le programme en pdf - Orchestre Philharmonique Royal de Liège

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le programme en pdf - Orchestre Philharmonique Royal de Liège
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LES SOIRÉES DE L’ORCHESTRE : GRANDS CLASSIQUES
BEETHOVEN 8
VENDREDI 13 NOVEMBRE 2015 (20H)
SAINT-SAËNS,
Le Rouet d’Omphale op. 31 (1871-1872) → env. 10’
YSAŸE,
Berceuse pour violon et orchestre op. 20 → env. 5’
« Chant d’hiver » (poème n° 3) pour violon et orchestre op. 15 (ca 1902) → env. 12’
« Au Rouet » (poème n° 2) pour violon et orchestre op. 13 (ca 1921) → env. 12’
PAUSE
BEETHOVEN,
Symphonie n° 8 en fa majeur op. 93 (1811-1812) → env. 25’
1. Allegro vivace e con brio
2. Allegretto scherzando
3. Tempo di menuetto
4. Allegro vivace
Marian Taché, concertmeister
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Jean-Jacques Kantorow, direction
P
remier poème symphonique de Saint-Saëns, Le Rouet d’Omphale (1872)
illustre le pouvoir de la séduction féminine : il rappelle comment la reine
Omphale emprisonne le héros Hercule dans ses filets.
Après une Septième de Beethoven d’anthologie, en novembre 2013, JeanJacques Kantorow nous livre sa vision de la Huitième Symphonie, œuvre
néoclassique qui se tourne vers le XVIIIe siècle. On y trouve l’unique menuet
composé par Beethoven dans ses neuf symphonies.
VENDREDI 13 NOVEMBRE 2015 BEETHOVEN 8 [PROGRAMME 06]
Amaury Coeytaux, violon
SAINT-SAËNS
LE ROUET D’OMPHALE
(1871-1872)
SNM. Défenseur d’un art musical typiquement français, farouche adversaire de Wagner,
Camille Saint-Saëns (1835-1921) fonde en 1871
(avec Franck, Lalo, Massenet, Bizet, Duparc et
Fauré) la Société Nationale de Musique (1871).
C’est en son sein qu’il présente, le 7 décembre
1871, la version originale pour deux pianos du
poème symphonique Le Rouet d’Omphale. La
version orchestrale est créée le 14 avril 1872 aux
Concerts Pasdeloup.
SELON LA MYTHOLOGIE, Héraclès est
contraint, pour se purifier d’un meurtre commis
sous l’emprise d’une crise de démence, de devenir l’esclave d’Omphale, reine légendaire de
Lydie. À son service, il débarrasse le pays des
monstres et des pillards, soumet ses ennemis et
remporte de riches butins. Admirative, Omphale
le libère et l’épouse. Selon une variante de
l’époque hellénistique — celle choisie par SaintSaëns — Héraclès est en même temps l’esclave
et l’amant d’Omphale ; celle-ci l’oblige à se vêtir
en femme et à filer la laine à ses pieds, sous les
gloussements de l’entourage féminin.
SÉDUCTION. Le rouet et l’emprisonnement
sont traduits par un mouvement perpétuel
procurant un caractère de quiétude relative.
L’auteur indique lui-même : « Le sujet est…la
séduction féminine, la lutte triomphante de la
faiblesse contre la force. Le rouet n’est qu’un
prétexte, choisi seulement au point de vue du
rythme et de l’allure générale du morceau.
Les personnes que la recherche des détails
pourrait intéresser y verront tour à tour Hercule
gémissant dans les liens qu’il ne peut briser,
et Omphale raillant les vains effort du héros. »
L’œuvre fut dédiée à Augusta Holmes, compositrice et célèbre « Don Juane » de l’époque, également honorée par Franck près de 20 ans plus
tard (Troisième Choral pour orgue, 1890).
2
YSAŸE
BERCEUSE
YSAŸE
« CHANT D’HIVER »
(ca 1902)
LIÉGEOIS ILLUSTRE. Né à Liège et formé
au violon dès l’âge de cinq ans par son père,
Eugène Ysaÿe (1858-1931) est expulsé du
Conservatoire de Liège pour insubordination.
