Los colores de la montaña Les couleurs de la montagne

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Los colores de la montaña Les couleurs de la montagne
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Les couleurs de la montagne
Scénario et réalisation : Carlos César Arbeláez
Production : El Bus Producciones, Colombie | Panama, 2010
Image : Oscar Jimenez
Montage : Felipe Aljure
Musique : Camilo Montilla
Son : Yesid Vásquez
Avec : Hernan Mauricio Ocampo, Nolberto Sanchez, Genaro Aristizabál
Film de fiction, 88 minutes
Recommandé dès 10 | 12 ans
Langue : espagnol
Sous-titres : français, allemand
Dossier pédagogique : Peter Meier-Apolloni, 2012 ; traduction : Martine Besse
Thèmes : la Colombie, amitié et solidarité, vivre dans une zone de conflit, résistance civile,
droits de l’enfant, école, sécurité humaine
Contenu C’est avec les yeux de Manuel (9 ans) et de son copain Julián que nous approchons la vie quotidienne des enfants dans une zone de conflit des Andes colombiennes. Ils retrouvent d’autres
enfants du même âge, jouent au foot, vont à l’école et aident à la maison. Mais leur insouciance
est troublée par les problèmes de leurs parents : pris entre deux fronts, le mouvement de la
guérilla et les groupes paramilitaires, ces derniers tentent de résister aux recrutements forcés.
Ceci n’est pas caché aux enfants ; en outre, ils essaient par tous les moyens de récupérer leur
précieux ballon de foot qui s’est égaré dans un champ de mines. Le danger latent et la violence
omniprésente sont une dure épreuve pour tous, y compris pour la nouvelle enseignante qui essaie
courageusement de répondre avec humanité et créativité à la menace incessante. Mais à la suite
du conflit armé, les familles sont de plus en plus nombreuses à partir et la jeune enseignante a
de moins en moins d’enfants en classe. Pour ceux qui refusent de rejoindre les groupes armés,
les conséquences sont très graves.
Le film
Un documentaire bouleversant qui s’attache à une région isolée des Andes en Amérique du Sud
et replace sur le devant de la scène une guerre civile oubliée. Dans la perspective des enfants,
nous nous faisons une idée de la situation en Colombie qui continue d’être difficile et semble
sans issue ; les éléments documentaires et fictifs se mêlent, si bien que la dure réalité de tous
les jours s’inscrit peu à peu complètement dans le récit. Ce film peut être interprété à différents
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niveaux. De même que dans le film, les élèves ne réalisent pas ce qui arrive à leur jeune enseignante, les plus jeunes spectateurs et spectatrices ne peuvent pas le comprendre non plus. Et
c’est là précisément que se manifeste l’art de ce réalisateur : il exprime quelque chose sans tout
expliquer, il travaille de manière nuancée, si bien que finalement, ce film s’avère plus oppressant
pour les adultes que pour les enfants. Les enfants d’une dizaine d’années n’ont pas de parti pris,
ils auront tendance à s’identifier à Manuel et à ses copains, s’intéresseront à leurs jeux et à leurs
amitiés tandis que les élèves plus âgés voudront en savoir plus sur le contexte général. Ce film
est un défi pour l’enseignant/e et pour les élèves en raison de sa longueur, de sa thématique et
des compétences de lecture (sous-titres) qu’il requiert. Il s’agira donc au préalable de bien
­préparer la démarche et de consacrer du temps à une analyse approfondie. Avec l’histoire qu’il
nous livre où il est question d’amitié, d’oppression et du vœu profond d’une vie normale au
milieu d’une guerre absurde, Carlos César Arbelaez a déjà obtenu de nombreux prix – par exemple
à Toulouse et San Sebastián, et au Festival international de films de Fribourg en 2011 il a reçu le
prix du jury œcuménique et le prix du public.
