Compte-rendu de mission Tbilissi, Ecole 14
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Compte-rendu de mission Tbilissi, Ecole 14
Compte-rendu de mission Tbilissi, Ecole 14 -Mai 2010- 2 Cécile Rouquette – mai 2010 I. Présentation générale 1. L’équipe J’étais l’unique volontaire à partir dans cette école au mois de mai. En mai, l’année scolaire n’est pas encore terminée en Géorgie. Il faut donc s’insérer dans l’emploi du temps annuel des classes de français et suivre, autant que faire se peut, le « programme » de l’année scolaire. 2. Le lieu de la mission La mission se déroule dans les locaux de l’école 14 de Tbilissi. Cette école est située dans le quartier du parc Kikvidzé, à 10 minutes à pied de la station de métro Didube. 800 élèves, de la 1re classe à la 12e (du CP à la terminale) côtoient l’établissement. L’école est assez vétuste et la salle de français très petite. De fréquentes coupures d’électricité rendent parfois difficile le travail à partir de documents audio. L’école est équipée d’une salle d’informatique flambant neuve. Il est donc tout à fait possible de prévoir des projections de DVD ou des cours sur ordinateur. Attention cependant à la connexion internet assez lente qui ne permet pas l’utilisation de sites en flash ou de visionnages de vidéos proposées par des sites comme YouTube. 3. Le partenaire local Nino est la professeure référente de la mission. C’est également la responsable de l’équipe de professeurs de français de l’école. L’équipe de professeurs de français est composée de trois personnes : Nino, Nana et Dinara. Nana et Dinara ont un niveau de français assez faible et il est parfois difficile de communiquer avec elles. Nino a un niveau très honorable de français, il est donc plus aisé de dialoguer avec elle. Attention cependant à rester vigilant sur les informations qu’elle donne. Un peu tête en l’air, elle omet souvent des détails importants et les emplois du temps peuvent être changés sans que vous en ayez été informé. 4. Le pays 3 Cécile Rouquette – mai 2010 La Géorgie (Sakartvelo) est un pays du Caucase, situé sur la ligne de division entre l’Europe et l’Asie. La capitale de la Géorgie est Tbilissi et la devise le lari. L’histoire de la Géorgie remonte aux royaumes de Colchide et d’Ibérie. La Géorgie est l’une des premières nations à adopter la religion chrétienne (devenue l’orthodoxie à partir du schisme de 1054) comme religion officielle, au début du IVe siècle. C’est Sainte Nino, personnage adoré dans tout le pays et dont vous entendrez souvent parler, qui convertit le pays. Au début du XIXe siècle, la Géorgie est annexée par la Russie impériale, mais récupère son indépendance en 1918. Elle est ensuite incorporée en tant que république de l’Union soviétique. L’indépendance de la Géorgie est restaurée en 1991. Le pays accumule pendant la décennie 1990 les difficultés économiques et des guerres d’indépendance (Abkhazie, Adjarie, Ossétie du Sud), perdant une importante partie de son ancien territoire. Un nouveau président arrive au pouvoir après le coup d’État de la Révolution des Roses. En août 2008, la Géorgie s’engage dans un conflit armé avec la Russie et les armées d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. La Géorgie perd cette guerre-éclair, et la Russie reconnaît les États abkhaze et sud-ossète comme indépendants de la Géorgie. Cette position diplomatique de la Russie n’est suivie que par le Nicaragua, le Venezuela et Nauru. Le 28 août 2008, le parlement géorgien déclare l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud comme des « territoires sous occupation russe ». La Géorgie est une république présidentielle. Toutefois, l’idée d’une restauration d’une monarchie constitutionnelle est très populaire dans certains cercles, notamment l’Église orthodoxe géorgienne. Aujourd’hui, le pays est membre de l’Organisation des Nations unies, du Conseil de l’Europe, de l’Organisation mondiale du commerce, de la Coopération économique de la mer Noire et de l’Alliance GUAM. La Géorgie tente, de devenir un membre de l’OTAN et, à plus long terme, de l’Union européenne. La Géorgie a des frontières avec la Russie au nord, l’Azerbaïdjan à l’est, l’Arménie au sud et la Turquie au sud-ouest. Le pays couvre un territoire de 69 000 