RATP/Transdev
Transcription
RATP/Transdev
Connexions Connexions BULLETIN DE LIAISON DU SERVICE ECONOMIQUE DU CRE RATP N° 81 - MARS 2002 Dossier RATP/Transdev : un mariage de raison ? Loi de modernisation L’âge des agents sociale RATP EDITO 233 000 c’est le cumul du nombre de licenciements pour cause économique entre septembre 2000 et septembre 2001. Malgré une reprise de l’emploi constatée depuis 1998, les inscriptions à l’ANPE sont restées nombreuses, trop nombreuses. Cette période de croissance n’a pas été génératrice d’emplois stables bien au contraire, puisqu’on a pu assister à un développement de la précarité et de la flexibilité du travail. Bien au-delà des grandes entreprises comme Moulinex ou LU, qui ont soulevé d’importants mouvements de luttes et de solidarité des populations, beaucoup de salariés de petites et moyennes entreprises ont connu le même sort avec pour corollaire d’aller pointer au chômage. Les licenciements de convenance boursière ont eux aussi leur part et démontrent le lien entre la spéculation financière et les suppressions d’emploi, les affaires Michelin et Danone étant les plus révélatrices. Aujourd’hui, la situation se dégrade. Il est donc urgent de mettre au cœur du débat une autre organisation sociale autour du travail, notamment pendant cette période électorale. Philippe RICHAUD Président de la Commission économique du CRE SOMMAIRE DOSSIER ....................................................................................... 2.5 Rapprochement RATP/Transdev DERNIERES SEANCES.......................................................... 6.7 Reprise de maintenance à MRB TABLEAU DE BORD ................................................................ 8.9 LE SAVIEZ-VOUS .......................................................................... REPERES................................................................................. 10 11 . 1 3 Loi de modernisation sociale TENDANCE ........................................................................................ 14 L'âge des agents RATP KIOSQUE ................................................................................. PLEINS FEUX SUR « Les hauts revenus en France au XXe siècle », T. Piketty, Grasset, août 2001 NOTRE SELECTION 15 . 16 DOSSIER RATP/Transdev : Nouveau remous sur le marché français des transports de voyageurs : la RATP et Transdev vont faire stratégie commune. Un accord vient en effet d'être passé entre la Régie et la Caisse des dépôts et consignations, maison mère de Transdev, pour "construire ensemble leur développement". Premiers éléments pour mieux comprendre. L'actualité nous impose de réexaminer la situation du marché des transports pour tenter d'éclairer la récente annonce du rapprochement entre la RATP et Transdev. En effet, les perspectives de développement de la concurrence sur les marchés nationaux et étrangers, ont déclenché un vaste mouvement de modification du paysage français des transports de voyageurs qui était, jusqu'au début de ce nouveau millénaire, relativement figé autour de : - La RATP et la SNCF, deux entreprises publiques, dont l'une limitée à l'Ile-de-France, et l'autre essentiellement positionnée sur le marché de l'interurbain. - Transdev, filiale d'un groupe public. - Deux groupes privés adossés à de grandes entreprises : VIAGTI (détenue à 70% par Paribas et à 11% par Vivendi) et Connex (filiale de la CGEA qui fédère les activités propreté et transports de voyageurs de Vivendi). - Verney, un groupe familial de taille moyenne. - Des réseaux indépendants rassemblés au sein d'Agir, souvent positionnés en gestion directe. Nouvelle donne sur le marché français Une série d'évènements intervenus au cours des années 19982000 est venue bouleverser cet Connexions 2 ordonnancement avec : - la déspécialisation de la RATP qui va lui permettre de sortir de son territoire francilien, - l'ancrage de la SNCF sur le secteur du transport urbain avec le rachat d'une partie des actifs de VIA-GTI et sa fusion avec Carianne au sein du groupe Kéolis (43% SNCF, 49% BNP-Paribas, 8% Vivendi), - le renforcement de la présence de Connex dans l'interurbain par la reprise d'une quarantaine de sociétés de VIA, et sa consolidation en tant que premier transporteur privé en Ile-de-France par ce même biais, - la concrétisation des ambitions de la RATP et de la SNCF à l'international avec la création simultanée (mais non conjointe) de RATP International et de SNCF International. Deux événements tout récents s'inscrivent dans la continuité de ce processus. En premier lieu, il s'agit de la reprise des activités transport de Verney par Connex. Alors que la Caisse des dépôts et consignations était sur les rangs, tout comme elle était candidate à la reprise de VIA-GTI, c'est finalement Connex qui aura remporté le morceau dans cette course des groupes français de transports de voyageurs pour atteindre une taille critique et peser dans le jeu d'une concurrence internationale renforcée. un mariage de raison ? Dernier événement en date, et non des moindres, l'annonce conjointe le 18 janvier dernier par le président de la RATP et celui de la Caisse des dépôts, d'un rapprochement de leurs activités dans le domaine du transport. De quoi s’agit-il exactement ? En premier lieu, il est clair que les deux entreprises ont souhaité regrouper leurs forces à l'heure où le marché du transport de voyageurs change de dimension. L'accord passé se situe à la croisée de deux stratégies de développement externe et constitue de part et d'autre un moyen de se renforcer pour attaquer le marché des transports de voyageurs au niveau national, européen et international. Pour l'instant au stade des déclarations de principe, il se pose comme un choix de partenariat, à l'opposé d'une démarche de rachat ou de fusion. L'accord annoncé valorise ainsi : - le rapprochement de deux groupes publics, - la mise en commun de synergies complémentaires (la SNCF étant considérée davantage comme un concurrent potentiel que comme un possible partenaire sur le transport urbain). Pourquoi un rapprochement ? Pour la Caisse des dépôts, il s'agit d'asseoir son positionnement dans le transport en déployant sa filiale Transdev. Pour la RATP, l'objectif est de jouer la synergie en matière de compétences, de métiers, de taille et de rayonnement géographique. Pour devenir un acteur de poids sur le marché, la Régie cherche à compenser des "faiblesses" inhérentes à son positionnement historique de transporteur dans un marché "protégé". En bref, dans la configuration envisagée, la RATP apporte ses compétences dans l'ingénierie et l'exploitation (au sens large) de réseaux complexes ; la CDC verse au pot commun son expérience dans le domaine de la gestion déléguée, les montages financiers et les relations avec les collectivités. Cette action conjointe doit se concrétiser par une prise de participations croisées à hauteur de 25%, transitant par une holding commune détenue à 49% par la RATP et à 51% par la Caisse des dépôts développement (C3D), filiale de la CDC. Cette holding détiendra 51% de Transdev. Au bout du compte, Transdev, jusqu'à récemment filiale à 99% de la CDC, va voir son capital augmenté et détenu à 25% par la RATP. A terme, le capital de l'entreprise devrait s'ouvrir à d'autres partenaires, aux salariés, voire même au marché financier (une cotation en Bourse n'est pas exclue). Parallèlement, le capital des filiales RATP International et RATP France (ex-Urbiel) sera réparti entre la RATP (75%) et la C3D (25%). POIDS DES GROUPES DANS LE TRAFIC URBAIN EN PROVINCE KEOLIS TRANSDEV CONNEX AGIR AUTRES RÉSULTATS NETS CONSOLIDÉS (EN MF) 500 400 300 200 100 0 -100 -200 -300 TRANSDEV Via GTI CGEA Cariane 1998 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Qui fera quoi ? Dans les deux mois qui suivent, un protocole stratégique, un pacte d'actionnaires et un plan de mutualisation des compétences devraient être passés entre les deux partenaires. On