Discours de Pierre Garzon, secrétaire de section du
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Discours de Pierre Garzon, secrétaire de section du
Discours de Pierre Garzon, secrétaire de section du PCF Villejuif au rassemblement parvis Georges Marchais Chère Liliane, Chers amis, Chers camarades, Il y a un peu plus de 17 ans que Georges Marchais disparaissait. Ils étaient des milliers à suivre la cérémonie d’hommage à Champigny sur marne par un temps gris et pluvieux du mois de novembre. Parmi la foule, de très nombreux Villejuifois avec qui il partagea 24 ans de sa vie. Il fut tout entier dévoué à son mandat de député au service de tous les Villejuifois sans ne jamais oublier les villes d’Arcueil, Cachan, Gentilly et Kremlin Bicetre. Sa responsabilité de secrétaire général du parti communiste français, renforça un peu plus encore le lien qui l’unissait aux familles et salariés de Villejuif. En effet, ne fallait-il pas éprouver en permanence la justesse du propos, la force des arguments, à travers ses réunions de cellule à l’Institut Gustave Roussy, ses rencontres dans les quartiers et ses échanges permanent avec les personnalités de la ville qu’elles soient de gauche comme de droite ou sans opinion déterminée. Il était -lui- l’élu de tous les villejuifois. Mais tout cela vous le savez déjà, Olivier Marchais a retracé des éléments de sa vie. Ce serait donc vous faire offense que de me livrer à un discours sur l’homme, le militant, le député, le secrétaire général qu’il fut, tant vous le connaissiez. D’ailleurs, il y a un an de cela, pour le quarantième anniversaire de sa première élection à Villejuif, nous inaugurions ici même, sous la présidence de Claudine Cordillot, Maire de Villejuif, ce parvis au nom de Georges Marchais situé au côté de la résidence Georges Mathé du nom du grand chercheur. Le Maire d’aujourd’hui pousse à l’absurde en opposant ces deux personnalités. A cet instant, nous célébrions ensemble la foule de souvenirs et de faits, d’idées et d’actions qui liait Georges Marchais à villejuif, sa circonscription, son parti, son pays. Cet instant était salué par tous, à commencer par ses amis et camarades bien sûr. Par les Villejuifois aussi qui lui ont toujours accordé leur confiance. Par ses adversaires également qui le respectaient comme ils respectaient ce droit précieux qu’est le suffrage universel de notre république et qui a permis à Georges Marchais d’obtenir 7 mandats dans cette circonscription pour représenter les Val-de-Marnais à l’Assemblée nationale. Pourtant, nous voilà de nouveau réunis, sur ce parvis quelques jours seulement après la décision indigne, sectaire et révulsante prise par la majorité municipale UMP de changer la dénomination de ce lieu pour rayer Georges Marchais de la carte de Villejuif. Indigne d’un Maire à qui revient la responsabilité de rassembler la population, de s’exprimer au nom de tous, d’agir dans l’intérêt général. Sectaire car son geste est celui d’une droite vengeresse, enivrée par la volonté de brandir un trophée, serait-il la mémoire collective d’un homme de la nation aujourd’hui disparu. Révulsante car elle puise ses motivations et son origine dans cette culture ténébreuse d’hommes et de femmes qui préféraient hier « Hitler au front populaire », aujourd’hui le front national plutôt que le parti communiste et le front de gauche. Ne nous y trompons-pas, ce qui se joue ici ce soir, ce n’est pas le combat du souvenir et de l’hommage, aussi important soit-il pour les nouvelles générations. Non, ce qui se joue ici ce soir, c’est l’absolue certitude que nous livrons un combat entre une idée de la République et son contraire. Entre ceux qui, communistes, socialistes, gaullistes, républicains, hommes et femmes de progrès, démocrates sincères revendiquent prônent la république, proclament la modernité du débat démocratique qui suppose la confrontation des idées, les luttes pour les faire vivre, les organisations pour leur donner la légitimité du nombre avec la force des arguments. Opposés à ceux pour qui sonne le glas d’un temps qu’ils jugent révolu, d’une République qu’ils jugent entrave à la domination du capital, à la concurrence entre les peuples, qu’ils appellent, supercherie de l’Histoire ou ignorance de leurs auteurs, le “monde nouveau” et que nous appelons “moyen âge”. Ce monde nouveau comme ils disent prend la forme d’accords de libre échanges partout dans le monde assurant la puissance de quelques uns sur beaucoup d’autres. Il prend la forme localement