes et des enfants
étaient assis. Une femme regarda à l’extérieur
lorsqu’elle entendit du ossètes et ils lancèrent aussitôt une grenade dans le sous-sol.
Ce soir-là, sur notre rue une voiture passa, un
père voulait emmener son enfant. Je ne sait
pourquoi, ils freinèrent à l’angle Isaka et Geroev.
Derrière eux tira une tank. Ils savaient très bien
que dans la voiture il y avait un enfant. Les voisins
furent témoins et toute la ville parle de cet événement. Et encore, je vis des Noirs de mes yeux. Voilà
comment ça se passa: Je courut durant l’accalmie
chez ma mère à la gare. Elle vit juste à côté.
Ensuite on commença à tirer à nouveau et je dus
rester en place parce que s’approchaient déjà des
tanks. Nous étions dans le sous-sol, quelques mili78
Août 2008. Tskhinval. Une femme près de sa maison qui souffrit d’un obus d’un tank géorgien
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
sait tirer dessus.
Mon oncle sortit et cria au conducteur de
couper ses phares. Les bombardements cessèrent
aussitôt.
Nous gagnâmes Dzhava et de là, nous allâmes
chez ma tante à Vladikavkaz. Demain le 15 août, je
reviendrai à la ville, papi resta là. Notre maison
fut presque entièrement emporté mais je ne peux
pas rester ici.
Je pense que plusieurs reviendront à
Tskhinval. Si on rebâtit la ville, alors tous reviendront.
Nous nous étions tous réunis dans notre soussol et sous le fracas des coups de feu des tanks,
nous attendions seulement un miracle de Dieu,
parce qu’il était clair que les Géorgiens «travailleraient» notre ville avec attention, avant que
les tanks russes arrivent. Le garçon de voisin
accourut et dit qu’il perdit ses parents quand ils
couraient vers les pacificateurs.
À ce moment là, commença une vraie grêle. Je
ne sais pas comment décrire ce qu’il y avait aux
dessus de nos têtes; un tonnerre constant, une
guerre d’obus, le sifflement des balles. La fin du
monde. La maison voisine commença à brûler. Je
sentais qu’une onde nous emportait. Là-bas, où
tombaient les obus «Grad», tout flambait. Nous
entendîmes qu’il y avait beaucoup de victimes dans
la ville, beaucoup d’hommes blessés et personne
pour le faire des pansements.
Soudain nos voisins revinrent, ceux qui coururent vers les pacificateurs. Ils nous dirent que
cela avait été terrible: les Géorgiens étaient
presque déjà à la partie militaire, où les pacificateurs étaient basés. Ceux-ci se tenaient comme des
condamnés préparés à mourir. Dans le bunker il
n’y avait pas place. Près de 80 personne s’y était
rassemblé, bien qu’il fut construit pour pas plus de
20 personnes. À un certain moment, nos hommes
entrèrent et dirent: «S’ils nous trouvent, ils nous
fusilleront». Les femmes les cachèrent derrière
elles. Ils étaient en stupeur, que pouvions nous
faire?
Nous demandâmes, où étaient les autorité, le
commandement, une direction quelconque. Ils
dirent qu’ils virent seulement comment
Barankevich jeta sur son épaule un lance-grenades
et sauté par-dessus l’enceinte du poste des pacificateurs. Les journalistes étaient aussi tous là. Les
hommes réussirent à s’échapper, passant par l’impasse Militaire ils allèrent chez eux et ensuite ici au
sous-sol. Au total nous étions 12 personnes dans le
sous-sol. Personne ne pouvait manger, seulement
boire Le plus ridicule était, si on pouvait rire dans
une telle situation, qu’il y avait là des voisins qui
ne s’étaient pas parlé depuis 10 ans et qu’en deux
jours ils se réconcilièrent et se soucièrent instantanément l’un des l’autres. Je pensai comment la vie
est intéressement faite, on ne sait jamais comment
elle tournera.
Nous eûmes de la chance en comparaison avec
les autres. Ma mère avait appris avec l’amère
expérience de la première guerre et elle gardait
toujours de l’eau au sous-sol, du pétrole et un lit.
Mon père grognait toujours contre ses précautions,
mais ma mère refusa d’enlever son «bunker».
Le bombardement fut terrible. Nous savions
tous que l’hôpital était bombardé et qu’il n’y avait
plus d’endroit où transporter les blessés. Il y avait
partout des gens atteint par les éclats. Ils visaient
Olga Muratovna Ataeva,
née en 1978, Tskhinval, rue Stalina, 30
Mon frère Alan Ataev, né en 1971, était dentiste à la polyclinique municipale, il ne se trouvait pas sous les drapeaux. Pendant le fort bombardement de la ville le 8 août, Lui, nos parents
et notre soeur était dans le sous-sol de notre maison au centre de la ville. Le 9 août, pendant une
accalmie relative, Alan sortit de la maisons pour
regarder si quelqu’un avait besoin d’assistance
médicale et il ne revint jamais. Le lendemain
matin, malgré un fort bombardement, ma mère
sortit à sa recherches.
Elle trouva ses restes à 300 mètres de notre
maison. Il fut mis en pièces probablement par une
arme lourde, peut-être un tank. Maman le reconnut par ses souliers. Elle recueillit avec ma soeur
ses restes et quelques heures plus tard, sous les
feux, ils l’enterrèrent dans le potager. Ils n’étaient
pas assurés qu’ils survivraient, mais pour eux
l’essentiel était d’enterrer ce qui restait d’Alana.
Laura Nugzarovna Gabueva
Employée du Ministère des Affaires étrangères ROS
Le lendemain matin après le bombardement, le
fils des voisins accourut et dit qu’ils devaient rapidement se préparer et courir vers les pacificateurs
parce que les Géorgiens entraient déjà dans la ville.
J’étais avec mes parents dans le sous-sol et après
avoir entendu ces cris, je sortis en courant apprendre ce qui se passait. Ils était déjà en route vers les
pacificateurs, de sorte que nous ne pouvions déjà
plus les rejoindre. Je courus chez ma soeur pour
voir s’ils étaient vivants ou non, ils vivent à
quelques maisons de chez nous, étant persuadé que
je reviendrais vivante. qui me regardait par la
fenêtre avec un air complètement perdu. Je lui dit
d’aller vite au sous-sol, qu’il y aurait bientôt un
bombardement, que les Géorgiens avait pris la ville.
Elle dit: «Nous n’avons pas de sous-sol». «Courez
chez nous», -lui dis-je Elle eut l’air perdu à nouveau
et avec une voix tout à fait désespérée, elle demanda: «Mon mari est Géorgien. Vous nous laissez entrer?» «Courez maintenant chez nous avec votre
mari», -lui dis-je en me sauvant à la maison.
80
Août 2008 Le cortège de réfugiés de Tskhinval en Russie
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
probablement la partie militaire des pacificateurs
mais nous vivions tout près.
Quand nous partîmes finalement par nos propres moyens, tout le monde se calmèrent un peu. Il
fallait changer de situation au plus vite, regarder
quelques tableaux paisibles pour sauver notre
santé mentale. Les enfants étaient à Vladikavkaz,
ils téléphonèrent tout le temps. Nous craignions
qu’après leurs coups de téléphone le bombardement recommencerait encore plus intensément.
Tous remarquèrent cette régularité. Quand les
hommes vinrent chez nous, ils nous dirent que si
on voulais utiliser les portables, qu’il fallait le faire
un à la fois. Et ma batterie se vida, mais juste
avant, je reçu un sms de ma petite nièce: «Vous êtes
toujours vivants»?
Savez-vous ce que je remarquai aussi?
D’abord, quelqu’un lança côte à côte trois giclées
et ensuite commença des puissants tirs d’artillerie
à cet endroit. Quelqu’un signalait, montrait où
était les accumulations de gens.
À un certain moment, il y eut une accalmie et
je suis sortie en reconnaissance. Je regardai et vit
une chienne courant à une vitesse sauvage. Elle
tourna dans notre ruelle, plongea dans notre cour
et sauté au sous-sol, directement sous le lit. Elle ne
sortit pas de là, avant que tout se calma. C’était le
cinquième jours de bombardements. Elle sortit
seulement pour boire de l’eau avidement de la
soupière..
«Grad»... Ils donnaient l’impression qu’ils
tombaient directement sur notre toit... Peut-être
que s’était ainsi. Les portables fonctionnaient par
simple miracle et ma tante téléphona aussitôt à
Moscou et à Vladikavkaz. C’est seulement plus
tard qu’on apprit que les Géorgiens surveillaient
les signaux mobiles pour ensuite frapper à cet
endroit.
La première nuit fut la plus terrible, parce
que nous ne savions pas encore ce qui se passait...
et ces obus, ils nous sifflaient directement au
dessus de nos têtes... dans notre quartier, la base
des pacificateurs n’est pas loin ainsi que l’usine
«Vidromachina»... Nous apprîmes seulement le
matin que l’usine avait été pilonné.
Le matin du 8 août, nous nous attendions que
les Russes lèveraient enfin leur aviation et ce avant
4 heures du matin. Nous attendions, attendions,
rien... Ensuite, à six heures du matin, il y eut enfin
des avions. Nous nous réjouissâmes énormément.
Quand ils commencèrent à bombarder, ne comprîmes pas que c’était sur la ville. Nous pensions
que les Russes frappaient les positions géorgiennes.
Joyeux, nous écrivâmes un sms à papa- «Papa, c’étaient des avions Russes, oui?!» Mais il n’y avait
pas de lien, le message lui arriva seulement au soir.
Naturellement, il ne répondit rien le matin. Nous
étions même offensés qu’il ne nous soutenait pas
dans notre joie. Ensuite nous apprîmes à qui
appartenaient ces avions en réalité.
Dans la journée, les tirs cessèrent pour
quelque temps... Je ne me rappelle pas exactement
quand c’était, ces jours-là sont tout mélangés dans
ma tête...
En fait, c’était un court répit. Tous pensèrent
à nouveau que les Russes étaient enfin entrés dans
la ville, bien qu’en réalité ce n’était pas le cas. Et
tous commencèrent à sortir peu à peu des soussols, mais le courage suffisait seulement à parvenir
aux grilles extérieures ou maximum, à traverser le
chemin. En face de nous, trois maisons brûlèrent
et leurs propriétaires eurent le temps de passer
sous les feux à notre maison voisine.
En jetant un coup d’oeil, nous vîmes aussi à
l’angle Tabolova et Oktiabrskaya, qu’au lieu d’un
appartement, il y avait un trou dans le mur. Nous
ne risquâmes pas d’aller plus loin dans la rue et
revînmes au sous-sol. On nous dit qu’un peu plus
loin sur la rue, il y avait des tireurs de précision.
Quand les Géorgiens passèrent dans la ville, sur la
place, un camion déchargea vingt tireurs de précision qui se dispersèrent dans toute la ville. Nous les
craignions beaucoup. Nous fermâmes les portes et
restâmes assis dans le sous-sol. C’était probablement le huit, je ne peux pas dire exactement...
Ce jour-là, mais déjà au soir, papa réussit à
contacter Vladikavkaz. On lui dit que la Géorgie
annonça un couloir humanitaire entre 3 et 6
Ualyty Marina Vladimirovna,
née 1991 rue Oktiabrskayae, 58; étudiante
Le 7 au soir, vers onze heure et demie, nous
allions nous mettre au lit, nous pensions que cette
nuit serait tranquille. Ils avaient promis d’ouvrir
les négociations... À l’exception de papa et moi, ils
étaient tous déjà couchés. J’étais dans la salle de
bains. Et soudain, une explosion... Papa cria pour
que tout le monde allèrent vite au sous-sol.
D’abord je refusai, pensant que c’était un bombardement ordinaire. D’habitude, ils s’achevaient
vite. Mais papa m’entraîna sans dire un mot au
sous-sol. Il prit mon frère, qui dormait déjà, dans
sa couverture et l’emporta au sous-sol. Une bonne
chose que nous ayons descendu durant la journée
un fauteuil. Mon frère fut mis là. Le bombardement était si fort que toute la maison et encore plus
nos fenêtres tremblaient et tintaient... Nous nous
promenions de haut en bas, après une couverture,
après quoique ce soit, malgré que nous ne sachions
pas combien de temps nous aurions à attendre là...
Quand nous fûmes tous installés, papa se mit à
courir, s’habilla et se sauva quelque part.
Nous restâmes dans le sous-sol, dans l’obscurité... Assis, nous pensâmes qu’au matin, comme
d’habitude, tout s’achèverais. Mais il faisait déjà
jour, les coups de feu ne cessaient pas et ces
82
TE ´M OIGNAGES DE TE ´M OINS
heures. Il était déjà presque six heures et nous
nous étonnâmes beaucoup parce que de toute la
journée, les tirs ne cessèrent pas une minute.
La deuxième nuit nous l’endurèrent aussi à
peine, bien que les tirs étaient moins intenses que
la première nuit. À partir d’une heure du matin,
ils commencèrent à tirer avec des «Grad», des
tanks... Ensuite tout se tut pour quelque temps et
à six tout recommença. Tout ce temps, nous étions
assis au sous-sol qui est chez nous très petit, deux
mètres sur deux... Il y a là aussi une chaudière
parce que c’est notre chambre de chauffe... Nous
avions mis un fauteuil, une paire de chaises et nous
étions cinq – moi, ma mère, mon frère, ma soeur et
ma tante. Mon grand-père était dans le sous-sol
voisin qui n’était pas aussi profond. Et voilà comment nous restâmes deux jours dans ce sous-sol...
Dieu merci, nous avions de l’eau. Papa, encore
avant la guerre, emmena de l’eau. Nous avions
aussi de la nourriture. Le sept août, nous avions
préparé une grande casserole de soupe...
Naturellement, personne ne mangea. Si quelqu’un
des voisins passait, nous les asseyions presque de
force. Nous avions de la nourriture et de l’eau,
certains d’entre eux même leur maison brûlèrent...
D’abord nous voulions attendre que tout
passe, disant constamment que les Russes étaient
déjà proches, que les Russes étaient à Dzhava, que
les Russes étaient presque dans la ville... En réalité, il n’y eut aucune aide les premiers trois, on
nous bombardaient, tiraient... Nous savions combien nos hommes avaient besoin d’aide... Par
exemple, ils voyaient que les tanks géorgiens s’approchaient de la ville, mais avec quoi les faire
sautés? Ils avaient seulement des fusils, des lancegrenades qu’on pouvait compter sur ses doigts...
Nous voulions attendre. Ensuite une mère et
son fils vinrent chez nous, leur maison avait brûlé.
Pou être plus exact, le fils amena sa mère et partit
faire la guerre. Cette femme, me voyant avec mon
frère et ma soeur, s’étonna que nous étions toujours dans la ville et cela mena à la décision de partir. Mon père voulait aussi nous envoyer, déjà le 7
août, mais ensuite quand tout cela commença,
comment aller en voiture durant un tel bombardement?! Mon père décida d’emporter mon frère et
moi en premier, mais ma tante dit qu’elle voulait
aussi partir avec nous. Mon père dit qu’il la
prendrait bien mais que la voiture ne pourrait pas
monter sur le chemin Kvernetsky, nous avons
seulement une «Oka». En plus, mon frère et ma
soeur ont chacun un sac et moi aussi quelques
effets. Finalement, ma tante s’assit. Nous étions au
total cinq personnes dans la voiture, le conducteur
(papa) et trois sacs...
Nous allions partir, nous étions déjà assis
dans la voiture et soudain un avion arriva et commença à bombarder. Nous nous jetâmes aussitôt au
sous-sol. Ensuite une deuxième fois et aussi une
troisième... La quatrième fois, nous réussîmes à
partir. Quand nous partions, on nous dit que les
tanks tiraient sur la rue Oktibrskaya et nous
décidions de prendre la rue Geroev. Nous
décidâmes ensuite que la rue Geroev était encore
plus dangereuse et prîmes finalement la rue
Oktiabrskaya... Nous nous échappâmes par miracle... À la plus grande vitesse que permit notre
«Oka», en évitant les entonnoirs, les branches
cassées, nous allions en zigzags. Nous gagnâmes le
bâtiment de Sofprofa et là, il y avait deux tanks
sapés près de deux immenses entonnoirs. Je ne sais
pas comment nous passâmes par là.
Du chemin Kvernetsky s’ouvrait le panorama
de la ville. Horrible, qu’est-ce que Tskhinval était
devenu! Toute en fumée,en ruines et par-ci par-là
des tanks sapés, des BTR... Au loin, un bruit
d’avions...
Le chemin Zarsky était très effrayant. Il nous
semblait qu’on allait être bombardé dans un l’instant... Papa distinguait les tanks que l’on rencontrait. J’étais assise derrière et dans une telle position. Pouvez-vous vous imaginez comment sont
assise autant de personne dans le siège arrière
d’une «Oka», comme des sardines. Je suis assise et
je regarde ces tanks et par leurs drapeaux, des
bandeaux blancs, je définis que c’étais soi les
nôtres ou les russes. Soudain à notre rencontre un
tank, sans bandeaux blancs donc pas le nôtre. Et il
n’y a pas de drapeaux russes non plus... Je étais
assis et en panique complète, je le regardais et je
pensais que notre fin était venue... Dieu merci, il
se trouva que c’était un des nôtres!
Nous montions et la voiture se surchauffa.
Nous sortîmes de la voiture et allâmes à pied. Papa
freinait toutes les voitures passantes et demandait
de l’eau, que nous n’avions pas pris avec nous... Il
nous rejoint par la suite. Sur le chemin Zarsky,
quand nous sortîmes la deuxième fois, ma mère
remarqua qu’elle oublia son sac avec les documents. Nous sortîmes, ma mère dit qu’elle
reviendrait et nous prendrait de l’eau. Sur le
chemin, ils arrêtèrent une voiture et leur dirent à
notre sujet, -»Ils marchent sur le chemin, prenezles jusqu’à Dzhava».
Nous marchions sur ce chemin poussiéreux...
Et voilà, une voiture passa près de nous à une
vitesse folle, pleine aussi, le coffre ouvert où y était
assis, pendus par les pieds, deux personnes. Leurs
visages étaient recouvert et blanc comme si un sac
de farine leur était tombé sur la tête... c’était
drôle, bien que comment rire dans une telle situation?
Ensuite une UAZ passa et les enfants s’y
assirent, Elle était aussi pleine à craquer. Nous
montâmes tout les quatre... Deux d’entre eux sur
le siège de devant l’un sur l’autre, encore deux
83
Août 2008. Tshinval. Une femme âgée près de sa maison brûlant
TE ´M OIGNAGES DE TE ´M OINS
s’assirent de la même façon en derrière, d’autres
dans le coffre arrière et nous réussîmes aussi à
monter... Heureusement, on ne nous tira pas
dessus sur le chemin, mais ceux qui étaient derrière nous le furent...
Nous parvînmes à Dzhava où il y a avait tant
de monde... Et ce qui était un peu étrange: l’aviation géorgienne volait au dessus de nous et là une
foule de gens... Un avion géorgien aurait pu passer, une bombe et la fin... Heureusement, cela n’arriva pas...
Je ne compris aussi cela... À Dzhava, il y
avait un tel cortège de machinerie russe, deux
rangs sur les chemin, qui se rendaient presque à
Vladikavkaz comme nous l’apprîmes plus tard...
Ce cortège ne bougeait pas...
Papa arriva enfin quarante minutes plus
tard. Il était seul. Nous demandâmes ce qui était
arrivé et où était maman, elle dit qu’elle voulait
retourner chercher les documents. Un ami photographe, Vitja, la prit en voiture. Il allait à
Tskhinval de Dzhava, il transportait du pain. Sur
le chemin, ils firent monter aussi un soldat. Quand
ils étaient déjà près de la ville, un obus tomba à
cinq mètres de leur voiture dont les éclats se dissipèrent... la forêt autour s’enflamma... Le militaire sauta hors de la voiture, cria qu’il leur fallait
maintenant retourner à Dzhava et se mit à courir.
