Le 9 juillet 2012 - Etude du Transport Urbain de Nice

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Le 9 juillet 2012 - Etude du Transport Urbain de Nice
Transports publics : Nice laisse tomber Veolia pour une régie
Le maire UMP de Nice Christian Estrosi a créé la surprise lundi en annonçant la mise
en régie des transports publics de la métropole, un véritable coup de tonnerre dans le
secteur, le contrat de la ville représentant l'un des plus importants de France.
"C'est une grosse affaire. Ca va faire du bruit", a confié un expert à l'AFP, sous couvert de
l'anonymat.
La semaine dernière, plusieurs médias avaient fait état de l'avancée des négociations,
annonçant la défaite de l'actuel délégataire du réseau métropolitain, Veolia-Transdev (VTD),
face au challenger Keolis, filiale de la SNCF. Les offres ont été déposées le 15 juin, rien n'a
été décidé et rien ne le sera avant plusieurs semaines, avait rétorqué la mairie de Nice, tout en
menaçant les médias indiscrets de représailles judiciaires.
Ces remous ont visiblement convaincu M. Estrosi de sortir du bois plus tôt que prévu. Lundi,
dès les premières heures de la matinée, il convoquait la presse : "Il nous apparaît que les
offres ne correspondent pas aux attentes de la collectivité (...) J'ai donc décidé de
proposer au conseil métropolitain l'abandon" de la Délégation de service public (DSP) et
"que l'hypothèse d'une reprise en régie soit envisagée", a-t-il annoncé, soulignant qu'il
n'y avait "pas d'alternative" à ce scénario.
Les difficultés au sein de Veolia, qui cherche à revendre VTD, auraient-elles pesé sur cette
décision ? La mairie nie catégoriquement. Après la piscine et les cantines, Nice a donc décidé
d'élargir la gestion publique à ses bus et son tramway.
"Paris, Marseille, Toulouse administrent déjà en régie leurs transports publics. Plus
j'avance et plus je suis convaincu que l'administration d'un grand service public par la
collectivité elle-même apporte de l'efficacité, de la reconnaissance à l'ensemble de nos
administrations et répond aux attentes de nos usagers", a justifié l'élu UMP.
D'ici à la décision définitive du conseil métropolitain (46 communes), qui devrait se
prononcer en septembre, VTD continuera à assurer le service.
Du côté des syndicats, une fois l'effet de surprise passé, on se laissait aller à sourire. Ainsi de
la CGT, majoritaire, qui se disait "a priori favorable à ce choix", en se réjouissant que
Christian Estrosi "ait décidé de laisser de côté les idéologies et le dumping financier en
se prononçant pour une gestion en régie".
Les transports de la métropole niçoise génèrent un chiffre d'affaires d'environ 140 millions
d'euros par an. Un montant appelé à grossir avec l'arrivée de la ligne 2 du tramway, prévue
pour 2016.
En France, une petite vingtaine de villes se trouvent aujourd'hui dans la même situation : leur
contrat de transports urbains est arrivé à expiration au 30 juin. Régie ou DSP, la question se
pose donc. A ce jour, 90% des réseaux urbains sont gérés par le privé.
Comme le remarque un expert du secteur, "ce qui étonne, c'est que la décision de lundi
vienne d'une municipalité de droite". Il y a quelques années, la ville de Cholet, elle aussi
UMP, avait déjà marqué les esprits en choisissant la gestion publique.
La décision niçoise va impliquer un grand bouleversement. Si elle est déjà propriétaire des
dépôts et du matériel, elle va devoir reprendre à sa charge la gestion du trafic, ainsi que les
1.700 salariés dédiés aux transports. Un vaste chantier.
AFP/Par Dorothée MOISAN AFP
2012.07.09

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