Repêché par Henri Vieuxtemps, il poursuit
néanmoins ses études à Liège avec un autre
professeur, Rodolphe Massart, puis à Bruxelles
avec Henryk Wieniawski, et enfin à Paris avec
Vieuxtemps lui-même. À 20 ans, Ysaÿe joue
avec Clara Schumann à Cologne. L’année suivante, le grand Joseph Joachim, ami de Brahms,
le remarque : « Je n’avais encore jamais entendu personne jouer comme cela. » Installé à
Berlin, Ysaÿe parfait sa formation avec Joachim
et devient concertmeister de l’Orchestre Bilse,
qui deviendra bientôt l’Orchestre philharmonique de Berlin.
POÈME. « En général, la forme Poème m’a toujours attiré, elle est plus favorable à l’émotion,
elle n’est astreinte à aucune de ces restrictions
qu’oblige la forme consacrée du concerto ; elle
peut être dramatique et lyrique, elle est par
essence romantique et impressionniste ; elle
pleure et chante, elle est ombre et lumière
et de prisme changeant, elle est libre et n’a
besoin que de son titre pour guider le compositeur, lui faire peindre des sentiments, des
images, de l’abstrait sans canevas littéraire.
C’est en un mot le tableau peint sans modèle. »
(Ysaÿe).
GENRE NOUVEAU. Avant même le Poème
AURA EXCEPTIONNELLE. À partir de 1881,
Ysaÿe entreprend de grandes tournées de
concerts avec Anton Rubinstein en Russie,
Norvège… L’année suivante, il se fixe à Paris.
Son aura est telle qu’il inspire et fait connaître
de nombreuses œuvres : la Sonate de Franck
(qu’il reçoit en cadeau de mariage en 1886),
le Quatuor à cordes n° 1 de d’Indy, celui de
Debussy, le Concert et le Poème de Chausson,
la Sonate de Lekeu, le Quatuor de SaintSaëns, le Quintette avec piano n° 1 de Fauré,
les Sonates de Magnard, Vierne, Lazzari, Raff,
Ropartz… De 1886 à 1898, il est professeur de
violon au Conservatoire de Bruxelles. En 1894,
il crée et dirige les Concerts Ysaÿe à Bruxelles.
De 1918 à 1922, il est Directeur musical de
l’Orchestre de Cincinatti. En 1927, Pablo Casals
le convainc de remonter une dernière fois sur
scène pour interpréter — et avec quelle maestria — le Concerto de Beethoven, à l’occasion
du centenaire organisé à Barcelone.
VIRTUOSE-COMPOSITEUR. À l’instar de ses
illustres prédécesseurs Paganini, Wieniawski et
Vieuxtemps, Ysaÿe prend également la plume
pour enrichir le répertoire de son instrument
et compose même un opéra en wallon, Piére li
Houyeû (« Pierre le mineur »). Outre 10 préludes
pour violon, une Sonate pour deux violons (dédiée à la Reine Élisabeth) et les redoutables Six
Sonates pour violon seul op. 27 (1923) — son
testament musical — Ysaÿe a laissé plusieurs
œuvres pour violon et orchestre dont l’OPRL
a entamé l’enregistrement : Poème élégiaque
op. 12, Au Rouet op. 13, Chant d’hiver op. 15,
Poème de l’extase op. 21, ainsi que Amitié pour
deux violons et orchestre op. 26.
BERCEUSE OP. 20. Conçue pour violon et
un orchestre réduit (flûte, 2 cors et cordes), la
Berceuse op. 20 porte en exergue la phrase
suivante : « L’enfant pauvre et chétif / tristement
s’endormait ». Écrite dans un tempo lent (Molto
moderato, quasi lento), c’est une page brève
en fa mineur, dont le souple balancement en
mesure 6/8 imprime une atmosphère de rêve
embué. Non datée, l’œuvre existe aussi avec
accompagnement de piano ; elle est dédiée « À
Madame Rosa Harris ».
pour violon et orchestre de Chausson, écrit
pour lui et créé par lui, Ysaÿe initie dans les années 1890 ce genre nouveau du « poème pour
instrument à cordes et orchestre ». Des problèmes de datation entourent une bonne partie
des œuvres d’Ysaÿe. À en croire le site musicologie.org, Chant d’hiver (poème n° 3) op. 15 daterait de 1902, ce qui le situerait après Au Rouet
(poème n° 2) op. 13, daté, selon le même site, de
1921… Quoi qu’il en soit, le principe d’une rêverie
continue et mouvante, évitant tout découpage
en mouvements reste d’application. L’orchestre
y est plus nourri (2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, timbales et cordes) ;
le tempo toujours calme (Modéré, sans lenteur),
n’évitant toutefois pas de nets emportements
et des traits virtuoses du soliste. Écrite en si
mineur, dans une atmosphère mélancolique,
l’œuvre s’ouvre aux cordes avec sourdines sur
un souple balancement ternaire.
