Anim, AP lecture compréhension cycle 3 [Mode de

SOUTENIR LA COMPREHENSION EN
LECTURE AU CYCLE 3
Des pistes pour l’aide personnalisée.
Animation pédagogique – décembre 2009, janvier 2010 –
Muriel Nicot-Guillorel
Introduction
Les manuels scolaires et le travail en
compréhension en lecture
En cycle 2 :
Activité située après le texte support et les exercices relatifs aux
correspondances graphophonologiques
Activité reposant sur : questionnaire à choix multiples, questionnaire
V ou F, textes puzzles à reconstituer
Evaluation de la mise en mémoire du texte ( l’élève sélectionne les
éléments pertinents en fonction de ce qu’il a retenu) mais non de
réelles activités de compréhension (ex : comment relier entre eux les
éléments du texte ?)
Idée sous-tendue : La compréhension va de soi aussitôt acquise une
bonne identification des mots.
Pourtant, la compréhension suppose l’activation de processus
spécifiques.
Manuels et cycle 3
Questionnaires majoritaires (l’élève peut se reporter au texte
et en recopier des éléments)
Exemples :
Facettes CM2 : nature des questions le cadre et les personnages :
Hokusai et le Japon, les sentiments de Tojiro à l’écoute de la
conversation, des détails sur le texte : les noms des dessins et le
genre du manga. Rien sur ce qui dans la construction du texte
peut poser problème (le retour dans le passé).
Dans d’autres supports (ex. Littéo cycle 3, Magnard, autour
d’œuvres complètes), les mêmes activités sont proposées quel
que soit le texte un rituel ne tenant pas compte des
obstacles à la compréhension présents dans le texte (rubriques :
l’histoire, les personnages, le texte et toi, etc.)
Pratiques de classe courantes
Lire silencieusement le texte
Participer à un bref échange collectif sur le sens de tel ou tel
mot ou expression
Répondre à des questions
La compréhension de textes = la compréhension dans la
conversation quotidienne à l’oral ?
Un constat : des résultats français décevant en lecture
compréhension à la fin du cycle 3 (PIRLS, Evas CM2)
L’enseignant doit étudier le texte
pour…
Repérer les obstacles à la compréhension présents dans le
texte
Prévoir des tâches pour franchir cet obstacle
Idée sous-jacente : apprendre à franchir cet obstacle dans
d’autres textes apprentissage explicite de la
compréhension visant à développer des stratégies de
lecture.
Pour l’élève, il s’agit…
De prendre conscience du fait que lire, c’est résoudre des
problèmes
D’identifier et de catégoriser les problèmes
De découvrir, élaborer et expérimenter des procédures
adéquates
D’en automatiser le fonctionnement
Principes
Répertorier des situations de lecture problématiques
permettant de traiter les uns après les autres les obstacles à la
compréhension.
Apprendre aux élèves à s’auto-réguler par un
apprentissage explicite de stratégies de lecture
appropriées aux situations.
PLAN
1. Les processus cognitifs de compréhension écrite
2. Présentation des grandes catégories d’obstacles à la
compréhension dans les textes (cf. Patrick Joole, 2008,
Comprendre des textes écrits, Retz)
3. S’intéresser à une situation particulière : répondre à
des questionnaires de lecture (cf. Cèbe Sylvie et Goigoux
Roland, 2009, Lector & Lectrix. Apprendre à comprendre des
textes narratifs, Retz)
Processus cognitifs : stratégies de
lecture du lecteur habile, en interaction
Identifier le type d’écrit auquel appartient le texte
Repérer la structure du texte
Construire la cohérence logique du texte : reconnaissance
des personnages / enchaînement causes –conséquences
Résumer et identifier les idées principales du texte
Contrôler et réguler sa propre compréhension (ralentir,
revenir en arrière si nécessaire)
Or, le lecteur malhabile…
privilégie massivement la lecture mot à mot : s’efforce de
mémoriser les mots et non les idées portées par ces mots
traite chacune des phrases de manière isolée, sans percevoir
le lien qu’elles entretiennent entre elles.
ignore la nécessité de moduler sa vitesse de lecture (ralentir
quand il s’agit d’un passage délicat, revenir en arrière).
reste au niveau du repérage thématique.
développe une compréhension « par îlots».
ne comprend pas l’utilité de procéder à des inférences.