Carte : CIA The World Factbook, https://www.cia.gov/library/publications
Informations générales Situation géographique de la Colombie
L’histoire de la guerre civile en Colombie
Source : http://www.bpb.de/internationales/weltweit/innerstaatliche-konflikte/54621/kolumbien, avec
des compléments de l’auteur
Depuis la séparation de la Grande Colombie en 1829/30 en trois Etats, le Venezuela, l’Equateur
et la Colombie, la Colombie se trouve dans une situation quasi permanente d’agitation interne
et de combats. La guerre civile déclarée de 1948 à 1953 a contraint des milliers de paysans à
quitter les régions andines fertiles au profit des régions tropicales des basses terres très peu
peuplées. La guérilla a réussi, dès la moitié des années 1960, à s’implanter dans les régions
négligées jusqu’alors ainsi que dans les quartiers pauvres des grandes villes. A partir des années
1970, la culture du cannabis et de la coca s’est répandue. Les parties en conflit se battent
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aujourd’hui encore pour les régions des cultures ainsi que pour les itinéraires du transport. Le
contrôle du commerce de la drogue est devenu, à côté du contrôle des richesses minières, le
moteur principal des litiges. Les unités paramilitaires qui interviennent depuis les années 1980
de manière de plus en plus forte et brutale procèdent dans les faits à une seconde réforme agraire
de caractère violent qui chasse des millions de personnes de la campagne vers les quartiers
pauvres des grandes villes.
La situation actuelle
Au cours de ces dix dernières années, le conflit colombien a beaucoup changé, mais il n’est pas
du tout résolu. Depuis le début de son mandat en 2002, le président Alvaro Uribe pratique une
politique rigoureuse visant à combattre les révoltes et le terrorisme. Il a pour but d’assurer la
présence des forces de sécurité de l’Etat dans les moindres recoins du pays et d’étouffer la
guérilla. Depuis 1998, l’armée et l’équipement militaires ont été développés massivement et
modernisés grâce aux fonds du « Plan Colombia » financé par les Etats-Unis à hauteur de 7,7 milliards de dollars états-uniens. Aujourd’hui, plus de 6% du produit intérieur brut (PIB) sont affectés au domaine de la sécurité (à titre comparatif : Etats-Unis env. 4%, RFA env. 1,3%). Les civils
sont associés à un système d’espionnage étendu à l’ensemble du pays.
Face à l’Etat, on trouve les deux groupements principaux de la guérilla : les FARC (Fuerzas
­Armadas Revolucionarias de Colombia – Forces armées révolutionnaires de Colombie) et l’ ELN
(Ejército de la Liberación Nacional – l’armée de libération nationale) qui ne peuvent plus
­intervenir de manière aussi offensive que dans les années 1980 et 1990 à cause de la pression
militaire.
Les forces paramilitaires des « Autodefensas Unidas de Colombia » (AUC) qui luttaient jusqu’en
2005 contre la guérilla ont officiellement déposé les armes mais elles continuent néanmoins de
contrôler une large partie du pays. Des enquêtes sont en cours contre de nombreux députés du
congrès proches du gouvernement : on les soupçonne de collaboration avec des chefs des forces
paramilitaires. A la suite des négociations menées avec les blocs paramilitaires en vue de la
démobilisation, des procédures spéciales ont été engagées dès 2005 contre des membres
­dirigeants dans le cadre de la « loi pour la justice et la paix » ; elles se sont malheureusement
révélées une farce. De nombreux commandants démobilisés ont été extradés vers les Etats-Unis.
Dans la plupart des cas, les chefs d’accusation concernent les délits liés à la drogue et non pas
les nombreuses violations des droits humains. La recherche de la vérité devient ainsi presque
impossible.
Pendant ce temps, c’est surtout la population civile qui souffre du conflit persistant. En Colombie,
des milliers de personnes décèdent chaque année de mort violente. On estime que quatre millions
de personnes ont été chassées et déplacées par la guerre civile. Chaque année, des milliers de
nouveaux réfugiés viennent s’y ajouter. Pour les défenseurs des droits humains, les syndicalistes
et les journalistes critiques, la Colombie est l’un des pays les plus dangereux du monde. A part
les meurtres et les menaces, on enregistre de nombreux cas de simulacres de procédures pénales
contre les opposants.
