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L’industriefinancièreau servicedelareprise Les5èmesRencontresdesProfessionnelsdesMarchésde laDetteetduChange Jeudi6Février2014 Compterendu 1 Table des matières I.IntroductionparPierreAntoineGAILLY:PrésidentdelaChambredeCommerce etd’industriedePARISIDF...........................................................................................................3 II.Desintermédiairesfinanciersfortspourfinancerl’économie,etuneplacede Pariscompétitive..............................................................................................................................4 SéverinCABANNES:DirecteurGénéralDélégué–SociétéGénérale........................................4 Questionsdelasalle:.................................................................................................................................6 III.LechangedanslaconquêtedesmarchésémergentsPremièretableronde:Le changedanslaconquêtedesmarchésémergents................................................................7 AlexandreGautier:Directeurdesopérationsdemarché–BanquedeFrance....................7 BenoîtAnne:Responsablestratégiemarchésémergents–SociétéGénérale......................7 XavierDELORY:RiskManager–Oxylane..........................................................................................8 PhilippeBOURGUIGNON:Trésorier–BankofChina.....................................................................9 Questionsdelasalle:..............................................................................................................................10 IV.LesnouveauxfinancementsdemarchépourlesETI.................................................11 IntroductionparMrSOULARUE:.......................................................................................................11 HubertDELAFON:ResponsableorganisationdetteetmarchésdecapitauxEuropepour lesclientsentreprises–CréditAgricoleCIB...................................................................................11 EricDUBOS:Responsablegestionfinancière–MACSF;Membredel’AF2I........................12 YvesJACOBS:DirecteurFinancier–GroupeAgrial.....................................................................14 HervéLABBE:Vice‐président–AFTE;membreduCNO;directeurdelasalledes marchésetdesétudesmacroéconomiques–Orange.................................................................15 V.Marchémonétaire,lanouvelledonne...............................................................................16 MrChristianFLOCH:responsableventemonétaire,originationettradingTCNchez BNPPARIBAS.............................................................................................................................................16 IleanaPIETRARU:HeadofTreasury–SociétéGénéraleParis...............................................16 PhilippeJEANNE:Directeurdelagestionfinancière–Natixis...............................................17 MikaëlPACOT:Responsablemarchémonétaire–AXAInvestmentManagers.................17 GodfrieddeVIDTS:EuropeanRepoCouncilChair–ICMA.......................................................18 FrançoisHAAS:Directeurgénéraladjointdesopérations–BanquedeFrance...............19 VI.CommentleplanstratégiquedeBpiFrances’inscritdanslaproblématique actuelledufinancementdel’économie,etplusspécifiquementsurlefinancement del’innovation................................................................................................................................20 NicolasDUFOURCQ,DirecteurgénéraldeBpiFrance.................................................................20 Questionsdelasalle:..............................................................................................................................22 2 I. Introduction par Pierre Antoine GAILLY : Président de la Chambre de Commerce et d’industrie de PARIS IDF Jesouhaited’abordvousaccueilliraunomdelaChambredeCommerceetd’Industriede PARIS IDF. Dans la conjoncture actuelle, en France comme en Europe, et face à la dégradationdelabalancepublique,àlanoninversiondelacourbeduchômage,onpeut noter un pessimisme des acteurs économiques qui est peu propice à la reprise économique. Il est donc d’autant plus important de se pencher sur le sujet qui est le nôtre aujourd’hui. En effet nous avons l’impression que la reprise tant attendue est à portéedemain.CommeentémoignelerécentappelduPrésidentdelaRépubliqueàun pactederesponsabilitédesentreprises,leclimatpolitiquefrançaistendàsimplifierles démarches administratives pour les entreprises, à réduire la pression fiscale qui pèse surcesdernières,àfavoriserlesinvestissements,etainsiàpromouvoirl’entreprenariat, letoutafinqu’ellespuissentjouerlerôledemoteurdel’économiequiestleleur,etainsi relancer l’économie du pays. Mais pour ce faire, les entrepreneurs et les entreprises existantesontbesoindel’appuidel’industriefinancière.C’estunevisionquiatoujours été celle de la CCI, puisqu’il y a déjà plusieurs mois, la chambre prenait publiquement positionencesens. Les questions qui vont être abordées aujourd’hui me semblent être de la plus haute importance. J’attire votre attention sur la deuxième table ronde qui traitera des nouveaux financements de marché pour les ETI, et où seront évoqués les nouveaux modesdefinancementspromusparlaCCIquesontlesplacementsprivés(EuroPP). L’objectif est bien de fournir aux entreprises un nouveau financement de marché. Les banques ne doivent pas être exclues du processus de financement et ce malgré les évolutionsréglementairesenfaveurd’unrisquepluslimitédanslespositionsdecelles‐ ci.Nouspensonseneffetqu’enfavorisantl’accèsaufinancementdesinvestissementsde plusieurs dizaines d’entreprises (PME et ETI notamment), l’industrie financière française peut renforcer le positionnement de la place de Paris face à ces principaux concurrents. Je ne doute pas que vos travaux de cet après‐midi nous permettent d’avancer dans le sensleplusfavorabledevosmétiersquesontlesmétiersdeladetteetduchange,mais aussileplusavantageuxpourlesentreprises. 