Nous étions tous à Dzhava et attendions
maman qui n’arrivait pas, toujours pas... papa
n’en pouvait plus et s’assit dans la voiture et alla à
sa rencontre. Il les rencontra et revint avec eux
jusqu’à Dzhava. Vitja nous conduisit ensuite
jusqu’à Vladikavkaz... Il avait une veille «Zhiguli»
et nous, une «Oka». Nous nous divisâmes dans les
voitures et gagnâmes Vladikavkaz. Vitja avait aussi
emporté son ordinateur qu’il plaça dans le coffre
arrière... En voiture, la guerre et de la machinerie
autour de nous et il demanda à papa: «Qu’est-ce
qu’on sait à propos de l’électricité, quand nous la
donneront-il?»
Dans cet état, nous gagnâmes Vladikavkaz
enfin...
Une parente de Moscou vint visiter ses parents à Tskhinval. Ils voulurent partir le sept août,
mais il n’y avait pas de voitures. Elle resta là,
cachée dans le sous-sol, derrière une grandes
chaudières de fonte. Les propriétaires eux partir.
Elle était assise là, dans le sous-sol quand soudain
entrèrent les Géorgiens dans la maison... Ils
burent le vin et mangèrent toute la nourriture... Il
y avait du deuil dans la maison. Moins d’une année
plus tôt un membre de la famille mourut et sa
photo était sur le mur. Ils la tirèrent ainsi que
quelques autres qu’ils trouvèrent. Ils tournèrent la
maison en ridicule, autrement je ne sais pas comment appeler ça... Quand ils partirent, ils jetèrent
à tout hasard une paire de grenades au sous-sol...
Elle fut chanceuse d’être assise derrière la
chaudières...
La tragédie d’Ossétie du Sud.
Déclaration des témoins:
née en 1952, village d’Hetagurovo, rue Ostaeva, 12.
Professeur à l’école Hetagurovsky.
Nous étions trois dans la maison, mon fils, moi et ma
belle-soeur Tamara Nilolaevna Mamieva.
Dans la nuit du 7 au 8 août, un obus explosa
avec une telle force que le mur de notre maison fut
percé. Elle s’enflamma aussitôt. Terrifiés, nous
nous jetâmes de tous côtés, nous ne savions que
faire et ma belle-soeur se précipita à l’extérieur. Et
elle y resta. L’escalier s’enflamma et s’effondra sur
elle. Nous ne réussîmes pas à la sortir de là. Nous
ne pouvions même pas parvenir au seuil de la maison, tel était le bombardement. Dans les années
soviétique, Tamara travailla longtemps à l’école
d’un village géorgien comme professeur de russe.
Nous retournâmes à l’intérieur et nous nous
jetâmes d’un coin à un autre. Un deuxième obus
tomba avec un tel bruit que nous restâmes pétrifié
de terreur. Nous courûmes dans la pièce la plus
lointaine, tassâmes le téléviseur du coin et nous y
cachâmes. Je compris seulement après avoir senti
l’odeur de la fumée que la maison brûlait. Un
troisième obus vola au dessus de la maison, tomba
sur une vigne et l’emporta. Des entonnoirs
immense y sont restés. Nous n’avions déjà plus de
place où nous cacher. Nous brisâmes une fenêtre,
sortîmes nu-pieds et courûmes vers le sous-sol des
voisins. Mon fils avait son portable dans la main et
il le laissa tomber dans la hâte. Son passeport
brûla aussi avec de l’argent et ma belle-soeur avait
mes documents... Il ne nous restait plus rien. Nous
aurions même pas eu le temps de sortir des aiguilles.
Les voisins, chez qui nous étions maintenant,
étaient aussi très effrayés. Nous changeâmes de
sous-sol et je vis pour la dernière fois ma maison.
Soudain je me rappelai que j’avais chez moi un
bonbonne de gaz et je criai pour que personne ne
s’approche. Mon voisin, aussi un Mamiev, perdu
sa tête après qu’un obus soit tombé.
Je courais, m’oubliant. Nous arrivâmes en
courant dans le sous-sol des voisins, qui avaient
une voiture. Nous commencèrent à les implorer de
nous déposer à Dzhava. Il nous transporta dans la
nuit jusqu’à Dzhava. Mon fils ne voulait pas partir
pour l’Ossétie du Nord: j’ai mon père qui est toujours là-bas...
Dans la journée, nous décidâmes de partir
pour Vladikavkaz. Soudain un avion apparut au
dessus du chemin et commença à bombarder...
(elle pleure) Près de nous, les Russes furent pilonnés... Deux tanks russes s’enflammèrent. Nous
gagnâmes le tunnel et mon fils ne voulut aller plus
85
Août 2008. Tskhinval. La mère du défunt, A.Gagloeva examine sa photo
TE ´M OIGNAGES DE TE ´M OINS
loin. Toute notre famille, papa étaient toujours làbas... Nous étions assis et nous ne pouvions pas
partir... Nous pensions, comment avions-nous pu
laisser la belle-soeur? Mais comment revenir?
Ensuite nous apprîmes que ce jour-là, le
frère de Tamara entra dans notre maison à
Hetagurovo avec notre voisin, notre homonyme,
Ahsar Mamiev, la sortirent de là et la transportèrent pour qu’elle ne brûle pas. À l’étage plus
bas, elle brûla quand même. Avec le voisin, il la
porta dans un drap enroulé autour d’elle et la laissa sur une couchette. Ils pensèrent de l’enterrer
aussitôt que les feux se calmeraient. Ce soir-là, son
frère revint à nouveau pour l’enterrer, mais les
coups de feux étaient si fort qu’il ne réussit pas. Il
se sauva avec peine en se jetant dans une fosse,
ensuite dans l’autre...
Dans la nuit, il partit à pied dans les bois et
dit que les balles sifflaient au dessus de sa tête. Il
passa la nuit dans la forêt de Zarsky. Quatre jours
nu-pieds, sans nourriture, sans eau... Dans le village de Zar, un camion l’embarqua et le déposa
avant la douane. Ensuite il se rendit à la douane...
(elle pleure) Quelqu’un lui donna de l’argent sur le
chemin... Quand il parvint finalement jusqu’à
nous, il fut si réjouit... Nous commençâmes à
chercher notre famille (elle pleure). La défunte fut
enterrée par de la famille le troisième jour. Nous
sommes revenus aujourd’hui, les hommes sont au
cimetière pour creuser une tombe. Nous allons
l’enterrer à nouveau et la commémorer selon la
manière ossète. Ma mère est elle-même une
réfugiée de la région de Borzhomsky, d’où elle fut
chassée en 1991. C’est la deuxième fois que les
Géorgiens nous enlèvent notre maison et tout le
reste que nous avions acquis toutes ces années.
Que le Dieu ne pardonne pas cette Géorgie!
Que le chagrin et le sang du peuple ossète reste sur
eux à jamais! Qu’ils éprouvent aussi ce que nous
avons vécu pour qu’ils comprennent ce que c’était... (elle pleure) Dans notre village aujourd’hui,
il y a onze obsèques. (des potagers au cimetière).
On enterre mon élève, Ahsar Tomaev . Il était un si
bon garçon. À l’entrée du village, lui et son ami
furent tué. Ça leur était complètement égal qui
tuer; des hommes, des femmes, des vieillards ou
des enfants.
La belle-mère d’un employée refusa de partir
et resta à la maison, Nastja Dzhioeva. Elle fut tuée
sur le seuil. Le vieillard, Efim Bekoev, travaillait
comme censeur à notre école. Ils entrèrent chez lui,
le tuèrent et détruisirent sa maison. Je ne peux pas
me rappeler de tous, tant de personnes périrent...
Je ne connais pas encore le sort de tout le monde.
Je suis dans la rue pour la première fois depuis mon
départ. Toute la rue est détruite. Ils tirèrent sur les
maisons avec leurs tanks, les enfoncèrent avec
ceux-ci et passèrent même sur mon potager.
Après tout ça, ils burent comme des porcs à
côté des restes brûlés de Tamara . Des porcs, je ne
peux pas dire autrement. On ne peut même pas les
appeler fascistes. Il faut trouver un nouveau
terme, quelque chose de pire que fascisme... Si
maintenant on ne reconnaît pas ces événements
comme étant un génocide, cela signifie que dans le
monde il ne reste plus de gens normaux et intelligent!
Déclaration des témoins:
Bestaeva Marina Nilolaévna, 63 ans, village Tbet
Nous ne voulions pas croire que certains villages de notre région furent déjà occupés par les
militaires géorgiens. Même si nous vivions dans
l’attente constante d’une guerre, les gens pensaient
que cette fois encore on se sauverait des nuits de
fusillades. Mais quand dans la nuit du 8 août commença ce terrible bombardement, tous comprirent
que le pire venait d’arriver. À 4 heures du matin,
le voisin vint et cria que les tanks géorgiens
entouraient le village voisin d’Hetagurovo et qu’ils
se dirigèrent vers nous. Mon mari de 73 ans, mes
petites-filles de 4 et 7 ans, ma belle-fille et moi
voulions partir pour Vladikavkaz. Nous étions
assis dans la voiture, n’ayant pas fait encore cent
mètres, quand tombèrent juste devant nous deux
roquettes. Nous et quelques femmes s’ayant
sauvées de Tskhinval, allâmes nous sommes cachés
dans le sous-sol d’un bâtiment à deux étages, où se
cachaient déjà des gens. Les géorgiens étaient déjà
dans le village. Probablement, ayant remarqué les
déplacements des gens, ils entourèrent le bâtiment
(il se trouvait sur le chemin conduisant à
Tskhinval) et commencèrent à chanter des chansons, criaient «gaymardzhoc Sakartvelo» ce qui
signifie «Vive la Géorgie» et nous criaient «sortez».
Les enfants pleuraient et nous les femmes
aussi. Dans le sous-sol, il y eut un mugissement. À
ce moment là je pensai: c’est la fin. Dans le passage
du sous-sol, il y avait de l’armée populaires qui
avaient seulement des fusils. Que pouvaient-ils
faire contre les tanks?! Les Géorgiens regardaient
par les fenêtres et criaient «sortez». Les enfants
entrèrent dans de vieilles boîtes. Enfin, l’armée
populaire réussit à sortir en courant par la porte
d’entrée situé de l’autre côté (à l’opposé des tanks
géorgiens).
Ils commencèrent à leur tirer dessus mais il
semble qu’ils ne tuèrent personne. Ils tirèrent avec
leurs tank sur le bâtiment et autour commencé à
nouveau des tirs de différents types d’armes. On
entendait le son terrible des coups fit par «Grad».
Ma petite-fille, Annushka, perdit connaissance
plusieurs fois de peur. Je priais seulement de
mourir premier pour ne pas à voir la mort de mes
enfants. Un peu plus tard, les tanks géorgiens qui
se trouvaient devant la maison, partirent du côté
87
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
mencèrent à entrer à l’hôpital déjà dans le milieu
de la journée de 7 août. À 6 heures du soir, on
m’appela au travail. C’était essentiellement des
blessures à la poitrine, au ventre et aux membres
faites par des éclats. Quand au milieu de la nuit
commença brusquement le bombardement, on
descendit aussitôt tout les blessés de la section de
traumatologie au sous-sol. Quelques secondes
après avoir descendu les derniers malades, la section de traumatologie fut complètement démoli par
un obus qui y tomba avec précision. S’il y avait eu
là des gens, personne ne serais resté vivant.
Personne ne pensait que l’hôpital serait bombardé. En effet, d’habitude on ne tire pas sur les
hôpitaux. Nous nous faisions tirer avec précision.
Autour, il y avait beaucoup de destructions malgré
qu’il n’y ait aucun point stratégique. Nous
n’eûmes pas le temps de descendre au sous-sol les
tables d’opérations. Il fallut opérer sur du papiers.
Au début nous opérions sous chandelles mais
ensuite, quelqu’un apporta un petit générateur.
Après le premier puissant bombardement, commencèrent à entrer des habitants blessés et tués de
Tskhinval. Les premières heures, il y avais plus de
cent personnes. L’équipe de chirurgiens opérait
continuellement.
Il y eut la première nuit près de 70 morts et
190 blessés. L’information entrait constamment de
citadins qu’il y avait des blessés et des tués sur les
rues de la ville, mais à cause des bombardements,
il était impossible de les transporter à l’hôpital.
Plusieurs citadins furent blessés dans leurs
maisons et perdirent du sang. En trois jours,
l’équipe de chirurgiens opéra un total de 270 personnes. Je ne compte pas les gens ayant eu des
blessures superficielles. Ils étaient pansés par les
infirmières. Le sang pour les blessés fut donné par
les médecins, les infirmières et les citadins qui
amenèrent les victimes. Plusieurs médecins
perdirent connaissance par épuisement et fatigue.
On leur fit reprendre leurs sens et ils se remettaient à nouveau aux devoirs. Nous étions aidés
par les médecins de Tshinval qui revinrent d’un
peu partout de vacance. Les maisons de cinq
médecins qui travaillaient à l’hôpital ces trois
jours-là, furent brûlées. Mon appartement fut
brûlé.
Août 2008 Le bâtiment
l’université d’Ossétie du Sud brûlé
de Tskhinval. Un peu plus loin sur la route, près
d’une source, ces tanks fusillèrent des gens dans 2
voitures. Dans un d’elles était assis le fils de ma
connaissance, Tadtaev Lev, et je vis aussi dans la
voiture une femme tuée. Les autres furent blessés
et crièrent à l’aide. Il y avait aussi une femme, du
nom de Mziya, avec la fille. Elles perdaient du sang
et pénétrèrent dans un grand tuyaux de béton près
du chemin. Je ne pouvais rien faire pour les aider,
je ne pouvais pas laisser les enfants. Nous
passâmes rapidement dans un autre sous-sol d’où
nous pouvions entendre des cris à l’aide en provenance de tout les côtés. Quand les tirs cessa, je
courus voir où était passés ces gens mais il n’y avait
déjà plus de blessés. Il y avait seulement le cadavre
de Tadtaev et de la femme qui m’était inconnue. Le
matin du 9 août, nous nous assîmes dans la voiture
de notre voisin et partîmes du côté de Dzhava.
En plus de nous, dans la voiture «Niva», il y
avait sa mère, sa femme, Kozaeva Diane, et trois
enfants de 6, 4 et 2 ans. Sur le chemin, nous nous
arrêtâmes à Galuanta prendre la cousine de Diane.
Dans le village, il resta son frère et son père.
Quand nous parvînmes à Vladikavkaz, nous
apprîmes que les Géorgiens avaient détruit entièrement Galuanta et que le frère de Diane fut tué. Sur
le chemin Zarsky, beaucoup de voitures brûlaient.
J’examinai chacune d’elles. Je n’entendis rien de
mon fils pendant 5 jours. Il était aussi entré dans
l’armée populaire. Mes petites-filles tenaient les
croix et priaient Dieu, tout le temps que nous passions en enfer. Nous ne voulions pas cette guerre,
nous ne la commencèrent pas. Les gens protégeaient seulement leurs enfants et leurs maisons.
Avons-nous pas le droit de vivre ?
Julietta Valieva, Tskhinval.
Notre peuple supporta beaucoup de chagrin
et de souffrances ces 18 dernières années, mais les
événements d’août furent pour nous les plus tragiques.
Je ne pourrai jamais oublier ces quelques
jours longs et terribles passés avec mes voisins
dans un sous-sol humide et sombre. Je tressaillais
à chaque explosion ayant peur pour la vie de mes
enfants et de mes parents en les serraient de plus
Déclaration des témoins:
Ajvar Bestaev, chirurgien à l’hôpital de Tskinvali
Les
habitants
blessés
des
villages
d’Hetagurovo, de Dmenis et de Satikar com88
TE ´M OIGNAGES DE TE ´M OINS
en plus fort contre moi. Il n’y avait pas de larmes,
il n’y avait pas de caprices d’enfant, comme s’ils
comprenaient toute la gravité de la situation. Sans
pain et sans eau, nos forces nous quittaient graduellement, mais pas l’espoir. Nous croyions en l’aide
des pacificateurs russes.
Quelques jours avant ces événements tragiques, la voisine voulait expédier sa jeune et
enceinte belle-fille Tina Kabisov en Ossétie du
Nord. Mais puisqu’elle n’avait pas de passeport,
elle ne pouvait pas partir. Malheureusement, elle
dut être assise avec nous dans le sous-sol.
- Si jamais ma belle-fille commence à accoucher, je te demande s’il te plaît d’être ici. Ainsi je serai
plus tranquille, – me dit la belle-mère de la Tina. Il
m’était difficile de m’imaginer dans le rôle d’accoucheuse. Mon désarroi de ce moment, me fit oublier pour un certain temps les tirs d’artillerie et mes
filles qui se trouvaient avec moi dans le sous-sol. Ils
commencèrent à s’inquiéter aussi à propos de Tina.
J’étais inquiète seulement pour une chose: Comment
viendrons nous à bout de cette tâche si difficile.
- Ne crains rien, les tirs cesseront bientôt et tu
auras le temps de partir pour l’Ossétie du Nord,
elle se tient bien la gaillarde, – disais-je pour
calmer la voisine. Mais moi, je suppliais Dieu :
«Mon Dieu, que s’achève au plus vite ce
cauchemar …».
Le matin du 10 août, elles réussirent finalement à partir pour l’Ossétie du Nord. À ce moment
sur le chemin Zarsky, on bombardait fortement,
mais elles se rendirent avec succès. Je m’inquiétais
mais ne pouvait pas les contacter. Tout à fait par
hasard, sur une page d’un journal russes était la
photo de Tina. Il se trouva, qu’à leur arrivée à
Vladikavkaz, ils l’apportèrent directement à
l’hôpital où elle donna la vie à un garçon en santé.
Je ne pus retenir mes larmes de joie.
Un autre voisin, Rouslan Gagloev, était assis
avec nous dans le sous-sol. Il se considérait une
personne heureuse dans la vie. Près de lui il avait
sa femme bien-aimée, qui le comprenait à demimot et ses enfants Irina et Alan. Faut-il beaucoup
à une personne pour être heureux? Mais commença une fois de plus le génocide par la Géorgie.
Sa famille était à Vladikavkaz et lui, à Tskhinval.
Le matin du 9 août, nous sortîmes dans la rue
après une étrange «accalmie». Rouslan m’appelé et
me dit:
- Tu sais, il faut emporter les enfants à
Vladikavkaz. Elles sont triste, ça me chagrine.
Je ne pouvais pas être en désaccord avec lui,
mais le chemin Zarsky ce jour-là subit des bombardement intense et je ne pouvais pas risquer les
vies de mes filles. Après notre conversation, j’allai
dans l’entrée mais il resta à l’extérieur. Après
quelques instants, j’entendis une forte explosion et
Rouslan était sans connaissance. On l’emmena
aussitôt à l’hôpital mais il décéda sur le chemin. Le
21 septembre, il aurait eu 50 ans. Nous n’oublierons jamais notre bon et joyeux Rouslan.
Durant ces trois terribles jours, beaucoup
d’appartements brûlèrent et presque tous furent
détruits à un certain degré .
Irina Grigorievna Kudzieva,
professeur de la langue ossète et de littérature.
Le jour terrible
du 8 août, j’étais
à la maison dans
la rue Staline,
27. Mon mari,
évidemment, n’était pas à la maison. Les voisins
se réunirent chez
moi se cacher du
I.G.Kubzueva
bombardement.
Ensemble, nous
nous sentions plus sûr. Soudain dans la cour, on
entendit un fracas et des hurlements acharnés de
quelqu’un. Nous jetâmes un coup d’oeil avec
frayeur, nous voulions sortir en courant sur le balcon mais il était déjà trop tard. Les soldats
géorgiens firent irruption chez nous.
Je tâchai de me calmer et sortis dans le passage où l’on mis sur moi aussitôt dix fusils. Un des
intrus me demanda en géorgien:
- Y a-t-il des hommes dans la maison?
- Net! – Je coupai en russe (je comprends le
géorgien mais je ne le parle pas).
- As-tu un rouge à lèvres rouge ?
- Net! Je peux vous donner un brun, – répondant, je commença à comprendre quel genre de
soldats demande du rouge à lèvres rouge.
- Alors, donne le moi.
- Pourquoi en avez-vous besoin? – Je ne pus
me retenir.
- Ce n’est pas de tes affaires! – dit l’un d’eux.
