Dossier d`accompagnement - Automne en Normandie 2012

Transcription

Dossier d`accompagnement - Automne en Normandie 2012
Fiche d’accompagnement
pour les enseignants
Caligula
photo : Marroussia Podkosava
Giovanni Maria Pagliardi
Contact Geneviève Auguet Dufourd
Chargée de l’Action pédagogique
7 rue du Docteur Rambert
76000 Rouen
02 35 98 50 98
[email protected]
Opéra eT marionnettes
Opéra en 3 actes créé au Teatro San Giovanni e Paolo à Venise le 18 décembre 1672
Livret Domenico Gisberti
Direction, adaptation livret et partition Vincent Dumestre
Mise en scène Alexandra Rübner, Mimmo Cuticchio
Conception des marionnettes Mimo Cuticchio
Conception des toiles peintes Isaure de Beauval
Conception des lumières et direction technique Patrick Naillet
Coproduction Arcal, compagnie nationale de Théâtre lyrique, Opéra de Reims, Arcadi, Fondation Orange, Le Poème Harmonique
Informations générales
Caligula
Opéra en 3 actes - livret en italien surtitré en français
Séances scolaires
mardi 20 novembre >14h15
Séances tout public
mardi 20 novembre > 20h30
mercredi 21 novembre >10h30, 20h30
Théâtre Charles Dullin
Pour préparer votre venue
Nous sommes très heureux de vous accueillir à l’Opéra de Rouen Haute-Normandie.
Cette fiche d’accompagnement a été rédigée par le service des actions pédagogiques de l’Opéra de Rouen Haute- Normandie. Les informations et
les pistes proposées pour approfondir le travail en classe vous aideront à préparer votre venue avec les élèves. Nous nous tenons à votre disposition pour toute information complémentaire. N’hésitez pas à nous envoyer tous types de retours et de témoignages des élèves sur le spectacle.
Conditions générales
> Pour les séances scolaires, le placement se fait en fonction du niveau de classe afin d’offrir à tous la meilleure visibilité. Nous vous r­ emercions
de respecter les places qui vous seront proposées par notre personnel d’accueil.
> N’oubliez pas de nous informer bien en amont si vous avez besoin de places supplémentaires.
> Les élèves sont sous la responsabilité des enseignants et des accompagnateurs. Nous vous remercions de rester près d’eux afin de veiller à la
bonne écoute du spectacle et au respect de tous.
Pour profiter au maximum du spectacle, voici quelques recommandations à destination des élèves
> Le spectacle commence à l’heure indiquée. Nous vous remercions d’arriver 30 minutes avant le début du spectacle afin d’avoir le temps de
vous installer en salle.
> Les boissons et nourritures sont à consommer dans le foyer bar et non dans la salle.
> Les photographies ainsi que tout type d’enregistrement sont interdits.
> N’oubliez pas de rallumer vos téléphones portables à la sortie du spectacle. Les SMS et jeux pourront attendre la fin de la représentation.
> N’hésitez pas à échanger vos avis pendant les entractes ou à la sortie mais pas pendant le spectacle.
Nous vous souhaitons une très bonne représentation !
Geneviève Auguet Dufourd remplaçante d’Anne Marguerin
Caligula > Fiche d’accompagnement
I) Repères HISTORIques
L’opéra vénitien au XVIIe siècle
Venise au XVIIe siècle
Le statut particulier de la République de Venise au XVIIe siècle a permis l’émergence des premiers théâtres d’opéra publics et payants en Europe. L’inauguration en 1637 du Teatro Cassiano marque le début de l’accès à l’opéra à toutes les couches sociales de la population et
rompt avec la tradition des commandes d’opéra par et pour les princes. Devant le succès de
cette ouverture, de nombreux théâtres virent le jour à Venise dont un des plus célèbres fut le
Théâtre Santi Giovanni e Paolo où furent créés Le Couronnement de Popée et Caligula.
Cette évolution influence fortement la création artistique : avec peu de moyens, les orchestres
font preuve d’une grande inventivité musicale servie par des interprètes virtuoses ; les livrets
deviennent aussi importants que la musique et abordent avec une liberté de ton surprenante
des sujets tels que la sensualité, le pouvoir ou l’oppression des femmes.
Forte de ses audaces Venise devient, durant la seconde moitié du XVIIe siècle, un centre
majeur de l’opéra en Europe : pas moins de 400 opéras furent créés entre 1637 et 1700.
