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L’industriefinancièreau
servicedelareprise
Les5èmesRencontresdesProfessionnelsdesMarchésde
laDetteetduChange
Jeudi6Février2014
Compterendu
1
Table des matières I.IntroductionparPierreAntoineGAILLY:PrésidentdelaChambredeCommerce
etd’industriedePARISIDF...........................................................................................................3
II.Desintermédiairesfinanciersfortspourfinancerl’économie,etuneplacede
Pariscompétitive..............................................................................................................................4
SéverinCABANNES:DirecteurGénéralDélégué–SociétéGénérale........................................4
Questionsdelasalle:.................................................................................................................................6
III.LechangedanslaconquêtedesmarchésémergentsPremièretableronde:Le
changedanslaconquêtedesmarchésémergents................................................................7
AlexandreGautier:Directeurdesopérationsdemarché–BanquedeFrance....................7
BenoîtAnne:Responsablestratégiemarchésémergents–SociétéGénérale......................7
XavierDELORY:RiskManager–Oxylane..........................................................................................8
PhilippeBOURGUIGNON:Trésorier–BankofChina.....................................................................9
Questionsdelasalle:..............................................................................................................................10
IV.LesnouveauxfinancementsdemarchépourlesETI.................................................11
IntroductionparMrSOULARUE:.......................................................................................................11
HubertDELAFON:ResponsableorganisationdetteetmarchésdecapitauxEuropepour
lesclientsentreprises–CréditAgricoleCIB...................................................................................11
EricDUBOS:Responsablegestionfinancière–MACSF;Membredel’AF2I........................12
YvesJACOBS:DirecteurFinancier–GroupeAgrial.....................................................................14
HervéLABBE:Vice‐président–AFTE;membreduCNO;directeurdelasalledes
marchésetdesétudesmacroéconomiques–Orange.................................................................15
V.Marchémonétaire,lanouvelledonne...............................................................................16
MrChristianFLOCH:responsableventemonétaire,originationettradingTCNchez
BNPPARIBAS.............................................................................................................................................16
IleanaPIETRARU:HeadofTreasury–SociétéGénéraleParis...............................................16
PhilippeJEANNE:Directeurdelagestionfinancière–Natixis...............................................17
MikaëlPACOT:Responsablemarchémonétaire–AXAInvestmentManagers.................17
GodfrieddeVIDTS:EuropeanRepoCouncilChair–ICMA.......................................................18
FrançoisHAAS:Directeurgénéraladjointdesopérations–BanquedeFrance...............19
VI.CommentleplanstratégiquedeBpiFrances’inscritdanslaproblématique
actuelledufinancementdel’économie,etplusspécifiquementsurlefinancement
del’innovation................................................................................................................................20
NicolasDUFOURCQ,DirecteurgénéraldeBpiFrance.................................................................20
Questionsdelasalle:..............................................................................................................................22
2
I. Introduction par Pierre Antoine GAILLY : Président de la Chambre de Commerce et d’industrie de PARIS IDF Jesouhaited’abordvousaccueilliraunomdelaChambredeCommerceetd’Industriede
PARIS IDF. Dans la conjoncture actuelle, en France comme en Europe, et face à la
dégradationdelabalancepublique,àlanoninversiondelacourbeduchômage,onpeut
noter un pessimisme des acteurs économiques qui est peu propice à la reprise
économique. Il est donc d’autant plus important de se pencher sur le sujet qui est le
nôtre aujourd’hui. En effet nous avons l’impression que la reprise tant attendue est à
portéedemain.CommeentémoignelerécentappelduPrésidentdelaRépubliqueàun
pactederesponsabilitédesentreprises,leclimatpolitiquefrançaistendàsimplifierles
démarches administratives pour les entreprises, à réduire la pression fiscale qui pèse
surcesdernières,àfavoriserlesinvestissements,etainsiàpromouvoirl’entreprenariat,
letoutafinqu’ellespuissentjouerlerôledemoteurdel’économiequiestleleur,etainsi
relancer l’économie du pays. Mais pour ce faire, les entrepreneurs et les entreprises
existantesontbesoindel’appuidel’industriefinancière.C’estunevisionquiatoujours
été celle de la CCI, puisqu’il y a déjà plusieurs mois, la chambre prenait publiquement
positionencesens.
Les questions qui vont être abordées aujourd’hui me semblent être de la plus haute
importance. J’attire votre attention sur la deuxième table ronde qui traitera des
nouveaux financements de marché pour les ETI, et où seront évoqués les nouveaux
modesdefinancementspromusparlaCCIquesontlesplacementsprivés(EuroPP).
L’objectif est bien de fournir aux entreprises un nouveau financement de marché. Les
banques ne doivent pas être exclues du processus de financement et ce malgré les
évolutionsréglementairesenfaveurd’unrisquepluslimitédanslespositionsdecelles‐
ci.Nouspensonseneffetqu’enfavorisantl’accèsaufinancementdesinvestissementsde
plusieurs dizaines d’entreprises (PME et ETI notamment), l’industrie financière
française peut renforcer le positionnement de la place de Paris face à ces principaux
concurrents.
Je ne doute pas que vos travaux de cet après‐midi nous permettent d’avancer dans le
sensleplusfavorabledevosmétiersquesontlesmétiersdeladetteetduchange,mais
aussileplusavantageuxpourlesentreprises.
3
II. Des intermédiaires financiers forts pour financer l’économie, et une place de Paris compétitive Séverin CABANNES : Directeur Général Délégué – Société Générale M.CABANNESprésentelesconclusionsdugroupedetravailqu’ilasupervisécesderniers
mois sur le thème «des intermédiaires financiers forts pour financer l’économie, et une
placedePariscompétitive».
LesréflexionsmentionnéesdansleRapportdeParisEuroplaceontétémenéesavec,des
chefsd’entreprise,desrégulateurs,maisaussidesinvestisseursetdesbanquiers.
Nous avons réfléchi à la question de la compétitivité des entreprises françaises, en
laissantvolontairementdecôtélessujetsdelacompétitivitédutravailenFrance,ainsi
que le sujet d’un accès compétitif à l’énergie et aux matières premières. Nous nous
sommes donc concentrés sur un troisième facteur essentiel de la compétitivité de
l’économiefrançaise:celuidusecteurfinancieretdelaplacefinancièredeParis.
Nousavonsd’abordcherchéàdéfinirlesenjeuxd’uneplacefinancièreforte:
 Le premier est bien sur l’accès au crédit à des taux compétitifs. C’est le cas en
Franceparrapportauxpaysvoisins
o Cela couvre la problématique d’un accès compétitif aux outils de
couverturedesrisquestelsquelesproduitsdérivés.
o Un autre élément fondamental est la proximité géographique entre les
banquesetlesentreprises.Eneffetunsystèmedefinancementlocalestun
facteuressentieldecompétitivité.
o Ledernierpointestunaccèscompétitifauxnouveauxoutilsetmoyensde
financement,notammentpourlesETI.
 Lesecondenjeuportesurlasouverainetédelaplacefinancière.Eneffetlacrise
de 2008 a montré que les acteurs non français, et notamment les banques, ont
davantage retiré leurs actifs, conduisant à une baisse de 17% de la part du
financementissud’acteursnonfrançaissurlaplacedeParis.Lacriseaentraîné
unere‐domesticationducrédit.Lespossibilitésderésiliencedel’économiesont
doncrenforcéessilesprincipauxacteursdefinancementsonteuxaussifrançais.
Aujourd’hui 46% des investissements du CAC40 sont réalisés par des acteurs
non‐ résidents, et 63% de la dette est détenue par des acteurs situés hors de
l’hexagone.
 Letroisièmeenjeumisenvaleurparcestravauxestl’importancedel’industrie
financière sur l’emploi du pays. En effet, avec ,.2 millions d’emplois directs et
indirectsenFrance,lafinancereprésente4,5%duPIB.
