La nature à proximité

Transcription

La nature à proximité
mAGAZINE
Dossier Parcs suisses
La nature à proximité
Page 16
1 thème, 2 avis
Interview
Page 40
Page 42
La fin du diesel ?
Le pape copenhagois du vélo
3 / juin 2016
LA MOBILITÉ NOUVELLE
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© Suisse Tourisme - OFEV / Marcus Gyger
© Jérôme Faivre
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16
Dossier Parcs suisses
Le label « Parcs suisses » existe depuis 10 ans – une histoire à succès
qui s’accompagne aussi d’un catalogue de critères. Aperçu des défis
des parcs naturels.
40 1 thème, 2 avis
Le scandale VW signifie-t-il la fin du diesel pour les voitures ? Caroline Beglinger,
co-directrice de l’ATE, et Andreas Burgener,
directeur d’Auto-suisse, croisent le fer.
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Interview
Klaus Bondam, le premier cycliste du
Danemark, parle du modèle à succès de
son pays et évoque le potentiel de la
petite reine en Suisse.
Page de couverture: Parcs suisses, la nature à proximité. (© Suisse Tourisme - OFEV / Roland Gerth)
ATE Magazine la mobilité nouvelle Le magazine de l’ATE Association transports et environnement. Abonnement: Fr. 19.–/an.
Paraît 5 fois par an. www.magazine-ate.ch Adresse de la rédaction: ATE, Aarbergergasse 61, case postale, 3001 Berne
(tél. 031 328 58 58; e-mail: [email protected]). Rédaction: Stefanie Stäuble (sts), Jérôme Faivre (jfa). Annonces: Markus Fischer
(tél. 031 328 58 38, fax 031 328 58 99; e-mail: [email protected]). Graphisme: www.muellerluetolf.ch
Impression, distribution: AVD Goldach. Papier: Leipa Ultra Lux Semigloss, Blauer Engel FSC. Tirage: 78 600 (français 15 700,
allemand 62 900). Prochaine édition: 15 septembre 2016 Remise des annonces: 15 août 2016 Renseignements: tél. 031 328 58 58.
Ce magazine est emballé sous un film plastique qui tient la comparaison avec une enveloppe en papier
recyclé d’un point de vue environnemental. Cependant, le papier recyclé n’offre pas la même protection
et entraîne plus souvent des dommages aux journaux.
ACTUEL
4
Instantanés
6
Initiative « vache à lait »
La droite passe à l’offensive
11 Prix des transports publics
Les astuces des billets dégriffés
13 Scandale des gaz d’échappement
VW et les autres
DOSSIER
16 Parcs suisses
La nature à proximité
VOYAGES
28 Piste cyclable Parenzana
Un bijou, trois pays
33 Idée d’excursion
Au milieu des rochers
34 T4 pour débutants
Presque le défi d’une vie
36 Randonnée à vélo
Genève–Aarau, avec la classe
PERSPECTIVES
39
Concours photos
J’aime mon quartier
40
1 thème, 2 avis
La fin du diesel ?
41
Portrait
Pas de handicap en vacances
42
Interview
Le pape copenhagois du vélo
44
Grand format
Les foins pour une bonne cause
RÉGIONS
46
Nouvelles des régions
SERVICES
51 Offres pour les membres de l’ATE
54 Petites annonces
55 Nouvelle assurance e-bikes
57 Cartoon / Enigmes
58 Concours
ATE MAGAZINE 3/16
3
ACTUEL
La Suisse, terra incognita
© Susanne Troxler
Est-ce que les Helvètes connaissent
bien leur pays ? Le centre de recherche Sotomo s’est posé la question. La réponse est surprenante,
pour ne pas dire déconcertante.
14 % des Alémaniques n’ont jamais
mis les pieds en Suisse romande. A l’inverse, 15 % des
Romands n’ont pas trouvé de passage dans la barrière
de röstis, vers la partie germanophone du pays. Et seulement un Romand sur deux a déjà visité le Tessin. Alors
que nous avons l’habitude d’aller à Paris et aimons la
nature canadienne, nous connaissons souvent mal notre
propre pays.
Voilà pourquoi, dans cette édition « voyages et vacances » de notre Magazine, nous vous présentons la
Suisse et ses magnifiques parcs naturels. Nous espérons
bien sûr vous inciter à en choisir un comme destination
pour une escapade estivale. Pourquoi pas le parc Adula,
qui pourrait bientôt devenir le plus grand parc national ?
Ou le parc Gruyère Pays-d’Enhaut, dans lequel notre
rédacteur Jérôme Faivre a dépassé un traumatisme
© Silvia Hugi Lory
EDITORIAL
A l’exemple de Köniz (BE), le 30 km/h permet de réduire efficacement la
pollution sonore.
Un arrêt du TF donne le ton
Le Tribunal fédéral a donné raison à des riverains de la ville de
Zoug. Ils avaient demandé l’introduction du 30 km/h sur un tronçon de l’axe principal du centre-ville.
Les plaignants ont obtenu gain de cause parce que les émissions
sonores dans le périmètre des immeubles concernés dépassaient les
valeurs admises et ce, en dépit de l’application récente de mesures de
réduction du bruit sur cette route.
L’ATE se réjouit que le TF ait assorti le renvoi de l’affaire à l’autorité
cantonale de l’exigence de tester les effets du 30 km/h sur une longue
période d’essai. Le TP précise encore « En cas de doute quant à l’efficacité d’une mesure, en l’occurrence l’introduction du 30 km/h, il
importe de l’accompagner d’une période d’essai ». Markus Knauss,
secrétaire de l’ATE Zurich, accueille cet arrêt avec satisfaction, du fait
que les autorités se contentent trop souvent – à tort – de lutter contre
le bruit uniquement par l’installation de fenêtres anti-bruit : « Alors
que l’installation de fenêtres anti-bruit n’a de résultats que dans les
bâtiments, la limitation de vitesse à 30 km/h en agglomération a de
nombreux effets positifs. Elle profite à tous ceux qui se déplacent à
pied ou à vélo, mais également à ceux qui se trouvent sur leurs balcons
ou dans des parcs. Les limitations de vitesse restent le principal objectif à atteindre, également du point de vue légal. »
(sts)
remontant à son enfance ? Au Tessin dans le Progetto
Parco Nazionale del Locarnese, dans le Landschaftspark
Binntal ou dans le Naturpark Schaffhausen ? Toutes les
régions de la Suisse méritent le déplacement, comme
le montre notre dossier à partir de la page 16. Mais la
plupart des parcs connaissent le même problème : trop
de circulation motorisée. Donc, s’il vous plaît, empruntez les transports publics (les membres de l’ATE n’ont
sûrement pas besoin qu’on le leur rappelle).
Alors que les parcs naturels proclament la beauté de la
Suisse, le Parlement – fortement orienté à droite, avec
La saison des Slow-up
La recette des Slow-up est aussi simple que convaincante : choisir
environ 30 km de routes dans une contrée attrayante, si possible
au plat, les fermer pour une journée à tout trafic motorisé et prévoir
un programme d’activités diverses le long du parcours. Chaque
année, plus de 400 000 personnes y trouvent une atmosphère
joyeuse et une ambiance sans voiture. Les prochaines dates en
Suisse romande :
26.6.2016 Jura 10.7.2016 la Gruyère 3.7.2016 Vallée de Joux
31.7.2016 Genève
www.slowup.ch
une offensive après l’autre. Découvrez, en page 6, comment l’ATE résiste.
Je vous dis au revoir : ce numéro du Magazine ATE est le
dernier dont je suis la rédactrice en chef. Merci pour vos
nombreux commentaires, lettres de lectrices et lecteurs
ou autres suggestions. Je vous souhaite le meilleur.
4
ATE MAGAZINE 3/16
Stefanie Stäuble, rédactrice en chef
© Suisse Tourisme/Christof Sonderegger
le soutien des lobbies de la voiture et du béton – lance
ÖBB mise sur les trains de nuit
© ÖBB/Harald Eisenberger
Les Chemins de fer fédéraux autrichiens (ÖBB)
veulent étendre leur réseau de trains de nuits.
Christian Kern, patron des ÖBB (et nouveau Chancelier fédéral), a annoncé lors de la présentation
des résultats une croissance annuelle de 4 % dans
le secteur des trains de nuit, ainsi que 230 millions
d’euros d’investissements dans du nouveau matériel
roulant. « Nous espérons que les ÖBB parviendront
à insuffler une nouvelle dynamique à cet important pilier des chemins de fer, également dans les
liaisons avec l’Allemagne », a déclaré Dirk Flege,
Directeur d’Allianz pro Schiene, en commentant un
article du quotidien le « Standard » qui révèle que
les ÖBB visent à compenser l’abandon du secteur
trains de nuit par la Deutsche Bahn. Récemment, les
chemins de fer russes et britanniques ont annoncé
leur intention d’investir fortement dans les trains
de nuit. Selon l’Allianz pro Schiene, on assisterait à
un développement des trains de nuit plus important
encore si le monde politique ne s’ingéniait pas à le
freiner. (Comm.)
Les ÖBB
investissent
dans les trains
de nuit.
© Allianz Pro Schiene/Kraufmann
ACTUEL
Non aux poids lourds XXL
Dès cette année, les « megatrucks » – les poids lourds jusqu’à 60 tonnes et d’une
longueur de 25 mètres – sont autorisés en Espagne. Les Pays-Bas les autorisent
aussi depuis quelques années déjà, alors que la Finlande a même placé la limite à
76 tonnes. En Suède, les camions de 90 tonnes sont admis à titre d’essai.
Le Conseil fédéral n’est actuellement pas favorable à l’introduction des 60 tonnes
en Suisse. Mais la Suisse, pourra-t-elle réclamer une solution particulière quand
l’Europe aura autorisé les megatrucks ? En 2005, sous la pression de l’Europe, la
Suisse a progressivement augmenté la limitation de poids de 28 à 40 tonnes. Notre
infrastructure routière n’est pas faite pour le passage de megatrucks. Une adaptation de nos routes, ponts, tunnels et glissières de sécurité coûterait plusieurs
milliards de francs aux contribuables. (Comm.)
www.nomegatrucks.ch
FORTE AUGMENTATION DU NOMBRE DE PASSAGERS
Source : OFAC/OFS ; Graphique : © www.muellerluetolf.ch
EN 2015, L’AÉROPORT de Genève a accueilli près de 16 millions de passagers,
l’aéroport de Zurich plus de 26 millions et l’Euro-aéroport Bâle-Mulhouse plus
de 7 millions. Soit au total une augmentation de 60 % en dix ans. Cette croissance s’explique en grande partie par le développement des vols low-cost qui
représentent près de la moitié du trafic à Genève, alors qu’ils étaient
quasi inexistants au début des années 2000. C’est le fruit
d’une politique volontariste : non seulement le trafic
aérien ne paie pas les coûts environnementaux
qu’il engendre mais le système fiscal le
favorise au détriment d’autres modes de
transport plus respectueux de l’homme et
de la nature. Cette explosion du trafic mène
à une impasse. Les riverains souffrent du
bruit et les émissions de CO2 ont explosé.
1995 : 23,8 millions
2005 : 30,9 millions
2015 : 49,4 millions
ATE MAGAZINE 3/16
5
ACTUEL
La droite passe à l’offensive
Par Matthias Müller
L
© Jérôme Faivre
ors de la campagne référendaire sur le deuxième tunnel
routier au Gothard, nous avons
vu comment le lobby de la route a
prôné la sécurité à coups de millions. Ce même groupe de pression qui, soit dit en passant, a
lancé quelques mois plus tard des
interventions parlementaires et
une initiative populaire visant
à saper Via Sicura, tout particulièrement ses dispositions contre
les fous du volant. Il ne pouvait
en aller autrement dans la bataille pour les milliards de l’initiative « vache à lait », où il y a encore plus d’argent en jeu pour les
organisations routières. Le lobby
du béton s’est donc offert, pendant plus de deux mois, des affiches et annonces à l’échelle nationale. Son initiative radicale
y est apparue comme un projet
6
ATE MAGAZINE 3/16
L’attaque des lobbies de la route et de la construction est féroce. On l’a en tout
cas ressenti après les élections nationales l’automne dernier. Depuis lors, l’ATE
n’a cessé de subir les assauts de la droite.
de transport inoffensif, avec des
promesses fallacieuses telles que
la diminution des bouchons et la
création de pistes cyclables.
Les excès de la « vache à lait »
Cette initiative a de quoi hérisser quiconque se soucie de mobilité durable, et cela quel que
soit le découragement de l’aprèsGothard. Il a très vite été clair
que les conséquences de l’initiative « vache à lait » pouvaient être
dévastatrices. Son acceptation
condamnerait le pays à étouffer sous des projets routiers insensés, comme à l’apogée de la
construction routière, dans les
années 1960 et 1970. Voilà pourquoi l’ATE a fortement augmenté
son engagement financier contre
l’initiative, et voilà qui explique
la forte implication des membres,
des sympathisants, du comité,
des sections, du secrétariat central ainsi que d’un grand nombre
de donateurs. Toutes et tous ont
significativement aidé la campagne à l’effigie du voleur à déployer son effet lors des quatre
semaines précédant la votation.
Le front mené par l’ATE contre
l’initiative « vache à lait » a réuni plus de 20 organisations de
défense de l’environnement, des
consommateurs, du personnel et
du domaine des transports.
Engagement des sections
La campagne contre l’initiative « vache à lait » a une nouvelle fois montré l’importance
des sections cantonales et de
leurs membres pour la mobilisation lors des campagnes. Comme
pour celle du Gothard, les sec-
tions et membres de l’ATE n’ont
pas ménagé leurs efforts : pour
mettre en évidence les conséquences régionales de l’initiative
« vache à lait », elles et ils ont organisé des tables rondes et des
conférences de presse, publié un
grand nombre de lettres de lecteurs ainsi que des annonces
dans les médias locaux.
En outre, les sections de l’ATE
et leurs membres ont assuré la
diffusion de papillons avec la
silhouette du voleur dans tout
le pays. L’équipe et la responsable de campagne Noëlle Petitdemange ont conçu et réalisé le matériel. Sans oublier l’action de rue au cours de laquelle
un rouleau compresseur a aplati une maquette de la Suisse avec
ses écoles, ses transports publics
et ses exploitations agricoles. Le
secrétariat central a régulièrement informé les médias ainsi
que les membres actifs et passifs
au moyen de nombreux communiqués de presse, prises de position et courriels d’information
politiques sur le déroulement de
la campagne et sur les effets dévastateurs d’une éventuelle acceptation de l’initiative.
De leur côté, les collaboratrices et collaborateurs du
secrétariat central de l’ATE ont
œuvré activement sur les réseaux
sociaux contre l’initiative « vache
à lait », atteignant un vaste public avec des animations numériques, graphiques et messages
quotidiens. Elles et ils ont ainsi
concouru à la mobilisation des
Alerte aux voleurs ! L’action de distribution des flyers a suscité un grand intérêt.
© Jérôme Faivre
ACTUEL
La Suisse, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est aplatie par
d’innombrables offensives routières.
COMMENTAIRE
la stratégie, le visuel et la formulation ainsi qu’en se chargeant
de la réservation d’espaces, de
la mise en page des annonces,
des envois tous-ménages et des
affiches.
Les organisations partenaires
de l’ATE se sont exprimées contre
l’initiative « vache à lait » afin de
montrer l’opposition la plus large
possible à cette dernière (association d’enseignants, organisations
de consommateurs, syndicats,
agriculture, Alliance-Environnement). Des tables rondes ont eu
lieu à l’Université de Berne (avec
le conseiller fédéral Ueli Maurer)
le 28 avril 2016, à Winterthour le
25 mai et à Lausanne le 26 mai,
suscitant un vif intérêt. Enfin,
le secrétariat central de l’ATE a
assuré le flux des informations
parmi toutes les organisations
engagées dans la campagne.
Un grand merci à toutes les
personnes impliquées pour leurs
efforts soutenus en faveur d’une
planification des transports durable et intelligente, contre les
appétits financiers indécents et
insatiables des lobbies de la voiture et du béton. Et cela quel que
puisse être le résultat de la votation, que nous ne connaissions
pas encore au moment d’imprimer ce magazine. Les lobbies de la route maintiennent la pression
© mad
opposants à l’initiative « vache
à lait ». Le secrétariat central de
l’ATE a organisé la conférence
de presse du lancement de la
campagne, le 7 avril, et celle
sur les TP, le 18 mai. Il a également assuré la bonne visibilité
du large front du rejet, lequel
s’est étendu du PLR au PS et aux
Verts, de l’Association faîtière
des enseignantes et enseignants
de Suisse, à Economiesuisse et
à Greenpeace. De plus, les relations avec les médias et la diffusion active de sujets d’articles
ont fait l’objet d’une intensification. Ce travail de fond a donné
lieu à une série d’articles qui
ont influencé le débat médiatique sur l’initiative, en faveur
de l’alliance pour le « Non ».
Citons aussi la rédaction d’un
argumentaire pour le « Non »,
la création d’une identité commune ou encore la récolte de
faits et chiffres. Tout ce qu’il faut
pour le succès d’une campagne.
L’ATE a participé aux deux principaux débats télévisés : Infrarouge avec Caroline Beglinger,
co-directrice, et Arena avec Evi
Allemann, présidente de l’ATE.
Les deux agences externes à
Lausanne et à Zurich ont accompli une part importante du
travail, en conseillant l’ATE sur
Lors de l’impression de ce magazine, nous ne
connaissions pas le résultat du vote sur l’initiative « vache à lait ». Quel qu’il soit, la campagne
a clairement montré combien une association
comme l’ATE est nécessaire. Qui d’autre peut
tenir tête aux lobbies de la voiture et du béton
avec de bons arguments et avec de meilleures solutions pour une mobilité durable et intelligente ?
Parce que c’est bien de cela dont il est quesEvi Allemann,
présidente de l’ATE
tion, pour longtemps encore : des solutions de
transports intelligentes afin d’assurer une percée, de soutenir une mobilité combinée, d’associer judicieusement la
politique climatique avec celle des infrastructures. L’ATE revendique
avec sérieux une politique des transports équitable, mais pas dans le
sens où la conçoivent les promoteurs de l’initiative « vache à lait »,
qui réclament toujours plus d’argent pour les routes au détriment de
la santé, du territoire et des humains.
Au contraire, il est urgent d’adopter un changement de cap écologique dans le domaine des transports, afin de préserver l’environnement, de cesser de réchauffer notre climat et de garantir l’équité pour
les générations à venir. Au lieu de chercher à faire main basse sur des
milliards versés par les contribuables, celles et ceux qui veulent que
le trafic routier continue à causer chaque année pour 6,5 milliards de
francs de coûts non couverts devraient se demander comment éviter
cette injustice.
Oui, il est aujourd’hui plus important que jamais d’être juste avec
l’environnement ainsi qu’avec les habitantes et habitants de la
Suisse. Mais nous le devons aussi aux générations futures ainsi qu’à
toutes les personnes qui vivent sur la planète. Dans ses activités
quotidiennes, l’ATE s’engage précisément en faveur de cette mobilité
intelligente et responsable, et elle se dresse contre les lobbies avides.
Nous pouvons en éprouver de la fierté.
ATE MAGAZINE 3/16
7
ACTUEL
Troquer sa voiture contre un e-bike
Texte et photo : Stefanie Stäuble
Variez les plaisirs et échangez gratuitement, pendant deux semaines, votre
voiture contre un vélo électrique. Mais attention : cela pourrait changer votre vie.
«L
’abandon de sa voiture est
souvent terriblement mal
vécu. Pourtant, une fois la souffrance de la séparation surmontée, la plupart des personnes se
sentent libérées et épanouies »,
écrivions-nous dans le précédent
numéro du Magazine ATE. Mais
comment se sépare-t-on concrètement de son auto ? Les transports publics constituent-ils la
meilleure alternative quand on
a pris le pli de se sentir « comme
chez soi » dans son véhicule ?
Energie Suisse propose aux
automobilistes d’échanger gratuitement leur voiture contre
un vélo à assistance électrique
(VAE) pendant deux semaines.
Dans le cadre de l’action « Bike
4Car », vous pouvez tester des vélos électriques Stromer, Allegro,
Saxonette, Leopard et d’autres
marques. L’été est la saison
idéale pour rouler le nez à l’air.
Et, croyez-moi, après avoir fait
les trajets entre votre domicile et
votre lieu de travail avec un VAE
quinze jours durant, vous ne
voudrez plus revenir en arrière.