La situation est dramatique également pour les enfants ; les troupes de la guérilla et les forces
paramilitaires recrutent régulièrement des enfants pour leurs combats, car ce sont des soldats
peu coûteux ; d’après les organisations qui se consacrent à l’enfance, ils devraient dépasser
11 000 et plusieurs milliers d’entre eux ont moins de 15 ans. Aucun autre pays d’Amérique latine
n’en dénombre davantage. Un tiers sont des filles : elles ont été forcées à devenir à la fois
­combattantes et partenaires sexuelles des forces dirigeantes.
Après le changement de gouvernement aux Etats-Unis, le président Uribe a continué d’être considéré comme un allié important des Etats-Unis en Amérique latine. Le Congrès des Etats-Unis à
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majorité démocrate était certes critique à l’endroit d’Uribe, en particulier en raison des nombreux
meurtres de syndicalistes ; mais le traité conclu en 2009 à propos de l’utilisation, par les forces
armées états-uniennes, de plusieurs bases militaires en Colombie, soulignait la persistance de
liens étroits.
L’actuel président de la Colombie qui a succédé à Uribe, Juan Manuel Santos Calderon, maintient
la ligne dure à l’endroit de la guérilla ainsi que des relations assez peu transparentes avec les
forces paramilitaires.
Comme les régions qui touchent à l’Equateur et au Venezuela sont devenues des zones de
combat importantes de la guerre civile, les relations diplomatiques de la Colombie et de ses
voisins se sont beaucoup dégradées. La Colombie reproche à ses voisins d’abriter des unités
de la guérilla. En contrepartie, l’Equateur et le Venezuela reprochent aux forces armées
­colombiennes et aux groupes paramilitaires colombiens d’avoir fait des incursions aussi de
l’autre côté des frontières nationales. Les relations entre le gouvernement de droite d’Uribe et
le président du Venezuela Hugo Chavez, un populiste de gauche, sont mauvaises et créent de
fortes tensions entre les deux pays.
Résistance civile et droits de l’homme
Après que la population rurale a été chassée dans de grandes parties du pays dès le milieu des
années 90, les petits paysans et paysannes ont commencé de se défendre et d’aménager leurs
propres zones protégées.
L’Etat a défini de son côté sept zone protégées garanties par la loi, les « Reservas Campesinas »
à l’intérieur desquelles seule la petite paysannerie peut être pratiquée. Les conditions sont
strictes : les grandes propriétés terriennes sont interdites, des plans d’utilisation des terres
doivent être établis et la terre doit être exploitée en respectant des critères de durabilité. Plus
tard, ces zones protégées ont été à nouveau supprimées par le président en fonction, car elles
étaient devenues des zones de repli pour la guérilla. En réalité, il s’agissait de contenter les
exigences des grands propriétaires terriens qui réclamaient une exploitation extensive des
­pâturages et des plantations de palmiers à huile. Les paysans et les paysannes ont continué
néanmoins de travailler comme s’ils étaient dans des « Reservas Campesinas » : avec le soutien
des institutions internationales et de l’UE, ils réalisaient des projets sociaux, notamment pour
assurer leur autonomie alimentaire. Des rencontres internationales ont eu lieu et on y fournissait
des informations détaillées sur le thème de la culture de la coca et des droits humains. Une
organisation juridique a essayé aussi d’obtenir à nouveau le statut des villages protégés en
portant une attention particulière aux droits humains. Dans toutes ces tentatives, les nouveaux
médias sociaux (Internet, Facebook, etc.) ont joué un rôle important.