Notreréflexionestalorspartiesurunconstat:laplacedeParisfaitaujourd’huifaceà
unemarginalisation.Eneffeten2010,selonl’indiceDowJones,Parisétaitla5èmeplace
boursièremondialeenimportance.En2013,sonclassementareculéau8émerang.Le
«globalfinancialindex»classeParisau26èmerangmondial,bienendessousdupoidsde
l’économie française dans le monde. La place de Paris perd en part de marché sur le
marchédeschangespendantquecelledeLondresengagne.Quellesensontlescauses?
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La première est le cadre fiscal. Il y a en France, une surcharge des charges fiscales, et
égalementdeschargessociales(unsalariépayéàhauteurde70k€/anauncoûtpour
l’institution qui l’emploie supérieur de 33% au coût qu’il aurait à Londres). De plus
notrecadrefiscalesttropinstablepourpermettrepourcréerl’attractivitédelaplacede
Paris.
Les places concurrentes, tant matures comme Londres, qu’en développement, comme
Singapour,ontaccruleurcapacitéd’investissement.Cetteévolutionn’estcependantpas
inéluctable.Ens’appuyantsurlesforcesdelaplacedeParisilestpossibled’inverserla
tendance.Cesforcessontlessuivantes:
1. Les entreprises: parmi les 500 plus grandes entreprises mondiales, 22 sont
françaises,dont19sontàParis(supérieuraux4entreprisesdeFrankfurtou
aux16établiesàLondres).Ainsientermesd’émetteurs,lepoidsdelaplace
deParisestconséquent.
2. Lesinvestisseurs:Lagestiond’actifsàParisreprésenteunvolumesupérieur
auPIB.C’estmêmelapremièreplaceeuropéenneentermesd’investisseurs.
3. LapropensionnaturelledesFrançaisàépargner
4. La qualité de la formation académique, notamment dans l’industrie
financière.
5. Lessuperviseursprésentssurlaplacefinancièresontdetrèsgrandequalité
etentretiennentunerelationdechoixaveclessupervisés(i.e.lesbanques).
A ces différentes forces s’ajoute aussi le développement de domaines d’excellence où
noussommesdesleadersmondiaux:
 Dans le domaine des dérivés actions, la France totalise 25% des parts de
marchéeuropéen.
 La France possède aussi une expertise en matière d’émissions obligataires
ainsiqu’enfinancementsstructurés.
 Enfinlepost‐marché(laconservationdestitres)estaussiunpointfortdela
financefrançaise.(3dutop10desacteursdecesecteursontfrançais).
Enfin,ilexistedevraiesopportunitésdanslecontexteactuel,envoicilaliste:
 Le développement des monnaies émergentes. La place de Paris a un vrai rôle à
jouer en tant que l’un des principaux centres offshore pour la devise chinoise.
(pointdéveloppédanslapremièretablerondedecetteconférence).
 Le développement des nouveaux produits de financement des entreprises
(deuxièmetableronde).
 Pour lutter contre la marginalisation évoquée précédemment, l’un des facteurs
clé est une mobilisation conjointe des acteurs de la place (entreprises,
investisseurs,régulateurs,intermédiairesetpouvoirspublics).Acetitre,lebank
bashingfréquentdepuislacrisede2008estparticulièrementnégatifpourfixer
cette ambition commune et collective. Nous souhaitons définir une stratégie,
commeondéfinitunestratégied’entreprise,pourlaplacedeParis.Pourcefaire,
ilestpossibledes’inspirerdecequiaétéfaitparlegouvernementbritannique
pour la place de Londres. Aujourd’hui, les autorités françaises ont entendu ce
besoinetsontdécidéesàjouercerôle.
 Le cadre réglementaire et fiscal des banques et des assurances, au‐delà de la
contraintequ’ilreprésente,nedoitpasêtreinterprétécommeunemenace,mais
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bien comme une opportunité. On assiste aujourd’hui à une stabilisation de ce
cadreréglementaire;ilestdoncpossibled’avancer.
o Encequiconcernelafiscalité,ilsemblenécessairederenoncerauprojet
d’unetaxeeuropéennesurlestransactionsfinancières.Eneffet,seuls11
pays sont concernés par une telle taxe, et parmi ceux‐ci, la place
parisienneseraitlaplusfortementpénalisée.Celanuiraittrèsfortementà
la compétitivité de Paris et donc à l’économie française en général.
Aujourd’hui, l’industrie financière, à cause de la fiscalité, détruit de la
valeur.
o LecadreréglementaireexistantpeutpermettreaussideredonneràParis
une dynamique, via les nouveaux instruments de financement. On peut
remarquer que le marché de la titrisation a repris aux Etats Unis, il faut
doncfairedemêmeenEuropeetenFrance.Lachainetitresdoiteneffet
êtreentièrementintégrée,d’oùl’importancedudébatsurEuronext.
o Untroisièmeaspectquinousaparuimportantestlaréglementationsur
lesproduitsdérivésenmatièredecompensationd’échangesdegréàgré.
Il existe une opportunité pour la place de Paris de créer une vraie
chambre de compensation sur ces produits, à partir de l’existant (type
CDS)puisdel’étendreàd’autresclassesd’actifs.
Ilestdoncpossibled’êtreoptimistesurlefuturdenotreplace,etl’ensembledesacteurs
delaplacefinancièreontdoncunrôleàjouer.
Questions de la salle : Quereprochez‐vousaunouveauprojetdelacommissionEuropéennerelatifàlaséparation
des activités bancaires en relation avec le cadre réglementaire adopté en France au
préalable?
Pour répondre à votre question, il faut s’interroger sur les conditions de l’activité de
tenuedemarché.Cecifutlecaslorsdesdébatsparlementaires,demêmequ’auxEtats
Unis la règlementation Volcker est venue répondre à ces interrogations. Il apparaît
essentiel de préserver le statut de banque universelle présent aujourd’hui,
contrairementàcequepréconiseleprojetderèglementdelaCommission.Eneffet,une
ségrégation des activités bancaires, entre la banque d’investissement et la banque de
dépôt, priverait la banque d’investissement des garanties offertes par la maison mère.
Avec une ségrégation, il ne pourrait plus y avoir de rating «investment grade».
Parallèlement, les activités de Bâle III, via la désintermédiation, poussent vers une
hausse des activités de marché. La proximité des différents métiers de la banque est
fondamentale. On l’a vu lors de la dernière crise, le modèle gagnant est la banque
universelleetnonunsystèmedebanquesspécialisées.Lasituationdoitdoncrestertelle
qu’elleestactuellement,cequin’estpaslecasdanslenouveauprojetdeloieuropéen.
Onassisteaujourd’huiàunrenforcementdelapressionexercéesurlesfondsmonétaires,
laissés pour compte de la nouvelle réglementation européenne alors même que ces fonds
sontuneforcepourlaFrance.Qu’enest‐ilselonvous?
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Ceciestexact.LareprésentationfrançaiseàlaCommissionesttropfaibleparrapportau
poidsdelafinancedeParisenEurope.LaFrancenepèsepasassezsurl’élaborationdes
projetsdeloisenEurope,etcemalgréunesortiedecrisemeilleureenFrancequ’ailleurs
enEurope.Lerégulateurfrançaisfaituntrèsbontravail,maisn’estpasassezécoutéà
Bruxelles.
III. Le change dans la conquête des marchés émergents Première table ronde : Le change dans la conquête des marchés émergents Modérateur:
AlexandreGAUTIER,Directeurdesopérationsdemarché–BanquedeFrance
Participants:
BenoîtANNE,Responsablestratégiemarchésémergents–SociétéGénérale
PhilippeBOURGUIGNON,Trésorier–BankofChina
XavierDELORY,RiskManager–Oxylane
FranckLADEN–Directeurtrésorerie&financement–Oxylane
Alexandre Gautier : Directeur des opérations de marché – Banque de France OnasouventprésentélesanciensBRICs,etlespaysémergentsengénéral,commeayant
des fondamentaux bons, ce qui expliquait les bons résultats de ces économies sur les
marchés.Larécentecriseindique‐t‐elleunchangementdeconjoncture,ous’agit‐ild’une
punition des marchés, dé‐corrélée de la réalité économique de ces pays en fort
développement?