3 II. Des intermédiaires financiers forts pour financer l’économie, et une place de Paris compétitive Séverin CABANNES : Directeur Général Délégué – Société Générale M.CABANNESprésentelesconclusionsdugroupedetravailqu’ilasupervisécesderniers mois sur le thème «des intermédiaires financiers forts pour financer l’économie, et une placedePariscompétitive». LesréflexionsmentionnéesdansleRapportdeParisEuroplaceontétémenéesavec,des chefsd’entreprise,desrégulateurs,maisaussidesinvestisseursetdesbanquiers. Nous avons réfléchi à la question de la compétitivité des entreprises françaises, en laissantvolontairementdecôtélessujetsdelacompétitivitédutravailenFrance,ainsi que le sujet d’un accès compétitif à l’énergie et aux matières premières. Nous nous sommes donc concentrés sur un troisième facteur essentiel de la compétitivité de l’économiefrançaise:celuidusecteurfinancieretdelaplacefinancièredeParis. Nousavonsd’abordcherchéàdéfinirlesenjeuxd’uneplacefinancièreforte: Le premier est bien sur l’accès au crédit à des taux compétitifs. C’est le cas en Franceparrapportauxpaysvoisins o Cela couvre la problématique d’un accès compétitif aux outils de couverturedesrisquestelsquelesproduitsdérivés. o Un autre élément fondamental est la proximité géographique entre les banquesetlesentreprises.Eneffetunsystèmedefinancementlocalestun facteuressentieldecompétitivité. o Ledernierpointestunaccèscompétitifauxnouveauxoutilsetmoyensde financement,notammentpourlesETI. Lesecondenjeuportesurlasouverainetédelaplacefinancière.Eneffetlacrise de 2008 a montré que les acteurs non français, et notamment les banques, ont davantage retiré leurs actifs, conduisant à une baisse de 17% de la part du financementissud’acteursnonfrançaissurlaplacedeParis.Lacriseaentraîné unere‐domesticationducrédit.Lespossibilitésderésiliencedel’économiesont doncrenforcéessilesprincipauxacteursdefinancementsonteuxaussifrançais. Aujourd’hui 46% des investissements du CAC40 sont réalisés par des acteurs non‐ résidents, et 63% de la dette est détenue par des acteurs situés hors de l’hexagone. Letroisièmeenjeumisenvaleurparcestravauxestl’importancedel’industrie financière sur l’emploi du pays. En effet, avec ,.2 millions d’emplois directs et indirectsenFrance,lafinancereprésente4,5%duPIB. Notreréflexionestalorspartiesurunconstat:laplacedeParisfaitaujourd’huifaceà unemarginalisation.Eneffeten2010,selonl’indiceDowJones,Parisétaitla5èmeplace boursièremondialeenimportance.En2013,sonclassementareculéau8émerang.Le «globalfinancialindex»classeParisau26èmerangmondial,bienendessousdupoidsde l’économie française dans le monde. La place de Paris perd en part de marché sur le marchédeschangespendantquecelledeLondresengagne.Quellesensontlescauses? 4 La première est le cadre fiscal. Il y a en France, une surcharge des charges fiscales, et égalementdeschargessociales(unsalariépayéàhauteurde70k€/anauncoûtpour l’institution qui l’emploie supérieur de 33% au coût qu’il aurait à Londres). De plus notrecadrefiscalesttropinstablepourpermettrepourcréerl’attractivitédelaplacede Paris. Les places concurrentes, tant matures comme Londres, qu’en développement, comme Singapour,ontaccruleurcapacitéd’investissement.Cetteévolutionn’estcependantpas inéluctable.Ens’appuyantsurlesforcesdelaplacedeParisilestpossibled’inverserla tendance.Cesforcessontlessuivantes: 1. Les entreprises: parmi les 500 plus grandes entreprises mondiales, 22 sont françaises,dont19sontàParis(supérieuraux4entreprisesdeFrankfurtou aux16établiesàLondres).Ainsientermesd’émetteurs,lepoidsdelaplace deParisestconséquent. 2. Lesinvestisseurs:Lagestiond’actifsàParisreprésenteunvolumesupérieur auPIB.C’estmêmelapremièreplaceeuropéenneentermesd’investisseurs. 3. LapropensionnaturelledesFrançaisàépargner 4. La qualité de la formation académique, notamment dans l’industrie financière. 5. Lessuperviseursprésentssurlaplacefinancièresontdetrèsgrandequalité etentretiennentunerelationdechoixaveclessupervisés(i.e.lesbanques). A ces différentes forces s’ajoute aussi le développement de domaines d’excellence où noussommesdesleadersmondiaux: Dans le domaine des dérivés actions, la France totalise 25% des parts de marchéeuropéen. La France possède aussi une expertise en matière d’émissions obligataires ainsiqu’enfinancementsstructurés. Enfinlepost‐marché(laconservationdestitres)estaussiunpointfortdela financefrançaise.(3dutop10desacteursdecesecteursontfrançais). Enfin,ilexistedevraiesopportunitésdanslecontexteactuel,envoicilaliste: Le développement des monnaies émergentes. La place de Paris a un vrai rôle à jouer en tant que l’un des principaux centres offshore pour la devise chinoise. (pointdéveloppédanslapremièretablerondedecetteconférence). Le développement des nouveaux produits de financement des entreprises (deuxièmetableronde). Pour lutter contre la marginalisation évoquée précédemment, l’un des facteurs clé est une mobilisation conjointe des acteurs de la place (entreprises, investisseurs,régulateurs,intermédiairesetpouvoirspublics).Acetitre,lebank bashingfréquentdepuislacrisede2008estparticulièrementnégatifpourfixer cette ambition commune et collective. Nous souhaitons définir une stratégie, commeondéfinitunestratégied’entreprise,pourlaplacedeParis.Pourcefaire, ilestpossibledes’inspirerdecequiaétéfaitparlegouvernementbritannique pour la place de Londres. Aujourd’hui, les autorités françaises ont entendu ce besoinetsontdécidéesàjouercerôle. Le cadre réglementaire et fiscal des banques et des assurances, au‐delà de la contraintequ’ilreprésente,nedoitpasêtreinterprétécommeunemenace,mais 5 bien comme une opportunité. On assiste aujourd’hui à une stabilisation de ce cadreréglementaire;ilestdoncpossibled’avancer. o Encequiconcernelafiscalité,ilsemblenécessairederenoncerauprojet d’unetaxeeuropéennesurlestransactionsfinancières.Eneffet,seuls11 pays sont concernés par une telle taxe, et parmi ceux‐ci, la place parisienneseraitlaplusfortementpénalisée.Celanuiraittrèsfortementà la compétitivité de Paris et donc à l’économie française en général. Aujourd’hui, l’industrie financière, à cause de la fiscalité, détruit de la valeur. o LecadreréglementaireexistantpeutpermettreaussideredonneràParis une dynamique, via les nouveaux instruments de financement. On peut remarquer que le marché de la titrisation a repris aux Etats Unis, il faut doncfairedemêmeenEuropeetenFrance.Lachainetitresdoiteneffet êtreentièrementintégrée,d’oùl’importancedudébatsurEuronext. o Untroisièmeaspectquinousaparuimportantestlaréglementationsur lesproduitsdérivésenmatièredecompensationd’échangesdegréàgré. Il existe une opportunité pour la place de Paris de créer une vraie chambre de compensation sur ces produits, à partir de l’existant (type CDS)puisdel’étendreàd’autresclassesd’actifs. Ilestdoncpossibled’êtreoptimistesurlefuturdenotreplace,etl’ensembledesacteurs delaplacefinancièreontdoncunrôleàjouer. Questions de la salle : Quereprochez‐vousaunouveauprojetdelacommissionEuropéennerelatifàlaséparation des activités bancaires en relation avec le cadre réglementaire adopté en France au préalable? Pour répondre à votre question, il faut s’interroger sur les conditions de l’activité de tenuedemarché.Cecifutlecaslorsdesdébatsparlementaires,demêmequ’auxEtats Unis la règlementation Volcker est venue répondre à ces interrogations. Il apparaît essentiel de préserver le statut de banque universelle présent aujourd’hui, contrairementàcequepréconiseleprojetderèglementdelaCommission.Eneffet,une ségrégation des activités bancaires, entre la banque d’investissement et la banque de dépôt, priverait la banque d’investissement des garanties offertes par la maison mère. Avec une ségrégation, il ne pourrait plus y avoir de rating «investment grade». Parallèlement, les activités de Bâle III, via la désintermédiation, poussent vers une hausse des activités de marché. La proximité des différents métiers de la banque est fondamentale. On l’a vu lors de la dernière crise, le modèle gagnant est la banque universelleetnonunsystèmedebanquesspécialisées.Lasituationdoitdoncrestertelle qu’elleestactuellement,cequin’estpaslecasdanslenouveauprojetdeloieuropéen. Onassisteaujourd’huiàunrenforcementdelapressionexercéesurlesfondsmonétaires, laissés pour compte de la nouvelle réglementation européenne alors même que ces fonds sontuneforcepourlaFrance.Qu’enest‐ilselonvous? 