L’émergence des marionnettes
Il est intéressant de noter que c’est dans cette même période de foisonnement culturel qu’apparaissent les représentations d’opéra pour marionnettes à Venise. En effet à côté des théâtres
populaires de rues où sont manipulées des marionnettes à gaine, des spectacles voient le jour
à Venise dans des théâtres ou dans des demeures de particuliers avec des marionnettes en
bois ou en cire, élégantes et à la gestuelle raffinée.
Ces marionnettes de bois ou de cire, dont la manipulation est assurée par une tige sur la tête
et des fils sur les mains, sont accompagnées par des chanteurs et des musiciens cachés derrière le castelet de sorte que l’illusion soit la plus parfaite possible. Les marionnettes à fils
permettent de reproduire avec un grand réalisme les mouvements du corps.
Marionnette à fils : comedia
BNF, Arts du spectacle, Fonds Craig
L’opéra Caligula delirante de Giovanni Maria Pagliardi n’a pas été écrit pour être un spectacle
de marionnettes mais il est contemporain du théâtre lyrique de marionnettes à Venise.
Caligula > Fiche d’accompagnement
L’Empereur Caligula : Vérité ou légende
De son vrai nom Caius Caesar Augustus Germanicus, Caligula fut empereur de Rome de 37 à
41. Petit, il accompagna souvent ses parents dans les camps militaires. Il portait des chaussures (caligulae en latin) adaptées à sa petite taille qui lui conférèrent son surnom. Il succèda
à Tibère, se faisant reconnaitre par le Sénat et éliminant au passage le principal héritier
Gemellus. Après un début de règne paisible, il sombra dans la démesure et le despotisme, se
livra à tous les excès d’orgueil, de débauche et de férocité. Il se fit adorer comme un dieu et
ériger un temple à sa dévotion. Ce changement fut attribué à une grave maladie. Devenu très
vite un empereur tyrannique et mégalomane, il sera assassiné par ses propres gardes en 41.
Buste de Gaius Caligula, empereur 37-41 ap.
J.-C. exposé au Musée du Louvre. L’empereur
porte la barbe en signe du deuil de sa soeur
Empereur fou et dépravé, son nom est parvenu jusqu’à nous et n’a cessé d’alimenter l’imagination, au point de devenir une figure mythique, un archétype de la folie et de la cruauté.
Il a inspiré de nombreux auteurs, poètes, dramaturges et chorégraphes.
Drusilla morte en 38 ap. J.-C. L’aspect souple
et la surface sensible de la représentation sont
des réactions contre l’académisme de la fin du
règne de Tibère.
La seule source d’information dont nous disposons sur le personnage historique vient de l’historien latin Suétone qui semblerait s’être éloigné de toute objectivité en relatant les règnes de
plusieurs empereurs. à propos de Caligula, il n’a pas vraiment établi une biographie mais plutôt un recueil de crimes et une compilation d’horreurs. Il n’est donc pas étonnant que la postérité se soit servie de ce seul témoignage. Ainsi, par exemple, Camus décrit dans son œuvre un
Caligula devenu soudain tyrannique et lunatique après seulement six mois de règne.
LE COMPOSITEUR : Giovanni Maria Pagliardi (1637-1702)
Giovanni Maria Pagliardi est né à Gênes où il fut maître de chapelle à l’église del Gesù. Il a
écrit de la musique sacrée, des oratorios et des opéras qui contribuèrent essentiellement à sa
renommée. Il devint vers 1670 maître de chapelle auprès de la Cour des Médicis à Florence et
y restera jusqu’à sa mort (1702).
Trois musiciens à la cour de Ferdinand de
Médicis, après 1687: Giovanni Maria Pagliardi,
Martino Bitti et Checchino de Castris. Cette
peinture, illustrant l’esprit baroque, est conser-
C’est en 1672 qu’il composa sa première pièce lyrique : Caligula delirante sur un texte de
Gisberti, pour le théâtre Santi Giovanni e Paolo à Venise. Repris une quinzaine de fois dans
de grandes villes d’Italie (Naples, Milan, Rome….), cette œuvre fut son plus grand succès.
vée au Palazzo Pitti, à la Galerie Palatine à Florence (Italie).
Il composera par la suite plusieus opéras : Lisimaco (1673), Il Tiranno di Colco (1687), Il Pazzo
per Forza (1687), Il Greco in Troïa (1689), Attilio Reolo (1693).
