La photo en Relief par EG

Transcription

La photo en Relief par EG
La photographie
en relief
par Eric Guibert – Février 2008
Petite histoire
La photographie en relief existe depuis les débuts de la photo au milieu du 19 eme siècle.
Dès que les premières photographies argentiques ont été possibles, pour le plus grand nombre, grâce
aux appareils manufacturés, nous voyons apparaître des appareils dédiés à la photo en relief, tel ce
KODAK de 1894.
En France, dès le début du 20 eme, un constructeur s’illustre tout particulièrement dans ces types
d’appareils, il s’agit de Richard et ses fameux Vérascope.
L’armée s’empare rapidement de ce type d’appareil. De nombreuses images en relief auront été
réalisées sur les champs de bataille de la première guerre mondiale.
La principale utilité militaire de la prise de vue en relief, c’est l’armée de l’air qui la met en avant, en
effet la perception en relief permet une analyse plus précise des photos aériennes des champs de
bataille.
Des prises de vues unitaire de la Grande guerre aux cameras stéréoscopiques à grande vitesse de la
seconde et des guerres de Coré et du Vietnam, jusqu’a certain satellites actuels, il n’y avait qu’un pas,
il a été franchi.
La fin des années cinquante et soixante verra les derniers appareils stéréo de prise de vue grand
public.
C’est l’époque des Brugière en carton, puis des Viewmaster avec les disques photographiques de
notre enfance.
Visionneuse Bruguière
6x6 Italien
Le cinéma amateur, les appareils reflex, la simplification des appareils modernes et la difficulté de
mise en œuvre de cette technique ferons disparaître rapidement la photo relief des vitrines des
magasins.
Pourtant la technologie aboutie des réseaux lenticulaires lors des années 80 aurait pu permettre un
réveil de la photo en relief. Le tirage photo et même des écrans informatiques ont et sont encore
fabriqués (de manière confidentielle) avec cette technologie
Cela n’a pas été le cas. Peut–être demain, qui sait avec l’informatique, le rêve du virtuel fera rentrer le
relief dans chaque foyer.
Actuellement, elle survie grâce à des clubs de passionnés aux USA et dans une moindre mesure en
Allemagne. En France, c’est encore plus confidentiel, hormis le Stéréo club de France, il semble
n’exister aucune structure.
Ces amateurs éclairés utilisent des appareils anciens, mais n’hésitent pas non plus à les fabriquer
eux-mêmes. Exemples des appareils sur mesure, association de 2 Olympus OM1 par exemple ou
maintenant de 2 reflex numériques.
Comment sont-elles ?
Si vous cherchez des photos stéréoscopiques, vous les trouverez sur différents supports.
Plaques de verre, films positifs, tirages papier, tirage lenticulaire et maintenant film vidéo et fichiers
informatiques.
Elles peuvent être en sépia pour les plus anciennes, en noir et blanc, en séparation de couches
chromatiques (anaglyphes) et bien sur en couleur.
Pour les regarder et percevoir le relief, vous aurez besoin systématiquement d’un accessoire.
Lunettes dite « mexicaine » ou visionneuse plein jour pour les tirages papier comportant 2 images
côte à côte.
Visionneuse pour positif (plaque de verre, film positif)
Lunettes rouge et cyan pour les anaglyphes
Lunettes polarisantes pour les projections polarisées.
La prise de vue nécessite au minimum 2 clichés et pour les systèmes lenticulaires 3 voir 4 clichés
(ex le Nimslo).
Que peut-on faire avec le matériel du club ?
Tout, sauf la technique des plaques en verre qui réclame non seulement un appareil d’époque, mais
également de savoir émulsionner, soit même, les fameuses plaques.
Sur le plan « Physique » cela fonctionne comment ?
La perception du relief existe car nous avons 2 yeux qui bien que regardant au même endroit, en
raison de leur décalage (environ 6,5 cm) reçoivent et fournissent à notre cerveau 2 images
différentes.
Par rapport à l’axe virtuel absolu existant entre vous et un point situé sur un objet, l’œil droit à une
erreur de parallaxe de droite vers gauche et l’œil gauche juste l’inverse.
Notre cerveau reconstitue, avec ces 2 images « plates », une seule image mais comportant des plans
perpendiculaires à l’axe d’observation. C’est ce principe qui nous donne la perception du relief et la
précision dans nos gestes.
Essayez donc de passer un fil dans un chat d’aiguille avec un œil fermé !
Une des techniques, tirée de l’animation, celle du gif animé réalisée à partir de photo stéréo va, en
plus, faire appel au phénomène de la persistance rétinienne pour nous permettre de percevoir le
relief.
Par quelle technique commencer ?
Par celle qui vous permettra, en fonction du matériel que vous possédez, de montrer vos photos à
votre entourage.