Même quand il pleut, je préfère
avancer sur ma selle que me
retrouver coincée dans un bus
bondé ou dans des embouteillages. Même dans une ville aussi
peu plate que Berne, un VAE per-
Dire au revoir à sa voiture et savourer la liberté d’un vélo électrique : voici ce que propose l’action gratuite.
met de se déplacer sans soucis et
d’arriver au travail sans avoir sué
dans les montées.
Le cyclisme : le nouveau yoga
« Sous l’emprise de leur ex-automobile, ces personnes ne se
Echangez illico !
Toutes les personnes qui participeront à l’action « Bike4Car » entre le 2 mai
et le 30 septembre 2016 et qui échangeront leur voiture contre un vélo électrique pendant deux semaines prendront automatiquement part au tirage
au sort de prix mobilité (dont quatre vélos électriques) d’une valeur totale
supérieure à 15 000 francs. Elles recevront en outre un abonnement d’essai
gratuit de quatre mois à Mobility carsharing. www.bike4car.ch
8
ATE MAGAZINE 3/16
voyaient pas capables de vivre
sans elle et percevaient la rupture
comme une angoisse sans fin.
Une fois ces craintes évaporées,
elles se retrouvent telles qu’elles
se connaissaient auparavant. »
C’est ainsi que continuait notre
article dans le numéro précédent.
En fait, on retrouve le sentiment
de liberté que l’on avait, enfant,
sur un vélo. Plus besoin de chercher une place de stationnement.
A votre tour de remonter une
file de voitures immobiles, sur
la piste cyclable. Une telle libération vaut tous les cours de yoga !
Stephanie Rentsch, de SaintGall, a participé à l’action l’an
dernier : « Le vélo électrique est
ma découverte de l’été », écritelle. « Pendant les deux semaines
du test, j’ai parcouru 220 kilomètres à vélo plutôt qu’en voiture. J’ai improvisé quelques jolis
détours, par exemple de Trogen à
la fête des enfants de St-Gall. Et
le meilleur après tous ces kilomètres à vélo : je me sentais en
pleine forme et d’excellente humeur. »
« Tester, c’est risquer d’y
prendre goût ! » : la mise en garde
de l’action « Bike4Car » pourrait
bien devenir réalité. Elles ont à nouveau brillé de mille feux:
les lauréates de la catégorie propulsion au gaz naturel.
Les gagnantes du test EcoMobiListe 2016. Classe Mini, trois premières ex aequo: VW eco up! 1.0 BMT, Skoda Citigo 1.0 G-TEC, Seat Mii Ecofuel; petites
voitures, 1er rang: Lancia Ypsilon 0.9 TwinAir NP; classe moyenne inférieure, 1er rang: Audi A3 Sportback 1.4 Turbo g-tron; classe moyenne supérieure,
1er rang: Mercedes E 200 NG Drive
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ACTUEL
Un plan de sauvetage pour le climat
P
endant des années, les Etats
ont discuté de la préservation
du climat dans le cadre du Protocole de Kyoto. La percée attendue a enfin eu lieu en décembre
dernier, à Paris. Les accords qui
y ont été conclus représentent un
progrès : avec pour objectifs de
stabiliser le réchauffement climatique nettement au-dessous de
2° C et de réduire les émissions
de gaz à effet de serre, le message est clair pour tous les pays.
Les quelque dix milliards de personnes qui habiteront la Terre
dans un proche avenir disposebudget » d’environ
ront d’un « 70 tonnes de CO2 pour la durée
de leur vie. Avec une moyenne
actuelle de 5 tonnes par an, les
Helvètes épuiseraient leur budget
en 14 ans. On ne peut donc pas
continuer ainsi.
A Paris, la Suisse est apparue
comme une pionnière de la pro-
L’accord sur le climat conclu à Paris vise à maintenir le réchauffement global sous
la barre des 2° C. Pour contribuer à atteindre cet objectif, la Suisse doit appliquer
une politique climatique plus ambitieuse. Le plan climat va dans ce sens.
tection du climat. Elle doit donc
rapidement adapter sa politique
climatique nationale et réduire
ses émissions de gaz à effet de
serre de 3 à 4 % par année. Pour
respecter les engagements pris à
Paris, il faut abaisser ces émissions partout où des décisions en
rapport avec le climat impliquent
des entreprises suisses, l’Etat
ou des particuliers. Mais cela
ne donnera des résultats que si
toutes les nations agissent de
concert, et si les pays émergents
ou en développement bénéficient
de conditions spéciales. Jusqu’à
maintenant, en Suisse, les émissions de gaz à effet de serre n’ont
pas diminué suffisamment vite.
Celles des transports ont même
augmenté de 10,4 % entre 1990 et
2013.
Le plan climat de l’Alliance
climatique, dont fait partie
l’ATE, présente les mesures qui
© Greenpeace
Par Martin Winder
Les Alpes souffrent elles aussi du réchauffement climatique.
permettront de réduire à néant
les émissions de gaz à effet de
serre de la Suisse d’ici le milieu du siècle. Vous pouvez le
télécharger au format PDF sur:
www.ate.ch/climat ou en commander la version imprimée auprès de l’ATE (tél. 031 328 58 58
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plein tarif. Ce n’est qu’en accueillant des visiteurs de l’étranger
que nous prenons conscience du
prix des billets sans réduction.
Prévoyez-vous de montrer le
Cervin à un couple et à ses deux
enfants de 10 et 12 ans ? Les billets aller et retour Fribourg–Zermatt (gare principale) vous coûteront 588 francs. Nos conseils
pour alléger la facture :
Les CFF proposent aux touristes le Swiss Travel Pass. Ce
forfait pour trois jours consécutifs de voyage dans toute la Suisse
revient à 210 francs par adulte.
Les enfants de moins de 6 ans
prennent le train sans payer s’ils
sont accompagnés d’un parent
détenteur du Swiss Travel Pass et
d’une Swiss Family Card. Celleci est disponible gratuitement à
tous les guichets. Le Pass coûte
179 francs pour les jeunes de 17 à
26 ans. Entrée gratuite dans plus
de 490 musées.
www.swisstravelsystem.com/fr
Le Swiss Travel Pass Flex offre
davantage de flexibilité. Il permet, par exemple, de choisir trois
jours de voyage sur un mois, pour
239 francs par adulte. Les rabais
pour enfants et adolescents sont les
mêmes qu’avec le Swiss Travel Pass.
Prendre le train sans abonnement demi-tarif est plutôt coûteux. Nous nous en
apercevons en tout cas quand nous faisons visiter la Suisse à une personne
venue de l’étranger. Comment voyager dans le pays à meilleur prix ?
© CFF
Par Matthias Müller
Grâce aux billets dégriffés, disponibles en ligne ou sur téléphone portable, les clients obtiennent
un rabais allant jusqu’à 50 %.
Pour les visiteurs qui prennent
régulièrement le train, un abonnement demi-tarif d’un mois
peut être intéressant. La Swiss
Half Fare Card coûte 120 francs
seule ou 60 francs en complément du Swiss Travel Pass Flex.
Avec cette carte aussi, les enfants
de moins de 16 ans voyagent gratuitement.
Les cartes journalières ou
cartes journalières spéciales vendues régulièrement à prix spécial
ne sont valables qu’avec un abonnement demi-tarif. C’est aussi le
cas, normalement, avec les cartes
journalières spéciales que les
CFF proposent en collaboration
avec l’ATE, Migros ou Coop.
Les cartes journalières com-
munales sont idéales, mais rares :
mieux vaut les réserver bien assez longtemps avant. Leur prix
tourne en général autour des
40 francs.
Les billets dégriffés coûtent
30 % de moins si on les prend
jusqu’à une heure avant le départ, et 50 % jusqu’à la veille.
Les CFF ont amélioré les conditions de ces offres et en vendent
jusqu’à 8000 par jour. Ils ne sont
souvent proposés que pour de
longues distances ; dans ce cas,
il peut valoir la peine de scinder
le trajet et d’acheter deux billets
différents. Les billets dégriffés
sont disponibles uniquement en
ligne ou sur téléphone portable.
Attention : le billet doit indiquer
le nom de la personne qui voyage,
et non celui de la personne qui l’a
réservé.
Dans les communautés tarifaires, une carte journalière ou
un billet de 24 heures est souvent
une solution avantageuse. Il vaut
aussi la peine de jeter un coup
d’oeil aux offres touristiques régionales, comme par exemple la
Ticino Card ou la Zürich Card.
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Avez-vous un tuyau que l’auteur
aurait oublié ? Envoyez-le-nous et
nous le publierons sur le site web
de l’ATE : [email protected]
ATE MAGAZINE 3/16
11
ACTUEL
Les bateaux, un facteur climatique
Par Annette Jensen
L’incidence croissante de la navigation sur le réchauffement du climat n’a que
très peu été l’objet de discussions ces dernières années. Cependant, près de
90 % des transports marchandises internationaux se font par voie navigable.
© adpic.de
Un grand bâtiment nécessite à plein régime
300 tonnes d’huile lourde par jour.
C
omme presque partout, les
navires de transport en trafic international utilisent le carburant le plus polluant qui soit :
l’huile lourde, masse visqueuse et
puante qui est le résidu issu de la
production d’essence et de diesel.
C’est sa teneur en soufre qui
pose le plus grand problème.
Jusqu’en 2020, un taux de 3,5 %
est autorisé sur les océans, après
cette date, cette valeur limite sera
réduite à 0,5 %. Toutefois, cette valeur abaissée est tout sauf propre :
son niveau reste encore 500 fois
plus élevé que celui autorisé dans
le trafic routier. Des techniques
de traitement des gaz d’échappement efficaces n’existent pas
encore pour les carburants à forte
teneur en soufre. Les particules
polluantes étant transportées sur
des distances allant jusqu’à 500
kilomètres et la majeure partie de
la navigation se faisant à proximité des côtes, les émissions nuisent
12 ATE MAGAZINE 3/16
à la santé de la population. Les
autorités californiennes compétentes en matière de protection de
l’air estiment que cette pollution
provoque non seulement de nombreuses affections des voies respiratoires, mais est également responsable de 3700 fausses-couches
par an. S’ajoutent à cela les nuisances dues aux oxydes d’azote et
aux poussières fines. Des 400 000
personnes qui meurent prématurément des suites de la pollution
atmosphérique, près de 60 000
décès sont à mettre sur le compte
de la navigation.
Indifférence généralisée
L’Organisation maritime internationale (OMI) estime que la flotte
mondiale rejette plus d’un milliard de tonnes de CO2 par année – plus que le trafic aérien. Et
la courbe affiche une croissance
raide : selon l’OCDE, d’ici 2050, le
nombre de tonnes-kilomètre aura
plus que quadruplé. L’importance
de la navigation sur le bilan climatique augmente de manière manifeste. Bien que le Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC) ait
continuellement attiré l’attention
sur ce fait, le sujet a été à peine
discuté lors des conférences internationales. Ainsi, lors de la Conférence sur le climat de Paris, la navigation et le trafic aérien n’ont,
une fois de plus, pas été impliqués.
Jusqu’alors, la politique ne
mise que peu sur des incitations
ou des prescriptions qui encourageraient le passage à des moyens
de propulsion plus respectueux
: un impôt
de l’environnement sur le carburant n’existe ni dans
la navigation ni dans le trafic
aérien international. Jusqu’à aujourd’hui, les émissions de CO2
émises pas la navigation internationale ne sont attribuées à aucun
pays. C’est la raison pour laquelle
aucun Etat ne se sent responsable
de s’engager en faveur d’une limitation des rejets de CO2 et autres
polluants. Seules quelques zones
environnementales ont été aménagées le long des côtes d’Europe
et d’Amérique du Nord où seuls
les navires ne consommant pas
d’huile lourde sont autorisés à
naviguer. Sans prescription politique sévère, la navigation restera
une sale affaire. Environ 5000
tonnes de déchets toxiques aboutissent à la mer rien que lors du
dégazage des bateaux. S’ajoute à
cela que, d’après un documentaire
réalisé par la tv allemande ARD,
des pétroliers et navires font naufrage tous les trois jours à l’insu de
l’opinion publique.
Stephan Rammler, professeur
de Transportation Design à Braunschweig, revendique un champ de
vision plus large : « Tant que, dans
les transports, seul le ‹ toujours
plus, toujours plus loin et toujours
meilleur marché › régira, rien ne
changera. » Des prototypes pour
un transport par voie navigable
respectueux de l’environnement
: des navires aux voiles
existent commandées numériquement ou
pourvus de conduits dans lesquels
tournent des rotors entraînés par
le vent ne sont que deux exemples,
et une combinaison entre une pile
à combustible, une propulsion hydroélectrique, éolienne ou solaire
en est un autre. « Il est nécessaire
de réinventer le transport maritime. » ACTUEL
Le profit avant
l’environnement
F
in avril, le ministre des transports allemand Alexander Dobrindt annonçait ce dont
beaucoup se doutaient déjà
(quand ils ne le savaient pas) :
d’autres constructeurs automobiles que VW ont manipulé les
valeurs de pollution atteintes par
leurs voitures diesel. Pour cela,
ils ont exploité une faille de la législation européenne. Celle-ci
demande que les émissions d’un
véhicule « soient efficacement réduites en condition d’utilisation
normale ». L’ordonnance précise
que les dispositifs réduisant l’efficacité du système de dépollution sont interdits. Sauf que si le
dispositif d’invalidation est nécessaire à la protection du moteur, l’interdiction est levée. C’est
ainsi que plusieurs constructeurs
ont pu contourner les normes de
pollution en vigueur.
Ils manipulent tous
En janvier dernier, le gouvernement français affirmait avoir
mesuré sur cinq véhicules diesel Renault des niveaux d’oxydes
d’azote (NOX) nettement supérieurs aux normes. La quantité
autorisée était quatre à cinq fois
dépassée. Renault s’est justifié en
expliquant que le système de dépollution ne fonctionne que de
façon limitée en dessous de 17
degrés et au-dessus de 35, pour le
« bien du moteur ». En février, la
Deutsche Umwelthilfe (l’Agence
allemande pour l’aide à l’envi-
Quand le scandale VW a éclaté à l’automne dernier, les autres constructeurs
sont restés étonnamment silencieux. On sait aujourd’hui pourquoi : certains
appliquaient eux aussi des méthodes trompeuses. Pour contourner les normes
de pollution, ils sont nombreux à exploiter l’imprécision de la loi.
ronnement) publiait des résultats
de mesures effectuées sur route
aux Pays-Bas. Selon l’ONG environnementale, certains véhicules
Mercedes de classe C dépassaient
de 28 fois les valeurs limite de
NOX. Daimler a reconnu qu’en
dessous de 10 degrés, le système
de dépollution était, là encore,
désactivé. Et là encore, pour le
bénéfice du moteur.
La tactique consistant à limiter le processus de dépollution à
une certaine « fenêtre » de température n’est pas rare dans le secteur automobile. Des stratégies
semblables ont été démontrées
sur des véhicules appartenant à
BMW, Opel et VW (y compris
ses marques Porsche et Audi).
Et personne ne serait surpris si
d’autres constructeurs révélaient
encore des pratiques semblables.
Pourtant, les experts indépendants rejettent l’argument de la
protection du moteur. Comme
l’expliquait à la radio alémanique
Christian Bach, du Laboratoire
fédéral d’essai des matériaux et
de recherche (Empa), « aucune
raison technique n’impose de
procéder à une limitation générale du système de dépollution
en dessous de 10 degrés. » En réalité, si ces véhicules diesel étaient
dotés d’un système de dépollution fonctionnant effectivement
en conditions d’usage normales,
comme le demande la législation européenne, ils seraient bien
plus coûteux. Après avoir investi
© Paul Langrock/Keystone
Par Martin Winder
VW a eu le malheur d’être le premier constructeur à ne plus pouvoir
dissimuler sa tromperie – car d’autres manipulent aussi.
beaucoup d’argent dans le développement de ce type de motorisation, de nombreux constructeurs entendent désormais bien
en profiter. Quitte à ce que des
millions de personnes soient atteintes dans leur santé.
ATE MAGAZINE 3/16
13
ACTUEL
© mad
Les systèmes d’assistance au conducteur permettent d’éviter des accidents, du moins quand on sait comment ils fonctionnent.
A bord avec pilote automatique
Par Viera Malach
A
ccélération à une vitesse de
120 km/h. La voiture reconnaît le marquage routier et se
maintient sur sa voie. La distance
de sécurité avec les voitures qui
précèdent est aussi constamment
respectée.
Pour l’ATE, il est évident
qu’avec ces nouvelles technologies les collisions frontales et
les télescopages sont toujours
plus rares, sur les tronçons à ciel
ouvert ou dans les tunnels. « Les
assistants à la conduite gagnent
en importance dans la sécurité
routière. Des systèmes de plus en
plus perfectionnés apparaissent
sur le marché et viennent compléter des produits établis comme
le système antiblocage ABS et le
contrôle électronique de stabilité
14 ATE MAGAZINE 3/16
Un test du pilote automatique de la voiture Tesla mené par l’ATE en a
démontré les prouesses : la mise sur le marché de nouveaux modèles de
voitures équipés de systèmes similaires fait progresser la sécurité routière
de manière significative.
ESP », affirme Martin Winder,
chef de projet à l’ATE.
La conduite révolutionnée
D’ici à 20 ans, une grande partie
des voitures neuves seront équipées de systèmes semblables à
celui de la Tesla, tels qu’aide au
freinage d’urgence ou systèmes
anti-franchissement
involontaire de ligne. Et plus les véhicules seront équipés d’aides à la
conduite performantes, plus les
routes seront sûres, que ce soit en
trafic bidirectionnel ou monodirectionnel. Aujourd’hui déjà, les
nouveaux camions doivent être
équipés d’aides au freinage d’urgence et d’alertes de franchissement involontaire de ligne.
Ces évolutions impliquent aus-
si une nouvelle façon de planifier
et de concevoir l’infrastructure
routière. Dans cette perspective,
un 2e tunnel routier au Gothard,
qui coûtera quelque 6,5 milliards
de francs, est un projet de luxe.
« Au lieu d’investir dans une 2e
galerie routière au Gothard, on
aurait bien mieux fait d’améliorer les endroits véritablement
problématiques en Suisse, là où
il est possible d’obtenir des gains
de sécurité bien plus importants
en dépensant beaucoup moins
d’argent », relève Markus H. Muser, Directeur du Groupe de travail pour la mécanique des accidents (AGU Zurich).
Ces dernières années, l’AGU,
en collaboration avec d’autres
organisations, a mené divers
projets de recherche sur l’efficacité des assistants à la conduite.
Au moyen de tests de conduite,
l’influence du système de régulation de distance et celle de
l’assistant au freinage d’urgence
sur le comportement de conduite
a été analysée. « L’interaction
entre les systèmes d’assistance
à la conduite et l’être humain a
été au centre de nos recherches »,
affirme Markus H. Muser. « Il
s’est avéré qu’il est nécessaire de
se plonger dans de tels systèmes
pour pouvoir en retirer un bénéfice. Dans le cas contraire, on
dispose de nombreux gadgets qui
n’ont pas une grande utilité. On
devrait songer à familiariser les
élèves conducteurs avec ces assistants dès l’apprentissage. »
DOSSIER
GLC 350 e 4MATIC, 1991 cm3, 211 + 116 ch (155 + 85 kW), 2,7 l/100 km (équivalent-essence: 4,4 l/100 km), 64 g CO2/km (moyenne de toutes les voitures neuves vendues: 139 g CO2/km), catégorie de rendement énergétique: D.
Il laisse beaucoup de souvenirs
mais peu de traces.
Découvrez le silence et la puissance du nouveau GLC PLUG-IN HYBRID. En effet, ce dernier
associe un moteur 4 cylindres à combustion à un moteur électrique d’une puissance de
85 kW. Il totalise ainsi 320 ch de bonheur au volant tout en affichant des émissions réduites.
Laissez-vous convaincre lors d’une course d’essai. Votre partenaire Mercedes-Benz attend
votre visite avec impatience.
ATE MAGAZINE 3/16
15
© Suisse Tourisme - OFEV / Roland Gerth
Le tourisme de demain
Les parcs naturels suisses ont récemment obtenu la deuxième place du prix international
« Tourism for Tomorrow Awards » pour un tourisme durable. Pourtant, certaines critiques
dénoncent cette réussite.
Par Stefanie Stäuble
16 ATE MAGAZINE 3/16
DOSSIER
Le Parc Adula : si 17 communes disent oui, le plus grand Parc national suisse verra le jour.
L
es sapins du Parc naturel régional
Jura vaudois sont comme ceux que les
enfants dessinent : sombres et imposants.
