Atelier E Clientèle non volontaire
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Atelier E Clientèle non volontaire
2013-11-13 L’intervention auprès de la clientèle nonvolontaire (dans le cadre d’une intervention d’urgence et de crise familiale) par Jean-François Renaud adjoint clinique SIRC et au programme d’intervention de crise (IRI) du Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire Déroulement de l’atelier • Bref historique du programme d’intervention de crise IRI au CJM-IU • La préparation des intervenants • Notre perception d’un client non-volontaire • Quelques clés pour soutenir les intervenants • Quelques histoires de cas • Questions et échange 1 2013-11-13 Grandes étapes du développement du programme d’Intervention Rapide et Intensif du CJM-IU • 1980 à 1996 : – 7 projets d’expérimentation offrant une intervention rapide, intensive et dans le milieu; – desservant des familles avec un enfant de 0 à 18 ans; – sous la LSSSS ou la LPJ; – intervenants psychosociaux et de réadaptation • Documentation des expériences, recension des écrits scientifiques, formation aux États-Unis (Homebuilders et Family Preservation Programms) • 1996-1997 : Regroupement des expériences, harmonisation des pratiques, cohérence dans l’offre de service et mise sur pied du Programme IRI • 2009 : Diminution de l’offre de service IRI avec l’arrivée de CAFE Objectifs de notre intervention • Éviter le placement ou déplacement en urgence • Assurer la sécurité tout en maintenant l’enfant avec son ou ses parents • Non-rétention du signalement ou intervention terminale Résultats • Environ 60 % (sans doute davantage) de non-rétention du signalement ou d’intervention terminale, cependant avec une grande variation entre les intervenants • Placement ou déplacement évité à plus de 90% 2 2013-11-13 IRI en peu de mots • 15 intervenants sur l’ensemble de l’Île de Montréal (et plus) • Offre de service de 9 h à 20 h; 365 jours/année • De 1997 à 2008 : environ 800 demandes annuelles jusqu’à l’arrivée de CAFE • 2009 à 2013 : environ 600 à 700 demandes annuelles • Plus de 12 000 jeunes ont rencontré un intervenant IRI • Durée moyenne (médiane) de l’intervention de 32 jours Trois types de situations propices au changement • La demande d’aide • L’aide contrainte • La situation de crise 3 2013-11-13 La crise « Situation où sont mises à l’épreuve les capacités d’adaptation de la famille (ou système) face à une situation immédiatement nouvelle pour elle, nécessitant à la fois la mise en place de réponses appropriées et le changement des modes habituels d’interaction. D’une façon plus précise, la crise familiale (ou du système) peut se définir comme une période de tension, de déséquilibre, de conflit et de rupture dans les modes habituels de fonctionnement. » Archambault, J, Des Groseillers, C, Intervention rapide et intensive en amont en situation d’urgence et de crise, CJM, 1996, p 11. Client non-volontaire • Hardy : « client difficile à aider… » • Perrone: Importance d’établir une alliance thérapeutique avec tous les membres du système familial • Trappenier: Quelque soit la provenance de la demande, repartir de la définition du parent • Ausloos: «… en général, se fixer sur le symptôme contribue à fixer le symptôme » • Ausloos: Revenir cent fois sur le métier, sur les compétences des familles 4 2013-11-13 Appariement • « Action d'unir par paire des personnes qui ont un intérêt commun. » • « Lorsque l’appariement des intervenants (…) est plus resserré, il en résulte que la satisfaction des intervenants et des adolescents (…) est plus élevée et que les résultats (de l’intervention) sont meilleurs en termes d’adaptation sociale et de développement personnel » Leblanc, M. et al. • En situation de demande d’aide, le demandeur et l’aidant déterminent ensemble le chemin à faire pour que la rencontre ait lieu • En situation d’aide contrainte, l’appariement est une responsabilité principalement assumée par le contraignant, mais PARTAGÉE, ASSUMÉE par le contraint et l’aidant • En situation de crise, la responsabilité d’établir un contexte favorable à l’appariement appartient entièrement à l’intervenant. Nos modalités d’intervention Rapidité d’intervention De courte durée Intensité de l’intervention Avec une grande variété de Dans le milieu naturel moyens 5 2013-11-13 Quelques clés pour soutenir les intervenants La consultation systémique • Pour repérer le système où se joue le symptôme • Identifier le système où il peut se résoudre • Construire une hypothèse qui conviendra aux systèmes demandeur, non-volontaire, nonintéressé, etc. 6 2013-11-13 La supervision de groupe • • • • • • • • «…un groupe de supervision s’apparente à un milieu naturel d’apprentissage par les pairs. » Villeneuve, L., Berteau, G. « … la personne supervisée peut développer ses compétences, réfléchir sur ses actions, améliorer sa conscience de soi, sa sécurité personnelle et son fonctionnement interpersonnel. » idem « …aide à consolider l’identité professionnelle, à augmenter le sentiment de solidarité professionnelle puis à donner de meilleurs services à la clientèle. » idem « … assure ainsi un soutien servant à combler l’écart entre les habiletés des personnes supervisées, et les exigences de la tâche. » idem Identifier ce qu’on ne voit pas Augmenter son acuité Repérer ses résonnances Consolider ses connaissances par son apport théorique et pratique sur les problématiques soulevées par d’autres participants (expliquer permet de mieux s’approprier) La co-intervention Pour les intervenants: • Adhérer suffisamment • Identifier des zones partagées et des zones spécifiques d’intervention • Partager suffisamment un modèle théorique sur lequel ils peuvent se retrouver • Avoir un lieu pour construire cette co-intervention, revenir sur les réussites et aborder les difficultés • Les intervenants doivent être capables de métacommuniquer sur le processus d’intervention • Les intervenants doivent servir de modèle d’identification pour le ou les clients sur le plan de la communication notamment Pour les usagers : • Les intervenants doivent être suffisamment semblables pour que le ou les clients perçoivent l’unicité de l’intervention • Et être suffisamment différents pour que le ou les clients perçoivent l’avantage de cette co-intervention 7 2013-11-13 Le bon intervenant avec le bon système • Un intervenant ne peut s’attendre à rejoindre tous les clients de par ses propres résonnances (contre-transfert), ses compétences et ses limites sur le plan des connaissances, de sa culture, son âge, l’image projetée, etc. Quelques situations cliniques • Père violent • Situation culturelle avec Charline et Bruno 8 2013-11-13 Échange, discussion Merci de votre écoute et de votre participation Conception et animation du document : Jean-François Renaud Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire [email protected] Schéma d’une crise 2 Niveau de bien-être Événement nouveau Point de Zone de rigidité rupture Fin de cette crise Temps Zone de survie 9 2013-11-13 Bibliographie • Ausloos, G., (1983) Délinquance et thérapie familiale : le double-lien scindé thérapeutique, Bulletin de psychologie, Tome 36, no 359, 217-223. • Ausloos, G., (1995). 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