en saura alors plus sur le positionnement respectif des entreprises concernées sur le marché des transports, les aspects financiers du montage et l'échange de personnels prévu ; autant d'éléments qui restent à ce stade totalement imprécis. Ce que l'on sait, c'est que les décisions stratégiques seront prises au sein de la holding, le principe étant, en France, de préserver les positions des deux Connexions 3 MODALITÉS DU RAPPROCHEMENT INDUSTRIEL ET FINANCIER RATP/TRANSDEV CDC 25% 25% RATP International RATP France 100% 75% C3D RATP 49% 51% HOLDING 42% 51% Transdev 7% San Paolo DOSSIER partenaires (comprendre : éviter de se faire concurrence) et de remporter quelques nouveaux marchés. Les deux entreprises pourront, selon les cas, répondre seules ou conjointement à des appels d'offres et affirment leur volonté de se conformer aux souhaits des autorités locales et de ne pas tenter d'investir les marchés gérés en régie directe. Pour la RATP, cette opération constitue une grande première, qui mérite que l'on essaie d'y voir plus clair dans la nature et l'activité du partenaire choisi. Transdev est le troisième opérateur de transport urbain de voyageurs français en province, derrière Connex et Kéolis. Constituant un groupe participant au capital de plus de 90 sociétés, l’entreprise est ellemême une filiale de la Caisse des dépôts et consignations. CDC : entre public et privé Etablissement public créé en 1816 pour collecter l'épargne publique et contribuer au développement urbain, la CDC est aujourd'hui une structure de taille conséquente (plus de 35 000 salariés). Sa mission première est d'assurer la sécurité des dépôts d'épargne en Livret A. En contrepartie, la Caisse utilise cette épargne pour financer des investissements d'intérêt général (construction et rénovation de logements sociaux, électrification du territoire,…) et accompagner les politiques publiques. Mais la Caisse de dépôts a aussi largement développé ses activités dans le domaine concurrentiel. Elle est ainsi l'actionnaire majoritaire de la CNP, la CDC IXIS et la C3D, qui regroupent en trois pôles l'ensemble de ses activités concurrentielles. Le groupe C3D, le plus important des trois avec 22 200 salariés, est une holding qui rassemble les activités de service et d'ingénierie à destination du monde local. Il opère sur quatre marchés : - l'immobilier - le tourisme et les loisirs (porté par VVF notamment), - l'ingénierie des infrastructures, - les transports, avec le groupe Transdev. Transdev : 3ème opérateur français Transdev, Société européenne pour le développement des transports publics, est un groupe international, dont les deux tiers de l'activité sont pour l'instant concentrés en France. De taille moyenne (il a réalisé un chiffre d'affaires total de 870 millions d'euros en 2000, contre 3 065 pour Connex et 1 250 pour Kéolis), Transdev développe avant tout un métier d'opérateur de transport public en milieu urbain. En France, l'entreprise assure 23% des trafics en province où elle est essentiellement présente sur les réseaux du Centre, de l'Est et du Sud-Est. Elle s'y est fait une spécialité dans la gestion des transports en commun en site propre, en démontrant assez tôt son intérêt pour les tramways. Transdev a ainsi assuré dès 1985 la mise en service des premières lignes de tramway de Nantes et de Grenoble et a remporté 4 des 5 lignes de tram inaugurées e n 2000 sur le territoire. Aujourd'hui, Transdev est l'opérateur de la majorité des réseaux urbains de tramways et assure, en plus des deux réseaux déjà cités, la gestion des tramways de Strasbourg, Orléans et Montpellier. L'opérateur est présent dans un peu plus de 40 réseaux en France, dont 6 situés dans des villes de plus de 300 000 habitants (Grenoble, Montpellier, Nantes, Strasbourg, Toulouse et Valenciennes). Bien que n'assurant que 8% des trafics relevant du transport privé en Ile-de-France, le groupe n'est pas absent de la région. Il y regroupe 8 sociétés, assurant la gestion de réseaux situés essentiellement en Seine et Marne et dans l'Essonne : Europe Autocars, CEA Transports, les Autocars de Marne la vallée, les Transports Urbains Chellois, Connexions 4 Inter Val, les Cars d'Orsay, Bridet (racheté en 1999) et les Courriers de l'Aube. Dans la région, Transdev se trouve ainsi déjà en partenariat avec la RATP : - dans le bassin de Chelles où les deux entreprises ont créé la Société des transports du bassin Chellois (20% Urbiel), - sur le réseau Val Bus dans l'Essonne (RATP 36% ; Bridet 64%). Transdev se positionne également dans le transport interurbain et le transport scolaire ; elle est présente à ce titre dans 42 départements français. Enfin, l'entreprise assure une présence dans le transport spécifique par le biais de la desserte de sites aéroportuaires, la desserte de stations de montagne et le tourisme haut de gamme. Dans ce dernier secteur, elle a récemment racheté Visual afin d'être présente sur le marché du tourisme réceptif haut de gamme ; la même Visual avec laquelle la RATP est partenaire sur l'Open Tour (37,5% Urbiel ; 37,5% Cityrama-Visual et 25% Guide Friday). En route vers l'international Autour de ce métier principal, Transdev développe également une compétence dans la conduite des grands projets. A cette fin, elle a créé Transamo en 1994, dont la vocation est l'assistance à la maîtrise d'ouvrage auprès des collectivités et des sociétés d'économie mixte, spécialement pour les projets lourds de type TCSP. Assez récemment, Transdev s'est lancée à la conquête des marchés étrangers, notamment pour développer le tramway. Jusqu'ici centrée sur l'urbain et les TCSP, l'entreprise cherche à donner un nouveau souffle à sa croissance, en marquant son intérêt pour le ferroviaire. Elle s'oriente surtout vers des solutions de partenariat, mais n'exclut pas pour autant le recours au rachat d'entreprises locales. 30% de son chiffre d'affaires est désormais assuré hors de nos frontières, essentielle- Des stratégies d'expansion A l'instar des autres groupes français, Transdev ne cache pas ses ambitions de développement (doublement du chiffre d'affaires consolidé d'ici 2003). Un développement qui cible notamment les marchés étrangers qui s'ouvrent de plus en plus, à travers des mouvements de privatisation (Royaume-Uni, Scandinavie, Allemagne, Italie, …) ou la généralisation des appels d'offre internationaux. Connex affiche un objectif de doublement de son CA d'ici 2005, avec une nouvelle accélération de sa présence à l'étranger. Kéolis se place dans l'optique d'un doublement de son CA d'ici 4 à 5 ans, le principal de la croissance devant se faire à l'étranger. Enfin, la RATP compte réaliser 5 milliards de francs, soit 25% de son CA, hors Ile-de-France dans les 5 à 10 ans. Grande innovation pour la RATP, son rapprochement avec un autre opérateur vient à nouveau changer la donne sur le marché des transports urbains français. En l'état actuel des choses, il soulève une série de questions qui devraient en partie être levées dans les deux mois qui viennent, avec l'élaboration concrète du rapprochement financier et stratégique des deux entreprises. La Régie a fait le choix de se rapprocher d'un opérateur adossé à un groupe public, c'est un fait. Mais on ne peut évacuer le fait que Transdev est une filiale de droit privé dont une partie du capital appartient désormais à une banque italienne, et qu'elle ne cache pas sa volonté de s'ouvrir à d'autres partenaires, voire au marché financier. Il faut reconnaître dans le même temps que la configuration du marché français des transports urbains est de plus en plus brouillée, avec une mixité croissante des capitaux (Kéolis est ainsi détenu en majorité par des capitaux privés, dont une partie provient même de Vivendi, maison mère de Connex). S'identifier sur des valeurs de service public claires risque de devenir de plus en plus difficile pour ces entreprises qui s'inscrivent peu ou prou, de par leur nature même, dans une