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Infos t extileh abillementc uir Édité par la fédération textile habillement cuir - CGT 263, rue de Paris, case 415 - 93514 Montreuil RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE 10e CONGRÈS DE LA FÉDÉRATION TEXTILE HABILLEMENT CUIR BLANCHISSERIE CGT DU 3 AU 6 JUIN 2014 À BOURGOIN JALLIEU (38) LA FÉDÉRATION THCB VOUS SOUHAITE À TOUTES ET TOUS DE TRÈS BONNES VACANCES ! Juillet 2014 o N 315 Au sommaire : •Editorial : Une feuille de route fédérale votée à la quasi unanimité Page 2 •Devanlay en grève sur l’organisation du travail Page 2 •Cheynet et Fils : en redressement judiciaire Page 2 •Résolution n° 1 : La modernisation et les mutations de nos industries doivent être un atout pour le développement de l’emploi Pages 3 et 4 •Résolution n° 2 : Restructuration du textile habillement cuir blanchisserie Cgt sur le terrain : du nouveau est nécessaire Pages 4 à 6 •Résolution n° 3 : Notre activité européenne et internationale doit s’appuyer sur l’action commune, sur la solidarité entre les peuples Pages 6 à 8 •Manoël Dias nous a quittés Page 8 www.thc-cgt.fr ÉDITORIAL UNE FEUILLE DE ROUTE FÉDÉRALE VOTÉE À LA QUASI UNANIMITÉ ! Maurad RABHI, Secrétaire général. Après chaque congrès, nous publions l’ensemble des résolutions qui seront notre ■ feuille de route pour les trois prochaines années. Lors de notre congrès de Bourgoin Jallieu, les débats ont été denses, nourris et validés à une très large majorité, presque l’unanimité. Ces résolutions sont maintenant le bien de tous et nous aurons à cœur de respecter l’orientation et sa mise en œuvre. La fédération arrêtera, lors de sa première commission exécutive, un plan de travail, ainsi que des responsables fédéraux pour DEVANLAY EN GRÈVE SUR L’ORGANISATION DU TRAVAIL La direction de Devanlay à Troyes (10) pensait asseoir l’organisation du lean management dans l’atelier de tricotage sans problème. Erreur, après le constat de plusieurs modifications qui provoquent des changements de conditions de travail, des augmentations de productions, sans augmentation de salaires et des limitations du temps libre, les salariés de la bonneterie ont débrayé à plus de 45 % afin d’exprimer leur ras-lebol. Pendant près d’une semaine (du 23 au 27 juin), les salariés ont 2 Infos THC-CGT débrayé 2 heures en fin de poste pour exiger des changements. Le syndicat Cgt qui a soutenu le mouvement s’est fait fort de porter les revendications des salariés et exiger des modifications. Devant l’ampleur du mouvement, la direction a dû proposer d’ouvrir des discussions avec les délégués en présence d’un salarié au choix du syndicat. Des revendications devraient être retenues à la rentrée. Affaire à suivre et pression à maintenir ! porter chaque résolution dans les régions. Nous aurons, bien entendu, à regarder très rapidement comment déployer la résolution sur le périmètre des syndicats et voir ensemble comment aider les syndiqués et élus isolés dans leur nouveau syndicat local. Merci à tous les congressistes pour leur participation active ! La fédération vous souhaite à tous de très bonnes vacances bien méritées ! CHEYNET ET FILS : EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE ! Comme d’habitude, les mauvais coups portés aux salariés s’opèrent à la veille des congés d’été ou encore à la veille de Noël. C’est donc fin juin que les salariés et les délégués de Cheynet et Fils à St Just Malmont (43), ont appris la mauvaise nouvelle de la cessation de paiement. Cheynet et Fils est la principale entité du groupe textile Cheynet et compte 300 salariés. Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, la situation de trésorerie est telle que la direction a déjà annoncé qu’un plan social d’envergure sera it proposé au tribunal. Devant les difficultés qui s’amoncellent, la détermination des salariés et du syndicat Cgt sera décisive. La fédération vous tiendra informés, dès la rentrée, des suites concernant cette entreprise où l’enjeu de l’emploi sera au cœur de la bagarre. ■ RÉSOLUTION N° 1 : LA MODERNISATION ET LES MUTATIONS DE NOS INDUSTRIES DOIVENT ÊTRE UN ATOUT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’EMPLOI Nos secteurs traditionnels industriels, le textile, l’habillement, la chaussure se stabilisent après deux décennies de fortes turbulences et des dégâts considérables sur le plan de l’emploi, sur le parc industriel national ou encore sur l’image véhiculée sur nos professions. A contrario, certaines branches