Je leur rendis le rouge à lèvres et rapidement
m’écarta dans le coin. Soudain l’un d’eux me
regarda fixement et dit:
- Je te connais. Tu terminas la 6ème école.
- Non, j’étudiai dans la 6ème quelques années
mais je terminai la 12ème.
- Je terminai la 6ème. Et vous, les racailles,
m’avez chassé pendant la première guerre! Et
maintenant je vais vous montrer comment chasser
les gens et brûler des maisons! Vous allez voir! Tu
sais que nous sommes entrés non pas du côté de
Tek mais de Nikoz? Des tanks s’en viennent
encore. Tu vois ce gilet pare-balles? – Il grogna et
frappa sur sa poitrine, – il pèse huit kilogramme!
C’est de l’armement de l’OTAN. Son fusils ne le
percera pas, c’est-à-dire on peut nous tuer mais
seulement en atteignant la tête.
89
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
Peut-être, il voulut encore beaucoup parler
mais il fut interrompu par le téléphone de
quelqu’un.
J’étais assise dans le coin et je ne respirait
pas, j’écoutait seulement de quoi ils parlaient par
téléphone: «Nous avons déjà pris la ville, firent
sauter tant de tanks, nous examinons un quartier…».
Ils restèrent chez nous jusqu’au soir. Vers 6
heures, ils se préparaient à partir. Celui qui
m’avait reconnu me demanda:
- On est au centre?
- Si tu es d’ici, comment ne peux-tu pas savoir
où est le centre? – Demandais-je en retenant à
peine ma méchanceté.
- Je te demande, on est dans le centre? – répéta-t-il. – Nous devons aller du côté de
Tamaracheni. S’il nous n’arrivera rien, nous vous
prendrons aux otages, non, on vous tuera tous!
Je les trompai et leur dit qu’ils étaient plus
haut que le centre. En ayant entendu cela, ils sortirent de la maison et partirent. Quelques minutes
plus tard se fit entendre une explosion assourdissante. Les fenêtres plus exactement, ce qui en
reste, s’envolèrent par terre et nous tombâmes dur
le plancher. Les premières minutes, nous ne pouvions même pas bouger tellement nous étions pétrifiés. Quelque temps après, nous comprîmes que les
Géorgiens, étant parti, ne laissèrent pas passer la
possibilité de tirer encore une fois du tank sur la
maison déjà détruite.
Nous gardâmes le silence longtemps. Nous
étions tous simplement frappés par tout ce qui se
passait devant nos yeux et digérions dans le silence
les événements. Quand les coups de feu se
calmèrent, ma voisine sortit dans la cour. En
revenant, elle traîna de la cour une tôle en fer sur
laquelle était écrit avec du rouge à lèvres brun:
«Cobra. Dans cette maison 3 blessés et un mort».
Les Géorgiens laissèrent un signe pour ceux qui
étaient en approche. Tard le soir, je décidai enfin
de sortir. Sans aucun plan, simplement pour savoir
s’il restait d’autres vivants dans la ville, à part
nous. Je descendis par Staline et je vis un militaire
courir devant moi.
- Tu es ossète? – je fis oui de la tête.
- Oui! Vous êtes toujours ici?! – répondit
soudainement le soldat.
-Ici, il y a seulement des femmes et des
enfants.
- Sauvez-vous! Et comment êtes-vous resté
ici?! Il y a des tanks dans la ville! Ils montent par
Staline! Je vous implore, sauvez-vous.
- Courir où? Dans la direction du parlement?
- Non, vous dites quoi? Le parlement brûle
déjà! Sauvez- vous n’importe où! Cria-t-il la
dernière fois et se cacha en tournant le coin.
Je revenus à la maison. J’étais complètement
perdue. Devant mes yeux passait ce soldat avec un
visage déformé par la terreur. Je raconta à mes
voisins à propos de ma rencontre. Après avoir
pensé un peu, nous décidions qu’il fallait aller se
cacher quelque part. La place la plus sûre et la
plus accessible nous sembla être le bâtiment
GOVD. Nous arrivâmes là-bas, mais personne.
Heureusement, on nous entendit du bunker, qui
étaient rempli de miliciens et de citadins qui m’étaient inconnus. Quand je descendis, on m’ordonna de fermer tout de suite mon portable. Les
Géorgiens avait des tanks américains, qui définissent où sont les gens et les bombardent.
On ne pouvait plus rester là. Même si on ne
nous tuait pas, dans le meilleur cas nous resterions
pris sous les débits. Graduellement nous passâmes
à la maison voisine et ensuite au sous-sol du viceprésident du parlement Tarzan Kokojty.
Je passai la nuit là. À 4.30 du matin, la ministre des affaires de la jeunesse Eleonora Bedoeva
nous communiqua que commencera bientôt l’évacuation des enfants, des femmes et des vieillards
près de l’hôtel «Alan». Je pris me document et
couru par le parc. Le parc brûlait déjà, je ne voyait rien et le sol était recouvert entièrement de
branches et de troncs d’arbres cassés. Je ne sais
pas comment je traversa le parc, je me déchira les
pieds jusqu’au sang mais cela n’était pas important. Sur Pouchkine, une voiture nous éclaira et
donc, les tireurs de précision nous virent aussi. Je
me rappelle que je courrais et qu’autour de moi
tombèrent des obus. Sous mes yeux, un obus
rompit le vieillard Tibilov Nikolay, un vétéran de
la deuxième guerre mondiale.
Voilà comment je me rendis au «Alan». Il y
avait déjà beaucoup de gens, mais je ne remarqua
aucun transport. Quand les gens nous virent, ils se
jetèrent tous sur Eleonora:
- Pourquoi les as-tu emmena ici? Il n’y aura
aucun transport! Où son tes voitures?
Dans le sous-sol de l’hôtel «Alan», il n’y avait
pas de places, c’était étouffant et très étroit. Je
n’avais déjà plus de forces, ni le désirs de me
sauver la vie. J’étais assise sur le parapet et je ne
pensais plus à rien. Ensuite les voisines me persuadèrent de passer quand même au sous-sol de la
6ème école.
Dans la nuit, les tirs commencèrent à sonner
différemment. Il semblait qu’on tirait de la ville et
non sur la ville. Qu’est-ce que cela voulait dire, je
ne pouvais pas comprendre: était-ce possible que
l’ennemis est reculé?
Le matin du 10 août, un garçon accourut vers
nous en retenant à peine sa joie, il annonça:
- L’armée russe est arrivée!
90
Août 2008. Tskhinval. Les militaires géorgiens bombardèrent le bâtiment de la bibliothèque républicaine Anaharsisa
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
La ville assiégée n’abandonna pas ses
malades à leur injuste destin
La rue était en fumée et en poussière par les
débris et les incendies. Je courais sans pouvoir voir
quoique ce soit devant moi. Soudain je trébuchai
sur un cadavre. L’examinant, j’identifiai ma voisine Malvine Tshovrebova. Elle était devant sa
maison dans une flaque de sang, décédée de
blessures causé par des éclats. La région de son
ventre avait des déchirures, elle était à son
huitième mois de grossesse. J’eus très peur et je
m’affola presque d’horreur. Je commença à crier
avec hystérie. Quand j’arriva au travail, j’eus
encore plus peur: le bâtiment de l’hôpital psychiatrique était détruit. Personne ne répondit à mes
appels et je pensai qu’ils étaient tous morts. En
examinant les ruines de l’hôpital, déplaçant rapidement les fragments, je ne trouvé ni tué, ni
vivant».
Le bâtiment psychiatrique républicain
s’écroula à la suite des tirs directs de deux obus.
Heureusement, les patients et le personnel de
l’hôpital qui se trouvaient à ce moment là dans le
couloir ne souffrirent que de contusions et de
petites blessures. Bientôt l’hôpital commença à
brûler et se transforma en foyer.
«En face de l’hôpital psychiatrique vivait
notre collègue dans une maison, – continua à
raconter Svetlana. – Quand j’ouvris la porte et
j’entrai dans la cour de la maison, elle vit nos
patients. Ils se cachèrent ainsi que nos collègues
avec les propriétaires de la maison dans une fosse.
Nous entrâmes tous avec difficulté et s’était très
étouffant mais nous restâmes à cet endroit
jusqu’au matin du 9 août. Un proche des propriétaires accouru et communiqua que se dirige sur la
ville un grand cortège de blindés géorgiens et conseilla de chercher un endroit plus sûr. Les propriétaires quittèrent la maison et nous nous trouvâmes
dans la rue. Nous voulions nous cacher dans le
sous-sol du cafés «Nuazan» avec les malades, mais
les gens qui s’y cachaient, ne voulurent pas nous
laisser entrer. Plusieurs étaient avec des enfants et
craignaient de se retrouver avec des malades. Dans
la ville on menait des combats et nous n’avions
nulle part où nous cacher. Personne ne voulait
nous héberger avec les malades. Nous nous retrouvâmes dans la rue quelques heures, se cachant derrière des maisons. Les malades pleuraient et nous
demandaient de ne pas les laisser. À ce moment-là,
il ne restait qu’Ira Bibilova et moi avec les
malades. Nous étions affamés. Ira réussit à ramper
jusqu’au potager et recueillit des prunes qu’elle
distribua aux malades. Ensuite nous nous rappelâmes que le magasin «Farn» devait avoir un
sous-sol. Le sous-sol était grand et seulement une
dizaine de personnes s’y cachaient. Il y avait beaucoup de places. Nous réussîmes à persuader les
gens que les malades ne causeraient pas de problèmes, qu’ils seraient assis dans le coin tranquille.
Dans la nuit du 7 au 8 août, les gens se
cachaient dans les bunkers, les sous-sols, etc, pour
se sauver des rafales de coups de feu s’écroulant
sur Tskhinval par les positions géorgiennes à l’aide
d’artillerie lourde, de lances-roquettes «Grad» et
accompagnés par l’aviation. L’habitante de
Tskhinval, Svetlana Kulumbegova de 25 ans, passa
la nuit à l’hôpital psychiatrique républicain.
Heureusement, elle ne souffre pas de maladies psychiatrique. Elle est infirmière. Quand le principal
psychopathe de Tbilissi donna l’ordre d’effacer de
la surface de la planète Tskhinval, Svetlana était
de service. Pour elle et son amie, l’infirmière Ira
Bibilova, ce ne fut pas facile mais elles eurent le
courage de rester avec leurs malades pendant ces
jours difficiles. Cette histoire est très dramatique
et ne manque d’héroïsme.
Svetlana Kulumbegova raconte: «Quand dans la nuit du 8
août les forces armées de la
Géorgie commencèrent l’attaquer de notre ville, il y avait
avec moi à l’hôpital psychiatrique deux infirmières et un
infirmier. À ce moment, il y
avait à l’hôpital 16 patients.
Les coups de feu n’arrêtaient
Svetlana
pas une minute. Autour de
Kulumbegova
nous tout grondait, les obus
tombaient sur les maisons
voisines et les transformaient en ruines. Il nous
sembla que le couloir serait plus sûr. Nous y conduisîmes tout les malades et passâmes la nuit
debout avec eux. Les patients comprenaient ce qui
se passait et craignaient beaucoup. L’un d’eux tentait de se sauver constamment, s’inquiétant pour
son frère qui était un collaborateur des structures
de la force probablement au combat. On le retint
avec difficulté.
Je ne vis pas loin mon lieu de travail sur la rue
Eredvsky. Au matin, pour quelques minutes, le
bombardement de la ville se calma et je me servis
de ce temps pour aller rapidement à la maison visiter ma mère, pour qui je m’inquiétait beaucoup.
Ma mère était à la maison et elle se préparait à s’allonger et à se reposer après une nuit sans sommeil.
À ce moment-là, des bombardements intenses
recommencèrent sur la ville. Je persuadai ma mère
d’aller chez les voisins et de se cacher dans leur
sous-sol. Lorsque nous descendions l’escalier, près
de notre maison se déchira un obus dont l’onde
explosive nous jeta de tout côtés. Ma mère se cacha
au sous-sol des voisins et je me mis à courir en
direction du travail. Le bombardement transformait en ruines une maison après l’autre.
92
TE ´M OIGNAGES DE TE ´M OINS
Marie Vladimirovna Tskhovrebova, née en 1935,
Tskhinval, éducatrice au jardin d’enfants # 74.
Tante Marie, comme elle se fait appeler au
jardin, acheta une maison avec son mari sur la rue
Koblova 30ans plus tôt. Lorsqu’ils «montaient»
leur maisonnette en mettant toute leur âme, santé et
énergie, ils avaient au même moment deux enfants
Ils investirent toutes les cents gagnés si durement
avec l’exploitation de leur terre en campagne pour
bâtir d’année en année leur maison. C’est une particularité nationale ossète de construire une maison
plusieurs décennies de temps pour leurs enfants, en
la menant à complète perfection avant leur vieillesse avancée. Tante Marie et son mari étaient très
fiers de leur maison dont les dernières retouches
furent faite juste avant la guerre.
- Nos connaissances venaient regarder notre
maison à deux étages, la planification, l’entrée, les
carreaux, le développement, – raconta tante
Marie. – Nos enfants déjà adultes qui ont chacun
leur famille et mon mari mourut il y a longtemps, il
me restait que la maison paternelle. Oui, et mon
travail au jardin d’enfants.
Ce malheureux soir du 7 août, j’étais à la maison avec mon fils et ma belle-fille dont les enfants
fut expédiés la veille à Vladikavkaz. Il était déjà
tard quand commença les tirs, nous ne pouvions se
cacher nulle part (On comptait sur la paix, il n’y
avait pas de sous-sol). Nous décidâmes de nous
laisser à la chance. On s’installa tous dans une
pièce au premier étage. L’électricité avait été
déconnectée depuis longtemps et nous écoutions les
tirs dans l’obscurité étant impossible de dormir.
À 2 heures du matin, une explosion assourdissante se fit entendre quelque part tout près de
nous. Nous fûmes projetés au plancher. Je ne pouvais pas comprendre que s’était passé, mes oreilles
était bouchées et bourdonnaient. Je compris,
même dans l’obscurité, qu’un puissant obus était
tombé dans notre maison qui sauterait bientôt.
L’obus n’explosa pas, il perça le toit, le plafond de
notre pièce, le plancher directement entre le divan
où étaient assis mon fils et ma belle-fille et le lit où
j’étais installé pour ensuite disparaître. Terrifié,
mon fils cria de courir jusqu’au quatre étages sur
la rue Sovietskaya qui avait des sous-sols. Je tentai
de résister en persuadant mon fils qu’un obus ne
tombe jamais deux fois au même endroit, mais il
insista et nous nous mîmes à courir tous ensemble.
Nous allâmes une éternité, bondissant d’un côté à
l’autre, bien que le bâtiment était à seulement 15
mètres de nous. Courir sous les coups de feu n’est
pas aussi facile qu’on pense. Mes jambes ne
m’obéissaient pas, ma langue était retournée et ma
raison troublée. Je me rappelle que je criais,
maudissant les Géorgiens. En arrivant à la course
à la maison, nous descendîmes au sous-sol plein à
craquer de gens.
Dans ce quartier vit un homme nommé Alan,
qui s’apprêtait à transporter avec sa «Volga» sa
femme et son nouveau née hors de la ville. Il avait
une autre voiture, une «Uazik». Je lui demandai de
nous aider à emporter les malades en Ossétie du
Nord. Alan dit qu’il était prêt à nous accorder la
voiture, si nous trouvions un conducteur. Mais
quand nous trouvâmes un conducteur, les femmes
qui se cachaient au sous-sol avec leurs enfants, lui
demandèrent de les emporter. Il n’y avait plus de
places dans l’auto. Nous ne dîmes rien, comprenant
qu’il fallait sauver les enfants en premier lieu.
Le sous-sol était très humide, de l’eau coulait
de quelque part. Il y avait beaucoup de boue et
d’ordures mais rien sur lequel on n’aurait pu
s’asseoir. Cependant nous étions si fatigués que
nous nous couchions sur la terre humide, sans y
porter attention».
Au dire de Svetlana, les malades qui émaciés
par les nuits sans sommeil et la famine devenaient
de plus en plus agressifs. Mais les amies ne laissèrent pas leurs protégés. Cependant, les malades
demandait de l’assistance médicale urgente et ils ne
survivraient pas longtemps sans nourriture. Le
matin du 10 août, laissant les malades sous la surveillance d’un homme, les infirmières partirent à
la recherche d’aide à l’hôpital républicain. Nous
rencontrâmes le ministre de la santé publique
Nugzarom Gabaraevym. «Nous expliquâmes la situation avec les malades au ministre, – dit Svetlana.
- Il nous dit de patienter encore un peu. Il ordonna à l’hôpital de nous donner de la nourriture
pour nos malades. Nous restâmes dans le sous-sol
humide du magasin avec les malades jusqu’au 13
août. Les nourrissaient et sukhpaykami avec ce
que nous apportaient les militaires. Le 13 août,
grâce à notre collègue Aza Gubaeva qui demanda
l’aide du Ministère de la santé en Ossétie du Nord,
nous transportâmes les malades en Ossétie du
Nord dans une ambulance en provenance de
Vladikavkaz».
Il est nécessaire d’admirer le courage de
Svetlana Kulumbegova et d’Irina Bibilova, qui
n’abandonnèrent pas durant ces difficiles jour
d’août, ces malheureux dont personne n’avait
besoin à leur injuste destin. C’est du vrai
héroïsme. Sans Svetlana et Ira, plusieurs d’entre
eux aurait pu périr. On veut exprimer notre admiration et les remercier d’être des personnes si honorables. À la suite des bombardements, la maison
de de Svetlana fut complètement brûlée. Elle n’a
plus d’endroit où vivre.
Les malades sont présentement en traitement
en Ossétie du Nord dans une clinique psychiatrique. On ne sait pas quand sera construit un nouveau bâtiment notre ville pour le traitement des
gens atteints de maladies mentales, qui augmenta
beaucoup ces derniers temps dans la république.
93
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
En chemin nous entendîmes comment un
autre obus s’envola en sifflant sur notre maison. Il
y avait un tel bombardement que je regarda rapidement seulement une fois rendu au bâtiment.
Notre maison se trouvait en place, probablement
parce que l’obus ne sauta pas comme la première
fois.
Déjà dans le sous-sol, nous réalisâmes que
nous laissâmes tout à la maison. Ma belle-fille dit
soudain qu’à la maison était resté l’argent qui
devait servir à payer les ouvriers. 15 minutes plus
tard, un garçon descendit en criant qu’une maison
brûlait. Mais j’étais obstinément assurée qu’un
autre obus ne tomberait pas sur notre maison.
Cinq minutes plus tard, le voisin accourut en criant: «Marie, votre maison brûle!» Il était environ 5
heure du matin. Nous sortîmes en courant, la maison était entièrement en flamme, trois camions
d’incendie était déjà là mais ils arrivèrent trop
tard. Ils ne venaient pas à bout des flammes, le feu
était partout, dévorait tout ce à quoi je consacrai
ma vie. Le plus difficile était de savoir que je ne
pouvais rien faire en voyant de mes yeux cette
catastrophe.
La maison fut réduite en cendres rapidement.
Je me frappai les genoux et criai pour ensuite
m’asseoir et me lamenter en silence. Je n’entendais
pas les explosions et le fracas de la guerre. Je voyais seulement comment les gros flocons noirs
retombaient lentement sur le sol et sur ma tête, les
cendres de ma maison. Comme une pluie noire. Je
sentais comment le désespoir s’emparait mes
dernières forces…
Après beaucoup de temps, je réalisa que je
devais penser au fait que personne de mes enfants
ne souffrit et que nous étions vivants. J’eu peur
qu’en pleurant sur ma maison, je pus courroucer
Dieu qui laissa mes enfants en vie. L’immense obus
qui tomba entre nous dans la pièce n’explosa pas.
N’est-ce pas un grand miracle et l’aide de Dieu? Et
le fait que nous eûmes le temps d’évacuer les
enfants avant même la guerre?! Cela me donna de
la force.