logique de rentabilisation des capitaux investis. DATE D'ÉCHÉANCE DES CONTRATS D'ICI 2005 Dates Agglomérations de plus de 300 000 hab. Agglomérations de 150 000 à 300 000 hab. 2002 Lille (Kéolis) Nantes (Transdev) Nice (Connex) Amiens (Connex) Le Mans (Kéolis) Dijon (Kéolis) Metz (Transdev) Mulhouse (Agir) Toulon (Connex) 2003 Montpellier (Transdev) Toulouse (Transdev) Brest (Kéolis) Douai (Transdev) Lorient (Kéolis) 2004 Lyon (Kéolis) Saint-Etienne (Connex) Angers (Kéolis) Dunkerque (Connex) Orléans (Transdev) 2005 Rennes (Kéolis) Civis La Réunion (Transdev) Le Havre (Connex) Lens-Liévin (Kéolis) Limoges (Transdev) Thionville (Transdev) La question se pose aussi de la répartition des cartes entre Transdev et la RATP. Considéré pour beaucoup comme un pacte de non-agression entre les deux partenaires sur le marché français, cet accord va-t-il se traduire par une stratégie offensive de conquête de nouveaux marchés au détriment des deux autres groupes opérant sur le territoire ? Dans cette configuration, va-t-il consommer la rupture entre la SNCF et la RATP qui, rappelons-le, exploitent conjointement le RER et disposent à l'international d'une filiale d'ingénierie commune ? Qu'en serat-il du positionnement des deux partenaires en Ile-de-France et à l'international ? Autant de questions qui nous amèneront certainement à revenir prochainement sur la traduction concrète de cette opération. Connexions 5 Historique du groupe Transdev ment sur quatre territoires : - En Grande-Bretagne : Londres a été l'une de ses premières conquêtes, avec le rachat de London United en 1997 ; Transdev a été retenue pour la construction et la future exploitation du tramway de Nottingham ; elle est sur les rangs pour l'exploitation du tramway de Dublin. - Au Portugal : Transdev fait partie du consortium de construction de 72 lignes de métro et de RER et exploitera ces lignes à partir de 2003. - En Australie : Transdev y a obtenu, en 1999, la concession d'une partie du réseau de tramways de Melbourne et vient d'acquérir le réseau de bus de la banlieue de Sydney. - En Italie : Transdev y a remporté, au sein d'un consortium, l'exploitation de lignes urbaines et périurbaines au sud de Rome, ainsi qu'une mission de conseil à la construction du métro de Turin. Avec la banque locale San Paolo, actionnaire à 7% de Transdev, l'entreprise y a créé une filiale commune, Transdevit, qui va répondre à des appels d'offres. 1955 : La CDC crée la Société centrale pour l'équipement des Territoires (SCET), à vocation d'aménageur. 1973 : La SCET crée en son sein un département transport 1983 : Création de la C3D, qui regroupe toutes les filiales opérationnelles de la CDC, dont la SCET. 1988 : La C3D rachète le groupe privé Progecar, surtout implanté dans l'urbain. 1991 : Transdev, Société européenne pour le développement des transports publics est créée à partir de la fusion de Transcet et de Progécar. DERNIERES SEANCES BUS 20 février SIT/PIL 14 février • Avis sur le contrat d’objectifs 2002 • Avis concernant l’avenant de l’ARTT sur les 121 repos • Information sur les critères d’évaluation des agents de BUS • Point sur les effectifs SIT et sur les effectifs PIL • Point sur les contrats et marchés SIT MRB 21 février EST 21 février • Contrat d’objectif • Budget d’investissement • Bilan du plan de prévention CHSCT et programme de prévention 2002 • Règlement spécifique d’horaires variables • Bilan d’étape ligne 14 METRO 14 février • Information sur le nouveau marché propreté • Information sur le bilan du passage à l’euro • Information sur le recrutement féminin dans les départements MES et MTS • Information sur l’étape du bilan de la ligne 14 SC1 15 février • Présentation du projet de contrat d’objectifs du département CGF • Avis sur le projet de composer les équipes du GPSR d’au minimum 3 agents en tenue • Avis sur le système de vidéosurveillance installé dans le local de production du module de sécurité pour les titres de transport • Avis sur le projet de révocation d’un agent du département CGF délégué du personnel • Présentation du projet de contrat d’objectifs du pôle DEV • Analyse de l’évolution des effectifs RER 7 février • Point d’information sur les emplois jeunes et les CES • Point d’information sur budget d’investissement du réseau RER • Point d’information sur le bilan ligne 14 : impact sur le RER GIS 14 février • Avis sur les budgets et les contrats d’objectifs pour 2002 • Point sur les effectifs réels à GIS et ceux liés à l’ARTT • Information sur l’évolution de l’activité des SSA depuis 5 ans et perspectives d’avenir • Bilan des fréquentations et de l’activité sur PRES et organigramme de l’unité • Réponses aux questions en suspens sur l’unité PROS • Bilan du contrat d’objectifs et résultats budgétaires 2001 • Avis sur le projet de contrat d’objectifs 2002 • Avis sur la politique de renouvellement des autobus • Avis sur le déroulement du programme bus écologiques MRF 21 février • Bilan du contrat d’objectifs 2001 •Retour d’expérience sur l’incident du 5/11/2001 à l’AMT de Charonne L.2 • Point sur le dossier temps de travail et création d’emplois M2E 21 février • Budget d’exploitation 2002 • Convention de partenariat EST / M2E • Bilan d’étape ligne 14 • Présentation de la politique de prévention des risques professionnels • Vidéosurveillance sur le site gare de Lyon • Organisation de la propreté des réseaux • Mise en place à ITV d’une astreinte spécifique et temporaire à la maintenance des centres de surveillance du RER ligne A • Remise en état du parc des lecteurs L 73 par PM • Projet de maintenance des climatiseurs du Métro • Avis sur la lettre d'orientation de la formation professionnelle • Avis sur le projet de contrat d'objectifs 2002 CA 22 février • Restructuration du pôle multimodal de Noisy-le-Grand • Pôle multimodal de Nanterre Université • Commande d’autobus et pièces de rechange : - autobus standards diesel et autobus articulés diesel - autobus standards GNV - autobus grande capacité diesel pour Orlybus • Prestations de service pour le nettoyage et la charge en carburant des autobus et pour le nettoyage des locaux des centres bus • Traitement des opérations cartes bancaires • Surveillance des centres bus et des établissements du métro et des ateliers • Augmentation de capital de la filiale RATP France. Connexions 6 Reprise de maintenance à MRB 5 656 valideurs équipent actuellement le parc d'autobus et de tramway de la RATP. Avec une commande en cours de 520 valideurs supplémentaires, le parc total s'élèvera à près de 6 200 valideurs. Des équipements dont la maintenance préventive et curative de niveaux 3 à 5 est assurée par Ascom-Monétel, pour un marché qui s'est élevé à 2 millions de francs en 2000 auxquels s'ajoutent 75 000 F de frais consécutifs au vandalisme. Le marché arrivant à échéance, le département a envisagé la reprise en traitance directe de cette activité qui induit trois emplois. Une réflexion qui s'inscrit dans un projet plus global, non encore finalisé, visant à relancer un plan industriel pour les ateliers de Championnet. Le projet présenté aux élus, après une négociation en pluri-syndicale et la consultation du CHSCT dans un délai très court, articule une maintenance curative effectuée sur le site de Championnet, et une maintenance préventive assurée de nuit dans les Centres bus, par équipe mobile. En fait, trois hypothèses d'organisation du travail ont été étudiées, sur la base d'une maintenance préventive de chaque valideur tous les dix-huit mois : - une maintenance ZOOM L’écho des CDEP Depuis que des valideurs magnétiques équipent les autobus et les tramways RATP, la maintenance de ces équipements est assurée par la société qui les fabrique. Le marché liant le département MRB à son sous-traitant arrivant à échéance fin 2001, MRB propose de reprendre cette activité. Un projet présenté aux élus lors de leurs séances de novembre et décembre 2001. Connexions 7 assurée en totalité à Championnet - une maintenance préventive sur site, pendant la journée - une maintenance assurée également dans les centres bus, mais par équipe mobile travaillant de nuit. Arguant du coût qu'induirait l'acquisition de valideurs relais rendue nécessaire dans les deux premières hypothèses, c'est la dernière solution que la direction a retenue et soumise à l'approbation des élus. Ceux-ci ont exprimé leur satisfaction de voir enfin se concrétiser à MRB l'engagement pris par la direction de l'entreprise, visant à faire de la reprise d'activités sous-traitées l'un des axes forts des objectifs des secteurs de maintenance. Ce projet, qui s'inscrit dans la recherche d'une perspective nouvelle pour Championnet, "revalorise le rôle de la maintenance à MRB et à la RATP". Les caractéristiques économiques et organisationnelles de cette reprise de sous-traitance sont par contre loin d'avoir recueilli l'aval des élus du personnel. Ces derniers ont souligné en premier lieu l'absence de bilan de la prestation du sous-traitant en matière de qualité de la prestation et de respect du cahier des charges. Ils ont surtout dénoncé le manque de clarté du dossier quant à l'évaluation du parc de valideurs et la justification du travail de nuit. Ils évoquent de plus des propositions d'organisation faites avec les salariés du secteur, qui éviteraient le travail de nuit et réduiraient les coûts en limitant la réserve de valideurs nécessaires. En matière de coût, ils doutent d'ailleurs que l'ensemble de ceux générés par la nouvelle organisation aient été pris en compte, notamment ceux liés à l'incidence du travail de nuit sur la santé des salariés. Convaincus que l'exercice de la mission de service public qu'assure l'entreprise n'exigeait pas de recourir à ce type d'organisation, les élus craignent qu'elle ne soit avant tout une voie ouverte vers la généralisation de ce mode de fonctionnement, pour des raisons purement financières et sans efficacité économique accrue. En conséquence, les élus du CDEP MRB ont voté à l'unanimité moins une abstention, un avis favorable à la reprise de l'activité dans une perspective de réactivation du pôle industriel de Championnet. Leur avis est par contre défavorable quant aux aspects économiques et organisationnels du projet, notamment sur l'introduction d'un travail de nuit non justifié par des impératifs économiques ou sociaux. TABLEAU DE BORD Cette année aura marqué une inflexion dans la phase d’expansion de l’économie française commencée il y a cinq ans. La consommation des ménages est restée dynamique (+3,8%). En revanche, la production industrielle et la construction ont accusé un net recul en 2001. Conjoncture Inflexion Périodicité juil. août sept. oct. nov. déc. Production industrielle sans énergie et IAA*(cvs) Unité ou base Variation sur 1 an Variation sur 1 mois 100 en 1995 mensuel 121 121,1 120,2 119,4 118,6 117,1 -3,63% -1,26% Production BTP (cvs) 100 en 1995 mensuel 108,6 108,6 108,3 109 109 108 -3,14% -0,92% Mds d’€ en 1995 mensuel 16,89 16,93 16,87 16,91 16,93 17 +3,78% +0,41% INSEE Consommation des ménages R : révisé ; P : prévision ; * nouvelle base et nouvelle pondération ; IAA=industries agro-alimentaires Emploi Stabilisation du nombre des demandeurs d'emploi en décembre mais huitième hausse consécutive pour la catégorie 1 (+0,5%). C'est la première fois depuis 1997 que le chômage n'a pas reculé d'une année sur l'autre. La tendance devrait se poursuivre avant une décrue attendue au second semestre 2002. Bilan DARES Demande d’emploi en fin de mois (cat. 1 et 6) (cvs)* Taux de chômage Offres d’emploi au cours du mois (cat. A) juil. août sept. oct. nov. Unité ou base Périodicité Millier mensuel % mensuel 8,9 9,0 8,9 8,9 9 Millier mensuel 112,5 103,5 126,3 123,5 100,5 Variation sur 1 an Variation sur 1 mois +0,2% -0,3% 9 +0,0pt +0,0 pt 83,57 -7,1% -16,8% déc. 2 526,4 2 531,4 2 546,3 2 592,7 2 620,7 2 613,7 *Depuis juin 1996, l’ancienne catégorie I a été scindée en 2 par l’INSEE (cat 1 : demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE pour un emploi à durée indéterminée et à temps plein et ayant travaillé moins de 78 H dans le mois ; cat 6 : demandeurs d’emploi ayant travaillé plus de 78 H dans le mois). Prix Sagesse INSEE L'anticipation du passage à l'euro n'a pas conduit à une hausse spectaculaire en décembre, les prix à la consommation n'enregistrant qu'une faible croissance (+0,1%). L'indice des prix finit l'année sur un glissement annuel de 1,4%. La France, pour la cinquième année consécutive, réalise la meilleure performance de la zone euro. Unité ou base Périodicité juil. août sept. oct. nov. déc. Variation sur 1 an Variation sur 1 mois Indice des prix à la consommation d’ensemble 100 en 1998 mensuel 104,2 104,2 104,4 104,5 104,2 104,3 +1,4% +0,1% Indice des prix à la consommation des ménages urbains employés ou ouvriers (hors tabac) 100 en 1998 mensuel 103,9 103,9 104,2 104,3 104 104,2 +1,5% +0,2% Indice des prix des transports combinés de voyageurs 100 en 1998 mensuel 106,4 106,5 106,5 106,6 106,6 106,6 +2,8% +0,0% Indice des prix des carburants 100 en 1998 mensuel 119,8 116,6 117,9 116 112,4 109,6 -12,1% -2,5% Connexions 8 Trafic Demi-teintes RATP Comparé à décembre 2000, le trafic total de la RATP baisse de -0,5% après correction des effets calendaires. En décembre 2001, seule la ligne B du RER atteint ses objectifs. Sur l'année entière, c'est aussi le cas du métro et des lignes d'autobus de banlieue. Unité ou base Périodicité juil. août sept. oct. nov. déc. Variation sur 1 an cumul 01/00 Trafic RATP ferré Milliard de voyages mensuel 0,132 0,104 0,135 0,156 0,148 0,143 -5,0% +1,5% Trafic RATP routier (Bus, T1, T2, TVM) Milliard de voyages mensuel 0,069 0,055 0,079 0,091 0,084 0,078 -2,1% +0,6% Service offert RATP routier (lignes RATP seules) Milliard de PKO 4p/m2 mensuel 0,733 0,836 0,886 0,835 0,827 +0,0% +0,51% Service offert RATP ferré Million de voitures/km mensuel 23,572 21,906 25,388 27,376 25,765 26,355 +0,42% -0,04% Tours perdus ferrés RATP Unité mensuel 4 371 3 628 3 423 6 427 7 665 7 115 +5,9% +38,4% Millier de km mensuel 197,1 134,5 237,5 379,8 407,4 429,6 +5,8% +15,0% Tours perdus routiers RATP Effectif RATP Ralentissement 0,692 La progression de l'effectif moyen disponible ralentit nettement en décembre. En se situant à +0,03% (soit 12 agents supplémentaires), elle tranche avec les rythmes enregistrés au premier semestre (+0,45% soit 181 agents par mois en moyenne) ou même lors des trois derniers mois (+0,14% soit 59 agents). RATP Pôle service aux voyageurs MTR/MES-MTS (dont MTS) (dont MES) M14 RER (dont conducteurs) BUS (dont machinistes) SEC CML IEF Pôle industriel ESE ITA SIT MRF MRB Contrôle général de la gestion CGF JUR HAL/LOG Pôle social GIS (dont ARI) Pôle développement et politique de la ville DEV STR PAT PRO Présidence PRE DGC Total décembre 2000 26 522 9 281 243 2 965 3 433 12 753 10 018 987 232 61 10 550 2 073 1 664 1 261 2 759 2 793 616 268 123 225 832 832 545 84 20 344 97 251 161 90 39 316 Connexions 9 décembre 2001 27 428 9 544 4 476 5 068 248 3 031 3 533 13 265 10 491 1 034 236 70 10 893 2 163 1 709 1 321 2 869 2 831 618 262 124 232 828 828 522 72 24 346 80 330 245 85 40 619 évolution en % +3,4% +2,8% +2,1% +2,2% +2,9% +4,0% +4,7% +4,8% +1,7% +14,8% +3,3% +4,3% +2,7% +4,8% +4,0% +1,4% +0,3% -2,2% +0,8% +3,1% -0,5% -0,5% -4,2% -14,3% +20,0% +0,6% -17,5% +31,5% +52,2% -5,6% +3,3% différence +906 +263 +5 +66 +100 +512 +473 +47 +4 +9 +343 +90 +45 +60 +110 +38 +2 -6 +1 +7 -4 -4 -23 -12 +4 +2 -17 +79 +84 -5 +1 303 LE SAVIEZ-VOUS ? 