professionnelles, comme la maroquinerie, le luxe affichent une santé financière exceptionnelle et ce, malgré la crise. Hermès, Vuitton continuent leur insolente ascension sur les ventes et les marges. La marque de fabrique « Made in France » et le savoir-faire des salariés permettent le développement de l’emploi dans nos territoires pour les donneurs d’ordre, comme pour leurs soustraitants. Quant au secteur de la blanchisserie, il subit actuellement des repositionnements importants dans les trois principaux groupes Elis, BTB et RLD. Enfin, des niches d’emplois pourraient se développer suite aux nombreuses tendances qui se révèlent. Selon certaines études prospectives, il paraît incontestable que la personnalisation et le développement durable joueront demain un rôle plus fondamental encore sur le comportement des individus. Il faut entendre ici toute une série d’aspirations individuelles nouvelles, non seulement écologiques et environnementales, mais aussi sociales, éthiques (« made in France » ou « made in territoire » par exemple). Il faut réfléchir aux modifications de la consommation, à l’émergence de nouveaux produits. Certaines entreprises ont déjà anticipé ces nouvelles évolutions avec l’affichage de labels comme « Vosges terre textile » ou « la dentelle de Calais ». Cette transformation aura, à moyen terme, un impact majeur sur la distribution et donc sur l’industrie, en obligeant les entreprises à transformer leur conception en matière de direction, de management, leurs modèles et leurs process. Nous devons, nous aussi, saisir ces évolutions, mieux former nos militants afin qu’ils aient les données essentielles pour mener les batailles syndicales sur l’avenir de nos industries en France. En parallèle, une véritable révolution technologique peut submerger les textiles : nouvelles performances techniques, nouvelles fonctionnalités, nouvelles sensorialités, nouvelles applications. Le textile va évoluer de multiples façons pour offrir de nouvelles libertés à l’habillement et à de nouveaux univers, comme les textiles techniques. La fédération textile habillement cuir blanchisserie a bâti sa stratégie, depuis des décennies, sur la nécessité de développer nos industries et l’emploi en France. Nos batailles syndicales doivent à la fois permettre de peser sur le développement des emplois dans nos régions, comme cela a été le cas dernièrement chez Lejaby ou Porcher Industrie. Elles doivent aussi faire évoluer les compétences, mais aussi les salaires, les droits, la formation professionnelle et la sécurisation des parcours professionnels de tous les salariés de nos professions. La relocalisation de nos industries et de nos marchés publics doit être de nouveau exigée dans notre bataille pour produire en France. Si le Président de la République, François Hollande, le gouvernement, le ministre de l’Industrie font de l’emploi la priorité des priorités, alors nos marchés publics pour habiller l’armée, la gendarmerie, La Poste, la SNCF, etc… doivent être attribués et produits en France. Les EtatsUnis privilégient leurs marchés publics, pourquoi pas nous ? Les milliards d’euros lâchés au patronat à travers le Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE) ou le pacte de responsabilité doivent servir à l’investissement, à l’emploi en France et non aux marges des entreprises ou aux dividendes des actionnaires qui font produire à l’étranger, là où les salariés n’ont pas de garanties sociales et des bas salaires. En même temps que nous menons la bataille pour produire en France, nous devons nous attacher à développer la solidarité internationale avec les peuples exploités dans leurs « terres » et avec les syndicats qui les défendent. Nos batailles pour produire et créer de l’emploi en France doivent mettre en avant la nécessité de réglementer la sous-traitance trop souvent utilisée pour dégrader les conditions de travail, l’emploi, les droits des salariés. Une réglementation veillant à des rapports sains entre sous-traitants et donneurs d’ordres s’avère urgente. Produire en France nécessite parallèlement de dénoncer la stratégie de la grande distribution française, européenne et de centrales d’achats qui inondent le marché de produits importés à bas coût pour faire davantage de profits. Taxer ces produits importés à la porte de l’Europe s’avère Infos THC-CGT 3 utile pour mieux rétablir une concurrence saine et protéger l’emploi. Au plan syndical, nous devons développer davantage nos campagnes d’informations aux