km² ; sa population, sans compter l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud est de 4,4 millions d’habitants, avec environ 84 % de Géorgiens ethniques. Les Géorgiens se nomment eux-mêmes Kartvelebi et appellent leur langue kartuli. Ces termes viennent de l’ancêtre mythique des Géorgiens, Karthlos, qui est considéré comme le père de la 4 Cécile Rouquette – mai 2010 Géorgie. Mais une autre théorie dit que ces noms sont dérivés du mot (kart – « endroit fortifié »). II. La vie sur place 1. L’arrivée Je suis arrivée à l’aéroport de Tbilissi vers 2 heures du matin par un vol de AirBaltic (attention à bien vérifier avant le départ que les bagages ont été payés lors de l’achat du billet. Cette compagnie low cost fait en effet payer 20 euros pour 20kg de bagage en soute, à l’aller comme au retour. Mieux vaut s’acquitter de ces frais avant le départ.) Ma famille d’accueil, Nino et quelques élèves de français m’attendaient. Un accueil très chaleureux qui a été suivi d’un repas nocturne, arrosé de vin local et ponctué des fameux toasts, chez ma famille d’accueil. 2. Le logement La famille chez qui j’ai été accueillie vivait à trois minutes à pied de l’école 14. Bien que vétuste d’extérieur, l’appartement comportait tout le confort moderne. Seules des coupures d’électricité et d’eau à répétition dans tout le quartier ont parfois rendu difficile à vivre les journées de canicule. 3. La nourriture La gastronomie géorgienne est très calorique, pas très raffinée et cependant très bonne ! Les Géorgiens en sont très fiers et ne conçoivent pas qu’un invité ne mange pas dès son arrivée à la maison (peu importe s’il a déjà mangé avant). J’ai parfois dû manger jusqu’à 6 repas par jour. Par ailleurs, pour de nombreux Géorgiens, le concept de petit-déjeuner n’existe pas vraiment ; attendez-vous à déguster parfois au réveil du porc grillé et des patates sautées à l’aneth, voire des sardines ! 4. Les transports Outre les problèmes liés à la barrière de la langue, circuler en Géorgie s’avère très simple. À Tbilissi, le métro est très pratique et peu cher (40 tetris le trajet). Les marshroutkas (minibus locaux – un trajet coûte entre 40 et 50 tetris) sont aussi un moyen très simple de se déplacer dans la ville. Ils sont très nombreux et sont tous numérotés, ce qui permet 5 Cécile Rouquette – mai 2010 d’outrepasser les problèmes de lecture des destinations. Un réseau de bus « réguliers », de couleur jaune, est un autre moyen de circuler. Attention à toujours avoir sur soi de la petite monnaie pour payer le billet. À l’entrée dans ces bus, il faut en effet insérer 40 tetris dans des machines qui impriment le billet mais ne rendent pas la monnaie ! Enfin, le taxi est très commode, bien qu’il ne faille pas hésiter à négocier la course avant le départ. Pour sortir de Tbilissi et visiter le reste du pays, les marshroutkas sont encore une bonne solution. Depuis la station de bus de Didube (à la sortie du métro, à côté du bazar), vous pourrez trouver de nombreux bus en partance pour les quatre coins du pays. Les tarifs sont compétitifs (exemple : Tbilissi-Zugdidi, 5heures de trajet, 12 laris, soit un peu moins de 6 euros). Enfin le train, très lent, est une solution pour faire les longs trajets de nuit et profiter de vos week-ends. Économique et confortable, il vous coûtera par exemple 23 laris (soit environ 11 euros) en couchette 4 personnes pour aller de Tbilissi à Batumi (9 heures de trajet). 5. La santé Aucun problème de santé particulier à noter, mis à part quelques indigestions ! 6. Divers Tbilissi est une ville qui change très vite, en perpétuelle reconstruction ou modernisation. Rendre la ville attractive est sans nul doute une des priorité du président Saakachvili. Il n’est pas rare de se lever un matin et de découvrir que la rue en bas de chez vous à changer pendant la nuit ou qu’un nouveau rond-point a surgi de terre en deux jours. À Tbilissi, de nombreux cafés internet avec des connexions plus rapides que celle de l’école sont disponibles. Vous trouverez tout le nécessaire dans cette ville, des boules Quies en passant par des bazars où vous pourrez acheter tout et n’importe quoi, des galeries d’art, mais aussi des cafés et des restaurants aussi chers que ceux de France. De nombreux ATM vous