04/01/02 Le Val à Roissy 17/01/02 Face à Bombardier et Transdev, Aéroports de Paris (ADP) a choisi Siemens allié à Keolis pour équiper Roissy. Echaudé par l'échec du SK, ADP a privilégié la simplicité en optant pour le système ayant fait ses preuves à Orly. Deux lignes, de 3,5 et 0,9 km chacune, devraient relier d'ici à 2005 les aérogares de Roissy et la gare TGV-RER. Ce projet de Val coûtera 195,1 M€, dont 45 M€ pour les infrastructures. En raison de la conjoncture incertaine du transport aérien, sa réalisation ou son report dépendra de la décision du comité ministériel des investissements (CIES) prévu au printemps prochain. ■ 07/01/02 10/01/02 23/01/02 Concurrence sur l'appel local Le dernier pan du monopole de France Télécom vient de tomber. L'ouverture à la concurrence des appels locaux est désormais effective, comme c'est le cas depuis 1998 pour les appels nationaux et internationaux. Cegetel, l'italien 9 Télécom et le suédois Tele 2 se positionnent déjà sur ce marché de 2,13 MD€. Toutefois, le coût de l'interconnexion de leur réseau à celui de France Télécom leur laisse peu de marge de manœuvre tarifaire. L'opérateur historique conserve, avec près 33 millions de lignes, son monopole de fait sur les abonnements (430 M€). ■ 14/01/01 24/01/02 Privatisation ? A trois mois des élections, les prises de position en faveur d'une privatisation totale ou partielle des services publics se multiplient. Après la droite, Laurent Fabius se dit favorable à la cession d'une nouvelle tranche du capital de France Télécom. Il prône également l'ouverture du capital de GDF et d'EDF pour financer un développement à l'international censé assurer à ces entreprises des positions fortes lors de l'ouverture à la concurrence de leurs marchés. Dominique Strauss-Kahn, proche du candidat Jospin le rejoint sur ce dernier point, ce qui témoigne d'un changement fort de doctrine sur un dossier qui lors de la campagne de 1997 départageait encore nettement la gauche et la droite. ■ 25/01/02 Connex rachète Verney La filiale de Vivendi Universal reprend les activités de Verney, à l'exception de son réseau d'agences de voyages. Doublant le britannique Arriva, Connex s'assure ainsi la maîtrise du quatrième groupe français de transports publics de voyageurs. Présents dans une trentaine de départements, les transports Verney (3 300 salariés et 2 700 véhicules) ont réalisé en 2001 un CA de plus de 150 M€. Connex contrôlera ainsi un peu plus de 50% du marché national des liaisons interurbaines par autocar. ■ Le Medef en campagne 31/01/02 Avec neuf résolutions, véritable programme de campagne, le Medef entre en lice électorale. Suppression de la taxe professionnelle, substitution d'une cotisation déductible de type CSG aux cotisations sociales sur la maladie et la famille, ouverture de l'assurance maladie aux opérateurs privés, réforme des retraites, modification, voire abrogation de la loi sur les 35 heures… Craignant que ces propositions maximalistes n'aient un effet repoussoir sur les électeurs, une bonne part de l'opposition parlementaire comme certains clubs patronaux prennent leurs distances. ■ Alliance avec Transdev La RATP et Transdev annoncent un partenariat stratégique face aux poids lourds du secteur. Tablant sur leurs complémentarités, les deux opérateurs finaliseront leur accord (protocole stratégique et pacte d'actionnaires) dans deux mois. La RATP devrait entrer à hauteur de 25% dans le capital de Transdev par la création d'une holding détenu à 51% par C3D, filiale de la Caisse des Dépôts, et à 49% par la RATP. Cette entité détiendra 51% de Transdev, aux côtés de C3D (42%) et de la banque Sanpaolo (7%). Parallèlement, C3D prendra 25% du capital de RATP France et RATP International. ■ Rail britannique L'autorité de tutelle du fer britannique, Strategic Rail Authority (SRA), a annoncé un nouveau plan de modernisation pour tenter de pallier les ratés de la privatisation. Face à l'extension de la grogne sociale, l'Etat s'engage à investir 54 MD€ dans les dix ans à venir, auxquels devraient s'ajouter 38 MD€ du secter privé. Le programme, déjà contenu à 80% dans le précédent plan gouvernemental, concernera aussi bien les infrastructures dont Railtrack reste responsable, que l'exploitation des lignes, actuellement éclatée en 25 franchises privées. ■ 15/01/01 Anticipant la libéralisation totale du marché, EDF se réorganise pour affronter la concurrence internationale. Le groupe adopte une structure hybride qui croise branches opérationnelles correspondant aux métiers du groupe en France et branches géographiques à l'international. Chaque branche sera assimilée à un centre de profits soumis à des objectifs de performance spécifique. L'objectif est de réaliser 50% du chiffre d'affaires hors du marché français en 2005. Premier électricien d'Europe (34 MD€ de CA et 51 millions de clients en 2000), EDF a déjà investi dans 22 pays et vend des services dans une soixantaine. ■ CMU : deux ans déjà Mise en place le 1er janvier 2000, la couverture maladie universelle (CMU) permet à près de 5 millions de personnes démunies de se faire soigner gratuitement. L'ancien système, l'aide médicale gratuite ne couvrait à 100% que 3,3 millions de personnes. Pour compléter ce dispositif, une aide à la mutualisation va être créée au bénéfice de ceux qui, avec des revenus à peine supérieurs au seuil de la CMU (548,82 €), ne peuvent s'offrir une complémentaire (2 millions de personnes). Par ailleurs, ceux qui sortent du dispositif suite à une amélioration de leur revenu pourront désormais bénéficier pendant un an encore de la dispense d'avance de frais ■ EDF : un groupe mondial Cour des comptes La Cour des comptes contrôle le bon emploi des fonds publics dans un souci d'exemplarité plus que d'exhaustivité. Cette année, les magistrats financiers ont épinglé, entre autres, les défaillances de gestion du Louvre, les pertes immobilières du GAN, l'insuffisance du volet insertion dans le RMI, l'opacité des aides agricoles. Au programme pour 2002, des sujets politiquement lourds tels que les retraites,et notamment les régimes spéciaux des fonctionnaires, les fonctions publiques territoriales et hospitalières, le système éducatif, le contrôle des programmes communautaires et des aides publiques aux entreprises. ■ Connexions 10 REPÈRES Loi de modernisation sociale Après un long travail parlementaire et la saisine du Conseil constitutionnel, la loi de modernisation sociale a été promulguée le 17 janvier 2001. Ce texte, riche et complexe, qualifié parfois de loi "fourre tout", contient de nombreuses avancées sociales. La loi de modernisation sociale vient d'être adoptée au terme d'un an et demi de navette parlementaire. Stimulé par une forte actualité sociale et la perspective des prochaines échéances électorales, l'essentiel des débats s'est porté sur la réforme du licenciement économique. Ont été quelque peu occultées par les polémiques, les dispositions en matière de santé, solidarité, sécurité sociale ou encore les innovations en matière de formation professionnelle, de lutte contre l'emploi précaire ou le harcèlement moral au travail. En fil rouge tout au long du texte : le renforcement des droits et prérogatives des représentants des salariés. Santé, solidarité, retraites Le titre 1er de la loi de modernisation sociale transpose plusieurs mesures contenues dans l'accord signé entre le ministère de la Solidarité et les syndicats de personnels hospitaliers le 14 mars 2000 dont l'obligation pour tout établissement de mettre en œuvre un "projet social". Elle renforce également la coopération hospitalière pour l'amélioration de la qualité des soins et réforme les études médicales, faisant de la médecine générale une spécialité à part entière. Elle intervient en matière de solidarité nationale par la création d’un statut pour les accueillants familiaux des personnes âgées et personnes handicapées, et par le renforcement de la couverture maladie des Français de l’étranger. Elle abroge enfin la loi Thomas sur les fonds de pension, votée en mars 1997 mais restée lettre morte faute de décret d'application. Licenciements économiques 31 des 224 articles de la loi de modernisation sociale réforment en profondeur le droit du licenciement économique. Le 12 janvier 2002, le Conseil constitutionnel a censuré l'article 107 prévoyant une définition plus