Jean-Christophe Fallet, chef de projet
Alpage et Agriculture de cette organisation, cueille de l’origan sauvage dans les
pâturages. Il précise qu’il n’est pas seulement délicieux sur les pizzas, mais qu’il
convient très bien pour de la tisane. Sur
les champignons, les oiseaux ou l’exploitation forestière, Jean-Christophe a toujours une anecdote passionnante à raconter. Il guide plusieurs visites dans le
parc durant l’année. Pendant la randonnée qui nous mène de la Givrine à Arzier,
on remarque très vite qu’il apprécie cette
région. Au guidon d’un vélo électrique,
« on traverse aisément en une journée
le parc dans toute sa largeur, soit 50 km
environ », nous explique-t-il. « Les exigences contradictoires des sports rapides
et des sports lents font partie des nombreuses ambivalences à gérer ».
Des vaches paissent dans les pâturages. Au bout de deux heures, nous atteignons une fromagerie d’alpage. « Faire
coexister protection de la nature et
agriculture d’alpage est notre deuxième
défi », poursuit Jean-Christophe. « Mais
c’est aussi une chance exceptionnelle
pour la population locale ». Un diplôme
accroché à une paroi des Fruitères de
Nyon le démontre noir sur blanc : il atteste que cet alpage et son infrastructure
rudimentaire ont remporté la médaille
d’or pour sa tomme vaudoise. Une si
petite entreprise et malgré tout championne du monde !
Nous sommes à cinq kilomètres de
ATE MAGAZINE 3/16
17
la frontière française. « Il y a plus de 270
alpages répartis sur le territoire du Parc
Jura vaudois », précise encore Jean-Christophe Fallet. Marie Laperrière, cheffe de
projet tourisme durable du parc, ajoute :
« Depuis que les bases juridiques ont été
créées pour les parcs naturels, bien des
choses ont évolué positivement ».
© Parc Nationale Suisse / Hans Lozza
DOSSIER
Reconnaissance internationale
La deuxième place du « Tourism for Tomorrow Award » sur 160 candidatures
est une remarquable prestation de la
part des parcs naturels suisses face à la
concurrence internationale. Cette distinction mondiale récompense les meilleures réalisations en matière de tourisme durable. « En début d’année, une
équipe d’experts nous a rendu visite afin
d’analyser le fonctionnement démocratique et la durabilité des parcs », explique Tina Müller, responsable du tourisme auprès du réseau des parcs suisses.
« A l’évidence, les experts ont été impressionnés par l’accessibilité des parcs avec
les transports publics et par la commercialisation des produits régionaux. »
Il s’agit là d’une reconnaissance internationale très importante pour les
régions des parcs qui s’investissent pour
© mad
Faciliter le voyage, mais pas seulement
18 Avec le concept « Fahrtziel Natur », nous faisons œuvre de pionnier
et nous espérons qu’il fasse école auprès des autres parcs. Mais les
parcs ne s’engagent pas seulement pour rendre plus attractif le voyage
en transports publics, mais aussi pour faciliter les déplacements sans
voiture à l’intérieur des parcs. Dans le Parc Ela, nous avons étudié un
concept de bus pour randonneurs : où une telle ligne de bus est-elle
judicieuse, qui sont les potentiels exploitants et quels modèles de
financement s’imposent ? Cela a contribué à ce que nous disposions
aujourd’hui de trois lignes de Bus alpin et d’autres offres de bus pour
Dieter Müller est le
Directeur de l’Assoles randonneurs. A notre initiative, un site de Mobility a été créé à
ciation Parc Ela.
la gare de Tiefencastel en 2009. Celui-ci fonctionne bien. Comme la
coordination des transports entre les régions de l’Albula et de Surses
n’est pas optimale, nous avons donné l’impulsion pour des courses complémentaires durant
la haute saison. En moment, nous nous engageons pour une optimisation du transport des
bagages avec les TP : le projet-pilote « Tgaretg digl Parc Ela » consiste en la location gratuite
d’un chariot à bagages à la gare. En outre, nous sommes en train de trouver une solution
pour la réintroduction du transport des bagages par le car postal jusqu’à Bivio.
ATE MAGAZINE 3/16
Parc Naziunal Svizzer
Il s’étend sur 170 km2 en Engadine, entre Zernez, S-chanf,
l’Ofen et Scuol.
Sous entière protection
(réserve naturelle), études
scientifiques, offre diversifiée,
bonne desserte par les TP.
Nombre (et vitesse) des
motos à l’Ofen, offres
durables (nuités, restauration).
www.nationalpark.ch
DOSSIER
ment pas », estime Tina Müller. « Les
parcs sont aussi des projets de développement régionaux. Nombre de régions
périphériques sont menacées d’exode.
Leurs habitants doivent pouvoir assurer
leur existence. C’est pourquoi le concept
de parc est en partie consacré à la promotion des produits culinaires traditionnels. »
Enfin un deuxième parc national ?
Cet automne, 17 communes des cantons
des Grisons et du Tessin décideront si la
© Suisse Tourisme - OFEV / Gerry Nitsch
un tourisme écologique et novateur.
Mais pas seulement : « L’économie locale
s’en trouve renforcée, en ce sens que l’hôtellerie et la restauration sont encouragées à proposer des produits régionaux »,
précise encore Tina Müller. « Le soutien
de la population locale est primordial
pour le succès d’un parc à long terme et
pour qu’il s’impose comme destination
de tourisme durable. »
Vouloir des espaces naturels intacts
tout en développant une économie verte,
n’est-ce pas contradictoire ? « Absolu-
Parc régional Chasseral
Surface de 387 km2 entre Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds
et Bienne.
Plus de 80 produits certifiés, formation à l’environnement pour les écoles, travaux bénévoles, projet
pilote biodiversité avec le Parc du Doubs.
Trop de voitures au Chasseral, commercialisation
des produits du parc, sensibilisation à la nature.
www.parcchasseral.ch
Parc Adula
Si les communes disent oui, ce nouveau
parc national s’étendra sur 1250 km2 et
englobera le val Blenio, une partie de la
Surselva et du Rhin postérieur, ainsi que le
val Calanca.
Nature dans la zone centrale, magnifique haut plateau de la Greina,
patrimoine historique.
Statut du parc et poursuite des
projets à long terme incertains.
www.parcadula.ch
Naturpark Beverin
D’une surface de 413 km2, il couvre quatre
vallées de la région du Piz Beverin.
Sites d’importance nationale, routes
de valeur historique et culturelle,
colonie de bouquetins, téléski solaire.
Trop de voitures, commercialisation
des produits du parc.
www.naturpark-beverin.ch
ATE MAGAZINE 3/16
19
Suisse se dotera ou non d’un deuxième
parc national : le parc Adula. Il est à espérer qu’elles disent oui. En cette époque
d’étalement urbain et de bétonnage à
tout va, elles donneraient le feu vert à la
création du plus grand parc national de
Suisse : 1250 km2 de surface totale, dont
un noyau de 145 km2, laissé entièrement
à la nature. Dans les 1105 km2 de la zone
périphérique, il est prévu de maintenir
une économie respectueuse de la nature
et des paysages ruraux. Tous les indicateurs sont au vert. Premièrement, les acteurs sont parvenus à asseoir à une même
© Suisse Tourisme - OFEV / Roland Gerth
© Suisse Tourisme - OFEV / Roland Gerth
DOSSIER
Naturpark Thal
D’une surface de 139 km2, le
parc naturel de Thal est niché
dans la chaîne du Jura soleurois
entre le Weissenstein et le
Passwang.
Paradis de la randonnée
entre Bâle, Zurich, Lucerne
et Berne. Zone protégée du
Jura, faune et flore rares,
produits régionaux certifiés et
partenariat avec la restauration.
La certification des
prestations et des exploitations fait encore défaut.
www.naturparkthal.ch
Biosfera Val Müstair
Ce parc régional de 198 km2 constitue, conjointement
avec le parc national suisse et une partie de Scuol, la
réserve de biosphère Unesco du val Müstair.
Seule réserve haute-alpine de biosphère de Suisse
inscrite à l’Unesco, langue romanche, traditions et
architecture, 80 % sont des exploitations bio.
Promotion de la mobilité douce, renforcement de
la formation à l’environnement.
www.biosfera.ch
Jurapark Aargau
Les 241 km2 du Jurapark Aargau englobent les collines du Jura tabulaire entre Bâle et Zurich.
Sapinières riches en espèces, cerisiers du
Fricktal, 253 produits régionaux certifiés,
manifestations attractives, formation à l’environnement pour les écoles.
Offre touristique étendue, hébergement,
degré de notoriété.
www.jurapark-aargau.ch
20 ATE MAGAZINE 3/16
Naturpark Diemtigtal
Le parc s’étend sur les 135 km2 du
Diemtigtal, encore bien préservé.
Grande zone de protection,
produits du parc chez Coop,
vision énergétique, hôtel « parc
naturel ».
Promotion des déplacements
en TP, hausse du nombre de
lits d’hôtel dans le parc.
www.diemtigtal.ch
DOSSIER
taires d’étables comptent parmi les
principaux utilisateurs du parc.
A l’inverse, le CAS exprime des
doutes. Ainsi, certains itinéraires
alpins seraient supprimés. D’une manière générale, le noyau du parc ne serait pas protégé aussi strictement que
dans le premier parc national. Cependant, des questions du genre « Pourrai-je encore exploiter mon étable
dans la zone centrale ? » ou « Pourquoi
serait-il interdit d’y promener son
chien ? » ou encore « Pourra-t-on toujours pêcher dans la zone centrale ? »
Ce qu’en pense l’expert
Magazine ATE : Le label
« Parcs suisses » existe depuis 2008. Que pensez-vous
du concept ?
Fabian Weber : D’un point de vue
touristique, les parcs sont un créneau intéressant, en ce sens qu’ils
ne sont pas une destination typique. De plus, des régions périphériques ont ainsi une chance de
créer de la plus-value. Dans bien
des régions, cette perspective a
donné de nouvelles impulsions.
© mad
table tous les groupes d’utilisateurs.
Deuxièmement, c’est une chance pour
la région. Cela dit, 102 ans après la
création du premier parc national,
l’heure du deuxième est arrivée.
Le projet du Parc Adula illustre bien
les qualités que l’on attend d’un parc
national. Silva Semadeni, Présidente
de Pro Natura, fait l’éloge du projet
Adula. Elle regrette toutefois qu’on ait
fait moult exceptions qui pourraient
empêcher le libre épanouissement de
la nature dans la zone centrale. Les
exploitants des alpages et les proprié-
Fabian Weber est
chargé de cours et
directeur de projets
à l’Institut pour le
tourisme de l’Université de Lucerne.
Qu’en est-il de la mobilité
écologique dans les parcs ?
Nombre de concepts de mobilité sont très valables. La
desserte touristique par les TP n’est toutefois pas un problème facile. Le Bus alpin est une bonne initiative. Cette
association lance des offres de TP sur des sites de montagne qui ne bénéficient pas d’aides financières de l’Etat.
Les communes aussi sont obligées de proposer des prestations permettant aux visiteurs de s’y rendre avec les
transports publics.
Où y a-t-il encore du potentiel ?
Dans l’hôtellerie. Les parcs proches des villes, tel que
celui du Gantrisch, sont principalement fréquentés par
des visiteurs d’un jour. Dans les régions plus décentrées,
les possibilités d’hébergement font souvent défaut ou
les infrastructures sont vétustes. Le potentiel est encore
grand en matière d’offres touristiques concrètes, même
si nombre de réalisations positives ont déjà vu le jour,
telle que la location de vélos.
Naturpark Gantrisch
Parc Ela
Parc préalpin de 402 km2 dans un triangle
Berne – Thoune – Fribourg. Espace de
détente des zones urbaines proches.
Avec ses 548 km2, il est à ce jour le
plus grand parc naturel et s’étend au
nord des cols de l’Albula, du Julier et
du Septimer.
Agriculture de montagne vivante,
paysages d’érables, traditions, Prix
de l’innovation agriculture de montagne
2015 pour « L’école à l’alpage », hôtel du
parc naturel avec centre de compétences.
Promotion des déplacements en TP,
hausse du nombre de lits d’hôtels
dans le parc.
www.gantrisch.ch
Réserve de biosphère de l’Entlebuch
44 hauts-marais, 61 bas-marais et 4 sites marécageux sur 400 km2 entre Berne et Lucerne.
Réserve de biosphère inscrite à l’Unesco,
excursions dans la nature, 300 produits du
parc.
Coordination entre la planification du
territoire, l’énergie et la mobilité, encore
peu de lits d’hôtels.
www.biosphaere.ch
Offre touristique développée,
potentiel d’innovation des
acteurs issus du tourisme, produits
régionaux et formation.
Offre en transports publics,
offre d’hôtels en diminution.
www.parc-ela.ch
ATE MAGAZINE 3/16
21
© Suisse Tourisme - OFEV / Renato Bagattini
DOSSIER
Progetto Parco Nazionale del Locarnese
D’une surface de 221 km2, ce projet de parc national
s’étendra des hauteurs d’Ascona/Brissago au Ghiridone
dans les Centovalli/val Onsernone jusqu’à Bosco Gurin.
Un zeste de forêt tropicale et de Grand Canyon
devant chez soi, 19 hameaux d’importance nationale.
Equilibre entre la gestion du paysage et l’avancement de l’état sauvage, statut du parc et poursuite
des projets à long terme incertains.
www.parconazionale.ch
ATE MAGAZINE 3/16
Le concept de la mobilité sur place
84 % des touristes accèdent aux régions
de montagne en voiture ou à moto. Cela
se traduit par des nuisances sonores, de
la pollution, des parkings bondés et du
stationnement sauvage sur les places
d’évitement, empêchant parfois le passage du car postal. Le concept de Bus alpin (ou celui de taxi alpin de Mountain
Wilderness) offre un certain répit aux
populations de montagne et à la faune et
à la flore. Il prend le relai des transports
publics dans des régions habituellement
non desservies. Ce système – soutenu par
l’ATE – a été lancé en 2006. « Il ne cesse
de se développer par la création de nouvelles lignes chaque année », commente
son chef de projet Samuel Bernhard.
« Nous transportons près de 30 000 personnes chaque année sur l’ensemble des
sites. » Pour les randonneurs, le bus alpin
est la solution idéale, puisque les itinéraires se terminent rarement à leur point
de départ. On s’épargne ainsi nombre de
marches du retour démotivantes – et le
plus souvent sur des routes asphaltées.
Huit parcs naturels de l’arc jurassien, des
Préalpes et des Alpes ont adhéré à l’association Bus alpin.
La demande existe pour de telles initiatives visant à permettre le déplacement des touristes avec les TP. Récemment dans les Grisons, le réseau des parcs
Parc naturel régional du Doubs
Parc naturel régional Gruyère
Pays-d’Enhaut
Il s’étend sur 378 km2 en bordure du Doubs, du Locle
au Clos du Doubs.
Sur 503 km2 entre Montreux, Fribourg
et Gstaad avec une faible pression de la
population (25 habitants au km2).
Coalition pour la protection du Doubs, contrôle
des espèces menacées, sentier didactique de
434 km, cours de formation.
Une identité affirmée : alpestre et
rurale ; le territoire abrite de
remarquables biotopes et géotopes.
La certification des produits fait encore
défaut, stratégie touristique commun, TP.
www.parcdoubs.ch
Intégration du parc auprès des
habitants, visibilité.
www.gruyerepaysdenhaut.ch
22 montrent bien les exigences élevées et
souvent contradictoires de notre société
en matière de zones de détente. Tina
Müller, du réseau des parcs suisses : « Des
foyers de tension sont légion dans notre
Suisse densément peuplée, comme par
exemple avec la pratique du VTT sur les
chemins de randonnée ou entre protection de la nature et agriculture. Il serait
faux de projeter le mécontentement de
certains sur les parcs naturels. Nous faisons le maximum pour laisser la nature
s’épanouir tout en permettant à l’homme
d’assurer son existence. »
DOSSIER
l’ATE allemande. « Les régions en ont reconnu le potentiel, ne serait-ce que pour
son impact médiatique. » 22 régions y ont
déjà souscrit.
En Suisse, les parcs des Grisons sont
les premières destinations de « Fahrtziel
Natur ». « Dans notre pays, la situation
est différente, puisque Bus alpin a déjà
établi une certaine tradition », explique
Dieter Müller, directeur de l’association Parc Ela. « Il nous importait davantage de nous adjoindre le concours des
grandes entreprises de TP pour toucher une clientèle potentielle capable de
renoncer à la voiture. » Ainsi, une offre
Railaway assortie d’un rabais de 20 % a
été créée grâce aux organisations partenaires et à l’Office cantonal de l’énergie
et des transports.
« Les visiteurs qui recherchent dans
les parcs la nature à l’état pur attendent,
avec raison, qu’ils puissent s’y déplacer
aisément avec les TP. La desserte doit
donc être optimale », souligne Dieter
Müller avec conviction. Depuis sa création en 2009, la ligne de Bus alpin à l’Alp
Flix ne connaît que le succès. L’augmentation du nombre de courses lui a même
© Suisse Tourisme - OFEV / Lorenz Andreas Fischer
suisses, l’ATE section Grisons, Birdlife section Grisons, les Chemins de fer
rhétiques et Car postal Grisons se sont
associés pour lancer le projet « Fahrtziel
Natur » (destination nature). L’idée vient
d’Allemagne : « Fahrtziel Natur » est
issu en 2001 d’une coopération entre la
Deutsche Bahn et trois organisations environnementales, dont l’ATE allemande.
Il vise à permettre la découverte de zones
de nature sensibles au moyen des transports publics, en préservant ainsi l’environnement. « L’engouement est énorme »,
constate Carolin Ritter, directrice de
Landschaftspark Binntal
Il s’étend sur 181 km2, des sommets
des Alpes du Haut-Valais aux rives
du Rhône, et englobe six villages
pittoresques.
Riche en minéraux, particularité
de la culture sauvage des tulipes
à Grengiols, villages et hameaux
authentiques.
Courses du car postal hors
saison d’été.
www.landschaftspark-binntal.ch
Naturpark Schaffhausen
Les 161 km2 du parc se caractérisent par
les collines du massif du Randen, les
vignobles et le Rhin.
Multiples randonnées à pied ou à
vélo, produits régionaux, vignobles,
intégration de l’artisanat local.
Statut du parc et poursuite des
projets à long terme incertains.
www.naturpark-schaffhausen.ch
Wildnispark Zürich-Sihlwald
Le seul et unique parc de découverte de la nature
en Suisse à ce jour s’étend sur 12 km2.
Plus grande forêt de feuillus du plateau, zone
centrale protégée, sentier découverte, centre
pour visiteurs avec musée et restaurant.
Perturbation de l’espace naturel par la route
de transit, sensibilisation de la population
à l’importance de la nature à l’état sauvage.
www.wildnispark.ch
ATE MAGAZINE 3/16
23
© Suisse Tourisme - OFEV / Roland Gerth
© Stefanie Stäuble
DOSSIER
Parc naturel régional Jura vaudois
valu un record d’affluence en 2015. Le Val
Tuors et, récemment, la route par le col
de l’Albula sont aussi desservis par le Bus
alpin. Pour l’Albula, il s’agit d’un essai
mené sur trois ans, jusqu’en 2018. « Les
touristes sont encore trop nombreux à
se rendre dans les parcs en voiture », regrette Dieter Müller. « Mais, comme on
dit, c’est petit à petit que l’oiseau fait son
nid ».
Cette maxime s’applique d’ailleurs à
tous les autres parcs. Il reste certes beaucoup à faire et il s’agit de veiller à ce que
la nature y soit gagnante. Dans cette
petite décennie où le concept de parc est
devenu réalité, un vent nouveau s’est mis
à souffler sur les parcs naturels.
D’une surface de plus 530 km2, il couvre la
chaîne du Jura, de la Dôle au bourg médiéval
de Romainmôtier, et la vallée de Joux.
Offre combinée Railaway « Les parcs des Grisons »
Intégration du parc dans l’aménagement du territoire, notoriété dans le
monde politique et auprès de la population,
ancrage des valeurs du parc.
www.parcjuravaudois.ch
20 % de réduction sur le voyage en train ou en bus partout dans les
Grisons et retour ; un Graubünden-Pass à prix réduit pour circuler
gratuitement avec les TP dans toutes les zones du canton des Grisons
pendant un jour ; en vente jusqu’au 31.10.2016 sur www.cff.ch/loisirset-vacances
© Naturpark Pfyn-Finges
Inventaire fédéral des paysages, sites et
monuments naturels d’importance nationale, biotopes, murs de pierres sèches,
industrie horlogère traditionnelle.
Naturpark Pfyn-Finges
Sur 279 km2 de Gampel à Sierre et
des terrasses viticoles de Salgesch
jusqu’au Bishorn.
Réserve de la forêt de Finges,
plus de 80 caves, ornithologie,
géologie, Rhône non corrigé,
bilinguisme.
