preserver la biodiversite tout en controlant les

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preserver la biodiversite tout en controlant les
AFPP – DIXIÈME CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LES RAVAGEURS EN AGRICULTURE
MONTPELLIER – 22 ET 23 OCTOBRE 2014
PRESERVER LA BIODIVERSITE TOUT EN CONTROLANT LES INSECTES RAVAGEURS EN GRANDES
CULTURES : UN ENJEU DE TAILLE
A. MORIN
(1)
et C. PIEKACZ
(2)
(1) Aurélie MORIN – DuPont Solutions France SAS – [email protected]
(2) Christian PIEKACZ - DuPont Solutions France SAS – [email protected]
RÉSUMÉ
Le maintien de la biodiversité dans les parcelles cultivées est une préoccupation grandissante des
agriculteurs français. En parallèle, l’offre insecticide a beaucoup évolué ces dernières années et de
nouveaux outils à spectre très spécifique et plus respectueux des équilibres naturels sont aujourd’hui
disponibles. Au travers d’un réseau d’essais réalisés sur colza et maïs, les effets non-intentionnels
des traitements insecticides sur les populations d‘auxiliaires ont pu être mesurés en conditions
réelles. Les expérimentations menées dans ce réseau avec STEWARD® /EXPLICIT® EC ou CORAGEN®
montre qu’il est aujourd’hui possible de préserver la biodiversité tout en contrôlant les insectes
ravageurs des cultures.
Mots-clés : biodiversité, colza, maïs, auxiliaires, insecticides.
ABSTRACT
PRESERVE BIODIVERSITY WHILE CONTROLLING PESTS IN ROW CROPS : A KEY CHALLENGE
Maintaining biodiversity in cultivated fields is a growing concern among French farmers. At the same
time, insecticides have evolved and new tools with very specific spectrum and more respectful of
natural balances are available today. Through a network of tests conducted on rapeseed and corn,
unintentional effects of insecticide treatments on beneficials insects have been measured in field
conditions. The experiments conducted in this network with STEWARD® /EXPLICIT® EC or CORAGEN®
shows that it is now possible to preserve biodiversity while controlling insect pests.
Keywords: biodiversity, oil-seed rape, corn, beneficials, insecticides.
INTRODUCTION
Le maintien de la biodiversité dans les parcelles cultivées est une préoccupation grandissante des
agriculteurs français. En parallèle, l’offre insecticide a beaucoup évolué ces dernières années et de
nouveaux outils à spectre très spécifique et plus respectueux des équilibres naturels sont aujourd’hui
disponibles dans la gamme DuPont (produits à base d’indoxacarbe et de RynaXypyr® notamment).
DuPont a souhaité développer plus encore la connaissance de ses produits en étudiant leur impact sur
les populations d’auxiliaires au champ.
MATERIEL ET MÉTHODE
L’objectif du protocole de piégeage est de capturer les différents groupes fonctionnels ravageurs /
auxiliaires / neutres qui gravitent dans les différents compartiments de l’agrosystème :
 Les insectes du sol sont piégés grâce à des pièges Barber répartis dans la parcelle. Il a
principalement été retrouvé des coléoptères prédateurs du sol type carabes et staphylins,
des araignées, des insectes du sol du type collemboles et toutes sortes d’invertébrés.
 Un réseau de cuvettes jaunes permet de piéger des insectes adultes volants dans la parcelle.
Ces insectes proviennent de la parcelle ou de l’environnement proche (haies, fossés, bandes
enherbées, …). Une grande majorité de diptères et d’hyménoptères a été retrouvée,
quelques coléoptères et hémiptères peuvent également y être piégés.
 Un piégeage au filet fauchoir est réalisé au niveau du feuillage afin de caractériser les
insectes réellement présents dans la parcelle à un instant T. C’est grâce à cette technique
que les ravageurs phytophages (méligèthes, charançons) et les auxiliaires spécifiques de ces
taxons sont capturés.