6 Ceciestexact.LareprésentationfrançaiseàlaCommissionesttropfaibleparrapportau poidsdelafinancedeParisenEurope.LaFrancenepèsepasassezsurl’élaborationdes projetsdeloisenEurope,etcemalgréunesortiedecrisemeilleureenFrancequ’ailleurs enEurope.Lerégulateurfrançaisfaituntrèsbontravail,maisn’estpasassezécoutéà Bruxelles. III. Le change dans la conquête des marchés émergents Première table ronde : Le change dans la conquête des marchés émergents Modérateur: AlexandreGAUTIER,Directeurdesopérationsdemarché–BanquedeFrance Participants: BenoîtANNE,Responsablestratégiemarchésémergents–SociétéGénérale PhilippeBOURGUIGNON,Trésorier–BankofChina XavierDELORY,RiskManager–Oxylane FranckLADEN–Directeurtrésorerie&financement–Oxylane Alexandre Gautier : Directeur des opérations de marché – Banque de France OnasouventprésentélesanciensBRICs,etlespaysémergentsengénéral,commeayant des fondamentaux bons, ce qui expliquait les bons résultats de ces économies sur les marchés.Larécentecriseindique‐t‐elleunchangementdeconjoncture,ous’agit‐ild’une punition des marchés, dé‐corrélée de la réalité économique de ces pays en fort développement? Benoît Anne : Responsable stratégie marchés émergents – Société Générale Il existe aujourd’hui un vrai paradoxe autour des pays émergents: les évolutions de marchéssontbrutales,onparlemêmedecrisedecorrectiondesmarchés,etpourtant lesfondamentauxdecespayssontbons,ettémoignentplutôtd’unebonnesantédeces marchés. Ces derniers jours, il semble que le marché réponde plutôt aux effets de mouvements spéculatifs.EneffetdenombreuxHedgeFundsspéculentàlabaissesurunhorizontrès court.Laraisonsous‐jacenteestqu’êtrebaissièresurlesémergentsestlaseulestratégie d’investissement actuellement. Mais ces fonds spéculatifs semblent avoir atteint un niveau de positions baissières proche du maximum. Le potentiel baissier est donc maintenantdiminué. De plus on peut noter que les investisseurs à long terme veulent se réengager car les valorisations sont aujourd’hui très intéressantes (les obligations d’Etat ont des rendements très intéressants, …). Il convient donc de ne pas dramatiser. Le FMI ne travailleplusbeaucoupaveclespaysémergents,etpassemêmedavantagedetempsà régler les problèmes en Europe. La crédibilité du cadre économique et politique est suffisanteaujourd’hui. 7 Jepensequelesperspectivesà6moissontpositivesencequiconcernelesémergents Les pays émergents représentent cependant une catégorie hétéroclite et il faut distinguerdifférentesfamillesdepayssil’onveutfaireuneanalyseplusfine. Lescritèresquidéfinissentcesfamillessontlessuivants: 1. Une différentiation régionale: on distingue généralement trois grandes zones: l’Asie, l’Europe Moyen‐Orient Afrique (EMEA), et l’Amérique Latine. Lesconditionsetdépendanceséconomiquesdiffèrentseloncesrégions. 2. Lavulnérabilitéfinancière: a. Laperformancemacro‐économique(uneinflationmodérée,…) b. Le commerce extérieur (niveau de la réserve de change, nature de cetteréserve,niveaudedetteextérieure,…) c. Lastabilitéfinancièreinterne(soliditédusystèmebancaire,suividela croissanceparunaccèsaucrédit,…) 3. Enfinlamargedemanœuvredontdisposentcespaysémergentsenmatière depolitiquemonétaireestaussiunfacteurclé.Ainsionpeutremarquerque certains pays, malgré une récente vulnérabilité, conservent une marge de manœuvresuffisantepourassurerlesréformesetstabiliserlasituation(par exemplelaChine). Il est ainsi possible d’affirmer que les fondamentaux n’étant pas remis en cause, la situationactuelleestplusunesituationdegestiondurisqued’instabilitéfinancièrepar lesbanquescentralesfaceauxattaquesrécentes.Leshedgefundsattaquentcespaysun parun,cequientraîneunecontagiondescontraintesdemarché,maisdanscematchqui opposelesfondsspéculatifsetlesbanquescentrales,cesdernièressemblententrainde prendreledessus,cequidevraitpermettredestabiliserlescours. Xavier DELORY : Risk Manager – Oxylane Entantquereprésentantd’Oxylane,plusconnusoussamarqueDécathlon,lavisiondeMr Delory du problème sera plus une vision corporate, centralisé, avec une exposition sur différents marchés qualifiés d’émergents (Chine, Turquie, Russie,…), et donc un intérêt particulier porté sur les flux et les stocks. En tant que représentant d’un groupe patrimonial, les problématiques de change sur les pays émergents sont un domaine qu’il connaîtbien. OXYLANEestd’avantageimportateursurcespaysémergents.Ilyadelapartdugroupe lavolontédecroîtredanscespays,etdoncunrisquedechangeimportant. Encasdeturbulenceséconomiquesnotreréponses’appuiesurdeuxaxes: 1. Lesinstrumentsfinanciersànotredisposition(mêmesilacouverturetotaledes risquesviadesmoyensfinanciersestimpossiblelorsquelemarchés’effondrede 30%). Une des solutions aujourd’hui adoptée est de rabaisser la durée de la couverture.D’unecouvertureà6moisonpasseàunecouverturedurisqueà2 mois.Laconséquencedirecteestuncoûtplusélevépourlafiliale. 8 2. Unaccompagnementdesfilialesdansleurpland’action,etdoncviaunelogique plus opérationnelle. Ainsi dans les circonstances actuelles les filiales sont fortementincitéesàavoirrecoursàlaproductionlocale.Lapolitiquedugroupe est d’avantage en faveur d’une politique de conservation des prix bas, ne répercutepaslahausseducoûtdesmatièrespremières. Notre approche patrimoniale du business nous pousse à observer unehaussedenos capitauxpropres d’origine extérieureà lazone Euro. En effet Oxylane connaît une fortecroissancesurlesmarchésrusseetchinois.Lerisquedechangeinduitestaussiun enjeufortsurlescapitauxpropres.Pourdiminuercerisque,ilfautleverunfinancement local.Cependantcetteapprochen’enestpasencoreàunstadesuffisammentmature,car ilestdifficiledefairedunaturalhedging.Lastructurededettedugroupeaccordantune part importante aux fonds propres (50% de dette et 50% de fonds propres), cette question de l’origine de l’actionnariat est d’autant plus importante pour le groupe Oxylane.Deplusdufaitdelafortecroissancedugroupe,lesfluxnesontpasstablessur l’année. Ainsi, aujourd’hui le groupe est en train de réaliser deux campagnes d’achats distinctes,chacunedisposantd’unecouverturederisque. Lesperspectivesnesonttoutefoispasmauvaises.LefaitqueleYuannesedéprécie pas, et que, pour les autres pays les banques centrales se soient dotées des armes nécessairesenmatièredepolitiquemonétairepourrésisteràcesattaques,nouspermet de rester serein