5 familles d’obstacles à la compréhension
dans les textes… (cf. P Joole)
Les composantes de l’énonciation : identifier
l’énonciateur qui prend la parole, où et quand
(vrai pour un texte informatif ou explicatif (ex : journal)
encore davantage pour un texte littéraire : mélange du récit
(pris en charge par le narrateur) et du discours (monologues,
dialogues).
Les actants : personnages (texte littéraire), force qui fait
avancer l’action (texte documentaire ou journalistique : le
ballon, la France, l’économie de marché) être capable
d’associer les marques substitutives aux entités,
personnages ou objets désignés.
Obstacles : suite…
Les actants (suite) identifier les reprises substitutives
(cataphores ou anaphores) : elles ne servent pas simplement à
éviter des répétitions mais concourent à la description et
donc facilitent la vision que le lecteur peut se faire de
l’actant.
Le vieil homme doc.2
Travail d’élève doc 2 bis
Plusieurs actants plusieurs chaînes substitutives qui se croisent.
Identifier les actants, une absolue nécessité :
Journal La Hulotte doc.3 (Qui parle ? De qui parle le narrateur?
Quelle est la nature de leur relation ?)
Obstacles (fin)
Cohérences : la progression des événements d’un texte
s’effectue de deux manières fondamentales : progression
chronologique (les faits se déroulent dans le temps) ou
progression topographique (un parcours de lieu en lieu)
Enoncés de problèmes doc 4
(Attention le schéma canonique ne peut s’appliquer qu’à un
certain type de conte et pas à tous les récits.)
Rapports logiques : comprendre la logique d’enchaînement
entre plusieurs faits ou idées rapports de :
causalité/conséquence (car, donc), d’opposition / concession
(mais), d’hypothèse / condition (si…)
Fifi doc 5
Hiérarchiser les événements, dégager les idées principales
d’un texte. Histoires de monnaie. doc 6
Pour résumer…
Obstacles à la compréhension
Composantes de l’énonciation
• Qui parle ? Qui raconte ?
• D’où ?
• Quand ?
Actants
• Dénomination
• Caractérisation
• Relations
Cohérences
• Chronologie
• Parcours / topographie
•Autres (entrelacement, etc.)
Rapports logiques
• Causalité
• Opposition / concession
• Hypothèse / condition
Hiérarchisation
• Idées
•Evénements
• Personnages
Favoriser 7 types de tâches pour travailler la
lecture compréhension (D. Gaonac’h, M. Fayol)
Reformuler / rappeler (sans le texte)
2. Résumer / synthétiser (extraire les éléments les plus
importants comparaison de résumés, recherche d’un
titre)
3. Questionner : élaborer des questions sur le texte en évitant
qu’elles ne concernent que sa surface ( questions
littérales/inférentielles)
4. Anticiper : prévoir la suite
1.
7 tâches (suite)
Interpréter : exprimer un avis personnel sur la signification
du texte
6. Clarifier : s’interroger sur sa compréhension, effectuer des
retours en arrière pour vérifier
7. Inférer : mettre en relation plusieurs éléments du texte ou
relier des éléments avec ses connaissances ou son
expérience du monde (tâche s’effectuant sur l’implicite ou
l’explicite d’un texte).
5.