En effet, le matériel est maintenant difficile à trouver, surtout à des prix abordables.
Vous en trouverez sur les foires à la photo comme Bievres, Chelles, Cormeilles ou bien dans les vides
greniers.
Egalement sur E-bay, mais partout, faites attention au prix, ils s’envolent parfois et la qualité, voir
simplement l’usage n’est pas toujours garanti.
Passons de la théorie à la pratique
1. La prise de vue selon les appareils, mono objectif, bi ou tri objectif.
2. Les techniques de présentation en fonction de l’auditoire
3. Le traitement en fonction de la méthode de présentation.
La prise de vue
TDC bi objectif : Cet appareil utilise de la pellicule au format 135, dite 24x36, mais réalise en réalité
des photos de 23x24 mm environ sans séparation entre elles. Cela implique OBLIGATOIREMENT si
vous faite développer votre film dans un laboratoire de demander qu’il vous soit rendu en BANDE
(non coupé) sous peine de rendre le film inutilisable.
Vous pouvez le charger avec du négatif N&B ou couleur, les résultats seront alors visible sur papier
ou informatique.
Vous pouvez également le charger en positif N&B (procédé C41) ou en positif couleur (procédé E6)
communément appelé diapositive. Les résultats seront alors visibles grâce à une visionneuse ou via
informatique.
Cet appareil est entièrement manuel. Vous devrez estimer et/ou mesurer la distance de mise au point,
la vitesse d’exposition et l’ouverture du diaphragme. Pour le faire facilement, vous pouvez vous servir
d’un reflex équipé d’un 35 ou d’un 50 mm pour la distance de MAP et de son système de mesure ou
d’une cellule à main pour les paramètres d’exposition.
La notice d’utilisation est en annexe.
TDC 23x24 de 1954
3D Wizard tri objectif : Cet appareil utilise de la pellicule au format 135, dite 24x36, mais réalise en
réalité trois photos de 18x24 mm environ, par prise de vue, sans séparation entre elles. Cela implique
OBLIGATOIREMENT si vous faite développer votre film dans un laboratoire traditionnel de demander
qu’il vous soit rendu en BANDE (non coupé) sous peine de rendre le film inutilisable.
Vous pouvez le charger avec du négatif N&B ou couleur, les résultats seront alors visibles sur
informatique.
Vous pouvez le charger avec du négatif couleur, le faire tirer au Canada, les résultats seront alors
visibles sur papier à réseau lenticulaire.
Trouver des caches pour diapo à la taille 18x24mm étant très difficile, je déconseille d’utiliser avec cet
appareil du film positif N&B ou couleur.
Cet appareil, entièrement manuel, est fix-focus. Vous devrez estimer et/ou mesurer la distance de
mise au point uniquement pour les photos au flash. La vitesse d’exposition est fixe. Il y a trois
réglages d’ouverture du diaphragme.
Pour sélectionner les bons réglages, vous pouvez vous servir d’un reflex équipé d’un 35 ou d’un 50
mm pour la distance de MAP et de son système de mesure ou d’une cellule à main pour les
paramètres d’exposition.
La notice d’utilisation est en annexe.
3D Wizard
Votre ou vos appareils personnels classiques.
Vous pouvez tout à fait, alors que vous n’avez pas d’appareil photo stéréo, réaliser une prise de vue
stéréo en utilisant votre ou vos appareils traditionnels.
Exemple, vous êtes en vacances, le sujet s’y prête, comment faire ?
Premier cas, le plus simple, vous avez 2 appareils, comportant une focale identique, vous les
positionnez, côte à côte, absolument symétrique, vous réglez les mises au point, vitesses et
diaphragmes aux mêmes valeurs et vous déclenchez les deux appareils au même moment.
Avec cette technique, vous pouvez réaliser des prises de vue statiques, mais également de sujet en
mouvement.
Pour vous simplifier ce type de prise de vue, vous pouvez vous fabriquer un support à partir d’un profil
en L en aluminium, percé de trois trous. Deux pour fixer les appareils via les pas de vis 1/4" standards
et un troisième pour la fixation de la cornière sur un pied photo. Cela assurera la stabilité de
l’ensemble et également libérera vos deux mains pour réaliser les déclenchements simultanés.
Pourquoi en L ? La base du L sert à faire reposer les appareils, elle comporte les trous de fixation, la
partie verticale du L, en appuyant sur les dos des appareils, assure le parallélisme de l’ensemble de
prise de vue.
Vous n’avez qu’un seul appareil
Vous pouvez faire deux prises de vue en décalant l’appareil.
Il faudra veiller à la symétrie de positionnement de l’appareil et se limiter à des sujets statiques.
En effet, l’écart de temps entre les deux déclenchements, le temps de décaler l’appareil, interdit toute
photo de sujet en mouvement.