Il existe par ailleurs les mouvements de résistance colombiens les plus divers qui essaient de
faire appliquer les droits humains sans violence. L’éventail comprend des initiatives de base pour
la paix (mouvements paysans, indigènes et afro-colombiens), des organisations non gouvernementales et des organisations de femmes : par exemple le réseau des femmes pour la paix « Ruta
Pacífica de las Mujeres » (actions de protestation et mesures de formation pour les femmes dans
le cadre desquelles on analyse les effets du conflit armé et de la violence sur les femmes en
Colombie) ; l’Organización Femenina Popular OFP (une organisation féminine de base âgée de
vingt ans située dans la ville pétrolière de Barrancabermeja qui cherche à résister aux groupes
paramilitaires d’extrême droite) ; les communes afro-colombiennes ont répondu aux attaques par
diverses formes de résistance civile, en se repliant plus profondément dans la forêt tropicale, en
changeant constamment d’emplacement et en vivant en autarcie ; les groupes de personnes
déplacées de la région de Urabá et des basses terres de la côte pacifique ont aménagé des
« espaces humanitaires » ou des « communautés de paix » autogérées (des zones clairement
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délimitées auxquelles les acteurs armés n’ont pas accès, où les règles de la vie collective sont
définies par les intéressés sans aide de l’extérieur).
Toutes les activités de résistance ont pour but premier de ne pas abandonner le droit à la terre
inscrit dans la Constitution et de préserver l’autonomie.
Public visé Cycle 2 et 3 Hamos, dès 10 | 12 ans
Objectifs d’apprentissage Les apprenants…
• découvrent la vie de tous les jours dans une région rurale de Colombie à travers le regard d’un
enfant.
• comprennent ce que signifie vivre dans une zone de conflit.
• prennent conscience de l’importance de la résistance civile.
• Prennent connaissance des droits et des perspectives que les enfants ont ou qui leur manquent.
Disciplines et thèmes Géographie, histoire, éducation à la citoyenneté, éducation aux médias
La Colombie, amitié et solidarité, vivre dans une zone de conflit, résistance civile, droits de
l’enfant, école, relations humaines
Vue d’ensemble des fiches pratiques • Fiche pratique 1 – Connais-tu bien ce film ? Questions de compréhension et solutions
• Fiche pratique 2 – Manuel et son histoire
• Fiche pratique 3 – Qui dit quoi ? Petit quiz et solutions
• Fiche pratique 4 – Droits de l’enfant
Chapitres
• 1ère partie : 00’ – 28’ Arrivée de l’institutrice, école, marché, anniversaire, fuite
• 2ème partie : 29’ – 62’ jeu de foot, mines, tirer plans, paramilitaire
• 3ème partie : 63’ – 90’ graffiti, arrestation, enlèvement du père, fuite
Suggestions didactiques Remarque préliminaire
Il appartient à l’enseignante/l’enseignant de juger à partir de quel âge il/elle veut et peut ­montrer
ce film. Cette histoire qui est retracée à travers le regard d’un enfant convient dès l’âge de 10
ans ; l’accent sera mis alors sur la vie de tous les jours, les jeux et l’école. Avec des enfants de
plus de 12 ans, il est possible d’aborder le contexte politique dans les grandes lignes. Pour ces
deux degrés, on se focalisera sur la vie d’un enfant dans une zone de conflit.
Ce film dont la version originale est en espagnol a des sous-titres en français. Ceci exige un effort
supplémentaire de la part des élèves et ne correspond pas à leurs habitudes visuelles. C’est
pourquoi il est important de les aider (lecture des sous-titres à haute voix ou résumé de l’histoire).
Ce film a une durée de 90 minutes ; le projeter éventuellement aux plus jeunes élèves en 2 ou 3
parties.
Il est recommandé de préparer avec les élèves les séquences qui peuvent être choquantes (un
cochon saute sur une mine, attaque des forces paramilitaires, mauvais traitements infligés au
père de Julian, etc.) ; même si elle n’apparaît qu’en marge, la violence est omniprésente et
oppressante. Les enfants devraient réussir à comprendre dans quel contexte grandit Manuel et
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ce que signifie mener une vie d’enfant aussi « normale » que possible dans ces conditions.
Les fiches pratiques sont conçues avant tout pour un travail individuel, tandis que les suggestions
proposent des activités pour l’ensemble du groupe. Les approches et les suggestions suivantes
peuvent être utilisées de manière très souple.
Avant de voir le film
• Expliquer brièvement la situation géographique et politique de la Colombie. Le nom du village
« La Pradera » signifie littéralement pré ou prairie.