Benoît Anne : Responsable stratégie marchés émergents – Société Générale Il existe aujourd’hui un vrai paradoxe autour des pays émergents: les évolutions de
marchéssontbrutales,onparlemêmedecrisedecorrectiondesmarchés,etpourtant
lesfondamentauxdecespayssontbons,ettémoignentplutôtd’unebonnesantédeces
marchés.
Ces derniers jours, il semble que le marché réponde plutôt aux effets de mouvements
spéculatifs.EneffetdenombreuxHedgeFundsspéculentàlabaissesurunhorizontrès
court.Laraisonsous‐jacenteestqu’êtrebaissièresurlesémergentsestlaseulestratégie
d’investissement actuellement. Mais ces fonds spéculatifs semblent avoir atteint un
niveau de positions baissières proche du maximum. Le potentiel baissier est donc
maintenantdiminué.
De plus on peut noter que les investisseurs à long terme veulent se réengager car les
valorisations sont aujourd’hui très intéressantes (les obligations d’Etat ont des
rendements très intéressants, …). Il convient donc de ne pas dramatiser. Le FMI ne
travailleplusbeaucoupaveclespaysémergents,etpassemêmedavantagedetempsà
régler les problèmes en Europe. La crédibilité du cadre économique et politique est
suffisanteaujourd’hui.
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Jepensequelesperspectivesà6moissontpositivesencequiconcernelesémergents
Les pays émergents représentent cependant une catégorie hétéroclite et il faut
distinguerdifférentesfamillesdepayssil’onveutfaireuneanalyseplusfine.
Lescritèresquidéfinissentcesfamillessontlessuivants:
1. Une différentiation régionale: on distingue généralement trois grandes
zones: l’Asie, l’Europe Moyen‐Orient Afrique (EMEA), et l’Amérique Latine.
Lesconditionsetdépendanceséconomiquesdiffèrentseloncesrégions.
2. Lavulnérabilitéfinancière:
a. Laperformancemacro‐économique(uneinflationmodérée,…)
b. Le commerce extérieur (niveau de la réserve de change, nature de
cetteréserve,niveaudedetteextérieure,…)
c. Lastabilitéfinancièreinterne(soliditédusystèmebancaire,suividela
croissanceparunaccèsaucrédit,…)
3. Enfinlamargedemanœuvredontdisposentcespaysémergentsenmatière
depolitiquemonétaireestaussiunfacteurclé.Ainsionpeutremarquerque
certains pays, malgré une récente vulnérabilité, conservent une marge de
manœuvresuffisantepourassurerlesréformesetstabiliserlasituation(par
exemplelaChine).
Il est ainsi possible d’affirmer que les fondamentaux n’étant pas remis en cause, la
situationactuelleestplusunesituationdegestiondurisqued’instabilitéfinancièrepar
lesbanquescentralesfaceauxattaquesrécentes.Leshedgefundsattaquentcespaysun
parun,cequientraîneunecontagiondescontraintesdemarché,maisdanscematchqui
opposelesfondsspéculatifsetlesbanquescentrales,cesdernièressemblententrainde
prendreledessus,cequidevraitpermettredestabiliserlescours.
Xavier DELORY : Risk Manager – Oxylane Entantquereprésentantd’Oxylane,plusconnusoussamarqueDécathlon,lavisiondeMr
Delory du problème sera plus une vision corporate, centralisé, avec une exposition sur
différents marchés qualifiés d’émergents (Chine, Turquie, Russie,…), et donc un intérêt
particulier porté sur les flux et les stocks. En tant que représentant d’un groupe
patrimonial, les problématiques de change sur les pays émergents sont un domaine qu’il
connaîtbien.
OXYLANEestd’avantageimportateursurcespaysémergents.Ilyadelapartdugroupe
lavolontédecroîtredanscespays,etdoncunrisquedechangeimportant.
Encasdeturbulenceséconomiquesnotreréponses’appuiesurdeuxaxes:
1. Lesinstrumentsfinanciersànotredisposition(mêmesilacouverturetotaledes
risquesviadesmoyensfinanciersestimpossiblelorsquelemarchés’effondrede
30%). Une des solutions aujourd’hui adoptée est de rabaisser la durée de la
couverture.D’unecouvertureà6moisonpasseàunecouverturedurisqueà2
mois.Laconséquencedirecteestuncoûtplusélevépourlafiliale.
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2. Unaccompagnementdesfilialesdansleurpland’action,etdoncviaunelogique
plus opérationnelle. Ainsi dans les circonstances actuelles les filiales sont
fortementincitéesàavoirrecoursàlaproductionlocale.Lapolitiquedugroupe
est d’avantage en faveur d’une politique de conservation des prix bas, ne
répercutepaslahausseducoûtdesmatièrespremières.
Notre approche patrimoniale du business nous pousse à observer unehaussedenos
capitauxpropres d’origine extérieureà lazone Euro. En effet Oxylane connaît une
fortecroissancesurlesmarchésrusseetchinois.Lerisquedechangeinduitestaussiun
enjeufortsurlescapitauxpropres.Pourdiminuercerisque,ilfautleverunfinancement
local.Cependantcetteapprochen’enestpasencoreàunstadesuffisammentmature,car
ilestdifficiledefairedunaturalhedging.Lastructurededettedugroupeaccordantune
part importante aux fonds propres (50% de dette et 50% de fonds propres), cette
question de l’origine de l’actionnariat est d’autant plus importante pour le groupe
Oxylane.Deplusdufaitdelafortecroissancedugroupe,lesfluxnesontpasstablessur
l’année. Ainsi, aujourd’hui le groupe est en train de réaliser deux campagnes d’achats
distinctes,chacunedisposantd’unecouverturederisque.
Lesperspectivesnesonttoutefoispasmauvaises.LefaitqueleYuannesedéprécie
pas, et que, pour les autres pays les banques centrales se soient dotées des armes
nécessairesenmatièredepolitiquemonétairepourrésisteràcesattaques,nouspermet
de rester serein pour les prochaines années. Ainsi, en s’appuyant sur des solutions
opérationnelles d’abord, puis sur des solutions financières, le groupe Oxylane
parvientàgérersonrisquedechange.
Philippe BOURGUIGNON : Trésorier – Bank of China PhilippeBourguignonestexpertdumarchéchinois,ensaqualitédetrésorierdeBank
ofChina.Ilnousprésenteaujourd’huilesgrandestendancesetenjeuxdumarchéchinois,et
desrisquesdechangesquiendécoulent.
La Bank of China est implantée en France depuis 1979. Parallèlement le Yuan est
devenucesderniersmoisladeuxièmedevisedecouverture,aprèsledollar,maisdevant
l’Euro(depuisNovembre2013).Cecifaitsuiteàuneinternationalisationdelamonnaie
chinoisedepuis2009,etlacréationdeplacesboursièresoff‐shore.
LaplacedeParisestlaplusimportanted’EuropeentermesderéservedeYuan,avec
environ 2 milliards d’euros de dépôt de Yuan. En effet de nombreux groupes français
sont fortement importateurs vis à vis de la Chine et ces réserves en Yuan devraient
couvrirlerisqued’uneappréciationanticipéeduYuan,defaçonmoinscoûteusequevia
unecouvertureendollar(quifaitporterundoublerisquedechange).C’estaujourd’hui
21% du commerce franco‐chinois qui s’effectue en Yuan, ce qui pourrait confirmer la
prédominancedeParisfaceàLondresouLuxembourglorsqu’ils’agitdeplacefinancière
offshorepourleYuan.Enfin,laplacedePariss’imposeaussiparsesliensaveclespays
Africains,oùlaChinemultipliesesinvestissements.