Ces piégeages sont réalisés avant traitement et après traitement contre les méligèthes du colza ou
contre la pyrale du maïs.
Les insectes sont ensuite identifiés par un entomologiste et rassemblés en taxons afin de mesurer
l’impact du traitement insecticide sur la structure des populations d’auxiliaires présentes au champ et
ainsi comparer l’effet du traitement par rapport à un témoin non traité et un produit étalon.
Nombre de sites :
 2 essais colza ont été mis en place en 2012 et 6 en 2013.
 2 sites en maïs en 2013.
RESULTATS
COLZA
SUIVI DE L’IMPACT DES TRAITEMENTS INSECTICIDES SUR 2 ANS CHEZ MR HUBERT COMPERE –
MESBRECOURT (02)
Résultat 2012 – 1 essai Mesbrecourt
Figure 2 : Synthèse étude auxiliaires du colza (DuPont 2012) – département de l’Aisne
Diversité de la population d’auxiliaires 2 jours après traitement (%/taxon)
Figure 3 : Détail sur la dynamique de population des parasitoïdes Tersilochinae
La dynamique des parasitoïdes Tersilochinae
montre une population très faible au départ.
Lors de la phase 2 post traitement, les
parasitoïdes subissent une augmentation de
leur effectif dans les zones Témoin et
Steward® mais toujours aucune prise dans la
ème
zone du produit référence. Enfin dans la 3
phase, la population des Tersilochinae
augmentent de façon exponentielle dans la
zone Steward®, stagne dans la zone Témoin
et 1 seul individu est capturé dans la zone du
produit référence.
RESULTATS 2013 – 1 essai Mesbrecourt
Figure 4 : Synthèse auxiliaires du colza – Mesbrecourt (02) - DuPont 2013
Diversité de la population entre T+2 et T+9 jours
L’ensemble des résultats générés en 2012 et 2013 montre que la répartition des taxons dans la
population et le nombre d’individus est relativement proche que la parcelle soit traitée ou non avec des
produits à base d’indoxacarbe. Les Hymènopteres Icheumonidae Tersilochinae, parasitoïdes spécifiques
des coléoptères du colza restent bien présents dans la parcelle même après traitement.
MAÏS
CAS DU MAIS – ESSAI REALISE A LUGOS EN 2013
Dans cet essai, de nombreux carabes ont été capturés dans l’ensemble des pièges Barber et
représentent un nombre d’individus très importants. Pour faciliter la lecture, nous avons donc exclu
cette entomofaune piégée au niveau du sol et nous focalisons ainsi sur les insectes présents au
niveau du feuillage (piégeage cuvette jaune et filet fauchoir).
Figure 5 : Répartition qualitative des captures d’auxiliaires avant et après le traitement, en valeurs
sans captures des pièges Barber de la faune auxiliaire du sol
L’ensemble des résultats générés en 2013 montre que la répartition des taxons auxiliaires dans la
population est identique que la parcelle soit traitée ou non avec CORAGEN® alors que les parcelles
traitées avec des références à large spectre montrent une réduction du nombre d’individus prélevés
ainsi qu’une diversité fonctionnelle réduite.
CONCLUSION
Les études menées en 2012 et 2013 montrent qu’une importante biodiversité existe dans les
agrosystèmes de colza et de maïs. Cette faune auxiliaire utile constitue la face immergée de l’iceberg
contribuant à la régulation naturelle des ravageurs dans les parcelles cultivées. Il est donc essentiel de
ne traiter que lorsque cela est nécessaire, en choisissant la solution qui préservera le plus l’équilibre
naturel de la parcelle. Des études complémentaires ont été réalisées en 2014 en colza et maïs.
Un travail équivalent a également été mis au point en vigne et en arboriculture fruitière.
REMERCIEMENTS
Les auteurs remercient chaleureusement Raphaël Rouzes - Entomoremedium qui a fortement
contribué à la réalisation de ces études et qui réalise le travail d’identification et d’analyse du matériel
piegé.

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