Amatsigroup : « Notre objectif est d`atteindre 50 M€ de chiffre d

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Amatsigroup : « Notre objectif est d`atteindre 50 M€ de chiffre d
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Interview/Sous-traitance analytique
Amatsigroup
Amatsigroup : « Notre objectif est d’atteindre
50 M€ de chiffre d’affaires en 2018 »
La société française Amatsigroup affiche une stratégie de croissance externe dynamique. Retour avec Alain Sainsot, le président du groupe,
sur les derniers axes de développement et les perspectives de croissance d’Amatsigroup.
Pourriez-vous détailler votre dernière
acquisition ?
En septembre dernier, nous avons signé un
accord avec Pierre Fabre pour reprendre son
laboratoire d’analyses physico-chimiques localisé à Saint-Augustin, en Corrèze. Ce dernier
recense une dizaine d’employés. L’accord a été
effectif le 1er novembre dernier. Il nous permet
de renforcer nos capacités opérationnelles en
support analytique. Nous avons aussi étendu
notre activité à un nouveau volet d’expertise :
la phytothérapie. Nous prévoyons également de
développer avec Pierre Fabre des partenariats
notamment dans le domaine des prestations en
analyses pharmaceutiques.
Quels ont été les autres axes de développement du groupe ces dernières années ?
En 2014, nous avons mis un pied aux États-Unis
avec l’acquisition d’une ferme expérimentale
dans l’Indiana. Celle-ci nous offre l’opportunité
de travailler au plus près de l’industrie vétérinaire. Début 2015, nous avons aussi acquis la
société belge Seps Pharma. Cela nous a permis
de nous renforcer dans le développement galénique de haut niveau tout particulièrement en
vue d’améliorer la biodisponibilité des nouvelles
entités chimiques et de nous internationaliser en
nous implantant à Gand (Belgique).
Quelles sont vos perspectives de croissance
pour les années à venir ?
Notre objectif est de continuer à nous développer
dans deux métiers : la partie analytique ainsi que
le développement galénique et la production de
lots cliniques et techniques. Nous voulons également poursuivre notre implantation à l’étranger,
notamment dans le nord de l’Europe, par le biais
d’acquisitions, dont une pourrait être envisagée
dès 2016, soit en France, soit en Europe du nord.
En 2015, nous devrions atteindre des ventes
de 33 M€ (contre 26 M€ en 2014) et restons
confiants pour atteindre notre objectif de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018.
Au niveau de votre internationalisation, pourquoi se cantonner au marché
de l’Europe du Nord ?
Avec un chiffre d’affaires de 33 M€, nous gardons une marge de progression significative sur
le marché pharmaceutique mondial. Nous vou-
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Lundi 14 Décembre 2015 - Chimie Pharma Hebdo
lons d’abord consolider nos parts de marché en
France et poursuivre notre expansion en Europe
du Nord. Il nous faudra plus de temps pour nous
implanter sur des marchés géographiquement
plus éloignés car cela nécessite davantage de
moyens. Avant de voir plus loin, il faut d’abord
que nos bases soient solides.
Amatsigroup a été créé en 2013. Pourriezvous revenir sur la genèse de la société ?
Tout est parti d‘une idée du fonds d’investissement Ekkio. Il a décidé de rapprocher des
entreprises connues dans le développement
pharmaceutique à façon. Ekkio a d’abord acquis CRID Pharma à Montpellier en 2010, puis
Avogadro fin 2010, avant d’intégrer DBI à Pau en
décembre 2011. Enfin, en décembre 2012, il a
acquis Avepharm, un petit laboratoire de microbiologie situé à Peyruis. En 2013, ces quatre entreprises ont fusionné pour créer Amatsigroup.
Aujourd’hui, nous travaillons sur tous les types
de médicaments, du vaccin à l’anticancéreux en
passant par le végétal (phytothérapie). Les produits pharmaceutiques à usage humain constituent 80 % du chiffre d’affaires et les médicaments à usage vétérinaire 20 %.
Comment est réparti le capital du groupe ?
Amatsigroup est détenu à 85 % par Ekkio et à
15 % par les fondateurs de certaines des sociétés qui le composent. Nous comptons plus de
300 clients actifs et avons une très bonne répartition de notre chiffre d’affaires. C’est l’un des
points forts de notre entreprise, le risque est
assez dilué. 50 % de nos clients sont des biotechs, 30 % des entreprises pharmaceutiques de
taille intermédiaire et 20 % des big pharma.
Pourriez-vous nous détailler votre chiffre
d’affaires par branche d’activités ?
Notre chiffre d’affaires s’articule autour de nos
quatre métiers historiques.15 % de nos ventes
sont générées dans la partie bioservices (étude
sur le vivant et bioanalyse). Les services analytiques (développement analytique, transfert, stabilité, contrôle qualité, etc.) représentent 45 %
des ventes, tandis que la formulation galénique
et la production de lots techniques ou cliniques
pèsent pour 25 %. Enfin, 15 % du chiffre d’affaires est généré par la partie dédiée à la distribution des lots cliniques.
Quels sont les challenges auxquels vous êtes
confrontés ?
La difficulté du secteur réside dans le fait que
le développement de médicament est très complexe. Il fait appel à des métiers très différents.
Par exemple, nous nous concentrons plutôt sur
des médicaments innovants. Le challenge est
de coller à l’innovation pour accompagner les
projets de nos clients. Il faut donc des niveaux
de qualification et d’expertise bien précis. Le
marché du développement de médicament à
façon est également difficile à apprécier. Il y a
peu d’études sur ce marché, mise à part dans la
partie analytique. Dans ce domaine, on considère que la croissance est de l’ordre de 7 à 8 %
par an.
Quels sont les relais de croissance de ce
secteur ?
Les big pharmas et les sociétés pharmaceutiques
de taille intermédiaire tendent actuellement vers
la sous-traitance. Ce marché est donc assez porteur du fait de ce transfert vers la sous-traitance,
il attire les investisseurs. Tant qu’il y aura un
attrait pour la santé publique et la recherche
médicale, la sous-traitance pharmaceutique restera solide. Ce secteur est par ailleurs amené à
se structurer car il est atomisé, il y a énormément de petites sociétés, sur des segments bien
précis. Je suis convaincu que le marché du développement à façon en France va tendre vers un
modèle de regroupement, qu’Amatsigroup a déjà
initié. O Propos recueillis par Audrey Fréel
Amatsigroup en bref
Siège social : Toulouse
Nombre d’employés : 250
Nombre de clients :
300 références actives
Chiffre d’affaires 2015 (prévision) :
33 M€
Activités : services de développement
préclinique et clinique de produits
pharmaceutiques à usage humain
et vétérinaire
Nombre de sites : 6