3
TÉMOIGNAGE. Dans le livre qu’il lui consacre en 1947, Antoine Ysaÿe rapporte ainsi les propos de
son père sur l’origine de cette œuvre conçue « à une époque où l’âme de l’artiste est tourmentée
par le doute, à l’un de ces moments où la conscience de n’être rien, vous obsède et vous meurtrit. Alors c’est la tristesse, la mélancolie, le regret de jours sans souci de l’enfance au bord de
la Meuse qu’on exhale en mélodies plaintives et un peu frileuses. En lisant les beaux poèmes
wallons de Wrindts, j’ai trouvé ces vers qui rendent bien la pensée qui s’agite dans le cours de
Chant d’Hiver. »
To sonle si plainde, to sonle choûler
I nive… et l’nivaye si rapoule
Disconte les mohonnes : li vint hoûle…
… I m’sonle co même or li chanson
Di noste aiwe tot moussant dzos l’glèce.
Tout semble se plaindre, tout semble pleurer
Il neige… et la neige se blottit
Contre les maisons ; le vent gémit…
… Il me semble entendre encore la chanson
De l’eau glissant sous la glace.
YSAŸE « AU ROUET » (ca 1921)
ORCHESTRE
RENFORCÉ. Dédié « À
Mademoiselle Maud Delstanche », Au Rouet
(poème n° 2) op. 13 fait appel au même orchestre que Chant d’hiver, mais renforcé de
2 trompettes, 3 trombones, 1 triangle et 1 harpe.
Les thèmes du rouet et de la filature induisent
un tempo Allegro moderato et une écriture en
forme d’ostinato bruissant à l’orchestre. Pour
Évelyne Delmas, « l’envol thématique du début
rappelle irrésistiblement l’inspiration mélodique de Fauré dans ses œuvres de musique
de chambre. […] Mais l’épanchement mélodique fauréen est de courte durée pour une
œuvre aussi déroutante que celle-ci, dont la
forme décousue et insaisissable se présente
comme une sorte de mosaïque d’événements
contrastés tant dans leur écriture, leur style
que dans leur expression. » Évoluant vers une
écriture en style de scherzo, le langage s’exacerbe et se complexifie d’une manière qui fait
penser à l’expressionnisme de la Seconde
École de Vienne.
STUDIO YSAŸE. Conçu dans le style « Art
nouveau » par le designer liégeois Gustave
Serrurier-Bovy, le Studio bruxellois d’Eugène
Ysaÿe fut offert en 1931 à la Ville de Liège qui
décida de l’installer au Conservatoire. En 1977, il
fut transféré au Musée d’Architecture (en HorsChâteau) puis au MARAM (Musée d’Art Religieux
4
Reconstitution du studio Ysaÿe à Liège (2009)
et d’Art Mosan). Depuis 2009, le Studio Ysaÿe
est visible au Grand Curtius, où il a retrouvé son
aspect et ses dimensions originels. Fidèle à la
mémoire du musicien, la Reine Élisabeth créera
en 1937 le Concours Ysaÿe, qui deviendra en
1951 le Concours Reine Élisabeth.
ENREGISTREMENT. Du 16 au 20 novembre,
l’OPRL et Jean-Jacques Kantorow enregistrent
un deuxième CD consacré à Eugène Ysaÿe
pour le label Musique en Wallonie, avec les violonistes Amaury Coeytaux et Svetlin Roussev.
Au programme : Divertimento, Neiges d’antan,
Extase, Au Rouet, Berceuse, Chant d’hiver et
Rêve d’enfant.