pour les prochaines années. Ainsi, en s’appuyant sur des solutions opérationnelles d’abord, puis sur des solutions financières, le groupe Oxylane parvientàgérersonrisquedechange. Philippe BOURGUIGNON : Trésorier – Bank of China PhilippeBourguignonestexpertdumarchéchinois,ensaqualitédetrésorierdeBank ofChina.Ilnousprésenteaujourd’huilesgrandestendancesetenjeuxdumarchéchinois,et desrisquesdechangesquiendécoulent. La Bank of China est implantée en France depuis 1979. Parallèlement le Yuan est devenucesderniersmoisladeuxièmedevisedecouverture,aprèsledollar,maisdevant l’Euro(depuisNovembre2013).Cecifaitsuiteàuneinternationalisationdelamonnaie chinoisedepuis2009,etlacréationdeplacesboursièresoff‐shore. LaplacedeParisestlaplusimportanted’EuropeentermesderéservedeYuan,avec environ 2 milliards d’euros de dépôt de Yuan. En effet de nombreux groupes français sont fortement importateurs vis à vis de la Chine et ces réserves en Yuan devraient couvrirlerisqued’uneappréciationanticipéeduYuan,defaçonmoinscoûteusequevia unecouvertureendollar(quifaitporterundoublerisquedechange).C’estaujourd’hui 21% du commerce franco‐chinois qui s’effectue en Yuan, ce qui pourrait confirmer la prédominancedeParisfaceàLondresouLuxembourglorsqu’ils’agitdeplacefinancière offshorepourleYuan.Enfin,laplacedePariss’imposeaussiparsesliensaveclespays Africains,oùlaChinemultipliesesinvestissements. QuellessontdonclesgrandesétapesquivontconduireàlaconvertibilitéduYuan? 9 LeYuanestaujourd’huila13emedeviselaplusutiliséelorsqu’onprendlevolumede transaction,etreprésente1%deséchangesmondiaux. Le Yuan on‐shore (CNY) et le Yuan offshore (CNH) sont en train de converger, et pourraientêtreamenésàfusionnerdanslesprochainesannées.Depuis2014,unmarché offshoreamêmeétéouvertenChine(àShanghai).Certainesdisparitésrestenttoutde mêmeprésentes.Ainsi,lestauxd’intérêtoffshoresontde3%alorsquesurleterritoire national,lestauxsontde6%.Eneffetlestauxdomestiquessontplusélevéspourlimiter lesrisquesd’inflation.LesecondproblèmeduYuanestlerisquedeshadowbanking.En effet cet écart de taux entraîne parfois des problèmes de solvabilité et une difficulté supplémentairepourserefinancerpourlesgroupeslocaux.Celacréeuneforteopacité. Ainsi il existe une vraie tendance forte de hausse de la demande en Yuan, qui accompagneunnégocetoujoursplusimportant.L’Europeestbienplacéedanslacourse auxplacesfinancièresfaisantlapartbelleauYuan,commelemontrelafortecroissance des opérations réalisées dans cette devise (+249% sur la place de Paris en un an, croissancelégèrementmoinsélevéeàLondres). Lestroisélémentsàretenirlorsqu’ils’agitdumarchéchinoissont: 1. LesuccèsduYuan,amenéàêtreunedevised’avenir 2. Lafacilitédeleverdesfondssurcemarché 3. Destauxd’intérêtsélevésquisontfavorablesauxépargnantsenrecherchede rentabilité Questions de la salle : Question pour Mr Delory: Comment êtes‐vous organisés en interne pour réduire ces couvertures? MrDelory:Nousavonsdescyclesdegestion,quidurententre3et6mois.Nousavons doncdécidédenosfilialesderaccourcircesduréesdecouverture.Lorsqu’ondécidede réduirelacouverture,c’estpournepastoutfigerpendant6moisavecunspottrophaut etuncarryde10%.Ilestimportantquelesopérationnelsaientdavantagedeflexibilité surlesdifférentsfraispourpouvoirabsorbercesvariations. Selonuneétuderécenteonobservesurl’année2013unenetteaugmentationdunombrede transactionsjournalièressurlemarchédeschanges,quelestvotreavissurcetteévolution, quel’onpeutconsidérercommeextrêmementspéculative? MrsBourguignon&Gautier:Ils’agitenréalitéd’uneévolutionnaturelle,quiressortdes mouvements de diversification des réserves officielles des réserves de change. La contribution de ces pays émergents à la croissance mondiale et la diversification expliquentcettefortehausse.Enfinlasophisticationdelagestiondesréservesavecla généralisationdeséquipesd’allocationd’actifsentraînentcettehaussedelademandeet desflux. 10 IV. Les nouveaux financements de marché pour les ETI Deuxièmetableronde:LesnouveauxfinancementsdemarchépourlesETI Modérateur:GérardSOULARUE,Présidentdelacommission«Economieetcroissance» ‐CCIrégionParisIledeFrance Participants:HuguesDELAFON,Responsableorganisationdetteetmarchésdecapitaux Europepourlesclientsentreprises–CréditAgricoleCIB EricDUBOS,Responsablegestionfinancière–MACSF,Membredel’AF2I YvesJACOBS,DirecteurFinancier–GroupeAgrial Hervé LABBE, Vice‐président– AFTE; membre du CNO; directeur de la salle des marchésetdesétudesmacroéconomiques–Orange Introduction par Mr SOULARUE : Lanotiond’ETIouentreprisedetailleintermédiaireestapparueen2008.Ils’agitd’un typed’entrepriseprioritairepourl‘Etat.OndénombreenFranceseulement4700ETI aujourd’hui (contre plus de 12 000 en Allemagne). Ces entreprises ont une taille suffisantepoursedévelopperàl’international. Ces ETI peuvent s’avérer être une source de croissance future très importante si l’on parvientàlesdévelopper.Pourcela,cesentreprisesdoiventpouvoirsefinancer,viale secteur bancaire et le recours à la dette, mais aussi via des types de financement nouveaux,plusadaptésàleursbesoins. LestravauxmenésdepuisunanparlaCCIvontdanscesens(trouverdesfinancements sousformedeplacementsprivéspourcesETI). Hubert DELAFON : Responsable organisation dette et marchés de capitaux Europe pour les clients entreprises – Crédit Agricole CIB Hubert Delafon, en tant que Responsable organisation dette et marchés de capitaux EuropepourlesclientsentreprisespourleCréditAgricoleCIB,nousprésentelemarchédes placementsprivés,pourlesETI. Jetiensd’abordàsaluerletravaildéjàeffectuésurcesujet.Leseffortsd’harmonisation despratiquesontétémenéspartouteslesparties.LaFrancepeutêtrefièredesefforts amorcés.Ilfauttoutefoisnoterquelemarchédesplacementsprivésestbeaucoupplus petitquelemarchéobligataire.Eneffetlesentreprisesdisposantdelataillenécessaire vontplutôtsurlemarchédesobligationsquesurceluidesplacementsprivés.Lemarché obligataire pour les entreprises françaises représente environ 60 milliards d’euros, contre seulement 6 milliards pour le marché des placements privés dirigé vers les entreprises de notre pays. Ce rapport de 1 à 10 est cohérent avec le rapport qu’on observesurlemarchéaméricainparexemple. Les placements privés nécessitent plus d’analyse crédit que la moyenne. Il s’agit donc d’unplacementpluscomplexe.Letravaildel’équipeFrancedelagestionsurunecharte 11 ausujetdesplacementsprivésconstituerauneboîteàoutilpourdéveloppercemarché, etdevraitpermettredesimplifiersonutilisation. Quelles sont les caractéristiques de ce marché?. Les émetteurs sont bien les ETIs. Ces entreprisesontunchiffred’affaireentre250millionset1.5milliardd’eurosetentre250 et5000salariés.Letotaldeleurbilann’excèdepas2milliardsd’euros.Ilnes’agitdonc nidegrandsgroupesinternationaux,nidePME.L’endettementmoyenestintermédiaire (comprisentre150millionset1.5milliardd’euros).Cettedetteestgénéralementàun niveauinvestmentgrade,avecdesleviersinférieursà3.Lessecteursdontsontissuesces ETIs