restrictive du licenciement économique. Il l'a jugé contraire à la Constitution au motif qu'il portait à la liberté d'entreprendre une atteinte manifestement excessive au regard de l'objectif de sauvegarde de l'emploi. En revanche, le reste de la réforme n'a pas été remis en cause. Elle vise à renforcer la protection des salariés face aux licenciements économiques, à accroître la capacité d’intervention des représentants du personnel et à responsabiliser Connexions 11 les employeurs dans le cas de restructurations. En matière de prévention, obligation est faite aux branches professionnelles de négocier tous les cinq ans sur les actions de formation destinées à adapter les salariés à l'évolution de leurs emplois compte tenu de l'évolution prévisible des métiers. Par ailleurs, le texte crée un dispositif d'appui aux PME pour la mise en place de plans de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. En outre, le législateur reprend l'amendement "Michelin" en l'aménageant. Ainsi, les entreprises qui ne l'ont pas déjà fait, devront conclure un accord sur le passage aux 35 heures préalablement à l'ouverture d'une procédure de licenciement économique, ou engager des négociations de bonne foi sur ce sujet, sous peine de suspension de la procédure par le juge des référés. Le Conseil constitutionnel a souligné que cet article "n'a pas entendu mettre à la charge des employeurs concernés une obligation de résultat, mais seulement une obligation de moyens". Enfin, l'indemnité légale de licenciement sera doublée pour tous les licenciés pour motif économique et il est prévu une indemnité supplémentaire d'un mois, sur recours au juge, lorsque l'employeur n'a pas REPÈRES rempli ses obligations en matière d'élection professionnelle. Qualité du plan social Consultation sur les restructurations Le plan social est désormais qualifié de "plan de sauvegarde de l'emploi" afin d'en rappeler la vocation première. Ainsi le licenciement ne pourra plus être envisagé qu'après avoir mis en œuvre toutes les mesures possibles de reclassement interne par des actions de formation ou d'adaptation à l'emploi, dans l'entreprise, l'unité économique et sociale ou le groupe. L'offre de reclassement fera l'objet d'un encadrement protecteur pour le salarié (forme écrite et précise). Lorsque le licenciement ne pourra être évité, les exigences de qualité du plan de sauvegarde de l'emploi seront renforcées, notamment en imposant à l'entreprise, le cas échéant, de prévoir une réduction du volume récurrent d'heures supplémentaires effectuées. Dans les entreprises de plus de 1000 salariés, les salariés menacés par un licenciement économique auront droit à un congé de reclassement maintenant le lien contractuel. D'une durée maximale de neuf mois, il sera à la charge de l'entreprise. Dans les PME, les salariés pourront bénéficier d'un accès anticipé, durant leur préavis, au dispositif du Pare. L'entreprise doit désormais informer les représentants du personnel avant toute annonce publique relative à sa stratégie lorsque celle-ci a des conséquences importantes sur l'emploi et les conditions de travail. A défaut, les sanctions pénales prévues sont celles applicables en matière de délit d'entrave. Lorsque 1'annonce ne comporte pas de mesures affectant gravement les conditions de travail et d'emploi des salariés, l'information doit être faite dans les 48 heures et l'employeur se doit de fournir au comité d'entreprise "toute explication utile". Dans les deux cas, restructuration ou projet de développement stratégique, une étude d'impact social et territorial est présentée devant le conseil d'administration ou le conseil de surveillance. Par ailleurs, le comité d'entreprise devra être consulté sur le projet de restructuration et de compression des effectifs avant de l'être sur le projet de licenciement économique en résultant. Cette première consultation comporte un minimum de deux réunions séparées de 15 jours. Un droit d'expertise à la charge de l'entreprise est ouvert à ce stade et vient s'ajouter à celui prévu dans le cadre de l'examen du plan de licenciement proprement dit. Le comité peut formuler des propositions alternatives transmises avec l'avis à l'inspecteur du travail. Elles devront recevoir une "réponse motivée" du chef d'entreprise. En outre, dans le cas où le projet entraînerait la suppression d'au moins 100 emplois (Conseil constitutionnel - 12 janvier 2002), la loi institue au profit du comité d'entreprise un droit d'opposition. Il se traduit par la saisine d'un médiateur et suspend le projet pendant la durée de sa mission (pas plus d'un mois). Le dispositif de contrôle et de suivi des plans de sauvegarde de l'emploi est également renforcé. L'administration peut jusqu'à la dernière réunion du comité d'entreprise présenter toute proposition destinée à améliorer le plan de sauvegarde. L'employeur devra lui fournir une réponse motivée. C'est à cette seule condition que les licenciements pourront être notifiés. Une fois le plan arrêté, l'administration dispose de huit jours pour en constater la carence éventuelle. En ce cas, les représentants du personnel pourront obtenir une nouvelle réunion du comité d'entreprise en vue de son réexamen. Par ailleurs, la loi codifie la jurisprudence " Samaritaine " qui Connexions 12 permet au tribunal de prononcer la nullité du licenciement en cas d'invalidation du plan de sauvegarde de l'emploi. Seul le salarié peut alors refuser sa réintégration, auquel cas une indemnité supplémentaire d'au minimum douze mois de salaire lui est due. Enfin, la mise en œuvre effective des mesures contenues dans le plan devra faire l'objet d'une consultation régulière et approfondie du comité d'entreprise ou des délégués du personnel. L'administration sera associée au suivi de ces mesures. La loi prévoit également diverses dispositions concernant la réactivation des sites touchés par les restructurations. Lutte contre la précarité La loi vise à prévenir le recours abusif à l'emploi précaire et à favoriser l'accès des salariés à des emplois durables. Elle augmente de 6 à 10 % de la rémunération brute l'indemnité de fin de contrat, dite prime de précarité, pour les salariés en contrat à durée déterminée (CDD), l'alignant sur celle des intérimaires. Le délai de carence entre deux CDD ou deux contrats de travail temporaire sera calculé en jours ouvrables et non plus en jours calendaires (pour éviter qu'il ne soit constitué du seul week-end). Pour un contrat de moins de quinze jours, il sera fixé à la moitié de la durée du contrat. La nouvelle loi renforce par ailleurs les sanctions pénales en cas de non respect du principe d'égalité de rémunération entre salarié sous contrat temporaire et salarié sous CDI sur le même poste de travail. Elle permet au salarié sous CDD ou en mission d'intérim de rompre son contrat s'il justifie d'une embauche en contrat à durée indéterminée. Obligation est faite au chef d'entreprise d'informer les travailleurs en CDD ou en intérim de la liste des postes sous CDI à pourvoir lorsqu'un tel dispositif existe déjà dans l'entreprise. Enfin, le comité d'entreprise, ou Formation professionnelle La loi entend faire de la validation des acquis de l'expérience une voie à part entière de la qualification, au même titre et avec les mêmes effets que la formation initiale. Elle reconnaît à toute personne engagée dans la vie active depuis au moins trois ans le droit de faire reconnaître son expérience pour obtenir un diplôme, un titre à finalité professionnelle ou un certificat de qualification émis par une branche professionnelle. L'expérience ainsi valorisée pourra être le fruit d'un travail salarié ou non, mais aussi de la participation à une activité bénévole. S'ajoute à ces dispositions une réforme du financement de l'apprentissage pour plus de transparence et d'équité. Harcèlement moral La loi inscrit une définition du harcèlement moral au travail dans le Code du travail. Le rôle