La guerre dispersa toute ma famille: Un de
mes petits-fils vit dans un dortoir à Vladikavkaz,
l’autre qui est encore écolier vit chez de la famille
dans le village d’Oktiabrsky en Ossétie du Nord,
mon fils et ma belle-fille vivent chez ses parents qui
ont une très grande famille et moi je dois vagabonder entre mes proches. Je pense souvent si un jour
je passerai par-dessus mon chagrin. Ma santé en
souffre fortement. Probablement, seulement une
personne qui perdit sa maison comme moi peut me
comprendre. À Tskhinval, il y a beaucoup de personnes comme moi mais ils sont jeunes, sains et
surmonteront cela, se bâtiront des maisons et gagneront leur petit coin de terre. Il ne me reste rien,
excepté le souvenir de la maison où je passa la
moitié de ma vie. Chaque seconde, les larmes me
viennent aux yeux. Je tente de les retenir mais le
chagrin est tel que je ne peux en venir à bout. En
effet, ce retrouver à mon âge dans la rue, ce n’est
pas facile. Je suis reconnaissante que le destin
m’enleva seulement ma maison et non mes enfants.
Mais je n’ai déjà plus la force de supporter une
telle épreuve...
La mort semblait imminente
Le chemin de Zarsky était considéré comme
étant «chemin de la vie» jusqu’aux jours de l’agression géorgienne d’août 2008 où elle devenue pour
plusieurs le chemin de la mort. Les occupants
géorgiens qui contrôlaient le chemin Zarsky à son
début, bombardaient chaque auto qui apparaissait
sur ce chemin ainsi que les citoyens qui tentaient
d’évacuer la ville assiégée pour de lieux plus sûrs.
Plusieurs y trouvèrent la mort. Ceux qui réussirent
à survivre, seront poursuivis encore longtemps par
les lourds souvenirs de l’enfer d’août.
Marina Kochieva, qui occupe
la fonction de président du
Comité de surveillance de la
protection des droits du consommateur et de la prospérité
de la personne ROS, fut une
de ces personnes qui se
survécurent par miracle sur le
chemin Zarsky quand la mort
semblait imminente. Nous lui
avons demandé de nous raconter son histoire:
«Le soir du 7 août, j’étais à Tskhinval à la
maison avec mon père. Mon fils de 12 ans quitta ce
jour-là pour ses vacances d’été chez de la famille à
Vladikavkaz. Ma fille, qui est une année plus
jeune, se trouvait à Moscou chez mes soeurs. Dès
les premiers jours d’août, la situation militairepolitique autour de la république commençait à se
compliquer, mais je croyais que tout se normaliserait d’une façon ou d’une autre. En effet, les permanents bombardements nocturnes de positions
ossètes et de villes par le côté géorgien, devinrent
après plusieurs années, un phénomène banal de la
vie Tskhinvaloise. Tôt le matin le 7 août, il y avait
de forts coups de feu en provenance des villages
géorgiens qui se calmèrent quelque peu dans la
soirée. Quand je regarda l’intervention de
Saakashvili à la télévision où il promettait de ne
pas attaquer l’Ossétie du Sud, étrangement, je le
crus et je me détendis. Peut-être voulais-je croire
se que je voulais et finalement me reposer après
plusieurs nuits sans sommeil. Cependant vers
minuit, mon père et moi fûmes réveillés par des
explosions assourdissantes qui firent trembler la
maison. En provenance des positions géorgiennes,
il y avait sur la ville une averse d’obus tirés par de
l’équipement de type lourd. Mon père de 72 ans et
94
TE ´M OIGNAGES DE TE ´M OINS
moi, allâmes nous cacher dans le semi sous-sol de
la maison. Le fracas de la canonnade d’artillerie ne
cessa pas de toute la nuit. L’aviation cornue de
l’ennemis se dirigeant sur Tskhinval, créa encore
plus de peur. Dans notre semi sous-sol, nous ne
nous sentions pas en sécurité. Les obus, volant
avec un son sifflant sinistre, explosaient un après
l’autre dans notre quartier transformant les
maisons d’habitation en ruines. Sur notre rue (rue
Koblova) les obus, du lances-roquettes «Grad»,
enflammèrent quelques maisons dont il reste seulement des murs. Au petit matin, nous passâmes par
l’enceinte chez de la famille qui vivent à côté. Leur
sous-sol était sûr et bien protégé.
Dans la journée du 8 août, je vis deux
véhicules blindés à côté de notre maison par la
fente de porte, sur lesquels était dessinés des drapeaux géorgiens et portait l’inscription en lettres
latines «Policia». J’étais stupéfiée, je n’aurais
jamais pu imaginer ou même supposer que les
troupes géorgiennes réussiraient à se frayer un
chemin jusqu’à Tskhinval. Je m’inquiétais énormément pour nos hommes. Je pensais qu’ils étaient
tous morts. Les Géorgiens occupaient la ville. Une
telle idée me retournais les esprits et je tombai
dans le désespoir. Caché dans le sous-sol, sans
espoir de sauvetage, nous attendions péniblement
le moment quand entreraient les Géorgiens et nous
feraient justice. Plus tard, on commença à entendre du ossète dans la rue. Regardant, je vis nos
hommes dont parmi eux une connaissance. Moi et
ma belle-soeur sortîmes vers eux. Je demandai à
ma connaissance quelle était la situation. Il me
calma et dit que tout irais bien, mais qu’il ne fallait
pas sortir des refuges.
Le regard assuré et intrépide de ces hommes,
me donna l’espoir que tout n’était pas encore
perdu.
Mon cousin avait un magasin d’alimentations
à côté de sa maison. Il distribua de la nourriture et
de l’eau minérale aux voisins et aux enfants qui ne
mangèrent rien tous ces jours.
Le 9 août, vers l’heure du déjeuner, nous
apprîmes que les subdivisions de la Géorgie
envahirent à nouveau les limites de la ville. À ce
moment, j’eus encore plus peur que le premier
jour. On commença à entendre les rumeurs sur les
atrocités des fantassins géorgiens, qui ne
ménageaient même pas les enfants et les femmes.
Le soir, nous décidâmes de nous risquer et
partîmes de la ville vers 22:00. Je ne m’assis pas au
volant de ma «deciatka», je demandai à mon
cousin. Le voisin s’assit avec lui en avant et je
m’assis derrière avec ma belle-soeur. Dans la première voiture il y avait mon gendre, sa mère et son
père, suivi par notre voiture et finalement il y a
avait une troisième avec mon cousin cadet et son
Août 2008. Tskhinval. Des femmes et des enfants se
cachent des bombardements de l’artillerie géorgienne
épouse. Sous les bombardements, roulant dans la
ville avec le coeur glacé, je vis une Tskhinval
brûlée et détruite. J’étais bouleversée: en deux
jours ma petite ville préférée fut transformée en
amas de ruines. Comme si devant moi apparut des
cadres des films d’archives sur Stalingrad.
Sur le chemin Tbetsky, je vis deux tanks
géorgiens brûlant. En gagnant le carrefour, près de
l’entrée du chemin Zarsky, on se heurta aux
détachements de fantassins géorgiens. Il y avait
aussi des véhicules blindés. Ils se trouvaient à environ 30 mètres du chemin. Les Géorgiens ouvrirent
le feu aussitôt sur nos voitures, nous bombardant
avec de l’équipement de tires et de gros calibres.
Nous augmentâmes la vitesse, Les obus explosaient
près de nous, arrosant les voitures de leurs éclats.
L’onde explosive d’obus qui explosa, projeta ma
voiture par-dessus la fosse dans le champ. La
voiture filait à pleine vapeur dans le champ. Nous
y étions assis, perdus. Je ne sais pas ce qui me
poussa, sans me rendre compte de mes actions, je
tendis les bras, saisis le frein à main et arrêta la
voiture. Comme on réalisa ensuite, encore
quelques seconde et nous aurions entré à pleine la
vitesse dans un tube d’irrigation. On commença à
nous tirer de dessus. Mon cousin et sa femme
sautèrent hors de leur voiture. Le voisin, en
sautant, me cria «ne reste pas là». Par terre, dans
l’obscurité, je ne pouvait pas comprendre où je me
trouvais. Soudain j’entendu la voix du voisin
m’appelant: «Marina, rampe vers moi». En m’orientant par sa voix, je rampa jusqu’à la fosse. Il me
couvrit de son corps. Nous perdîmes les autres
dans le remue-ménage. Les Géorgiens, supposant
que nous pourrions nous cacher, tiraient à cet
endroit tellement bas que mon voisin fut blessé à la
cuisse. S’il ne m’avait pas recouvert, cette balle se
serait retrouvée sur moi
Marina ne savait même pas le nom du voisinsauveur, avec qui elle se retrouva dans la fosse au
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L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
bord de la route. Soslan, il s’appelait ainsi, s’était
installé que récemment dans leur rue. Dans cette
situation extrême, en chuchotant, ils firent connaissance.
- Les Géorgiens commencèrent à ratisser le
terrain, nous entendions le bruissement de l’herbe
sous leurs pas de voleur prudents, – continua à
raconter Marina . – Je me sentais condamné, la
peur changea en résignation. Mon esprit s’indignait de comprendre, que je pourrais être encore
utile à ma famille et à mon peuple. Ma vie me serait
bientôt enlever par quelques insensibles moutons
noirs. Heureusement, les Géorgiens «réussirent» à
ne pas nous remarquer. Comme me dit ensuite mon
autre belle-soeur, celle qui sauta de la troisième
voiture, les soldats géorgiens avec leur lanterne
s’approchèrent de notre voiture et l’examinèrent.
Nous étions à 5 mètres d’elle. S’étant éloignés de
nous, ils recommencèrent le bombardement de tout
le terrain et firent sauter nos autos.
Je fus environ 12 heures dans la fosse avec
Soslan qui perdait du sang. J’étais accablée de ne
pouvoir rien faire pour l’aider. Nous n’osions pas
bouger par crainte d’être remarquer. j’essayai
d’arrêter son hémorragie à la jambe en y appuyant
avec mon pied. Les Géorgiens continuaient à tirer,
en faisant de petites interruptions. Cette nuit-là, je
fus témoin d’événements terriblement tragiques.
Trois fois, à de différents moments, je vis des
voitures avec des gens se faire bombarder par ces
montres géorgiens lorsque comme nous, ils fuirent
de l’horreur et se tentèrent sur le chemin Zarsky.
Nous étions à cent mètres d’eux, mais nous vîmes
comment les automobiles après les bombardements
sautèrent et brûlèrent avec à leurs bord des gens.
Je restai marquée par la dernière voiture. Après
qu’elle fut bombardée, elle s’arrêta. On entendait
les gémissements des femmes. Le conducteur de
l’automobile commença à crier, en implorant les
Géorgiens : «Ne tirez pas, des femmes sont
blessées». La réponse des monstres géorgiens fut
une rafale de tirs sur la voiture: elle sauta et s’enflamma. Ce fut un spectacle sinistre. Comment
peut-on être si cruel et inhumain au 21e siècle.
Tout ce temps, nous entendions les géorgien parler,
leurs exclamations allègres à chaque fois qu’ils
touchaient une voiture pleine de gens. Ils prenirent
plaisir à tuer de manière monstrueuse des gens
sans protection et coupable de rien, qui voulaient
tout simplement survivre. Plus tard à cet endroit,
on découvrit dans les autos brûlées, les cadavres
des gens. Environ à 2-3 heures du matin, je vis
aussi comment fut bombardé le village de Avneu
avec des lances-roquettes «Grad». Les obus étincelant dans le ciel de nuit, passèrent en coup de vent
au dessus de nous et se déchirèrent avec un fracas
terrible sur la ville. Au dessus de Tskhinval, il y
avait une lueur d’incendie horrifiante.
À un certain moment, je perdis connaissance
et ne remarqua pas comment les Géorgiens quittèrent cette place. Quand il commença à faire jour,
j’entendis le mugissement du moteur des voitures.
Quelques automobiles passèrent en coup de vent
devant nous, mais ils ne furent pas suivis par des
tirs. Après qu’une deuxième voiture passa devant
moi avec succès, je compris que les Géorgiens était
partis. Je ne pouvais pas croire que nous avions
survécu. Soslan perdit beaucoup de sang et ne pouvait pas se déplacer. À l’apparition de la voiture
suivante, je sortis sur la route et tenta de l’arrêter.
Il y eu trois voitures mais elles étaient remplis de
gens et elles ne s’arrêtèrent pas. Je réussis à arrêter
une voiture seulement à la quatrième tentative: Une
«Gazel» nous prit qui transportait des blessés. Il
n’y avait pas de place, mais nous montâmes sur les
marchepieds à l’extérieurs de la «Gazel», en nous
tenant par l’intérieur de la cabine. Ainsi, nous gagnâmes Dzau. En chemin, je vis mon cousin et ma
belle-soeur vivants et intacts. Ma joie n’avait pas de
fin, je pensais qu’ils avaient été tués. J’appris
ensuite que les autres se sauvèrent aussi. Mon
cousin cadet et sa femme, lorsqu’ils sautèrent de la
troisième voiture, ils perdirent aussi l’un et l’autre.
Ma belle-soeur passa la nuit sur le chemin et au
matin elle fut prise par une voiture allant dans le
même sens. Mon cousin revint à la ville à pied cette
nuit-là à travers les potagers. Mon gendre et ses
parents se retrouvèrent près de la forêt après avoir
sauté de leur voiture et de la même manière, par le
bois, revinrent dans la ville flambante. Soslan
guérit. Mon père et mon oncle qui refusèrent d’aller
avec nous, étaient intact.
Je pense que Dieu nous aida. Nous étions à un
cheveu de la mort, mais survécûmes par miracle.
Ma famille pleurait déjà pour moi, n’espérant pas
me voir vivante. L’ironie cruelle du destin fut la
répétition presque exact du sort tragique de ma
mère qui eut lieu 16 ans plus tôt pendant l’agression géorgienne de 1992. Comme moi, elle voulut se
sauver des horreurs de la guerre et aller voir ses
enfants qui l’attendaient en Ossétie du Nord. Elle
était parmi ces 36 malheureux qui le 20 mai 1992,
sur le chemin Zarsky, furent fusillés impitoyablement lors d’une embuscade par des monstres
géorgiens. Malheureusement, elle n’eut pas de
chance. Mais moi, je devais survivre.
LES ENFANTS ET LA GUERRE
Rencontre au Ruksovo Tunnel
étage, mais certains restèrent regarder la télé pour
apprendre des nouvelles. Ce fut moi, Marat, Alan
et Zarina. Zarina savait quelles prières il fallait
lire. Elle apporta une Bible et nous proposa de lire
le psaume 90. Nous lisions tout les quatre et il se
passa quelque chose inimaginable: les tirs
cessèrent environ deux heures. Durant cette période, les habitants du camp se calmèrent et se
mirent même au lit. C’est vrai que le gardien dut
encore un bon moment nous persuader que les
obus ne voleraient pas jusqu’à Dzhava.
«La guerre pourrait-elle arriver jusqu’à
Dzhava? Est-ce possible que les nôtres reculent
ainsi loin?», -pensais-je. Il ne faisait pas encore
jour, quand dans le camp commença à nouveau le
remue-ménage parmi les guides et les éducateurs.
Nous étions assis tranquille et parlions à voix basse
pour ne pas déranger et les rendre plus nerveux.
Par leurs visages, on pouvait dire qu’ils ne
savaient pas quoi faire avec nous.
Ce jour-là, on commença à nous bombarder
avec des avions, puisque les obus ordinaires ne
pouvaient pas se rendre jusqu’à Dzhava. L’avion
largua quelques bombes. J’oublia même l’anniversaire de mon frère. «Que se passerait-il, si aujourd’hui je disparaissait?» – de telles pensées me trottaient dans la tête. Durant les explosions, il semblait que tous avaient des troubles de raisonnement et que seulement les bons souvenirs et les
pensées de leur famille les aidaient à ne pas perdre
définitivement la raison.
La directrice de notre camp de pionniers nous
obligea à nous réunir d’urgence et nous emmena
sur la route. Elle arrêtait toutes les voitures qui
passaient et nous asseyait par deux ou par trois en
direction de Vladikavkaz. Il y avait beaucoup
d’enfants et les voitures allant vers le nord étaient
pleines à craquer. Ce fut long. Finalement, tout
ceux qui restèrent furent envoyés en «Oural».
Nous allions loin de la guerre, de la mort.
Ahsar Tshurbati, 15 ans. Élève de 9 année du gymnase «Ruhs». Visite le cercle des jeunes journalistes.
Au début d’août, les combats dans les villages
autour de Tskhinval ne cessaient pas. Chaque
jour, on communiquait les noms des victimes du
côté ossète. Mon frère et moi étions à ce moment-là
au camp de Dzhava, où les écoliers de Tskinval
vivaient une vie de camp ordinaire; jouaient au
football, marchaient dans les bois, faisaient des
compétitions, tout comme d’habitude. Le 7 août,
nous nous étions mis au lit tôt, vers 10 heures,
parce que nous étions fatigués après la course
estafette. Le premier coup de feu, qui semblait être
quelque part proche, nous réveilla aussitôt, moi et
mon ami Géorguy. Le village de Dzhava est plus
haut que Tskhinval et il nous venut instinctivement
l’idée de monter plus haut de ce côté, comme si
nous allions pouvoir voir ce qui s’y passait. Nous
nous jetâmes dans la fenêtre. Au sud, là où on
s’imaginait la ville, il y avait une lueur rouge,
comme si le soleil se levait dans d’épais nuages et
on entendait des fracas continus qui étaient différents des autres bombardements.
Géorguy voulut réveiller les autres, mais je
l’arrêta, parce que je ne voulais pas que personne
ne voit cela. Géorguy accepta de ne pas réveiller
particulièrement Igor, qui avait deux frères en
service avec qui il parlait au téléphone toutes les
heures. Mais le fracas et les coups de «GRAD» fut
tellement fort qu’Igor se réveilla et saisit aussitôt
son téléphone. Heureusement, la ligne fonctionnait. Son frère calma Igor et dit que tout était normal, que le bombardement cesserait bientôt comme
d’habitude et que nous devions retourner au lit.
«Pas aujourd’hui, dis-je à moi-même, aujourd’hui il y a une célébration, c’est l’anniversaire de
mon frère» Je ne savais pas encore que ce n’était
pas seulement un bombardement, mais une vraie
guerre. Les guides nous emmenèrent au premier
97
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
Personne ne savait ce qui se passait. Tout fut
éclairci seulement quand nous vîmes les cortèges de
véhicules blindés se dirigeant vers Tskhinval. Plus près
du tunnel nous vîmes aussi des soldats, qui étaient assis
le dos droit sur les tanks. Ils n’avaient pas plus de 21
ans. Mes amis et moi les saluions comme nous le pouvions: nous criions, nous agitions les mains... Soudain
nous vîmes, comment un des «tankistes» en réponse à
nos cris mis sa main sur son coeur. Nous comprîmes
qu’il protégerait notre maison jusqu’au bout.
Probablement, nous avions l’air assez stupidement, un
groupe d’enfants avec des visages confus. À ce moment
je pensa que je voulais voir de mes yeux, comment l’armée russe et NOTRE «tankiste» allaient frapper sur
l’ennemi et le mettre en fuite.
On nous déposa à Vladikavkaz où l’anxiété
était beaucoup plus forte. Les blindés allaient sans
fin. Je pensais seulement à une chose: Mon Dieu,
que se passe-t-il là-bas?
Les réfugiés s’inscrivaient dans les camps, les
pensionnats, les sanatoriums. On plaçait rapidement les enfant pour que nous oubliions ce
cauchemar. Mon frère et moi fûmes t’inscrit dans la
région de Stavropole. Là-bas on nous accepta
comme de la famille. On nous soutenait par tous les
moyens. Il y avait des psychologues et ils faisaient
tout pour que les enfants ne pensent pas à la guerre.