© Stefanie Stäuble
Prise en charge des visiteurs,
sensibilisation à l’environnement, commercialisation des
produits régionaux.
www.pfyn-finges.ch
ATE MAGAZINE 3/16
25
DOSSIER
La descente vers La Valsainte promet un superbe panorama sur les sommets gruériens.
Un parc c’est bien, deux c’est mieux
Accessible en transports publics, cette douce randonnée entre le
Lac Noir et La Valsainte s’effectue dans de superbes paysages.
Elle est un trait d’union entre deux parcs naturels.
Texte et photos : Jérôme Faivre
« U
n après-midi pluvieux, au milieu
des bois, à la recherche de ceps. »
Quand on évoque le Lac Noir, tels sont les
souvenirs d’enfance qui ressurgissent en
moi, inéluctablement. La faute à un ami
de la famille, champignonneur invétéré, qui nous entraînait toujours dans son
inépuisable quête de bolets. Bien que nous
habitions Neuchâtel, à une distance respectable de la Singine, le bougre n’hésitait
pas à parcourir, en voiture, 70 km jusqu’à
« son meilleur coin à champignons ». Ces
sorties dominicales ont eu lieu il y a 20
ans. Depuis lors, je n’ai plus jamais mis
les pieds au Lac Noir. Peut-être parce que
je suis encore refroidi par l’ambiance lugubre des lieux, pénétré des pieds à la tête
par l’humidité de la sombre forêt.
« Vous êtes cordialement invité au
Lac Noir en vue d’une randonnée. » Ce
26 ATE MAGAZINE 3/16
message, laissé voici quelques semaines
par Bruno Clément sur mon répondeur,
ne m’a, bien sûr, pas particulièrement
réjoui. Au contraire, cette image de boue
et de feuilles mortes collant à mes petites
bottes en caoutchouc est revenue me hanter. Mais en tant qu’adulte (plus ou moins)
responsable, j’ai aussi vu dans cette proposition une opportunité : celle de me
débarrasser d’un lointain souvenir peu
agréable. Freud aurait été fier de moi !
C’est dans cette optique thérapeutique
que j’ai accepté l’invitation du chef de
projets « sensibilisation et développement
durable » du Parc naturel régional Gruyère
Pays-d’Enhaut. Nous nous sommes donné
rendez-vous en ville de Fribourg, un samedi matin de mai. « Un bus des transports
publics fribourgeois (TPF) nous emmènera au Lac Noir, point de départ de la randonnée » m’avait-il expliqué au téléphone.
Le jour J, équipés de bonnes chaussures de marche, nous nous retrouvons
dans le bus. Pendant le trajet de 50 minutes, Bruno Clément, carte en mains,
m’explique le pourquoi de son invitation.
« Depuis le Lac Noir, nous partirons en
vadrouille jusqu’à la chartreuse de La
Valsainte. Cette randonnée a pour originalité qu’elle fait le pont entre deux parcs
naturels régionaux, Gantrisch et Gruyère
Pays-d’Enhaut. » Devant mon air interloqué, l’organisateur précise : « Mais la promenade ne dure que trois heures ; quatre
heures si vous n’êtes pas pressé. » Pressé,
je ne le suis pas. Après ce printemps maussade, il fait bon profiter des premières
températures agréables – sans oublier que
je cherche à me réconcilier avec la région.
« Quand nous arriverons à La Valsainte, le
car postal nous conduira à Charmey pour
le retour. C’est aussi l’intérêt de cette excursion : les points de départ et d’arrivée
sont desservis par les transports publics –
les bus TPF du côté du Lac Noir, le car postal du côté de La Valsainte. » Je constate
avec satisfaction que tout a été prévu pour
le visiteur sans voiture. Depuis quelques
années déjà, la commune Val-de-Charmey collabore étroitement avec le parc
DOSSIER
Gruyère Pays-d’Enhaut afin de réduire
les déplacements motorisés au sein du
domaine. L’ouverture de cette ligne de car
postal et son intégration dans le réseau de
l’association Bus alpin s’inscrit remarquablement dans cette démarche.
Schwarzsee / Lac Noir. Cette fois, nous
y sommes. Deux décennies plus tard, le
moment est venu de repartir sur de nouvelles bases positives. A la descente du
bus, le constat est brutal : le Lac Noir ne
ressemble en rien à mes souvenirs d’enfance. Je me laisse envahir par un sentiment de quiétude, véhiculé par les eaux
paisibles. C’est sans doute la situation
favorable du lac, entouré de montagnes,
qui lui donne une dimension merveilleuse. Ma vision a-t-elle été altérée avec
le temps ? Mon regard a-t-il changé ? Ne
suis-je plus la même personne ? Certes
c’est le printemps, la nature renaît et le ciel
relativement clair enchante les lieux. Mais
la saison suffit-elle à expliquer une telle
différence de perception ?
Le meilleur moyen de répondre à cette
question existentielle est de se mettre en
route. Depuis le Lac Noir, nous commençons par suivre le sentier, direction Charmey et le col de la Balisa. Nous faisons
un court détour pour admirer la cascade
du Seeweidbach, dont les eaux sont précipitées par-dessus une impressionnante
paroi rocheuse. Les premiers 500 mètres,
le terrain plat permet de se décrasser les
mollets après la longue pause hivernale.
Cette remarque est surtout valable pour
moi ; Bruno Clément m’apprend qu’il se
rend chaque jour à son travail à Châteaud’Oex en combinant transports publics
et vélo. On sent l’amateur de grand air
qui sommeille en lui.
Rapidement, le chemin ponctué
d’érables sycomores s’élève. D’abord
avec des lacets raides, puis plus doucement jusqu’au col de la Balisa, à 1411 m.
De là, nous poursuivons notre chemin
en direction de la Berra. Nous ne grimperons pas jusqu’à ce sommet, surtout
connu pour ses installations de sports
d’hiver. Pour l’anecdote, depuis la création en 2014 d’un nouveau télémixte, la
station mise aussi sur la saison d’été. On
regrettera cependant l’ouverture récente
d’un parking goudronné.
Notre chemin rejoint la crête, frontière
des langues et des bassins versants de la
Singine et du Javro. Cette douce traversée
s’effectue dans de superbes paysages verdoyants. Arrivés au point culminant de la
marche (Bürglenberg, 1542 m), le sentier
reste sur les hauteurs pour rejoindre le
chalet buvette de l’Hauta-Chia. Nos efforts sont récompensés, tant par le splendide panorama sur les Préalpes fribourgeoises que par le contenu appétissant de
notre assiette « Hauta-Chia ».
Revigorés, nous entamons l’agréable
descente vers La Valsainte, avec forêts,
ruisseaux, pâturages et toujours une
magnifique vue en direction du Moléson et des autres sommets gruériens. Ces
quelques heures, en bonne compagnie
et au milieu d’un cadre enchanteur, me
permettent de réaliser que les souvenirs
d’enfance s’invitent à l’âge adulte sous
une forme totalement biaisée de la réalité.
A La Valsainte, l’immense chartreuse
de 700 ans ne se visite pas, elle est toujours un lieu de prières avec des frères et
des pères en activité. Nous déambulons
en silence hors de l’enceinte et entrons
dans la chapelle tout en respectant la
sérénité des moines. Bientôt le car postal
passera nous prendre pour Charmey, où
les TPF assureront le relais jusqu’à Fribourg. La boucle est bouclée, et pourtant
j’ai l’impression de n’avoir pas tout vu de
cette région champêtre. Assurément, je
n’attendrai pas 20 ans pour y revenir.
Informations utiles
Comptant 10 kilomètres pour 500 mètres
de dénivellation, cette randonnée ne comporte pas de difficultés particulières.
Plus d’infos et horaires :
www.busalpin.ch
www.gruyerepaysdenhaut.ch
Trois à quatre heures de marche séparent le Lac Noir (à g.) de la chartreuse de La Valsainte (à d.).
ATE MAGAZINE 3/16
27
VOYAGES
Comme un parfum de truffe
N
ous embarquons sans
particulièrement
aventuFiguiers, oliviers, vignes, viaducs, tunnels et sites
vélo dans le train pour
reux ; c’est aussi le segment
pittoresques : une randonnée cycliste sur le tracé de
Trieste, puisqu’il est possible
du parcours où le substrat
l’ancienne ligne de chemin de fer impérial et royal de
de louer des VTT dans une
est le plus grossier. Nous
boutique cycliste juste en
traversons Portorož et décrila Parenzana est synonyme de nature, d’histoire et
face de la gare principale. A
vons un large arc de cercle
d’excellents repas. Le parcours traverse trois pays.
six, nous allons effectuer le
autour des marais salants
parcours de 123 kilomètres
de Secovlje, aménagés en
Texte et photos : Christian Höller
en trois étapes journalières,
un parc paysager s’étendant
nos logements étant déjà résur 6,5 km 2 . A mesure que
servés. Le bac qui relie Trieste à Muggia nous des kilomètres de détour ! Après Koper com- la voie ferrée nous emmène en hauteur, la
fait éviter, avec élégance et en une demi-heure, mence la promenade de bord de mer menant vue devient toujours plus belle sur les mala route qui sort de Trieste en traversant la à Izola, où nous dînons au port et où certains rais salants dans le soleil couchant. Après
quelques kilomètres, voilà « A Casa », où
zone industrielle au sud. Nous nous instal- d’entre nous s’offrent même une baignade.
nous passerons la nuit. On ne reçoit pas
lons à l’« Albergo la Bussola » de Muggia, jadis
Les nombreux bâtiments ferroviaires tous les jours un accueil aussi chaleureux
chantier naval de la marine de guerre impériale et royale. Le lendemain, c’est en selle que conservés le long de la voie font l’objet et souriant que celui de notre jeune hôtesse
nous quittons Muggia, restant à droite malgré d’explications détaillées, sur des pan- Martina, soulagée de nous voir émerger
un panneau « sans issue ». Puis voilà le début neaux. L’itinéraire passe par neuf tunnels. du crépuscule. Leçon à retenir : le matin,
de la piste cyclable de la Parenzana, bien bali- Le plus long est le second, celui de Lucan, confirmez par téléphone que vous allez bel
sée. S’orienter devient plus difficile quand elle avec ses 544 mètres. Une lampe est indis- et bien occuper, le soir même, les chambres
passe dans des zones urbaines, par exemple la pensable, car tous les tunnels ne sont pas réservées parfois plusieurs semaines auville industrielle et portuaire de Koper. Mieux éclairés. Celui de Freski, noir comme un paravant. Au restaurant de la maison, on
vaut demander son chemin pour s’épargner four, mesure 140 mètres de long et il est nous sert des Rezanci sa Tartufina (taglia-
28 ATE MAGAZINE 3/16
VOYAGES
D.g.à.d. : Terra rossa, la terre rouge vif et fertile de l’Istrie. / Grosnjan : une fois menacé de
délabrement, aujourd’hui petit village d’artistes. / Certains des neuf tunnels ferroviaires ont
un éclairage ; dans les autres il fait noir comme dans un four.
Un vénérable olivier près de Portorož.
telles aux truffes). Le parfum de la truffe
imprégnera les souvenirs gastronomiques
du voyage.
Les bornes kilométriques TPC (TriestePoreč-Canfanaro) indiquent désormais la
distance parcourue. Bref arrêt à l’épicerie
de Buje. Mieux vaut emporter à boire, à
manger, et quelques outils au cas où. Nous
atteignons Grosnjan, joli village posé sur
une colline. Dans les années 1950, des
artistes ont sauvé l’endroit in extremis,
alors qu’il dépérissait. Le voilà devenu
attraction touristique, avec ses galeries et
ses boutiques d’artisanat installées dans de
vieilles maisons en pierre. Quelques basreliefs du lion de Saint-Marc rappellent
qu’ici, Venise détenait le pouvoir jusqu’à la
fin du 18e siècle. Le chemin se poursuit en
pente douce. Nous descendons vite, malgré
que le gravier nous ralentisse quelque peu
et nous incite à la prudence. Les VTT sont
bien utiles et les sacoches se couvrent de
poussière grise.
Les aboiements incessants qui constituent le bruit de fond de Livade, village plutôt banal, ont une origine inattendue : les
chiens truffiers. Alors que nous pédalons à
travers le fief croate du précieux tubercule,
en cette mi-septembre, l’endroit se prépare
justement pour la fête annuelle qui lui est
consacrée. Giancarlo Zigante, pionnier et
roi des truffes croates, a ici son temple culinaire. La destination du jour, Motovun,
trône comme un nid d’aigle sur la montagne voisine. Raide, la montée d’environ
trois kilomètres jusqu’à la porte de la forteresse peut se faire tranquillement, en
poussant son vélo, ou plus laborieusement,
sur la selle, selon la condition physique et
l’ambition sportive du moment. Elle en vaut
la peine de toute façon, car la vue sur la
vallée de la Mirna depuis les murailles est
superbe. Nous prenons nos quartiers dans
la « Villa Borgo », petit hôtel dans les remparts de la ville. Le copieux buffet du petitdéjeuner inclut bien sûr des truffes, qu’une
jeune femme vient râper directement sur
ATE MAGAZINE 3/16
29
VOYAGES
nos œufs brouillés. Une truffe comme celleci se mange trois jours après la cueillette,
précise-t-elle.
Le voyage continue. La descente raide est
rapidement franchie. Trouver la suite de la
voie cyclable de la Parenzana nous demande
quelques efforts et investigations, car elle
passe sans avertissement entre deux maisons, dans les buissons. Puis, dans un paysage vide, un âne, des chèvres. Un panneau
de l’ancienne gare annonce « Rakotule ». Sous
une tente, on peut acheter des spécialités régionales rustiques, du salami, du fromage,
du pain au lard, de l’eau-de-vie, de l’huile à la
truffe ou des t-shirts. Nous en salivons quand
un train siffle dans le virage. Le tortillard touristique qui fait la navette entre Motovun et
Vižinada crache une poignée de vieux messieurs. Le serveur empoigne un accordéon et
en avant la musique ! Nous nous remettons
en selle. Peu après, pause photo devant la
borne kilométrique 100. La fin de l’itinéraire
Informations utiles
En 2008, l’ancienne ligne de chemin de fer qui reliait Trieste à Porecˇ – encore étonnamment vivante avec ses tunnels, viaducs et gares – a été réaménagée avec l’aide
financière de l’UE. Elle est devenue la piste cyclable de la Parenzana, longue de 123 km.
13 km s’étendent en Italie, 32 le long de la côte slovène et 78 en Croatie par l’intérieur
de l’Istrie jusqu’à Porec,
ˇ au bord de la mer.
Trajet aller/retour : environ 10 heures de train depuis la Suisse romande jusqu’à Trieste
(2 à 4 changements)
Informations supplémentaires : www.ate.ch/excursions
30 ATE MAGAZINE 3/16
Les anciennes gares sont aujourd’hui
habitées, comme ici à Grosnjan. / Autrefois exploitation de sel, aujourd’hui parc
naturel : les marais salants de Secovlje. /
Grenadier au kilomètre 114.
est presque exclusivement en descente. Nous
pique-niquons sous un bosquet, entourés de
champs rouge vif : la fameuse terra rossa. A
l’horizon, la mer de Poreč. L’ancien bâtiment
de la gare se trouve sur la route côtière. Arrivés à destination, nous nous alignons pour
une photo de groupe, que prend obligeamment un passant équipé de nos appareils et
téléphones. Après trois jours dans la nature,
le plus souvent sans croiser rien ni personne,
la dynamique, touristique et balnéaire Poreč
offre un programme contrasté.
ˇ Baignade en mer et
Jour de repos à Porec.
visite de la basilique d’Euphrasius, joyau historique avec ses mosaïques du 6e siècle. Nous
dînons à l’écart de la frénésie, au « Rialto », seul
restaurant sur le côté calme de la presqu’île
et qui donne directement sur le muret nous
séparant de la mer. Les mouettes à l’affût se
jettent effrontément sur la nourriture.
Nous avons réservé nos places dans la
navette Parenzana MTBike pour rentrer
à Trieste. Dans le vieux Land Rover avec
remorque qui transporte jusqu’à huit personnes pour 160 euros, vélos compris, nous
nous remplissons les oreilles de musique
reggae (incluse dans le forfait) et la tête des
souvenirs de nos trois journées cyclistes, en
accéléré pendant les deux heures du trajet.
Conclusion unanime : c’était merveilleux. PUBLIREPORTAGE
Espace découverte Energie
Mont-Soleil / Mont-Crosin
L
e Sentier des Monts sur les hauteurs de Saint-Imier relie la centrale solaire de MontSoleil à la centrale éolienne de Mont-Crosin et propose des jeux et informations sur les
énergies renouvelables, la faune, la flore, le réchauffement climatique, la géologie et
la météo. Il faut compter environ 2 heures de marche pour cet itinéraire de 5.9 kilomètres
jalonné de seize éoliennes majestueuses. Sur ce parcours ludique, la vue panoramique est
magnifique sur les Alpes et le Jura. Par beau temps, Les Vosges et La Forêt Noire sont mêmes
visibles.
Le sentier est accessible à Mont-Soleil par le funiculaire depuis Saint-Imier et à Mont-Crosin
par les bus des Chemins de fer du Jura depuis Saint-Imier ou Tramelan.
Diverses places de pique-nique offrent la possibilité de pauses bienvenues avec des enfants.
A Mont-Crosin, deux hôtels-restaurants vous accueillent : l’Auberge du Vert-Bois, sur réservation, (www.vert-bois.ch) et le Chalet Mont-Crosin (www.jurabernois.ch).
Eté 2016 : un spectacle à ne pas manquer
Cet été, quatre anciennes éoliennes seront démontées et remplacées par des éoliennes de
nouvelle génération. Les travaux de construction ont débuté mi-avril. A partir du mois de
juillet, les anciennes éoliennes seront mises hors service et démontées. Viendra ensuite la
partie la plus spectaculaire de toute l’opération de repowering : le transport et le montage
des quatre nouvelles éoliennes. Leur mise en service est prévue pour octobre 2016. Les différentes phases des travaux seront proposées en textes et en images sur cette page et sur le
site www.juvent.ch. Il est possible de suivre les travaux sur place.
www.espacedecouverte.ch
www.jurabernois.ch
Tipps :
Visite de l’observatoire astronomique
Ce « balcon sous les étoiles », avec son planétarium de
4 m 50, est idéal pour des activités publiques ou
privées.
Sur réservation ou lors de la Nuit des étoiles :
vendredi 5 et samedi 6 août 2016.
Infos et réservation (obligatoire)
Tél. 032 942 39 42
www.pleiades.ch
Visite des centrales éolienne et solaire
Visites combinées
La visite guidée de la centrale solaire vous permettra
d’obtenir de nombreuses informations sur les possibilités et les limites de l’exploitation du photovoltaïque.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les
nouvelles énergies renouvelables, visitez la centrale
éolienne de Mont-Crosin, située à proximité. Au cours
de la visite, vous découvrez l’intérieur d’une éolienne
et obtenez de votre guide des informations de première main sur cette précieuse énergie renouvelable.
Infos et réservations : Tél. 0844 121 123
[email protected]
www.jurabernois.ch
Balade en char attelé
Une balade en char attelée permet de découvrir, au
rythme paisible des chevaux, les superbes paysages
du Jura bernois, des prairies, des pâturages boisés et
des forêts à perte de vue.
Char fondue, docker (char attelé avec assistance électrique, première mondiale), apéritif sur le char.
Infos et réservations : Heidi Frutschi, 2610 Mont-Soleil
Tél. 032 941 59 51
Natel 078 647 89 10 ou 079 834 67 76
[email protected]
www.jurabernois.ch
Descente à trottinette, à E-bike, Segway
Des manières écologiques de profiter de ce site naturel
exceptionnel.
Infos et réservations :
Funiculaire Saint-Imier – Mont-Soleil, Tél. 032 941 25 53
[email protected]
www.funisolaire.ch
ATE MAGAZINE 3/16
31
Pourquoi donc aller vagabonder au
loin - les bonnes choses sont si près!
Vacances en Suisse
E-Bikes & nuits 
au cœur de l’histoire
Évasion
en transports publics
et e-vélos
Pour 2 personnes
2 nuits : 398.–
3 nuits : 598.–
5 nuits : 878.–
maisonjunod.ch
Romainmôtier
Vaud
Hôtel
Restaurant
Boutique
Ferme Fromagerie
Les Murailles 5
2037 Montezillon
032 732 22 11
[email protected]
Journées de randonnée avec le guide de randonnée Sep Antona Bergamin
(aussi pour les séniors sportifs)
Les randonnées, dans le nouveau Parc Ela, vous conduiront par des cols
historiques et de bons sentiers. La géologie complexe et les tourbières
d’altitude de cette région sont particulièrement intéressantes à contempler,
tout cela au milieu d’une faune et d’une flore uniques en leur genre.