du CHSCT est étendu à la protection de la santé physique et mentale des salariés tout comme le droit d'alerte accordé aux délégués du personnel. Le texte rappelle la responsabilité de l’employeur en matière de prévention et protège victimes et témoins en interdisant tout licenciement ou sanction à leur encontre. Il offre également aux victimes le recours à une médiation extérieure à l'entreprise. En cas de litige, la charge de la preuve incombe désormais au " harceleur " et les organisations syndicales peuvent agir en justice sur mandat des salariés. Toutefois, le Conseil constitu- tionnel a souligné que l'aménagement de la charge de la preuve au bénéfice de la victime "ne s'appliquerait pas devant le juge pénal et ne dispenserait pas le demandeur, devant le juge civil ou prud'homal, de présenter des éléments de présomption précis et concordant relatifs aux agissements allégués". La loi consacre encore divers articles à l'accès à l'emploi des travailleurs handicapés, à la discriminations dans la location des logements, aux élections des conseillers prud'hommes, à l'extension des missions de la médecine du travail ou encore aux subventions des collectivités territoriales aux instances locales des syndicats. Autant de sujets d'importance qui retiendront l'attention des représentants du personnel. QUELQUES PLANS SOCIAUX EN 2001 EMPLOIS SUPPRIMÉS EN FRANCE Marks & Spencer Aom-AL Aventis Alstom Michelin Bull 1 700 1 500 1 000 2 000 1 000 1 200 Giat Philips Solectron Moulinex Alcatel ... 1 200 1 300 2 050 1 500 1 045 AVEZ-VOUS LE SENTIMENT D'AVOIR DÉJÀ ÉTÉ L'OBJET DE HARCÈLEMENT MORAL SUR VOTRE LIEU DE TRAVAIL ? Oui 30 % Hommes Femmes 31 % 29 % Cadres supérieurs Professions intermédiaires Employés Ouvriers 35 % 27 % 27 % 32 % Source : sondage Ipsos - 5 juin 2000 LICENCIEMENTS POUR CAUSE ÉCONOMIQUE 25000 20000 15000 10000 Licenciements pour cause économique 5000 0 Fin de convention de conversion Janv. 2000 avril juillet octobre janv. 2001 avril juillet octobre Source : DARES D é f i n i t i o n à défaut les délégués du personnel, dispose désormais d'un droit d'alerte en cas de recours abusif au travail précaire pouvant déboucher sur l'obligation faite à l'employeur, sur notification de l'inspecteur du travail, d'élaborer un plan de résorption de la précarité. Licenciement économique : Article L 321-1 du code du travail (loi n° 89-549 du 2 août 1989) : “ constitue un licenciement pour motif économique le licenciement effectué par un employeur pour un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne du salarié résultant d'une suppression ou d'une transformation d'emploi ou d'une modification substantielle du contrat de travail consécutives notamment à des difficultés économiques ou à des mutations technologiques. ” Article censuré par le Conseil constitutionnel (décision du 12 janvier 2002) : "constitue un licenciement pour motif économique le licenciement effectué par un employeur pour un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne du salarié résultant d'une suppression ou transformation d'emploi ou d'une modification du contrat de travail, consécutives soit à des difficultés économiques sérieuses n'ayant pu être surmontées par tout autre moyen, soit à des mutations technologiques mettant en cause la pérennité de l'entreprise, soit à des nécessités de réorganisation indispensables à la sauvegarde de l'activité de l'entreprise. Les dispositions du présent chapitre sont applicables à toute rupture du contrat de travail résultant de l'une des trois causes énoncées à l'alinéa précédent.” Connexions 13 TENDANCES L'âge des agents RATP La proportion de salariés âgés est particulièrement élevée dans le secteur des transports. 31 % du personnel du transport routier et urbain de voyageurs et du transport ferroviaire avaient plus de 45 ans en 1999. La RATP est également concernée par le vieillissement de ses effectifs puisque près de 23 % des agents qui y travaillent ont 46 ans ou plus. L'entreprise va devoir se préparer au renouvellement de génération qui peut s'annoncer brutal du fait des départs massifs en retraite à venir. D'après le bilan social 2000 de l'entreprise, la part des plus de 45 ans à la RATP, est en hausse de plus de 3 points par rapport à 1990 et passe ainsi de 20,3 % à 23,4 % entre ces deux périodes. A l'autre extrémité, le poids des plus jeunes dans l'effectif RATP a baissé de trois points depuis 1990. Les moins de 26 ans ne représentent plus que 5,5 % des agents en 2000. Le ralentissement du rythme des embauches depuis de nombreuses années est le facteur déterminant de cette réduction par le bas de la pyramide des âges. Un vieillissement inexorable … Cette sous-représentation des jeunes a été légèrement freinée en 2000 en raison d'une importante reprise du recrutement. La part des salariés de moins de 26 ans a en effet augmenté d'un point entre 1999 et 2000. Les créations de postes attendues du fait de la RTT et les embauches compensatoires liées à la cessation progressive ou anticipée d'activité vont conforter pour 2001 ce relatif rajeunissement des agents. Mais cette évolution ne va pas suffire à enrayer le mouvement d’attraction des effectifs vers les tranches les plus âgées. La moitié des salariés avait plus de 36 ans en 1990, ils sont deux agents sur trois en 2000, les deux tiers ayant entre 36 et 45 ans. La génération la plus importante, se situant dans la classe d'âge 26-35 ans en 1990, a vieilli d'où la poussée des 36-45 ans dans l'effectif dix ans plus tard sans commune mesure avec les données observées jusqu'ici. A ce jour, ce sont près de 10% des agents RATP qui devront partir à la retraite dans les cinq ans à venir et plus de la moitié dans les 10 prochaines années. Se posera STRUCTURE DES EFFECTIFS DE LA RATP PAR TRANCHE D’ÂGE 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% moins de 26 ans 1990 26 à 35 ans 46 à 55 ans 56 ans et plus Connexions 14 … dans toutes les catégories professionnelles La structure par âge des salariés présente des différences significatives selon les catégories professionnelles. Conséquence de l’amélioration des conditions d’emploi au cours de la carrière professionnelle : plus on s’élève dans la hiérarchie, plus l’âge moyen des agents croît. Mais la progression tendancielle du vieillissement de la population demeure une constante quelle que soit la situation professionnelle. ÂGE MOYEN PAR CATÉGORIE PROFESSIONNELLE Cadres Maîtrise Opérateurs : Roulant Maintenance Exploitation Administration Ensemble 2000 36 à 45 ans alors le problème d'un véritable renouvellement des générations dans l'entreprise et de sa capacité à faire face à ces importantes modifications dans de bonnes conditions (recrutement, formation, reconstitution des équipes, transmission des savoir-faire…). Source : Bilan social RATP 1990 2000 45 ans 4 mois 40 ans 2 mois 35 ans 2 mois 35 ans 8 mois 35 ans 33 ans 9 mois 39 ans 7 mois 36 ans 9 mois 46 ans 2 mois 42 ans 2 mois 37 ans 5 mois 38 ans 2 mois 37 ans 10 mois 35 ans 43 ans 38 ans 11 mois Pleins feux sur L'impact de la fiscalité sur les inégalités Le principal objectif de l'ouvrage est d'examiner la composition et l'évolution des hauts revenus en épluchant les statistiques fiscales des déclarations de revenus de 1915 à 1998. L'auteur désigne par les "hauts revenus", les revenus des 10% des foyers les mieux lotis. Pour les 32 millions de foyers fiscaux déclarés en 1998, le revenu moyen était de moins de 11 000 francs par mois. A 22 000 francs par mois, souligne Thomas Piketty, on fait déjà partie des 10 % de ménages ayant les revenus les plus élevés. Il apparaît que les foyers composant ce décile supérieur sont loin de représenter un groupe homogène puisqu'il comprend en bas de l'échelle les "classes moyennes" et intègre les plus grosses fortunes : les "200 familles" dont le revenu annuel moyen dépassait les 7 millions de francs en 1998. KIOSQUE “ Les hauts revenus en France” Thomas Piketty Grasset, août 