QuellessontdonclesgrandesétapesquivontconduireàlaconvertibilitéduYuan?
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LeYuanestaujourd’huila13emedeviselaplusutiliséelorsqu’onprendlevolumede
transaction,etreprésente1%deséchangesmondiaux.
Le Yuan on‐shore (CNY) et le Yuan offshore (CNH) sont en train de converger, et
pourraientêtreamenésàfusionnerdanslesprochainesannées.Depuis2014,unmarché
offshoreamêmeétéouvertenChine(àShanghai).Certainesdisparitésrestenttoutde
mêmeprésentes.Ainsi,lestauxd’intérêtoffshoresontde3%alorsquesurleterritoire
national,lestauxsontde6%.Eneffetlestauxdomestiquessontplusélevéspourlimiter
lesrisquesd’inflation.LesecondproblèmeduYuanestlerisquedeshadowbanking.En
effet cet écart de taux entraîne parfois des problèmes de solvabilité et une difficulté
supplémentairepourserefinancerpourlesgroupeslocaux.Celacréeuneforteopacité.
Ainsi il existe une vraie tendance forte de hausse de la demande en Yuan, qui
accompagneunnégocetoujoursplusimportant.L’Europeestbienplacéedanslacourse
auxplacesfinancièresfaisantlapartbelleauYuan,commelemontrelafortecroissance
des opérations réalisées dans cette devise (+249% sur la place de Paris en un an,
croissancelégèrementmoinsélevéeàLondres).
Lestroisélémentsàretenirlorsqu’ils’agitdumarchéchinoissont:
1. LesuccèsduYuan,amenéàêtreunedevised’avenir
2. Lafacilitédeleverdesfondssurcemarché
3. Destauxd’intérêtsélevésquisontfavorablesauxépargnantsenrecherchede
rentabilité
Questions de la salle : Question pour Mr Delory: Comment êtes‐vous organisés en interne pour réduire ces
couvertures?
MrDelory:Nousavonsdescyclesdegestion,quidurententre3et6mois.Nousavons
doncdécidédenosfilialesderaccourcircesduréesdecouverture.Lorsqu’ondécidede
réduirelacouverture,c’estpournepastoutfigerpendant6moisavecunspottrophaut
etuncarryde10%.Ilestimportantquelesopérationnelsaientdavantagedeflexibilité
surlesdifférentsfraispourpouvoirabsorbercesvariations.
Selonuneétuderécenteonobservesurl’année2013unenetteaugmentationdunombrede
transactionsjournalièressurlemarchédeschanges,quelestvotreavissurcetteévolution,
quel’onpeutconsidérercommeextrêmementspéculative?
MrsBourguignon&Gautier:Ils’agitenréalitéd’uneévolutionnaturelle,quiressortdes
mouvements de diversification des réserves officielles des réserves de change. La
contribution de ces pays émergents à la croissance mondiale et la diversification
expliquentcettefortehausse.Enfinlasophisticationdelagestiondesréservesavecla
généralisationdeséquipesd’allocationd’actifsentraînentcettehaussedelademandeet
desflux.
10
IV. Les nouveaux financements de marché pour les ETI Deuxièmetableronde:LesnouveauxfinancementsdemarchépourlesETI
Modérateur:GérardSOULARUE,Présidentdelacommission«Economieetcroissance»
‐CCIrégionParisIledeFrance
Participants:HuguesDELAFON,Responsableorganisationdetteetmarchésdecapitaux
Europepourlesclientsentreprises–CréditAgricoleCIB
EricDUBOS,Responsablegestionfinancière–MACSF,Membredel’AF2I
YvesJACOBS,DirecteurFinancier–GroupeAgrial
Hervé LABBE, Vice‐président– AFTE; membre du CNO; directeur de la salle des
marchésetdesétudesmacroéconomiques–Orange
Introduction par Mr SOULARUE : Lanotiond’ETIouentreprisedetailleintermédiaireestapparueen2008.Ils’agitd’un
typed’entrepriseprioritairepourl‘Etat.OndénombreenFranceseulement4700ETI
aujourd’hui (contre plus de 12 000 en Allemagne). Ces entreprises ont une taille
suffisantepoursedévelopperàl’international.
Ces ETI peuvent s’avérer être une source de croissance future très importante si l’on
parvientàlesdévelopper.Pourcela,cesentreprisesdoiventpouvoirsefinancer,viale
secteur bancaire et le recours à la dette, mais aussi via des types de financement
nouveaux,plusadaptésàleursbesoins.
LestravauxmenésdepuisunanparlaCCIvontdanscesens(trouverdesfinancements
sousformedeplacementsprivéspourcesETI).
Hubert DELAFON : Responsable organisation dette et marchés de capitaux Europe pour les clients entreprises – Crédit Agricole CIB Hubert Delafon, en tant que Responsable organisation dette et marchés de capitaux
EuropepourlesclientsentreprisespourleCréditAgricoleCIB,nousprésentelemarchédes
placementsprivés,pourlesETI.
Jetiensd’abordàsaluerletravaildéjàeffectuésurcesujet.Leseffortsd’harmonisation
despratiquesontétémenéspartouteslesparties.LaFrancepeutêtrefièredesefforts
amorcés.Ilfauttoutefoisnoterquelemarchédesplacementsprivésestbeaucoupplus
petitquelemarchéobligataire.Eneffetlesentreprisesdisposantdelataillenécessaire
vontplutôtsurlemarchédesobligationsquesurceluidesplacementsprivés.Lemarché
obligataire pour les entreprises françaises représente environ 60 milliards d’euros,
contre seulement 6 milliards pour le marché des placements privés dirigé vers les
entreprises de notre pays. Ce rapport de 1 à 10 est cohérent avec le rapport qu’on
observesurlemarchéaméricainparexemple.
Les placements privés nécessitent plus d’analyse crédit que la moyenne. Il s’agit donc
d’unplacementpluscomplexe.Letravaildel’équipeFrancedelagestionsurunecharte
11
ausujetdesplacementsprivésconstituerauneboîteàoutilpourdéveloppercemarché,
etdevraitpermettredesimplifiersonutilisation.
Quelles sont les caractéristiques de ce marché?. Les émetteurs sont bien les ETIs. Ces
entreprisesontunchiffred’affaireentre250millionset1.5milliardd’eurosetentre250
et5000salariés.Letotaldeleurbilann’excèdepas2milliardsd’euros.Ilnes’agitdonc
nidegrandsgroupesinternationaux,nidePME.L’endettementmoyenestintermédiaire
(comprisentre150millionset1.5milliardd’euros).Cettedetteestgénéralementàun
niveauinvestmentgrade,avecdesleviersinférieursà3.Lessecteursdontsontissuesces
ETIs sont très diversifiés, même si les sociétés financières et les compagnies de
spiritueux en sont les principaux acteurs. Les placements se font généralement sous
formeobligataireouobligatairelisté.Cecicorrespondaitàuneobligationréglementaire,
mais celle‐ci ayant été modifiée, la situation devrait évoluer. Les transactions à
proprement parler se font pour des montants entre 50 et 250 millions d’euros, au
dessusonpassesurdesmarchéspublics.Lecoûtélevédel’analyseimposeunmontant
de transaction minimum. La maturité de ces emprunts est généralement supérieure à
celle d’un emprunt bancaire, généralement entre 6 et 7 ans, et devrait tendre vers la
duréemoyenneobservéeauxEtatsUnis(entre8et10ans).