BEETHOVEN SYMPHONIE N° 8 (1811-1812)
EN CURE THERMALE. Comme la Quatrième
Symphonie, qui pâtit de la proximité de ses
célèbres voisines (l’« Héroïque » et la fameuse
Cinquième), la Huitième Symphonie focalise
moins souvent l’attention du public. C’est en
outre, avec la Première, la plus courte des symphonies de Beethoven (1770-1827). Esquissée à
la fin de l’année 1811, elle est composée durant
l’été 1812 et terminée à Linz en octobre, cinq
mois à peine après la Septième. Au début du
mois de juillet, Beethoven se rend à Teplitz,
petite ville d’eau de Bohême située à 80 km de
Prague. Il souffre de troubles intestinaux chroniques qui s’ajoutent à la torture de ses troubles
auditifs (« du coton dans les oreilles pendant que
je suis au piano apaise le bruissement pénible
de mon ouïe malade », note-t-il en 1811 dans ses
carnets). Le 26 juillet, son médecin l’envoie pour
une autre cure à Carlsbad (Karlovy Vary), puis à
Franzenbad (Frantiskovy, à 60 km de Bayreuth),
mais ces nouveaux traitements ne donnent
rien, et Beethoven revient à Teplitz à la mi-septembre. Avant de retourner à Vienne, il séjourne
en octobre à Linz chez son jeune frère Johann ;
c’est là qu’il termine la Symphonie.
AMALIE SEBALD. Ce deuxième séjour à
Teplitz est l’occasion pour Beethoven de revoir
la cantatrice berlinoise Amalie Sebald, rencontrée l’année précédente. La jeune femme,
gaie et spirituelle, apporte un peu de réconfort au compositeur malade. Les jeunes gens
échangent de petits billets intimes et plaisants.
S’il ne s’agit pas d’un nouvel amour passionné,
il est probable que « ce flirt aimable et souriant »
(M. Lecompte) ne soit pas étranger au caractère
optimiste et enjoué de la Huitième Symphonie.
En 1866, on retrouvera chez un neveu d’Amalie
une mèche de cheveux de Beethoven, précieusement conservée par sa tante… Et pourtant,
c’est à Teplitz, en juillet, que Beethoven écrit
sa fameuse Lettre à l’Immortelle bien-aimée,
expression du désespoir généré par l’amour
impossible pour une femme mariée, vraisemblablement Antonie Brentano. La composition de
la Huitième Symphonie coïncide avec le début
d’une longue traversée du désert, d’autant plus
étonnante que les dix années précédentes de
la vie de Beethoven ont été marquées par une
prodigieuse fécondité. Durant les six années qui
vont suivre, il ne composera que cinq œuvres
marquantes ; quant à la Neuvième Symphonie,
elle ne verra le jour que… 12 ans plus tard.
« BIEN MEILLEURE ! » La Huitième Symphonie
est créée le 27 février 1814 à Vienne au cours
d’un concert comportant la reprise de la
Septième Symphonie (créée dans la même
salle en décembre 1813), le trio vocal Tremate
Empi et La Victoire de Wellington. Dépité par
le succès mitigé de l’œuvre (auquel le public
préfère la Septième et La Victoire), Beethoven
déclare furieux à son élève Czerny : « c’est
parce qu’elle est bien meilleure ! » Rien dans
cette œuvre, uniformément heureuse et enjouée, ne trahit les difficultés personnelles de
son auteur. À commencer par le premier mouvement un Allegro vivace con brio d’une envolée
superbe, reposant sur un thème principal en fa
majeur (ton de la Symphonie n° 6 « Pastorale »),
pétillant à souhait. Vient en deuxième position,
non un mouvement lent, mais un Allegretto
scherzando humoristique imitant le tic-tac
du métronome, invention récente de Johann
Nepomuk Maelzel, ami du compositeur. Et pour
succéder à cette « badinerie » quasi mécanique,
Beethoven préfère — fait unique — la forme du
Menuetto (hommage à Haydn et Mozart) à celle
du scherzo. La partie centrale se distingue par
des interventions solistes des cors et de la clarinette. Quant au finale Allegro vivace, « étincelant de verve » (Berlioz), il constitue pour tous les
commentateurs le mouvement le plus marquant
de la symphonie, habité par « une extraordinaire énergie motrice et une joie débordante. »
(M. Lecompte).
ÉRIC MAIRLOT
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AMAURY COEYTAUX
VIOLON
JEAN-JACQUES
KANTOROW
DIRECTION
6
NÉ À CANNES EN 1945 dans une famille
NÉ EN 1984, Amaury Coeytaux commence
d’origine russe, Jean-Jacques Kantorow entre à
13 ans au Conservatoire Supérieur de Paris, où
il conquiert l’année suivante un Premier Prix de
violon. Entre 1962 et 1968, il remporte une dizaine de prix internationaux, et en 1970, obtient
une bourse de la Fondation Sacha Schneider.