• Consigne d’observation : les apprenants notent pendant le film tous les noms des personnes qui
jouent un rôle (Manuel, Julián, Poca-Luz, Ernesto, Carmen, etc.).
Regarder le film
• Projeter éventuellement le film en 2 ou 3 parties (cf. chapitres 1 à 3) ; durant les pauses, répondre
aux questions de compréhension et faire deviner la suite.
Etude du film
Fiche pratique 1 • Interprétation du titre du film « Los colores de la montaña » (les couleurs de la montagne).
• A l’aide de la fiche pratique 1, vérifier le degré de compréhension du film par les élèves. ­Compléter
les réponses fournies en se référant à la feuille de solutions.
Suggestion 1 Manuel et son histoire
Fiche pratique 2
• Regarder ensemble les 6 photos tirées du film et recueillir les commentaires en plénière.
• Demander ensuite aux élèves de travailler individuellement sur les exercices de la fiche pratique 2.
• Echanger dans des groupes de deux les petits textes qui ont été rédigés.
Suggestion 2 Quiz à propos du film
Fiche pratique 3 (+ solutions)
• Demander aux élèves de faire seuls l’exercice composé de 5 photos, 5 citations et 5 noms.
Ciseaux, bâton de colle
• Les éléments découpés sont d’abord déposés sur une feuille vierge et les élèves en discutent par deux.
Feuille vierge • Comparer les résultats en plénière, les corriger au besoin ; ne les faire coller qu’ensuite.
Suggestion 3 Vivre dans une région de conflit
Grandes feuilles de papier
• Demander aux élèves de dresser la liste des thèmes et des endroits importants du film, par
Crayons de couleur exemple : la maison et la ferme de Manuel, le chemin de l’école, les animaux, l’école, ­l’enseignement
en classe, le terrain de foot, le ballon de foot, la nature, les montagnes, les moyens de transport,
les groupes paramilitaires, l’hélicoptère, les armes, etc.
• Réfléchir ensemble à la façon dont Manuel et les enfants passent leurs journées (travaux de la
maison, école, temps libre) et où des dangers les guettent (mines, armes, forces paramilitaires,
hélicoptère...).
• Demander aux élèves de dessiner ces thèmes à l’aide de crayons de couleur sur de grandes
feuilles de papier. Les couleurs peuvent aussi exprimer une certaine atmosphère et des ­sentiments
(joie, chagrin, peine, déception, colère...).
• Regarder ensemble les dessins réalisés et les commenter.
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Suggestion 4 Résistance civile et droits de l’enfant
Fiche pratique 4
• Evaluer la situation de Manuel ; qu’a-t-il le droit de faire (jouer, dessiner, aller à l’école), que
doit-il faire (aider à la maison, traire,...), que n’a-t-il pas le droit de faire (jouer sur le terrain miné).
Dresser au tableau la liste des droits et des obligations et comparer avec la situation qu’ils
connaissent chez eux.
• Sur la fiche pratique 4, lire ensemble les droits des enfants et les expliquer. Par groupes de deux,
effectuer le premier exercice (quels sont les droits de Manuel ?). Réfléchir ensemble sur ce qui
est semblable ou différent par rapport à notre situation ici.
• Demander aux élèves d’expliquer ce que l’on entend par résistance civile ; établir le lien avec la
peinture aux couleurs vives sur le mur de l’école ou avec le refus du père de Manuel de rejoindre
l’une ou l’autre partie.
Autres suggestions
• Imaginer une suite possible du récit (où va la mère avec ses enfants, comment et de quoi
­vivra-t-elle ?).
• Comparer l’école ici et là-bas (bâtiment scolaire, début des leçons le matin, équipement de la
salle de classe, type d’enseignement, enseignante, etc.).
• Comparer les transports publics ici et là-bas (véhicules tout-terrain, camions, chevaux, etc. en
Colombie ; vélo, auto, train et bus en Suisse...). Se demander pourquoi ils sont si différents.
• Décrire les relations entre garçons et filles (leurs liens d’amitié, la pratique du foot, les rapports
avec les parents et l’enseignante...).
