CC2 Sujet - EconomiX

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CC2 Sujet - EconomiX
UFR SEGMI Département Économie
L2 Macroéconomie B : Mmes C. Coudrat – A. Labye
Année 2011-2012
2ème Contrôle continu
Eléments de correction
Documents et calculatrice ne sont pas autorisés.
Durée : 45min
Vous veillerez à être à la fois concis et précis tout en justifiant vos réponses. Vous utiliserez tous les outils d’analyse requis à
l’appui de votre argumentation.
TD3 – Le modèle IS-LM :
1- Expliquez pourquoi, en situation de trappe à liquidité, la politique monétaire est inefficace. (4 points)
Lorsque i (le taux d’intérêt) est très bas, voire nul, on anticipe sa remontée, donc une baisse des cours des obligations ce qui
provoque de la part des agents une vente de titres et une demande « infinie » de liquidités et toute injection ultérieure de
liquidités sera transformée en encaisses spéculatives et ne permettra pas la relance de l’activité. A l’inverse, la politique
budgétaire est très efficace avec mG = 1/(1-c + ct).
De plus, en TD on a envisagé le cas où e = infinie (élasticité de l’encaisse spéculative infinie ; le cas de la trappe à liquidité);
on obtient alors m = 0, donc efficacité nulle de la politique monétaire.
2- Décrivez les enchainements menant d'une injection de liquidités (politique monétaire expansionniste) à la reprise de
l'activité. (4 points)
Une injection de liquidités (open market), c'est-à-dire une augmentation de l’offre de monnaie (exogène) sur le marché de la
monnaie, à demande de monnaie constante, provoque la baisse de i. Cette baisse de i relance l’activité (principe du
multiplicateur d’investissement), l’emploi et aussi la demande d’encaisses de transaction. Parallèlement, la demande de titres
augmentant avec l’injection de liquidités, le cours des titres augmente (on a vu que i baissait), les agents anticipent alors une
remontée de i et une baisse des cours, ce qui provoque la hausse de la demande d’encaisses spéculatives. Au terme de cet
enchaînement, on remarque que le marché de la monnaie et celui des titres retrouvent l’équilibre, puisqu’à une hausse initiale
de l’offre de monnaie correspond une hausse de la demande d’encaisses de transaction et de la demande d’encaisses
spéculatives. Idem pour le marché des titres, hausse des titres puis baisse. L’effet d’une augmentation de M sur Y est indirect
(par l’intermédiaire de i). On note le rôle des anticipations. Monnaie non neutre. Efficacité de la politique monétaire.
3- Reliez le taux d'intérêt à la "préférence pour la liquidité" chez Keynes. (2 points)
Chez Keynes, i est le prix du renoncement à la liquidité. La monnaie est un actif sûr ; sa valeur nominale est garantie (pas sa
valeur réelle bien sûr), à l’inverse des titres dont la valeur nominale est instable (on est en situation d’incertitude quant à
l’évolution des rendements futurs des actifs financiers). Le taux i est d’autant plus fort que l’incertitude sur les rendements
futurs des titres est élevée.
TD4 Partie 1 – Création monétaire et liquidité bancaire :
1- Les banques de second rang créent de la monnaie scripturale lors d’acquisitions de titres ou d’octrois de crédits notamment.
Quelle est la limite à cette création monétaire ? (2 points)
Lorsque les banques créent de la monnaie par l’octroi de crédits ou l’acquisition de titres, elles créent autant de dépôts
supplémentaires. Or, une part de ces dépôts va sortir de leurs bilans (demande de billets, paiements auprès d’autres banques).
Cette fuite de monnaie va nécessiter un refinancement en monnaie centrale ; or, ce refinancement a un coût et les banques vont
alors limiter leur création monétaire dans la limite de leur capacité à se refinancer en monnaie centrale.