sont très diversifiés, même si les sociétés financières et les compagnies de spiritueux en sont les principaux acteurs. Les placements se font généralement sous formeobligataireouobligatairelisté.Cecicorrespondaitàuneobligationréglementaire, mais celle‐ci ayant été modifiée, la situation devrait évoluer. Les transactions à proprement parler se font pour des montants entre 50 et 250 millions d’euros, au dessusonpassesurdesmarchéspublics.Lecoûtélevédel’analyseimposeunmontant de transaction minimum. La maturité de ces emprunts est généralement supérieure à celle d’un emprunt bancaire, généralement entre 6 et 7 ans, et devrait tendre vers la duréemoyenneobservéeauxEtatsUnis(entre8et10ans). Lachartemiseenplacesurcesujet,sousl’impulsiondelaBanquedeFrance,réunitla chambredecommerce,lesémetteursvial’FFDE,lesinvestisseursvialeFFSAetl’Af2i, des associations représentant les intermédiaires. Toutes les parties étaient donc représentées,etcedansunexcellentétatd’esprit.L’objectifdescesdifférentsgroupes detravailétaitd’organiserunmarchéderéférence,destandardiserlespratiques,etde normaliser les étapes du processus. En effet, comme nous l’avons déjà mentionné auparavant,cemarchérequiertbeaucoupd’analysespréalablesàl’investissement,afin dedéterminerlerisqueduplacement.Cependantcen’estpasquelapartieconcernantle risquequiaétéévoquéelorsdecestravaux,maisbienaussilaviedesproduits. Lessupportsutiliséssontleseuro‐PP,surlemodèledesUSPPaméricains.Ils’agitd’un produitdetypeobligataire,cependant,onpeuttrouversouslemêmenomdesproduits detypeloan. Eric DUBOS : Responsable gestion financière – MACSF ; Membre de l’AF2I EricDUBOS,entantqueresponsablegestionfinancièrechezMACSFetmembredel’AF2I, président dugroupede travail sur les EuroPP, va apporter savision d’investisseursur ce marchédesplacementsprivés. 1. Que recherchent les assureurs lorsqu’ils investissent dans un produit de placementprivé? 2. Quelleestlaréglementationducodedesassurancessurlesujet? 1. Les assureurs souhaitent tout d’abord intervenir assez activement dans la désintermédiation. Sur le marché américain, les prêts bancaires aux entreprises représententenviron20%desfinancements,les80%restantpassantparlesmarchés, alorsqu’enEuropeceschiffressontinversés.LasituationenEuropedevraittendrevers 12 celledumarchéaméricaindanslesprochainesannées.Lesecondobjectifdel’assureur estdediversifierlesrisquesetd’optimisersesperformancesfinancières. La réglementation diffère selon que l’EuroPP est une obligation ou un prêt, mais aussi selonquecesobligationssontcotéesounon,etselonqu’ellessontnotéesounonnotées. Ainsiilfautfairetrèsattentionauvocabulaireemployécarlespratiquesdiffèrentd’un type d’actif à l’autre. Sur tout ce qui est noté ou non noté, il n’y a pas de sujet réglementaire particulier, contrairement aux EuroPP cotés ou non cotés. La réglementationestdifférente. Toutletravailréalisépourcréercettecharteévoquéeprécédemmentaétél’occasionde définir un cadre de bonnes pratiques à long terme entre les émetteurs et les investisseurs.Celaentraîneunchamboulementdumodedetravailtantpourl’émetteur que pour l’investisseur. Ce type d’actif nécessite en effet davantage de communication de la partde l’émetteur. L’investisseur demande davantage d’information que pour un investissement classique, pour cet actif moins liquide, et sa position se rapproche de celled’unbanquierquieffectueunprêt.Celademandeunenouvelleorganisationpour lesassureurs,afind’êtrecapabledetraitercesinformationsdefaçonoptimale. Ilestdoncintéressantdesuivrecedéveloppementdunouveauréférentiel. 2.Enmatièrederéglementation,undécretdumoisd’aout2013amodifiénotrearticle R332‐2 et porte sur les règles d’investissement des entreprises d’assurance. Ce décret permetd’introduirelesprêtsàl’économieouassimilés,etilpermetaussiderentrerles obligationsnoncotéesdanscetarticle.Iln’augmentepaslacatégoriedesR332‐19mais élargit les R332‐20 (concernant les actions, l’immobilier, et tout ce qui doit être provisionné en fin d’année), et ceci sans calcul de TRE, c’est à dire de calcul de risque d’éligibilité. On peut donc dire qu’avant nous avions du R332‐19 et du R332‐20, maintenant nous avons toujours du R332‐19 et du R332‐20, plus du R332‐20 qui ressembleàduR332‐19. En fin d’année, un arrêté est venu compléter ce décret, portant uniquement sur les prêts: 1. Il met en place un système d’analyse et de mesure desrisques exigées pour les placements non garantis ou non cotés. Beaucoup d’investisseurs continuentàvouloirdesproduitslistés. 2. Le deuxième point de l’arrêté porte sur les passifs des fonds. En effet ces fonds de prêts ne doivent pas recourir à l’emprunt pour éviter tout effet de levier. De plus on ne parle pas de titrisation, le risque de crédit nepeut pas êtretranché,pourdesquestionsdetransparence. 3. Les créances doivent avoir une maturité d’au moins 2 ans et doivent être acquisesdansundélaide3anssuivantlaconstitutiondufond. 4. Lestitresnepeuventpasportersurdesactivitésfinancières,maisseulement surdesactivitéscommerciales,industriellesouagricoles. 5. L’encoursminimumestde30millionsd’euros. 13 Yves JACOBS : Directeur Financier – Groupe Agrial Yves JACOBS en tant que Directeur Financier du Groupe Agrial, présente sa vision d’émetteur,etdonnelesraisonsquipeuventpousseruneETIàallersurcemarché,plutot quesurunmarchédeladette. LegroupeAgrialc’estunchiffred’affairede3.6milliardsd’euros,11000collaborateurs, et une dette de 460 million d’euros. Il s’agit d’un groupe coopératif, avec une particularité:l’ajustementpermanentdelagouvernancedugroupe.Aujourd’hui,cequi permetlacroissancedugroupedepuisunedizained’années,c’estlamaturitéduconseil d’administration, composé d’élus, ainsi qu’une véritable transparence entre l’opérationnel et ce conseil d’administration. C’est cette transparence qui nous permet derecouriràcetyped’investissements.Agrialdisposed’unecultureéconomiqueforte, chaque patron de branche a son leverage en tête. Agrial est composé de 4 branches issues du monde agricole, et de 4 branches issues du monde agroalimentaire, le tout porté par une holding. Ceci donne un portefeuille disposant d’une véritable stabilité économique. Nous sommes donc une grosse ETI, mais les organisations groupes sont extrêmement réduites (25 personnes). Le chiffre d’affaire a été multiplié par 3 en dix ans,etdenouvellesfusionsavecd’autrescoopérativescommeCorialisetEurialontdéjà été annoncées. Ainsi une des armes d’Agrial est cette capacité à croître sans financement, mais aussi via des acquisitions. Il est intéressant de noter que dans la période 2008‐09, la croissance à été préparée et anticipée avec la levée d’un premier emprunt obligataire, ce qui à permis de financer la forte croissance et les investissementsréalisésen2012.Ilestdoncimportantderetenirquecetteanticipation sous‐tendlamiseenplacedecenouveautypedefinancementqu’aétél’euroPP. PourquoiuneuroPPetpourquoien2013? L’euroPPpermet: Depoursuivrelarationalisationdelastructurefinancièredugroupe Dediversifierlessourcesdefinancement D’allongerlamaturitédeladette D’anticiperlacroissance 2013noussemblaitêtrelabonnedatepourlesraisonssuivantes: LemarchéeuroPParriveàmaturité Leprojetd’Agrialestattrayant L’équipefinancièreétaitprête Leniveaudestauxétaitcohérentaveclamaturitéélevée Nousavionsdespartenairesfinanciersànoscôtés Nousavonsdonclevé95millionsd’eurossur7ans,àuntauxfixede4%.Nousavonsfait le choix d’obligations de droit luxembourgeois pour des raisons fiscales, nos comptes étant en French GAAP et non en norme IFRS. L’arrangeur était CACIB. Il s’agit d’un euroPP obligataire, ce qui nous laisse la possibilité de lever un euroPP loan si nous le souhaitonsàl’avenir. 