Caligula > Fiche d’accompagnement
II) Repères Narratifs
LEs Personnages
L’argument
Caligula : empereur de Rome
Cesonia : son épouse
Artabano : roi des Parthes
Dominio : consul de Rome
Tigrane : roi de Mauritanie
Claudio : fils de Domitio
Teosena : épouse de Tigrane
Gelsa : nourrice de Teosena
Nesbo : serviteur de la cour
Empereur de Rome, Caligula tombe amoureux de Teosana, une reine inconnue qui vient lui
demander de l’aide après la mort de son mari Tigrane, roi de Mauritanie. Celui-ci a disparu lors
d’un naufrage. ébloui par sa beauté, Caligula décide de faire faire le portrait de cette reine et
provoque la jalousie de son épouse Cesona. Cette mission revient à un peintre et esclave
également rescapé du naufrage. En réalité, il s’agit de Tigrane qui cache son identité.
Chassée de la cour par son mari, Cesona souhaite se venger. Elle fait boire à Caligula un breuvage. Tigrane cherche à se faire reconnaître de Teosana mais son dessein se complique car
Artabano, le roi des Parthes, tombe aussi sous son charme et cherche à l’enlever.
Caligula sombre dans la folie et le délire (il repousse sa femme, chasse ses hôtes, courtise
une vielle nourrice, se prend pour Hercule poursuivant Diane et pour un berger amoureux de la
Lune). Inquiet, le Sénat le destitue et place Claudio sur le trône. Celui-ci met fin à l’exil de
Cesonia. Pendant ce temps Tigrane, qui a retrouvé l’amour de sa femme, cherche à faire valoir
ses droits mais Artabano ne comprend pas que Teosena lui préfère un esclave. Alors que la
rumeur court que Caligula est mort, l’empereur retrouve ses esprits et tout rentre dans l’ordre.
Caligula aide même Tigrane à reprendre le contrôle de la Mauritanie.
LE Style
La richesse de l’œuvre repose sur la variété des sentiments décrits : désir, jalousie, ambition,
trahison, ruse, magie, espoir, crainte, rage, folie, nostalgie, amour, joie... sont autant d’affects
présents dans l’écriture. à cela s’ajoute le mélange de comique et tragique qui nourrit la complexité du récit. En effet, Caligula relève aussi bien du clown que du personnage illustre et
sérieux qu’impose son rang.
III) Repères MUSICAUX
Vous avez dit baroque ?
Le mot baroque vient vraisemblablement du portugais barroco qui désigne des perles de forme
irrégulière. Choisi pour qualifier péjorativement l’architecture venue d’Italie, le mot est utilisé
pour la première fois pour qualifier la musique qui lui était contemporaine en 1951 par le claveciniste français Robert Veyron-Lacroix. Toute connotation péjorative a disparu depuis. Le
terme désigne la période de composition qui s’étend du début du XVIIe au milieu du XVIIIe
siècle. Le baroque succède à la Renaissance (apogée du contrepoint et de la polymélodie) et
précède le classicisme (naissance d’éléments discursifs). Les figures musicales baroques sont
soutenues par une « basse continue » stable (jonction entre contrepoint et harmonie).
Caligula > Fiche d’accompagnement
La Partition
Musicalement inscrite dans la tradition baroque, la partition de Caligula delirante reprend des
thèmes monteverdiens et se rapproche ainsi du Combattimento di Tancredi e Clorinda.
Pagliardi emprunte aussi des broderies sentimentales rapprochant genre madrigalesque et
style rappresentativo (imitatif). Sa musique est très orginale et mêle un sens fort du sentiment
dramatique à un traitement des voix extrêmement riche. Les airs, comme celui de Cesonia, de
Teosena ou de Caligula où sa folie s’exprime, sont intenses et marqués par un lyrisme absolu.
Un exemple de partition baroque pour un instrument tout aussi baroque : le luth.
IV) Opéra Baroque et Marionnettes
© Podkosava
Avec Caligula, le Poème Harmonique, spécialiste de la rhétorique baroque, se lance dans un
nouveau projet original de restitution d’une œuvre du XVIIe et s’adjoint le savoir-faire de la
compagnie Figli d’Arte Cuticchio, reconnue dans le monde entier pour son théâtre de pupi
palermitains, marionnettes à tiges rivalisant d’élégance et de raffinement, classées au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008. En s’adressant à Mimmo Cuticchio, célèbre puparo, et
à Alexandra Rübner, metteur en scène spécialisée dans l’esthétique et la gestuelle baroques,
Vincent Dumestre trouve deux compagnons qui, comme lui, ne cherchent pas à conserver la
tradition mais à la transmettre au travers de nouvelles expérimentations. Ici, les marionnettistes évoluent dans un décor de toiles peintes éclairé à la bougie et les chanteurs prêtent leur
voix aux personnages.