permettront de retirer de l’argent si besoin. Vous serez certainement choqués par le manque d’attention porté à l’écologie par les habitants. Il m’a en effet été donné plusieurs fois de voir des Géorgiens arrêter leur voiture sur un pont, sortir une poubelle de leur coffre et la jeter à l’eau… 6 Cécile Rouquette – mai 2010 III. Les activités mises en place 1. L’objectif de la mission L’objectif initial de ma mission était d’aider les professeurs de l’école à perfectionner leurs méthodes d’enseignement, en leur donnant quelques « clefs pédagogiques ou didactiques ». Le gouvernement géorgien a en effet décrété que tous les professeurs de langue auraient à passer une certification en langue et pédagogie dans les quatre ans à venir pour pouvoir espérer garder leur poste et augmenter leur salaire. Cette certification consiste en un examen de langue (CO/CE/PO/PE) et à un examen méthodologique durant lequel les professeurs doivent montrer qu’ils sont capables de repérer les objectifs d’exercices, de créer des activités, des consignes, des évaluations, etc. Au final, il m’a été assez difficile de mettre en place un programme de formation cohérent. Cela pour plusieurs raisons. D’abord parce que le niveau de langue des professeurs est très loin du niveau de base requis pour donner des cours. Il paraît complètement absurde de leur parler d’objectifs d’enseignement-apprentissage, encore plus des niveaux du Cadre européen. Ensuite parce qu’arrivant en pleine année scolaire, il m’a fallu m’insérer dans un emploi du temps établi et pourtant très mouvant (les professeurs comme les élèves sont souvent absents et il n’est pas rare que des cours changent de place pour permettre une excursion, arranger tel ou tel professeur ou autre raison assez incroyable pour un Français). Au final, Nino m’a demandé de prendre en main certaines classes, ce qui ne fut pas toujours évident, notamment parce qu’un mois est très court pour comprendre les besoins d’une classe, prendre en main le matériel utilisé (la méthode Bien joué !) et trouver les remédiations adéquates. Prendre en charge ces cours fut pourtant la façon la plus efficace de montrer aux professeurs d’autres techniques d’enseignement, bien que certains d’entre eux n’aient pas été disponibles pour les petits debriefing qui auraient été nécessaires à une « formation » plus efficace. Le mois a été clôturé par un petit concert de français, mis à mal par une coupure d’électricité inattendue qui nous a obligé à retrouver, au pied levé, les mélodies au piano avec le professeur de musique. 2. Le public 7 Cécile Rouquette – mai 2010 2. 1. Les professeurs : Nana et Dinara, deux des trois professeurs de français de l’école 14 n’ont jamais bénéficié de l’apport d’un volontaire et cela se ressent dans l’étonnement qu’elles avaient à me voir utiliser de l’audio en classe. Leur niveau de français est très faible et leur enseignement se résume à de la traduction et à l’apprentissage automatisé de lexique. Nino, quant à elle, a fait de grands progrès et se pose de nombreuses questions sur ses méthodes d’enseignement. Elle est la seule à savoir manipuler la méthode Bien joué !, méthode utilisée dans tout le pays, et pour laquelle un cahier d’exercices à été édité en géorgien. Nino est très demandeuse d’informations sur les techniques d’enseignement aux petits (7-9 ans, soit des élèves en cours d’apprentissage de la lecture et de l’écriture), ce que je n’ai pas toujours pu lui apporter, cette tranche d’âge n’étant pas ma spécialité. 2. 2. Les élèves : J’ai travaillé avec, à peu près, 7 classes (c’était fonction des jours et des semaines…) : - les 7-8-9 ans (3e classe dans le système scolaire géorgien, effectif de 11 à 5 élèves en fonction des groupes) - les 10-11 ans (5e classe, effectif entre 8 et 12 élèves en fonction des groupes) - un groupe mixte de 18 élèves (au plus fort), composé de tous les âges et de tous les niveaux (de 9 ans à 14/15 ans, de niveau A1 à B1) spécialement créé pour ma venue et qui se réunissait 3 après-midi par semaine. - Un second groupe mixte de 5 élèves avec un niveau un peu plus homogène qui se réunissait 2 fois par semaine (et qui était souvent fréquenté par des élèves « intéressés » par le français, mais ne l’ayant jamais étudié…). 