buljuillet2014V6 xpress

Transcription

buljuillet2014V6 xpress
Infos
t extileh abillementc uir
Édité par la fédération textile habillement cuir - CGT
263, rue de Paris, case 415 - 93514 Montreuil
RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE
10e CONGRÈS DE LA FÉDÉRATION
TEXTILE HABILLEMENT CUIR
BLANCHISSERIE CGT
DU 3 AU 6 JUIN 2014 À
BOURGOIN JALLIEU (38)
LA FÉDÉRATION THCB VOUS
SOUHAITE À TOUTES ET TOUS DE
TRÈS BONNES VACANCES !
Juillet 2014
o
N 315
Au sommaire :
•Editorial : Une
feuille de route
fédérale votée à
la quasi unanimité
Page 2
•Devanlay en grève
sur l’organisation
du travail
Page 2
•Cheynet et Fils :
en redressement
judiciaire
Page 2
•Résolution n° 1 :
La modernisation
et les mutations de
nos industries
doivent être un
atout pour le
développement de
l’emploi
Pages 3 et 4
•Résolution n° 2 :
Restructuration du
textile habillement
cuir blanchisserie
Cgt sur le terrain :
du nouveau est
nécessaire
Pages 4 à 6
•Résolution n° 3 :
Notre activité
européenne et
internationale doit
s’appuyer sur
l’action commune,
sur la solidarité
entre les peuples
Pages 6 à 8
•Manoël Dias nous
a quittés
Page 8
www.thc-cgt.fr
ÉDITORIAL
UNE FEUILLE DE ROUTE FÉDÉRALE VOTÉE À LA
QUASI UNANIMITÉ !
Maurad RABHI,
Secrétaire général.
Après chaque congrès, nous
publions l’ensemble des
résolutions qui seront notre
■
feuille de route pour les trois
prochaines années. Lors de
notre congrès de Bourgoin
Jallieu, les débats ont été
denses, nourris et validés à une
très large majorité, presque
l’unanimité. Ces résolutions
sont maintenant le bien de tous
et nous aurons à cœur de
respecter l’orientation et sa
mise en œuvre.
La fédération arrêtera, lors de sa
première commission exécutive,
un plan de travail, ainsi que des
responsables fédéraux pour
DEVANLAY EN GRÈVE SUR
L’ORGANISATION DU TRAVAIL
La direction de
Devanlay à Troyes (10)
pensait asseoir
l’organisation du lean
management dans
l’atelier de tricotage
sans problème. Erreur,
après le constat de
plusieurs modifications
qui provoquent des
changements de
conditions de travail,
des augmentations de
productions, sans
augmentation de
salaires et des
limitations du temps
libre, les salariés de la
bonneterie ont débrayé
à plus de 45 % afin
d’exprimer leur ras-lebol.
Pendant près d’une
semaine (du 23 au 27
juin), les salariés ont
2 Infos THC-CGT
débrayé 2 heures en
fin de poste pour exiger
des changements. Le
syndicat Cgt qui a
soutenu le mouvement
s’est fait fort de porter
les revendications des
salariés et exiger des
modifications.
Devant l’ampleur du
mouvement, la direction
a dû proposer d’ouvrir
des discussions avec les
délégués en présence
d’un salarié au choix
du syndicat.
Des revendications
devraient être retenues
à la rentrée.
Affaire à suivre et
pression à
maintenir !
porter chaque résolution dans
les régions. Nous aurons, bien
entendu, à regarder très
rapidement comment déployer
la résolution sur le périmètre
des syndicats et voir ensemble
comment aider les syndiqués et
élus isolés dans leur nouveau
syndicat local.
Merci à tous les congressistes
pour leur participation active !
La fédération vous souhaite à
tous de très bonnes vacances
bien méritées !
CHEYNET ET FILS : EN
REDRESSEMENT JUDICIAIRE !
Comme d’habitude, les mauvais coups
portés aux salariés s’opèrent à la veille
des congés d’été ou encore à la veille de
Noël. C’est donc fin juin que les salariés
et les délégués de Cheynet et Fils à St Just
Malmont (43), ont appris la mauvaise
nouvelle de la cessation de paiement.