Sa carrière de concertiste le conduit très tôt
à se produire sur les plus grandes scènes du
monde aux États-Unis, au Canada, dans les
pays de l’Est, en Inde, au Japon, en Afrique…
donnant plus de 100 concerts par an. Désireux
de rompre avec l’isolement du soliste, il évolue
avec joie vers la direction d’orchestre, devenant Directeur musical de plusieurs formations :
Orchestre d’Auvergne (1985-1994), Tapiola
Sinfonietta (1993-2013), Orchestre de Chambre
de Paris (1994-1997), Orquesta Ciudad de
Granada (2004-2008), Orchestre Symphonique
d’Orléans et Orchestre de Douai (2011-2014).
Avec son fils Alexandre au piano, il a gravé en
2014 les Sonates méconnues de Chevillard
et Gedalge. Avec l’OPRL et Laurent Korcia, il a
gravé les Concertos pour violon de Korngold
et Tchaïkovski (Naïve, Diapason d’or 2011), la
musique concertante d’Eugène Ysaÿe (Musique
en Wallonie, Diapason d’or 2014), la musique
concertante de Lalo (parution en mars 2016
chez Alpha/Outhere). Dernier concert avec
l’OPRL : 17 juillet 2015 (Dinant).
le piano à quatre ans puis le violon à huit ans.
À 12 ans, il obtient une Médaille d’or à l’unanimité avec les félicitations du jury en musique de
chambre et à 13 ans un Premier Prix de violon
à l’unanimité, décerné par la Ville de Bordeaux.
Il étudie ensuite au Conservatoire Supérieur
de Paris auprès de Jean-Jacques Kantorow.
Il en ressort à 16 ans avec un Premier Prix et
un Diplôme supérieur. Il poursuit ses études à
Rotterdam avec ce même professeur jusqu’en
2003, puis il part aux États-Unis dans les classes
de Pinchas Zukerman et de Patinka Kopec.
Il s’est illustré dans de nombreux concours
par différents Premiers Prix : 25e Concours
International Rodolfo-Lipizer (2006), Concours
International de cordes Julius-Stulberg (2004),
Concours Rosalind and Joseph Stone Berg
Philharmonic (2004), Concours Waldo Mayo en
(2004), Concours du Royaume de la musique
(1997). En 2003, le Gouvernement français lui
décerne la Bourse Lavoisier, puis en 2004,
l’Adami (Société civile pour l’Administration des
Droits des Artistes et Musiciens Interprètes) lui
permet de partir aux États-Unis où il fait ses
débuts au Stern Auditorium du Carnegie Hall
de New York, dans le Concerto de Brahms. En
2012, il est nommé super-soliste de l’Orchestre
Philharmonique de Radio-France sous la direction de Myung-Whung Chung.
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE ROYAL
DE LIÈGE
CRÉÉ EN 1960, l’Orchestre Philharmonique
Royal de Liège (OPRL) est la seule formation
symphonique professionnelle de la Belgique
francophone. Soutenu par la Fédération
Wallonie-Bruxelles (avec le concours de la
Loterie Nationale), la Ville de Liège, la Province
de Liège, l’OPRL se produit a Liège, dans le
cadre prestigieux de la Salle Philharmonique
(inaugurée en 1887), dans tout le pays (à Anvers,
Bruxelles, Charleroi, Hasselt, Namur, SaintHubert, Saint-Vith, Verviers, Virton...) et dans
les grandes salles d’Europe (Amsterdam, Paris,
Vienne, Espagne, Suisse, France…).
CHRISTIAN ARMING, Directeur musical
depuis septembre 2011, pousse les feux de
l’excellence et donne à l’Orchestre une nouvelle
perspective dans le paysage européen. Depuis
près de 15 ans, l’OPRL a pris le parti d’offrir le
meilleur de la musique au plus grand nombre,
avec des formules originales comme les Music
Factory, les Samedis en famille ou les Concerts
du chef. L’ambition de l’Orchestre est de porter
la musique toujours plus près des nouveaux publics à fidéliser et toujours plus loin en sa qualité
d’ambassadeur culturel de la Belgique.