La particularité du spectacle repose sur le fait
que les chanteurs du Poème Harmonique interprêtent plusieurs rôles et qu’il faut donc suivre
le jeu des marionnettes.
Deux univers, deux langages, deux arts s’associent pour recréer aujourd’hui cet opéra inédit.
Les chanteurs du Poème Harmonique
Jan van Elsacker, ténor : Caligula, empereur de Rome
Caroline Meng, soprano : Cesonia, son épouse
Florian Götz, baryton : Artabano, roi des Parthes et Domitio, consul de Rome
Jean-François Lombard, haute-contre : Tigrane, roi de Mauritanie et Claudio, fils de Domitio
Hasnaa Bennani, soprano : Teosena, épouse de Tigrane
Serge Goubioud, ténor : Gelsa, nourrice de Teosena / Nesbo, serviteur de la cour
Caligula > Fiche d’accompagnement
© Millot
Les Musiciens du Poème Harmonique
Les musiciens du Poème Harmonique. Au
centre : Vincent Dumestre.
Vincent Dumestre direction et théorbe
Stéphanie Pfister et Johannes Frisch violons
Lucas Peres lirone
Françoise Enock violone ;
Thor-Harald Johnsen luth
Frédéric Rivoal clavecin
© Podkosava
Les Marionnettistes de la Compagnie Figli d’Arte Cuticchio
Mimmo Cutichio avec son équipe.
Filippo Verna Cuticchio marionnettiste
Claire Rabant marionnettiste
Sylvain Juret marionnettiste
Alexandra Rübner marionnettiste
Nicolas Roger assistant marionnettes
Fabrication des pupi par Mimmo Cuticchio avec Pietro Sasso (sculpture des têtes), Salvo Bumbello (corps et armures), Tania Giordano (costumes, peinture et accessoires)
Fabrication du décor : Atelier de fabrication de l’Opéra de Reims
Peintures des toiles : Atelier Isaure de Beauval avec Martine Nachet et Laurence Boeringer
L’ESPRIT BAROQUE et la technique des pupi au service de Caligula
extraits de L’empereur en marionnette par Alexandra Rübner et Vincent Dumestre
Donner ses chances à l’impossible : cette formule nous semble étrangement résumer le credo
de la pensée baroque. Cette pensée qui postule que la vie est un songe, que la matière même
du réel est tissée d’illusions, et que nos rêves ont une charge de réalité plus dense que ce
qu’il est commodément convenu de désigner sous ce nom. Ce sont nos rêves qui sécrètent la
réalité, et, dès lors assurément, Caligula est un reflet de l’homme baroque. Caligula délire,
Caligula a perdu la raison, Caligula est fou, mais dans sa folie il trouve autre chose à quoi la
raison est aveugle : le monde sous ses yeux se peuple de visions poétiques, étranges, monstrueuses. Son regard est celui du visionnaire, son dérèglement de tous les sens est une ouverture au merveilleux. Or, c’est précisément dans cette dimension merveilleuse que s’inscrit la
fable mise en musique par Giovanni Pagliardi à Venise en 1672; elle déploie le délire comme
un véritable ressort dramatique créateur de visions et de simulacres. Et l’on songe alors aux
grands délirants visionnaires qui peuplent le théâtre baroque : le Matamore de Corneille,
Caligula > Fiche d’accompagnement
© Podkosava
© Podkosava
© Podkosava
© Podkosava
l’Oreste d’Andromaque, le Sigismond de Caldéron, le Malade Imaginaire de Molière, les Visionnaires de Desmarets de Saint-Sorlin, et quelque part au lointain le spectre du Chevalier à la
triste figure, Don Quichotte. La folie apparaîtrait dès lors comme un motif dramaturgique
baroque, comme le pli et la volute seraient ceux de l’architecture. Au merveilleux il faut encore
ajouter la dimension comique, un comique plaisant, subtil, où affleure le pastiche: sourire corroboré par les relations déformées, renversées, que Caligula, dans sa confusion, entretient
avec les personnages qui deviennent naïade, monstre infernal, Hercule.