14 Hervé LABBE : Vice‐président – AFTE ; membre du CNO ; directeur de la salle des marchés et des études macroéconomiques – Orange Hervé LABBE, en tant que directeur de la salle des marchés et des études macroéconomiquesd’Orange,présentelespossibilitésdefinancementàpluscourtterme,i. e.lesbilletsdetrésorerie. Où en est‐on aujourd’hui sur le chantier des billets de trésorerie et du financement à courtterme? Encequiconcernelesmodesdefinancementàpluscourtterme,onpeutremarquerque si le financement bancaire va rester important pour des maturations de 1 à 3 ans, les moyensdefinancementàmoinsd’unanexistentmaissontgénéralementtrèscoûteux, car ils apparaissent au bilan. Il ne reste alors que le choix du billet de trésorerie. Les enquêtesmontrentqueleschefsd’entreprisepensentqu’ils’agitd’unoutilréservéaux grosses entreprises. Or la gamme des entreprises éligibles est beaucoup plus large, et avec des taux entre 0.6% et 0.8%, il s’agit d’un mode de financement imbattable en terme de coût. Enfin, cela vaut la peine de préciser que la Banque de France a mis au point une documentation spécifique aux billets de trésorerie, qui permet d’en comprendrelefonctionnement. Lepointd’achoppementsurlesujetvientdelanotation.Eneffetl’émetteurestdans l’obligationd’êtrecoté,d’émettreuntitreoud’avoirungérantcoté.Eneffetlanotation est très importante pour les investisseurs. Or les agences de notation n’ont pas développé de système de notation propre au court terme, et se contentent de donner unenotedecourttermedérivéedecelleàlongterme.Ainsi,bienquelaprobabilitéde défautsoitlinéaire,lesentreprisesvoientleurnotepasserd’unniveauinvestmentgrade àunniveauspéculatif.Ilestdoncabsolumentnécessairededévelopperunsystèmede notationpropreaucourtterme,commeentémoignelaréflexionmenéeactuellement parlaSNP. Deplus,l’évolutionducadreréglementairepousselesinvestisseursàfaireleurspropres analyses crédit, car le marché est trop oligopolistique. Cette évolution est aujourd’hui assezrapide. LaréponsequenousapportonsàcesproblématiquesestlamiseàdispositiondesETIs d’une plaquette d’information sur les caractéristiques du billet de trésorerie qui précisecommentmonteruntelprogramme.Parailleurs,ilestintéressantdenoterque c’estunmarchéquiabienrésistépendantlacriseen2007‐08. Biensûr,seuleslesplusgrossesETIspeuventyavoiraccès.Eneffet,pourintéresserles investisseurs,lebilletdoitêtrede100à200millionsd’euros. En ce qui concerne la notation, nous n’avons pas de solution immédiate et il reste du travailàfaireaveclesautorités,afindetenterdedéfinircequ’estunenotedegrande qualité de crédit, ainsique pour alléger le système, afinde le rentre moins onéreux et moinsintrusif.Lacharteestencoursdesignature,etdevraitêtrerenduepubliqueàla findumoisdefévrier. 15 V. Marché monétaire, la nouvelle donne Troisièmetableronde:Marchémonétaire,lanouvelledonne Modérateur:ChristianFLOCH,Responsableventemonétaire,originationettradingTCN –BNPPARIBAS Participants: FrançoisHAAS,Directeurgénéraladjointdesopérations–BanquedeFrance PhilippeJEANNE,Directeurdelagestionfinancière–Natixis MikaëlPACOT,Responsablemarchémonétaire–AXAInvestmentManagers IleanaPIETRARU,HeadofTreasury–SociétéGénéraleParis GodfrieddeVIDTS,EuropeanRepoCouncilChair–ICMA Mr Christian FLOCH : responsable vente monétaire, origination et trading TCN chez BNP PARIBAS L’apparition du LCR, ratio qui vient compliquer la donne sur les marchés monétaires, peut‐elleêtrevuecommeuneopportunité? Ileana PIETRARU : Head of Treasury – Société Générale Paris IleanaPIETRARU,entantque«HeadofTreasury»àlaSociétéGénéraleàParis,vanous parlerdelanouvelledonnedumarchémonétaireavecunevisiondetrésorier. Le LCR n’a pas changé la vie de tous les trésoriers. Avant ce ratio, nous devions déjà composeravecleratioACP.Eneffet,sipourcertainsleLCRa«toutchangé»,certains acteursétaientdéjàhabituésàcetypedecontrainte. En revanche le LCR a créé une vraie fragmentation du marché, entre les contreparties quiluisontéligibles,commelescorporates,labanquecentrale,etceuxquinelesontpas, tels les gérants monétaires. Cela perturbe donc les rapports de force, et induit des marchésmonétairesdistincts.Onavul’émergencedecourbesdetauxdistinctesselon letypedecontrepartie,doncunpricingéconomiquedifférentiéentrecescontreparties. Lecourttermevoitsoncoûtbaisserpouratteindredesniveauxpresquenuls,tandisque le long terme devient de plus en plus cher (le long terme étant à partir de 2 mois et jusqu’à1.5an). Ainsi aujourd’hui une politique monétaire ne reflète plus une action de la banque centrale,maisestunpurproduitdelaréglementation.LeLCRentraîneuneconcurrence accrueentrelesbanques,avecunpricingtrèsagressif,etunpricingquin’aplusrienà voir avec la réalité économique de ces dépôts. De plus le LCR oblige à déposer des dépôtsdeliquiditéstrèsimportants,cequiengendreuncoûtélevépourlesbanquesqui lerefacturentauxclients,etimmobiliselecash. Enfin,nousavonsremarquél’émergencedeproduitsdeplusenpluscomplexes,quine sont plus des produits monétaires classiques, et qui présente une forte optionalité qui 16 noussemblepourl’instantpas,oumal,pricéeparlesbanques,etquirisquedeposerdes problèmeencasd’exerciceparleclientdecetteoptionparleclientencasdecrise. Philippe JEANNE : Directeur de la gestion financière – Natixis PhilippeJEANNE,DirecteurdelagestionfinancièredeNatixisapportelepointdevuedela gestionfinancièresurcesujet: Pournous,leLCRestlatraductionparlerégulateurdufaitquelaliquiditéestdevenue une ressource rare. Le marché monétaire est la matière première de la finance. Au momentoulaliquiditépassederessourcedisponibleàressourcerare,c’estcommesila mer se retirait et qu’il restait des poches de liquidités, mais ces poches ne sont pas toutesàlamêmehauteur,etontvapayerplusoumoinschercetteressourceenfonction de son origine. Cela crée une fragmentation des marchés extrêmement forte, et induit unedifférentiationdeproduitsquiétaientautrefoisconsidéréscommesimple. Par exemple, un swap de taux non collatéralisé va maintenant fortement différer d’un swapdetauxcollatéralisé.Lecoûtdelaliquiditédoitdoncêtreprisencompte,etêtre prisencompte. La question actuelle est de savoir comment cette nouvelle donne va permettre au