Le diaspora Alansky à Stavropol organisa pour
nous différents événements : des excursions dans la
ville, des concerts, des marches au zoo, le parc
aquatique, le cinéma. Maintenant c’est du passé, la
guerre est finie, notre Président annonça que tous
reviendra comme avant. Nous nous réussîmes tous,
il y avait quand même beaucoup de chagrin sur les
coeurs parce qu’au retour à Tskhinval, nous ne
reverrions pas quelqu’un de la famille, des amis,
des proches. Nous pensions aussi combien nous
nous ennuierons des guides de notre camp qui devinrent pour nous comme de la famille. Les souvenirs
qui restent dans nos coeurs même s’ils se distinguent, chacun possédant des différents et des
semblables. Le souvenir de cette peur que nous
éprouvions pour nos proches, pour l’Ossétie du
Sud, qui dura quelques jours d’une longueur infinis. Et le souvenir de ce «tankiste», qui fut le premiers à nous donner l’assurance de notre victoire.
mes propres yeux. Je vis les tanks géorgiens qui
supprimaient tout et tous sur leur voie. Je vis les
avions géorgiens qui larguaient des bombes sur les
habitants. Je vis comment brûlaient les maisons,
comment couraient les femmes et les enfants se
sauvant des balles des tireurs de précision
géorgiens.
Je vis encore le
chagrin et les
larmes des mères
à qui la guerre
enleva impitoyablement leurs
enfants, des personnes de mon
âge. Ils étaient
comme moi à l’école, ils chantaient, dansaient et jouaient du piano.
Ils devaient vivre et réjouir leurs parents de leur
succès… Je pense souvent, à quoi rêvaient-ils?
Qu’auraient-ils voulu dans la vie? En effet, nous
survécûmes cette guerre maudite devons vivre
pour soi et pour eux …
La guerre, c’est horrible! Ce sont des centaines de gens sans abris, ce sont des enfants
orphelins, ce sont des mères pleurant leurs
enfants…
Dans le sous-sol de ma maison, je priais pour
que s’achèvent au plus vite les coups de feu et les
explosions pour que ma mère, qui tenait dans ses
bras mon petit frère de quatre ans, puisse finalement se reposer un peu et dormir.
Mes amis! Nous, les enfants sommes future de
notre planète. Je veux que nous portions serment
de ne jamais faire la guerre l’un à l’autre. Que la
paix soit dans le monde!
Que tous les enfants de la planète Terre vivent
sous un ciel de paix et qu’ils ne connaissent jamais
les horreurs de la guerre!
«Le Palais d’art juvénile fut brûlé
où j’apprenais à chanter et à danser»
Les enfants du Palais d’art juvénile de Tskhinval
écrivent sur la guerre.
Guchmazova Catherine, 13 ans. Étudie à l’école
«Albion». Cathérine depuis l’âge de cinq ans pratique
les danses nationales.
«Je veux vous raconter l’histoire
d’une terrible guerre»
Je connus les terreurs de la guerre
Les enfants du Palais d’art juvénile de Tskhinval sur la
guerre en Ossétie du Sud.
Zalina Kosatenko, élève de 7ème année. Elle fait partie du groupe de vocal et du cercle de joueur d’harmonica ossète.
L’été. Le sept août. Un beau jour d’été. Les
gens se réjouissent, font des plans. La guerre commença chez nous. Ces monstres géorgiens
décidèrent de supprimer le peuple ossète et prendre nos terres. Déjà dans la nuit du huit août, ils
commencèrent à bombarder la ville. Les troupes
géorgiennes occupèrent les villages de Tbet et de
Tsunar avec leurs véhicules blindés et ensuite commencèrent le bombardement de ses localités. Les
La guerre dans ma patrie
Je veux vous raconter l’histoire de la terrible
guerre de mon Ossétie du Sud natale. Je la vis de
98
Août 2008. Dzau. Un médecin russe aide une réfugiée de Tskhinval
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
tanks dirigèrent intentionnellement le feu sur les
écoles et les maisons. Le Palais d’art juvénile brûla
où j’apprenais à chanter et à danser Le bombardement de la ville se faisait sans arrêt. Quand il y eut
une accalmie de courte durée, certains se
risquèrent hors de la ville. Ils ne réussirent pas à se
rendre. La mort les rattrapa sur le chemin Zarsky.
Des vieillards et des enfants y moururent.
J’était terrifiée. Je me posais toujours les même
question «Pourquoi, pourquoi nous tuent-ils?!».
Parce que nous, les Ossètes, voulons vivre sur
notre terre natale. Le président de la Géorgie nous
promit qu’il ferait tout pour ne pas répande une
goutte de sang.
La Géorgie utilisa la technique militaire de
quatorze pays étrangers. Ils devaient savoir que
mourraient de paisibles habitants. Pourquoi
plusieurs politiciens ferment les yeux sur ce fait.
Qui donna le droit à ces monstres géorgiens d’enlever des vies humaines? Est-ce possible qu’il se
passe au vingt premier siècle de telles choses horrible? C’est un crime et les politiciens géorgiens
répondront pour tous ces forfaits. Je demande,
nous les enfants de l’Ossétie du Sud demandons
que ne se répète jamais plus ce cauchemar. Nous
voulons vivre, se réjouir, rêver, apprendre, pas
craindre de mourir!
Nous restâmes à Dzhava quelques jours.
Quand le 8 août les avions géorgiens arrivèrent làbas. De peur, ma tante nous obligea à mettre sur
nos têtes des casseroles contre les éclats. Nous
quitâmes Dzau pour Vladikavkaz.
Pendant la guerre notre maison brûla.
Maintenant nous sommes obligés de louer un
logement. Je ne veux plus jamais revoir la
guerre.
Il faut qu’il n’y ai plus jamais de guerre sur la
terre!
«Arrêtons les adultes de faire des actes
méchants!»
Les enfants du Palais d’art juvénile de Tskhinval
écrivent sur la guerre.
Dina Gazzaeva, élève de 7ème année à l’école
«Albion». Se passionne pour les échecs.
L’anxieux mois d’août
Comme il est terrible de se rappeler de ces jours
et nuits sinistres
d’août!
J’ai
depuis six mois
d’horribles rêves
pendant la nuit.
Le
huit
août, après une
nuit terrible sans sommeil, ma mère, ma mamie et
moi partîmes dans les bois. Jusqu’à maintenant,
dans mes oreilles sonne le bruit des avions de bombardement ennemis qui lancèrent des cubes blancs
de la mort. C’étaient des bombes.
Soudain ma mamie me saisit, me poussa dans
les buissons et cria : «Vite, cachez-vous sous les
buissons pour qu’ils ne nous remarquent pas!».
Dieu merci, nous eûmes de la chance. Les avions
qui volaient au dessus de nous, larguèrent leurs
charges mortelles sur d’autres endroits. Ma mère
me retira ma blouse rouge pour que l’ennemi au
dessus de nous, ne nous remarqua pas. Nous
parvînmes ainsi en rampant à la forêt. C’était
notre seule chance. Finalement, nous reprîmes
notre souffle et nous nous reposâmes. Nous étions
heureuses d’être toujours vivantes.
À ce moment là, sur la ville de Tskhinval,
s’écroulaient des rafales de tirs avec de
l’équipement terribles. Il semblait que sous le feu
de «Grad» et de canons moteurs personne ne survivrait. Certains se sauvaient dans les sous-sols,
d’autres perdaient du sang sans assistance médicale. La Russie venut en aide à l’Ossétie et nous
sauva d’une destruction totale.
Aujourd’hui notre Patrie est libre. Nous, les
enfants d’Ossétie, avons vécu le cauchemar de
cette guerre.
«Pendant la guerre notre maison brûla»
Abaeva Zarina. 2ème année, école «Albion».
Zarina fait de la danse nationale au Palais d’art
juvénile dans la studio «Arviron».
Que disparaisse la guerre
Arrivèrent
les
vacances d’été.
Moi, ma soeur
cadette, ma mère
et mon papa
étions en campagne. Mon oncle
avec sa famille et
ma tante nous
visitaient. Mon
oncle était venu en vacance de Russie.
La grand-mère et mon grand-père vivaient
avec nous en campagne. Nous passions du bon
temps. Nous allions tout les jours se baigner à la
rivière. Du matin au soir, on jouait à différents
jeux.
Un jour, ma mamie faisait des tartes et nous
devions aller à l’église. Nous nous préparions à
partir et attendions la voiture. Soudain, mon oncle
arriva très contrarié. Nous ne partîmes plus pour
l’église.
La guerre commença! Mon oncle transporta
les femmes et les enfants à Dzhava, les hommes
partirent tous pour la ville lutter contre l’ennemi.
100
LES ENFANTS ET LA GUERRE
Et enfin, nous pouvons dormir tranquillement dans nos lits sans craintes.
La guerre est le mal le plus terrible sur la
Terre. Aujourd’hui je veux m’adresser à tout les
contemporains de la Terre: «Arrêtons les adultes
de faire des actes méchants!» Personne, même ces
adultes déments, n’a le droit de tuer, de brûler et
de détruire! Tbilissi et Washington doivent se rappeler de cela! Personne n’a le droit d’enlever aux
enfants leur enfance!
sions. Nous comprîmes qu’il y a une guerre à
Tskhinval . Le 8 août, après le petit déjeuner, sans
avoir dormi, nous attendions l’autobus inquiet.
Tous les enfants étaient sortis dans la rue. La
journée était chaude. Soudain nous entendîmes le
grondement des avions qui s’approchaient de nous.
Cinq avions firent des cercles au dessus de nous,
ensuite trois d’entre eux descendirent plus bas et les
deux autres avions de chasse revinrent vers nous.
Comme ma mère dit, son coeur bondit et s’arrêta. Je me trouvais derrière ma mère. Elle ne me
lançait pas sortir dans la cour, ma soeur Zarina
était devant nous. Tous les enfants agitaient leurs
mains, pensant que c’était les nôtres venus en aide.
Soudain, directement au dessus de nos têtes, se fit
entendre si proche des décharges d’une force
incroyable et tout autour en un instant éclata. Il y
avait des tonnes de fumée, de poussière, de sable,
tout étaient brouillé.
Ma mère cria d’aller dans le bâtiment. Plus
tard, nous apprenions que les avions d’assaut
géorgiens avait largué des bombes, espérant de
faire sauter le chemin. Je me rappelle bien des
yeux de la chienne qui geignait et tentait de protéger leurs chiots. Ils vivaient dans la petite ville
militaire. Ses yeux étaient tellement effrayés et
tristes, elle nous demandait de l’aide. Tout de suite
après les bombes à Dzhava, les maison brûlèrent et
éclatèrent comme des allumettes. Il y eu beaucoup
de blessés, y compris des proches. Plus tard, nos
présidents arrivèrent à la petite ville militaire:
Mamsurov et Kokojty. Ils étaient en négociations.
Après un certain temps, un autobus vint nous
chercher et nous transporta jusqu’à Vladikavkaz.
Sur le chemin, il y avait beaucoup de gens qui
voulaient partir et nous nous inquiétions à leur
sujet mais nous vîmes ensuite des autobus se dirigent l’un après l’autre dans leur direction. Nous
allâmes chez ma tante à Vladikavkaz. Ils regardaient les événements qui se passait en Ossétie du
Sud à la télévision. Nous étions fatigués, endormis,
inquiets et soudain nous entendîmes du seuil : «Des
centaines de tués et de blessés». Mon frère prit très
difficilement cette nouvelle. Il commença à crier
que nous étions partis en vain, qu’il ne pouvait pas
regarder tout ça et qu’il valait mieux mourir que
d’entendre cette nouvelle. «Le chagrin de mon
peuple, le chagrin» – criait-il. Ma mère avait beaucoup peur, nous pleurions. Nous nous trouvions
dans un état terrible. Nous nous inquiétions beaucoup pour notre famille, nos proches, nos connaissances, nos amis et pour tout notre peuple. Nous
ne pouvions pas manger et dormir. Nous buvions
seulement de l’eau. Ma mère téléphona papa par
portable. Il se réjouit de savoir que nous étions
loin de cette terreur. Mais le pire était à venir.
Le matin du 9 août, les Géorgiens attaquèrent
à nouveau la ville et la bombardèrent avec des
«Que la paix soit dans le monde!»
Soslan Pliev, 9 ans. Soslan étudie à l’école # 6
en 4ème année. Il joue aux échecs
au palais d’art juvénile.
J’ai 9 ans. Je m’appelle
Soslan. J’aime beaucoup la
ville de Tskhinval, ma rue, ma
maison, mes parents, mes
amis et l’école.
L’été, le 8 août 2008 commença la guerre. Je me rappelle
bien du 7 août. Ma mère était
très inquiète. Je ne l’avais
jamais vu dans un tel état. Mon
père lui demanda ce qu’elle avait et elle dit qu’elle sentait quelque chose de terrible, qu’elle ne pouvait pas
expliquer, comme une pierre sur son esprit. Un peu
plus tard nous entendions des tirs et des explosions. Ce
n’était dans notre ville, mais quelque part au loin.
Les bombardements devinrent plus fréquent et
mon père alla au travail dans l’armée. Là-bas ils lui
conseillèrent d’évacuer sa famille le plus vite possible. De la place de Théâtre partait la dernière
voiture militaire et papa ainsi que mon oncles
insistèrent pour que nous partions immédiatement.
Moi, ma mère et mes frères, y compris mon cousin
qui était venu nous visiter avec son père, commençâmes à nous préparer en toute urgence. Mon
frère aîné Sarmat et mon cousin Atsamaz refusèrent
jusqu’au dernier moment de partir. La voiture militaire nous attendait. Il y avait de plus en plus d’explosions. La mère demanda longtemps à mes frères
de partir. Nous les attendions déjà sur la place mais
ils ne venaient pas. Finalement il accepta et prit
quelques affaires à la vite. Nous allions à grande
vitesse parce que c’était déjà dangereux, particulièrement sur le chemin Zarsky. Du côté de la
Géorgie, ce chemin était très surveillé, comme dans
la paume d’une main. Quand nous arrivâmes à
Dzhava, un petite ville militaire, ma mère ne voulait
pas y rester mais il était passé quatre heures et il n’y
avait pas de transport pour Vladikavkaz. Dans la
petite ville militaire, on nous invita aussitôt à
souper. Il y avait beaucoup d’enfants de différentes
âges qui était essentiellement des villages.
Nous fûmes debout toute la nuit parce que
nous avions peur. On n’entendait très bien les explo101
Août 2008. Tskhinval. Une des cours municipales après la guerre
LES ENFANTS ET LA GUERRE
lances-roquettes multiples «Grad». Les obus et les
bombes tombèrent dans le quartier de notre maison.
Notre maison souffrit fortement, le toit fut emporté,
les murs furent troués par les éclats, les fenêtres
furent tous brisées, les armoires et les meubles s’envolèrent en morceaux. Et soudain à nouveau.... un
fracas. Un coup direct. Par les éclats percèrent les
portes de métal, puis la porte suivante et le mur et
un des éclats s’enfonça dans le côté de papi
Chermenu. Il tenta de se lever, gémit et commença à
tomber. C’était très dangereux. On le bandit d’un
drap, mit sur le lit. Ma tante se précipita dehors
pour demander l’aide des voisins. Mon papi sentit
déjà qu’il nous quittait et pris congé de tout ceux qui
près de lui. Tout cela nous fut raconté par papa.
Nous étions très bouleversé par la mort de papi.
Mon papi aimait beaucoup sa terre. Mon père allait
constamment avec lui en campagne, où ils fauchaient
ensemble l’herbe, soignaient les abeilles. Son toast
préféré était: «Que l’étendard de la liberté flotte au
dessus de l’Ossétie!». Comme je regrette que papi ne
réussit pas à vivre jusqu’à ce jour, à voir que nous
sommes déjà un pays libre sauvé par la Russie des
fascistes géorgiens, des bourreaux et des monstres.
Mon papi fut enterré dans notre potager an face de
la maison, parce qu’il y avait beaucoup de coups de
feu. C’était le 10 août. Le 13 août, il fut enterré à
nouveau dans le village de Dodot, où il était né.
J’aimais beaucoup mon grand-père. Il me manque
beaucoup. Nous dessinions, il était un peintre talentueux, il aimait fabriquer des choses, il m’apprit
beaucoup. Je ne comprends pas la guerre. Pourquoi
les gens veulent-ils la guerre, pourquoi sont-ils si
cruels ? On n’est si bien quand autour de nous c’est
tranquille, paisible, que les oiseaux chantent, que
tout fleurit et tous se réjouissent de la vie. Quand
nous revînmes à Tskhinval, il me fut très difficile de
regarder mon école. Nous sortîmes à cet endroit. Je
ne reconnaissais pas la ville, tout autour de moi me
rappelait des films de guerre. J’aimais beaucoup les
pins et les sapins, qui poussaient près de la maison.
Les arbres étaient tous blessés, écorchés, les troncs
avaient des trous de balles. Je compris que c’était
eux qui avaient protégés notre maison. Merci à eux.
Merci à tout ceux qui protégèrent notre petite
Ossétie contre sa destruction. Grand respect à tous
les soldats. Je veux que les enfants ne pleurent
plus, ne craignent plus et ne se cachent plus dans
les sous-sols. Que Dieu nous donne tous beaucoup
de forces. Je ne veux pas vivre avec des bourreaux
tel que Saakashvili sur la même planète et encore
moins côte à côte.
Que la paix soit dans le monde!
«Il nous sembla que la ville n’existait
plus»
Natasha Tasoeva, 9 ans, parle de guerre d’août en
Ossétie du Sud. Natacha étudie au Lycée d’arts. Elle
fait partie du groupe «Faites vous-même de vos mains»
au Palais d’art juvénile.
Le 1 août, il y eu à Tskhinval un
fort bombardement qui tua
quelques personnes. On nous
emmena, mois et mes cousines,
en campagne pensant que se
serait plus sûr là-bas. Nous
étions cinq filles. Nous étions
avec grand-mère. Ma mère et ma
tante promettaient de nous
emmener le 8 août à
Vladikavkaz. Mais nous ne réussîmes pas à y aller...
Dans la nuit du 8 août commença une vraie guerre.
Nous vivions près du chemin Zarsky et nous vîmes
comment les gens se sauvaient en voitures ou à pied. Ils
disaient que les Géorgiens tuaient tout le monde. Tous
partirent aussi de notre village. Mais nous restâmes.
Ma mamie ne pouvait pas nous prendre, nos papa
étaient en ville au poste et ils ne pouvaient pas venir...
Mamie nous calmait mais partait ensuite dans la cour
pleurer pour revenir ensuite. Nous savions qu’elle
pleurait, elle avait peur pour nous et pour ses fils. Ma
soeur Alda ne s’était jamais retrouvée sans maman.
Elle pleurait et je la calmais. Je lui disais de ne pas
avoir peur quand moi-même je m’inquiétais beaucoup
pour papa, maman, mon oncle et pour tous...
Nous sortions quand même dans la cour et regardions le chemin. Les adultes attendaient les tanks russes, mais ils ne venaient pas.... On nous prévint que si
apparaissaient des avions, il fallait se coucher sous les
buissons. Nous entendions du fracas, des explosions,
des coups de feu et tout se mélangeait.
On nous calmait et quand nous étions fatigués,
nous allions dormir avec nos vêtements sans même
retirer nos chaussures.
Le matin du 9 d’août, nous nous réveillions tôt
par du bruit, nous sortîmes en courant et vîmes comment des tanks s’approchaient rapidement. Nous
étions heureux. C’étaient les Russes. Nous courûmes
à la maison par l’église, nous y entrâmes et priâmes
pour que tout s’achève bientôt et que l’on puisse voir
nos parents. À 10 heures mon oncle et ma tante
arrivèrent de la ville. Ils nous dirent que leur maison
était détruite et qu’ils ne savaient à propos des autres.
Ils nous emmenèrent à Vladikavkaz chez de la famille
où s’était réunis des voisins et tous pleuraient. C’est
seulement à ce moment-là qu’à la télé je vis ce qui se
passait à Tskhinval. «Il nous sembla que la ville n’existait plus».
Le 10 août, le frère de ma grand-mère arriva avec
ma mère, ma tante, des grands-mère et encore les
enfants des voisins qui se trouvaient dans leur sous-sol
à Tskhinval. J’appris que papa était vivant. Mon oncle
nous emmena à Rostov. Deux semaines plus tard, nous
retournâmes à la maison. Tskhinval était détruite.
Mais les Russes se sont forcés, le 1er septembre je
retourna à l’école.