de mesures qui brisent toutes les réalisations sources de progrès pour la vie des gens, pour l’idée que nous nous faisons de la civilisation. Regardez dans cette ville la mise en danger de ce que furent les conquêtes ouvrières et intellectuelles d’une municipalité symbole de ce que peuvent faire de meilleurs les hommes. Le Maire menace notre centre de santé. Et pourtant, il soigne sans distinction sociale, philosophique, religieuse ou d’origine des centaines de milliers de Villejuifois depuis sa création sous Paul Vaillant Couturier, député maire de Villejuif. Entendez la colère de ces militants de la CNL qui retrouvent leur siège vide, dépouillé de ses archives, de son matériel, le Maire indiquant après coup les avoir fait détruire au moment où il annonce son intention de réduire le logement social dans la ville. Voyez cette œuvre d’art moderne être retirée de l’espace public rue Jean Jaurès dans le plus grand secret car « elle gâche la perspective et attire les nuisances ». Lisez le déchaînement de violence qui s’exprime quand leurs hommes de mains appellent à dynamiter le buste de Paul Vaillant Couturier élevé sur la place Paul Eluard en 1964, à “dégager et nettoyer” les quartiers de Villejuif de ses logements sociaux et des familles qui y vivent. Entendez ces élus se vanter de détenir une liste de CENT employés communaux ou de l’OPH coupables d’êtres communistes, ou membres de la CGT, victimes du délit d’opinion. Lisez dans le journal l’humanité combien ce maire n’est pas isolé et trouve à Saint Ouen, Bobigny, Blanc Mesnil, autant de sujets d’inspirations qu’il en offre et qui n’ont rien à envier aux nouveaux édylles du Front National qui pratiquaient seuls -jusqu’alors- ce type de politique tel à saint Ouen cette menace contre les locataires de l’oph qui donnerait à manger aux sans domicile fixe. Voila le fracas de cette droite réactionnaire, sectaire, haineuse qui rêverait de tout emporter sur son passage ; et en particulier ce que Ambroise Croizat nommait « les conquis » pour rappeler avec justesse qu’il faut lutter pour gagner, mais aussi lutter pour les conserver, lutter pour résister. Voilà pourquoi ce petit Maire diviseur des Villejuifois, qui s’abaisse à être le censeur de leur histoire, piétine non seulement la vie des Villejuifois mais aussi une certaine idée de la république dont le respect témoigné à la mort des grands représentants de la nation est le socle du respect du débat démocratique. Ce ne sont pas les communistes qu’ils offensent ici ce soir. Non. Ce sont tous les Républicains. C’est Villejuif. Notre ville tout entière, dans la diversité des opinions de ses habitants, ceux qui à droite comme à gauche portent avec respect la devise de notre ville « tout cède à notre union». Puisque le conseil municipal s’est livré à cet acte indigne. Puisque le Maire a demandé à ce que cette plaque finisse dans les poubelles de l’histoire. Puisque des voix se sont élevées partout en France et que l’émotion traverse légitimement les Villejuifois. Ensemble nous condamnons cet acte inqualifiable. Nous demandons au Préfet de ne pas valider comme le lui permet la Loi cette délibération opposée à l’ordre public et contraire aux usages républicains. Nous prêtons serment de défendre Villejuif en nous opposant à toutes les mesures régressives et dangereuses pour les Villejuifois. Chers amis,vous avez pu lire ces deux derniers jours que nous avions initialement décidé que la plaque serait décrochée pour être portée à l’Assemblée nationale. Au vu de la formidable mobilisation, et l’élan républicain qui s’est exprimé dans tout le pays, nous ne voulons pas croire que celle-ci sera décelée. Mais nous confions ici donc à la population la protection citoyenne de ce symbole qui rappelle le rôle de Georges Marchais dans l’hémicycle et qui illustre à coté de la résidence Georges Mathé le lien particulier qui unissait le communiste au gaulliste, le député au chercheur. Nous demandons en conséquence aux élus communistes, du parti de gauche, du parti socialiste, du MRC, et ceux de l’UDI qui ont voté contre cette décision lors du conseil municipal de faire une nouvelle proposition au Maire pour qu’un lieu ou équipement public accueille la mémoire de Georges Mathé comme le souhaitent aussi leurs deux familles. Merci à vous tous Merci à tous ceux qui ont témoigné de leurs messages de soutien et qui ne pouvaient pas être parmi nous ce soir. Merci aux deux familles qui font preuve de courage, de dignité, d’intelligence, de grandeur.