marchémonétairedecontinueràsedévelopper,engagnantdel’argent,enservantles intérêtsdesclients,etenservantl’économie.LeROEdesacteurssetrouvemodifié;il faut donc trouver des alternatives pour continuer à garantir la rentabilité des investisseurs,sansfacturertropchercecoûtadditionnelauxclients. Ainsions’aperçoitqu’unepersonnequigèreunproduitunpeucomplexe,ouhorsbilan, abesoindeserapprocherdutrésorierpourenconnaîtrelecoûtderefinancement. Mikaël PACOT : Responsable marché monétaire – AXA Investment Managers MikaëlPACOT,entantqueresponsablemarchémonétairechezAXAInvestmentManagers apporteunéclairagedegestionnairemonétaire: LeLCRasurnousuntrèsgrandimpact.Lesbanquessontnosparminospartenairesles plus important, puisque 70% de nos investissements sont faits dans des organismes dotésd’uncertificatdedépôt.Lesbanques,traditionnellement,recherchaientquelques grandsinterlocuteursqui,commenous,rassemblaientlesdifférentsinvestisseurs,pour apporter la liquidité, mais désormais, lorsqu’elles sont confrontées à des besoins de liquidité, les banques vont de plus en plus la chercher à la source, car tous les fournisseursn’ontpaslamêmevaleur. Cebesoinaccruenliquiditéissuedescorporatespousselesbanquesàservirdestaux autourde1%,laoùnous,nousservonsplutôtdu25pointsdebase,carcetteressource est devenue essentielle pour elles à cause de ce ratio. La conséquence directe est une concurrence accrue, les banques récupèrent «nos clients», attirés par ces 17 rémunérationsgarantiesplusélevées,etcen’estquepourcequiestdelaliquiditéàtrès courtterme,surlaquelleilsn’ontpasbeaucoupdevisibilité,qu’ilssetournentversles fonds monétaires. Cependant ceci induit une forte volatilité, notamment en fin de trimestreetlesfinsdemois,cequiaobligéàchangerlecomportementdenosfonds. Encequiconcernelaréglementation,unprojetdeloiaétédéposédevantleparlement pour renforcer la robustesse des fonds monétaires, nous obligeant à disposer de d’avantage de liquidité, imposant une maturité maximum. Ceci induit des traitements différenciés entre les banques et nous, car celles‐ci n’ont aucune règle de besoin en liquidité pour les placements ayant une maturité inférieure à 30 jours, alors que les fondsdoiventgarderaumoins10%deliquiditéàunesemaine,et20%à30jours. Ceci pourrait avoir un impact à terme sur l’économie réelle, car les encours des fonds monétairesreprésententenviron300milliardsd’eurosenFrance(et1000milliardsen Europe). On voit donc qu’il s’agit d’une spécialité française, et si les banques font concurrenceauxfonds,àcausedeBâleIII,celametenrisquel’existencedecesfonds,ce quiseraitnégatifpourdesacteursnonfinanciers,notammentenFrance. Enconclusion,nousavonsbesoindeplusdecohérenceentrelesdifférentesrégulations pour les acteurs du financement européen. Une réglementation pour un secteur particulier peut sembler pertinente, mais la vision d’ensemble peut s’avérer négative. Par exemple, Solvency II rendra l’activité des assureurs plus procyclique alors que les besoins actuels sont plus ceux d’une action stable, et Bâle III ne favorise pas le financement de l’économie réelle, car cela pousse les banques à aller courtiser les entreprises ayant des excédents de cash, et à abandonner celles ayant besoin de liquidités.Lesystèmeestinversé,carsesontlesentreprisesquifinancentlesbanqueset nonpluslesbanquesquifinancentlesentreprises. Godfried de VIDTS : European Repo Council Chair – ICMA GodfrieddeVIDTS,entantque«EuropeanRepoCouncilChair»chezICMA,nousparledu marchédurepoetdelarecherchedegarantieaujourd’hui: Il faut replacer le débat sur la liquidité sur le marché monétaire dans une optique de rapport de force entre les Etats‐Unis et l’Europe. En effet on assiste à l’émergence de silosentrecesdeuxéconomies.Lesrégulateursn’ontpaslamêmevisiondeschosesdes deuxcôtésdel’Atlantique.EnEurope,ceux‐ciontcrééunmonstre.Eneffet,ilyaurade moins en moins de Hedging en Europe, ce qui laisse penser que la prochaine crise frapperabeaucoupplusdurement. Lecollatéralvadiminuerdanslefutur,carlesnouvellesrégulationslerendentbeaucoup tropcoûteux.Ainsi,lesrisquesserontmoinscouverts,alorsmêmequelesrégulateurset latendancedumarchévontdanslesensd’uneréductiondecesrisques. La banque centrale a des difficultés pour redistribuer l’argent en Europe. Schématiquement, l’Europe du Nord en a trop et le Sud pas assez. Il est important de 18 trouverunmoyendedisposerded’avantagedeliquiditépouraugmenterlecollatéral.Il estdoncnécessaired’avoirundialogueprofondaveclerégulateursurcesujet. Mais il faut avant tout avoir les marchés les plus ouverts les uns sur les autres, pour favoriser la circulation de la liquidité. Le collatéral est un problème secondaire, par rapportaurisquedefragmentationdumarchéendenombreuxmarchésindépendants. François HAAS : Directeur général adjoint des opérations – Banque de France FrançoisHAAS,ensaqualitédedirecteurgénéraladjointdesopérationsàlaBanque deFrance,revientsurcettenotiond’unmarchéEuropéentropfragmenté: Lasituationactuelledumarchédelazoneeurorestecelled’unmarchésegmenté,mais cette segmentation est moins marquée que celle d’y a 18 ou 12 mois. Il y a donc une amélioration,laliquiditécommenceàcirculerencross‐boarder,mêmesicelaresteun phénomène limité pour l’instant. Le marché est de plus en plus segmenté entre un marché unsecured , aujourd’hui réduit à sa plus simple expression, et un marché collatéralisé,quisedéveloppeàlafaveurdesévolutionsréglementairesprécédemment évoquées. Ilestdoncpossiblededirequelemarchéestencoreconvalescent,qu’ilneremplitpas encorepleinementsonrôledupointdevuedelapolitiquemonétaire,commel’illustrent lespicsdevolatilitéobservablessurlapartielapluscourtedumarché,enfindemois.Il esttoutefoisintéressantdenoterquelesratiosdontonparleaujourd’hui,telleLCR,ne sontpasencorerentrésenvigueurmêmesilemarchélesaintégréscomplètement. Ladernièredifficultéestque,malgréunphénomènedenormalisationprogressivedes marchés,nousnesavonspasexactementversquoitendcettenormalisation.Lenouveau marchémonétaire,telqu’ilestentraindesemettreenplaceaujourd’huiseradifférent du marché monétaire d’avant la crise. Nous sommes encore dans une phase de découverte de ce marché. La seule certitude, c’est l’importance croissante que va prendre le collatéral dans la fluidification de ce marché. Il reste néanmoins un point d’interrogationsurleprixdececollatéral,etsursonutilisationpréciseparlesdifférents stakeholders. 19 VI. Comment le plan stratégique de BpiFrance s’inscrit dans la problématique actuelle du financement de l’économie, et plus spécifiquement sur le financement de l’innovation Nicolas DUFOURCQ, Directeur général de BpiFrance BpiFrance aujourd’hui est une banque de 2 200 salariés, avec un spectre d’interventionextrêmementlarge,tantd’unpointdevuedesesclients(delaTPEà lamultinationale),quedutypedeproduitsproposés. Ilya6métiersauseindelaBpi: 1. Un métier de la garantie, qui pilote le risque. Nous avons la possibilité de garantirchaqueannée5milliardsd’euroderisque,c’estàdiredegarantir10 milliardsd’eurodecrédit(pourenviron80000garantiesparan).Ils’agitlà d’un métier assurantiel, avec des fonds de garantie gérés de façon stochastiqueetstatistique. 