Août 2008. Une maison détruite dans le village ossète de Tbet
ILS LUTTE` R ENT POUR LEUR PATRIE
Nous nous rappelons tout ceux
qui donnèrent leur vie pour leur Patrie:
Léonid Nikolaévitch Doguzov
Satikar est presque seulement peuplé de Doguzov),
réussit-on à ré-enterrer le corps de Léonid du
potager au cimetière de la famille.
Le 17 septembre, sera le 40ème jours de la
mort de Léonid.
Il n’est plus, mais pour ma mère Catherine,
son père Nikolay, sa veuve Zemfira, ses enfants
Zarina et Botaza, son frère Tengiz et sa soeur
Saniat, il sera toujours vivant. Il est vivant aussi
pour tout le peuple ossète, qui retiendra pour toujours le nom de ses héros.
Un des premiers qui prit le coup ennemi dans
ces jours d’attaque par la Géorgie sur l’Ossétie du
Sud fut Léonid Nikolaévitch Doguzov.
Le frère de Léonid, Tengiz Doguzov raconte:
- Léonid était né en 1962 en Ossétie du Sud, (
région de Tskinvali, village de Satikar). Il fini sa 8
année à l’école de village et entra au lycée d’enseignement professionnel à Beslan (Ossétie du
Nord). Il servit dans l’armée. Ensuite il travailla
au Ministère des Affaires intérieures de la région
de Tskhinval. Il se maria. Depuis le début des
années 90 (temps anxieux pour l’Ossétie du Sud) il
servit au Ministère de la Défense de la république,
effectuant ces dernières années de service dans les
postes. Un sportif, candidat maître de sports en
judo et en boxe, lui était un compagnon sûr. Le
jour du début de l’agression géorgienne, le 8 août
2008, il devait remettre son poste et partir pour
Vladikavkaz voir son neveu de 6 ans. Il allait aussi
voir son frère et sa soeur vivant à Mozdok, qu’il
n’avait pas vu depuis longtemps. Tout ces plans
furent bannis par les tanks géorgiens qui
envahirent le village de Satikar en compagnie de
200 soldats armés. Il sauva la vie de ses compagnons, Léonid leur donna la chance de se
cacher, et continua à repousser l’ennemis jusqu’à
la dernière cartouche. Il périt dans un combat inégal. Criblé de balles, il gagna du temps pour que les
vieillards, les femmes et les enfants du village de
Satikar eurent le temps de se cacher dans les bois
voisins. Pendant que ces bandits sous forme de
militaire de l’armée géorgienne se défoulaient sur
Satikar, en faisant sauter la chapelle orthodoxe,
les maisons et en fusillant les monuments du
cimetière, Léonid fut étendu des jours sur le sol qui
fut imprégné de son sang, serrant son fusil fermement… Seulement 10 jours plus tard,(le village de
Ils accoururent au secours d’otages
Dans la maison #139 sur la
rue Oktiabrskaya, la famille
du couple de Raïssa et
Melitona Tadtaev est en
pleure. Un de leur deux fils,
Victor 22 ans, un employé du
ministère de la Défense ROS
périt comme un héros en tentant d’aider des otages.
Le 9 août, quand les géorgiens envahirent une
seconde fois Tskhinval, le quartier de la 12ème
écoles fut témoin à nouveau de combats acharnés.
Quelques dizaines géorgiens assoiffés de sang s’installèrent sous l’arc d’une maison d’habitation à
deux étage où des habitants se cachaient à ce
moment-là au sous-sol. Il y avait aussi quelques
tireurs de précision géorgiens bien installés dans
l’école #12. «Ayant appris que nous nous cachions
dans le sous-sol, près de 15 Géorgiens armés
jusqu’aux dents nous approchèrent et
demandèrent que nous sortions du sous-sol les
mains en l’air. Il y avait aussi quelques Géorgien
assis dans nos maisons, – se rappelle une des habitantes prise par les Géorgiens, Elena Kachmazova.
– Nous étions dans le sous-sol huit personne, il y
avait quatre hommes retraités et sous l’âge de la
retraite. Vers eux sortirent aussi moi et une autre
105
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
femme. Nous leur demandions en géorgien de ne
pas nous tuer. Ils nous dirent que bientôt
viendraient quelques voitures qui nous
emmèneront en Géorgie. À ce moment-là, un de nos
voisin Vilen Chibirov revenait à la maison. Quand
il vit dans sa maison le Géorgien, il était déjà tard,
il fut fusillé sous nos yeux. Ensuite, nos hommes de
l’armée populaire arrivèrent à notre aide et
engagèrent le combat avec eux. Les Géorgiens qui
sortirent du sous-sol, se cachèrent aussi dans la
maison et de là tirèrent des coups de feu. Nous
retournâmes rapidement au sous-sol. Nous ne
craignions plus pour soi, nous craignions pour nos
hommes. Parmi eux, il y avait mon fils. Nous priions tout ce temps pour eux. Les premiers qui
accoururent à notre secours, furent Victor Tadtaev
et son ami Vladik Gazzaev. Ils ne s’attendaient
probablement que dans la maison il y est tant de
Géorgiens. Quand ils entrèrent dans la cour, ils
n’avaient déjà plus le temps de se cacher quelque
part et menèrent le combat à cet endroit. Ils se battirent comme des héros, mais ils furent tués»...
Quand les autres hommes de l’armée populaires commencèrent à attaquer activement ces
invités mal venu, les tanks géorgiens s’approchèrent mais nos hommes peu nombreux réussirent à les pousser hors du quartier et de la ville.
Les tireurs de précision qui tiraient sur des cibles
vivantes du bâtiment scolaire furent liquidés par
nos combattants.
Vilen Chibirov, au dire des voisins, avait environ 34 ans. Il fut enterré en Ossétie du Nord.
Vilen avait pas de famille. Les Géorgiens laissèrent
sans père un fils de 7 ans et une fillette de trois
mois. Pendant la guerre, la femme et les enfants de
Vilen se trouvaient à Vladikavkaz.
Comme dit la mère de Victor Tadtaev, son fils
allait se marié cet automne là. ‘Il était si heureux,
joyeux et voulait tant se marié cet été-là, mais la
situation autour de la république s’échauffait de
plus en plus et je lui demanda d’attendre que la situation ne se normalise. Il fut décidé que le mariage
aurait lieu en automne. Qui aurait pu imaginer que
tout se terminerait ainsi…» – dit Raissa Tadtaeva
sans retenir ses larmes. Victor fut enterré dans la
cour de la cinquième école.
Vladik Gazzaev vivait dans la région de
Shanghai. Selon ses compagnons, il avait environ
35 ans. Vladik était quelqu’un de très respecté par
ses amis.
tiels, mais le 9 août la région de Shanghai fut
envahit par les blindés géorgiens et son infanterie
qui par leurs actions criminelles dirigèrent la terreur et la peur chez les habitants.
Vadim Gussalov pendant l’agression géorgienne au début des années 90, joignit les rangs des
défenseurs de la terre natale. Il faisait parti de
l’armée populaire dès 1991. Il devint chef de peloton. Dans la nuit du 7 au 8 août, quand commença
l’assaut de Tskhinval, Vadim se trouvait au poste à
la frontière avec Nikoz, où se concentrèrent les
grandes forces de l’ennemi. De ce village, le bombardement d’artillerie était dirigé sur les quartiers
résidentiels de la ville et les positions de l’armée
populaires ossètes. Au cours des hostilités, il fut
blessé à la main: un balle lui coupa un doigt à la
main droite. Il pénétra à la base des pacificateurs
où on lui donna les premiers soins. Un pansement
sur la blessure, il alla visiter cette nuit-là sa
famille. Vadim vivait avec sa famille sur la rue
Gertsena. «Nous nous cachions dans le sous-sol, il
y avait avec nous nos voisins, un total de 17 personnes, – raconta l’épouse de Vadim, Madina
Plieva. – S’étant persuadé que tout étais en ordre,
Vadim revint sur la ligne de feu avec sa main
blessée».
Sans son doigt sur la main droite, il lui était
difficile de manier une arme. Vadim avait besoin
d’assistance médicale. L’infirmière qui lui avait
fait le pansement à l’état-major des pacificateurs,
lui avait recommandé d’aller immédiatement à
l’hôpital, mais il n’y alla pas. Dans la journée du 9
août, les tanks géorgiens avaient envahis la région
de Shanghai. L’armée populaire, qui était peu
nombreuse, ne put résister et fut obligés de reculer
les forçant à occuper de nouvelles positions. Vadim
tenta de passer par le potager dans un autre
endroit, mais il fut fusillé à ce moment-là par un
occupants géorgiens.
Le 11 août, Vadim Gussalova fut enterré temporairement dans le potager. Quelques jours plus
tard, on le réenterra. Il avait 44 ans. Il laissa sa
femme avec son fils de onze ans.
Dans le quartier de Shanghai, il y eu encore
beaucoup de mort, de blessés, de maisons détruites
et brûlées. Il y a aussi des disparus.
Il attendait la rencontre avec sa mère
Vladislav Gazzaev périt comme un héros pendant les hostilités en tentant, avec ses amis Vilen
Chibirov et Victor Tadtaev, d’aider des otages pris
par des Géorgiens dans la région de la 12ème
écoles. Ils périrent tout les trois.
Dès les premières minutes de l’agression
dénouée par le pouvoir de la Géorgie, Vladik prit
la défense de sa Tskhinval préférée. Il avait 35 ans.
Il vivait avec sa grand-mère très âgée Natasha
Gagloev (85 années) et son oncle invalide. Vladik
Il protégeait la république
Le quartier de Shanghai est dans la partie
sud-ouest de Tskhinval. Dans cette périphérie de la
ville qui se confine au village géorgien de Nikoz,
l’agression militaire de la Géorgie laissa des
séquelles tragiques. De Nikoz on conduisait des
coups de feu d’artillerie sur les quartiers résiden106
Août 2008. Tskhinval. Les médecins ossètes dans le sous-sol de l’hôpital républicain aident le pacificateur blessé
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
était leur support et leur espoir. Il est difficile pour
la grand-mère de parler de son défunt petit-fils,
elle pleure tout le temps. Vladislav était pour elle
ce qu’il y a de plus cher. «Vladik était une personne incomparable. Bon, charitable. Il aimait beaucoup la grand-mère. Il se souciait d’elle et de son
oncle malade. Il faisait tout à la maison, il préparait même la nourriture pour sa grand-mère et
son oncle. Pendant les combats, Vladik vint
quelques minutes à la maison pour sa grand-mère
et pour nous. Il nous calma et dit que tout
passerait, que les Géorgiens ne verront jamais un
Ossète vaincu», – dit la voisine avec le même nom
Dunia Gazzaeva.
Après le divorce de ses parents, Vladik
grandit avec sa grand-mère. Sa mère retourna en
Ukraine d’où elle venait. Vladik lui téléphonait,
mais n’avait pas vu sa mère plus de 10 ans. Comme
dit Dunia Gazzaeva, Vladik devait aller en
Ukraine la voir. Il avait déjà un billet pour le 18
août. «Il attendait tant cette rencontre, il voulait
beaucoup la revoir» – dit la voisine.
Comme dit encore Dunia Gazaeva : «Vladik
allait aussi se marier dans peu de temps. Il
n’aimait pas aborder spécialement le sujet du
mariage, mais le dernier jour il me dit : «Tu sais,
j’ai rencontré une jeune fille et elle me plaît beaucoup. Je pense me marie à elle après la guerre».
Hélas, une balle ennemie ne lui permetta pas de
réaliser ses plans»…
les événements du début des années 90. Après la
chute de l’URSS, une politique nationale-chauvine
s’établie en Géorgie. Sous le slogan «la Géorgie
pour les Géorgiens», la Géorgie expulsa les
citoyens d’origine non géorgienne. On enleva les
droits et les intérêts des non-géogiens. On opprima
particulièrement les personnes de la nationalité
ossète.
En 1991 Kakha perdit son père Vladimir. Il
fut battu à mort par des extrémistes géorgiens à
Gori en se dirigeant vers Tskhinval visiter de la
famille. Les Géorgiens voulurent faire justice à
toute la famille Tibilov, mais sa mère réussit à se
sauver avec ses trois fils adolescents. L’aîné,
Kakhe, avait 15 ans à cette époque. Ils sortirent de
la Géorgie en prenant des détours et émigrèrent en
Ossétie du Nord. Après un certain temps, la famille
Tibilov déménagea à Tskhinval où ils avaient de la
famille.
En 1997, Kakha fut accepté dans les rangs des
forces pacificatrices de RON-Alanie. Il était conducteur-mécanicien de véhicules blindés (IFV).
Pour l’exécution consciencieuse de son devoir, il
fut promu commandement de bataillon. K?kh? prit
une participation active au résultat de l’agression
géorgienne en août 2008.
Le 8 août, Kakha, faisant partie du commandement de bataillon, devait se diriger dans son IFV
vers le village de Mugut avec un équipier. Près du
village de Tbet, ils se trouvèrent sous une rafale de
tirs d’artilleurs géorgiens. K?kh? dirigea son IFV
dans les bois quand à ce moment-là sur le chemin
apparut un Kamaz du bataillon pacificateur
ossète. Son ami lui demanda de s’asseoir dans le
Kamaz qui allait plus vite. Près de véhicule explosa
un obus dont les éclats criblèrent le blindé.
Kakha qui était assis dans celui-ci décéda aussitôt de multiples blessures que causa les fragments. Son cadavre resta toute la journée sur le
chemin, il fut transporté à Tskhinval le lendemain.
les autres subirent aussi des blessures mais à un
degré moins sérieux, ils survécurent. Aujourd’hui,
deux d’entre eux se trouvent toujours en traitement à Moscou. Les circonstances de la mort de
Kakha furent racontées par un des blessés.
L’heureuse vie familiale de Kakha et de son
épouse Oksana Parastaeva ne dura pas longtemps.
Ils s’étaient mariés un an plus tôt et avait eu une
petite fille, Essenia, deux mois avant les événements malencontreux d’août. Oksana Parastaeva
pleure tout le temps, ne peut pas accepter la perte
de son cher époux. «Kakha se réjouissait tant de la
naissance de sa fille. Il voulait toujours être à ses
côté, – se rappelle Oksana.
- Quand au début d’août la situation dans la
république commença à s’échauffée, j’étais dans le
village d’Hvtse de la région Dzausky. K?kh? se
trouvait au poste à Sarabuk. En revenant, il passa
Les pacificateurs luttaient
pour la paix et le calme
Les pacificateurs de la zone de conflit
géorgien-ossète furent initialement convoqués en
Géorgie pour régler sans hostilités radicale, la
question de l’Ossétie du Sud . Toutes ces années,
dès l’arrivée de la mission pacificatrice dans la
zone du conflit, les pacificateurs furent plusieurs
fois l’objet d’attaques et de provocations que initia
le pouvoir géorgien ayant pour but de discréditer
et d’arrêter les opérations pacificatrices.
Beaucoup de pacificateurs russes laissèrent
leurs têtes, protégeant la paix de notre terre martyre pendant l’agression militaire d’août réalisée
par la Géorgie contre le peuple de l’Ossétie du Sud.
Il y eu des pertes aussi dans le bataillon pacificateur ossète.
Un d’eux fut Kahaber Tibilov,
né en 1974, qui fut séparé de
sa famille durant ces jours
sanglants d’août.
Kakha naquit en Géorgie
dans la ville de Hashur, où il
vit avec ses parents et ses
frères jusqu’en 1991. La
famille Tibilov souffrit du fascisme géorgien déjà pendant
108
Août 2008 Technologie géorgienne brûlant dans les rues de Tskhinval
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
par chez nous pour un moment. Il voulait embrasser sa fille mais il n’était rasé et sale. Il embrassa
son petit pieds et partit à la course. Après cela, il
ne vit plus sa fille. K?kh? était tout le temps au
poste. Je le vis pour dernière fois à la veille de la
guerre lorsqu’il entra dans la maison à la course
pour cinq minutes. Je l’implorai de rester seulement une heure mais il dit que ce n’était pas possible, qu’il était pressé. À ce moment-là, j’avais déjà
envoyer notre fille avec une parente en Ossétie du
Nord. K?kh? s’ennuyait beaucoup de sa fille et me
demanda d’embrasser sa fille très fort pour lui. Il
me demanda pardon et me dit des mots comme s’il
savait qu’il se séparait de nous pour toujours…»
Les agresseurs géorgiens qui laissèrent autrefois Kakha sans père, privent maintenant la petite
Essenia d’un père. Kakha Tibilov fut enterré en
Ossétie du Nord dans le village de Dzuarikau.
Il faut mentionner, qu’aux combats d’août
participa aussi le frère Kakhi, Igor, qui dans une
des batailles fut blessé à la jambe. Il sert en
Tchétchénie. En Ossétie du Sud, il fit parti de la
58ème armée russe.
Lors de l’agression géorgienne, deux autres
pacificateurs du bataillon ossète décédèrent. Ahsar
Tomaev, qui était au service des forces pacificatrices depuis 2003, périt le 8 août dans son village
natal d’Hetagurovo, en le protégeant contre les
agresseurs géorgiens jusqu’à son dernier soupir. Il
avait 27 ans.
Ahsar Gigolaev, né en 1976, habitant du village de Dmenis, fut tué le 9 août près du village de
Sarabuk. Ahsar Gigolaev joignit les rang des forces
pacificatrices peu de temps avant l’agression. Il
laissa derrière lui une épouse, deux filles de neuf et
cinq ans et un fils de deux ans.
Que la terre soit un duvet pour ces bons fils
d’Ossétie, qui donnèrent leurs vies pour la paix et
le calme sur nos terres et pour le heureux futur de
notre petite république.
La mère de Ahsar, Naza TurmanovaKelehsaeva, ne peu sècher ses larmes de désespoir.
«Lorsque l’agression commença, je partis avec la
fille de Akhsar chez ma soeur à Beslan, – raconta
sa mère. -J’était très inquiète pour mon fils, qui
dès le premier jour de l’attaque des troupes géorgiennes se trouvait en service. Je ne pouvait le contacter. Je ne sais pas comment il allait. Je ne dormais pas la nuit, mes yeux ne pouvaient pas se fermer. Mes pensées étaient toujours avec mon fils.
Sur un canal d’Ossétie du Nord on montrait l’hôpital à Ardone et soudain parmi les blessés qui
étaient transportés de Tskhinval, je vis mon fils.
Quand je le visita à l’hôpital, il était enroulé dans
un pansements et parlait avec peine».
On apprit ensuite que le 9 août, ils se
dirigeaient de Dzau vers Tskhinval dans leur
blindé. Sur le chemin, dans le village de Tbet, il y
eu un puissant bombardement. Ils engagèrent le
combat et Akhsar fut blessé. Il resta à l’hôpital
Ardon un certain temps mais les médecins ne réussirent pas à sauver Akhsa. Il mourut le 31 août.
Il était un père de famille remarquable. Son
épouse et lui élevèrent trois filles, des jumelles de
17 ans et et une fillette de 2 ans. «Akhsar avaient
tant de plans. Il était le support et l’espoir de la
famille. Il voulait tant faire pour ses filles. En
automne, il planifiait de célébrer le mariage d’une
de ses jumelles», – se rappela sa mère avec les
larmes aux yeux.
Hélas, les agresseurs géorgiens mirent fin à
ses plans.
Akhsar Kelehsaev fut enterré au cimetière
Zgudersky.
Une balle ennemie lui enleva la vie
Le peuple de l’Ossétie du Sud se tint ferme et
garda son indépendance après l’invasion sanglante
des nombreuses formations armées géorgiennes en
août de cette année.
La victoire fut à un prix trop
cher : l’agression emporta la
vie d’un millier de citoyens.
Beaucoup de courageux
défenseurs de la patrie
rendirent la vie en luttant
pour l’honneur et l’avenir
radieux de notre république.
