La représentation des Roms et des gens du voyage dans les médias

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La représentation des Roms et des gens du voyage dans les médias
 La représentation des Roms et des gens du voyage
dans les médias
Résultats d’une enquête
auprès de professionnels des médias en France
Enquête réalisée par Thierry MICHEL, coordinateur
dans le cadre d’une étude sur l’inclusion des minorités dans les médias
Avec le soutien du programme
M EDIANE
Media in Europe for Diversity Inclusiveness
E UROPEAN E XCHANGES
OF
M EDIA P RACTICES (EEMP S )
Association loi 1901 Déclaration Préfecture n° 0131025866
Siret : 44142881000028 Ape : 8559B
N° d’enregistrement Organisme de formation DIRECCTE 93131153213
Le Ligourès, place Romée de Villeneuve - 13090 Aix-en-Provence
Tel O6 33 02 44 27
Courriel : [email protected]
site Web : http://vdpq.org
Introduction
Les médias ont acquis dans notre société une place de choix dans la fabrique de la
pensée collective.
Sur des questions aussi cruciales et humaines que celles des minorités, et
particulièrement des minorités qui nous concernent ici, les Roms et les gens du
voyage, certains médias participent à une véritable confusion dans l’esprit des
citoyens en stigmatisant ces populations et le plus souvent en se contentant de
rappeler ou d’appuyer des stéréotypes :
• les Roms sont sales, voleurs, et s’installent illégalement sur les communes. Ils
ne peuvent se sédentariser et s’exposent aux expulsions.
• Les gens du voyage s’ils sont citoyens français sont montrés comme des
citoyens à part, ne pouvant s’intégrer à la population sédentaire et roulant en
mercedes.
En cette période de crise économique, les Roms et les gens du voyage sont devenus
des bouc émissaires de notre société : des personnes faibles, parce que
minoritaires, vivant dans la pauvreté, voire dans la très grande pauvreté (les Roms),
et des personnes faciles à dénoncer, à critiquer, parce que différentes par leur
culture et leur mode de vie de la majorité des citoyens, parce que poussées à trouver
des solutions de vie qui nous insupportent : vivre en bidonville, faire la manche, etc.
Enfin, ces deux communautés aux histoires et aux modes de vie différents sont très
souvent confondues et les médias jouant de cet amalgame ne favorisent pas une
compréhension claire et objective de leurs situations de vie respectives.
Or les médias ne devraient-ils pas être cet organe intermédiaire, médiateur, entre
nous et les autres que nous ne connaissons pas ?
Comme le rappelle Eric Rohde1, journaliste et docteur en philosophie, « le média qui
nous parle doit son statut exorbitant au fait qu’il nous dit, à l’égard d’autrui, ce que
nous ne pouvons pas découvrir nous-mêmes ».
Le média est donc là pour nous aider à saisir la réalité des autres.
Avons nous tout saisi de la réalité des Roms et des gens du voyage ?
Comment pouvons nous dépasser les stéréotypes les concernant, diffusés
notamment par les médias de masse ?
Et s’il existe des approches média autres que la stigmatisation des minorités, quels
modes opératoires impliquent-elles ?
1 Que sais-je ? « L’éthique du journalisme » Association loi 1901 Déclaration Préfecture n° 0131025866
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En France, nous avons choisi d’étudier des médias différents des médias de masse.
Nous souhaitions explorer des médias alternatifs, différents des médias traditionnels
nationaux et régionaux.
Ces médias se distinguent par leurs statuts (associations, indépendants), par leur
économie (non marchande pour quatre d’entre eux, mixant reportages alimentaires
et reportages militants pour deux autres), par leur démarche (des médias et des
professionnels privilégiant l’enquête, le reportage d’information, l’interview de fond,
voire la résidence).
Si leur diffusion n’est pas aussi large, voir très faible en comparaison des médias de
masse, ils ont acquis au fil des années des démarches de production de l’information
les libérant le plus souvent des contraintes du journalisme.