Cheynet et Fils est la principale entité du
groupe textile Cheynet et compte 300
salariés.
Comme une mauvaise nouvelle n’arrive
jamais seule, la situation de trésorerie est
telle que la direction a déjà annoncé
qu’un plan social d’envergure sera it
proposé au tribunal. Devant les difficultés
qui s’amoncellent, la détermination des
salariés et du syndicat Cgt sera décisive.
La fédération vous tiendra informés,
dès la rentrée, des suites concernant
cette entreprise où l’enjeu de
l’emploi sera au cœur de la bagarre.
■
RÉSOLUTION N° 1 : LA MODERNISATION ET LES MUTATIONS DE NOS
INDUSTRIES DOIVENT ÊTRE UN ATOUT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’EMPLOI
Nos
secteurs
traditionnels
industriels, le textile, l’habillement,
la chaussure se stabilisent après
deux décennies de fortes
turbulences et des dégâts
considérables sur le plan de
l’emploi, sur le parc industriel
national ou encore sur l’image
véhiculée sur nos professions.
A contrario, certaines branches
professionnelles, comme la
maroquinerie, le luxe affichent une
santé financière exceptionnelle et
ce, malgré la crise. Hermès,
Vuitton continuent leur insolente
ascension sur les ventes et les
marges. La marque de fabrique
« Made in France » et le savoir-faire
des salariés permettent le
développement de l’emploi dans
nos territoires pour les donneurs
d’ordre, comme pour leurs soustraitants. Quant au secteur de la
blanchisserie, il subit actuellement
des repositionnements importants
dans les trois principaux groupes
Elis, BTB et RLD.
Enfin, des niches d’emplois
pourraient se développer suite aux
nombreuses tendances qui se
révèlent. Selon certaines études
prospectives, il paraît incontestable
que la personnalisation et le
développement durable joueront
demain un rôle plus fondamental
encore sur le comportement des
individus. Il faut entendre ici toute
une série d’aspirations individuelles
nouvelles,
non
seulement
écologiques et environnementales,
mais aussi sociales, éthiques («
made in France » ou « made in
territoire » par exemple). Il faut
réfléchir aux modifications de la
consommation, à l’émergence
de nouveaux produits.
Certaines entreprises ont déjà
anticipé ces nouvelles évolutions
avec l’affichage de labels comme
« Vosges terre textile » ou « la
dentelle de Calais ». Cette
transformation aura, à moyen
terme, un impact majeur sur la
distribution et donc sur l’industrie,
en obligeant les entreprises à
transformer leur conception en
matière
de
direction,
de
management, leurs modèles et
leurs process. Nous devons, nous
aussi, saisir ces évolutions, mieux
former nos militants afin qu’ils
aient les données essentielles pour
mener les batailles syndicales sur
l’avenir de nos industries en
France.
En parallèle, une véritable
révolution technologique peut
submerger les textiles : nouvelles
performances
techniques,
nouvelles
fonctionnalités,
nouvelles sensorialités, nouvelles
applications.
Le textile va évoluer de multiples
façons pour offrir de nouvelles
libertés à l’habillement et à de
nouveaux univers, comme les
textiles techniques.
La fédération textile habillement
cuir blanchisserie a bâti sa stratégie,
depuis des décennies, sur la
nécessité de développer nos
industries et l’emploi en France.
Nos batailles syndicales doivent à
la fois permettre de peser sur le
développement des emplois dans
nos régions, comme cela a été le
cas dernièrement chez Lejaby ou
Porcher Industrie. Elles doivent
aussi
faire
évoluer
les
compétences, mais aussi les
salaires, les droits, la formation
professionnelle et la sécurisation
des parcours professionnels de
tous les salariés de nos professions.
La relocalisation de nos industries
et de nos marchés publics doit être
de nouveau exigée dans notre
bataille pour produire en France. Si
le Président de la République,
François
Hollande,
le
gouvernement, le ministre de
l’Industrie font de l’emploi la
priorité des priorités, alors nos
marchés publics pour habiller
l’armée, la gendarmerie, La Poste,
la SNCF, etc… doivent être attribués
et produits en France. Les EtatsUnis privilégient leurs marchés
publics, pourquoi pas nous ? Les
milliards d’euros lâchés au patronat
à travers le Crédit Impôt
Compétitivité Emploi (CICE) ou le
pacte de responsabilité doivent
servir à l’investissement, à l’emploi
en France et non aux marges des
entreprises ou aux dividendes des
actionnaires qui font produire à
l’étranger, là où les salariés
n’ont pas de garanties sociales et
des bas salaires. En même temps
que nous menons la bataille pour
produire en France, nous devons
nous attacher à développer la
solidarité internationale avec les
peuples exploités dans leurs
« terres » et avec les syndicats qui
les défendent.
