ensemble - Catedra Unesco
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ensemble - Catedra Unesco
PORTRAIT L e Pr Naouel Abellatif Mami a la chance d’avoir un mari compréhensif qui la soutient et l’encourage à aller de l’avant. « Tu dois faire ce que tu veux faire, pour réussir », lui disait-il souvent. Très organisée par nature, elle arrive à mener de front vie personnelle et travail. C’est une lève-tôt, qui fait son sport, très tôt le matin dès 5 h à la maison ou à 17 h dans une salle d’aérobic à Sétif. Pour elle, sa vie de femme est importante. Alors, pour concilier les deux, son calendrier est toujours mis à jour et le fait d’avoir un mari compréhensif et disponible l’aide beaucoup. « Il lui arrive de me réveiller lorsque je suis à l’étranger, pour que je ne sois pas en retard. Nous avons fait un mariage d’amour, il y a huit ans et aujourd’hui je l’aime comme au premier jour ou plus encore. » Pourtant, elle voyage beaucoup notamment en Europe dans le cadre d’accords et de projets de coopération avec les universités mais aussi pour des projets de recherche personnels, d’actualité, sensibles mais très enrichissants dont « Education et diversité religieuse en Méditerranée occidentale (EDIR) » publié dans la Revue d’Education du Conseil de l’Europe, un travail de trois ans, mené par quatre équipes de chercheurs provenant d’Algérie, du Maroc, d’Italie et d’Espagne. Il s’agissait de trouver la place de la religion dans la législation de chacun des pays et d’analyser cette place dans les manuels scolaire. « L’Algérie est pour l’ouverture sur le monde, pour l’universalité afin de concrétiser le mieux vivre ensemble et l’interculturalité », nous apprendelle. Pour le deuxième projet 20142017 (ECUD) ou « Education à la culture de la démocratie dans l’enseignement supérieur », les équipes qui y travaillent sont algérienne, albanaise, Italienne, la chaire Unesco de Bergame. Le troisième projet, toujours mené par l’Union européenne dans le cadre du programme Campus (ABDEM), est une « approche basée sur les droits Sétif ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR de l’Homme dans l’enseignement supérieur au Maghreb ». Ce projet regroupe des universités européennes et maghrébines. « Je suis coordinatrice de projet au niveau du Maghreb, pour l’Europe, c’est l’université de la Rioja en Espagne qui coordonne. Ces publications, ajoutera-t-elle sont largement distribuées sur Internet et dans les universités. On peut changer les mentalités des étudiants par ces approches faites par des chercheursuniversitaires, sans intérêts particuliers autre que celui d’ouvrir les mentalités sur la tolérance, le respect de l’autre et le vivre ensemble. Je me suis spécialisée dans l’interculturalité et le vivre ensemble depuis 2010. J’ai constaté, depuis que j’assume des postes de responsabilités, que le dialogue passait très mal dans l’enceinte de l’université, c’est pourquoi, j’ai décidé d’y remédier par un travail de groupe. Le dialogue, l’ouverture, c’est un problème de mentalité qu’il faut changer, mais cela demande du temps, et commence par la petite enfance. Personnellement, j’ai été élevée dans une famille où garçons et filles aidaient de la même manière notre mère, enseignante de français, aujourd’hui décédée. C’est mon modèle ! J’ai suivi un parcours normal, mais j’ai toujours répondu en assumant mes responsabilités». Chef de département attachée au cabinet du recteur, chargée des relations internationales et avec la création de l’université Mohamed-Lamine Debaghine vice-recteure. » De père d’origine kabyle et de mère jijelienne, elle est native de Sétif, une ville où être une femme libérée est difficile à assumer. « Il m’arrive de proposer à des doctorantes brillantes des postes dans la coopération qui leur permettraient de s’ouvrir, d’apprendre au contact de personnes étrangères d’autres expériences. Elles refusent parce que père, frère, fiancé ou mari ne le souhaitent pas. Mon message en tant qu’universitaire, c’est qu’il faut travailler, avoir un objectif, ne jamais baisser les bras, même si les obstacles sont nombreux, l’échec n’existe pas, car c’est toujours une expérience enrichissante et un autre défi à relever. » Son nouveau défi. Apprendre la langue de Cervantès, mais ce sera difficile à Sétif par manque d’enseignants hispanisant. Qu’à cela ne tienne, elle contourne la difficulté. Comment ? C’est son secret ! L. B. Le Pr Naouel Abellatif Mami accueillant Mohamed Mebarki, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et le Professeur El-Khier Guechi, recteur de l’université Mohamed-Lamine Debaghine Décembre 2014 N° 81 El-Djazaïr.com 135