Titre de la présentation sur une ou deux lignes

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Titre de la présentation sur une ou deux lignes
Les revenus des médecins libéraux en 2011 (source ARAPL)
Jean VILANOVA
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Dans leur dernière publication de septembre 2012, les associations régionales agréées des professions libérales (ARAPL)
apportent un éclairage incomplet certes, mais néanmoins intéressant sur l’évolution des revenus des médecins libéraux pour
l’exercice 2011. En l’espèce, le cru n’aura pas été mauvais. Plusieurs spécialités dont la médecine générale enregistrent une
hausse réelle du bénéfice avant impôt. Ils restent que toutes ne sont pas favorablement servies et que les écarts de revenus
demeure importants entre les disciplines.
Préambule
Quel que soit le secteur économique et d’où qu’ils proviennent, les chiffres doivent toujours être appréhendés avec
précaution et analysés au plus près. Ceux relatifs aux revenus des professionnels de santé n’y font bien entendu pas
exception.
Quels premiers enseignements pouvons-nous tirer de telles données ?
 La situation diffère parfois grandement d’une spécialité à l’autre, ce qui ne saurait surprendre tant la médecine apparaît
comme une sorte de kaléidoscope. Et les écarts au sein d’une même spécialité sont eux-mêmes significatifs comme nous le
démontrons plus loin.
 Pour autant, les médecins restent, dans leur ensemble, protégés de la crise économique profonde et durable qui sévit
dans notre pays. En cela le document de l’ARAPL arrive au mauvais moment estiment certains. Et ils ont raison. Davantage
encore qu’une résistance à la crise pointe en effet « une embellie » pour les praticiens alors que leurs syndicats ont engagé
des négociations serrées sur la revalorisation des actes et l’avenir du secteur II, négociations ayant d’ailleurs en partie abouti
au moment où ces lignes sont écrites (23 /10).
I. La médecine générale
D’aucuns diront – à juste titre – qu’une fois n’est pas coutume, les généralistes tirent particulièrement bien leur épingle du
jeu. Avec un revenu moyen avant impôt de 85 000 €, en hausse de 7 % par rapport au précédent exercice, leur situation
montre une nette amélioration. Les ARAPL chiffrent ainsi à 6 100 € pour un médecin généraliste le revenu supplémentaire
déclaré au fisc sur 2011 (toujours en moyenne, évidemment). Toutefois, notons que l’embellie apparaît après 3 exercices
consécutifs de recul (2008, 2009 et 2010). Elle mérite ainsi d’être tempérée.
L’inversion de la tendance trouve d’abord sa source dans la revalorisation du C, passé de 22 à 23 € en janvier 2011.
D’autres paramètres ont aussi contribué à ce résultat de façon sans doute moins significative mais néanmoins réelle. Nous
en distinguons trois.
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- D’abord les bonus liés au nouveau système de rémunération à la performance accordés aux praticiens s’y étant pliés (1
médecin généraliste sur 3 selon les caisses d’assurance maladie).
- Ensuite le contexte d’épidémie grippale dont on apprend qu’il a été beaucoup plus prégnant en 2011 qu’en 2010. Au cours
de l’hiver, 2 200 000 personnes ont été touchées et ont donc consulté.
- Reste enfin que la hausse de ce revenu moyen s’explique aussi par le surcroît d’activité lié à un rythme intense de travail.
L’offre de soins déséquilibrée en médecine générale et qui, de surcroît, entame une décrue alourdit la charge de travail de
chacun. Ainsi que le précise Pierre Giroux, président de l’ARAPL Picardie… « Pour beaucoup de médecins, le souci n’est
pas de travailler davantage, mais de freiner leur activité. » (source Le Quotidien du Médecin du 11 /09 /2012).
Enfin, on ne saurait passer sous silence les écarts de revenus au sein même de la spécialité : ils vont du simple au triple,
passant de 40 800 € à 140 000 €. Mais il est vrai que la médecine générale se caractérise par sa diversité ; l’exercice urbain
ou rural, l’omnipratique ou la compétence, etc. Autant de paramètres influant sur le niveau des revenus du professionnel…
II. Les autres spécialités
On remarque des disparités importantes, peut-être porteuses d’évolutions à plus long terme.