consommateurs afin de sensibiliser davantage l’opinion publique sur la stratégie de ces grands groupes commerciaux et sur les conséquences que de telles stratégies engendrent sur l’emploi et le statut des salariés de nos industries. Une autre exigence fédérale s’enracine également, c’est de travailler dans de bonnes conditions dans nos entreprises. Combattre les conditions de travail dégradées, combattre les performances trop individuelles et ■ les gaspillages de temps perdu mis en place par les patrons à travers le concept du « Lean management » est nécessaire. Notre bataille pour l’amélioration des conditions de travail s’avère incontournable. Nous devons pousser au développement de droits nouveaux pour les CHSCT. Les enjeux de mutations et de modernisation de nos industries doivent être un atout au développement de l’emploi en France et à l’émancipation des salariés si le syndicalisme s’en empare fortement. C’est pourquoi la fédération exige dès maintenant des grilles de classifications, de coefficients et de salaires partout dans nos entreprises, en fonction de leurs spécificités, afin de reconnaître les réelles compétences des salariés et de faire en sorte que les salaires soient à la hauteur de la qualification reconnue des salariés. Cela doit être reconnu dans les conventions collectives professionnelles. Nous devons par ailleurs encourager les entreprises qui jouent le jeu, qui développent la production et l’emploi en France. Plus que jamais, nos combats syndicaux doivent mener de paire la lutte pour l’investissement, l’innovation, la mutation, la modernisation de nos entreprises et pour la revalorisation du statut des salariés de nos industries. RÉSOLUTION N° 2 : STRUCTURATION DU TEXTILE HABILLEMENT CUIR BLANCHISSERIE CGT SUR LE TERRAIN : DU NOUVEAU EST NÉCESSAIRE Renforcer l’action et l’efficacité de la fédération La situation de nos branches professionnelles a fortement évolué depuis les années 2000. En une grosse décennie, nos entreprises se sont fortement transformées. Beaucoup de grands groupes comme Levis, Bata, Myrys, Rouleau Guichard, Jourdan, Rhône-Poulenc, Pindière, ECCE, SCA, Devanlay se sont délocalisés. Si des secteurs entiers comme l’industrie de la chaussure ou de l’habillement se sont effondrés, d’autres comme les blanchisseries, la maroquinerie, le textile technique sont en plein développement. Nos branches professionnelles n’ont peut-être pas fini leu r mutation. Nous mesurons chaque année que les entreprises qui se créent sur notre territoire sont de plus petite taille. Il est normal que la répartition des entreprises selon leurs effectifs se modifie donc. Il y a aujourd’hui 8.571 entreprises pour 180.000 salariés. 4 Infos THC-CGT En 2012, sur les 180.000 salariés de nos professions, nous mesurons qu’environ 130.000 travaillent dans des entreprises de plus de 11 salariés. Cela n’a plus rien à voir avec les groupes que nous avons connus. C’est la même chose pour les différentes catégories socioprofessionnelles. 131.400 salariés sont des ouvriers ou employés, 48.600 des agents de maîtrise ou cadres. Enfin, nos professions évoluent aussi vers la masculinité. 61 % sont des femmes pour 39 % d’hommes, elles étaient encore 70 % au début des années 2000. Avec 65.214 salariés, le textile est la branche la plus importante de nos professions, suivie de l’habillement avec 41.932 salariés, l’entretien textile avec 28.316 salariés et la maroquinerie avec 17.889 salariés. Nous avons donc perdu plus de 50.000 salariés depuis les années 2000. Le phénomène le plus marquant, c’est qu’en 10 ans, le nombre de salariés travaillant dans des entreprises de plus de 200 salariés a été divisé par deux. L’évolution et l’analyse des chiffres de nos branches industrielles évoqués ci-dessus doit nous interroger sur l’efficacité pour développer la Cgt au plus près des salariés. Nos branches bougent, la fédération Thcb Cgt doit donc bouger aussi. Nous souffrons d’une absence de syndicats forts ou de sections syndicales Cgt dans les PME. Nous ne baissons pas les bras pour les entreprises de moins de 10 salariés, mais il faut constater que c’es t particulièrement difficile de mettre en place des syndicats Cgt ou des sections dans la durée, de faire émerger des militants qui soient en capacité de mener, avec très peu de moyens, une activité Cgt régulière. Il n’en est pas de même pour les entreprises de 50 à 200 salariés, voire davantage et pourtant, notre faiblesse, là aussi, est préjudiciable à l’activité