Prix par pers. en chambre double CHF 590.–, demi-pension. Guide rando
compris. Le supplément pour chambre ind. se monte à CHF. 22.–/jour.
Vous pourrez vous détendre dans le sauna et passer votre journée en revue
devant un délicieux souper. Chez nous, vous vous sentirez à votre aise.
Informations détaillées:
www.hotelpost-bivio.ch, Tél. 081 659 10 00, [email protected]
VOYAGES
Des arbres, de la mousse, des lichens et l’eau nous envoûtent de tons verts. / Tous les quelque cent mètres, un petit pont permet de traverser l’Areuse.
Au milieu des rochers
Texte et photos : Stefanie Stäuble
N
os chers compatriotes de la
Suisse romande se mettront
certainement à bâiller d’ennui
parce que je leur présente ici les
gorges de l’Areuse. Sur le site de
randonnée, il est écrit qu’elles
sont l’un « des buts préférés de
course d’école ». Cependant, si
j’étais enseignante et devais accompagner une classe pleine
de garçons pubères en tongs et
qui, de plus, ont tous vu le film
« Cliffhanger » dans lequel Silvester Stallone passe d’une gorge
à l’autre suspendu à des troncs
d’arbres, ce n’est pas ici que je
viendrais. Les flancs sont en partie très escarpés. Pour les moins
entraînés comme moi et pour les
enfants quelque peu replets, aux
excellentes compétences électroniques mais à la mauvaise condition physique, la randonnée de
Boudry à Noiraigue se ressent
quand même un peu dans les
jambes.
Pour les deux blocs bâtis
à Boudry, il faudrait tirer les
oreilles à l’architecte. Ces deux
Quelles merveilles de la nature que les gorges de l’Areuse. Pour les familles et
les classes d’école notamment, elles sont un but d’excursion très apprécié.
horreurs près du chemin menant aux gorges et situées en
face du charmant Café du Pont
défigurent ce paysage idyllique.
Un peu plus tard, nous entrons
dans le frais ermitage que la
nature a créé. Bien évidemment,
nous ne sommes pas seuls dans
ces gorges. Nous croisons des
familles dont l’une traîne une
petite fille pleurnicheuse avec
elle. Ses sanglots rebelles contre
cette balade sont étouffés par
l’eau grondante. Il n’y a ici hélas
aucun écho, les parents auraient
alors vraisemblablement l’air
encore plus énervés. Enfant, j’aurais un peu moins détesté cette
randonnée que toutes les autres
qui m’ennuyaient tant. Adulte, je
tombe amoureuse de ces gorges
aux paysages si divers : parfois,
il faut grimper des escaliers (400
marches au total), puis redescendre jusqu’au bord de l’eau. Le
chemin creusé dans les rochers
est glissant çà et là. Les tons verts
adoucissent nos cœurs de victimes de la grisaille des agglomérations.
Aux deux tiers de la randonnée s’ouvre la clairière de l’Hôtel de la Truite. Parions que les
truites sont bonnes ici ! Cependant, ce dimanche ensoleillé – et
une route carrossable – a rempli
la terrasse et le restaurant de visiteurs, et nous n’avons même pas
la chance de pouvoir jeter un œil
sur la carte. Nous poursuivons
donc notre promenade jusqu’à
un foyer où nous grillons en bons
Suisses nos cervelas et en multiculturels notre fromage grec.
De l’électricité est produite
dans ces gorges. Nous passons à
côté de la quatrième centrale hy-
droélectrique. Toutes les quatre
sont issues d’une époque où les
constructions étaient esthétiques. Et celles-ci sont restaurées avec un tel amour que l’on
pourrait croire qu’une ancienne
maîtresse de Louis XVI habite
ces lieux. Le vallon devient plus
étroit et sauvage. Puis s’ouvre le
paysage et la dernière partie du
trajet se fait sur un chemin de
randonnée asphalté. Le temps
de marche indiqué est de trois
heures, mais comme toujours
nous avons eu besoin de plus de
temps car nous avons flâné – et
admiré.
Informations utiles
Aller/retour : train pour Neuchâtel, de là changement pour Boudry
(départ tous les xxh10, arrivée à Boudry xxh20. Retour de Noiraigue tous
les xxh57, arrivée à Neuchâtel à xxh18)
Carte : 1:50 000 carte d’excursions 251T Val de Travers
Web : www.gorgesdelareuse.ch
ATE MAGAZINE 3/16
33
VOYAGES
T4 pour débutants
Par Stefanie Stäuble
N
ous descendons du car postal
et buvons un Rivella à l’hôtel Steingletscher avant de nous
mettre en chemin. Une route asphaltée nous conduit jusqu’à une
aire de stationnement où les randonneurs motorisés passent de la
voiture aux chaussures de montagne. Une explosion qui coûta
la vie à six personnes est à l’origine du gigantesque éboulis aux
énormes blocs de pierre se dressant jusqu’au bord de la route.
En 1992, des centaines de tonnes
de munition et de dynamite explosaient à l’intérieur de la montagne.
De l’aire de stationnement, il
faut grimper jusqu’à la cabane
Tierbergli. Le trajet n’est pas
long, même les personnes peu
34 ATE MAGAZINE 3/16
Avec une via ferrata naturelle, la cabane Tierbergli située en dessous
du col du Susten, est un point d’attraction pour les randonneurs qui ne
connaissent pas le vertige.
entraînées le font en deux heures
environ. Les ouvriers qui pendant notre visite travaillent à
l’aménagement de la cabane se
livrent même à une compétition :
qui est le plus rapide ? Un ouvrier
corpulent racontera le lendemain au déjeuner qu’il a réussi
à faire le trajet en une heure et
six minutes. Le jeune apprenti
maçon l’a même battu de douze
minutes. Pour ma part, ce sentier
me semble escarpé et la cabane
qui trône toute petite sur les rochers, si éloignée. Quant à eux,
c’est simplement leur trajet quotidien pour aller travailler.
Pendant notre visite, l’eau est
rare à la cabane Tierbergli située
à 2795 mètres d’altitude. Il n’a
pas plu depuis des semaines au
cours de ce chaud mois de juillet 2015. La citerne est presque
vide et pour se laver les dents,
seul un mince filet d’eau coule
du robinet. C’est pourquoi un
bâtiment supplémentaire de
deux étages est construit dans
lequel seront aménagées toutes
les surfaces d’infrastructure d’ici
2016. Propriétaire de la cabane,
la section CAS Bâle-Campagne
écrit : « La cabane est en bon
état. L’exigence d’un traitement
écologique et moderne des eaux
usées ainsi qu’un besoin en énergie électrique et thermique plus
élevé rend ce projet nécessaire
afin d’augmenter l’attractivité
de la cabane auprès de nos visiteurs ». Le bâtiment supplémen-
taire oblong sera placé en dessus
de la maisonnette WC. La petite
cabane de bois fera alors partie
du passé. D’un côté, dommage –
se soulager avec vue sur la montagne fait partie de l’expérience
des cabanes de montagne. D’un
autre côté, la cabane des WC se
trouve très près d’un précipice,
sur un promontoire rocheux.
Aller aux toilettes en ayant bu
un coup de trop n’est pas recommandé.
Pendant le souper dans la
confortable salle à manger,
nous faisons la connaissance
des autres visiteurs. Un groupe
assez grand suit une formation
sur la roche et la glace. Les trois
hommes plus âgés assis à la table
d’à côté viennent du canton de
VOYAGES
Lucerne et partageront plus tard
notre chambre (leur ronflement
est sans accent). Ils comptent
faire l’escalade du Sustenhorn
(3503 m) le lendemain. La route
de deux heures et demi depuis la
cabane est un classique. Il existe
cependant d’autres perles ici en
haut : le Gwächtenhorn à deux
heures d’ici (3420 m) et sa vue
sur le Cervin. Le Vorder Tierberg (3091 m) qui se prête bien
pour exercer les tours de haute
montagne sur le terrain ; selon
l’échelle de difficulté des randonnées alpines du CAS, est coté
parmi les plus simples et peut être
fait en une heure. Le Mittler Tierberg (3311 m) est d’un degré plus
difficile. Son escalade est deux
fois plus longue. Le refuge est en
outre une étape pour les randonnées de plusieurs jours dans les
Alpes bernoises et uranaises.
Le gardien de la cabane,
Hans-Peter Imboden, n’est pas
seulement guide de montagne
mais aussi boulanger-pâtissier.
Ses desserts contribuent au grand
succès de la cabane de Tierbergli.
Aujourd’hui, le menu est couron-
né avec un tiramisu au séré. Tout
dans l’aménagement et le confort
de cet endroit montre que Tina
Imboden a travaillé longtemps
dans l’hôtellerie. Les coussins en
feutre sur les bancs et les chaises
de bois sont assortis et sur la terrasse, des edelweiss dans de jolies
corbeilles décorent les tables. Le
service est aimable et compétent.
Hans-Peter nous explique que
pour lui, son épouse et pour les
trois employés « les journées sont
longues. Il est donc important de
ne pas perdre sa bonne humeur
et de communiquer aimablement
entre nous et avec nos visiteurs. »
Depuis 2013, le couple valaisan
s’occupe de la cabane et cela très
volontiers malgré le dur labeur.
Tina nous le confirme : « Qui a
la chance d’avoir sa maison juste
à côté d’un glacier aussi majestueux ? » Même si le glacier autrefois imposant a beaucoup diminué ces dernières années : depuis
le début des mesures en 1893, il
a fondu de 1093 mètres dont 369
mètres juste entre 2010 et 2014.
De retour à la maison, je raconte avec fierté à mes amis mon
premier T4. Certes, cette randon-
La cabane se trouve au milieu d’un univers glaciaire exceptionnel. / Les
lève-tôt sont en outre récompensés par un lever de soleil caribéen. / Le
nouveau bâtiment supplémentaire avec toutes les surfaces d’infrastructure.
née était pour débutants car hormis une pente enneigée abrupte,
elle ne présentait pas d’endroits
exposés. Cependant, comme
je suis sujette au vertige, j’étais
encordée, ce qui me donnait un
sentiment de sécurité mais provoque chez mes amis un éclat de
rire amusé qui me laisse de glace.
Grâce à la cabane Tierbergli, je
sais qu’aucune montagne ne peut
me résister !
Informations utiles
Chemin pour la cabane en été : de l’hôtel
Steingletscher (arrêt postal) via le lac
Steinsee et l’aire de stationnement, suivre
le chemin de randonnée bleu-blanc jusqu’à la cabane Tierbergli.
Durée : 3 h. Jusqu’au parking, le chemin est asphalté. Ou prendre la route
payante jusqu’au parking (Umpolplatz) et de là, continuer à pied jusqu’à la
cabane. Durée : environ 2 h. Difficulté : T4.
Via ferrata : un chemin intéressant mène à la cabane par une via ferrata
naturelle aux superbes points de vue. La via ferrata Tierbergli peut être
faite en une journée ou prévue avec nuitée à la cabane. Elle se trouve en
terrain alpin. Difficulté : K3 C.
www.tierbergli.ch
ATE MAGAZINE 3/16
35
VOYAGES
Cette aventure est classe !
La classe 3a du lycée d’Aarau (AG) a parcouru la moitié de la Suisse à vélo,
loin des grands axes. Les élèves et les accompagnants racontent leur escapade,
longue de 300 kilomètres.
Texte et photos : la 3a d’Aarau
DEGRÉ DE DIFFICULTÉ
O
n critique beaucoup la jeunesse actuelle. Par exemple,
elle ne saurait même plus faire
du vélo. Werner Bertschi, enseignant au lycée, n’en croit rien, lui
qui emmène régulièrement ses
classes en camp cycliste. En août
dernier, par une journée ensoleillée, il a pris le train pour Genève
avec ses 23 élèves. En cinq bonnes
étapes, ils ont regagné Aarau à
vélo, avec leurs quatre accompagnants. Werner Bertschi avait
soigneusement sélectionné le
parcours, à l’écart des axes trop
fréquentés. Il voulait aussi faire
admirer la diversité des paysages
suisses à ses élèves. Ils ont longé
des rivières et traversé des petites
villes historiques, tout ce qu’on
ne prend pas le temps de voir.
Leur périple a débuté par un
peu de culture. Thanush raconte
la visite de l’ONU organisée par
leur enseignant, qu’il a beaucoup
aimée : « Nous avons été minutieusement contrôlé à l’entrée.
C’est seulement ensuite que nous
avons pu découvrir le Palais des
Nations, avec ses fresques mu-
rales. Nous avons aussi admiré
les présents reçus par l’ONU
du monde entier. » Sa camarade
Romy poursuit : « La journée a été
longue et éprouvante, mais belle.
Le soir, nous étions très contents
de nous installer au bord du lac.
Nos accompagnants avaient préparé le souper, que nous avons savouré en contemplant le coucher
du soleil. A la nuit tombée, nous
avons eu droit à un air de trompette joué par l’un d’eux, avant de
remballer nos affaires et de pédaler jusqu’à la protection civile, où
nous dormions. »
« Tout le monde n’a pas trouvé la nuit idyllique, d’ailleurs »,
rit Marlon. « Tout à coup, j’ai
vu arriver vers moi Emilie tout
apeurée : elle pensait avoir vu un
rat, caché vers les pots de fleurs.
Comme en temps normal Emilie n’a peur de rien, je me suis
dit qu’il y avait peut-être bien
un souci. En effet, j’ai soulevé un
pot et deux yeux ronds comme
des billes me fixaient. Je n’étais
que moyennement à l’aise, alors
j’ai pris un bâton pour explorer
un peu ces pots. Un rat a fini par
sortir, il a sauté à terre et foncé
droit sur notre prof qui a poussé
un hurlement ! »
La deuxième étape ralliait
Ce fut
Lausanne à Yverdon. « l’un des plus beaux moments du
voyage, se souvient Hansruedi,
l’un des accompagnants. A peine
sorti de Lausanne, bien qu’un
peu caillouteux, le chemin nous
a menés à travers de magnifiques
forêts. L’air du matin était délicieux. Certains ont sans doute
36 ATE MAGAZINE 3/16
VOYAGES
A vélo comme lors des pauses, munie de gilets jaunes réfléchissants, la classe
3a d’Aarau n’est pas passée inaperçue lors de son périple.
trouvé le dénivelé vers Gollion un
peu rude, mais ensuite, quel plaisir de dévaler la pente dans ces
beaux paysages ! La charmante
petite ville de La Sarraz, avec son
château, a joliment ponctué la
journée. »
A Yverdon, une récompense
attendait les élèves : les bains
thermaux. « Petit problème »,
raconte Pujan, « plusieurs d’entre
nous n’avaient pas encore 14 ans.
Ils devaient donc être accompagnés pour entrer aux bains.
Nous aurions encore dû trouver
deux adultes, la soirée sympa
semblait déjà compromise. Heureusement, notre prof a réussi
à convaincre les employés que
nous allions nous conduire
comme des grands. La sortie aux
bains était sauvée, et la soirée a
été très agréable. »
Les élèves ont aussi fait l’expérience que les détours mènent
parfois au bon endroit. « A
Bienne », raconte Madeleine,
« nous nous sommes égarés. Pour
contacter les autres, notre accompagnante a fait une pause à
un arrêt de bus. Juste à côté, une
belle fontaine coulait, qui nous
a attiré, Elina et moi, et où nous
nous sommes aspergées. Sans
cette panne, nous n’aurions jamais découvert cette jolie place. »
Le groupe a pris ensuite la
route de Bellach, situé entre
Soleure et Grenchen. C’est dans
une ferme de ce village du pied
du Jura qu’il a dormi. Comme le
raconte Dominik, « la nuit a été
particulière, puisque nous avons
dormi dans la paille. J’étais loin
d’être convaincu, mais quand je
me suis réveillé, le matin, j’étais
en pleine forme. Et un petit-déjeuner magique nous attendait :
un délicieux pain fait maison,
des confitures, du miel, de la pâte
à tartiner. »
Ruedi, l’un des accompagnants, a particulièrement aimé
« les jardins du Seeland, chargés
de fruits et de légumes, mais aussi le joli chemin longeant l’Aar,
particulièrement limpide ». Trois
élèves en avaient d’ailleurs un
peu profité : « En partant d’Erlach », raconte un élève, « nous
avions l’estomac dans les talons
et nous roulions au beau milieu
des arbres fruitiers. Les pommes
étaient magnifiques, bien rouges.
Sans trop réfléchir, nous en avons
cueilli quelques unes. Les profs
nous ont bien remonté les bretelles. » Marlen, l’une des accompagnantes, se dit très touchée par
la motivation des élèves, même
après des étapes de 70 kilomètres :
« Ils se lançaient des défis, et plusieurs ont battu leurs propres
records. » Pour Jarmo, la fin du
trajet a été particulièrement impressionnante : « A mesure que
nous approchions d’Aarau, notre
excitation grandissait et nous
hurlions ‹ Genève–Aarau ! › en
chœur – nous avions 300 kilomètres dans les jambes. Une fois
à destination, tout le monde était
ravi. Dans l’enthousiasme, nous
avons fait deux fois le tour de
l’école avant de descendre enfin
du vélo. Je n’avais jamais parcouru une distance aussi longue, ni
aussi vite. L’une de nos profs avait
préparé un apéro de bienvenue.
C’était magnifique. »
Informations utiles
1e étape : Genève–Lausanne (70 km)
2e étape : Lausanne–Yverdon-les-Bains
(54 km)
3e étape : Yverdon-les-Bains–Erlach (75 km)
4e étape : Erlach–Bellach (40 km)
5e étape : Bellach–Aarau (55 km)
Trajet : www.veloland.ch/fr
ATE MAGAZINE 3/16
37
RÉGIONS
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Et
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t
n
juste ava
Le carnet d’entraide ATE couvre les imprévus pendant une année : p. ex. les frais d’annulation
d’un voyage, d’un hôtel, en cas d’incidents en voyage ou lors des loisirs, manifestations,
rapatriement, remplacement des bagages, protection juridique à l’étranger et bien plus encore.
Davantage d’informations
– par téléphone au 031 328 58 12 ou
– à l’adresse www.carnetentraide.ch
38 ATE MAGAZINE 3/16
Images: >moser, iStockphoto, Adpic, Fotolia; photomontage: ATE
Carnet d’entraide ATE
ATE
Concours photos:
« J’aime mon quartier »
Le nouveau concours de l’ATE met en valeur les photographies de proximité.
A pied ou à vélo, partez à la redécouverte de votre quartier et prenez une photo.
L
es meilleures photographies ne sont pas
toujours celles qui ont été réalisées à
des milliers de km de son domicile, en vacances sur une plage de sable fin à l’ombre
d’un cocotier. Notre environnement de tous
les jours nous réserve lui aussi plein de
surprises. Mais par habitude, souvent nous
n’y prêtons même plus attention.
Avec ce concours, l’ATE vous invite à redécouvrir votre cadre de vie. Que vous habitiez à la ville ou à la campagne, il y a forcément autour de chez vous une scène qui se
prête à une photographie intéressante : une
belle bâtisse, une œuvre d’art, un arbre
imposant ou un âne dans un champ.
© mad
Les meilleures photos publiées
Un jury sélectionnera les meilleures photographies en fonction de leur capacité à
illustrer la thématique du concours « J’aime
mon quartier ». Les aspects esthétique et
technique seront aussi pris en considération. Les photos retenues seront publiées
dans une rubrique spéciale du Magazine
ATE 4/16 (édition de septembre).
De superbes prix en jeu
Un séjour en Suisse et des bons de la Boutique ATE attendent les auteurs des photos
retenues :
1er prix : 2 nuitées pour 2 personnes à
l’hôtel Heiden dans la région du lac de
Constance, en chambre double, avec
petit-déjeuner, boisson de bienvenue,
2× menu du soir 5 plats, 1× massage de
25 min, voyage en train du/au domicile en
1ère classe, d’une valeur de Fr. 1500.–
2e prix : un bon de la Boutique ATE d’une
valeur de Fr. 200.–
3e prix : un bon de la Boutique ATE d’une
valeur de Fr. 100.–
actif!
Participez au concours
Envoyez la photographie de votre choix
(original ou copie de qualité) :
par e-mail à [email protected]
par courrier postal à ATE, Magazine,
Aarbergergasse 61, Case postale, 3001 Berne
Photo numérique : ne sont acceptées que
les images haute définition au format JPEG,
comprises entre 1 et 4 MO.
Photo originale : joindre une enveloppe
affranchie et adressée pour qu’elle vous
soit retournée.