Sur les 23 spécialités recensées, 7 enregistrent une baisse des revenus contre seulement 2 en 2010. Et, fait nouveau, parmi
les disciplines « à la baisse », la majorité concerne les spécialités dites « techniques » jusqu’ici bien mieux loties que les
spécialités « cliniques ».
Pour preuve, la radiologie, spécialité technique par excellence déclare une baisse moyenne estimée à -1,9 % ; mais aussi
l’anesthésie-réanimation (- 2 %) et la cardiologie (- 2,6 %).
Assiste-t-on à un rééquilibrage en faveur des spécialités cliniques ?
Sans doute est-il trop tôt pour l’affirmer même si plusieurs parmi elles s’inscrivent dans une dynamique positive. C’est le cas
de la pédiatrie (+ 4 %), de la dermatologie (+ 7,4 %), de la rhumatologie (+ 10 %) notamment. Un tel mouvement devra se
pérenniser sur plusieurs exercices avant que l’on puisse parler de rééquilibrage. Mais il est vrai que le chemin sera long tant
les écarts de revenus d’une spécialité à l’autre sont notables.
Pour notre part, nous ne croyons pas à une réduction structurelle de ces écarts par la simple évolution du profil de la
patientèle ou un aménagement – toujours laborieux – de la convention. Seul un travail de fond sur la CCAM aurait un effet en
ce sens. Et le contexte économique actuel rend l‘ouverture d’un tel chantier pour le moins aléatoire.
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III. Quelles conclusions ?
En matière de revenus médicaux, toute option ou vision péremptoire est à proscrire tant, il faut le répéter, les données dont
nous disposons et que nous commentons ici restent parcellaires. Elles n’en sont pas moins utiles à traiter dans la mesure où
elles constituent un bon indicateur de tendances.
Même en retrait, la radiologie et l’anesthésie-réanimation tiennent le haut du pavé. Il faut également constater et saluer une
forme de réhabilitation, en ce domaine, de la médecine générale. C’est important car, chacun le sait, rien dans l’organisation
et la qualité des soins ne se fera sans elle.
Mais au fond, la vraie question est ailleurs : quelle est la valeur économique de l’acte de soins ?
Dans son acception globale (réflexion, information, prise de risque de la part du médecin) et du point de vue de sa
rémunération, le soin prodigué à une personne vaut-il plus ou moins (certainement pas moins !) que la prestation de tel ou tel
professionnel se situant hors le monde de la santé ? Et chez les médecins eux-mêmes, l’écart de l’échelle des revenus se
justifie-t-il selon la place occupée dans la sphère de soins : du diagnostic au geste opératoire ?
Vraisemblablement sont-ce là les vraies questions ; mais des question dont la résolution est complexe, peut-être même
impossible. Et des questions perçues par beaucoup comme non prioritaires dans la mesure où les médecins continuent peu
ou prou – et continueront sans doute – à résister mieux que tant d’autres aux ravages de la crise économique que nous
traversons.
Vous trouverez ci-après, en appui des présents commentaires, deux tableaux tirés du Quotidien du Médecin du 11 /09 /2012
 1er tableau : Evolution 2010-2011 du revenu imposable des médecins libéraux (en %)
 2ème tableau : Revenus avant impôts en euros 2011
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Revenus avant impôts en euros 2011
Radiologues
188 300
Gynécologues obsté.
90 400
Anesthésistes-Réa.
184 100
Angiologues
89 600
Chirurgiens généraux
165 000
Neurologues
87 900
Chirurgiens orthopédistes
159 400
Dermatologues
87 100
Chirurgiens urologues
158 200
RRF
85 700
Ophtalmologues
147 700
Médecins généralistes
85 000
Stomatologues
140 500
Pédiatres
74 600
Gastro-entérologues
123 800
Gynécologues
74 200
Cardiologues
120 800
Psychiatres
74 200
Pneumologues
106 000
Endocrinologues
60 100
ORL
102 000
Médecins remplaçants
48 200
Rhumatologues
94 100
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