d’ensemble de la fédération. Beaucoup trop de syndicats en place, ayant déposé des statuts ou non, végètent avec moins de 20 syndiqués, voire moins de 10 syndiqués dans de nombreux cas. Ces syndicats ont une activité étriquée, peu en phase avec les salariés eux-mêmes, le nombre de militants y est réduit, souvent mal formés, ils sont repliés sur euxmêmes, parfois sans aucun contact avec les syndicats Cgt Thcb dynamiques qui sont à proximité, avec leurs UL ou leurs UD. Chacun travaille souvent dans son coin sans élan d’ensemble, en essayant de faire du mieux possible. Force est de constater aussi que ce fonctionnement réduit le collectif de travail et la vie syndicale. C’est pourquoi lors du 49e congrès de la Cgt, les congressistes ont modifié le périmètre du syndicat pour adopter une résolution qui poussait vers un syndicalisme d’adhérents, tourné vers des syndiqués plus nombreux dans les syndicats. Cette situation a amené le bureau fédéral et la CE fédérale à réflchir pour aider ces structures syndicales et ces militants à prendre une autre dimension syndicale. Un syndicat de moins de 20 syndiqués peut-il continuer à être en syndicat, isolé des autres ? Ne vaut-il pas mieux regrouper nos forces localement, sur un territoire ou départementalement pour créer des syndicats locaux ou départementaux qui regrouperaient tous ces syndicats où l’activité mérite d’être déployée ? Ce type de réflexion n’est pas nouveau, nous l’avons eu dans la fédération et dans la Cgt lors des dernières décennies. Cela étant, les chiffres de nos branches industrielles analysés ci-dessus montrent que cela bouge, il faut donc en tenir compte dans notre activité syndicale et pour les décisions que nous avons à prendre. Que faut-il faire ? Nous pourrions, avec l’accord du congrès et donc des syndicats concernés, considérer qu’u n syndicat de moins de 20 syndiqués ne peut pas être un syndicat, mais une section syndicale rattachée systématiquement à un syndicat local, territorial ou départemental que l’on créerait ensemble. Nous voulons créer des contacts, favoriser les réunions, dynamiser les débats pour créer une émulation syndicale saine et démocratique entre toutes et tous. Pour qu’elle soit efficace, nous pensons qu’il faudrait rendre systématique, voire obligatoire cette démarche : en dessous de 20 syndiqués on ne peut plus être en syndicat d’entreprise, mais forcément en section syndicale. Le changement de structure ne règle pas tout, loin s’en faut Il ne suffit pas de changer l’appellation de la structure pour que cela règle les problèmes d’efficacité. Si nous voulons rassembler les moins de 20 syndiqués en sections syndicales et non en syndicat isolé, c’est pour donner une dynamique de débat, de renforcement et d’action avec une vraie direction syndicale qui impulse l’activité syndicale. Un effort beaucoup plus important doit être fait par la fédération en matière de formation massive de nos militants de terrain. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons mettre sur pied une politique fédérale de cadres syndicaux dynamique qui permettra la prise de responsabilités d’un plus grand nombre au sein de ces syndicats locaux ou départementaux ou au sein de la fédération elle-même. Un syndicat local ou départemental a besoin d’un collectif humain qui communique, qui dirige, qui oriente, qui décide. Nous ne pouvons pas laisser ces syndicats locaux ou départementaux être dirigés par un ou deux camarades, toujours les mêmes, parfois même par des retraités, parce que c’est plus facile pour tout le monde ou parce que l’on n’a pas le choix. Le changement de structure ne règlera pas cela, il nous faut mettre sur pied une formation syndicale plus massive de nos militants et mettre en place des collectifs de direction : secrétaire général, trésorier, responsable juridique et assurer plus collectivement les permanences hebdomadaires ou mensuelles selon les cas. Il est utile que tous les camarades qui sont aujourd’hui dans les syndicats de moins de 20 syndiqués comprennent que la réflexion du bureau fédéral et de la CE fédérale vise à les aider, à développer l’animation de la Cgt pour qu’elle soit plus efficace et surtout plus proche des salariés eux-mêmes. Il s’agit bien entendu de ne culpabiliser personne, mais au regard des chiffres en syndiqués et des évolutions de nos branches industrielles, nous devons réfléchir et surtout agir collectivement pour le bien de la fédération tout entière et surtout pour être plus efficace dans