Lachartemiseenplacesurcesujet,sousl’impulsiondelaBanquedeFrance,réunitla
chambredecommerce,lesémetteursvial’FFDE,lesinvestisseursvialeFFSAetl’Af2i,
des associations représentant les intermédiaires. Toutes les parties étaient donc
représentées,etcedansunexcellentétatd’esprit.L’objectifdescesdifférentsgroupes
detravailétaitd’organiserunmarchéderéférence,destandardiserlespratiques,etde
normaliser les étapes du processus. En effet, comme nous l’avons déjà mentionné
auparavant,cemarchérequiertbeaucoupd’analysespréalablesàl’investissement,afin
dedéterminerlerisqueduplacement.Cependantcen’estpasquelapartieconcernantle
risquequiaétéévoquéelorsdecestravaux,maisbienaussilaviedesproduits.
Lessupportsutiliséssontleseuro‐PP,surlemodèledesUSPPaméricains.Ils’agitd’un
produitdetypeobligataire,cependant,onpeuttrouversouslemêmenomdesproduits
detypeloan.
Eric DUBOS : Responsable gestion financière – MACSF ; Membre de l’AF2I EricDUBOS,entantqueresponsablegestionfinancièrechezMACSFetmembredel’AF2I,
président dugroupede travail sur les EuroPP, va apporter savision d’investisseursur ce
marchédesplacementsprivés.
1. Que recherchent les assureurs lorsqu’ils investissent dans un produit de
placementprivé?
2. Quelleestlaréglementationducodedesassurancessurlesujet?
1. Les assureurs souhaitent tout d’abord intervenir assez activement dans la
désintermédiation. Sur le marché américain, les prêts bancaires aux entreprises
représententenviron20%desfinancements,les80%restantpassantparlesmarchés,
alorsqu’enEuropeceschiffressontinversés.LasituationenEuropedevraittendrevers
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celledumarchéaméricaindanslesprochainesannées.Lesecondobjectifdel’assureur
estdediversifierlesrisquesetd’optimisersesperformancesfinancières.
La réglementation diffère selon que l’EuroPP est une obligation ou un prêt, mais aussi
selonquecesobligationssontcotéesounon,etselonqu’ellessontnotéesounonnotées.
Ainsiilfautfairetrèsattentionauvocabulaireemployécarlespratiquesdiffèrentd’un
type d’actif à l’autre. Sur tout ce qui est noté ou non noté, il n’y a pas de sujet
réglementaire particulier, contrairement aux EuroPP cotés ou non cotés. La
réglementationestdifférente.
Toutletravailréalisépourcréercettecharteévoquéeprécédemmentaétél’occasionde
définir un cadre de bonnes pratiques à long terme entre les émetteurs et les
investisseurs.Celaentraîneunchamboulementdumodedetravailtantpourl’émetteur
que pour l’investisseur. Ce type d’actif nécessite en effet davantage de communication
de la partde l’émetteur. L’investisseur demande davantage d’information que pour un
investissement classique, pour cet actif moins liquide, et sa position se rapproche de
celled’unbanquierquieffectueunprêt.Celademandeunenouvelleorganisationpour
lesassureurs,afind’êtrecapabledetraitercesinformationsdefaçonoptimale.
Ilestdoncintéressantdesuivrecedéveloppementdunouveauréférentiel.
2.Enmatièrederéglementation,undécretdumoisd’aout2013amodifiénotrearticle
R332‐2 et porte sur les règles d’investissement des entreprises d’assurance. Ce décret
permetd’introduirelesprêtsàl’économieouassimilés,etilpermetaussiderentrerles
obligationsnoncotéesdanscetarticle.Iln’augmentepaslacatégoriedesR332‐19mais
élargit les R332‐20 (concernant les actions, l’immobilier, et tout ce qui doit être
provisionné en fin d’année), et ceci sans calcul de TRE, c’est à dire de calcul de risque
d’éligibilité. On peut donc dire qu’avant nous avions du R332‐19 et du R332‐20,
maintenant nous avons toujours du R332‐19 et du R332‐20, plus du R332‐20 qui
ressembleàduR332‐19.
En fin d’année, un arrêté est venu compléter ce décret, portant uniquement sur les
prêts:
1. Il met en place un système d’analyse et de mesure desrisques exigées pour
les placements non garantis ou non cotés. Beaucoup d’investisseurs
continuentàvouloirdesproduitslistés.
2. Le deuxième point de l’arrêté porte sur les passifs des fonds. En effet ces
fonds de prêts ne doivent pas recourir à l’emprunt pour éviter tout effet de
levier. De plus on ne parle pas de titrisation, le risque de crédit nepeut pas
êtretranché,pourdesquestionsdetransparence.
3. Les créances doivent avoir une maturité d’au moins 2 ans et doivent être
acquisesdansundélaide3anssuivantlaconstitutiondufond.
4. Lestitresnepeuventpasportersurdesactivitésfinancières,maisseulement
surdesactivitéscommerciales,industriellesouagricoles.
5. L’encoursminimumestde30millionsd’euros.
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Yves JACOBS : Directeur Financier – Groupe Agrial Yves JACOBS en tant que Directeur Financier du Groupe Agrial, présente sa vision
d’émetteur,etdonnelesraisonsquipeuventpousseruneETIàallersurcemarché,plutot
quesurunmarchédeladette.
LegroupeAgrialc’estunchiffred’affairede3.6milliardsd’euros,11000collaborateurs,
et une dette de 460 million d’euros. Il s’agit d’un groupe coopératif, avec une
particularité:l’ajustementpermanentdelagouvernancedugroupe.Aujourd’hui,cequi
permetlacroissancedugroupedepuisunedizained’années,c’estlamaturitéduconseil
d’administration, composé d’élus, ainsi qu’une véritable transparence entre
l’opérationnel et ce conseil d’administration. C’est cette transparence qui nous permet
derecouriràcetyped’investissements.Agrialdisposed’unecultureéconomiqueforte,
chaque patron de branche a son leverage en tête. Agrial est composé de 4 branches
issues du monde agricole, et de 4 branches issues du monde agroalimentaire, le tout
porté par une holding. Ceci donne un portefeuille disposant d’une véritable stabilité
économique. Nous sommes donc une grosse ETI, mais les organisations groupes sont
extrêmement réduites (25 personnes). Le chiffre d’affaire a été multiplié par 3 en dix
ans,etdenouvellesfusionsavecd’autrescoopérativescommeCorialisetEurialontdéjà
été annoncées. Ainsi une des armes d’Agrial est cette capacité à croître sans
financement, mais aussi via des acquisitions. Il est intéressant de noter que dans la
période 2008‐09, la croissance à été préparée et anticipée avec la levée d’un premier
emprunt obligataire, ce qui à permis de financer la forte croissance et les
investissementsréalisésen2012.Ilestdoncimportantderetenirquecetteanticipation
sous‐tendlamiseenplacedecenouveautypedefinancementqu’aétél’euroPP.
PourquoiuneuroPPetpourquoien2013?
L’euroPPpermet:
 Depoursuivrelarationalisationdelastructurefinancièredugroupe
 Dediversifierlessourcesdefinancement
 D’allongerlamaturitédeladette
 D’anticiperlacroissance
2013noussemblaitêtrelabonnedatepourlesraisonssuivantes:
 LemarchéeuroPParriveàmaturité
 Leprojetd’Agrialestattrayant
 L’équipefinancièreétaitprête
 Leniveaudestauxétaitcohérentaveclamaturitéélevée
 Nousavionsdespartenairesfinanciersànoscôtés
Nousavonsdonclevé95millionsd’eurossur7ans,àuntauxfixede4%.Nousavonsfait
le choix d’obligations de droit luxembourgeois pour des raisons fiscales, nos comptes
étant en French GAAP et non en norme IFRS. L’arrangeur était CACIB. Il s’agit d’un
euroPP obligataire, ce qui nous laisse la possibilité de lever un euroPP loan si nous le
souhaitonsàl’avenir.