Nos batailles pour produire et créer
de l’emploi en France doivent
mettre en avant la nécessité de
réglementer la sous-traitance trop
souvent utilisée pour dégrader les
conditions de travail, l’emploi, les
droits
des
salariés.
Une
réglementation veillant à des
rapports sains entre sous-traitants
et donneurs d’ordres s’avère
urgente.
Produire en France nécessite
parallèlement de dénoncer la
stratégie de la grande distribution
française, européenne et de
centrales d’achats qui inondent le
marché de produits importés à
bas coût pour faire davantage de
profits. Taxer ces produits importés
à la porte de l’Europe s’avère
Infos THC-CGT 3
utile pour mieux rétablir une
concurrence saine et protéger
l’emploi. Au plan syndical, nous
devons développer davantage nos
campagnes d’informations aux
consommateurs afin de sensibiliser
davantage l’opinion publique sur
la stratégie de ces grands groupes
commerciaux
et
sur
les
conséquences que de telles
stratégies
engendrent
sur
l’emploi et le statut des salariés de
nos industries.
Une autre exigence fédérale
s’enracine également, c’est de
travailler dans de bonnes
conditions dans nos entreprises.
Combattre les conditions de travail
dégradées,
combattre
les
performances trop individuelles et
■
les gaspillages de temps perdu mis
en place par les patrons à travers le
concept du « Lean management »
est nécessaire. Notre bataille pour
l’amélioration des conditions de
travail s’avère incontournable.
Nous devons pousser au
développement
de
droits
nouveaux pour les CHSCT.
Les enjeux de mutations et de
modernisation de nos industries
doivent être un atout au
développement de l’emploi en
France et à l’émancipation des
salariés si le syndicalisme s’en
empare fortement. C’est pourquoi
la fédération exige dès maintenant
des grilles de classifications, de
coefficients et de salaires partout
dans nos entreprises, en fonction
de leurs spécificités, afin de
reconnaître
les
réelles
compétences des
salariés et de
faire en sorte que les salaires soient
à la hauteur de la qualification
reconnue des salariés. Cela doit
être reconnu dans les conventions
collectives professionnelles. Nous
devons par ailleurs encourager les
entreprises qui jouent le jeu, qui
développent la production et
l’emploi en France.
Plus que jamais, nos combats
syndicaux doivent mener de paire
la lutte pour l’investissement,
l’innovation, la mutation, la
modernisation de nos entreprises
et pour la revalorisation du statut
des salariés de nos industries.
RÉSOLUTION N° 2 : STRUCTURATION DU TEXTILE HABILLEMENT CUIR
BLANCHISSERIE CGT SUR LE TERRAIN : DU NOUVEAU EST NÉCESSAIRE
Renforcer l’action et l’efficacité
de la fédération
La situation de nos branches
professionnelles a fortement évolué
depuis les années 2000. En une
grosse décennie, nos entreprises se
sont fortement transformées.
Beaucoup de grands groupes
comme Levis, Bata, Myrys, Rouleau
Guichard, Jourdan, Rhône-Poulenc,
Pindière, ECCE, SCA, Devanlay se
sont délocalisés.
Si des secteurs entiers comme
l’industrie de la chaussure ou de
l’habillement se sont effondrés,
d’autres comme les blanchisseries,
la maroquinerie, le textile technique
sont en plein développement.
Nos branches professionnelles
n’ont peut-être pas fini leu r
mutation. Nous mesurons chaque
année que les entreprises qui se
créent sur notre territoire sont de
plus petite taille. Il est normal que la
répartition des entreprises selon
leurs effectifs se modifie donc. Il y a
aujourd’hui 8.571 entreprises
pour 180.000 salariés.