Ce terrain singulier des médias « pas pareils » se prêtait donc parfaitement à notre
étude. Comment les professionnels de ce secteur abordent-ils le traitement
médiatique des minorités ? Quelle est leur expérience de médiatisation et d’inclusion
des Roms et des gens du voyage dans leurs productions médias ?
C’est pour tenter de répondre à ces questions que nous avons conduit cette enquête.
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I - Candidats interrogés
Parmi les six professionnels2 que nous avons rencontrés, nous comptons :
• un responsable de télévision participative
• un coordinateur d’une structure de création, d’action et de recherche en
matière d’expressions nouvelles
• une journaliste indépendante
• un photographe indépendant
• un responsable de réseau régional de médias citoyens
• un journaliste d’un mensuel régional d’enquête et de satire.
Nous avons également interrogé un enseignant en poste sur une aire d’accueil de
gens du voyage.
Ces professionnels et les médias auxquels ils peuvent être rattachés partagent une
conception identique de leur travail :
• Défendre une certaine indépendance
• Privilégier un travail de fond à un traitement superficiel des faits chaque fois
que cela est possible
• Travailler en partenariat avec d’autres médias, favoriser les collaborations
avec leurs interlocuteurs
• Donner la parole à ceux qui l’ont rarement ou jamais, et la restituer avec
fidélité.
Aucun de nos six interlocuteurs n’a été formé ou sensibilisé à la question du
traitement médiatique des minorités au cours de ses études.
Cependant, si un seul affirme n’avoir jamais songé à cette question jusqu’à la
réalisation de son premier article sur un camp de Roms, les autres personnes
interviewées reconnaissent avoir été sensibilisées par le travail de terrain, par leurs
échanges au sein de leurs réseaux professionnels, à cette question de la
représentation des minorités dans les médias.
Plus particulièrement, les professionnels des réseaux des Vidéos des Pays et des
Quartiers et de la presse indépendante et des médias citoyens sont très
fréquemment confrontés à l’approche de communautés différentes, de minorités
sociales. Dans ces médias, « c’est une question essentielle. »… « On apprend à
adapter notre façon de travailler en fonction des codes de la communauté dans
laquelle on intervient. »
2 Le terme de professionnel sera entendu dans cette analyse comme les personnes travaillant au sein d’un média ou exerçant
l’activité d’une production média.
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II – Motivations et démarche des professionnels
1. Motivations
Les professionnels rencontrés partagent majoritairement le souhait de traiter la
question des Roms et/ou des gens du voyage autrement que par le prisme des
stéréotypes habituels dont ces communautés sont l’objet. « Parler autrement d’un
sujet brulant, d’un sujet polémique, en prenant tout le temps de le cerner et de le
produire ».
Le souci de « comprendre, de décrypter » les situations d’exclusion auxquelles sont
confrontés Roms et gens du voyage, de questionner la dimension politique de cette
réalité, revient souvent dans les motivations exprimées par les professionnels.
Il s’agit également pour plusieurs d’entre eux d‘instaurer un échange avec les Roms
et les gens du voyage « permettant de poser les bases d’un travail de fond ».
Produire une autre information, c’est saisir la complexité des situations, c’est « faire
œuvre de pédagogie sur la question des Roms et des gens du voyage : mieux les
connaître et éviter les confusions entre les deux communautés. Dépassionner le
débat en s’intéressant de prêt à leurs communauté, à leurs cultures, à leur vie
quotidienne ».
2. Démarche de travail adoptée
Les témoignages recueillis dans cette enquête montrent que l’instauration de la
confiance avec les Roms et les gens du voyage doit précéder toute intervention
auprès de ces communautés. «J’ai discuté plus d’une heure (avec l’association
d’aide aux familles) pour savoir jusqu’où aller, pour ne pas mettre en péril leur action
de soutien aux familles Roms »… « …parfois j’y suis allée sans sortir mon calepin.
Je l’ai toujours au cas où… Mais c’était juste pour passer du temps avec eux ». « On
présente toujours notre travail. On explique d’abord qui on est et on propose à nos
partenaires de « jouer » un morceau ensemble pour emporter l’adhésion du public
avec qui on veut travailler ».