2. Unmétierbancaire,entantqueprêteurdirect,pourunvolumedeprêtsde9 milliardsd’euroen2013,et10milliardsd’europrévuspour2014.Tousnos crédits sont cofinancés par des partenaires de la place, nous n’intervenons jamais seul, de manière à éviter la sélection inverse des risques. Sur les 10 milliardsdecrédit,6concernentdesprêtsàmoyenoulongterme,et4dela trésorerie(quenousfaisonssanscofinancement).Ainsi,enparallèledenos6 milliardsd’eurosprêtésàmoyenetlongterme,lesbanquesprêtentenviron 15milliards,cequiconduitàuntotalde21milliards. 3. Un métier de fond de fonds, pour 400 millions d’euros, dans 474 fonds, qui sontlesfondsdegestion.Ces400millionssonttoujoursminoritaires,etl’effet multiplicateurestenmoyennede5,cequifaituntotalde2milliardsquisont injectés dans ces fonds, pour servir les PME, le capital risque ou du capital amorçage. Parmi ces fonds d’amorçage, le fond national d’amorçage est un fond de 1 milliard d’euro, ce qui permet à la France d’être 2eme ou 3eme mondialsurcesecteur. 4. Unmétierd’investissementdirectdanslesPME,pourunmontantmoyend’un million d’euros, et environ 150 investissements par an. Ces investissements sontsouventsouslaformed’obligationsconvertibles,oudecapital. 5. UnmétiervialeFSI,pourlesticketsdeplusde10millionsd’eurospourles ETI(environ15investissementsparan),plusuninvestissementstratégique dansunetrèsgrandeentreprisefrançaiseparan. 6. Unmétierdesoutienàl’innovation,avec2milliardsd’euros. Lamoitiévadansdesfondsdegestiondecapitalrisque,surdessecteurs comme Internet, les biotechnologies, les maladies rares, … . Ils financent notammentdestrèsgrosticketsdecapital‐risquepourdesentreprisesqui peuventavoirunecroissancemondiale.Lapolitiquesurcesfinancements est celle que l’on retrouve en Californie: on investit de façon très importante parce qu’on croit au projet et qu’il faut une exposition mondialeoupasdutout.C’estdoncunfondquel’onappellefonddelarge venture.Làencore,nousco‐investissonsaveclaplace. 20 Le deuxième milliard est consacré aux subventions et les avances remboursables ou des prêts à taux zéro, via OSEO. Ces fonds sont des dotationsd’état.Lesavancesremboursablesetdesprêtsàtauxzérosont recouvrésà60%. Ainsi tous nos crédits sont toujours cofinancés avec le secteur privé, sauf les activités subventionnelles.Enventurecapital,noussommesà45%deslevéesdefonds,lereste venantduprivé,etdansl’amorçage,oùlerisqueestencoreplusgrand,nousparticipons àhauteurde60%deslevéesdefonds.Notreretoursurinvestissementsurcesecteurest de80%desfondsinvestis.Laplacejouedoncsonrôlesurcesecteur La particularité de notre action est d’être extrêmement décentralisée, car 90% des décisionssontprisesenrégiondansl’unedenos40antennes. Nous sommes animés par la volonté d’amener les investisseurs à repartir vers les entrepreneurs, car cet investissement est une condition pour développer cet entreprenariatetrenoueravecunecroissanceforte.Celafait9trimestresquelacourbe del’investissementbaisse,etilfautabsolumentqueçareparte. C’est pourquoi nous avons besoin d’avoir les banquiers à nos côtés, pour que ceux‐ci fassent passer le message aux entrepreneurs, et les incitent à reprendre de la dette, d’autantquesoncoûtestfaibleactuellement(80pointsdebaseendessousducoûtdela dettepourlesPMEenAllemagne).Ilyaaujourd’huitropd’entreprises,PMEsetmême de petites ETIs, qui pensent qu’il n’est pas nécessaire qu’elles ouvrent leur capital. Or pouravoirunevraieactivitéinternationale,celaestindispensable(seul20%duCAdes ETIsestréaliséàl’internationalaujourd’hui).Ils’agitlàd’unsujetdefinancement,mais aussid’unproblèmedepsychologieetdementalitédesdirigeants. Nousnoussommesdoncfixéd’allervoir,denotrepropreinitiative,75000entreprises, pourleurproposercesoutils. Nosproduitssontdesproduitsaussisimplesquepossible.Nousassistonsàunepoussée des outils concernant le court terme. En effet les TPE sont en grand stress sur la trésorerie.Pourcequiestdumoyenetlongterme,nousavonsdesproduitsà7ansetà 10 ans, sans garantie sur l’entreprise, ni sur le patrimoine de l’entrepreneur, avec des tauxentre3%et6.5%,appeléscréditsdedéveloppement.Ilsvisentenparticulierdes entreprisesayantdesbesoinsenrobotique,dansleurtransitionnumérique,transition écologique, ou encore pour l’export. Au total, ces prêts pour le développement sont amenésàcroîtrede40%entermedeflux,carnouspensonsqu’ils’agitlàduproduitqui permettralemieuxauxentrepreneursdepérenniserleuractivité,etdoncdegénérerde lacroissance.Celas’ajouteàdescréditsplusclassiques,à15ou20ans,descrédits‐baux, oudescréditsàlaconsommation. Cesprêtssontadossésànospropresfondsdegarantie,etsontfinancésparl’Etat. Un autre de ces prêts ayant pour vocation de financer la croissance est notre «prêt avenir».Ils’agitd’unprêtà10ans,avecundifféréderemboursementde3ans,pourun montantde5à10millionsd’euros.Ceprêtn’estpasautogaranti,carilneconcerneque les entreprises ayant le profil le plus attractif, mais pour ne pas garder une duration, 21 noustitrisonsceproduit.Cestitressevendentplutôtbien,lesassureursensontfriands. Nousgardons20%durisquepournous.C’estadaptépourlesETIsdepetitetaille(entre 60et80millionsd’eurosdechiffred’affaire). Lavolontéestdedéveloppercesprêtsdedéveloppementpourfaireen2017desprêts pourunmontantéquivalentàl’encoursactuel(i.e.3à4milliardsd’eurosdeprêts). EnfinnouslançonsenavrilBpiFrance‐LeLab,quiseraunlaboratoired’idées,enopen data, pour travailler sur la «marque France», et former des économistes, experts en PME. Questions de la salle : Peut‐onavoirunevisionoptimistesurlaplacefinancièrefrançaise? Oui.LaFranceesttrèscorrectementbancariséeetlesbanquesfontdubontravail.Ala questiondesavoirs’ilyacredit‐crunch,maréponseestqu’il n’y a pas desituationde credit‐crunchsaufdanslatrésorerie.Surlemoyenetlelongterme,leproblèmeestun problèmededemande,sil’investissementnerepartpas,lecréditnepeutpasremonter structurellement. En revanche, on attend un discours positif de la part des banquiers français. Il faut que la banque vante, et vende, du crédit. Il faut recréer chez les entrepreneursledésirdes’endetteretdes’endettermaintenant. CequinousinquièteàlaCCI,c’estlenombrededépôtsdebilanen2013.LaFranceestle paysdesgrandsgroupesetdespetitesentreprises,etlespetitesentreprisesvontmal.Que vousinspirentles63000dépôtsdebilande2013.Nefautilpasaussipousserlesbanquesà prêterdescréditsdetrésorerie,etnonuniquementdescréditsd’investissement? Oui, je suis d’accord. Aujourd’hui ce sont même les petites ETIs qui commencent à souffrir.Labonnenouvelle,c’estquelareprisearrive.Ilfautanticipercettereprise.Si l’on fait repartir l’investissement, ça règlera une partie des problèmes de trésorerie, maissurlatrésorerie,laBpiferalemaximum,etnousavonsunbudgetenhaussede20 à50%pourtraitercesproblèmesdetrésorerie. 22