la défense des intérêts des salariés de nos branches. C’est en effet notre mission, elle est précisée dans nos statuts. La fédération, avec les UD, les UL aidera à mettre en place, étape par étape, ces structures nouvelles et les équipes qui les dirigeront. C’est la mise en place d’un processus qui s’effectuera dans le temps, un travail de longue haleine qui demandera de la patience et beaucoup de démocratie, car la fédération ne veut en aucun cas prendre des décisions qui ne seraient pas partagées par toutes et tous. C’est pourquoi elle souhaite Infos THC-CGT 5 en débattre dans la préparation du congrès fédéral prochain. Certes, c’est plus « facile » de construire un syndicat local dans une grande ville plutôt que là où ces syndicats sont isolés, loin des grandes villes, parfois coupés aussi de leurs UL ou UD. Le syndicat Thc ou Thcb Cgt départemental peut alors mieux correspondre à la situation géographique du terrain. Des expériences existent : A Roubaix, Lille, Armentières, Tourcoing, Troyes, Roanne, St Etienne, etc… il y a déjà une culture de structure locale qui, parfois, fonctionne déjà, composée de 10, voire 20 sections syndicales rattachées au syndicat local. Cela devrait aider. En même temps, certains syndicats d’aujourd’hui éparpillés, loin de tout, peuvent, eux aussi, trouver une structure professionnelle adaptée, c’est par exemple le syndicat départemental Thcb. Cela fonctionne déjà avec succès dans certains départements, tels la Haute-Loire. Pour ce qui est des syndicats de plus de 20 syndiqués qui fonctionnent actuellement, ils continueront leur travail normalement, mais ils doivent aider ces camarades et la fédération à la mise en place de ces nouvelles structures locales ou départementales. Une coordination du travail syndical d’ensemble est nécessaire là où elle ne fonctionne pas, car elle est un vecteur de l’activité syndicale. Il s’agit de coordonner nos activités tous ensemble pour être plus efficaces. Le congrès doit en débattre et décider C’est le congrès fédéral qui décidera de toutes les évolutions à programmer dans les prochaines années. Ce débat doit faire partie de sa préparation. Vous avez sûrement un avis, nous le sollicitons pour mesurer ce qui est possible de mettre en œuvre et dans quel délai imparti ! Ce projet sera en débat dans toutes les structures Thcb Cgt, il n’est pas bien sûr tranché. La fédération a besoin de vos expériences, de vos avis éclairés, de ce qui bloque éventuellement, de ce qui est possible de construire là où vous êtes. La Commission Exécutive Fédérale. ■ RÉSOLUTION N° 3 : NOTRE ACTIVITÉ EUROPÉENNE ET INTERNATIONALE DOIT S’APPUYER SUR L’ACTION COMMUNE, SUR LA SOLIDARITÉ ENTRE LES PEUPLES Le syndicalisme européen doit s’adapter au monde d’aujourd’hui Quatre années viennent de s’écouler entre nos deux congrès. Beaucoup de choses ont bougé, notamment au niveau du syndicalisme en Europe. Le 15 mai 2012, la fédération syndicale européenne FSE Thc disparaît suite au congrès de dissolution pour laisser place à la nouvelle fédération syndicale européenne des travailleurs de l’industrie. Le congrès de création s’est tenu le 16 mai 2012. La nouvelle fédération devient alors IndustriAll Trade Union. Pourquoi cette démarche ? Les syndicats et leurs membres font face à des défis immenses au niveau européen et mondial. Les conditions fondamentales pour un avenir industriel européen sont mises à mal par la crise économique et politique que nous traversons 6 Infos THC-CGT actuellement et par la stratégie des grands groupes. Les conditions pour une véritable Europe sociale sont elles aussi menacées. C’est dans ce contexte que les syndicats européens des secteurs de la métallurgie, de la chimie, de l’énergie, du papier, des mines, de la défense, du textile, de l’habillement, de la chaussure, des cuirs et peaux, des blanchisseries ont uni leurs forces pour créer cette nouvelle fédération européenne. Elle compte 8 millions de membres dans plus de 230 organisations. Cette force nouvelle devrait nous permettre de mieux lutter pour améliorer les conditions des salariés de nos industries en Europe, elle devrait aider à mettre en avant la production et le développement industriels comme pierre angulaire de la croissance et de la prospérité dans tous les pays européens. L’avenir européen au plan social dépend de secteurs industriels où la production est forte. C’est un facteur clé dans la création de richesses et d’emplois, cela doit être encouragé. L’orientation