La marionnette traditionnelle palermitaine - qui met en scène les fameux pupi - à laquelle
nous avons choisi de faire appel, n’est pas, contrairement à celle des palais vénitiens de la fin
du XVIIe siècle, une marionnette à fil. C’est une marionnette manipulée à l’aide de tiges de fer
fixées à la tête du personnage de bois et à l’un des bras du pupo, notamment pour les scènes
de combats, l’autre bras étant relié par un fil. Le génie propre aux pupi est non pas mimétique
comme à Venise, mais bien poétique. Mieux encore : épique. Il s’adosse à la tradition de la
chanson de geste, telle que la Chanson de Roland, et de l’épopée des Paladins de la Première
Croisade, telle qu’on la rencontre par exemple dans la Jérusalem Délivrée du Tasse ou dans
l’Orlando Furioso de l’Arioste. Mais surtout, il faut mesurer l’impact décisif de la tradition
orale: au XVIIIe siècle, à Palerme, les aèdes des places publiques se réapproprient l’immense
matériau épique hérité des poètes, mais aussi des troubadours français - qui, au moyen-âge
avaient importé oralement ces récits en Italie et en Sicile - et ravissent le public de la rue.
C’est donc dans une double perspective que l’art de Mimmo Cuticchio nous a paru le plus juste
pour incarner notre opéra de marionnettes; d’abord parce que son mode de représentation
épique et non réaliste est en parfaite analogie avec la stylisation poétique du corps théâtral
baroque, défini justement par son refus de tout naturalisme. En ce sens le théâtre des pupi
pourrait s’éprouver comme un pendant marionnettique du théâtre baroque, dont nous cherchons, de création en création, à évoquer le souffle et l’esprit. Dans un second temps, et cela
est peut-être le plus fondamental, l’art des pupi nous interroge quant à notre propre manière
d’envisager la tradition théâtrale baroque : Mimmo Cuticchio, nous l’avons compris, est un
artiste qui oeuvre au coeur d’une tradition vivante. Il en est à la fois la mémoire, au sens où il
thésaurise les formes et les techniques de l’art, et le prolongement, en tant qu’il ne cesse, au
sein même de ce langage théâtral, de créer des formes nouvelles, de se confronter à de nouveaux répertoires et récits, de raconter des histoires à sa manière singulière. Il ne se pose
jamais la question de la reconstitution puisque l’art dans lequel il s’exprime n’est jamais mort.
Il ne s’interroge pas, avec scrupules et anxiété, sur l’exactitude historique, mais, librement et
joyeusement, sur la cohérence esthétique et la vérité émotionnelle.
Caligula > Fiche d’accompagnement
BIBLIOGRAPHIE
Vie de de Caligula par Suétone [Suétone est une des sources antiques majeures de l'histoire de Caligula]
Vie de de Caligula par Aurelius Victor
La vraie vie de Caligula compte-rendu de la parution d'un recueil de textes antiques sur Caligula publié aux éditions Les Belles Lettres
Les musiciens de la cour de Florence au cours du principat des Médicis par W.Kirkendale
OEUVRES ARTISTIQUES INSPIREES DE LA VIE DE CALIGULA
Albert Camus a écrit une pièce de théâtre Caligula où l'on assiste à la réalisation d'un homme contre un monde qui ne lui offre aucun espoir. Il
aborde notamment dans cette œuvre le thème des limites de la liberté absolue que s’est attribuée Caligula et qui entre en contradiction avec son être,
avec sa vie même.
Hubert Monteilhet a écrit un roman historique : Neropolis. Roman des temps néroniens dont la première partie se déroule sous Caligula et dans
lequel l'un des protagonistes a à souffrir du regard que l'empereur a posé sur lui.
La journaliste Cristina Rodriguez et l'historiographe Domenico Carro ont publié il y a peu un roman historique, Le César aux pieds nus, retraçant
la fin du règne de Tibère et la jeunesse de Caligula. Cet énorme ouvrage, preuves archéologiques et historiques à l'appui, montre Caligula sous un jour
nouveau.
Nicolas Le Riche, danseur étoile à l'Opéra national de Paris, a créé en 2005 un ballet en cinq actes inspiré de la vie de Caligula.
Caligula > Fiche d’accompagnement

Documents pareils