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Hervé LABBE : Vice‐président – AFTE ; membre du CNO ; directeur de la salle des marchés et des études macroéconomiques – Orange Hervé LABBE, en tant que directeur de la salle des marchés et des études
macroéconomiquesd’Orange,présentelespossibilitésdefinancementàpluscourtterme,i.
e.lesbilletsdetrésorerie.
Où en est‐on aujourd’hui sur le chantier des billets de trésorerie et du financement à
courtterme?
Encequiconcernelesmodesdefinancementàpluscourtterme,onpeutremarquerque
si le financement bancaire va rester important pour des maturations de 1 à 3 ans, les
moyensdefinancementàmoinsd’unanexistentmaissontgénéralementtrèscoûteux,
car ils apparaissent au bilan. Il ne reste alors que le choix du billet de trésorerie. Les
enquêtesmontrentqueleschefsd’entreprisepensentqu’ils’agitd’unoutilréservéaux
grosses entreprises. Or la gamme des entreprises éligibles est beaucoup plus large, et
avec des taux entre 0.6% et 0.8%, il s’agit d’un mode de financement imbattable en
terme de coût. Enfin, cela vaut la peine de préciser que la Banque de France a mis au
point une documentation spécifique aux billets de trésorerie, qui permet d’en
comprendrelefonctionnement.
Lepointd’achoppementsurlesujetvientdelanotation.Eneffetl’émetteurestdans
l’obligationd’êtrecoté,d’émettreuntitreoud’avoirungérantcoté.Eneffetlanotation
est très importante pour les investisseurs. Or les agences de notation n’ont pas
développé de système de notation propre au court terme, et se contentent de donner
unenotedecourttermedérivéedecelleàlongterme.Ainsi,bienquelaprobabilitéde
défautsoitlinéaire,lesentreprisesvoientleurnotepasserd’unniveauinvestmentgrade
àunniveauspéculatif.Ilestdoncabsolumentnécessairededévelopperunsystèmede
notationpropreaucourtterme,commeentémoignelaréflexionmenéeactuellement
parlaSNP.
Deplus,l’évolutionducadreréglementairepousselesinvestisseursàfaireleurspropres
analyses crédit, car le marché est trop oligopolistique. Cette évolution est aujourd’hui
assezrapide.
LaréponsequenousapportonsàcesproblématiquesestlamiseàdispositiondesETIs
d’une plaquette d’information sur les caractéristiques du billet de trésorerie qui
précisecommentmonteruntelprogramme.Parailleurs,ilestintéressantdenoterque
c’estunmarchéquiabienrésistépendantlacriseen2007‐08.
Biensûr,seuleslesplusgrossesETIspeuventyavoiraccès.Eneffet,pourintéresserles
investisseurs,lebilletdoitêtrede100à200millionsd’euros.
En ce qui concerne la notation, nous n’avons pas de solution immédiate et il reste du
travailàfaireaveclesautorités,afindetenterdedéfinircequ’estunenotedegrande
qualité de crédit, ainsique pour alléger le système, afinde le rentre moins onéreux et
moinsintrusif.Lacharteestencoursdesignature,etdevraitêtrerenduepubliqueàla
findumoisdefévrier.
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V. Marché monétaire, la nouvelle donne Troisièmetableronde:Marchémonétaire,lanouvelledonne
Modérateur:ChristianFLOCH,Responsableventemonétaire,originationettradingTCN
–BNPPARIBAS
Participants:
FrançoisHAAS,Directeurgénéraladjointdesopérations–BanquedeFrance
PhilippeJEANNE,Directeurdelagestionfinancière–Natixis
MikaëlPACOT,Responsablemarchémonétaire–AXAInvestmentManagers
IleanaPIETRARU,HeadofTreasury–SociétéGénéraleParis
GodfrieddeVIDTS,EuropeanRepoCouncilChair–ICMA
Mr Christian FLOCH : responsable vente monétaire, origination et trading TCN chez BNP PARIBAS L’apparition du LCR, ratio qui vient compliquer la donne sur les marchés monétaires,
peut‐elleêtrevuecommeuneopportunité?
Ileana PIETRARU : Head of Treasury – Société Générale Paris IleanaPIETRARU,entantque«HeadofTreasury»àlaSociétéGénéraleàParis,vanous
parlerdelanouvelledonnedumarchémonétaireavecunevisiondetrésorier.
Le LCR n’a pas changé la vie de tous les trésoriers. Avant ce ratio, nous devions déjà
composeravecleratioACP.Eneffet,sipourcertainsleLCRa«toutchangé»,certains
acteursétaientdéjàhabituésàcetypedecontrainte.
En revanche le LCR a créé une vraie fragmentation du marché, entre les contreparties
quiluisontéligibles,commelescorporates,labanquecentrale,etceuxquinelesontpas,
tels les gérants monétaires. Cela perturbe donc les rapports de force, et induit des
marchésmonétairesdistincts.Onavul’émergencedecourbesdetauxdistinctesselon
letypedecontrepartie,doncunpricingéconomiquedifférentiéentrecescontreparties.
Lecourttermevoitsoncoûtbaisserpouratteindredesniveauxpresquenuls,tandisque
le long terme devient de plus en plus cher (le long terme étant à partir de 2 mois et
jusqu’à1.5an).
Ainsi aujourd’hui une politique monétaire ne reflète plus une action de la banque
centrale,maisestunpurproduitdelaréglementation.LeLCRentraîneuneconcurrence
accrueentrelesbanques,avecunpricingtrèsagressif,etunpricingquin’aplusrienà
voir avec la réalité économique de ces dépôts. De plus le LCR oblige à déposer des
dépôtsdeliquiditéstrèsimportants,cequiengendreuncoûtélevépourlesbanquesqui
lerefacturentauxclients,etimmobiliselecash.
Enfin,nousavonsremarquél’émergencedeproduitsdeplusenpluscomplexes,quine
sont plus des produits monétaires classiques, et qui présente une forte optionalité qui
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noussemblepourl’instantpas,oumal,pricéeparlesbanques,etquirisquedeposerdes
problèmeencasd’exerciceparleclientdecetteoptionparleclientencasdecrise.
Philippe JEANNE : Directeur de la gestion financière – Natixis PhilippeJEANNE,DirecteurdelagestionfinancièredeNatixisapportelepointdevuedela
gestionfinancièresurcesujet:
Pournous,leLCRestlatraductionparlerégulateurdufaitquelaliquiditéestdevenue
une ressource rare. Le marché monétaire est la matière première de la finance. Au
momentoulaliquiditépassederessourcedisponibleàressourcerare,c’estcommesila
mer se retirait et qu’il restait des poches de liquidités, mais ces poches ne sont pas
toutesàlamêmehauteur,etontvapayerplusoumoinschercetteressourceenfonction
de son origine. Cela crée une fragmentation des marchés extrêmement forte, et induit
unedifférentiationdeproduitsquiétaientautrefoisconsidéréscommesimple.
Par exemple, un swap de taux non collatéralisé va maintenant fortement différer d’un
swapdetauxcollatéralisé.Lecoûtdelaliquiditédoitdoncêtreprisencompte,etêtre
prisencompte.
La question actuelle est de savoir comment cette nouvelle donne va permettre au
marchémonétairedecontinueràsedévelopper,engagnantdel’argent,enservantles
intérêtsdesclients,etenservantl’économie.LeROEdesacteurssetrouvemodifié;il
faut donc trouver des alternatives pour continuer à garantir la rentabilité des
investisseurs,sansfacturertropchercecoûtadditionnelauxclients.
Ainsions’aperçoitqu’unepersonnequigèreunproduitunpeucomplexe,ouhorsbilan,
abesoindeserapprocherdutrésorierpourenconnaîtrelecoûtderefinancement.