Accompagnez l’envoi de : votre nom et
prénom, adresse postale, numéro de tél.
et/ou adresse e-mail, un commentaire
permettant de situer la photographie
(lieu, date, anecdote).
Droit à l’image : au cas où une personne
apparaît sur la photographie, elle doit
avoir donné son consentement.
Par votre participation au concours,
vous déclarez accepter les conditions de
participation mentionnées sur www.ate.ch/
concoursphoto. Date limite de participation :
vendredi 29 juillet 2016.
Gagnez un séjour à l’hôtel Heiden – avec sa
superbe vue panoramique sur le lac de Constance.
ATE MAGAZINE 3/16
39
PERSPECTIVES
’évidence s’est imposée ces derniers
mois : il n’y a pas seulement le scandale VW, mais un scandale du diesel.
En clair, d’autres marques ont trafiqué
les émissions d’oxydes d’azote de leurs
véhicules. Difficile d’expliquer les motivations de ces fraudes et trucages. Les
constructeurs automobiles font tout
Caroline Beglinger est
ce qu’ils peuvent afin de dissimuler la
co-directrice de l’ATE.
triste réalité. Pour écouler davantage de
voitures, ils prennent le parti de détériorer la qualité de l’air, augmentant ainsi
les risques pour la santé, se cachant derrière des dispositions réglementaires
obsolètes ou mollement défendues par des politiciens.
Est-ce la fin du moteur diesel ? A court terme, les chiffres de
vente montrent que ni la fraude ni la perspective de voir sa
voiture diesel perdre sa valeur ne dissuadent la clientèle
suisse d’en acheter. A moyen terme, toutefois, cela devrait
changer. La tromperie tient probablement au fait qu’il n’est
technologiquement possible de respecter les valeurs limites
d’émissions d’un moteur diesel qu’à grands frais. Sera-t-il
toujours aussi facile de vendre des voitures diesel empoisonneuses dans cinq ans ? On peut en douter.
Dans un quart de siècle au plus tard, toute voiture fonctionnant à l’énergie fossile sera une voiture de trop. Si nous ne
parvenons pas à dissocier notre mobilité des combustibles
fossiles – et pas seulement le diesel –, nous ne pourrons
pas limiter le réchauffement climatique à +2° C. Les conséquences seraient alors dramatiques pour la flore, la faune
et les humains. Tous les scénarios montrent clairement qu’il
est indispensable de remplacer le trafic individuel motorisé
par une mobilité respectueuse de l’environnement, d’abandonner les énergies fossiles en faveur de modes de propulsion alternatifs. Acheter aujourd’hui une voiture diesel ?
Non merci. Elles dépendent d’un carburant obsolète et qui
pourrait bien être fortement taxé d’ici quelques années,
parce que nuisible et indésirable.
L
e diesel bénéficie d’une popularité
croissante en Suisse. Au cours des
quatre premiers mois de 2016, environ
quatre voitures neuves sur dix avaient
un moteur diesel. L’an dernier déjà, sa
part sur le marché atteignait le niveau
record de 38,9 %, et cette augmentation
de la demande ne semble pas près de
fléchir. Même les scandales touchant la Andreas Burgener est
directeur d’Auto-suisse.
motorisation diesel n’ont rien changé.
Un argument fort en sa faveur est sa plus
grande efficacité par rapport à l’essence.
Elle consomme tout simplement moins
de carburant, ce qui la rend plus avantageuse à partir d’un certain kilométrage annuel.
Une deuxième raison explique cette demande actuellement
soutenue : en de nombreux endroits, l’essence normale et le
diesel coûtent le même prix à la pompe. Le diesel n’est plus
synonyme de cherté, comme lorsque le cours du pétrole brut
restait élevé. Bien que l’achat d’une voiture soit par nature
orienté vers le long terme, cet argument séduit sans doute une
certaine clientèle.
Un moteur diesel consomme moins : voilà une autre raison
pour laquelle il demeurera incontournable chez les constructeurs automobiles. C’est seulement grâce à sa haute
efficacité que nous pourrons atteindre nos objectifs climatiques ambitieux. Sans lui, nous n’aurions pas pu abaisser
de 27 % les émissions de CO2 des voitures neuves entre
2003 et 2014 en Suisse, et cela malgré l’augmentation du
poids des véhicules en raison de la sécurité accrue.
Miser désormais exclusivement sur les moteurs à combustion serait faire fausse route. Et les erreurs de gestion qui
ont été faites favorisent même l’accélération du développement technologique de la motorisation diesel, dans le plus
grand intérêt des constructeurs automobiles. Certains dirigeants ont commis des erreurs, mais pas le moteur diesel.
Le scandale des gaz d’échappement sonne-t-il
le glas du moteur diesel pour les voitures ?
Donnez votre avis sur www.ate.ch/voter
40 ATE MAGAZINE 3/16
© mad
L
1 THÈME 2 AVIS
© Susanne Troxler
Le scandale des gaz d’échappement sonne-t-il le glas
des voitures diesel ?
PERSPECTIVES
Stephan Heim
Pas de handicap en vacances
tée. Les Etats-Unis et le Canada sont bien
aménagés pour accueillir les personnes en
situation de handicap. C’est un peu comme
en Suisse. Les bus américains sont presque
tous accessibles aux fauteuils roulants et de
nombreuses toilettes et places de parc sont
à disposition des personnes handicapées.
En Amérique du Sud, lors de mes visites en
Equateur et au Pérou, le voyage sans obstacles n’était pas si développé. Cela allait, mais rien à voir avec le standard
auquel on est habitué chez nous.
En fait ces vacances-là ne sont plus
qu’un lointain souvenir.
Les gens sont en général
sympathiques que ce soit
en Israël, en Afrique
ani
el R
ihs
e me réjouis déjà de la croisière que
nous ferons cet été. Nous embarquerons à Kiel et naviguerons une semaine à
travers la mer Baltique en nous arrêtant à
Saint-Pétersbourg, Stockholm, Copenhague
et Tallin.
Je suis un globetrotter et voyager me
passionne. Au cours de mes 62 ans de vie,
j’ai visité de nombreux pays dont, bien sûr,
nos quatre contrées voisines. Sans oublier la
Scandinavie et le sud où j’aime aller me baigner. Grâce à mon abonnement général, je
voyage aussi régulièrement en Suisse. Pour
me rendre à Berne, Zurich ou au Tessin,
je n’ai pas besoin d’aide. Dans les grandes
villes étrangères cependant, je ne peux pas
me déplacer seul.
Eh oui, les escaliers ! Qui sont innombrables dans les villes historiques, en particulier dans celles qui sont situées sur une ou
plusieurs collines. Je peux marcher un peu
et même monter des escaliers si quelqu’un
me soutient. C’est pourquoi je me déplace
en fauteuil roulant manuel à l’étranger et,
chez moi, j’utilise un fauteuil électrique.
Quand j’étais jeune, j’ai même fait des randonnées, sur le Gantrisch ou le Bürglen
par exemple. A cette époque-là, je marchais nettement mieux.
Une de mes villes préférées est Paris, bien que je ne parle presque pas
le français. L’anglais est plus facile
et je peux aussi lire un peu dans
cette langue. Je trouve New York
fantastique. La foule et la vie
trépidante des métropoles
ne me font pas peur
du tout. Il y a partout des coins,
comme au Central Park, où
l ’at mosphère
est moins agi-
©D
«J
du Sud ou en Tunisie. Jamais la nourriture ne
m’a causé un seul problème. Je pense que les
mets et les odeurs font partie des sensations
les plus fortes en voyage. Le virus du voyage
m’a certainement été transmis par mes parents qui autrefois nous emmenaient souvent
voyager mes frères et moi. Ensemble, nous
avons visité Rome pour voir le Vatican, et
Monaco. Mais toutes les destinations
ne sont pas adaptées aux chaises
roulantes. Et partir soulève de
nombreuses questions comme :
l’embarquement et le transport
en bus, train ou avion peut-il
se faire sans obstacle à l’aller
et au retour ? La chambre
d’hôtel, le balcon, la
salle à manger ainsi que
tout le complexe hôtelier
sont-ils prévus pour les
? Estfauteuils roulants il possible de partir à la
découverte de la région par
ses propres moyens ou le
fauteuil roulant restera-t-il bloqué dans un
fossé ? C’est pour cette
raison que je m’assure
un voyage sans surprise
en faisant souvent mes
réservations chez Procap
Voyages, une agence
qui propose des destinations sans obstacles.
Je réserve toujours un
voyage en groupe car
des personnes formées
nous encadrent. Que je
sois handicapé moteur
cérébral depuis ma naissance ne m’empêche pas de
découvrir le monde. »
Stefanie Stäuble
En chaise roulante, à la plage ou dans une métropole trépidante ?
Au cours de sa vie, Stephan Heim a déjà fait de nombreuses expériences de voyage.
ATE MAGAZINE 3/16
41
PERSPECTIVES
Interview : Stefanie Stäuble
Le plus grand ambassadeur cycliste danois a tenu un exposé au cours
du colloque de l’ATE sur les e-bikes. Notre magazine a saisi l’occasion
pour s’entretenir avec lui de ses expériences au Danemark et en Suisse.
Klaus Bondam
« Je me sentais libre »
vélo. Quelles sont les erreurs faites par
les autorités suisses ?
Le « Copenhagenize Index » n’est qu’une
perspective sur le monde et celle-ci est dépendante des faiseurs du rating. Pour ma
part, les classements de ce genre ne me
plaisent pas trop. Je trouve plus important
de miser sur le dialogue local. En ce qui
concerne les vacances à vélo, la Suisse se situe, à mon avis, en tête. Il n’existe dans aucun autre pays des routes d’une telle qualité et ayant une si bonne signalisation qu’avec
« La Suisse à vélo ». En outre, la Suisse, en raison de sa topographie, est pionnière dans le
domaine des vélos électriques. Au
Danemark, les e-bikes ont du mal à
s’imposer.
Les
Magazine ATE : Avez-vous trois conseils
à donner aux responsables des villes
pour améliorer la situation des cyclistes
en Suisse ?
Klaus Bondam : Premièrement, il faut une
volonté politique. Les politiciens doivent être
convaincus que cette voie est la meilleure
pour rendre la mobilité plus écologique dans
leur entourage. Un travail de conviction est
nécessaire lorsque l’on veut atteindre la deuxième condition : les moyens financiers indispensables pour construire et entretenir
une infrastructure sûre. Troisièmement, il
faut de la patience. Une nouvelle culture de la
« Il faut une volonté politique.
politiciens doivent être convaincus
Les e-bikes sont-ils une partie de
la solution aux problèmes de trafic
que cette voie est la meilleure pour
dans les villes et agglomérations ?
Ils peuvent y contribuer car ils perrendre la mobilité plus écologique
mettent d’augmenter le rayon jourdans leur entourage. »
nalier à 15 ou 20 kilomètres. Avec
un vélo normal, on ne parcourt en
général qu’une distance de 5 à 7 kimobilité ne peut être obtenue au cours d’une lomètres. Au Danemark, 30 % des trajets auseule législature. Pour cela, il faut toute une tomobiles font moins de 5 kilomètres. Pargénération. C’est la raison pour laquelle il est tout dans le monde, les trajets courts sont
important de commencer chez les enfants en source de problèmes et c’est là qu’il nous faut
leur garantissant un chemin sûr pour aller à agir. Car ces distances sont optimales pour
l’école et en leur apprenant à rouler à vélo. Je des déplacements à pied ou à vélo. Un couple
me souviens encore très bien de ce sentiment d’amis avait l’habitude de sortir régulièrede liberté en apprenant à faire de la bicyclette ment avec la voiture, ce qui créait des conflits
car l’un d’entre eux devait s’abstenir de boire.
quand j’étais enfant.
Depuis quelque temps, ils sortent à vélo tous
La Suisse ne figure actuellement pas
les deux. Enthousiastes, ils m’ont raconté :
dans le « Copenhagenize Index » qui
« Klaus, c’est incroyable les distances qu’il est
recense les villes les plus actives au
possible de parcourir à vélo ! » Sans compter
monde en matière de promotion du
les bons moments qu’ils passent ensemble.
42 ATE MAGAZINE 3/16
Mot-clé « aménagement des villes » :
l’Europe a-t-elle progressé ces dix
dernières années ?
Certainement. Aujourd’hui, la mobilité écologique fait partie intégrante de chaque planification de la mobilité et cela à l’échelle
européenne. Mobilité porteuse d’avenir ne
signifie pas seulement transport : mais aussi protection climatique, santé, places de travail, rétablissement de la vie urbaine après
des décennies de règne automobile. Copenhague, par exemple, était une ville industrielle qui a acquis une nouvelle identité verte
ces dernières années.
Cela sonne bien. Mais chez nous en
Suisse, de grands projets routiers
gagnent régulièrement en votation...
C’est certain, les décideurs politiques sont
souvent quelque peu lents. Cependant,
nombre d’entre eux savent, grâce à Internet
ou par le voyage, ce qu’il faudrait faire pour
que plus de personnes roulent à vélo. Pour
avoir une bonne infrastructure cyclable, il ne
suffit pas de peindre une ligne blanche sur la
route. Cela entraîne des coûts ! Cependant,
l’infrastructure routière ou ferroviaire est
encore plus onéreuse.
En Suisse, la différence entre la mobilité urbaine et la mobilité rurale est
grande. Dans les agglomérations et à la
campagne, la mobilité est assimilée en
grande partie à la voiture. Et au Danemark ?
Egalement – c’est partout pareil. Au cours de
ces deux trois dernières années, le Danemark
a connu un exode urbain. Les gens aimeraient avoir un jardin, planter leurs propres
légumes et peut-être posséder quelques
© ATE
mais je peux rouler à bicyclette ! Mon organisme est mis à contribution avec pour résultat que je reste en bonne santé malgré l’embonpoint et le vin rouge. De ce
point de vue, faire du vélo devient même un devoir.
« Une nouvelle culture de la mobilité
Je suis bien d’accord avec vous.
Mais pourquoi donc tant de
gens prennent-ils encore leur
faut
voiture ?
Moi aussi, j’utilise la voiture de
temps à autre. Cependant, je
vais aussi à vélo, je prends les
transports publics ou je vais à pied. C’est
le mélange des différentes mobilités qui est
la recette. Et rouler à vélo s’apprend. Nous
avons mené une enquête qui a été une révélation pour nous : elle a dévoilé à quel point
ne peut être obtenue au cours d’une
seule législature. Pour cela, il
toute une génération. »
plus en plus de routes ont été construites à
la campagne ces dernières années. Pour aller de A à B, je peux emprunter environ cinq
trajets différents. De ces cinq routes, deux
devraient être interdites à la circulation motorisée pour permettre aux enfants de se déplacer en toute sécurité. La plupart des automobilistes conduisent trop vite. Les enfants
sont les premiers à être en danger et dépassés
par la situation.
Croyez-vous que nous réussirons un
virage dans les transports, abandonnant le transport motorisé individuel
pour des moyens de transport plus
respectueux de l’environnement ?
J’en suis convaincu. La plupart des gens passeraient plus volontiers leur temps sur un
vélo ou en travaillant dans un train que de
le perdre au volant d’une voiture. C’est d’une
telle inefficacité. Avec la concurrence croissante venant de Chine et d’Inde, nous devrions nous assurer, en tant que société, que
notre système reste performant. Pour commencer, il faut que chacun prenne les devants. Voyez-vous, moi je suis assez lourd
Klaus Bondam est directeur de la Fédération
cycliste danoise (« Ambassade danoise du vélo »)
et ancien maire de Copenhague. Autrefois, il
était acteur et a joué notamment dans le film
danois de notoriété mondiale « Festen ». Au
cours du colloque de l’ATE « Le boom du vélo
électrique : y sommes-nous préparés ? », il
nous a entre autres présenté le modèle danois :
un réseau étendu de pistes cyclables sûres,
d’environ 2,2 mètres de large et séparées par
un bord de la voie routière et du trottoir ainsi
que des pistes cyclables rapides séparées.
Vous pouvez retrouver son exposé (en anglais)
sur www.colloque-ebike.ch.
Pour plus d’informations :
www.cycling-embassy.org
de nombreuses personnes ne se sentent pas
en sécurité sur leur bicyclette. J’ai passé mon
permis de conduire à l’âge de 36 ans seulement. Les premières années, j’étais très
troublé en conduisant. Qu’est-ce que qu’il
faut faire maintenant ? Où est le clignotant ? Quelle est la route à prendre ? De nombreuses personnes ressentent la même chose
à vélo. Au Danemark, 99 % des personnes indiquent qu’elles sont cyclistes. Mais certaines
d’entre elles ne sont plus montées sur un vélo
depuis vingt ou trente ans. Elles se posent
des questions telles que : quel vélo acheter ?
Où est-ce que je peux me changer quand j’arrive en sueur au travail ? Qu’est-ce que je fais
si un pneu crève ? Il est nécessaire de rester
aimable et patient avec elles pour qu’elles apprennent à ne pas perdre l’orientation dans
cette circulation routière complexe.
© Jérôme Faivre
poules. Je vis moi-même de cette manière.
Je ne dois plus aller chaque jour au bureau
puisque je travaille depuis la maison. De
ATE MAGAZINE 3/16
43
© mad
Faire les foins pour une bonne cause
Par Simon Rentsch
« Pourquoi ne pas travailler bénévolement au lieu de passer mes vacances
à la plage ? », s’est demandé Simon Rentsch, collaborateur de l’ATE. Une
semaine durant, il a manié le râteau dans le val Mesolcina, aux Grisons.
L
’annonce publiée dans la revue de Pro Natura m’a immédiatement tapé dans l’œil. On recherchait des personnes, en été,
pour faire les foins ou construire
des murs en pierres sèches. La
date collait. Seule condition :
être raisonnablement en forme.
Bien que dépourvu de toute expérience dans l’agriculture, je
me suis inscrit. Le jour J, le train
L’idée de
44 ATE MAGAZINE 3/16
Jadis, un train menait au
village de Soazza, peuplé de
350 âmes. L’ancienne gare sert
désormais d’arrêt de bus. Peu
avant de descendre, nervosité et
scepticisme m’ont envahi. Pourquoi m’étais-je inscrit ? Mais
dès que j’ai rencontré le reste du
groupe, j’ai su que j’avais bien
fait : tout le monde était sympa.
Certaines personnes venaient
pour la première fois,
d’autres étaient des
soutenir les paysans de montagne
habituées. Mes 24 ans
faisaient de moi le caa été une grande motivation.
det des onze membres
du groupe. Néanm’a emmené à Bellinzone, où j’ai moins, du plus jeune aux aînés, la
pris le car postal jusqu’à Soazza. répartition des âges était bonne.
J’ai admiré pendant trois quarts Les
participants
habitaient
d’heure le décor magique du val Bâle, Berne, Fribourg ou ZuMesolcina. Il fait partie du can- rich ; pour ma part, c’était Herton des Grisons, pas du Tessin, zogenbuchsee, où est née l’ATE.
comme ses habitants tiennent à Je m’attendais à voir davantage
le préciser.
d’hommes que de femmes, mais
avec sept représentantes, le pouvoir était entre les mains de la
gent féminine.
Nous sommes partis à pied
dans les forêts de châtaigniers
qui dominent la vallée. La fondation Mont Grand, qui encadre
et coordonne le projet, a pour
objectif de protéger et entretenir ces forêts et leurs arbres,
dont certains ont 700 ans. Ils ont
besoin de lumière, raison pour
laquelle on éclaircit des zones.
Une fauche annuelle préserve la
surface ouverte.
Une heure plus tard, nous nous
installions dans notre rustico, très
bien aménagé. Précision de l’initiateur de la fondation : « Si des
gens sont d’accord de travailler
bénévolement pour nous, nous
tenons au moins à les accueillir
confortablement. » Promesse tenue, même à onze dans le dortoir.
Nous avons ensuite planifié nous-
PERSPECTIVES
mêmes nos menus et commandé
les victuailles au magasin du
village, afin qu’il puisse compléter ses stocks. Par groupes, nous
cuisinions de délicieux plats tout
simples : risotto aux légumes, polenta, pâtes. Et beaucoup de courgettes. Hormis des brochettes,
nous nous sommes passés de
viande la plupart du temps. Ça ne
pouvait être mieux !
Un dur labeur
Qu’il a fait chaud, cette dernière
semaine de juillet 2015 ! Bellinzone était un four. Mais une
brise agréable soufflait toujours
au-dessus de Soazza. Le soleil
passant derrière la montagne à
18 heures, l’air se rafraîchissait,
ce qui était parfait pour dormir.