4 Infos THC-CGT
En 2012, sur les 180.000 salariés
de nos professions, nous mesurons
qu’environ 130.000 travaillent
dans des entreprises de plus de 11
salariés. Cela n’a plus rien à voir
avec les groupes que nous avons
connus.
C’est la même chose pour les
différentes
catégories
socioprofessionnelles. 131.400
salariés sont des ouvriers ou
employés, 48.600 des agents de
maîtrise ou cadres. Enfin, nos
professions évoluent aussi vers la
masculinité. 61 % sont des femmes
pour 39 % d’hommes, elles étaient
encore 70 % au début des années
2000.
Avec 65.214 salariés, le textile est la
branche la plus importante de nos
professions, suivie de l’habillement
avec 41.932 salariés, l’entretien
textile avec 28.316 salariés et la
maroquinerie avec 17.889 salariés.
Nous avons donc perdu plus de
50.000 salariés depuis les années
2000. Le phénomène le plus
marquant, c’est qu’en 10 ans, le
nombre de salariés travaillant dans
des entreprises de plus de 200
salariés a été divisé par deux.
L’évolution et l’analyse des
chiffres
de
nos
branches
industrielles évoqués ci-dessus
doit nous interroger sur l’efficacité
pour développer la Cgt au plus
près des salariés. Nos branches
bougent, la fédération Thcb Cgt
doit donc bouger aussi.
Nous souffrons d’une absence de
syndicats forts ou de sections
syndicales Cgt dans les PME. Nous
ne baissons pas les bras pour les
entreprises de moins de 10 salariés,
mais il faut constater que c’es t
particulièrement difficile de mettre
en place des syndicats Cgt ou des
sections dans la durée, de faire
émerger des militants qui soient en
capacité de mener, avec très peu
de moyens, une activité Cgt
régulière. Il n’en est pas de même
pour les entreprises de 50 à 200
salariés, voire davantage et
pourtant, notre faiblesse, là aussi,
est préjudiciable à l’activité
d’ensemble de la fédération.
Beaucoup trop de syndicats en
place, ayant déposé des statuts ou
non, végètent avec moins de 20
syndiqués, voire moins de 10
syndiqués dans de nombreux cas.
Ces syndicats ont une activité
étriquée, peu en phase avec les
salariés eux-mêmes, le nombre de
militants y est réduit, souvent mal
formés, ils sont repliés sur euxmêmes, parfois sans aucun contact
avec les syndicats Cgt Thcb
dynamiques qui sont à proximité,
avec leurs UL ou leurs UD. Chacun
travaille souvent dans son coin sans
élan d’ensemble, en essayant de
faire du mieux possible. Force est
de constater aussi que ce
fonctionnement réduit le collectif
de travail et la vie syndicale. C’est
pourquoi lors du 49e congrès de la
Cgt, les congressistes ont modifié le
périmètre du syndicat pour
adopter une résolution qui poussait
vers un syndicalisme d’adhérents,
tourné vers des syndiqués plus
nombreux dans les syndicats.
Cette situation a amené le bureau
fédéral et la CE fédérale à réflchir
pour aider ces structures syndicales
et ces militants à prendre une autre
dimension syndicale. Un syndicat de
moins de 20 syndiqués peut-il
continuer à être en syndicat, isolé
des autres ? Ne vaut-il pas mieux
regrouper nos forces localement,
sur
un
territoire
ou
départementalement pour créer
des
syndicats
locaux
ou
départementaux qui regrouperaient
tous ces syndicats où l’activité
mérite d’être déployée ?
Ce type de réflexion n’est pas
nouveau, nous l’avons eu dans la
fédération et dans la Cgt lors des
dernières décennies. Cela étant,
les chiffres de nos branches
industrielles analysés ci-dessus
montrent que cela bouge, il faut
donc en tenir compte dans notre
activité syndicale et pour les
décisions que nous avons à
prendre.
Que faut-il faire ?