En second lieu, les professionnels insistent sur le regard neutre, « le regard de celui
qui va tout apprendre » et sur l’importance de se faire accompagner par des
personnes ressources qui ont plus de connaissances que le journaliste lui-même, qui
peuvent reformuler, aider à dépasser la barrière de la langue, etc.
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Les responsables de médias participatifs avancent la méthodologie du faire
ensemble qui leur est propre : l’élaboration collective du faisceau de questions,
l’éducation aux médias pour impliquer les personnes concernées dans la réalisation
des images et des ITW, la validation du film avec les participants impliqués.
III – Inclure les minorités dans les sujets de société
La question de l’inclusion des Roms et des gens du voyage dans les sujets de
société pose un problème de fond aux professionnels interrogés, celui de la
« situation de survie » de ces populations, prioritaire à toute autre question.
« En dehors du contexte de l’urgence dans laquelle ils vivent, c’est difficile d’imaginer
d’autres approches. »
S’il est nécessaire de « transformer le regard des non Roms sur les Roms » et si
« l’on peut largement élargir les angles de traitement » les concernant, « tout passe
par le prisme de leur statut de minorité » confirme une majorité de nos interlocuteurs.
Il semble donc difficile de faire l’impasse sur cette réalité sociale et d’interroger les
Roms, « plus que tout autre minorité » sur des sujets de société, tant leur situation
de vie est préoccupante.
Néanmoins, plusieurs propositions émergent pour tenter une représentation
différente des Roms et des gens du voyage:
•
« Voir les jeunes à l’école, le seul lieu où ils ont un rapport avec la société non
rom, le seul terrain d’échange avec l’extérieur ».
•
« Aborder la question de l’après », le devenir des jeunes générations, « pour
sortir de la situation de victimisation ».
•
Etablir « un rapport de confiance et une permanence d’intervention » pour
susciter des échanges autres que ceux traditionnellement provoqués autour
des expulsions, des heurts avec la population sédentaire, de leur folklore, etc.
•
« Enfin, chercher à les comprendre » dans leur culture, dans leurs modes de
vie, dans leur histoire sera important « pour compenser le sensationnel
habituellement recherché par les médias ».
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IV – L’impact des médias : le point de vue des professionnels
Tous nos interlocuteurs confirment que si les Roms et les gens du voyage attendent
de l’aide de la part des médias, que ces derniers « montrent la réalité de leurs
conditions de vie », ils manifestent en général leur méfiance vis à vis des
journalistes.
« Ils (les Roms) se sentent stigmatisés par les médias, à travers cette double
représentation qui les poursuit : sous le prisme exotique et idéalisé du folklore ou
sous le prisme du rejet social et culturel ».
Les Roms et les gens du voyage ont donc conscience du pouvoir des médias et de
leur influence sur l’opinion.
L’impact des sujets relatifs aux Roms et aux gens du voyage dépend de plusieurs
paramètres
• la diffusion : espace réservé à l’information, nombre de tirages, types et
nombre de canaux de diffusion, etc.
• le public récepteur : convaincu ou extérieur
• le respect des interlocuteurs : évaluation des conséquences d’un article ou
d’une production média sur des personnes en situation sociale extrêmement
difficile.
• la qualité du contenu : ce dernier peut devenir une référence possible pour
d’autres médias qui travaillent sur du flux d’information et s’inspirent du travail
des professionnels de terrain, qu’ils ne peuvent pas faire eux-mêmes.
V – Au delà des stéréotypes ?
La nécessité de prendre du temps pour traiter les questions liées aux minorités
revient systématiquement dans les réponses des six professionnels interrogés.
« Passer beaucoup de temps, observer, comprendre les situations » constitue la
base d’un travail sérieux et honnête avec des populations marginalisés et exclues de
la société.
Eviter les stéréotypes demande de se situer en dehors de toute approche
sensationnelle du sujet traité, de lâcher nos idées reçues, de rendre compte sans
prendre parti, sans volonté de convaincre, sans intention de soutenir.