PLUS DE 80 CD. Sous l’impulsion de son fon-
de son rôle citoyen tout au long de l’année, en
allant vers des populations plus éloignées de la
culture classique. Ses saisons permettent d’inscrire des collaborations importantes et régulières avec les autres formations orchestrales
de Belgique ou d’Europe, les Conservatoires
de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Chapelle
Reine Élisabeth de Belgique, les Jeunesses
Musicales et tous les acteurs culturels majeurs
du quotidien.
dateur Fernand Quinet et de Directeurs musicaux comme Manuel Rosenthal, Paul Strauss,
Pierre Bartholomée, Louis Langrée ou Pascal
Rophé, l’OPRL s’est forgé une identité sonore
au carrefour des traditions germanique et française. À une volonté marquée de soutien à la
création, de promotion du patrimoine francobelge, d’exploration de nouveaux répertoires
s’ajoute une politique discographique forte de
plus de 80 enregistrements, la plupart récompensés par de nombreux prix et des distinctions
internationales.
ÉDUCATION. L’OPRL est également soucieux
7
LA SAISON 2015-2016 a pour thème « Il était une femme », thème évoqué entre autres par
les compositrices Clara Schumann, Sofia Gubaïdulina, Hildegard von Bingen, Mel Bonis, Louise
Farrenc, Fanny Mendelssohn, Nadia Boulanger, Jeanne Demessieux… et les musiciennes ClaireMarie Le Guay, Plamena Mangova, Karine Deshayes, Els Janssens-Vanmunster, Isabelle Georges,
Khatia Buniatishvilli, Rocío Márquez, Magali Léger, Nathalie Loriers, Tineke Postma, Natacha Régnier,
Anne-Catherine Gillet, Valentine Lemercier, Anna Vinnitskaya, Amandine Beyer, Els Biesemans,
Saskia Salembier et Maria Mazzotta. En janvier 2016, le Festival « Portraits de femmes » célèbre la
femme dans toute sa diversité au travers d’œuvres de Falla (L’Amour sorcier), Prokofiev (Cendrillon),
Honegger (Jeanne au bûcher), du music-hall (Joséphine Baker) et du jazz.
LA VIE DE L’ORCHESTRE. Un petit Thibault est né le jeudi 30 octobre 2015 chez Audrey Gallez
(seconds violons) et Olivier Vanderschaeghe (violoncelles). Nous les avons chaleureusement félicités !
www.oprl.be | www.facebook.com/orchestreliege | www.twitter.com/orchestreliege
DEUX NOUVEAUX DISQUES DE L’OPRL
RESPIGHI – METAMORPHOSEON
Deuxième volume de la série consacrée
à Respighi avec trois œuvres pour grand
orchestre dirigées par John Neschling.
« Ces pages négligées bénéficient d’une
approche à la fois fougueuse et bien
méditée : John Neschling adopte un large
tempo permettant de mettre en relief les
savoureux détails et l’expression intense de
ces musiques profuses et décoratives. »
(Michel Fleury, Classica, septembre 2015)
Ottorino RESPIGHI (1879-1936)
Metamorphoseon
Ballade des gnomes
Belkis, Reine de Saba
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
John Neschling, direction
LABEL : BIS
8
SORTIE : juin 2015
WAGNER – AIRS D’OPÉRAS
Star du MET de New York, de l’Opéra de Paris
et du Mariinsky de Saint-Pétersbourg, Evgeny
Nikitin chante Wagner avec Christian Arming et
l’OPRL.