• Ecrire des lettres aux enfants du film (rédiger quelques lignes d’une lettre fictive : qu’est-ce que
je souhaite dire à l’enfant qui joue le rôle principal ? Puis-je comprendre son attitude ? Qu’est-ce
que je trouve bien, qu’est-ce que je ne trouve pas très bien ?...).
• S’interroger sur la manière de résoudre les conflits dans le film (comment cela se passe-t-il entre
les enfants, entre les parents et les enfants, entre les parents, entre les élèves et l’enseignante ?
Se montre-t-on compréhensif, autoritaire, violent, solidaire...). Que signifie l’amitié ?
• Pour les groupes avancés, étudier la différence entre un film de fiction et un documentaire ;
chercher des exemples. Quels éléments ou séquences de « Los colores » pourrait-on attribuer
plutôt à un film de fiction, lesquels plutôt à un documentaire ?
Liens complémentaires www.horyzon.ch/fr/page-daccueil.html Organisation suisse de développement pour les jeunes,
active en Colombie
www.deza.admin.ch/fr/Accueil  pays  Colombie (Direction du développement et de la
­coopération)
www.unicef.ch/fr/  droits de l’enfant  les dix droits principaux
http://prensarural.org/spip/spip.php?mot96 Agence de presse pour les petit(e)s exploitant(e)s
en Colombie
Documents utiles
• Les droits de l’enfant au quotidien. Michael Andres, introduction aux droits de l’enfant, avec un
aperçu historique, des informations, des fiches de travail et des propositions d’actions, Alliance
Sud 2009 (9 à 12 ans)
• Sous-main des droits de l’enfant. FED, diverses ONG, 2010 (52 x 37 cm)
Los colores de la montaña
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Fiche pratique 1
Connais-tu bien ce film ?
Tu as vu l’histoire de Manuel dans le film. Essaie de répondre aux 6 questions suivantes ;
­groupez-vous par deux :
?
Pourquoi les
enfants n’ont-ils
pas le droit
d’aller chercher
leur ballon ?
?
Pourquoi
certains enfants
­cessent-ils de
venir à l’école,
où sont-ils ?
?
Pourquoi
l’enseignante ne
dit-elle rien ?
?
Que signifie la
peinture murale;
pourquoi et par
qui est-elle
­saccagée ?
?
Pourquoi
l’enseignante
s’en va-t-elle ?
?
Qui sont les
hommes qui vont
voir le père de
Manuel ?
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Solutions de la fiche pratique 1
Connais-tu bien ce film ?
Choix de réponses possibles :
?
Les groupes paramilitaires ont miné le terrain de foot et
les alentours ; les mines enterrées peuvent exploser sous
les pieds des enfants, les blesser grièvement ou les tuer.
?
Les parents gardent leurs enfants à la maison parce qu’ils
ont besoin de leur aide ou alors ils se sont enfuis du
village par crainte des groupes paramilitaires.
?
L’enseignante est encore très jeune et craint elle aussi la
violence ; elle sait qu’elle ne peut pas faire grand-chose
face aux forces paramilitaires.
?
Cette peinture aux couleurs vives est une manière
pacifique de se défendre contre la violence et les armes.
Les paramilitaires n’aiment pas ça et ils saccagent la
peinture.
?
Elle se rend compte que la situation devient de plus
en plus difficile. Sa peur de la violence et des menaces
augmente et elle se sent impuissante en voyant que sa
peinture murale a été saccagée.
?
Ce sont des membres de la guérilla qui se défendent
contre le gouvernement et les paramilitaires ; ils cherchent
un appui et en usant de menaces, ils forcent les habitants
du village à les rejoindre.
Pourquoi les
enfants n’ont-ils
pas le droit
d’aller chercher
leur ballon ?
Pourquoi
certains enfants
­cessent-ils de
venir à l’école,
où sont-ils ?
Pourquoi
l’enseignante ne
dit-elle rien ?
Que signifie la
peinture murale;
pourquoi et par
qui est-elle
­saccagée ?