La posture du professionnel des médias face aux minorités doit être une posture
ouverte. « Ne pas avoir peur d’aller vers la complexité » des situations rencontrées,
« se documenter, rencontrer un certain nombre de personnes qui connaissent mieux
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le sujet que les journalistes » sont des principes essentiels pour comprendre au
mieux la réalité de ces populations.
En France particulièrement, nous devons dépasser notre esprit jacobin pour aborder
ces questions : nous décaler de notre culture nationale uniformisatrice pour nous
ouvrir à la coexistence des différences sociales et culturelles.
Enfin, les acteurs des médias participatifs soulignent la démarche singulière qui est
la leur : « travailler avec eux (avec les Roms, les gens du voyage) », traiter les sujets
du point de vue des minorités, voire « leur proposer d’être auteurs ».
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Conclusion
Les témoignages recueillis au cours de cette enquête, bien que non exhaustifs, nous
permettent de tirer trois principes essentiels pour une meilleure inclusion des
minorités dans les médias.
• Le temps dont nous disposons pour réaliser notre production média est le premier
principe fondamental. Travailler dans l’urgence ou prendre le temps de
l’investigation, de la compréhension globale des situations, c’est le choix que nous
devons faire. Le temps dont nous disposons conditionne à la fois la qualité de
relation que nous établirons avec nos interlocuteurs et la qualité de l’information
média que nous restituerons au public.
• Notre intention est le second principe de base : recherchons nous l’information
choc, sensationnelle, ou recherchons nous à comprendre le fond du problème ?
Autrement dit, sommes nous prêts à lâcher les sujets sexy pour travailler des sujets
plus délicats, plus difficiles à saisir et peut-être plus difficiles à faire entendre ?
• Notre démarche de travail est le troisième grand principe qui influence l’inclusion
des minorités dans les médias. Sommes nous prêts à remettre en question nos
aprioris et à aborder les situations des minorités avec un regard neutre, ouvert à la
diversité ? Sommes nous prêts à travailler de manière plus collective, plus
coopérative, et à s’adjoindre les compétences de personnes mieux placées que nous
pour expliquer, informer, poser les bonnes questions ?
Le reporter, le journaliste sont en permanence confrontés à ces choix,
particulièrement sur des sujets impliquant des personnes habituellement peu visibles
dans les médias, voire stigmatisées comme les Roms et les gens du voyage.
Au cœur de ces questions, celles des moyens dont dispose la rédaction/la
production pour traiter le sujet est cruciale. Si le temps et les moyens donnés au
professionnel manquent réellement, comment prétendre à une information juste et
cohérente auprès du public ? Comment prétendre ne pas tronquer la réalité ?
Face aux erreurs des professionnels des médias dans la représentation des
minorités, face parfois à l’absence de représentation de ces populations dans les
médias sur des sujets de société qui les concernent pourtant, reste une voie possible
de réaction pour les minorités et les citoyens qui les accompagnent : le droit de
réponse. « La vraie mobilisation doit venir de la vigilance des associations : ne rien
laisser passer. Les citoyens doivent demander à chaque fois qu'ils le jugent
nécessaire un droit de réponse. D’où l’importance de l’éducation aux médias avec
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les scolaires particulièrement ».
Former les jeunes générations, y compris celles issues des minorités, à la critique
des médias et aux langages de l’information média, aider les citoyens à prendre
conscience qu’une information partielle, qui ne donne pas une place équitable à
chacun des membres de la société ne garantit pas la construction d’une société
démocratique, enfin, défendre la pluralité des médias, sont autant de combats à
mener pour participer à une meilleure inclusion de tous dans les médias.
Enfin, "diffuser les productions médias pertinentes, réfléchies, voilà ce qui manque"
soulève l'enseignant que nous avons interrogé sur ces questions.
Ces productions de qualité existent comme le prouve notre enquête. Elles exigent de
la part des médias indépendants d'utiliser l'ensemble des réseaux disponibles afin de
toucher le public le plus large possible. Mais les diffuseurs/éditeurs de médias ont
également ici l'opportunité d'ouvrir sur leurs canaux et dans leurs supports médias
des espaces de diffusion pour une autre information.
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