3. Organisation quotidienne Je donnais cours, selon les jours, de 9h à 13h30 puis de 14h30 à 16h. En fonction des jours, j’avais une pause de 45 minutes dans la matinée. Les fins d’après-midi étaient libres pour visiter Tbilissi et préparer les interventions du lendemain (la salle informatique de l’école est ouverte de 10h à 17h). 8 Cécile Rouquette – mai 2010 4. Pseudo programme mis en place J’ai tenté de m’insérer dans leurs habitudes scolaires sans trop perturber leur programme. Les cours durent 45 minutes, ils commencent à 9h et se terminent vers 14h30. - Avec les 5e classe, j’ai utilisé et suivi la méthode Bien joué ! en y apportant quelques aménagements et informations extérieures grâce, notamment, au visionnage de DVDs sur la culture française et à l’introduction de documents authentiques. - Avec les 3e classe, la tâche fut plus ardue car Nino utilise une méthode de lecture française qui ne m’a pas du tout semblé adaptée au public. Outre le vocabulaire inintéressant pour des apprenants étrangers, Nino n’a pas en sa possession le matériel complémentaire à la méthode pour travailler efficacement l’écriture et le réinvestissement des acquis. J’ai donc divisé mes cours avec les petits en trois temps. Un temps de lecture de la méthode, consolidé par un travail sur les syllabes. Une partie de production orale, basée sur des jeux, pour les inciter à réutiliser les éléments linguistiques et/ou lexicaux approchés dans la méthode et une partie « détente » avec l’apprentissage de chanson ou de poèmes. - Avec le groupe mixte, j’ai tenté de travailler la compréhension et la production orale. Les premiers cours ont été consacrés à la compréhension orale et à la révision de champs lexicaux et actes de paroles déjà étudiés (mais tous oubliés !). Les derniers cours ont été résolument tournés vers la production orale à travers le jeu en équipe. Les élèves sont très friands de jeux, même s’ils sont clairement à objectifs linguistiques. Le jeu crée une émulation qui donne envie à chacun de (enfin !) prendre la parole. Attention cependant aux débordements liés à la compétition qu’il engendre. 5. Niveau de langue et habitudes scolaires Tous très attachants, ils ont malheureusement un niveau de français très faible (même après plusieurs années d’apprentissage) et, en fonction de leur professeur, sont souvent de parfaits petits automates, répétant d’une seule voix chaque mot que vous prononcez. Il leur est très difficile de parler spontanément et la mise en place de saynètes est souvent très déstabilisante pour eux, comme pour leur professeur géorgien qui assiste (généralement) au cours. Il ne faut pas non plus compter donner des devoirs ou proposer de préparer un travail à la maison. La préparation, tant des cours par les professeurs, que des devoirs par les élèves, 9 Cécile Rouquette – mai 2010 n’est pas une habitude en Géorgie. Seule Nino a compris l’intérêt de la préparation de cours et essaye (autant que faire se peut, quant on est payé 120 laris par mois) de préparer ses interventions. 6. Question discipline Les petits sont assez calmes et ne demandent qu’à apprendre. Les grands sont assez turbulents et manquent très souvent de discipline. Les leçons sont parfois très bruyantes ; bien que j’imagine que ma venue dans leur classe (un document authentique en chair et en os !) a certainement perturbé les habitudes et engendré une excitation inhabituelle. Si les cours sont bruyants, les récréations le sont encore plus ; en effet, les élèves n’ont pas le droit de jouer dans la cour de l’école, ils restent donc tous à courir dans les couloirs et les escaliers de l’école. 7. Le matériel La classe de Nino est équipée d’un poste K7 et d’un lecteur de CD et petits enceintes laissés par d’anciens volontaires. Cela est très utile (quand l’électricité ou l’état des prises électriques permet leur utilisation). La salle est par ailleurs très bien pourvue en cartes géographiques de France et autres (pas besoin d’en amener plus). Nino a en sa possession plusieurs méthodes (Alex et Zoé, Bien joué et autres livres d’apprentissage de la lecture). J’ai moi-même laissé quelques « lectures faciles », coloriages, méthode de FLE, DVD de FLE, 2 cds de comptines et un jeu de cartes-images très complet. Comme je l’ai déjà dit, la