Les banques peuvent se rencontrer sur un marché pour réaliser les opérations qui découlent de cette limite. Précisez sur quel
marché et à quel coût pour ce qui concerne la zone euro. (2 points)
En raison des fuites de monnaie, les banques doivent s’échanger de la monnaie centrale. Les banques qui ont besoin de se
refinancer en monnaie centrale ont la possibilité d’emprunter cette monnaie auprès d’autres banques, qui elles, sont en excès de
monnaie centrale : ces échanges s’opèrent sur le marché interbancaire.
Dans la zone Euro, le coût de ces échanges est le taux EONIA (Euro Overnight Index Average) pour les opérations au jour le
jour, et l’Euribor (European Interbanking Offered Rate) pour les opérations à plus longue échéance, mais toujours à court
terme (1 mois, 3 mois, etc.).
Qu'appelle-t-on la liquidité bancaire ? (1 point)
La liquidité bancaire correspond aux avoirs détenus par les banques sur leurs comptes à la banque centrale : la monnaie
centrale. Cette monnaie fait l’objet d’échanges entre banques sur le marché interbancaire. On la désigne également par la
liquidité interbancaire.
2- Décrivez comment la Banque Centrale Européenne (BCE) opère pour orienter les taux du marché monétaire. (3 points)
La BCE oriente les taux du marché interbancaire à travers deux principaux outils : les facilités permanentes et les opérations
d’open market.
Dans les facilités permanentes, on distingue les facilités de dépôts et les facilités de prêt marginal. Les premières permettent
aux banques de déposer leurs excès de monnaie centrale auprès de la BCE et selon un taux défini par la BCE. Les secondes
permettent aux banques en besoin de monnaie centrale de réaliser un prêt auprès de la BCE selon un taux défini par la BCE.
Ces opérations se font à l’initiative des banques. Le taux de ces deux facilités constituent respectivement un taux plancher et un
taux plafond pour le taux du marché interbancaire. En effet, les banques ne placeront leur monnaie centrale sur le marché
interbancaire que si elles peuvent le faire à un taux supérieur à celui offert par la BCE, et elles n’emprunteront sur le marché
interbancaire que si elles peuvent le faire à un taux inférieur à celui proposé par la BCE. Les taux définis par la BCE pour les
facilités permanentes définissent ainsi un corridor pour l’évolution du taux du marché interbancaire.
De plus, les opérations d’open market de la BCE (opérations de refinancement que la BCE propose sur le marché
interbancaire, par appel d’offre, de façon hebdomadaire et mensuelle). Le taux proposé pour ces opérations est le principal
taux directeur de la BCE, il est compris entre les deux taux des facilités permanentes. En fonctionnement “normal“, le taux au
jour le jour du marché interbancaire fluctue autour de ce taux directeur.
Les taux à court terme du marché monétaire ont chuté brutalement après octobre 2008. Rappelez les circonstances et les
raisons qui ont conduit à cette baisse brutale des taux. (2 points)
Depuis l’été 2007, les banques sont affectées dans leur bilan par la présence d’actifs dits “toxiques“ : leur recouvrement est
douteux et ils conduisent à des pertes pour les banques (crise des subprimes). Néanmoins, il demeure une confiance en la
capacité des banques à résister à cette crise, et en particulier, à l’action en dernier ressort de l’Etat ou des banques centrales
pour secourir les banques en difficulté. Mais en octobre 2008, la banque Lehman Brothers fait faillite. Le scénario de faillite
d’une grande banque devient plausible. Dès lors, sur le marché interbancaire, les banques en excès de liquidité refusent de
prêter aux banques en besoin de liquidité, craignant que d’autres banques fassent faillite. Le marché interbancaire et le
refinancement des banques sont paralysés par une crise de confiance. Les banques centrales, et la BCE notamment, baissent
brutalement leurs taux directeurs afin de rendre peu coûteux et pour soutenir le refinancement des banques. La BCE se
substitue alors au marché interbancaire.