Dans des situations où
l’enseignant vise à…
Rendre les élèves actifs et capables de réguler leur lecture
(les amener à évaluer leur compréhension pour les rendre
plus exigeants)
Faire construire une représentation mentale : « faire un
film» ( rapports logiques)
Faire suppléer aux blancs du texte ( inférer)
Faire rappeler, reformuler : mémoriser les informations du
texte
Réduire la complexité segmenter les tâches proposées.
Faire du lexique un objectif permanent
Apprendre à traiter un questionnaire de
manière stratégique (cf. Evaluations)
Simulation de séances (Ex : Lector & Lectrix)
Constat : souvent les faibles lecteurs s’engagent dans les
questionnaires sans avoir suffisamment compris les textes. En
revanche, les lecteurs efficaces profitent de leur première
lecture pour fabriquer une solide représentation mentale et
organiser les informations en un tout cohérent. Quand ils
ignorent la réponse à une question, ils relisent seulement les
passages qui contiennent l’information recherchée ou qui
permettent de la déduire.
Simulation : séance 1
Consigne : Je vais vous lire un texte à haute voix. Vous ne
l’aurez pas sous les yeux. Dans votre tête, vous devez
construire « le film » du texte. Vous devez comprendre
l’essentiel de ce que raconte le texte et ne pas chercher à
vous souvenir de tous les détails.
Lecture du texte
Distribution ensuite du texte en demandant aux élèves de le
relire seuls et en signalant que, tout à l’heure, ils n’auront
plus le droit d’y revenir pour répondre aux questions.
Préciser : il n’y aura aucun piège dans les questions et c’est
normal de ne pas savoir répondre à toutes. Une relecture
sera possible dans un second temps.
Simulation (séance 1, suite)
Cacher le texte et distribution du questionnaire à compléter :
au stylo quand on est certain à 100% de la réponse, au crayon
gris quand on n’est pas totalement sûr.
Travail individuel.
Demander aux élèves de prendre un crayon vert et de revenir
au texte pour vérifier et corriger leur réponse.
Correction : reprise des questions 1 à 1.
Synthèse : les raisons qui les ont conduit à écrire au stylo noir
(ils étaient sûr, car ils avaient bien compris l’histoire, ils
avaient bien visualisé la scène, ils s’étaient interrogés sur les
pensées du personnage, etc.)
Simulation (séance 1, suite)
Crayon gris : ils avaient besoin de vérifier, ils avaient besoin
de se rassurer même s’ils étaient presque sûr, ils avaient
besoin de compléter leur réponse, etc.
Crayon vert : ils n’avaient pas mémorisé l’information, ils se
rappelaient l’information de façon incomplète, ils avaient mal
compris l’idée exprimée dans le texte, etc.
Conclusion : il y a des questions dont on est sûr de la réponse
et donc, on n’a pas besoin de relire. Il y a des questions pour
lesquelles on a des doutes parce qu’elles obligent à intégrer
plusieurs informations. Il est nécessaire de retourner lire le
texte, pas tout le texte mais la partie qui contient cette
information. Fiche Mémoire
Simulation : séance 2
Reprendre le texte et le questionnaire de Danny Boodmann.
Aujourd’hui, vous devrez chercher à comprendre et à
expliquer les erreurs des réponses d’élèves de votre âge ayant
répondu au même questionnaire.
Affichage des réponses fausses, en les découvrant
progressivement.
Recherche individuelle, puis avec le voisin, puis mise en
commun (voir feuille sur les interprétations.)
Pour conclure : en classe ou en
aide personnalisée?
Echanges sur les propositions de ce matin par rapport aux 7
tâches : exercer, réviser, soutenir, préparer, revenir en
arrière, compenser, faire autrement
Documents pour poursuivre la réflexion :
Programmation : Lector & Lectrix.
Article : Goigoux R., 2003, « Enseigner la compréhension :
l’importance de l’auto-régulation », dans Gaonac’h D. et Fayol
M., Aider les élèves à comprendre. Du texte au multimédia. Paris,
Hachette Education.
Merci de votre attention !