L`avantage très compétitif du private banking suisse L`asset
Transcription
L`avantage très compétitif du private banking suisse L`asset
lundi 21 décembre 2009 PAGE 3 SUISSE SUISSE L’avantage très compétitif du private banking suisse Un classement distingue les établissements du pays. Mais ceux qui ne sont pas engagés dans l’onshore souffriront. Voilà qui tombe plutôt bien! En dépit de la crise et de tous les tourments du moment, les instituts de private banking suisses restent pour l’heure les meilleurs du monde. Ils sont juste précédés par ceux du Liechtenstein. Mais les perspectives ne sont pas encourageantes pour ceux qui restent accrochés au modèle d’affaire offshore, car ils connaissent une croissance moindre à ceux qui se sont tournés sur l’onshore. Tels sont les résultats d’une étude sur la compétitivité de 263 banques dans 11 pays, menée par le Swiss Banking Institute et l’Université de Zurich, rendue publique vendredi. Entretien avec Teodoro D. Cocca, professeur en asset management à l’Institut Johannes Kepler de l’Université de Linz et directeur de projet de cette recherche. Les banques privées suisses ont jusqu’à maintenant toujours d’excellentes performances dans votre classement. Pourquoi? En comparaison internationale, la fortune de la clientèle et les gains enregistrés par celle-ci sont énormes. Les banques suisses réussissent le mieux à segmenter le marché du wealth management: cette qualité tient de la culture suisse et des capacités de management éprouvées du monde bancaire. Ailleurs, celui-ci est plus dilué, des portefeuilles avec des richesses moindres entrent plus facilement dans cette catégorie. Mais votre étude indique aussi le handicap des banques suisses: la place financière sont rassurantes. Il est prêt à rechercher de nouvelles solutions. L’idée de proposer une imposition à la source libératoire sur les revenus des capitaux est intéressante. Il est très important que la Suisse fasse des concessions, mais fixe des limites à des pratiques inacceptables telles que l’échange d’informations. Dans ce contexte, il paraît aussi fondamental que les représentants des milieux bancaires, notamment l’Association suisse des banquiers (ASB), parlent d’une seule voix. TEODORO D. COCCA. «Les charges par client sont très élevées en Suisse.» elles sont parmi celles qui concentrent des charges de personnel les plus élevées. C’est le revers de la médaille: les charges par client y sont très élevées et les gestionnaire de fortune sont expérimentés et parfois âgés, donc chers. Enfin les banques paient beaucoup d’argent pour conserver leurs clients. poursuivre leur extension, d’autres sont enracinées dans des stratégies inamovibles. Celles-ci risquent de perdre leur indépendance. Un institut qui ne travaillerait qu’à Genève ou Zurich connaîtra inévitablement un potentiel de croissance limité s’il n’exerce pas également dans des places comme Singapour ou Dubaï. Vous dépeignez pourtant un avenir général funeste des banques privées qui ne s’orienteraient pas dans le onshore. Quels seront les incidences des attaques présentes menées contre la place financière suisse? C’est vraiment le seul aspect négatif qui se dessine pour certaines banques suisses. Il y aura des gagnants et des perdants, c’est certain. Pour plusieurs d’entre elles se profile un avenir plus morose. Celles qui ne sont pas déjà engagées à ce jour dans des activités on shore vont devant des jours plus difficiles. Alors que les banques déjà présentes à l’étranger vont C’est encore difficile à dire. Il faudra attendre 2010 pour mesurer la réaction de la clientèle. Dans un premier temps, des signaux ont été adressés laissant entendre que le secret bancaire était chancelant. On a donné l’impression de ne plus faire barrage aux «fishing expeditions». Toutefois, les récentes prises de position du Conseil fédéral sur Vous faites allusion aux propos du président de l’ASB qui verraient les banques se muer dans une tâche de collecteurs du fisc pour garantir l’imposition à la source? De telle déclaration suscitent des controverses inutiles. Les banques doivent toutes tirer à la même corde pour éviter de créer un climat déstabilisant envers les clients. Comment analysez-vous le fait la suspension