Un
des
défenseurs
héroïques de l’indépendance
de l’Ossétie du Sud, un patriote dévoué du peuple
fut Albert Tedeev. Le 30 août il aurait eu 44 ans. Il
fut tué par un tireur de précision géorgien le 11
août près d’Ergnet, lors du ratissage du territoire
de l’Ossétie du Sud par les forces d’occupation du
MD de la Géorgie, qui utilisèrent leurs forces sur
l’armée populaire et les pacificateurs russes. Son
épouse Raïssa Arsoeva et ses deux fils adolescents
Il périt en protégeant la paix
Ahsar Kelehsaev (né en 1966)
est un autre pacificateur qui
périt sous la main des
agresseurs géorgiens. Ahsar
joignit en 2004 les forces pacificatrices de RON-Alanie Il
était pointeur dans un IFV.
Par l’exécution consciencieuse de ses fonctions, Ahsar
Kelehsaev fut donné plusieurs
fois le commandement de bataillons. Il travaillait
plus tôt comme mécanicien dans une fabrique de
vêtement à Tskhinval.
?khsar périt à la suite d’une blessure grave
reçut le 9 août dans le village de Tbet en repoussant l’agression géorgienne.
110
Août 2008Petite fenêtre d’un blockhaus géorgien près du village ossète de Sarabuk. D’ici l’on tirait sur les villages de la région de Tskinval
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
de 14 et 13 ans restèrent sans celui qui supportait
la famille.
Albert Sevaevich Tedeev était né à d’Ertso. Il
grandit dès l’âge de 13 ans sans père, qui décéda
subitement Dans les rangs de l’armée populaires, il
entra 3 ans plus tôt. Sa compagnie était au poste près
de la fabrique de vêtements. Auparavant, Albert travaillait dans les structures de maintien de l’ordre
ROS et reçut le titre de sergent cadet de la milice.
Son épouse regrette la perte d’Albert et ne
put retenir ses larmes en nous parlant de lui. «Dès
les premières heures de la soudaine guerre, Albert
joignit les rang des défenseurs de la république. –
Le six août, je partis avec nos fils en Ossétie du
Nord. J’étais chez mes parents à Mozdok. Je
téléphonais régulièrement Albert, je m’inquiétais
beaucoup. Il me calmait et me disait de ne pas
m’inquiéter.
Je parlai avec lui la dernière fois le 11 août. Il
me dit que maintenant tout irais bien, que l’ennemi était vaincu. Mais ce jour-là… il ne se releva
pas. J’appris la nouvelle le 12 août. De la famille
m’annonça qu’Albert reçut une blessure grave et
qu’il se trouvait à l’hôpital de Tskinval. Je commença à lui téléphoner sur son portable, mais personne ne répondait. Ensuite, un des employés de
l’hôpital prit la ligne et me dit qu’Albert était déjà
à la morgue… », – se rappelle Raïssa.
Albert Tedeeva fut enterré en Ossétie du
Nord dans le village Sunzha, mais on planifie de le
réenterrer en Ossétie du Sud. Comme pour Albert
à cet âge, ses fils sont maintenant sans soutien
paternel mais ils ont quelqu’un de qui être fier.
Azamat Dzhioev décéda
durant la 25ème année de sa
vie. Après l’armée, il continua
servir au Ministère de la
Défense. Il exerçait la position
de commandant du groupe de
la reconnaissance. Il avait le
titre de capitaine.
Les circonstances de la
mort d’Amiran Bagaev et de
Azamat Dzhioev furent racontés par les officiers de
l’état-major du ministère de la Défense ROS.
Comme ils racontèrent, dans la nuit du 7 au 8 août,
quand les forces armées de la Géorgie commencèrent à attaquer Tskhinval, Amiran et Azamat
accomplissaient une mission de combat. À l’aube, il
y avait un danger d’invasion des forces ennemies
sur la ville. Les formations armées géorgiennes, qui
occupaient les villages ossètes et qui entouraient
Tskhinval, voulaient faire irruption dans la ville de
tous côtés. Le groupe avec en tête Amiran, reçu
l’ordre de couvrir l’entrée de la ville de la
périphérie occidentale de Tskhinval, du côté de
Tbet. Dans cette zone, il y aurait du y avoir plus de
gens. Quand les troupes géorgiennes avancèrent du
côté de Tbet avec 500-600 fantassins ainsi que de
véhicules blindés dont des tanks T-72, sur ce terrain il y avait seulement le groupe d’Amiran Bagaev
comprenant neuf personnes. Azamat en faisait
parti. Malgré la supériorité des forces ennemies en
nombre et en matériel de combat, les hommes
n’eurent pas peur comprenant probablement que
la mort était imminente. Le commandant du groupe
donné l’ordre de bloquer ce terrain et ne pas donner la possibilité à l’ennemi d’entrer dans les profondeurs de la ville. Nos hommes avaient essentiellement des fusils et seulement deux d’entre eux
avaient des lance-grenades. Il était 10 ou 11 heures
du matin le 8 août, quand s’engagea le combat
acharné avec les forces supérieures de l’adversaire
à la périphérie occidentale de la ville.
Le petit détachement d’Amiran se brisa en
trois groupes qui occupèrent une ligne de défense
aux premiers bâtiments d’habitation près de l’entrée de la ville à la fin de la rue I.Harebova, un peu
plus haut que la fabrique de vin. Trois combattants de l’OMON s’ajoutèrent à eux, un gardefrontière et encore une habitant de la région de
Tselinnikov, Mair Sanakoev avec ses deux jeunes
fils. Ils n’avaient pas d’armes, mais ils étaient
prêts à donner au groupe d’Amirana n’importe
quelle aide. Un des frères devint l’adjoint du
mitrailleur, l’autre du grenadier. Leur père aussi
prit par aux hostilités.
D’abord l’infanterie géorgienne commença à
entrer dans la ville en deux colonnes. Une colonne,
en tentant de passer par la fabrique de vin, se
trouvait près d’un poste d’essence. Azamat dirigea
Le groupe d’Amiran Bagaev
accomplit brillamment son devoir
L’Ossétie du Sud gagné la guerre d’août avec
la Géorgie mais bien entendu grâce à l’aide de la
Russie. Avant l’arrivée des troupes russes, les
forces peu nombreuses de l’armée populaires
locales donnèrent de la résistance acharnée à l’ennemi. Nous devons être sincère, seulement
quelques un, gardant honneur et dignité, prirent
les armes et résistèrent héroïquement aux forces
supérieures de l’adversaire. Des dizaines de nos
hommes donnèrent leurs vies, luttant jusqu’au
dernier souffle pour leur ville natale, pour
l’indépendance de la république.
Aux premiers rangs des défenseurs de la ville
était les employés du Ministère de la Défense ROS,
Amiran Bagaev et Azamat Dzhioev portant le
surnom de «Panthère». Amiranu Bagaevu avait 33
ans. En 1993, il joignit les forces spéciales. En
2004, il travaillait pour le ministère de la Défense
ROS comme commandant du groupe de reconnaissance spéciale. En 2006, il devint l’assistant du
chef du service de reconnaissance avec le titre de
commandant.
112
ILS LUTTE` R ENT POUR LEUR PATRIE
son feu à cet endroit. Le poste d’essence en sautant
arrosa de flammes les Géorgiens. Pour venir en
aide à l’infanterie géorgienne, les véhicules blindés
commencèrent à s’approcher. Après quelques
heures de résistance, l’ennemi qui s’heurta à un
petit détachement mais avec une défense bien
organisé, commença à reculer. Ce jour-là, les
Géorgiens ne purent se frayer un chemin dans la
ville du côté de Tbet. Le groupe peu nombreux
d’Amiran accomplit brillamment son devoir, mais
qui au cours des combats subit des pertes irremplaçables: Amiran Bagaev reçut une blessure par
arme à feu à la tête et décéda. Azamat Dzhioev sortait souvent de sa cachette pour tirer avec le lancegrenades sur les tanks. Un seul tank T-72, équipé
d’une protection active, demandait beaucoup de
tirs avant d’être supprimer. Azamat réussit à
détruire le tank géorgien, mais celui-ci eu le temps
de faire un coup de feu de retour. L’obus explosa à
côté d’Azamat qui périt des multiples blessures que
causèrent les fragments. Deux autres du groupe
d’Amiran furent blessés gravement et furent transportés à l’hôpital local. Quelques combattants, y
compris le courageux Mair Sanakoev et un de ses
fils subirent des blessures à différents degrés. La
blessure de Mair furent sérieuse, et il est toujours
en traitement à Vladikavkaz. Les locataires de la
rue I. Harebova confirmèrent le blocage héroïque
de la horde géorgienne en provenance de Tbet par
le groupe d’Amiran Bagaev I. Harebova.
Amiran Bagaev et Azamat Dzhioev pour leur
héroïsme et leur courage furent décorés posthume
de l’ordre «Uatsamonga».
Amiran était marié et laissa sans père un
garçon de 4 ans. À l’endroit où il décéda, près du
garage de la maison à cinq étages sur la rue
I.Harebova, la famille et les locataires du cinq
étages mettent des fleurs. Le 11 août, il fut temporairement enterré dans le potager de sa maison. Au
terme des hostilités, il fut réenterré au cimetière
Zgudersky.
Azamat fut aussi temporairement enterré dans
le potager de sa tante sur la rue Kornissky. Huit
jours plus tard, son corps fut réenterré au village
de Sihiat dans la région Znaursky, où ses inconsolables parents vivent. Il était leur unique fils.
Le peuple se rappellera toujours du courage
sans précédent et l’héroïsme de Amiran Bagaev et
Azamat Dzhioev lors du blocage de l’agression
géorgienne. Leurs noms seront écrit avec des lettres d’or dans l’histoire de l’Ossétie. Que la terre
soit pour eux un lit douillet! Rukhsar ut!
choix en 2004 après avoir fini le collège
économique à Koursk. Un ans plus tôt, il devint
éclaireur du bataillon de gestion et de reconnaissance d’artillerie MD et des Situation Spéciales
ROS. Il devint rapidement chef du peloton de la
reconnaissance. La spécificité de la subdivision
dans laquelle il servait, demandait de bonnes connaissances et c’est pourquoi il étudia indépendamment «la science» de la correction de feu d’artillerie et atteint la perfection dans ce domaine.
«Le 8 août le lieutenant
O.Galavanov accomplis l’ordre de révéler les buts et de
corriger le feu de l’artillerie»,
– voilà ce que dit son commandant, bien qu’Oleg comprenait sans ordre qu’il était la
personne la mieux placée pour
accomplir cette tâche dans
une telle situation. Son poste
de surveillance se trouvait sur le toit du bâtiment
du bataillon pacificateur russe à la périphérie sud
de la ville. À ce moment, dans la nuit du 7 au 8
août, c’était la place la plus dangereuse de la ville,
parce que l’armée géorgienne aspirait avant tout à
supprimer les pacificateurs. Oleg ne quitta pas son
poste de combat et corrigeait le feu de nos
artilleurs, malgré les feux intensifs dirigés vers ce
toit. Finalement, l’adversaire le remarqua et commença des tirs ajustés sur son poste de surveillance. Oleg reçut de très graves blessures. Les
pacificateurs russes purent le transporter au service de santé, mais il y avait aussi des rafales de feux
continues là-bas. Tout brûlait autour, il y eu beaucoup de blessés et de morts parmi les pacificateurs.
Le service de santé était dans une tente. Elle s’enflamma aussi. Le grièvement blessé Oleg ne pu être
transporté de là. Il n’y avait nulle part où aller et
déjà personne pour le faire. Oleg Galavanov périt
faisant preuve de courage et l’héroïsme au combat.
Galavanov Oleg reçut le titre de «Héros de la
Russie» posthume.
Nous saluons les exploit des garçons de
Tskhinval qui tombèrent dans un combat inégal
pour notre ville bien-aimée. Qu’éternelle soit leur
gloire!
Azamat Dzhioev décéda durant la
25ème année de sa vie.
Azamat Dzhioev décéda durant la 25ème
année de sa vie. Après l’armée, il continua servir
au Ministère de la Défense. Il exerçait la position
de commandant du groupe de la reconnaissance. Il
avait le titre de capitaine.
Les troupes s’avancèrent encore un peu près
du poste d’essence. Azamat Dzhioev comprit ce
qu’il fallait faire, mais les cloisons en béton devant
lui du cinq étages l’empêchaient de tirer. Il surgit
Oleg Galavanov périt faisant preuve
de courage et l’héroïsme au combat
Galavanov Oleg Ilitch, 32 ans, servait au
Ministère de la Défense. Il était d’une famille de
militaire et c’est pourquoi il lui fut facile de faire ce
113
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
dans la rue et tira du lance-grenades sur le poste à
essence. Il sauta et s’enflamma. On trouva plus
tard à cette endroit, quatre cadavres brûlés de soldats géorgiens. Aussitôt, un tank géorgien dirigea
son canon du côté du bâtiment. Azamat eut le
temps de charger son lance-grenades et sortit en
courant à nouveau sur le chemin. Il tira sur le
tank, le toucha mais ne le détruit pas. Il revint sur
ses pas en courant.
Cette fois-ci, le tank dirigea
son canon sur l’angle de la
maison où était Azamat. Il
chargea vite son lancegrenades et tira à nouveau,
simultanément avec le tank.
Ce fut le dernier coup de feu
de ce tank, l’obus le toucha
avec succès. Azamut décéda
sur place, mais le tank fut
détruit.
Dzhioev Azamat fut décoré posthume de l’ordre «Uatsamonga».
notre rue près de la maison. Nous nous cachions
dans le sous-sol s’attendant au pire. Les occupants
géorgiens bombardaient les maisons d’habitation
et les gens qui se trouvaient sur leur voie. Notre
appartement s’enflamma presque à la suite des
bombardements des transports blindés et de
l’équipement de tireur. Près de nous, les Géorgiens
firent sauter et brûler une voiture dans laquelle
était une famille tentant de sortir de la ville
assiégée. Un père et ses enfants périrent dans cette
voiture.
Ce soir-là, Inal vint nous visiter. Nous nous
inquiétions beaucoup pour lui et nous nous
réjouissâmes de voir qu’il était vivant et intact. À
ce moment-là, grâce aux efforts de nos hommes, les
troupes géorgiennes étaient sortis de la ville. Inal
transporta à l’hôpital dans sa voiture le héroïque
Amiran Bagaev qui fut touché pendant les combats
avec les forces supérieures de l’adversaire.
Le lendemain, les tanks géorgiens envahirent
de nouveau la ville et l’infanterie s’avança sur
notre rue. En apprenant cela, Inal armé d’une
mitrailleuse ainsi que des hommes locaux et
quelques engagés volontaires venus d’Ossétie du
Nord, se dirigèrent vers le bâtiment de la télévision. Dans ce quartiers, ils y avaient de la résistance acharnée par ennemis ».
Les tireurs de précision géorgiens réussirent à
s’installer dans le bâtiment de la télévision. Au
cours des combats, un des tireurs de précision du
toit du bâtiment tua Inal Gazzaev. La balle l’atteignit au front. Il décéda aussitôt.
«Nous nous inquiétions beaucoup quand Il
sortit avec le groupe d’hommes engager le combat
avec l’adversaire. Son père et sa mère ne pouvaient pas se calmer. Mon cousin Mair Sanakoev
nous apprit de la mort d’Inal. Il faisait aussi la
guerre avec son jeune fils à ces monstres
géorgiens», – dit Diane.
Mair et son fils furent blessés durant les hostilités.
Inal Gazzaev fut inhumé à Hvtse. Que Dieu le
garde! On se rappellera de lui!
Un tireur de précision lui enleva la vie
Les jours sanglants d’août
enlevèrent la vie de plusieurs
remarquables fils de l’Ossétie.
Le 9 août cessa de battre le
coeur du défenseur de la
république Inal Gazzaev tué
par un tireur de précision
géorgien. Le 6 décembre, il
aurait eu 28 ans. Inal était
marié, et laissa sans père une
fille malade de six ans (l’enfant une paralysie innée
cérébrale) et un fils de deux ans. Inal était l’unique
fils de ses parents.
Inal Gazzaev était depuis deux années un
employé des structures du maintien de l’ordre. En
2003, il joint les rangs de l’armée populaire. Il participa activement au blocage de l’agression géorgienne d’août.
Comme raconta la soeur Inal, Diane
Gazzaeva, les attaques des forces armées de la
Géorgie sur l’Ossétie du Sud força son frère à aller
au combat le 6 août. Le soir du 8 août, il vint visiter ses parents qui vivent sur la rue Geroev. Il
envoya ce jour-là sa femme et ses enfants, qui se
trouvaient à cette époque au village de Hvtse dans
la région Dzausky, en Ossétie du Nord. Lors des
bombardements incessants de la ville, la soeur et
les parents d’Inal ainsi que leur trois petits-fils,
dont deux étaient venu pour leurs vacances d’été à
Tskhinval de Saint-Pétersbourg, se cachaient dans
le sous-sol de leur maison à cinq étages.
«Dans la journée du 8 août, le matériel de
combat géorgien entra dans la ville, – raconta
Diane. – Quelques unités blindés passèrent sur
Les Géorgiens ne ménagèrent
pas le blessé Tamaz
L’action militaire inhumaine
de la Géorgie réalisée en août
de cette année contre le peuple peu nombreux d’Ossétie
du Sud, changea le destin de
centaines de familles. Comme
plusieurs autres, le malheur
vint dans la petite maison de
la famille unie des Pilev à
Tskinval, vivant sur la rue
Mamsurova dans la maison ?12. La guerre cruelle
laissa Alena Tibilova sans son compagnon fidèle
114
ILS LUTTE` R ENT POUR LEUR PATRIE
Tamaz Pliev, le support de la famille. Son fils de
onze ans, Atsamaz, se retrouva sans soutien paternel.
Pliev Tamaz Sulikoevich était né en 1965 à
Tskhinval. Après avoir fini l’école secondaire de
Tskhinval #5, il entra à l’Institut d’enseignement
D’Ossétie du Sud à la faculté d’éducation
physique. Tamaz fut un fidèle collaborateur de
l’OMON pour environ 12 ans. Il était l’assistant du
commandant de la compagnie avec le titre de capitaine. Il jouissait d’un grand respect parmi ses
amis et ses collègues. «De Tamaze, je ne peux dire
que de bonnes choses. Outre du fait qu’il était
sincère et bon, Il était une personne responsable
sur qui l’on pouvait toujours compter», – se rappela le commandant de la compagnie Tajmuraz
Gazzaev.
Alena vit pour la dernière fois son époux
vivant le 7 août. «En raison de l’aggravation de la
situation au début d’août, on annonça la position
caserne aux employées des structures de force. Les
derniers jours Tamaz se trouvait constamment en
travail et aux postes. Il n’avait pratiquement pas le
temps de se reposer, – raconta Alena. – Le 7 août
au déjeuner, il passa pour quelques minutes à la
maison. Il m’apporta un sac de couchage et me
conseilla de descendre au sous-sol en cas de bombardements. Nous avions expédié notre fils chez
ma mère à Hvtse. Tamaz mangea rapidement et
repartit au travail. Après cela, je ne le vis plus
vivant».
Alena travaille comme infirmière dans une
maison de naissance. Dans la nuit infernale du 8
août, quand la Géorgie attaqua la capitale de
l’Ossétie du Sud, elle était de service. «Nous étions
obligés de cacher les femmes enceintes dans le soussol de la maison de naissance durant le bombardement de Tskhinval, – continua Alena. – Nous montions périodiquement à tour de rôle répondre au
téléphone. Il y était approximativement deux
heures du matin quand Tamaz me téléphona. Il me
dit qu’on l’enverrait probablement protéger le
chemin Zarsky, mais qu’il n’avait pas encore reçu
l’ordre. Au matin, on n’entendit la rumeur que
l’aviation géorgienne bombardait Dzau. J’avait
très peur pour mon fils mais ensuite entra l’information qu’on évacuait les enfants de cette région
en Ossétie du Nord.
Je ne réussis plus à contacter Tamaz. Il cessa
de me téléphone et je ne pouvais plus l’avoir au
bout du fil. Je commençai à m’inquiéter pour lui.