Lors du montage il faudra veiller tout particulièrement à aligner sur le plan horizontal les deux images.
Nota : Pour un bon résultat, la distance de décalage doit être égale environ à 1/20ième de la distance
au premier plan. Si vous photographiez avec un ou deux appareils classiques, utilisez les valeurs cidessous pour calculer le décalage des deux points de prise de vue.
Quelques exemples:
•
Vous êtes à 1,5 mètre du premier plan.
Vous décalez les deux prises de vues de 150/20= 7,5 cm
Pour information nos deux yeux sont espacés de 6,5 cm
•
Vous faites une photo rapprochée où le premier plan est à 30 cm.
Vous décalez les deux prises de vues de 30/20= 1,5 cm
•
Vous photographiez un paysage où le premier plan est à 100 mètres.
Vous décalez les deux prises de vues de 100/20= 5 mètres !
Autre formule :
Appliquer un coefficient de 3% (effet normal) à 6% ou au delà (effet très fort) et le chiffre obtenu sera
l'écart latéral entre les deux prises de vue.
Il faut éviter l'utilisation du flash intégré à l’appareil pour chaque prise de vue car cela donne des
ombres différentes sur le même sujet et une photo 3D un peu particulière.
Il faut donc utiliser une seule source de lumière commune pour les deux prises de vue.
Donc par exemple un flash fixé sur un pied et relié a l’appareil par un câble. L’appareil se déplace,
mais pas le flash.
Les techniques de présentation
Les techniques de présentation destinées à un petit auditoire
Couple d’images stéréoscopiques sur tirage papier, nécessite des lunettes dites claires.
Couple d’images stéréoscopiques sur diapositive, nécessite une visionneuse stéréoscopique.
Anaglyphe sur tirage papier, nécessite des lunettes avec un filtre rouge et un filtre cyan.
Les techniques de présentation destinées à un large auditoire
Projection d’anaglyphes à partir de fichiers informatiques nécessite :
• pour chaque spectateur, des lunettes avec un filtre rouge et un filtre cyan
• un PC
• un grand écran ou un vidéoprojecteur.
Projection de gifs animés à partir de fichiers informatiques nécessite :
• un PC
• un grand écran ou un vidéoprojecteur.
Projection de couple d’images stéréoscopiques sur diapositive nécessite :
• deux projecteurs de diapositive équipés chacun d’un filtre polarisant,
• un écran de projection métallisé
• une paire de lunettes polarisées par spectateur.
Le traitement et le matériel
Il va entièrement dépendre de la technique finale de présentation de vos images. Néanmoins je vous
conseille de systématiquement numériser vos films avant de les couper. Il est beaucoup plus facile de
scanner des films en bande, l’alignement est automatiquement respecté, que des bouts de film de la
taille d’un timbre poste.
Pour mémoire, souvenez vous que au moment de la prise de vue la photo est inversée sur le film.
C’est important à se souvenir pour retrouver, en fonction du numéro de prise de vue, rapidement la
photo de droite et celle de gauche ! En cas d’inversion, de toute manière vous vous en apercevrez,
l’image semble flou, le relief n’est pas perceptible.
Couple d’images stéréoscopiques sur tirage papier.
C’est une des techniques les plus faciles. Vous scannez les deux vues. Vous les associez côte à côte
dans un même fichier. Vous tirez sur votre imprimante photo ou via un labo un tirage papier de 13 cm
maximum de large. (2 x 6,5cm) ou plus petit, mais en respectant l’écart axial d’environ 6,5 cm.
La taille exacte du tirage sera fonction des caractéristiques de l’appareil d’observation.
Trio d’images stéréoscopiques sur tirage papier lenticulaire.
Il existe un kit, sur PC, permettant de tirer les images, puis de monter soit même les filtres
lenticulaires sur les images. Pas très simple, à réserver aux passionnés méticuleux.
Plus simple, les faire tirer dans un labo spécialisé au Canada.
Couple d’images stéréoscopiques sur diapositive.
Que ce soit pour être regardé avec une visionneuse ou via des projecteurs avec filtres polarisants, il
n’y a que deux chose à faire.
Monter les photos dans des caches pour 18x24 (a trouver sur e-bay).
Les « normaux » étant prévu pour des images de 24 x 36 mm et nos clichés faisant 24 x 23 mm,
l’astuce consiste à mettre la partie arrière du cache (la grise) en format horizontal et la partie avant en
format vertical (la blanche) au moment du montage. L’image visible fera alors 24 x 24 mm
Ensuite de marquer sur chaque cache D ou G, en fonction qu’il s’agit de la diapo destinée à l’oeil droit
ou gauche.
Projection de gifs animés à partir de fichiers informatiques.