du processus de ratification de la convention de double imposition avec la France après le vol des données informatiques d’HSBC? Le Conseil fédéral a eu raison de réagir de la sorte. C’est précisément le genre de bon signal qu’il convient d’adresser au marché bancaire pour contribuer à la rassurer. INTERVIEW: EDGAR BLOCH L’asset management renforcé CREDIT SUISSE. La banque est en passe d’acquérir Prime Fund Solutions de Fortis Bank. Credit Suisse (six mois) 60 55 50 PHILIPPE REY ZURICH On appelle cela une acquisition bolt-on ou complémentaire. Credit Suisse confirme en effet qu’il est en discussions exclusives avec Fortis Bank Nederland pour lui reprendre ses affaires Prime Fund Solutions, qui est un prestataire de services en matière de fonds alternatifs pour l’industrie financière. Cette transaction complétera, le cas échéant, la plate-forme de services du Credit Suisse, qui fait partie des plus gros fournisseurs de services et d’investissements au monde dans la gestion alternative. En outre, elle correspond à la stratégie du groupe Credit Suisse axée autour de la clientèle et d’un emploi efficient du capital. Credit Suisse veut offrir des services spé- 45 -2,05% vendredi. Bloomberg cialisés à coûts concurrentiels dans une industrie de l’asset management qui est devenue indifférenciée pour bon nombre de produits en termes de performance et où des économies d’échelle sont ainsi indispensables pour faire valoir un avantage par les coûts et mieux aligner cette activité avec le modèle de banque intégrée. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Credit Suisse a vendu à Aberdeen Asset Management, il y a un an, une partie de ses affaires Global Investors, celles qui sont traditionnelles, moyennant une prise de participation de 24,9% dans la firme écossaise. Cette dernière affiche actuellement une valeur boursière de 1,34 milliard de livres sterlings, soit 1,3 fois les capitaux propres publiés à fin septembre 2009. En août 2008, Credit Suisse a acquis pour 384 millions de dollars US la majorité de la société Asset Management Finance Corporation (AMF) de la filiale de merchant banking de National Bank of Canada. AMF procure du capital aux firmes d’asset management en leur permettant de conserver leur propriété, indépendance et autonomie opérationnelle. Cet apport s’opère en échange d’une participation à leur revenus futurs. L’unité asset management de Credit Suisse gère des portefeuilles internationaux et régionaux, des fonds de placement et d’autres véhicules de placement pour des gouvernements, des institutions, des entreprises et des particuliers dans le monde entier. La plateforme de Credit Suisse dans le domaine des placements alternatifs présente un large choix de solutions pour les clients recherchant cette classe d’ac- tifs. Credit Suisse est en mesure de leur proposer une gamme complète de véhicules de placement ainsi que des connaissances approfondies en private equity, en immobilier, en stratégies de hedge funds, en investissements de crédits et en stratégies indicielles. D’autre part, la plate-forme Multi Asset Class Solutions (MACS) de Credit Suisse est axée sur l’élaboration et la mise en œuvre d’une allocation stratégique tenant compte de tous les types de placements, pour les clients privés et les clients institutionnels. La divisions Asset Management a enregistré au 3ème trimestre des afflux nets de nouveaux capitaux de 3,9 milliards de francs, qui incluent des afflux nets de 3,9 milliards dans les multi-asset class solutions, de 2 milliards de francs dans les activités de conseil (advisory) en Suisse et de 1,4 milliard de francs dans les stratégies d’investissement alternatives, en partie neutralisés par des sorties nettes de capitaux de 3,4 milliards de francs dans les actifs du marché monétaire. HSBC: Alexandre Zeller contre-attaque Falciani n’a récolté qu’une liste de sept noms comportant des incohérences et des inexactitudes, a déclaré le CEO d’HSBC (Suisse) dans le Matin Dimanche. «Les données de Falciani que j’ai vues sont soit incomplètes soit comportent des erreurs». Alexandre Zeller est sorti de son silence dans la presse dominicale, apportant des précisions sur la position que tient la banque depuis la révélation