Nous pourrions, avec l’accord du
congrès et donc des syndicats
concernés, considérer qu’u n
syndicat de moins de 20 syndiqués
ne peut pas être un syndicat, mais
une section syndicale rattachée
systématiquement à un syndicat
local, territorial ou départemental
que l’on créerait ensemble. Nous
voulons créer des contacts, favoriser
les réunions, dynamiser les débats
pour créer une émulation syndicale
saine et démocratique entre toutes
et tous. Pour qu’elle soit efficace,
nous pensons qu’il faudrait rendre
systématique, voire obligatoire
cette démarche : en dessous de 20
syndiqués on ne peut plus être en
syndicat d’entreprise, mais
forcément en section syndicale.
Le changement de structure ne
règle pas tout, loin s’en faut
Il ne suffit pas de changer
l’appellation de la structure pour
que cela règle les problèmes
d’efficacité. Si nous voulons
rassembler les moins de 20
syndiqués en sections syndicales et
non en syndicat isolé, c’est pour
donner une dynamique de débat,
de renforcement et d’action avec
une vraie direction syndicale qui
impulse l’activité syndicale.
Un effort beaucoup plus important
doit être fait par la fédération en
matière de formation massive de
nos militants de terrain. Ce n’est
qu’à ce prix que nous pourrons
mettre sur pied une politique
fédérale de cadres syndicaux
dynamique qui permettra la prise de
responsabilités d’un plus grand
nombre au sein de ces syndicats
locaux ou départementaux ou au
sein de la fédération elle-même.
Un syndicat local ou départemental
a besoin d’un collectif humain qui
communique, qui dirige, qui
oriente, qui décide. Nous ne
pouvons pas laisser ces syndicats
locaux ou départementaux être
dirigés par un ou deux camarades,
toujours les mêmes, parfois
même par des retraités, parce que
c’est plus facile pour tout le monde
ou parce que l’on n’a pas le choix.
Le changement de structure ne
règlera pas cela, il nous faut mettre
sur pied une formation syndicale
plus massive de nos militants et
mettre en place des collectifs de
direction : secrétaire général,
trésorier, responsable juridique et
assurer plus collectivement les
permanences hebdomadaires ou
mensuelles selon les cas.
Il est utile que tous les camarades
qui sont aujourd’hui dans les
syndicats de moins de 20
syndiqués comprennent que la
réflexion du bureau fédéral et de la
CE fédérale vise à les aider, à
développer l’animation de la Cgt
pour qu’elle soit plus efficace et
surtout plus proche des salariés
eux-mêmes. Il s’agit bien entendu
de ne culpabiliser personne, mais
au regard des chiffres en syndiqués
et des évolutions de nos branches
industrielles,
nous
devons
réfléchir et surtout agir
collectivement pour le bien de la
fédération tout entière et surtout
pour être plus efficace dans la
défense des intérêts des
salariés de nos branches. C’est
en effet notre mission, elle est
précisée dans nos statuts.
La fédération, avec les UD, les UL
aidera à mettre en place, étape par
étape, ces structures nouvelles et
les équipes qui les dirigeront. C’est
la mise en place d’un processus
qui s’effectuera dans le temps, un
travail de longue haleine qui
demandera de la patience et
beaucoup de démocratie, car la
fédération ne veut en aucun cas
prendre des décisions qui ne
seraient pas partagées par toutes et
tous. C’est pourquoi elle souhaite
Infos THC-CGT 5
en débattre dans la préparation du
congrès fédéral prochain. Certes,
c’est plus « facile » de construire
un syndicat local dans une grande
ville plutôt que là où ces syndicats
sont isolés, loin des grandes villes,
parfois coupés aussi de leurs UL ou
UD. Le syndicat Thc ou Thcb Cgt
départemental peut alors mieux
correspondre à la situation
géographique du terrain.
Des expériences existent :
A Roubaix, Lille, Armentières,
Tourcoing, Troyes, Roanne, St
Etienne, etc… il y a déjà une culture
de structure locale qui, parfois,
fonctionne déjà, composée de 10,
voire 20 sections syndicales
rattachées au syndicat local. Cela
devrait aider. En même temps,
certains syndicats d’aujourd’hui
éparpillés, loin de tout, peuvent,
eux aussi, trouver une structure
professionnelle adaptée, c’est par
exemple le syndicat départemental
Thcb. Cela fonctionne déjà avec
succès
dans
certains
départements, tels la Haute-Loire.