Le pré-requis, posséder un logiciel permettant de fabriquer des gifs animés. Pour ma part, j’utilise le
tandem Photoshop et Image Ready.
Le principe d’un gif, c’est une série d’images, visibles tour à tour, pendant un certain temps.
Pour bénéficier de l’effet de la persistance rétinienne, il faut régler le temps de chaque image au plus
court possible. Dans l’absolu 0,1 s ou moins si possible.
Pour les images stéréo, le montage sera Gauche puis Droite, le tout en boucle.
Pour les images triples, le montage sera G puis Centre puis Droite puis centre, le tout en boucle.
Anaglyphe sur tirage papier ou en projection à partir de fichiers informatiques.
Le pré-requis, posséder un logiciel permettant de séparer les couches chromatiques (RVB) d’une
image. Pour ma part, j’utilise Photoshop.
Le principe est simple, commencer par ouvrir les deux images avec Photoshop.
(Travaillez toujours à partir de copies, en cas de mauvaise manipulation, vos fichiers originaux seront
ainsi intacts.)
Vérifier qu’elles sont bien alignées sur le même axe horizontal.
Vérifier quelles sont bien en mode RVB (Images/Mode/Couleurs RVB)
Ouvrir la palette Couche (Fenêtre/Couches)
Sur l’image de Gauche, cliquer sur la couche Rouge, elle devient seule active et l’image passe en
N&B.
Faire Tout sélectionner (Ctrl A) puis Copier (Ctrl C)
Aller sur l’image de Droite, cliquer sur la couche Rouge, elle devient seule active et l’image passe en
N&B.
Faire Tout sélectionner (Ctrl A) puis Supprimer (Suppr) puis Coller (Ctrl V)
Dans la palette de l’image de Droite, cliquer ensuite sur RVB, votre anaglyphe est terminé.
Il ne vous reste plus qu’a vérifier votre travail en chaussant des lunettes Rouge et Cyan.
Si l’effet stéréo n’est pas visible, il y a de forte chance que vous ayez confondu la photo D avec la G.
Refaite le fichier en inversant les sources.
Si l’image est trop floue, surtout pour les premiers plans, vous avez peut-être mal positionné la
couche Rouge.
Ouvrez le fichier, sélectionnez la couche Rouge et faite la glisser légèrement vers la droite ou la
gauche.
Passez en mode RVB pour vérifier avec les lunettes le résultat.
Une fois ce travail effectué, vous pouvez présenter votre anaglyphe via un écran de PC ou de
télévision mais également la faire tirer sur du papier photo ou l’imprimer en couleur.
Pour les prises de vue en N&B, il est bien sur obligatoire de passer les fichiers de niveau de gris en
RVB pour pouvoir réaliser un anaglyphe.
Le rendu sera, à la fin, une image au ton gris chaud avec des lisérés verticaux rouges et cyans.
Visualisez votre image en relief
C'est le plus simple.
Chaussez vos lunettes - filtre rouge à gauche - et entrez dans la troisième dimension.
Notez comme le relief augmente lorsque l'image est affichée en plein écran.
Notez également comme le relief augmente lorsque vous vous éloignez de l'image.
Pour en savoir plus :
Liens pour en savoir plus sur la photo en relief
http://www.stereo-club.fr/
http://home.att.net/~drt-3d/index.htm
http://www.3dstereo.com/viewmaster/flsh-adptdc.html
http://www.stereoscopy.com/cameras/index.html
http://stereo.thurstons.us/StereoVivid.htm
http://monsite.orange.fr/artglyphe/
http://www.curemode.com/tye/recent.html
http://www.fotocommunity.de/pc/pc/display/3773624
http://www.lumieresenboite.com/collection2.php?l=1&c=Stereo_Realist
http://idbio.unice.fr/couchot_3d/touten3d/touten3d/data.htm
II) Sélection d'images très réussies
Petite Animation Adorable
http://www.gravitram.com/Flip%20Book%20Animation%20Images/Katty%20Diva.gif
Le Tigre
http://kids.usachoice.net/Tiger-Anaglyph.JPG
Avion de Chasse
http://z-graphix.com/anaglyph/skyhawk.htm
Vue d'Avion
http://www.geographics.no/anaglyph.jpg
Image de synthèse - Sphère
http://cjoke.com/Galerieen/trace/hohl2004-raytracing-stereo-anaglyph-3d.jpg
Chaussure
http://www.colorstereo.com/anaglyph.gal/ana-gal3/sneakers.html
Rien à voir
http://www.stereomir.ru/23d/10d.htm
Documents à consulter pour en savoir plus
La photo en relief par SCF.pdf
LE STÉRÉOSCOPE.mht
Montage_Numerique_par_superposition.pdf
MontageNumerique.pdf
Notice TDC stereo colorist.doc
regles_de_base.pdf

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