de l’affaire Falciani, le 9 décembre. Sur la quantité de données volées: Interrogé sur la différence entre les 130.000 noms avancés par le procureur de Montgolfier et les «moins de dix» noms qu’HSBC a toujours évoqués, Zeller s’appuie sur «une liste de sept noms que nous a montrée le Ministère public de la Confédération», qui comporte «des inexactitudes et des incohérences». En dehors de cette preuve matérielle, le président exécutif d’HSBC regrette de ne pas avoir accès «aux informations du procureur Eric de Montgolfier», ni «au dossier du ministère public» côté Suisse, car il s’agit d’une enquête préliminaire. Sur le vol lui-même: Il a probablement eu lieu «fin 2006, début 2007, lors du passage d’un système informatique à un autre». La banque continue son enquête. Sur la qualité des données volées: «Dans les banques, on ne met jamais toutes les données ensemble», explique Alexandre Zeller, ce qui a obligé Falciani, «employé loyalement pendant huit ans» à «prendre des pièces de plusieurs puzzles et à essayer de les mettre ensemble». Sur l’exploitation possible des données volées: Elles «restent ex- trêmement difficiles à exploiter, tant sur le plan technique que juridique». Zeller ne peut pas «imaginer que la Suisse entre en matière sur des données volées, non-originales et reconstituées avec l’aide d’une personne poursuivie et recherchée par la justice pénale». Sur l’attitude de la France: «Nous avons demandé à la justice française quatre choses: qu’elle nous restitue les données; qu’elle ne les copie pas; qu’elle ne les exploite pas; et qu’elle ne les transmette pas à des tiers». Or, le fisc en aurait eu connaissance: «je ne le sais pas; il s’agit peut-être de spéculations». Plus largement, «cette affaire criminelle de piratage informatique s’est transformée en une affaire politique et juridique qui dépasse le seul cadre de notre banque. C’est toute la place financière suisse qui est concernée, mais également le pays et le respect de son ordre juridique», estime l’exCEO de la BCV. Sur les soupçons de blanchiment exprimés par le procureur de Montgolfier: «Je n’ai aucune crainte de cas de blanchiment dans notre banque; M. Montgolfier parle de «déceler s’il y a des soupçons de blanchiment», parce que c’est la seule façon pour lui de garder ce dossier». Sur l’impact de ce vol: «c’est grave» mais Zeller reste «extrêmement confiant» sur le développement d’HSBC en 2010. Sur Falciani: «une chose est sûre», l’ex-cadre «n’a rien d’un Robin des Bois». (SR) Woerth: c’est un vol, et alors? Pour Eric Woerth, interrogé dimanche sur Canal+, le fait que les données bancaires transmises par Falciani aient été volées «n’est pas le problème du fisc» français, qui peut les exploiter car elles lui ont été «données et de manière non anonyme». Mieux encore, a poursuivi le ministre français du Budget, «on ne peut pas parler de vol à partir du moment où la justice a été saisie». Concernant la décision suisse de suspendre la ratification de la nouvelle CDI avec la France, Woerth a minimisé la colère de Berne: «je suis persuadé que la Suisse ira au bout» de la procédure de ratification «car elle s’est engagée auprès de la communauté internationale» en signant des conventions de double imposition. Par ailleurs, Eric Woerth a reconnu que le grand emprunt lancé par Nicolas Sarkozy allait encore creuser le déficit public de la France. (SR) OBERSON: revoir la position sur l’UE Pour Xavier Oberson, invité hier soir du journal de la TSR, «il ne faut pas laisser la France utiliser ces informations» issues d’un vol chez HSBC, car cela créerait un précédent. Plus globalement, au lieu de «répondre systématiquement aux attaques», la Suisse devrait lancer «un projet plus vaste et revoir sa politique d’adhésion à l’Union européenne». La voie bilatérale «n’a rien apporté de bon. Nous avons tous les inconvénients sans en avoir les avantages», a-t-il conclu. AGENDA POINTS FORTS DE LA SEMAINE Exportations horlogères de la Suisse en novembre LUNDI 21 DÉCEMBRE Citron Holding AG: assemblée des créanciers de l'emprunt 4%/2020, Zurich MARDI 22 DÉCEMBRE Commerce extérieur de la Suisse en novembre JEUDI 24 DÉCEMBRE Veille de Noël: Bourse suisse fermée VENDREDI 25 DÉCEMBRE Noël: Bourse suisse fermée