Pour ce qui est des syndicats de
plus de 20 syndiqués qui
fonctionnent actuellement, ils
continueront
leur
travail
normalement, mais ils doivent
aider ces camarades et la
fédération à la mise en place de
ces nouvelles structures locales
ou
départementales.
Une
coordination du travail syndical
d’ensemble est nécessaire là où
elle ne fonctionne pas, car elle est
un vecteur de l’activité
syndicale. Il s’agit de coordonner
nos activités tous ensemble pour
être plus efficaces.
Le congrès doit en débattre et
décider
C’est le congrès fédéral qui
décidera de toutes les évolutions à
programmer dans les prochaines
années. Ce débat doit faire partie
de sa préparation. Vous avez
sûrement un avis, nous le sollicitons
pour mesurer ce qui est possible de
mettre en œuvre et dans quel délai
imparti !
Ce projet sera en débat dans toutes
les structures Thcb Cgt, il n’est pas
bien sûr tranché. La fédération a
besoin de vos expériences, de vos
avis éclairés, de ce qui bloque
éventuellement, de ce qui est
possible de construire là où vous
êtes.
La
Commission
Exécutive
Fédérale.
■ RÉSOLUTION N° 3 : NOTRE ACTIVITÉ EUROPÉENNE ET INTERNATIONALE DOIT
S’APPUYER SUR L’ACTION COMMUNE, SUR LA SOLIDARITÉ ENTRE LES PEUPLES
Le syndicalisme européen doit
s’adapter au monde d’aujourd’hui
Quatre années viennent de
s’écouler entre nos deux congrès.
Beaucoup de choses ont bougé,
notamment au niveau du
syndicalisme en Europe. Le 15 mai
2012, la fédération syndicale
européenne FSE Thc disparaît
suite au congrès de dissolution
pour laisser place à la nouvelle
fédération syndicale européenne
des travailleurs de l’industrie. Le
congrès de création s’est tenu le
16 mai 2012. La nouvelle
fédération devient alors IndustriAll
Trade Union.
Pourquoi cette démarche ?
Les syndicats et leurs membres font
face à des défis immenses au
niveau européen et mondial. Les
conditions fondamentales pour un
avenir industriel européen sont
mises à mal par la crise économique
et politique que nous traversons
6 Infos THC-CGT
actuellement et par la stratégie des
grands groupes. Les conditions
pour une véritable Europe sociale
sont elles aussi menacées.
C’est dans ce contexte que les
syndicats européens des secteurs
de la métallurgie, de la chimie, de
l’énergie, du papier, des mines, de
la défense, du textile, de
l’habillement, de la chaussure, des
cuirs et peaux, des blanchisseries
ont uni leurs forces pour créer cette
nouvelle fédération européenne.
Elle compte 8 millions de membres
dans plus de 230 organisations.
Cette force nouvelle devrait nous
permettre de mieux lutter pour
améliorer les conditions des
salariés de nos industries en Europe,
elle devrait aider à mettre en avant
la production et le développement
industriels comme pierre angulaire
de la croissance et de la prospérité
dans tous les pays européens.
L’avenir européen au plan social
dépend de secteurs industriels où
la production est forte. C’est un
facteur clé dans la création de
richesses et d’emplois, cela doit
être encouragé.
L’orientation
revendicative,
stratégique
et
politique
d’IndustriAll
Europe
s’est
décidée autour de trois axes
essentiels
pour
l’industrie
européenne, à savoir :
La proposition d’un plan
d’investissement européen pour
une relance de l’emploi.
Une gouvernance économique
démocratique et socialement
responsable au sein de l’Union
Européenne qui vise a améliorer les
conditions de vie et de travail pour tous.
Un manifeste sur les élections
européennes. (La fédération
IndustriAll Trade Union a décidé de
proposer un projet de texte pour se
positionner offensivement dans le
cadre d’une démarche syndicale.
Défendre nos spécificités
fédérales à la lumière de ce qui
se passe en France
Les industries du textile, de
l’habillement, de la chaussure, du
cuir et tanneries, de la blanchisserie
sont sous pression à plusieurs
égards. La concurrence mondiale
est rude. Elle s’est exacerbée
notamment en provenance des
pays à bas coûts. La pression sur
les salaires, les prix de vente, sur les
droits des salariés est constante et
forte.