revendicative, stratégique et politique d’IndustriAll Europe s’est décidée autour de trois axes essentiels pour l’industrie européenne, à savoir : La proposition d’un plan d’investissement européen pour une relance de l’emploi. Une gouvernance économique démocratique et socialement responsable au sein de l’Union Européenne qui vise a améliorer les conditions de vie et de travail pour tous. Un manifeste sur les élections européennes. (La fédération IndustriAll Trade Union a décidé de proposer un projet de texte pour se positionner offensivement dans le cadre d’une démarche syndicale. Défendre nos spécificités fédérales à la lumière de ce qui se passe en France Les industries du textile, de l’habillement, de la chaussure, du cuir et tanneries, de la blanchisserie sont sous pression à plusieurs égards. La concurrence mondiale est rude. Elle s’est exacerbée notamment en provenance des pays à bas coûts. La pression sur les salaires, les prix de vente, sur les droits des salariés est constante et forte. La casse de l’emploi s’est poursuivie dans bon nombre de nos branches, des entreprises continuent d’être délocalisées. Toutefois, les secteurs Thcb emploient encore 2,3 millions de travailleurs en Europe (hors Turquie) et restent donc des secteurs industriels importants, ils doivent être une priorité de la réflexion industrielle européenne et de l’action revendicative. En France, nos luttes contre les délocalisations doivent se poursuivre pour que nos mots d’ordre « Produire en France » soient une réalité incontournable. Cela suppose des luttes dans notre pays, mais aussi une grande solidarité avec les travailleurs exploités dans les terres de délocalisation. Il n’y a pas de concurrence entre les salariés de nos branches de quelque pays que ce soit, nous devons lutter ensemble pour que le progrès social s’élève dans chacun des pays. Nos actions communes doivent être dirigées contre les stratégies patronales, celles de la grande distribution qui pillent les pays, appauvrissent les populations, délocalisent à tout va pour faire toujours plus de profits à très court terme. La création de cette nouvelle fédération d’industrie européenne constitué, entre autres, de sept fédérations Cgt nous conduit à engager une profonde réflexion sur nos méthodes et sur notre conception du travail collectif en France et en Europe. Durant ces derniers mois, très régulièrement, des réunions mensuelles interfédérales Cgt se sont tenues pour préparer la mise en place, la création d’IndustriAll. La Cgt a parlé d’une même voix en préparant des déclarations communes ou des interventions, cela n’empêchant nullement les prises de paroles des représentants de chaque fédération. Nous avons pris part aux débats à chaque fois que le sujet discuté le nécessitait. Les enjeux européens, les décisions prises par la commission européenne à Bruxelles ou par le parlement européen ont souvent des répercussions désastreuses pour les salariés et nos pays. La Cgt et notre fédération doivent persévérer et s’investir davantage sur ces questions. Notre bulletin fédéral donnera toute information à ce sujet, des articles seront régulièrement publiés afin de relayer nos positions et celles des autres pays auprès des syndiqués et des militants de nos organisations. La future commission exécutive fédérale devra s’impliqu er davantage sur l’action syndicale européenne afin de mieux se positionner sur les sujets qui la concernent. Notre fédération Thcb Cgt doit être à l’initiative Dans cette nouvelle fédération européenne, notre fédération Thcb doit prendre toute sa place et œuvrer pour que les actions européennes soient très concrètes et appuyées sur la défense des intérêts des salariés de nos branches. Nous ne pouvons pas rester dans le « théorique », nous devons agir collectivement. Qu’il s’agisse de la politique industrielle et commerciale en France et en Europe, du dialogue social, de la stratégie des comités de groupes européens, des luttes à engager en France et au plan européen, notre fédération doit faire entendre sa voix et être écoutée. Le syndicalisme européen doit entrer concrètement dans les dossiers et dans l’action, avoir un esprit critique certes, mais aussi présenter des propositions syndicales visant à défendre nos productions. C’est aussi le cas pour le statut des salariés de nos branches afin que le progrès social soit le vecteur d’une autre politique industrielle, économique et sociale en Europe. Notre solidarité internationale doit être développée