Avec une amie, dont les fils se trouvaient aux
postes, je courus à l’hôpital dans l’espoir d’apprendre quelque chose. Il n’était pas parmi les
tués. Il y avait beaucoup de blessés à l’hôpital,
mais il n’y avait pas parmi eux de connaissances
qui j’aurais pu me demander des nouvelles de mon
mari. Après un certain temps, je courus de nou-
veau à l’hôpital. En voyant un ami de Tamaz,
Maira qui était blessés, je me jetai sur lui. Je lui
demandai où était Tamaz, qu’est-ce qui se passa? Il
se tenait avec un air triste et ne répondait rien. Je
me mis à trembler, je compris que quelque chose
était arrivé. Redemandant pour la troisième fois,
Mair répondit qu’il est déjà mort… ».
Les circonstances de la mort de Tamaza
furent racontés par un habitant Tshinval, Vitaly
Chehoeva, qui fut le dernier à le voir. Voilà ce qu’il
se rappela: «Le matin du 8 août, les feux sur la ville
se calmèrent. Je ne pouvais plus rester à rien faire
et je décida de me joindre aux hommes qui se trouvaient en première ligne. Je n’avait pas d’arme,
mais j’espérais que l’on m’en accorderait une.
J’avais des connaissances parmi les combattants de
l’OMON. Quand dans ma «Uazike» je gagna le
bâtiment de l’OMON, il n’y avait personne sauf
Tamaz Pliev avec qui j’était familier. À cet instant,
il sortait porter aide aux hommes. Je lui demanda
de me prendre avec lui, il avait une voiture de
service «Uazik». La mienne, je la laissai là. Nous
allâmes en premier chez lui, voir les voisins.
Ensuite, on se dirigea du côté de la rue
Tselinnikov, où étaient quelques hommes. Quand
nous tournâmes dans la rue Geroev en provenance
de la rue Valeria Gazzaeva, nous fûmes arrêtés par
près de 50-60 gens armés qui se trouvaient devant
une maison à quatre étages. Ils portèrent des
casques. Nous ne nous serions pas arrêtés si nous
n’avions pas pensés que c’était les russes ou bien
nos hommes. Ils nous ordonnèrent en russe de sortirent de l’automobile les mains en l’air. Ils se
tenaient à 20 ou 30 mètres de nous. J’étais sans
arme et Tamaz laissa son fusil dans la voiture. Il
s’adressa à ceux-ci disant que nous étions aussi
Ossètes. Alors, l’un d’eux jura. Nous comprîmes
que c’était l’ennemis mais de céder à ces monstres,
nous n’y pensions pas. Je me jetai le long de l’enceintes du bâtiment le plus près. Les Géorgiens
ouvrirent le feu mais je réussis à me cacher. Je pensais que Tamaz se mettrais aussi à courir mais il
sauta dans la voiture, la démarra et tenta de s’enfuir à toute vitesse».
Malheureusement, Tamaz ne réussit pas à se
sauver. Les gens cachés virent comment la «Uazik»
de Tamaz fut bombardée, s’éteignit et s’arrêta. De
la porte ouverte sortit Tamaz blessé. Les Géorgiens
accoururent et achevèrent le blessé.
«Tamaz était bienveillant, tâchait toujours de
trouver un terrain d’entente, – se rappela son
épouse, Alena qui ne retint pas ses larmes. – Il était
un bon père de famille. Il nous est difficile, mon fils
et moi, de vivre sans lui».
Le 11 août, Tamaz Pliev fut enterré en Ossétie
du Nord dans le village de Majramadag.
115
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
Inal Kochiev à 25 ans
était le capitaine de la 2ème compagnie
du sixième bataillon de tireurs
du Ministère de la Défense ROS
Inal vivait avec ses parents dans une maison
dans le quartier de Drgvis. Son père Grigory et sa
mère Zaïra éprouvent difficilement la perte de leur
fils unique. Comme sa mère accablée de chagrin
nous raconta, le 7 août Inal était au poste au village de Kvernet. Lui et des hommes, creusèrent
depuis quelques jours des tranchées. Ce jour-là, au
poste de la périphérie nord de la ville, se trouvait
son père de 62 ans Grigory qui est aussi un
employé du Ministère de la Défense. Zaïra était
chez sa voisine Madina Bestaeva.
«La situation autour de la république était
tendu. Avant de partir au poste, Inal me demanda
de ne pas passer la nuit à la maison, d’aller chez les
voisins, – raconta la mère Inala. – Madina était
aussi seule, ensemble c’était plus facile. Quand se
firent entendre les premières explosions dans la
nuit, Inal me téléphona et me dit de descendre vite
au sous-sol. Nous n’avions pas encore eu le temps
de sortir de la pièce quand un obus explosa dans le
potager. L’onde explosive me jeta à terre et mon
portable me tomba des mains. Comme l’électricité
avait été déconnecté, je ne commença pas à le
chercher dans l’obscurité. Rapidement, je descendit avec Madina au sous-sol.
Inal me téléphona, mais puisque mon téléphone était resté en haut, je ne répondis pas aux
coups de téléphone. Il devint inquiet et téléphona
même ma soeur à Vladikavkaz en espérant qu’elle
eut réussi à me contacter. Après ces tentatives
infructueuses d’avoir des nouvelles, à quatre
heures du matin Inal décida de venir me voir malgré le bombardement monstrueux. Le semi sous-sol
de la voisine n’était pas sûr. Inal chercha pour
nous une cachette».
Il ne s’inquiétait pas en vain, à côté de la maison des Bestaev, 25 mines tombèrent. La maison
des Kochiev souffrit. Les obus défoncèrent leur
toit. Dans le quartier du BAM, qui se trouve non
loin de leur maison, Inal trouva un sous-sol sûr
dans lequel se cachaient les gens. «Inal nous dit
qu’il fallait courir jusqu’au ??M, – continua Zaïra.
– Les feux cessèrent un peu quelques minutes.
Nous nous risquâmes. À mi-chemin, le bombardement de la ville recommença. Autour de nous tout
grondait. Madina perdit connaissance de la peur.
Inal la chargea sur ses épaules et la porta à l’abris.
Madina reprit ses esprit dans le sous-sol».
Après avoir conduit sa mère et sa voisine dans
l’endroit isolé, Inal les quitta et se joint à l’armée
populaires. Quand on sut que les troupes géorgiennes se frayaient un chemin dans la ville, il décida
d’agir. Dans le sous-sol où il amena sa mère, il y
avait des hommes qui n’étaient pas dans les structures militaires et sans armes. Ils persuadèrent
Inal de rester dans le sous-sol, d’attendre un peu
parce qu’au dessus de la ville volaient des avions
de chasse géorgiens qui bombardaient tous des
L’agression géorgienne en
août 2008 laissa de lourdes
traces ineffaçables dans la
mémoire de notre peuple.
Cela fait deux fois plus mal de
savoir que la guerre enleva les
vies de plusieurs jeunes fils
honorable d’Ossétie, qui
aurait pu lui apporter grand
profit.
Inal Kochiev à 25 ans était le capitaine de la
2ème compagnie du sixième bataillon de tireurs du
Ministère de la Défense ROS Il naquit et grandit à
Tskhinval. Il étudia à l’école secondaire #6 à
Tskinvali et au gymnase «Ruhs». Il finit la faculté
d’éducation physique UNOS. Pendant un certain
temps, Inal vit et travailla en Ossétie du Nord. À
l’été 2004, quand la Géorgie recommença ses actions
agressives contre l’Ossétie du Sud tentant de la conquérir par la force, Inal, étant un vrai patriote,
revint à Tskhinval aux rangs des défenseurs de la
patrie. Il ne pouvait pas regarder sa ville préféré, où
il naquit et grandit, où ses parents vivaient, où ses
amis étaient, sous la menace. À ce moment, il fut
engagé par le ministère de la Défense. Au cours des
hostilités de 2004, Inal Kochiev fut blessé à la main.
Au cours de son service au Ministère de la Défense,
Inal montra son côté exceptionnel et fut accordé
plus d’une fois le commandement.
Au dire de ses amis, Inal avait l’intention de
retourner en Ossétie du Nord mais lorsque
s’échauffa la situation à l’été 2008, il ne voulut
plus quitter sa république natale. Quand les forces
armées de la Géorgie attaquèrent l’Ossétie du Sud,
Inal prit par aux hostilités avec sa compagnie.
Le commandant de la compagnie et ses amis
caractérisent Inala comme un compagnon fidèle,
qui était prêt en tout temps à venir en aide à un
ami. «Inal était une personne sur qui ‘ont pouvait
se fier. Il estimait beaucoup l’amitié. Il était pour
moi plus que ami, nous étions comme des frères»,
– dit le commandant de la compagnie.
Inal était intellectuel, une personne érudite
qui aimait apprendre. Il avait de grands projets
dans le futur. Il envisageait de recevoir une deuxième éducation, il était depuis longtemps attiré par
la jurisprudence. Le garçon sage et talentueux qui
aurait fait sans faute une carrière enviable. Il avait
une petite amie avec qui il allait se marier à l’automne 2008. Hélas, la vie du jeune garçon pleine
d’espoir et de plans, fut enlevée par une balle
ennemie au troisième jour de la guerre d’août.
Pour tous ceux qui le connaissaient, la mort d’Inal
était un vrai choc.
116
ILS LUTTE` R ENT POUR LEUR PATRIE
airs. Inal ne pouvait se faire à l’idée. Une chose
semblable était pour lui incompréhensible. Il croyait son devoir de se battre jusqu’à la fin, de ne pas
céder.
«Je m’inquiétais beaucoup pour mon fils, il
ne restait pas en place. Je sortis du sous-sol à la
course le cherchant dans les rues, sans faire l’attention au bombardement.Agité par les idées anxieuses, sortait en courant du sous-sol et le cherchait au milieu des rues, sans faire l’attention au
bombardement intense. Il me semblait qu’une
balle aurait pu le rattraper et qu’il était quelque
part blessé ou tué. Avant la guerre, j’étais poursuivie par une pénible sensation, comme si je
pressentais l’approche du malheur ».
Le 9 août, Inal visita encore une fois sa mère.
Zaïra se réjouit de voir son fils vivant et intact.
Mais pour la dernière fois …
Comme nous raconta le chef de peloton de la
2ème compagnies du 6ème bataillon, le matin du 10
août, un groupe de 20 personnes comprenant Inal
Kochiev se dirigea dans le quartier de Shanghai
qui fut envahi plus tôt dans la journée par des
blindés et l’infanterie géorgienne. Pour le ratissage
de cette périphérie de la ville, les militaires russes
arrivèrent aussi à temps. Ce jour-là, Inal et ses
hommes se dirigèrent du côté du village de
Tamarashen pour le ratissage des villages près de
la ville. Ils se divisèrent en deux groupes. Le
groupe avec le commandant de la compagnie tourna sur le territoire de la base des forces spéciales
géorgiennes qui s’installaient dans une ancienne
ferme de lapin. Inal et ses hommes allèrent ratisser le village d’Achabet. En avançant dans le village, ils se heurtèrent aux restes des forces du ministère de la Défense de la Géorgie. Il réussirent à
les faire tomber, mais Inal reçut une blessure par
balle à la tête pendant les combats. Un autre
garçon de son groupe fut blessé à l’abdomen. À ce
moment, une ambulance revenait de Dzau. Les
hommes l’arrêtèrent et envoyèrent Inal à Dzau où
il y avait un hôpital mobile. Ses blessures étaient
très sérieuse et il décéda après un certain temps.
Son compagnon blessé de la compagnie survécut.
Inal Kochiev fut enterré le 13 août dans un
cimetière en Ossétie du Nord, près d’autres
défenseurs de la patrie.
caserne. Soslan était rarement à la maisons.
Comme se rappela sa mère Ljana Margieva : «Tard
le soir du 7 août, Soslan passa un moment à la maison. Il avait très faim mais n’eut pas le temps de
casser la croûte quand commença le bombardement. Mon fils nous demanda de nous cacher dans
le sous-sol et il partit dans la voiture de ses amis
pour l’OMON».
Soslan passa la nuit dans le
bâtiment l’OMON. Tôt le
matin, lorsqu’il commença à
faire jour, il fut envoyé avec
quelques autres combattants
sur le chemin Tbetsky. Le
groupe de combattants de
l’OMON de troisième compagnie, avait à sa tête le commandant Merab Puhaev et comprenait environ 10 personnes. Le détachement peu
nombreux se divisa en quelques groupes et s’occupa de la ligne de défense sur Tbetsky.
Le matin du 8 août, les formations armées MD
de la Géorgie occupèrent les villages ossètes et se
digèrent vers Tskhinval par le chemin Tbetsky. Les
combattants de l’OMON tâchèrent de leur barrer
la voie. Les hommes résistèrent courageusement
aux forces supérieures de l’adversaire. Les
Géorgiens avait au moins de 25 tanks équipés de
protection active et au moins 400 fantassins. Nos
hommes arrêtèrent seulement un BTR. Ils
résistèrent comme il purent mais les forces étaient
inégales. Dans les champ ouvert, ils ne pouvaient
même pas se cacher. Les Géorgiens intensifièrent le
feux sur les positions occupées par nos hommes
avec des tanks et de l’équipement de gros calibre.
Soslan Maldzigov reçut des blessures graves et
décéda sur le coup. Trois autres combattants de
l’OMON périrent: Alan Sanakoev de 20 ans, Alan
Kabisov de 23 ans et Gajoz Bichenov de 26 ans.
Quelques hommes furent aussi blessés. Roin
Dzhioev reçut une blessure grave, il était étendu
dans le champ. Il fut remarqué par deux femmes
qui travaillaient dans un café sur le chemin
Tbetsky. Les femmes surveillaient le café durant la
nuit. Quand commença l’assaut de Tskhinval, elles
n’avaient pas eu la chance d’aller à la maison.
Elles se cachaient dans le café. Quand les tirs
cessèrent un peu, les amies donnèrent les premiers
soins au blessé. Les hommes qui restèrent, le
délivrèrent à l’hôpital local.
Soslan fut enterré en Ossétie du Nord.
Quinze jours après la mort de Soslan, son
oncle, Levan Margiev de 40 ans, qui fut fortement
ébranlé par la mort de son neveu, décéda d’une
crise cardiaque. Ces jours-là, il vit beaucoup de
cadavres de gens qui périrent de morts terribles et
il les transporta lui-même à la morgue. Avant la
guerre d’août, à la suite d’un attentat dans le vil-
Le huit août devint
le dernier jour de sa vie
Au début de l’été 2008, il y eu un événement
significatif dans la vie d’un habitant de 19 ans de
Tskhinval, employé de l’OMON, Soslan Maldzigov
se maria à sa bien-aimée. Les jeunes mariés étaient
heureux, mais rapidement vint la guerre …
Au mois de juillet, la situation autour de
l’Ossétie du Sud s’aggrava beaucoup, les structures de force de la république furent appelées en
117
L'OSSE ´TIE DU SUD. CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
lage de Dmenis organisé par les services secrets
géorgiens, un autre oncle de Soslan périt, cette fois
du côté paternel, un employé des structures du
maintien de l’ordre, Sevasti Maldzigov.
Les éclats d’un obus ennemi
rompit Ibragim en morceaux
Dans la liste des employés du
ministère de la Défense de la
République d’Ossétie du Sud
qui périrent au cours des hostilités d’août 2008, figure le
nom d’Ibragim Tedeev, un correspondant de nfossetia.ru .
Ibragim
Gazanovich
Tedeev (43 ans) exerçait les
fonctions du chef des stocks du
Ministère de la Défense ROS. Ibragim naquit et vit
à Tskhinval. Pendant l’agression géorgienne de
1992, Ibragim Tedeev était un de ceux qui protégeait la république les armes à la main. À la suite
d’un bombardement de roquettes dans la ville,
Ibragim et son frère, Tajmuraz, reçurent des
blessures d’éclats. Des petits éclats atteignirent
Ibragim à la tête. Les médecins ne se décidèrent
pas à les retirer. Toutes ces années, il vit avec ses
éclats. Tajmuraz, qui avait seulement 14 ans, dut
se faire amputer la jambe.
Comme les amis d’Ibragim nous racontèrent,
des employés du ministère de la Défense ROS, la
nuit du 7 août 2008, quand les forces armées de la
Géorgie attaquèrent l’Ossétie du Sud, Ibragim et
ses hommes partirent miner une partie dangereuse
du champ près de Tbet en cas d’une irruption des
troupes géorgiennes de Nikoz, où se concentrait les
forces ennemis. (au terme des hostilités toutes les
mines furent supprimées). La même nuit, sous les
feux, ils revinrent à l’emplacement où étaient les
ingénieurs-sapeurs de la compagnie. Au dire du
chef de peloton de déminage, Ibragim participait
volontairement aux opérations de déminage, bien
que ce n’était pas son devoir direct. «Ibragim
étaient toujours prêt à aider, on n’avait même pas
besoin de lui demander. Il comprenait qu’il n’y
avait pas d’hommes et il venait chaque fois en aide.
Il connaissait très bien son travail», – dit-il.
Le 9 août au matin, Ibragim téléphona sa
soeur à Vladikavkaz où elle emporta leur mère
paralysée la veille des hostilités. «Ibragim nous
téléphona et nous dit de ne pas s’inquiéter pour
lui, que tout allait bien. On nous communiqua que
les troupes russes arrivent en aide et bientôt tout
reviendra sous contrôle», – raconta Marina.
Ce matin-là, les troupes géorgiennes tentèrent
à nouveau de prendre la ville. Ibragim et ses
hommes s’apprêtèrent partir pour la ville en mission, pour la protéger des hôtes mal venus. Au
moment de partir, il décida de téléphoner son frère
mais il ne réussit pas à le contacter. L’emplacement
où était les ingénieurs-sapeurs de la compagnie se
retrouva sous bombardements de lances-mines.
L’obus, qui vola avec un sifflement, fut entendu de
plusieurs excepté d’Ibragim. Le chef du service
cria aussitôt: «À plat ventre». En quelques seconde, tout les hommes eurent le temps de se cacher
sauf Ibragim..., il fut mis en pièces.
Ses camarades de combat recueillirent les parties du corps dispersées du mort et fut enterré sur le
territoire de l’armée. Trois jours plus tard, quand
la situation dans la république devint plus calme, sa
famille et ses amis réenterrèrent les restants
d’Ibragim dans le cimetière du village de Tbet.
CONCLUSION
Le décret «Sur la reconnaissance de la République d’Ossétie du Sud»
1. En prenant en considération l’acte de volonté du peuple d’Ossétie du Sud, reconnaître la République
d’Ossétie du Sud à titre de l’État souverain et indépendant.
2. Le Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie entreprend des négociations avec
l’Ossétie du Sud sur l’établissement de relations diplomatiques et la régularisation de l’accord atteint par les
documents correspondants.
3. Le Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie entreprend avec la participation des
organismes intéressés fédéraux du pouvoir exécutif les négociations avec l’Ossétie du Sud sur la préparation
d’un projet de traité sur l’amitié, la coopération et l’assistance mutuelle et présenter dans un ordre établi
une proposition sur sa signature.
4. En rapport avec l’appel du Président de la République d’Ossétie du Sud, le Ministère de la Défense
de la Fédération de Russie assurera jusqu’à la conclusion de l’accord mentionné dans les 3 points du présent
du décret, la réalisation des fonctions du maintien de la paix par les Forces armées de la Fédération de
Russie sur le territoire de la République d’Ossétie du Sud.
5. Le présent décret entre en vigueur dès le jour de sa signature.
Le président de la Fédération de Russie
D.Medvedev
Moscou, le Kremlin
26 août 2008
N 1261
L'OSSE ´T IE DU SUD
CINQ JOURS D'UN MOIS D'AOU T
Le projet commun NF «l’Ossétie accuse» et ROO «Bozpozhdenie».
Nous exprimons notre reconnaissance pour les documents accordés par
l’édition Information-analytique de la «Radio Ossète»,
le Ministère de la Presse et des communications de la République d’Ossétie du Sud,
IA «Osinform», IA «RES»,
Le groupe de documentation des témoignages sur les hostilités en Ossétie du Sud,
ainsi que tout ceux et celles qui apportèrent leur contribution au travail de ce vraie ouvrage.
Dans ce livre on utilise les photos :
Zara Valieva, Lana Parastaeva, Revmira Alborova, Andreï Kochiev.
Sur ce livre travaillèrent: Oleg Kuduhov, Rouslan Bzarov.