La casse de l’emploi s’est poursuivie
dans bon nombre de nos branches,
des entreprises continuent d’être
délocalisées. Toutefois, les secteurs
Thcb emploient encore 2,3 millions
de travailleurs en Europe (hors
Turquie) et restent donc des secteurs
industriels importants, ils doivent
être une priorité de la réflexion
industrielle européenne et de
l’action revendicative.
En France, nos luttes contre les
délocalisations
doivent
se
poursuivre pour que nos mots
d’ordre « Produire en France »
soient une réalité incontournable.
Cela suppose des luttes dans notre
pays, mais aussi une grande
solidarité avec les travailleurs
exploités dans les terres de
délocalisation. Il n’y a pas de
concurrence entre les salariés de
nos branches de quelque pays que
ce soit, nous devons lutter
ensemble pour que le progrès
social s’élève dans chacun des
pays. Nos actions communes
doivent être dirigées contre les
stratégies patronales, celles de la
grande distribution qui pillent les
pays, appauvrissent les populations,
délocalisent à tout va pour faire
toujours plus de profits à très court
terme.
La création de cette nouvelle
fédération d’industrie européenne
constitué, entre autres, de sept
fédérations Cgt nous conduit à
engager une profonde réflexion sur
nos méthodes et sur notre
conception du travail collectif en
France et en Europe.
Durant ces derniers mois, très
régulièrement, des réunions
mensuelles interfédérales Cgt se
sont tenues pour préparer la mise
en place, la création d’IndustriAll.
La Cgt a parlé d’une même voix
en préparant des déclarations
communes ou des interventions,
cela n’empêchant nullement les
prises de paroles des représentants
de chaque fédération. Nous avons
pris part aux débats à chaque fois
que le sujet discuté le nécessitait.
Les enjeux européens, les décisions
prises par la commission
européenne à Bruxelles ou par le
parlement européen ont souvent
des répercussions désastreuses
pour les salariés et nos pays. La Cgt
et notre fédération doivent
persévérer et s’investir davantage
sur ces questions. Notre bulletin
fédéral donnera toute information
à ce sujet, des articles seront
régulièrement publiés afin de
relayer nos positions et celles des
autres pays auprès des syndiqués
et des militants de nos organisations.
La future commission exécutive
fédérale devra s’impliqu er
davantage sur l’action syndicale
européenne afin de mieux se positionner sur les sujets qui la concernent.
Notre fédération Thcb Cgt doit
être à l’initiative
Dans cette nouvelle fédération
européenne, notre fédération
Thcb doit prendre toute sa place et
œuvrer pour que les actions européennes soient très concrètes et
appuyées sur la défense des
intérêts des salariés de nos
branches. Nous ne pouvons pas
rester dans le « théorique », nous
devons agir collectivement.
Qu’il s’agisse de la politique
industrielle et commerciale en
France et en Europe, du dialogue
social, de la stratégie des comités
de groupes européens, des luttes à
engager en France et au plan
européen, notre fédération doit
faire entendre sa voix et être écoutée.
Le syndicalisme européen doit
entrer concrètement dans les
dossiers et dans l’action, avoir un
esprit critique certes, mais aussi
présenter
des
propositions
syndicales visant à défendre nos
productions. C’est aussi le cas
pour le statut des salariés de nos
branches afin que le progrès social
soit le vecteur d’une autre politique
industrielle, économique et sociale
en Europe.
Notre solidarité internationale
doit être développée
Notre action internationale doit être
basée sur la solidarité avec les
peuples qui luttent contre la
surexploitation. C’est vrai dans de
nombreux
continents
où
l’exploitation fait rage. C’est vrai
notamment en Asie où les salariés
du textile du Bangladesh se sont
révoltés il y a quelques mois.
Après que leurs usines fantômes se
soient effondrées sur eux faisant
1.135 morts, ils sont descendus
dans les rues pour les salaires et les
conditions de travail. Le gouvernement
a envoyé l’armée pour les matraquer,
c’est dire que le dialogue social
n’existe pas. Comme souvent, seul
le rapport de force permet d’être
écouté. Après plusieurs semaines
de grève, la révolte des salariés a
permis de voir les salaires
minimums progresser de 50 %.
