Cerf de virginie (Odocoileus virginianus)
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Cerf de virginie (Odocoileus virginianus)
À la rencontre du cerf de Virginie : • • • • Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) Quelque 2 000 cerfs de Virginie fréquentent le territoire du parc de la Gatineau. Pour avoir de belles occasions d’observer ce gracieux animal, visitez les secteurs des lacs La Pêche et Philippe, surtout à l’aurore ou à la brunante. Il est aussi possible d’observer le cerf de Virginie dans les champs et le long des routes du Parc. Lorsque vous observez un cerf, demeurez immobile, il aura ainsi de la difficulté à vous repérer et vous pourrez l’admirer plus longtemps. Durant l’hiver, les cerfs de Virginie se rassemblent dans les ravages situés principalement le long de l’escarpement d’Eardley. Ils y empruntent toujours les mêmes sentiers de neige compactée pour économiser leur énergie et s’enfuir au besoin. Description Le cerf de Virginie, appelé aussi chevreuil, vit en moyenne 6 à 8 ans en milieu naturel. Le mâle pèse entre 85 et 170 kg et la femelle entre 57 et 113 kg. Du bout du nez à la queue, ce cerf mesure un peu moins de 2 mètres et sa hauteur à l’épaule est d’environ 1 mètre. Son pelage durant l’été est brun roux, alors qu’il est gris beige durant l’hiver. Le cerf a un odorat bien développé ainsi qu’une ouie très fine. Il possède aussi une bonne vision pour reconnaître un objet en mouvement, mais il a de la difficulté à voir et à reconnaître un objet immobile. Empreinte du cerf de Virginie Habitat Les habitats de prédilection du cerf de Virginie sont les champs en friche, les zones de repousse et les éclaircies de forêts feuillues et mixtes où la végétation basse est abondante. Le cerf a un territoire variant entre 20 ha et 150 ha. Il connaît bien son domaine et évite de s’en éloigner même lorsque poursuivi par un prédateur. Durant l’hiver, les cerfs se regroupent dans des secteurs où le couvert neigeux est moins important. Ils y compactent des sentiers dans la neige, facilitant ainsi leurs déplacements. On nomme ces lieux ravages. Alimentation et comportement Le cerf est un ruminant qui se nourrit d’un vaste éventail de plantes herbacées, de ramilles et de bourgeons d’arbres et d’arbustes, de fruits et même de champignons et de bleuets. Généralement, seuls les mâles ont des bois. La croissance du panache débute en avril et se poursuit durant tout l’été. À l’automne, le velours qui recouvre les bois sèche et tombe, ce qui entraîne leur perte à la fin de la saison de reproduction. La saison du rut a lieu de la mi-octobre à la fin décembre. Durant cette période, les mâles combattent pour s’accoupler avec les femelles. Les petits naissent entre les mois de mai et juin. Ils peuvent se tenir debout seulement quelques heures après avoir vu le jour mais restent cachés dans les hautes herbes pendant environ 1 mois; leur mère les visitant fréquemment pour les allaiter. Les faons n’ont pas d’odeur durant leur première semaine de vie; ils sont donc difficiles à repérer par les prédateurs. Le cerf donne l’alerte en relevant sa queue qui rappelle un drapeau blanc flottant au vent. C’est un coureur rapide qui peut atteindre une vitesse de pointe de 60 km/h. Ses principaux prédateurs sont l’homme, le coyote, le loup, l’ours noir (faon), le lynx, le couguar et les chiens errants. Gestion de la population de cerf de Virginie du Parc Depuis plusieurs dizaines d’années, cinq types d’études sont utilisées au parc de la Gatineau afin de suivre l’évolution de la population de cerfs : les inventaires de ravages, les inventaires de population, les inventaires du brout (nourriture disponible), les suivis de la mortalité hivernale et les suivis des conditions hivernales. A) Inventaires des ravages Les inventaires aériens effectués permettent de localiser les aires hivernales de rassemblement (ravages). Selon ces inventaires, le ravage principal du Parc se situe sur l’escarpement d’Eardley, une falaise orientée sud-sud-ouest d’environ 300 mètres de hauteur. Les cerfs y bénéficient d’un microclimat chaud et sec tout a fait particulier pour la région. B) Inventaires de population par décompte de crottin Des décomptes de crottin ont été effectués lors des hivers 1981, 1982 et 1990. La population du Parc est estimée à 2 000 cerfs selon le dernier inventaire. C) Inventaires du brout et capacité de support du milieu Les inventaires du brout permettent d’identifier les essences végétales les plus disponibles et les plus importantes dans le régime alimentaire hivernal du cerf. Ils permettent aussi d’évaluer la qualité de l’habitat et son intensité d’utilisation par le cerf. En effet, le nombre de cerfs que l’habitat peut supporter est lié à la quantité de nourriture disponible, c’est-à-dire à la capacité de support du milieu. Le dernier inventaire de brout remonte à 1985. Selon cet inventaire : • Le ravage principal situé sur l’escarpement d’Eardley, de même que les pochettes secondaires permanentes sont productifs. En effet, plus de 15,000 tiges/hectare y sont disponibles pour alimenter la population de cerfs. • Par ailleurs, le taux d’utilisation du brout par la population de cerf est près de la capacité de support du milieu (valeur optimale de 50%) dans le ravage principal. Une nouvelle étude sur la capacité de support du milieu sera réalisée en 2005. D) Suivis annuels de la mortalité hivernale et du couvert neigeux Un suivi annuel des carcasses de cerfs morts sur un parcours pré-établi sert à l’analyse de la mortalité hivernale du cerf de Virginie au Parc. Les suivis du couvert neigeux permettent de suivre les variations de la couverture de neige au sol afin de qualifier la sévérité des hivers et ainsi mettre ces conditions en relation avec la mortalité des cerfs de Virginie durant la saison froide. Ces études nous fournissent une connaissance approfondie de la population et de la capacité de support du milieu et nous amènent à prendre des décisions éclairées advenant une situation précaire. Cerf de virginie, mâle et femelle en période d’accouplement