Mikaël PACOT : Responsable marché monétaire – AXA Investment Managers MikaëlPACOT,entantqueresponsablemarchémonétairechezAXAInvestmentManagers
apporteunéclairagedegestionnairemonétaire:
LeLCRasurnousuntrèsgrandimpact.Lesbanquessontnosparminospartenairesles
plus important, puisque 70% de nos investissements sont faits dans des organismes
dotésd’uncertificatdedépôt.Lesbanques,traditionnellement,recherchaientquelques
grandsinterlocuteursqui,commenous,rassemblaientlesdifférentsinvestisseurs,pour
apporter la liquidité, mais désormais, lorsqu’elles sont confrontées à des besoins de
liquidité, les banques vont de plus en plus la chercher à la source, car tous les
fournisseursn’ontpaslamêmevaleur.
Cebesoinaccruenliquiditéissuedescorporatespousselesbanquesàservirdestaux
autourde1%,laoùnous,nousservonsplutôtdu25pointsdebase,carcetteressource
est devenue essentielle pour elles à cause de ce ratio. La conséquence directe est une
concurrence accrue, les banques récupèrent «nos clients», attirés par ces
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rémunérationsgarantiesplusélevées,etcen’estquepourcequiestdelaliquiditéàtrès
courtterme,surlaquelleilsn’ontpasbeaucoupdevisibilité,qu’ilssetournentversles
fonds monétaires. Cependant ceci induit une forte volatilité, notamment en fin de
trimestreetlesfinsdemois,cequiaobligéàchangerlecomportementdenosfonds.
Encequiconcernelaréglementation,unprojetdeloiaétédéposédevantleparlement
pour renforcer la robustesse des fonds monétaires, nous obligeant à disposer de
d’avantage de liquidité, imposant une maturité maximum. Ceci induit des traitements
différenciés entre les banques et nous, car celles‐ci n’ont aucune règle de besoin en
liquidité pour les placements ayant une maturité inférieure à 30 jours, alors que les
fondsdoiventgarderaumoins10%deliquiditéàunesemaine,et20%à30jours.
Ceci pourrait avoir un impact à terme sur l’économie réelle, car les encours des fonds
monétairesreprésententenviron300milliardsd’eurosenFrance(et1000milliardsen
Europe). On voit donc qu’il s’agit d’une spécialité française, et si les banques font
concurrenceauxfonds,àcausedeBâleIII,celametenrisquel’existencedecesfonds,ce
quiseraitnégatifpourdesacteursnonfinanciers,notammentenFrance.
Enconclusion,nousavonsbesoindeplusdecohérenceentrelesdifférentesrégulations
pour les acteurs du financement européen. Une réglementation pour un secteur
particulier peut sembler pertinente, mais la vision d’ensemble peut s’avérer négative.
Par exemple, Solvency II rendra l’activité des assureurs plus procyclique alors que les
besoins actuels sont plus ceux d’une action stable, et Bâle III ne favorise pas le
financement de l’économie réelle, car cela pousse les banques à aller courtiser les
entreprises ayant des excédents de cash, et à abandonner celles ayant besoin de
liquidités.Lesystèmeestinversé,carsesontlesentreprisesquifinancentlesbanqueset
nonpluslesbanquesquifinancentlesentreprises.
Godfried de VIDTS : European Repo Council Chair – ICMA GodfrieddeVIDTS,entantque«EuropeanRepoCouncilChair»chezICMA,nousparledu
marchédurepoetdelarecherchedegarantieaujourd’hui:
Il faut replacer le débat sur la liquidité sur le marché monétaire dans une optique de
rapport de force entre les Etats‐Unis et l’Europe. En effet on assiste à l’émergence de
silosentrecesdeuxéconomies.Lesrégulateursn’ontpaslamêmevisiondeschosesdes
deuxcôtésdel’Atlantique.EnEurope,ceux‐ciontcrééunmonstre.Eneffet,ilyaurade
moins en moins de Hedging en Europe, ce qui laisse penser que la prochaine crise
frapperabeaucoupplusdurement.
Lecollatéralvadiminuerdanslefutur,carlesnouvellesrégulationslerendentbeaucoup
tropcoûteux.Ainsi,lesrisquesserontmoinscouverts,alorsmêmequelesrégulateurset
latendancedumarchévontdanslesensd’uneréductiondecesrisques.
La banque centrale a des difficultés pour redistribuer l’argent en Europe.
Schématiquement, l’Europe du Nord en a trop et le Sud pas assez. Il est important de
18
trouverunmoyendedisposerded’avantagedeliquiditépouraugmenterlecollatéral.Il
estdoncnécessaired’avoirundialogueprofondaveclerégulateursurcesujet.
Mais il faut avant tout avoir les marchés les plus ouverts les uns sur les autres, pour
favoriser la circulation de la liquidité. Le collatéral est un problème secondaire, par
rapportaurisquedefragmentationdumarchéendenombreuxmarchésindépendants.
François HAAS : Directeur général adjoint des opérations – Banque de France FrançoisHAAS,ensaqualitédedirecteurgénéraladjointdesopérationsàlaBanque
deFrance,revientsurcettenotiond’unmarchéEuropéentropfragmenté:
Lasituationactuelledumarchédelazoneeurorestecelled’unmarchésegmenté,mais
cette segmentation est moins marquée que celle d’y a 18 ou 12 mois. Il y a donc une
amélioration,laliquiditécommenceàcirculerencross‐boarder,mêmesicelaresteun
phénomène limité pour l’instant. Le marché est de plus en plus segmenté entre un
marché unsecured , aujourd’hui réduit à sa plus simple expression, et un marché
collatéralisé,quisedéveloppeàlafaveurdesévolutionsréglementairesprécédemment
évoquées.
Ilestdoncpossiblededirequelemarchéestencoreconvalescent,qu’ilneremplitpas
encorepleinementsonrôledupointdevuedelapolitiquemonétaire,commel’illustrent
lespicsdevolatilitéobservablessurlapartielapluscourtedumarché,enfindemois.Il
esttoutefoisintéressantdenoterquelesratiosdontonparleaujourd’hui,telleLCR,ne
sontpasencorerentrésenvigueurmêmesilemarchélesaintégréscomplètement.
Ladernièredifficultéestque,malgréunphénomènedenormalisationprogressivedes
marchés,nousnesavonspasexactementversquoitendcettenormalisation.Lenouveau
marchémonétaire,telqu’ilestentraindesemettreenplaceaujourd’huiseradifférent
du marché monétaire d’avant la crise. Nous sommes encore dans une phase de
découverte de ce marché. La seule certitude, c’est l’importance croissante que va
prendre le collatéral dans la fluidification de ce marché. Il reste néanmoins un point
d’interrogationsurleprixdececollatéral,etsursonutilisationpréciseparlesdifférents
stakeholders.
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VI. Comment le plan stratégique de BpiFrance s’inscrit dans la problématique actuelle du financement de l’économie, et plus spécifiquement sur le financement de l’innovation Nicolas DUFOURCQ, Directeur général de BpiFrance BpiFrance aujourd’hui est une banque de 2 200 salariés, avec un spectre
d’interventionextrêmementlarge,tantd’unpointdevuedesesclients(delaTPEà
lamultinationale),quedutypedeproduitsproposés.
Ilya6métiersauseindelaBpi:
1. Un métier de la garantie, qui pilote le risque. Nous avons la possibilité de
garantirchaqueannée5milliardsd’euroderisque,c’estàdiredegarantir10
milliardsd’eurodecrédit(pourenviron80000garantiesparan).Ils’agitlà
d’un métier assurantiel, avec des fonds de garantie gérés de façon
stochastiqueetstatistique.