2001 L'économiste français Thomas Piketty démontre que l'impôt sur le revenu et sur les successions a, d'une part, permis de limiter l'accumulation du capital dans les mains des rentiers durant tout le XXe siècle, et d'autre part, encouragé l'esprit d'entreprise tout en contribuant à réduire les inégalités de revenus. Cette étude qui a suscité une levée de bouclier chez les économistes libéraux, relance le débat sur l'opportunité des baisses d'impôts en donnant des arguments pour la défense de la progressivité de la fiscalité. Qui sont les "hauts revenus" ? On peut s'interroger sur la raison pour laquelle la dernière tranche d'impôts sur le revenu est aussi large. L'auteur suppose qu'elle exprime un certain consensus sur la légitimité des disparités de niveaux de vie séparant les "classes moyennes" et "autres classes supérieures" du reste de la population.Thomas Piketty poursuit son analyse par une étude de l'évolution de l'inégalité des salaires et de leurs perceptions au cours du siècle. Il nous explique que depuis 1900, les deux guerres mondiales et la crise de 1929 ont modifié la répartition des revenus en détruisant des parts considérables de capital et en générant Connexions 15 une inflation durable qui a amputé les ressources des rentiers et bridé toute velléité d’accumulation à long terme. Une partie de l'ouvrage présente l'histoire de la législation de l'impôt et l'évolution des taux moyens d'imposition subis par les hauts revenus. Il en ressort que sans l'impôt progressif qui a empêché la concentration des fortunes à des "niveaux astronomiques et économiquement stériles" d'avant 1900, la France serait restée un pays de rentiers. Après la première guerre mondiale en effet, les "foyers les mieux lotis se retrouvent à devoir payer chaque année 30 %, 40 % ou 50 %, voire davantage, de leur revenu au titre de l'impôt sur le revenu (voté en 1914), et à devoir verser une fois par génération une proportion équivalente de leur patrimoine au titre de l'impôt sur les successions (créé en 1901)". Au cours du siècle, le revenu moyen de la population a été multiplié par 4,5, constate l'auteur "si bien que l'écart de revenu entre les 200 familles et la moyenne a été divisé par un facteur de l'ordre de 5". Mais, si les revenus du capital se sont effondrés, les écarts entre salaires, en revanche, sont les mêmes en 2000 qu’en 1900. Selon l'auteur, l'inégalité salariale n'a guère évolué car elle n'a jamais été "véritablement remise en cause par quelque mouvement politique que ce soit". L'impôt progressif mis à mal En conclusion, Thomas Piketty constate que l'observation de l'évolution des très hauts revenus devient de plus en plus difficile en raison de l'appauvrissement des résultats statistiques et des modifications de la législation fiscale qui multiplie les régimes d'imposition dérogatoires en faveur des revenus du capital. "Tout semble concourir à faire des premières années de ce siècle des années fastes pour les détenteurs de patrimoines", analyse-t-il. L'explosion des services et des technologies des dernières années a vu naître, en effet, des fortunes professionnelles exorbitantes. Selon l'auteur, la très forte croissance enregistrée dans ces secteurs et la concurrence sur la fiscalité entre les Etats pour attirer les capitaux, ont probablement pour conséquence de favoriser un accroissement rapide des inégalités. Thomas Piketty nous offre une étude exemplaire qui vient combler un vide existant en matière de suivi des hauts revenus en France. Véritable plaidoyer en faveur de l'efficacité économique de l'impôt, ses propos tranchent avec l'opinion dominante selon laquelle les baisses fiscales permettraient de soutenir la consommation. Il nous rappelle que si les rentes de situation des élites ont été modérées en France, ce n'est pas par un processus économique "naturel et spontané", mais par la volonté des gouvernements successifs d'utiliser l'arme fiscale. On ne peut que regretter, du coup, que le gouvernement ait récemment accepté de baisser les taux supérieurs de l'impôt sur le revenu. "Les foyers les plus aisés ne vont pas consommer plus ! " avertit notre économiste. "Les allégements du plan Fabius concernent en effet toutes les tranches de revenus, y compris les plus hautes. Ces baisses non ciblées vont donc accroître les inégalités". Notre sélection KIOSQUE Livres disponibles au “ Dictionnaire de gestion” Elie Cohen Ed. La Découverte, septembre 2001 3ème édition revue et commentée service économique “L’essentiel des institutions de l’Union européenne ” Jean-Claude Zarka Ed. Gualino, mars 2001 Retrouvez Connexions et toutes les infos économiques et sociales sur www.ce.ratp.fr rubrique “la vie de l’entreprise” Connexions Bulletin de liaison du service économique du CRE RATP 68, avenue Gambetta - BP 119 93172 Bagnolet Cedex Directeur de la publication : Jamaldine Oudni. Rédaction : Service économique Tél. 01 48 18 93 90 E-mail : [email protected] Réalisation CRE/RATP Bien plus qu’un simple lexique, ce dictionnaire très complet se veut à la fois “ explicatif, technique et critique ”. L’auteur poursuit en effet un triple objectif : proposer une définition synthétique et précise des termes, en dégageant leurs principaux enjeux théoriques et pratiques ; présenter de façon rigoureuse les principaux instruments associés (indicateurs, procédures, grilles d’analyse, documents-types…) ; discuter les conditions d’application et s’interroger sur le sens des concepts et des instruments ainsi définis. L’ouvrage aborde tous les grands domaines de la gestion : comptabilité générale et de gestion, gestion prévisionnelle, contrôle de gestion, gestion financière, gestion juridique et fiscale, gestion des ressources humaines, gestion opérationnelle et logistique, marketing, gestion commerciale, management stratégique. En outre, un index et une liste alphabétique assurent un repérage aisé et facilitent l’accès aux articles. Ce livret fort utile permet d’acquérir l’essentiel des connaissances relatives aux institutions et au droit communautaires. La partie principale de l’ouvrage présente la composition, les compétences, l’organisation et le fonctionnement des institutions : Conseil européen, Conseil de l’Union européenne, Parlement européen, Cour de Justice des Communautés européennes, Cour des comptes européenne, institutions économiques et monétaires. Une seconde partie plus brève, passe en revue les sources écrites et non écrites du droit communautaire, ainsi que ses principes de mise en œuvre (immédiateté, application directe, primauté et subsidiarité). liés à l'aménagement, l'environnement urbain et les transports. L'auteur a été amené à rédiger nombre d'articles dans des revues très diverses sur différents thèmes : habitat, déplacements, voirie, progrès technique, péage urbain. Ce recueil de textes, qui offre un traité global sur la ville, constitue un instrument de travail d'une grande densité pour celui qui s'intéresse aux problèmes d'urbanisme. “La citoyenneté : une histoire de l’idée de participation civique” Paul Magnette Bruxelles, Ed. Bruylant, 2001 “ Regards sur la ville en mutation ” André Lauer - Ed. Certu, mars 2001 André Lauer a été jusqu'en 2000 directeur du Certu : service technique du ministère de l'Equipement à compétence nationale, chargé de conduire des études dans tous les domaines COMITE REGIE D’ENTREPRISE RATP Connexions 16 Le terme de citoyenneté a été particulièrement galvaudé depuis les années 1980. Un parcours érudit de l’histoire de la philosophie politique permet à Paul Magnette de clarifier ce concept majeur - mais souvent mal compris - de la politique moderne. Si la notion de citoyenneté n’a réellement été forgée qu’au Siècle des Lumières, l’auteur montre que son origine remonte à l’Antiquité grecque. Il retrace ainsi la généalogie de ce concept et de ses multiples définitions historiques, afin de nous permettre d’en mieux cerner les enjeux actuels et futurs.