Vu la chaleur, nous ne faisions
pas de grasse matinée. Nous
avions râteaux et fourches en
main à 8 heures déjà. Mieux valait se lever tôt, car le soleil était
sans merci à peine pointait-il le
bout de ses rayons.
Le pâturage ayant été préalablement fauché, notre tâche
consistait à étaler et retourner le
foin à la main. Le versant est trop
escarpé pour utiliser des machines. Nous nous répartissions
donc en groupes et avancions de
bas en haut. Au début, se tenir
debout sur une pente si raide
était un défi. Nous n’avions pas
très faim tôt le matin, mais après
deux heures de travail physique,
les 10 heures copieux étaient
bienvenus. Nous engloutissions
alors pain, charcuterie, fromage,
barres de céréales et fruits.
Le travail manuel prend du
temps : deux jours entiers pour le
premier champ. Nous avons rassemblé tout le foin sur une bâche.
Physiquement, je me sentais bien.
J’avais redouté de manier la faux,
mais nous n’avons utilisé « que »
des râteaux. Tout le monde était
en forme, dans le groupe, y com-
pris les personnes les plus âgées.
Le boulot restait le même d’une
prairie à l’autre. Nous avons
recueilli le foin fauché et l’avons
amené à un agriculteur de la vallée, qui s’en est servi pour nourrir son bétail. Les 22 vaches ont
dévoré en deux jours les deux
tonnes de foin récoltées ! Le fourrage était mélangé avec des fougères, genêts, mauvaises herbes
et framboisiers, autant de plantes
que les vaches n’aiment pas. Le tri
a été un vrai travail de Sisyphe.
Le corps et l’esprit
Qu’est-ce qui nous passe par la
tête quand on ratisse ? Au début, je me concentrais sur mes
nouvelles tâches. Elles me changeaient de mon quotidien au bureau et me plaisaient. Plus le
temps avançait, plus mes pensées
s’automatisaient, car le processus
était simple : retourner le foin, le
récolter, en faire des meules et
le charger dans le transporteur
Aebi. Une fois la majeure partie
du foin recueillie, il valait la peine
de redonner un coup de râteau.
Bien que j’aie senti mes épaules,
je n’ai pas eu de courbatures, tout
au plus une cloque. Nous avons
payé nos repas et n’avons rien dra pas quelqu’un proclamer « je
reçu pour notre travail. L’idée ramasse le foin plus vite que toi ! »
de soutenir les paysans de mon- Les différences d’énergie sont
tagne est une grande motivation. amusantes : certaines personnes
André Dissler, coordinateur de ne pouvaient presque pas s’arrêla fondation Mont Grand, nous a ter de ratisser et allaient encore
félicités pour les 14 hectares que faire un jogging en fin de journous avons nettoyés en une se- née. Il y a eu quatre jours de tramaine. Il a souvent affaire à des vail et un de repos : le mercredi.
classes et à des personnes du service civil, nous a-t-il préciLe fourrage était mélangé avec
sé, et n’avait jamais
des plantes que les vaches
vu des gens aussi motivés que nous.
n’aiment pas. Le tri a été un
Le soir, nous nous
asseyions et refaivrai travail de Sisyphe.
sions le monde. Certains lisaient ou restaient à l’écart, mais la plupart Je suis resté près de la maison,
du temps, nous discutions jusque tandis que d’autres sont partis
tard dans la nuit. Tout le groupe randonner. L’après-midi, j’ai fait
était assez sensible à la protection un crochet jusqu’à Soazza.
Cette semaine de labeur dans
de l’environnement. Lorsque
j’ai précisé que je travaillais à le val Mesolcina m’a bien plu. J’ai
l’ATE, quelques personnes ont rencontré des gens sympathiques
dit en être membres. Ce fut une et nous avons eu un avant-goût
semaine paisible. Etre ensemble intéressant de l’agriculture de
aide à se rapprocher et à bien se montagne, un métier difficile.
connaître. Bien sûr, on a toujours Je n’imagine pas le faire tous les
ses préférences, mais en général, jours, mais – qui sait ? – peut-être
chacune et chacun se parle. Il n’y je me réinscrirai bientôt pour un
a pas de rivalités et on n’enten- travail bénévole.
Le collaborateur de l’ATE Simon Rentsch en plein engagement volontaire. /
Une fondation protège les châtaigniers parfois vieux de 700 ans.
© mad
Sur les versants abruptes, impossible
de recourir aux machines. Un travail
éprouvant, au milieu de l’été.
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45
RÉGIONS
Stop à la conduite à contresens
L
e projet Rosengarten prévoit
d’enterrer un tronçon routier
d’à peine 800 mètres pour la coquette somme de 800 millions de
francs. Pour quelle utilité ? Les
problèmes de trafic seront répercutés plus loin au centre de Zurich. Le signal est clair : les autorités font tout pour laisser la voie
libre aux 56 000 véhicules qui
traversent chaque jour le secteur
le plus dense de la ville. Celui où
plusieurs dizaines de milliers de
zurichois vivent.
Selon les décisions prises par
la conseillère exécutive Carmen
Walker Späh et le municipal
Filippo Leutenegger, la planification des transports des années
1970 fait son grand retour : une
construction d’autoroutes sans
scrupule, et sans égard pour la
population, les coûts et l’image
de la ville. Pour « soulager » la rue
Rosengarten du trafic motorisé, il
est prévu un investissement d’un
million de francs par mètre. Les
maisons doivent laisser la place
à une route à quatre voies – dans
les faits, une bretelle autoroutière
serait implantée au milieu d’un
quartier résidentiel.
De toute évidence, les autorités
ne se sentent pas concernées par le
fait que la qualité de l’air en ville de
Zurich soit épouvantable, et que
Début mai, la ville et le canton de Zurich ont présenté leur projet de tunnel Rosengarten, un monstre autant pour les finances que pour la politique des
transports. De toute évidence, la construction routière zurichoise est entrée
dans une nouvelle ère de la bétonisation à tout va.
© Markus Knauss
Par Gabi Petri et Markus Knauss
Planification démesurée à Wipkingen : afin de créer de la place pour l’entrée géante du tunnel à quatre voies, ainsi
que pour trois autres voies routières et deux voies pour le tram, les habitations au premier plan à gauche doivent
être toutes rasées.
plus d’un tiers de la population
souffre des nuisances sonores de
la route dépassant les valeurs-limites. Les habitants des secteurs 3,
4, 5, 6 et 10 sont particulièrement
touchés : le tunnel Rosengarten ne
résoudrait en rien l’avalanche de
trafic en ces endroits.
Le tram tant attendu
Ce qui devrait aussi interpeller :
après trois ans de planification,
les coûts estimés ont déjà augmenté de près de 200 millions.
Malgré cela, l’approximation des
coûts continue d’être à la hauteur de +/- 30 %. Le projet définitif avec tram et tunnel pourrait engloutir au final jusqu’à
1,4 milliard de francs. En raison
du tunnel, le tram Rosengarten risque de ne pas voir le jour
avant longtemps. Zurich devrait
attendre 16 années supplémen-
Contact
FR : www.ate-fr.ch
Tél. 026 422 29 74
GE : www.ate-ge.ch
Tél. 022 734 70 64
JU : www.ate-ju.ch
Tél. 032 422 88 88
46 ATE MAGAZINE 3/16
NE : www.ate-ne.ch
Tél. 032 724 28 28
VS : www.ate-vs.ch
Tél. 024 463 24 32
VD: www.ate-vd.ch
Tél. 021 323 54 11
Groupe régional Bienne
www.vcs-be.ch
Tél. 032 341 75 34
Groupe régional Jura bernois
S’adresser à la section de Berne :
www.vcs-be.ch, Tél. 031 318 54 55
taires pour la construction du
tram.
Le tunnel Rosengarten contredit profondément une politique
des transports moderne pour les
agglomérations, qui encourage
les moyens de transport les plus
efficients et réduit l’utilisation
de la voiture aux cas exceptionnels. Le règlement municipal de
la ville de Zurich est très clair
à ce sujet. Avec ces différentes
mesures, la circulation restante
pourrait être gérée d’une façon
plus adaptée à une ville.
Dans l’intérêt de la population, l’ATE Zurich s’opposera à
cette planification désastreuse
et à ce projet d’entrée de tunnel
à Wipkingen, en plein milieu de
la ville de Zurich. RÉGIONS
Scooters sur les voies de bus : un mauvais signal
Genève
La décision de permettre aux
scooters d’emprunter les voies
de bus n’est en fait pas une mesure généralisée. Il s’agit d’un
test d’une année (qui a débuté au
mois de mai) et qui est restreint à
six tronçons bien délimités :
la route de Ferney entre la sortie de l’autoroute et la place
Carantec
la route de Ferney entre la
route des Morillons et le chemin
du Petit-Saconnex
la route des Jeunes entre le P+R Etoile et l’avenue Vibert
le pont du Mont-Blanc
la Voie-Centrale entre le P+R Etoile et la rampe Quidort
Pour autant, l’ATE Genève n’est
pas du tout convaincue de l’expérience qui pose un certain
nombre de problèmes. Premièrement, elle tend à légaliser une
pratique déjà courante, dangereuse, tout en faisant, une fois de
plus, la promotion indirecte du
scooter en ville – au détriment
des autres moyens de déplacement. Les chiffres parlent d’euxmêmes : le nombre de deux-roues
motorisés a pris l’ascenseur de
38 % entre 2001 et 2011, pour atteindre près de 50 000 engins en
2011 dans le canton. Le scooter
est souvent présenté comme le
moyen de transport le plus efficace pour le citadin pressé, même
si cela est souvent associé au fait
de se garer sur les trottoirs, de remonter pistes cyclables et voies
de bus, de zigzaguer entre les véhicules. Sans compter le bruit et
la pollution. En respectant les
règles, un scooter ne va pas plus
vite qu’une voiture et souvent
moins qu’un vélo (en particulier
électrique) !
Deuxième reproche à cette
démarche : pour qu’un test ait
du sens, il faut le faire connaître.
Or, il est difficile de communiquer rapidement et précisément
Le comité se renouvelle !
© mad
Le quotidien La Tribune de Genève l’annonçait en avril dernier :
« les deux-roues rouleront désormais sur les voies de bus ».
Un bien mauvais signal, autant pour les transports publics que
pour les cyclistes.
Bus et scooters feront-ils bon ménage pendant cette phase test ?
Il est permis d’en douter...
les tronçons concernés, et il faut
s’attendre fatalement à un phénomène de généralisation. Le titre
de la manchette de la Tribune de
Genève en témoigne.
Fort heureusement, un « test »
implique nécessairement une
« évaluation ». Par conséquent,
l’ATE fera des observations sur
ces tronçons, qui seront trans-
mises au Département en charge
des transports, en lien avec le
lancement d’une campagne sur
le thème du deux-roues en septembre prochain. Vos propres
observations sont aussi les bienvenues : [email protected]. Nous
ne manquerons pas de les transmettre !
Valérie de Roguin
Neuchâtel
Plusieurs membres ont démissionné, à savoir Robert Coureau, ancien président, Johanna Lott Fischer, Numa Glutz et
Francis Daetwyler. La section remercie très chaleureusement ces
personnes qui ont consacré une
grande partie de leur temps à
l’ATE.
L’Assemblée générale a réélu
Claude Budry, Marc Fatton,
Sébastien Jacobi, Marie-Claire
Pétremand et Patrick Réal, qui
étaient membres de l’ancien co-
mité. De plus, l’Assemblée a élu
huit nouveaux membres au comité, à savoir Anne Tissot, Christine Roquier, Stefano Giamboni,
Maël König, Dimitri Marincek,
Christian Piguet, Fabien Steiner et Michel Roquier. Le 9 mai,
Anne Tissot et Christian Piguet
ont été élus co-présidents par le
nouveau comité.
Ce nouveau comité se réjouit
d’œuvrer en faveur des idées et
des réalisations de l’ATE dans le
canton de Neuchâtel.
© mad
La section ATE Neuchâtel a largement renouvelé son comité lors
de l’Assemblée Générale du 26 avril 2016.
Anne Tissot et Christian Piguet assurent la nouvelle co-présidence de l’ATE Neuchâtel.
ATE MAGAZINE 3/16
47
RÉGIONS
Groupe régional Bienne
TP gratuits pour les touristes dans la région
Offrir aux hôtes la gratuité des transports publics (TP) dans l’agglomération de Bienne,
en échange d’une légère hausse de la taxe de séjour. L’idée n’est pas nouvelle, mais refait
surface aujourd’hui.
membre de longue date du comité de l’ATE région Bienne. Le directeur du tourisme de l’époque
© mad
Déjà en 2009, la proposition
avait été soumise à Tourisme
Bienne Seeland par Ruedi Wirz,
Jura
avait réagi positivement à cette
idée, mais il n’était pas parvenu à la faire concrétiser. En 2013,
l’ATE Bienne était revenue à la
:
charge, toujours sans succès l’Office fédéral du sport à Macolin et la commune de Sutz refusaient de participer.
Introduite en décembre 2014,
la communauté tarifaire Libero
a laissé entrevoir une lueur d’espoir, mais ce fut silence radio
jusqu’à présent. Finalement, le
nouveau directeur du tourisme,
Oliver Von Allmen, nous a appris
que la gratuité des TP pour les
hôtes était une de ses priorités.
L’engagement de l’ATE finit donc
par porter ses fruits.
Plusieurs villes (Bâle, Lausanne, Berne) et même cantons
Prochaines séances
Les prochaines séances de comité ouvertes aux membres auront
lieu mercredi 6 juillet 2016 et
mercredi 24 août 2016 à 18h, rue d’Aarberg 91 à Bienne.
(Neuchâtel et Jura) ont fait des
expériences positives suite à
l’introduction de la gratuité des
transports publics pour les touristes. Grâce à la plus-value obtenue, la hausse modérée de la taxe
de séjour a aussi été bien acceptée.
Nous souhaitons plein succès
à Monsieur Von Allmen dans
cette entreprise.
Mario Nobs
Trains de nuit et « Intercités » menacés en France voisine
Alors qu’elle n’ouvrira qu’à la fin 2017, la liaison directe Bienne–Delémont–Porrentruy–Delle–
Belfort a déjà du plomb dans l’aile. La suppression envisagée de certaines lignes « Intercités »
et « Intercités de nuit » passant par Belfort Ville ne vient rien arranger.
On nous promettait une liaison
directe Bienne–Belfort Ville. Aujourd’hui, les plans ont changé.
La région Bourgogne-FrancheComté prévoit un terminus à
la gare TGV – contraignant les
voyageurs à destination de Belfort Ville de prendre une correspondance. Le signal donné
aux usagers semble assez clair :
« voyagez en TGV, c’est plus moderne ! » Pendant ce temps, la
SNCF envisage de supprimer
certaines lignes « Intercités » et
« Intercités de nuit » passant par
Belfort Ville, de quoi faire perdre
définitivement tout intérêt à la
liaison Bienne–Belfort.
Pour les amoureux du train,
la gare de Belfort Ville offre des
48 ATE MAGAZINE 3/16
destinations vraiment attractives :
Paris gare de l’Est, via Vesoul et
Troyes, en plus ou moins 4 heures,
par un train « Intercités ». Il y a
encore deux trains dans la matinée et deux autres en fin d’aprèsmidi. On peut aussi prendre des
trains de nuit « Intercités de nuit »
pour Avignon, Arles et Marseille
avec une correspondance vers
Barcelone, en passant par Nîmes,
Montpellier, Béziers, Narbonne,
Perpignan, Figueres, Girona et
Barcelone, départ de Belfort à
22h14, arrivée dans toutes ces
gares entre 5h23 à Avignon, 6h38
à Marseille et 12h38 à Barcelone.
Recourir à ces trains présente
de nombreux avantages car ils
desservent les centres des villes,
moyennes et petites, à l’heure où
le TGV les oublie. En outre, ils
sont moins chers que le TGV ou
l’avion. Ils permettent de voyager pendant notre sommeil pour
arriver le matin, sans « perdre »
une journée et sans frais d’hébergement. Ils sont utilisés par
de nombreux jeunes avec la carte
Interrail et on peut y charger
les vélos ! Et pour les trains de
jour, on peut encore profiter du
paysage, ce qui est de moins en
moins possible sur les lignes à
grande vitesse, le plus souvent
construites dans des tranchées.
Signez la pétition
Mais fin 2017, lors de la réouverture de la ligne Bienne–Delé-
mont–Porrentruy–Delle–Belfort,
les trains de nuit seront-ils encore exploités ? Car l’Etat français veut se désengager dès juillet 2016, avec le risque, si aucune
action n’est entreprise, que la totalité de ces lignes disparaissent.
Parmi elles, justement, le train
de nuit reliant Strasbourg à Marseille avec arrêt à Belfort.
Une pétition circule pour
soutenir les lignes menacées :
http://chn.ge/1Tf7AVK
Merci de la signer et de la faire
signer autour de vous !
Jean-Arsène Jossen,
sujet proposé par Andreas Iberg
RÉGIONS
Centre commercial et karting
A Chavannes-près-Renens, dans
une zone surchargée de trafic
automobile, le projet de plan de
quartier « En Dorigny » occupe
une des dernières grandes parcelles en zone non constructible
de l’agglomération lausannoise.
Il y est prévu un centre commercial « de gros » et du logement.
L’ATE s’est opposé à ce projet
pour plusieurs raisons :
La qualité de l’air qui, s’agissant
du NO2 comme des PM10, est
qualifiée par le rapport d’impact
comme « non satisfaisante ».
Les valeurs de bruit ne peuvent
être respectées au nord du quartier qu’à condition d’abaisser la
limite de vitesse sur la route cantonale. Or cela n’est pas prévu.
Il n’est pas acceptable pour
l’ATE de maintenir le 80 km/h,
sur une route dépourvue d’aménagements cyclables, sans traversées piétonnes ni arrêts de bus, à
proximité des Hautes Ecoles.
Cette zone encore verte, marquant la frontière entre Lausanne
et les communes de l’ouest, sera
entièrement construite d’ici 10
ans. L’ATE a donc demandé la
requalification de cet axe pour
le transformer en boulevard urbain, un meilleur traitement de
la mobilité douce sur la rue adjacente et une diminution du
nombre de places de stationnement dans le parking.
L’opposition de l’ATE a été
levée par la commune qui a également réussi le tour de force
d’organiser la compensation
de cette nouvelle zone à bâtir
par un échange de terrain avec
la commune de Veytaux. Quel
symbole ! Alors que nombre de
projets d’importance cantonale
sont actuellement suspendus à
de nécessaires compensations, le
premier exemple d’échange sert à
la construction d’un centre commercial dans une région qui en
est déjà richement dotée.
Un karting malvenu
Le second dossier concerne un
projet de karting dans le Chablais. L’ATE s’y est opposé au motif des importantes nuisances à
craindre :
Le dossier ne comportait pas
d’étude de bruit démontrant que
l’exploitation extérieure du karting n’entraînerait pas un dépas-
Vaud
© Tuscasasrurales/CC BY-ND 2.0
Ces derniers mois, deux dossiers emblématiques ont occupé
l’ATE Vaud : le projet de plan de quartier « En Dorigny » dans
l’ouest lausannois et un projet de karting dans le Chablais.
Plus de 150 oppositions sont parvenues à la commune durant le délai
d’enquête, preuve que le projet de karting peine à convaincre.
sement des valeurs de bruit dans
la zone et pour les riverains du
village d’Ollon.
Il ne prévoyait pas non plus
d’aménagement pour les étroites
routes d’accès. Or ces routes sont
fréquentées l’été, par les familles
se rendant au bord de l’eau. Dès
lors, l’ATE a demandé des aménagements pour les piétons et les
cyclistes avant la mise en activité
du karting, de telle manière à garantir la sécurité de tous.
Le premier vélo coopératif à 15 places
Dans une école de cirque, on apprend souvent à faire du monocycle. Le cirque Toamême de Fribourg aimerait transmettre aux
enfants le goût pour une nouvelle discipline : le vélo à quinze.
A Fribourg, il existe depuis 20
ans une école de cirque ouverte à
tous, le cirque Toâmeme. L’école
se veut respectueuse de l’environnment. C’est pourquoi elle
désire amener ses petits artistes
par la force des mollets jusqu’à
leur salle d’entraînement. Des
trottinettes ? Des vélos ? Les pa-
rents ne sont pas convaincus par
le moyen de transport : en hiver
quand c’est gelé ou si l’enfant est
trop jeune et ne maîtrise pas son
véhicule ? De là survient l’idée :
un vélo bus. Aux Pays-Bas, il
existe des vélos à plusieurs places.
Avec de l’aide, l’école a trouvé la
perle rare, le « Bso fiets ».