C’est un exemple et un
encouragement pour toutes celles
et tous ceux qui subissent
l’exploitation des multinationales
du textile et celle des marques dans
quelque pays que ce soit.
Au Cambodge aussi, les ouvrières
et ouvriers du textile se sont révoltés
après la mort d’une des leurs lors
d’une manifestation textile
Infos THC-CGT 7
puissante dans les rues de Phnom
Penh. La lutte s’est étendue ensuite
à l’ensemble du pays malgré les
violentes répressions où la police a
tiré à balles réelles sur les ouvriers
du textile travaillant chez un soustraitant de Gap et H&M.
Toutes ces luttes courageuses en
Asie et ailleurs doivent être
encouragées par notre fédération,
soutenues. Notre devoir de solidarité doit être une règle essentielle de
notre action syndicale internationale.
Nous devons exiger, avec
l’augmentation de leurs salaires, la
reconnaissance du droit syndical et
la nécessité de mettre en place des
droits syndicaux et sociaux
protecteurs pour que la dignité des
salariés soit enfin respectée.
Le congrès de notre fédération
réaffirme son engagement au
sein de cette jeune fédération
européenne
Notre congrès fédéral qui s’est
tenu à Bourgoin Jallieu (38) du 3 au
6 juin 2014 réaffirme le besoin
d’une action syndicale européenne
forte basée sur l’action, la solidarité
entre tous les salariés de nos
branches de tous les pays. Notre
action syndicale européenne doit
être dynamique et basée sur des
orientations offensives et claires, sur
des actions motivées et concrètes.
En ce sens, avec notre fédération et
les autres fédérations de la Cgt,
nous entendons prendre toute
notre place au sein de cette
fédération européenne IndustriAll
Trade Union pour développer les
luttes et faire avancer le progrès
social en France, en Europe et
partout dans le monde.
■ INTERVENTION DE C. LAROSE AU NOM DE LA FÉDÉRATION THC CGT
POUR LE DÉCÈS DE MANOËL DIAS (31 MAI 2014)
Mano nous a quittés.
Mano, c’est une figure du
mouvement ouvrier du Nord, de la
Cgt, il fait partie de ceux
que tout le monde connaît
et pas seulement pour sa
longévité, mais aussi et
surtout, pour ce qu’il a
apporté à tous. Mano,
c’était un label de qualité
syndicale que personne ne
pouvait contester et une
disponibilité à toute
épreuve. Son image
reposait sur un travail
énorme, sur la volonté de
construire, de proposer.
Sa gentillesse et son
dévouement en avaient fait
un homme aimé, respecté.
Chrétien, il faisait valoir le
respect des autres, des
plus humbles, des plus
faibles. Il ne s’est pas
économisé, il a tout fait
pour les autres sans jamais
réclamer pour lui-même.
Le Nord et la fédération Cgt du
Textile perdent là une de ses
dernières grandes figures. Il savait
sur la formation. Le textile du Nord
c’était Mano, la référence en
matière de formation c’était Mano,
Roubaix c’était Mano. Les
nombreuses décorations
qu’il a eu venaient
récompenser l’homme
aux valeurs humaines
reconnues de tous, c’était
toujours le bon sens qui
guidait son action.
Il a été pendant plusieurs
décennies un dirigeant
de la fédération Thc.
Mano est de cette race de
gens complètement au
service des autres, c’est
de plus en plus rare dans
ce monde qui va si vite,
trop vite, trop cruel. Sa
disparition va laisser un
vide, mais l’histoire du
syndicalisme Cgt du Nord
ou national retiendra son
nom et son action.
tout faire, mais il s’était spécialisé
sur les questions économiques et
Mensuel édité par la Fédération THC - 263. rue de Paris - Case 415 - 93514 MONTREUIL - Tél. 01 55 82 84 89 Fax 01 55 82 84 91 - Email : [email protected]
Directeur de publication: Maurad Rabhi Imprimerie IAC - Tél. 01.48.70.28.28 - No de commission paritaire- 1218 S 06717 - Numéro ISSN : 0980 33 78
- Dépôt légal Juillet 2014 - Prix 0,46 euro - 5 euros l’abonnement annuel
8 Infos THC-CGT