Pourquoi
l’enseignante
s’en va-t-elle ?
Qui sont les
hommes qui vont
voir le père de
Manuel ?
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Fiche pratique 2/1
Manuel et son histoire
Regarde attentivement les photos du film et choisis un titre pour chacune d’elles. Rédige ensuite
un commentaire à son sujet ; une phrase par photo :
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Fiche pratique 2/2
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Fiche pratique 3
Petit quiz à propos du film : qui dit quoi ?
• Tu retrouves ici les cinq personnages principaux du film. Découpe les 5 photos, les 5 noms et les
5 textes puis groupe-les correctement.
• Discute de ta solution avec ton voisin/ta voisine de classe.
JULIAN l’ami
« Bonjour! Je suis ravie d’être avec vous et j’espère
que nous nous entendrons bien et que vous avez
la volonté d’ apprendre quelque chose. »
ERNESTO père
« Crois-tu que nos
enfants auraient une
vie meilleure ailleurs,
loin d’ici ? – Non, c’est
leur terre ; pour moi, il
n’y a aucune raison de
partir. »
« Ils ont tué les trois
garçons des Gonzales.
Rosara est en route pour
la ville en emportant ce
qu’elle pouvait. ...Partons
nous aussi ! »
« Mon frère est très futé,
il pourrait certainement
récupérer ton ballon.
Ils lui ont appris à
désamorcer les mines. »
MANUEL
« Mes parents m’ont dit que je n’avais pas le
droit de retourner là-bas parce que c’est trop
dangereux… Aidez-moi à récupérer le ballon ! »
MIRIAM mère
CARMEN enseignante
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Solutions de la fiche pratique 3
Petit quiz à propos du film : qui dit quoi ?
MANUEL
« Mes parents m’ont
dit que je n’avais pas le
droit de retourner là-bas
parce que c’est trop
dangereux… Aidez-moi
à récupérer le ballon ! »
MIRIAM mère
« Ils ont tué les
trois garçons des
Gonzales. Rosara est
en route pour la ville en
emportant ce qu’elle
pouvait. ...Partons nous
aussi ! »
ERNESTO père
« Crois-tu que nos
enfants auraient une
vie meilleure ailleurs,
loin d’ici ? – Non, c’est
leur terre ; pour moi, il
n’y a aucune raison de
partir. »
JULIAN l’ami
CARMEN enseignante
« Mon frère est très futé,
il pourrait certainement
récupérer ton ballon.
Ils lui ont appris à
désamorcer les mines. »
« Bonjour! Je suis ravie
d’être avec vous et
j’espère que nous nous
entendrons bien et que
vous avez la volonté
d’ apprendre quelque
chose. »
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Fiche pratique 4
Manuel et les droits de l’enfant
Ton travail
• Lis en silence les dix principaux droits de l’enfant qui figurent dans la Convention (une sorte de
traité) des Nations Unies (ONU).
• Coche les droits dont Manuel peut lui aussi bénéficier.
• Partage tes résultats avec ton vis-à-vis et justifie tes choix.
Les 10 principaux droits de l’enfant
1. Le droit à l’égalité et à la protection contre toute forme de discrimination,
indépendamment de la race, de la religion, de l’origine et du sexe. 2. Le droit à un nom et à une nationalité.
3. Le droit à la santé.
4. Le droit à l’instruction et à la formation.
5. Le droit d’avoir des loisirs pour jouer et se reposer.
6. Le droit de s’informer, de s’exprimer, d’être entendu et de se réunir.
7. Le droit à une sphère privée et à une éducation dans un esprit
d’égalité et de paix.
8. Le droit à des secours immédiats en cas de catastrophe et de
détresse ainsi qu’à la protection contre les mauvais traitements sous
toutes leurs formes.
9. Le droit d’avoir une famille qui vous protège et un logement sûr.
10.Le droit à des soins particuliers en cas de handicap.
Ton commentaire sur la situation de Manuel
Comment trouves-tu sa situation si tu la compares à la tienne ?
Que pourrait-on faire pour que Manuel aille encore mieux ?