2. Unmétierbancaire,entantqueprêteurdirect,pourunvolumedeprêtsde9
milliardsd’euroen2013,et10milliardsd’europrévuspour2014.Tousnos
crédits sont cofinancés par des partenaires de la place, nous n’intervenons
jamais seul, de manière à éviter la sélection inverse des risques. Sur les 10
milliardsdecrédit,6concernentdesprêtsàmoyenoulongterme,et4dela
trésorerie(quenousfaisonssanscofinancement).Ainsi,enparallèledenos6
milliardsd’eurosprêtésàmoyenetlongterme,lesbanquesprêtentenviron
15milliards,cequiconduitàuntotalde21milliards.
3. Un métier de fond de fonds, pour 400 millions d’euros, dans 474 fonds, qui
sontlesfondsdegestion.Ces400millionssonttoujoursminoritaires,etl’effet
multiplicateurestenmoyennede5,cequifaituntotalde2milliardsquisont
injectés dans ces fonds, pour servir les PME, le capital risque ou du capital
amorçage. Parmi ces fonds d’amorçage, le fond national d’amorçage est un
fond de 1 milliard d’euro, ce qui permet à la France d’être 2eme ou 3eme
mondialsurcesecteur.
4. Unmétierd’investissementdirectdanslesPME,pourunmontantmoyend’un
million d’euros, et environ 150 investissements par an. Ces investissements
sontsouventsouslaformed’obligationsconvertibles,oudecapital.
5. UnmétiervialeFSI,pourlesticketsdeplusde10millionsd’eurospourles
ETI(environ15investissementsparan),plusuninvestissementstratégique
dansunetrèsgrandeentreprisefrançaiseparan.
6. Unmétierdesoutienàl’innovation,avec2milliardsd’euros.
 Lamoitiévadansdesfondsdegestiondecapitalrisque,surdessecteurs
comme Internet, les biotechnologies, les maladies rares, … . Ils financent
notammentdestrèsgrosticketsdecapital‐risquepourdesentreprisesqui
peuventavoirunecroissancemondiale.Lapolitiquesurcesfinancements
est celle que l’on retrouve en Californie: on investit de façon très
importante parce qu’on croit au projet et qu’il faut une exposition
mondialeoupasdutout.C’estdoncunfondquel’onappellefonddelarge
venture.Làencore,nousco‐investissonsaveclaplace.
20

Le deuxième milliard est consacré aux subventions et les avances
remboursables ou des prêts à taux zéro, via OSEO. Ces fonds sont des
dotationsd’état.Lesavancesremboursablesetdesprêtsàtauxzérosont
recouvrésà60%.
Ainsi tous nos crédits sont toujours cofinancés avec le secteur privé, sauf les activités
subventionnelles.Enventurecapital,noussommesà45%deslevéesdefonds,lereste
venantduprivé,etdansl’amorçage,oùlerisqueestencoreplusgrand,nousparticipons
àhauteurde60%deslevéesdefonds.Notreretoursurinvestissementsurcesecteurest
de80%desfondsinvestis.Laplacejouedoncsonrôlesurcesecteur
La particularité de notre action est d’être extrêmement décentralisée, car 90% des
décisionssontprisesenrégiondansl’unedenos40antennes.
Nous sommes animés par la volonté d’amener les investisseurs à repartir vers les
entrepreneurs, car cet investissement est une condition pour développer cet
entreprenariatetrenoueravecunecroissanceforte.Celafait9trimestresquelacourbe
del’investissementbaisse,etilfautabsolumentqueçareparte.
C’est pourquoi nous avons besoin d’avoir les banquiers à nos côtés, pour que ceux‐ci
fassent passer le message aux entrepreneurs, et les incitent à reprendre de la dette,
d’autantquesoncoûtestfaibleactuellement(80pointsdebaseendessousducoûtdela
dettepourlesPMEenAllemagne).Ilyaaujourd’huitropd’entreprises,PMEsetmême
de petites ETIs, qui pensent qu’il n’est pas nécessaire qu’elles ouvrent leur capital. Or
pouravoirunevraieactivitéinternationale,celaestindispensable(seul20%duCAdes
ETIsestréaliséàl’internationalaujourd’hui).Ils’agitlàd’unsujetdefinancement,mais
aussid’unproblèmedepsychologieetdementalitédesdirigeants.
Nousnoussommesdoncfixéd’allervoir,denotrepropreinitiative,75000entreprises,
pourleurproposercesoutils.
Nosproduitssontdesproduitsaussisimplesquepossible.Nousassistonsàunepoussée
des outils concernant le court terme. En effet les TPE sont en grand stress sur la
trésorerie.Pourcequiestdumoyenetlongterme,nousavonsdesproduitsà7ansetà
10 ans, sans garantie sur l’entreprise, ni sur le patrimoine de l’entrepreneur, avec des
tauxentre3%et6.5%,appeléscréditsdedéveloppement.Ilsvisentenparticulierdes
entreprisesayantdesbesoinsenrobotique,dansleurtransitionnumérique,transition
écologique, ou encore pour l’export. Au total, ces prêts pour le développement sont
amenésàcroîtrede40%entermedeflux,carnouspensonsqu’ils’agitlàduproduitqui
permettralemieuxauxentrepreneursdepérenniserleuractivité,etdoncdegénérerde
lacroissance.Celas’ajouteàdescréditsplusclassiques,à15ou20ans,descrédits‐baux,
oudescréditsàlaconsommation.
Cesprêtssontadossésànospropresfondsdegarantie,etsontfinancésparl’Etat.
Un autre de ces prêts ayant pour vocation de financer la croissance est notre «prêt
avenir».Ils’agitd’unprêtà10ans,avecundifféréderemboursementde3ans,pourun
montantde5à10millionsd’euros.Ceprêtn’estpasautogaranti,carilneconcerneque
les entreprises ayant le profil le plus attractif, mais pour ne pas garder une duration,
21
noustitrisonsceproduit.Cestitressevendentplutôtbien,lesassureursensontfriands.
Nousgardons20%durisquepournous.C’estadaptépourlesETIsdepetitetaille(entre
60et80millionsd’eurosdechiffred’affaire).
Lavolontéestdedéveloppercesprêtsdedéveloppementpourfaireen2017desprêts
pourunmontantéquivalentàl’encoursactuel(i.e.3à4milliardsd’eurosdeprêts).
EnfinnouslançonsenavrilBpiFrance‐LeLab,quiseraunlaboratoired’idées,enopen
data, pour travailler sur la «marque France», et former des économistes, experts en
PME.
Questions de la salle : Peut‐onavoirunevisionoptimistesurlaplacefinancièrefrançaise?
Oui.LaFranceesttrèscorrectementbancariséeetlesbanquesfontdubontravail.Ala
questiondesavoirs’ilyacredit‐crunch,maréponseestqu’il n’y a pas desituationde
credit‐crunchsaufdanslatrésorerie.Surlemoyenetlelongterme,leproblèmeestun
problèmededemande,sil’investissementnerepartpas,lecréditnepeutpasremonter
structurellement. En revanche, on attend un discours positif de la part des banquiers
français. Il faut que la banque vante, et vende, du crédit. Il faut recréer chez les
entrepreneursledésirdes’endetteretdes’endettermaintenant.
CequinousinquièteàlaCCI,c’estlenombrededépôtsdebilanen2013.LaFranceestle
paysdesgrandsgroupesetdespetitesentreprises,etlespetitesentreprisesvontmal.Que
vousinspirentles63000dépôtsdebilande2013.Nefautilpasaussipousserlesbanquesà
prêterdescréditsdetrésorerie,etnonuniquementdescréditsd’investissement?
Oui, je suis d’accord. Aujourd’hui ce sont même les petites ETIs qui commencent à
souffrir.Labonnenouvelle,c’estquelareprisearrive.Ilfautanticipercettereprise.Si
l’on fait repartir l’investissement, ça règlera une partie des problèmes de trésorerie,
maissurlatrésorerie,laBpiferalemaximum,etnousavonsunbudgetenhaussede20
à50%pourtraitercesproblèmesdetrésorerie.
22

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