salle informatique de l’école est très bien pourvue et permet l’organisation de séance de travail sur support vidéo. Il est possible de faire des photocopies, moyennant paiement, dans les boutiques du quartier affichant « Xerox » sur leur devanture. Possibilité d’imprimer en petites quantités dans le bureau de Zviad, le directeur de l’établissement. Enfin, l’école est équipée de quatre pianos, de quoi mettre en musique les chansons françaises apprises en cours ou adapter musicalement les poèmes étudiés. Étant donné que la demande principale de Nino semble se situer au niveau de l’enseignement aux petits, il faudra certainement que les prochains volontaires s’équipent du matériel 10 Cécile Rouquette – mai 2010 nécessaire au travail avec les plus jeunes : nouvelles méthodes d’apprentissage pour enfants, idées d’activités de lecture/écriture et jeux adaptés. 8. Les retombées L’impact de ma venue est difficile à évaluer, tant sur les professeurs que sur les élèves. En effet, « débarquer » en cours d’année scolaire et ne rester qu’un mois ne permet pas de mettre en place, avec autant de classes à « visiter », un programme très ambitieux (parfois même cohérent étant donné l’instabilité des emplois du temps de la journée). Le temps des présentations avec les différentes classes prend déjà une semaine, la deuxième est consacrée à la révision de notions de base et, dès la troisième semaine, il faut commencer à penser au spectacle très attendu de fin de mission. Par ailleurs, le mois de mai est parsemé de jours fériés qui tronquent les semaines de travail, ce qui n’arrange rien. Je ne suis pas certaine que la venue de volontaire sur une si courte période, en pleine année scolaire soit une expérience à renouveler. Un séjour de 3 mois me paraît être un minimum nécessaire. 11 Cécile Rouquette – mai 2010 IV. Conseils pratiques • Au niveau de la mission : ne pas espérer faire de grandes choses en un mois et se préparer à devoir improviser au quotidien… • Profitez de votre temps libre pour découvrir ce beau pays : Ne pas hésiter à profiter de votre temps libre pour visiter ce magnifique pays. Les Géorgiens sont souvent très angoissés à l’idée de voir leur hôte partir, seul, se balader dans leur pays et ils ne manqueront pas de vous dire à quel point tel endroit est dangereux ou difficile d’accès. Ne vous fiez pas toujours aux « on dit » et partez à la découverte du pays par vous-même. Il faut bien entendu rester vigilants, mais les Géorgiens sont très sympathiques et vous aideront toujours à trouver votre chemin, votre bus ou même un toit pour la nuit ! Certains endroits sont facilement accessibles depuis Tbilissi et sont faisables en une journée. En une journée, vous pouvez visiter : - le monastère troglodyte de Davit Garedja à la frontière avec l’Azerbaïdjan. Prenez, tôt le matin, un bus depuis la station de marshroutka de Didube jusqu’à Gardabani (2 laris), là-bas prenez un taxi jusqu’au monastère (tarif à négocier, mais c’est assez chez car le conducteur attend là-bas que vous ayez fait votre tour… Comptez entre 50 et 70 laris, d’où l’intérêt d’y aller à plusieurs). Certains disent qu’il existe des bus (15 laris) pour aller directement de Tbilissi à Davit Garedja , je ne les ai pas trouvés… - le site troglodyte d’Uplistsikhe et en profiter pour vous arrêter à Gori et visiter le musée Staline. (Les plus courageux essaieront d’aller jusqu’à l’église Ateni sioni, dont les fresques valent le détour). - Sighnaghi, la ville de « l’amour » de Géorgie. Une ville refaite à neuf mais de laquelle on a une belle vue sur la Kakhetie et le Caucase. Non loin de cette ville se trouve la maison du fameux poète Chavchavadzé, transformée en musée. - Mtskheta, l’ancienne capitale géorgienne. L’église de Jvari, datant du 4e siècle, surplombe la petite ville qui possède notamment une cathédrale du 11e siècle, lieu religieux important en Géorgie. 