Graham DEAN - Galerie Maubert
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Graham DEAN - Galerie Maubert
Graham DEAN Peintre Graham Dean est né en 1951. Il vit et travaille près de la mer à Brighton, Angleterre et dans la campagne de Umbria, Italie. Small Mirror Twin & Figure. Après une formation académique dispensée à la Laird School of Art (Birkenhead) et Bristol Polytechnic, Faculty of Art and Design (19681973), Graham Dean apparaît rapidement comme un peintre surdoué. Sa résidence à Trivandrum, en Indes du Sud, en 2000 marque un tournant décisif, grâce à l’utilisation de nouveaux papiers qui subliment ses aquarelles. Il reçoit de nombreux prix au cours de sa carrière, notamment les prestigieux Abbey Award (1991), le Prix du Arts Council (Angleterre, 2003) et le Prix du Vermont Studio Center (USA, 2003). Nightswimming. Les plus grandes galeries le représentent depuis plus de 30 ans notamment à Londres (Austin Desmond Fine Art, Jill George Gallery, Whitechapel Art Gallery, Rivington Gallery, Mall Galleries, Stephen Lacey Gallery, Waterhouse & Dodd), à New York (Nerlino Gallery, Arnold Katzen Gallery), à Paris et Amsterdam (Galerie Frans Jacobs/Judith Bouknegt), à Milan (Del Naviglio Gallery). Les institutions l’incluent régulièrement dans leur programmation notamment le Bristol Art Centre (1973), le Williamson Museum and Art Gallery (Birkenhead, 1995), Brighton Museum (1996), le Grand Palais à Paris (1979), le Musée d’Art Moderne de Paris (1977), d’Arnhem (2003), d’Oxford (1981), le Musée de Leiden (1981), à la Royal Académie de Londres (1997, 1999), au Barbican Art Center (1999), à la National Portrait Gallery (2001) et beaucoup d’autres au Japon, Allemagne, Russie, Portugal, Belgique, Italie, Espagne, Canada, Australie, Chili, Argentine, Brésil… Holding On. Graham Dean a été désigné officiellement pour exposer aux Jeux Olympiques de Londres 2012. Graham Dean fait partie de collections de grands groupes internationnaux (Meryll Lynch, RBS, FSA, Forbes Foundation, Peter Stuyvesant Foundation, ING Art Collection...) et d’institutions publiques (Contemporary Arts Society, Arts Council, National Gallery of Jamaica, Glasgow Museum of Modern Art...) Small In Between. Graham Dean est un peintre de l’identité. Mais plus que l’identité des corps, c’est l’identité des âmes qu’évoquent ces somptueuses aquarelles. Ses modèles ? Il les côtoient avec fidélité depuis de nombreuses années. Tout comme Egon Schiele qui creusait dans les asiles psychiatriques l’étude de ses sujets, Graham Dean aime ces personnages atypiques et incroyables : sportifs volontaires, artistes fous, adeptes du bondage recherchant volontairement les limites de la souffrance… Il conserve précieusement les croquis, les recompose au gré de ses rencontres, tout en conservant l’essentiel, cette identité des âmes qui explose sur le papier. Les croquis se recomposent dans une alchimie créatrice, mixant les individus, les parties du corps et le temps. Echo, Aquarelle, 100 cm x 100 cm, 2004. Bien que ses œuvres soient figuratives, elles échappent à l’illustratif par le talent de Graham Dean à toucher l’universel à partir de quelque chose de profondément personnel. Et lorsque ces personnages sont accompagnés par des édifices de matières ou des bateaux mystérieux, c’est pour mieux transmettre les émotions, les souvenirs et les états psychologiques. Chez Graham Dean, le corps humain est un « enclos d’émotions », un « corps pensant » comme l’exprime Reich dans ses recherches. Ses personnages sont les réceptacles de ces émotions, protègent idées et souvenirs. Ils sont les témoins de la condition humaine et de notre relation complexe avec le monde. Notre individualité, notre identité, est formée par cette interaction; nos vies intérieures sont pénétrées et altérées sans cesse par le monde extérieur. La peinture de Graham Dean est une enquête sur les oppositions apparentes entre intérieur et extérieur, entre dedans et dehors, la surface et ce qui se cache en dessous. Les bras, le visage ne sont parfois plus perceptibles : sans identité, le corps devient une toile tronquée, étirée, un véhicule pour l’imagination de l’artiste. Les œuvres restent ouvertes aux interprétations, libres, tout comme les mouvements de l’aquarelle, ses couleurs et ses formes sinueuses. En employant une technique qu’il nomme « archéologie inversée », Graham Dean détourne l’emploi traditionnel de l’aquarelle et aboutit à une technique unique. Des couches de peinture contrastées sont appliquées séparément sur un papier venu d’Inde. Chaque feuille a subi un procédé de déchirement et chevauchement afin de créer la composition finale; cela correspond aux couches multiples des épidermes protégeant le corps humain. Ce procédé est organique et cyclique : la peinture mène à une destruction apparente qui se fait par la fragmentation d’œuvres en sections (en utilisant les recto et les verso) et puis, elle mène à une renaissance qui prend la forme d’une composition nouvelle. Le choix des couleurs et leur contraste est primordial chez Graham Dean : comme le paysagiste anglais, John Constable, l’utilisation des fonds rouges accentue l’effet dramatique des verts et jaunes. Ces couleurs puissantes et lumineuses, il les rapporte de sa résidence à Trivandrum, Kerala, dans le sud d’Inde, et des Saris en soie qui l’ont fasciné. L’application de la peinture en glacis (multitude de couches transparentes) créent intensité et profondeur, comme chez Rothko. La juxtaposition des couleurs complémentaires donne une théâtralité forte aux œuvres. Le peintre éclaire ses figures à la manière d’un cinéaste, mettant en avant certaines parties du corps, ce que l’on retrouve également dans les vidéos de l’artiste. Enivré par la couleur et le plaisir qu’il prend au toucher, Graham Dean aime l’épaisseur sensuel de ce papier exotique aux propriétés infinies et capable de transmettre aussi bien l’opacité que la transparence. Tout comme Peter Doig qui s’appuie sur le travail de la matière (jeu de textures, teintes pures et mélangées…), Graham Dean peint des atmosphères. En mouvement, les formes s’échappent à notre regard, se délitent devant nos yeux. On admire la maîtrise de ses pigments suspendus dans l’eau.