Notre action internationale doit être basée sur la solidarité avec les peuples qui luttent contre la surexploitation. C’est vrai dans de nombreux continents où l’exploitation fait rage. C’est vrai notamment en Asie où les salariés du textile du Bangladesh se sont révoltés il y a quelques mois. Après que leurs usines fantômes se soient effondrées sur eux faisant 1.135 morts, ils sont descendus dans les rues pour les salaires et les conditions de travail. Le gouvernement a envoyé l’armée pour les matraquer, c’est dire que le dialogue social n’existe pas. Comme souvent, seul le rapport de force permet d’être écouté. Après plusieurs semaines de grève, la révolte des salariés a permis de voir les salaires minimums progresser de 50 %. C’est un exemple et un encouragement pour toutes celles et tous ceux qui subissent l’exploitation des multinationales du textile et celle des marques dans quelque pays que ce soit. Au Cambodge aussi, les ouvrières et ouvriers du textile se sont révoltés après la mort d’une des leurs lors d’une manifestation textile Infos THC-CGT 7 puissante dans les rues de Phnom Penh. La lutte s’est étendue ensuite à l’ensemble du pays malgré les violentes répressions où la police a tiré à balles réelles sur les ouvriers du textile travaillant chez un soustraitant de Gap et H&M. Toutes ces luttes courageuses en Asie et ailleurs doivent être encouragées par notre fédération, soutenues. Notre devoir de solidarité doit être une règle essentielle de notre action syndicale internationale. Nous devons exiger, avec l’augmentation de leurs salaires, la reconnaissance du droit syndical et la nécessité de mettre en place des droits syndicaux et sociaux protecteurs pour que la dignité des salariés soit enfin respectée. Le congrès de notre fédération réaffirme son engagement au sein de cette jeune fédération européenne Notre congrès fédéral qui s’est tenu à Bourgoin Jallieu (38) du 3 au 6 juin 2014 réaffirme le besoin d’une action syndicale européenne forte basée sur l’action, la solidarité entre tous les salariés de nos branches de tous les pays. Notre action syndicale européenne doit être dynamique et basée sur des orientations offensives et claires, sur des actions motivées et concrètes. En ce sens, avec notre fédération et les autres fédérations de la Cgt, nous entendons prendre toute notre place au sein de cette fédération européenne IndustriAll Trade Union pour développer les luttes et faire avancer le progrès social en France, en Europe et partout dans le monde. ■ INTERVENTION DE C. LAROSE AU NOM DE LA FÉDÉRATION THC CGT POUR LE DÉCÈS DE MANOËL DIAS (31 MAI 2014) Mano nous a quittés. Mano, c’est une figure du mouvement ouvrier du Nord, de la Cgt, il fait partie de ceux que tout le monde connaît et pas seulement pour sa longévité, mais aussi et surtout, pour ce qu’il a apporté à tous. Mano, c’était un label de qualité syndicale que personne ne pouvait contester et une disponibilité à toute épreuve. Son image reposait sur un travail énorme, sur la volonté de construire, de proposer. Sa gentillesse et son dévouement en avaient fait un homme aimé, respecté. Chrétien, il faisait valoir le respect des autres, des plus humbles, des plus faibles. Il ne s’est pas économisé, il a tout fait pour les autres sans jamais réclamer pour lui-même. Le Nord et la fédération Cgt du Textile perdent là une de ses dernières grandes figures. Il savait sur la formation. Le textile du Nord c’était Mano, la référence en matière de formation c’était Mano, Roubaix c’était Mano. Les nombreuses décorations qu’il a eu venaient récompenser l’homme aux valeurs humaines reconnues de tous, c’était toujours le bon sens qui guidait son action. Il a été pendant plusieurs décennies un dirigeant de la fédération Thc. Mano est de cette race de gens complètement au service des autres, c’est de plus en plus rare dans ce monde qui va si vite, trop vite, trop cruel. Sa disparition va laisser un vide, mais l’histoire du syndicalisme Cgt du Nord ou national retiendra son nom et son action. tout faire, mais il s’était spécialisé sur les questions économiques et Mensuel édité par la Fédération THC - 263. rue de Paris - Case 415 - 93514 MONTREUIL - Tél. 01 55 82 84 89 Fax 01 55 82 84 91 - Email : [email protected] Directeur de publication: Maurad Rabhi Imprimerie IAC - Tél. 01.48.70.28.28 - No de commission paritaire- 1218 S 06717 - Numéro ISSN : 0980 33 78 - Dépôt légal Juillet 2014 - Prix 0,46 euro - 5 euros l’abonnement annuel 8 Infos THC-CGT