12 Cécile Rouquette – mai 2010 En un week-end, vous pouvez visiter : - Kasbegi. Ce village perché dans les montagnes à la frontière avec l’Ossétie est le départ de nombreuses randonnées. Une église posée en haut d’un piton rocheux et, un peu plus haut, un glacier facilement accessible raviront les amateurs de randonnées en montagnes. Les minibus pour Kasbegi partent de Didube. N’oubliez pas vos chaussures de randonnées et de quoi vous couvrir. En mai, la neige est encore là et les températures sont assez basses la nuit comme le jour. Prenez aussi une gourde pour éviter de polluer – encore plus que cela ne l’est déjà – ce beau pays envahi par le plastique). - Batumi, Kobuleti et la côte de la mer Noire. Batumi est la ville balnéaire favorite des Géorgiens, elle n’a rien d’extraodinaire, mais vous pourrez vous y baigner. Les plus motivés pourrons préférer se rendre à Kobuleti, une petite ville très charmante à quelques kilomètres de là. En quatre jours, vous pouvez sans problème faire un tour en Svanetie. Le trajet est long mais pas infaisable et cela en vaut la peine. Prenez le train ou le bus jusqu’à Zugdidi (possibilité jusqu’à Kutaisi), puis une marshroutka jusqu’à, par exemple, Mestia, chef-lieu de cette région un peu reculée (et magnifique !) du Caucase. Le Lonely planet Azerbaïdjan/Géorgie/Arménie est une bonne base pour préparer vos excursions. • Dans votre trousse à pharmacie : - De quoi soigner les bobos des amateurs de randonnées - Des laxatifs (car les problèmes de transit sont fréquents étant donné le régime alimentaire géorgien) - Des anti-diarrhéiques pour les estomacs fragiles - Des boules Quies - Des remèdes contre le mal de tête 13 Cécile Rouquette – mai 2010 • Mini-lexique : Bonjour = Gamarjobat Merci = Madloba (parfois prononcé madlobt) Merci beaucoup = didi madloba Comment ça va ? = Rogoraxat ? Ca va bien. = cargat. Aurevoir = cargat (aussi !!) C’est bon. = cargi Combien ça coûte ? = Ramdeni ? ou Khar ris ? Santé ! = Gaumarjos ! petit = patara la Géorgie = Sakartvelo la langue française = Pranguli le géorgien (la langue) = Kartuli Parlez-vous anglais ? = Inglisuri itsit ? Parlez-vous français ? = Pranguli itsit ? Je ne parle pas le géorgien. = ar vitsi kartuli. Je ne comprends pas. = ar mesmis. oui = khi ou ho (plus familier) non = ara (on roule légèrement le « r » en géorgien) Ceux qui parlent russe pourront sans problème se faire comprendre. Seules les nouvelles générations parlent plus anglais que russe. La communication peut parfois être difficile dans ce petit pays, longtemps renfermé sur luimême. Ne pas hésiter à demander à votre famille d’accueil de vous écrire quelques informations clefs ou phrases utiles sur des papiers que vous pourrez montrer. Il existe un phrases-book de Géorgien édité chez Assimil (personnellement, je n’ai pu le trouver avant mon départ). Sinon, un phrases-book de russe (par exemple, celui édité par Harrap’s) sera très utile à ceux qui comptent sortir de Tbilissi. 14 Cécile Rouquette – mai 2010 • Le téléphone : utile ! Le téléphone est très utile en Géorgie ! Pour communiquer avec vos proches, bien entendu, mais aussi pour rassurer ou prévenir de vos plans votre famille d’accueil et fixer des rendezvous avec les Géorgiens que vous rencontrerez. L’achat d’une carte sim ne coûte que 2,50 laris (chez Geocell). Vous pouvez ensuite recharger votre crédit en achetant des cartes ou à partir de bornes électroniques (avec l’aide d’un natif !). 15 Cécile Rouquette – mai 2010 V. Bilan Points forts L’accueil très chaleureux de tous les Géorgiens. La motivation du directeur de l’école et de Nino. La découverte de cette culture riche et complexe. Les excursions dans quelques coins vraiment magiques de ce petit pays. Points faibles Difficulté à mettre en place un programme (même minime) et un emploi du temps stable. Bien qu’une partie des problèmes rencontrés à l’école ait été due au manque d’implication de l’équipe pédagogique en général, je pense ne pas avoir assez préparé ma mission en amont. Par manque de temps (j’ai été prévenue de mon départ 1 semaine avant), mais aussi par manque d’informations. Dialoguer bien en avance avec Nino à propos de ses attentes, de celles du public, des niveaux et âges des élèves est primordial si vous souhaitez arriver un minimum « armé » pour mener à bien la mission. Points d’améliorations Si l’envoi de volontaires durant l’année scolaire est renouvelé, je conseille : - une durée du séjour d’au moins 3 mois, - une mise au point, avec Nino, si possible avant le départ, du nombre d’heures de cours à donner, et auprès de quel public. Bon voyage ! 16 Cécile Rouquette – mai 2010