region champagne-ardenne

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CIGEO : REPONSE DE PATRICIA ANDRIOT A LA « LETTRE AUX HAUTMARNAIS » DU MEDEF ET DE LA CCI DE HAUTE-MARNE
Dans une pleine page de publicité intitulée « lettre ouverte aux haut-marnais », et publiée le 17 janvier
dernier dans le Journal de la Haute-Marne, les présidents du MEDEF et de la Chambre de Commerce et
d’Industrie de Haute-Marne ont voulu faire l’éloge du centre d’enfouissement de déchets radioactifs
baptisé CIGEO. Ce faisant, ils ont accompli l’exploit de ne jamais mentionner les termes « déchets », «
radioactivité », ou même « nucléaire », alors ce centre est voué à accueillir 12. 000 m3 de déchets
nucléaires HAVL (haute activité à vie longue) qui sont les plus dangereux de tous et qui ont la particularité
de demeurer radioactifs pendant des centaines de milliers d'années.
« L’enjeu est grand », indiquent les panégyriques de ce projet, qui citent, pêle-mêle, la création de 1.000 à
2.000 emplois (selon une évaluation « maison » qui se rapproche plus de la technique du doigt mouillé que
de l’étude objective) à horizon 2025, mais aussi l’arrivée de nouvelles populations par milliers,
génératrices de nouveaux équipements, et qui rendraient enfin justifiées les « transports et services
collectifs » (sous-entendant ainsi que cela ne serait pas le cas actuellement). L’électrification de la ligne
Saint-Dizier/Culmont Chalindrey permettrait, au surplus, de redonner goût au chemin de fer.
Je crains cependant que la réalité soit tout autre, et que l’enthousiasme débordant des auteurs du tract
publié en pleine page dans le JHM Economie ait quelque peu altéré leur jugement, les portant à un
optimisme béat. En effet, alors même que le laboratoire de Bure nous avait été présenté comme
potentiellement générateur de milliers d’emplois pour les haut-marnais, chacun peut constater que cela
n’a pas vraiment été le cas, puisque le fonctionnement du laboratoire occupe une centaine de personnes,
dont 40% seulement de haut-marnais1 .
Et je doute que l’installation d’un centre de stockage de déchets très fortement radioactifs dans les soussols de Haute-Marne génère des vocations à l’installation de jeunes ménages venus d’ailleurs. Sur quelles
terres au fait, puisque l’ANDRA a acheté plusieurs centaines d’hectares de terrains pour son laboratoire,
sur lesquels toutes constructions, toute activité, sera interdite ?
Comment peut-on faire croire que le passage de centaines de convois « Castor », remplis de déchets
radioactifs sur les routes et dans les gares va inciter les haut-marnais à circuler sur les lignes de chemin de
fer en toute sécurité ?
Je crains, au contraire (et mon avis est au moins partagé par les plus de 55.000 haut-marnais et meusiens
qui ont demandé, par une pétition citoyenne, qu’un référendum soit organisé sur la question) que CIGEO
abime à jamais l’image et le potentiel de nos territoires. Où est la cohérence avec la politique touristique
du Conseil Général ? Avec la volonté de faire connaître et mettre en valeur le patrimoine historique et
naturel de notre département ? Qui connait le cap de La Hague, dans le Cotentin, autrement que par la
localisation de son usine de retraitement du plutonium et des combustibles usagés ?
Enfin, aux auteurs de ce message publicitaire qui laissent entendre que l’Assemblée Générale du GIP52
serait tout acquise à « l’implantation physique d’installations de surface » dans notre département, je
rappellerais qu’ils oublient que je n’ai pas pu être présente, étant mobilisée par le vote du budget du
Conseil Régional de Champagne-Ardenne, que je représente au GIP, lequel n’a jamais caché son
opposition au stockage en couche géologique profonde des déchets radioactifs. En témoigne l’avis voté le
17 janvier 2011, et que vous trouverez ci-joint.
1
Source ANDRA : http://www.andra.fr/download/site-principal/document/dossier/060130VisitePresseLabo.pdf

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