Enfin, il apparaît que la zone
industrielle et artisanale n’est
pas en conformité avec le projet de karting qui est une activité
commerciale. Ainsi, et en vertu
d’un arrêt du Tribunal administratif du Canton de Vaud datant
de 2004 sur un projet analogue,
l’ATE a demandé qu’une planification prévoyant une affectation
ad hoc (installation de loisir attirant un fort trafic) soit établie.
Valérie Schwaar
Fribourg
Mais comment financer cet
engin valant la bagatelle de 24 000
francs ? A la sortie d’usine, le vélo
vaut 16 000 francs. Mais pour passer d’un pays plat à un pays tout en
relief comme la Suisse, des adaptations à hauteur de 8000 francs
sont nécessaires : un moteur électrique et des freins plus puissants.
Cet investissement permettra de
rouler sur les pentes de Fribourg
en toute sécurité.
Le cirque Toâmeme invite
chacune et chacun à le soutenir
financièrement dans ce projet,
via la plateforme de crowdfunding « I believe in you » : http://
ibiy.net/Toameme. L’école de
cirque est très motivée à devenir l’ambassadrice de ce vélo
bus test dans toute la Suisse.
D’avance un grand merci de
votre soutien.
Léonie Robert
ATE MAGAZINE 3/16
49
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membres de l’ATE. Ils bénéficient de la carte journalière spéciale pour
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membres de l’ATE en possession d’un abonnement demi-tarif
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ainsi que les samedis et dimanches
en continu, les cartes journalières
spéciales peuvent être utilisées
sur l’ensemble du réseau couvert
par l’abonnement général (train,
bateau, car postal, ainsi que le
tram et le bus dans la plupart des
villes suisses). Plus de 27 000 kilomètres et autant de moments d’exception vous attendent. Quelques
suggestions : les Franches-Montagnes, les chemins historiques
dans le Val Blenio (TI) ou les chutes
du Rhin près de Schaffhouse.
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Pas de demi-tarif ? Profitez de l’abonnement demi-tarif à l’essai, valable
deux mois dès la date d’achat au prix
de 33 francs (en cas d’achat d’un abo
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En collaboration avec les Parcs suisses, la Fédération suisse des amis de la nature imagine et réalise des
randonnées thématiques « Natura Trails ». Avec de pratiques guides de poche.
Il existe actuellement quatre Natura Trails :
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parcs suisses, qui donnent envie de découvrir la faune et son habitat ainsi
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protection active de la nature et des paysages.
ATE MAGAZINE 3/16
51
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Ne payez que le nécessaire lors d’un déménagement
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entière, quand on en a besoin que
pour une demi-journée ? Celui qui
s’organise bien peut réserver un
véhicule Hertz seulement pour le
temps dont il en a besoin. Cela permet d’être plus efficace et d’économiser de l’argent. Et comme Hertz
dispose d’un réseau de filiales
dense, on ne paie pas pour le temps
perdu à aller chercher et à ramener
le véhicule. En louant un véhicule
en semaine au lieu du week-end,
des économies supplémentaires
sont en vue. Il suffit, par exemple,
de faire la location le soir avant le
déménagement et de préparer le
chargement à l’avance pour être
encore plus efficace le lendemain.
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Hertz propose quatre types de
véhicules différents. Il y a l’utilitaire polyvalent, l’utilitaire adapté
à tous les terrains avec sa traction
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conduire normal suffit.
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Il n’y a pas que les pendulaires qui apprécient les qualités des vélos
pliables Dahon. Particulièrement agréables à rouler, se pliant en un tour
de main, ils sont aussi source de plaisir lors des loisirs.
© mad
La mobilité qui se plie
Le Dahon Vitesse D8, avec son système de pliage « en quelques secondes »
breveté, est suffisamment petit pour le compartiment du train. Et quand
on souhaite en faire usage, le dépliage est tout aussi rapide, offrant à son
usager un confort d’utilisation optimal.
Ce modèle de vélo, avec ses roues 20 pouces et sa transmission 8 vitesses, a été maintes fois primé. Son aspect esthétique est particulièrement agréable, et il ne pèse que 12,7 kg. Il est par ailleurs entièrement
équipé, avec notamment un garde-boue, un porte-bagages et une lumière
arrière. Il n’y a pas besoin d’avoir recours à un outil pour le plier et, une
fois rabattu, le Vitesse D8 occupe très peu d’espace. Bref, il est parfait
pour être emporté avec soi dans les transports publics.
Un plus pour les membres de l’ATE : le vélo pliable Dahon Vitesse D8,
prêt à l’emploi et assorti de deux sacoches d’une valeur de Fr. 120.–, est proposé par la Boutique ATE au prix de Fr. 849.– au lieu de Fr. 995.– (frais d’envoi
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Du 6 au 19 juin 2016, les membres de l’ATE profitent de 15 % de rabais sur
tout l’assortiment de la Boutique ATE (articles en action et bons cadeaux
non compris).
52 ATE MAGAZINE 3/16
Pliés et emballés, ces vélos n’ont pas besoin d’un billet de transport pour
être chargés dans le train.
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Assortiment complet sur www.boutique-ate.ch. La boutique vous renseigne par tél. au 0848 612 612 (tarif normal).
© mad
Royale, l’excursion à vélo !
Peu montagneux, le canton de Zurich n’est pas tout à fait plat non plus.
Les petits dénivelés sont sans difficulté particulière pour les cyclistes.
C
ette excursion sur les rives
de la Töss, de la Thur et du
Rhin est idéale sitôt que le temps
s’adoucit. Le nord du canton permet de randonner tranquillement
sur deux roues, en famille ou entre
amis. Au printemps comme à l’automne, on découvre des villages,
une abbaye et des ruines pittoresques. L’été, on peut se baigner
dans le Rhin ou la Thur.
Après ce plein d’énergie, nous
reprenons la direction du Rhin.
L’abbaye de Rheinau est remarquable et, en plus, on y bénéficie d’un coup d’œil aérien sur le
Rhin. Un petit détour qui en vaut
la peine, malgré la montée. Après
Rheinau, restons sur l’itinéraire 2
jusqu’à son intersection avec le
numéro 86, que nous suivons pour
revenir à Winterthour. Ce tronçon
nous réserve encore bien des surprises, comme le village de Marthalen, l’un des plus beaux de cette
région viticole. Ou Andelfingen,
qui mérite également une visite.
Nous y retrouvons la Thur et une
nouvelle occasion de baignade,
surtout si nous l’avons laissée passer à Flaach.
C’est plus ou moins à plat et sans
nous presser que nous parcourons
des routes secondaires et chemins
agricoles via Henggart et Hettlingen, jusqu’à Winterthour. Et là,
plutôt que de sauter dans le prochain train, pourquoi ne pas attacher les vélos et marcher un peu
dans la vieille ville ? Pédaler donne
faim et soif, et le centre historique
piétonnier regorge de restaurants
qui parachèveront cette magnifique excursion cycliste.
Monika Hungerbühler, Pro Velo
Informations pratiques
Itinéraire : routes Suisse Mobile (53, 2, 95 et 86), au choix 60 ou 50 km,
en général sur des routes secondaires goudronnées et peu fréquentées.
Dénivelé : environ 500 m. Raccourci : depuis Ellikon am Rhein, éviter
Rheinau et suivre la route 95 directement jusqu’à Andelfingen.
Infos supplémentaires : l’itinéraire figure dans le guide « Veloland
Zürich » (en allemand). Avec le magazine Velojournal, Pro Vélo Suisse a
édité sept guides d’excursions couvrant différentes régions du pays, soit
186 itinéraires passionnants. De quoi vous évader pour longtemps !
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© mad
Tournons le dos à la gare de
Winterthour et suivons la Wart­
strasse jusqu’à la Lindenplatz, puis
la Wieshofstrasse en direction de
Wülflingen. L’itinéraire Suisse Mobile no 53 commence à la clinique
Schlosstal : là, nous rangeons
carte ou GPS pour nous fier aux
panneaux rouges. La petite route
qui longe des vignobles passe
devant le château de Wart. On se
demande qui a bien pu construire
ce charmant manoir. A Freienstein,
on peut prendre à gauche pour une
courte montée vers les ruines, où il
fait bon se reposer en admirant un
magnifique panorama. Le parcours
continue vers Teufen, où nous
déciderons – selon la saison – de
faire une brève descente jusqu’à
Tössegg (suivre l’itinéraire 53)
pour nous rafraîchir dans le Rhin
ou bien d’entrer dans le restaurant en plein air. Sinon, nous empruntons la route 2 pour Berg am
Irchel, Flaach et la rivière Thur, au
bord de laquelle on peut s’arrêter
pour pique-niquer. Peu profond, le
cours d’eau invite à la baignade en
été.
ATE MAGAZINE 3/16
53
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La section fribourgeoise de l’ATE Association transports et environnement recherche, pour entrée immédiate ou à convenir, une ou un
Secrétaire général( e ) (30%)
Tâches : communication, externe et interne avec les membres ; suivi
politique de la mobilité et de l’aménagement dans le canton et dans
les communes ; rédaction des prises de position pour des consultations publiques ; préparation et si possible rédaction des oppositions
et suivi des procédures engagées ; administration ; négociations avec
les autorités; coordination de campagnes; recherche de fonds. Profil :
intérêt prononcé pour des sujets environnementaux, légaux et politiques ; formation dans le domaine du droit, de la géographie ou en
environnement ou équivalent ; compétences prononcées en communication, aisance rédactionnelle et connaissances des médias sociaux ;
sens de l’initiative, autonomie et capacité stratégique; de langue française avec de très bonnes connaissances de l’allemand. Nous offrons :
un travail de responsabilité varié et passionnant en faveur de la mobilité durable ; développement de compétences en politique de mobilité et aménagement. Délais de postulation : 15. 6. 2016. Entrée en
fonction : 1. 9. 2016 ou date à convenir. Renseignements : Pius Odermatt, [email protected], tél. 079 672 11 60 ; Savio Michellod, [email protected], tél. 079 793 48 65.
ATE Fribourg
CP, 1701 Fribourg
www.ate-fr.ch
Solutions de la page Enigmes
Sudoku
Mots croisés
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" 4 4
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#
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&
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3 & 5
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3
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Hôtel
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032 732 22 11
[email protected]
54 ATE
MAGAZINE
MAGAZINE
ATE 3/16
Boutique
Ferme Fromagerie
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06010004501
SERVICES
Nouvelle assistance dépannage pour e-bikes
«L
a demande d’offre d’assistance dépannage croît
parallèlement à l’augmentation
du nombre d’e-bikes. Jusqu’à présent, l’ATE proposait déjà des produits qui garantissaient, aux personnes assurées et à leurs vélos,
le remboursement des frais de
rapatriement en cas de maladie ou
d’accident. Pour des raisons évidentes, l’étape suivante pour nous
était donc d’y intégrer également
l’assistance dépannage », informe
Beat Kempter, responsable assurances ATE, sur le nouveau produit.
Toujours plus de vélos électriques
La pratique du vélo a le vent en
poupe, tout particulièrement dans
le secteur e-bikes où plus de 66 000
engins ont été vendus. En comparaison aux années précédentes, la
vente des bicyclettes à assistance
électrique a connu une hausse de
15 %. « C’est pourquoi nous nous réjouissons que l’ATE offre en primeur
une assistance dépannage pour les
e-bikes », affirme Christoph Merkli,
directeur de Pro Velo Suisse. « Les
vélos électriques sont bien plus
complexes techniquement et lors
d’une panne, difficiles à réparer
soi-même. De plus, ils pèsent près
de 20 kilos et sont lourds à charger
dans les transports publics. »
L’assistance dépannage fonctionne comme celle d’une assurance moto : la personne assurée
© Jérôme Faivre
Alors que le TCS réfléchit encore à une prestation de service pour les utilisateurs de vélos électriques, l’ATE la met
en place tout simplement : nous vous présentons notre nouvelle assistance dépannage pour vélos électriques.
Un problème avec le vélo électrique ? La nouvelle assistance dépannage de l’ATE résout cette situation.
ayant une panne électrique ou
mécanique ou bien ayant égaré sa
clé, prend tout simplement contact
avec la centrale d’alarme de l’ATE.
Un véhicule de dépannage vient
chercher le véhicule. Le clou de
cette prestation de service : le
client peut, en cas de sinistre survenu lors d’une balade ou en allant
Autres prescriptions pour les e-bikes à l’étranger
Attention si vous planifiez un circuit avec votre e-bike en Europe : pour
les e-bikes atteignant une vitesse de 45 km/h, les dispositions sont plus
strictes qu’en Suisse. Si, chez nous, le port d’un casque vélo suffit, en Italie,
en France, en Allemagne et en Autriche, il est obligatoire de porter un
casque moto. En outre, le permis vélomoteur suisse n’est pas conforme. Les
détenteurs des permis moto et auto peuvent toutefois voyager tranquilles.
En Italie, les autorités peuvent confisquer les véhicules jusqu’à 60 jours. Un
couple suisse en a fait l’expérience à ses dépens, les vélos électriques ayant
été confisqués dès le premier jour de vacances.
au travail, faire transporter son ebike jusqu’à un atelier de réparation et continuer son trajet grâce
à un vélo électrique de location.
Avec un peu de chance, le cycliste
trouvera son vélo réparé à son retour – un service de qualité absolu !
« Jusqu’à présent, il fallait bricoler soi-même ou apporter son
vélo jusqu’au prochain concessionnaire », explique Beat Kempter, « un
stress énorme quand on arrive à la
réunion en retard, énervé, les mains
et les habits sales. La nouvelle prestation de service de l’ATE résout ce
problème. L’assistance dépannage
va encore donner du ressort au
boom du vélo électrique. »
La nouvelle assistance de dépannage pour e-bikes
Vous pouvez dès maintenant souscrire la nouvelle assistance dépannage
pour e-bikes de l’ATE. La validité de l’assurance commence dès le paiement
de la prime effectué et dure toute une année.
Profitez-en maintenant ! En Suisse/au Liechtenstein y compris la région frontalière (150 km) Fr. 25.–
Institution d’assurance : Européenne Assurance Voyages SA
Informations et souscription Tél. 031 328 58 12 ; www.assurance-ate.ch
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SERVICES
Eco-assurance véhicules
Images: >moser, Lexus, mad; photomontage: ATE
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de kilomètres parcourus par an.
Accès rapide à l’offre:
– par téléphone au 031 328 58 22 ou
– par internet à l’adresse www.eco-assurance.ch
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© KEYSTONE/imageBROKER/Olaf Krueger
Un monument commémoratif à son effigie
se trouve près de la gare centrale de Zurich.
CONCOURS
Le patron à la barbe
L
a lecture de la liste de ses fonctions soulève la question : comment cet homme
trouvait-il donc le temps de faire tout cela ?
Visiblement un équilibre entre travail et vie
personnelle n’avait pour lui pas d’importance, mais son engagement politique et professionnel était constant. Et qu’en pensait
donc son épouse ? A leur mariage, elle avait
19 ans alors que lui allait souffler 40 bougies.
Sept ans après leurs noces, son épouse mourut le laissant seul avec une fillette.
Membre du Parlement jusqu’à sa mort,
il fut élu trois fois président du Conseil National au cours de ses 34 ans de fonction. Il
était également député au Grand Conseil
zurichois, vice-président du Conseil d’école
suisse, président du conseil d’administration
d’une grande banque, membre du conseil de
surveillance d’une compagnie d’assurance...
et la liste est encore longue.
« Les rails se rapprochent de la Suisse de
tous côtés mais les projets présentés prévoient de la contourner. Elle risque ainsi de
se retrouver isolée et de constituer un triste
ermitage au milieu de l’Europe. » Telles
étaient ses craintes en 1849. Tiens, tiens,
un pionnier du chemin de fer ! Qu’il ait été
directement impliqué ou non n’est pas signi-
A GAGNER : un forfait voyage « Des glaciers aux palmiers » d’une valeur de Fr. 1200.–
© mad
Un itinéraire à la découverte des Alpes à bord des
deux trains express les plus paisibles du monde :
appréciez ce voyage de trois jours en 2e classe pour
deux personnes à bord du Glacier et du Bernina
Express. Le forfait inclut le trajet en 2e classe de
votre domicile à Brigue ou Lugano, le trajet et le
repas de midi à bord du Glacier Express, le trajet
à bord du Bernina Express, le trajet en bus jusqu’à
Lugano ainsi qu’une nuitée à St. Moritz et à Lugano.
PROCHAIN NUMÉRO
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Quel est le nom de ce patron ?
Veuillez adresser votre réponse à la question
d’ici le 12 août 2016 à : Magazine ATE, Concours,
Aarbergergasse 61, case postale, 3001 Berne ou
www.ate.ch/concours ou [email protected].
Une seule participation par personne.
Solution du concours précédent :
Rosa Parks.
Un peuple de pendulaires
Lauréate du forfait aventure dans la région
de vacances d’Interlaken : Léonora Vienna,
Echandens.
© Jérôme Faivre
La Suisse est un des seuls pays où les enfants
rentrent encore à la maison à midi pour manger.
Et les lieux de domicile et de travail sont toujours
plus éloignés. Avec pour conséquence que le trafic
pendulaire a augmenté drastiquement. De nouveaux modèles de temps de travail et d’écoles
sont nécessaires.
fiant ici, mais la Suisse a depuis rattrapé son
retard sur l’Europe en termes de technique
des transports. Cependant, les pionniers
n’ont pas la vie facile. Les critiques à son
égard concernant la construction de la ligne
du Gothard qui engloutissait beaucoup trop
d’argent devinrent de plus en plus vives. Il fut
obligé par la suite de se retirer de plusieurs
mandats. On ne daigna même pas l’inviter au percement du tunnel du Gothard en
1880. Et quand deux ans plus tard, il reçut
un carton d’invitation pour l’inauguration,
son état de santé était alors si mauvais qu’il
ne put s’y rendre.
La personne recherchée n’était pas n’importe qui. Il est considéré comme un homme
assidu et le cofondateur de la Suisse moStefanie Stäuble
derne ! Prix offert par
Vallée de la Dordogne et Périgord
Randonnée liberté à vélo
Sud-Ouest - Périgord
Une grande boucle à vélo au travers des Périgord Pourpre et
Noir, pays de vins, de châteaux, de bastides… Ce séjour vous
amène à découvrir des paysages variés : montées et descentes
sinueuses souvent à l’ombre de forêts profondes, superbes panoramas au détour d’une route, vieilles pierres
dorées par le soleil, châteaux et grottes préhistoriques. Au départ de Bergerac, capitale du Périgord pourpre, vous traverserez
de nombreux villages dont certains parmi les plus beaux de
France pour faire étape à Sarlat, joyau architectural médiéval.
Votre vélo vous amènera aux Eyzies de Tayac, capitale mondiale
de la préhistoire et au pied de quelques uns des nombreux
châteaux qui jalonnent le territoire le long de la vallée de la
Dordogne.
Randonnée en liberté
à partir de CHF 828
Sites préhistoriques et châteaux
Vignoble de Monbazillac et Pécharmant
7 jours / 6 nuits, période de départ : du 1 mars au 31 octobre
Le prix comprend : hébergement (ch. double) et pdj, transport
des bagages, Carnet de route, carte IGN, GPS, taxes de séjour
Davantage d’informations dans le programme détaillé*
ou sur www.voyages-via-verde.ch
©P Saint-Jean
Archipel des Eoliennes
Randonnée liberté
Italie – Eoliennes et Sicile
C’est un archipel volcanique dans la mer Tyrrhénienne composé
de sept petites îles situées au Nord-Est de la Sicile : Lipari,
Panaréa, Salina, Filicudi, Alicudi, Vulcano et Stromboli. «Iles à la
dérive», au cours des siècles, les éruptions en ont maintes fois
modifié l’aspect et les dimensions.
Végétation méditerranéenne très riche : bougainvilliers, cistes,
câpriers, chèvrefeuilles, mimosas, genêts, arbousiers, oliviers,
citronniers, roseaux, eucalyptus, figuiers de Barbarie... La forêt,
surtout présente sur l’île de Salina, est composée selon l’altitude
et l’exposition de : fougères, chênes, peupliers, érables, aulnes
verts, châtaigniers.... La vigne sur Lipari et Salina produit du vin
Malvoisie.
Randonnée en liberté
à partir de CHF 667
Nombreuses possibilités de baignade
Programme de découverte sans stress
8 jours / 7 nuits, période de départ : du 1 mai au 20 octobre
Le prix comprend : hébergement (ch. double) et pdj, transfert de
Catane à Milazzo, Carnet de Route
Davantage d’informations dans le programme détaillé*
ou sur www.voyages-via-verde.ch
©C Manne
Réservations et conseils: tél. 0848 823 824
[email protected] – www.voyages-via-verde.ch
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