« Le fabuleux Wagner de Nikitin et Arming »
(Andreas Laska, Resmusica, octobre 2015)
SAINT-SAËNS, LE ROUET D’OMPHALE
wOrchestre National de France,
dir. Leonard Bernstein (DGG)
wOrchestre du Conservatoire de Paris,
dir. Jean Martinon (LONDON)
wOrchestre National de France,
dir. Seiji Ozawa (SERAPHIM)
wOrchestre Philharmonique de New York,
dir. Dimitri Mitropoulos (FORGOTTEN)
wOrchestre de la Radio de Bratislava,
dir. Stephen Gunzenhauser (NAXOS)
BEETHOVEN, SYMPHONIE N° 8
wOrchestre Philharmonique de Berlin,
dir. Herbert von Karajan (DGG)
wOrchestre Philharmonique de Vienne,
dir. Leonard Bernstein (DGG)
wOrchestre Philharmonique de Vienne,
dir. Caudio Abbado (DGG)
wLondon Classical Players,
dir. Roger Norrington (Virgin)
wStaatskapelle de Berlin,
dir. Daniel Barenboim (Warner)
YSAŸE, HARMONIES DU SOIR
Médiation pour violoncelle et orchestre op. 16
Harmonie du soir pour quatuor à cordes et
orchestre op. 31
Poème élégiaque pour violon et orchestre
op. 12
Sérénade pour violoncelle et orchestre op. 22
Amitiés pour deux violons et orchestre op. 26
Exil pour orchestre à cordes op. 25
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Jean-Jacques Kantorow, direction
Thibault Lavrenov, violoncelle
Quatuor Ardente
Tatiana Samouil, violon
Émile Belaud, violon
Olivier Giot, violon
Richard WAGNER (1813-1883)
Extraits du Vaisseau fantôme,
Lohengrin, Tannhäuser,
Le Crépuscule des Dieux,
La Walkyrie
À ÉCOUTER…
Evgeny Nikitin, baryton-basse
Michaela Schuster, mezzo-soprano
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Christian Arming, direction
LABEL : Naïve
Avant les concerts du vendredi soir,
La Crèmerie Piercot vous accueille et
vous propose ses divers plats du jour,
salades, sandwiches…
RUE EUGÈNE YSAŸE, 14 (AU COIN DU BD PIERCOT) — 4000 LIÈGE
TÉL. : 04/221.02.52 | E-MAIL : [email protected]
[RÉSERVATION SOUHAITÉE]
SORTIE : septembre 2015
9
AGENDA
CONCERT DE NOËL
KLEZMER RHAPSODY
VENDREDI 18 DÉCEMBRE 2015 (20H)
Comme l’an dernier, l’OPRL a concocté pour Noël un spectacle en dehors des sentiers
battus. Rejoints par les musiciens du Sirba Octet, ils nous invitent à un voyage au cœur du
répertoire klezmer, la musique en langue yiddish des Juifs de l’Europe centrale. Un concert
enivrant où alternent folklore, jazz, easy listening et comédie musicale, qui permet de retrouver Isabelle Georges, vedette en décembre 2014 de l’inoubliable Christmas on Broadway.
LEHN, Yiddish Rhapsody (durée : 1h45)
Isabelle Georges, chant | Sirba Octet
OPRL | Christian Arming, direction
42/30/19/13/9 € | GRATUIT pour les moins de 16 ans | - 50 % pour les moins de 26 ans
PIANO 5 ÉTOILES
PLAMENA MANGOVA
DIMANCHE 22 NOVEMBRE 2015 (16H)
MERCREDI 9 DÉCEMBRE 2015 (12H30)
BRAHMS, Sonate pour piano n° 3
LISZT, Sonnet 104 de Pétrarque
LISZT, Mephisto-Valse n° 1
CHOSTAKOVITCH, Préludes, extraits
GINASTERA, Danzas argentinas
Plamena Mangova, piano
MARCELLO, Concerto pour hautbois en ré mineur
VIVALDI, Concerto grosso pour cordes RV 156
BACH, Concerto pour hautbois BWV 1059R, extraits
HOLST, St. Paul’s Suite, extraits
MORRICONE, Gabriel’s Oboe
BACH, Concerto pour violon et hautbois
BWV 1060, extrait
Sylvain Cremers, hautbois
Olivier Giot, Emilio Mecenero, Astrid Stevant,
Aleš Ulrich et Urszula Padala, violon
Artur Toth et Isabelle Herbin, alto
Jean-Pierre Borboux, violoncelle
François Haag, contrebasse
Jean-François Georis, clavecin
GRATUIT
MUSIQUE À MIDI
PROMENADE DANS LES BOIS
MERCREDI 25 NOVEMBRE 2015 (12H30)
HÜE, Fantaisie pour flûte et piano
TELEMANN, Fantaisie pour flûte seule n° 8
RACHMANINOV, Humoresque pour piano
REINECKE, Sonate pour flûte et piano « Undine »
Lieve Goossens, flûte
Geoffrey Baptiste, piano
GRATUIT
AVEC LE SOUTIEN DES AMIS DE L’ORCHESTRE
LES SOIRÉES DE L’ORCHESTRE : PRESTIGE
CONCERT DE NOUVEL AN
JEUDI 07 JANVIER 2016 (20H) | BRUXELLES, PALAIS DES BEAUX-ARTS
VENDREDI 8 JANVIER 2016 (20H)
MARDI 12 JANVIER 2016 (20H) | LILLE, AUDITORIUM DU NOUVEAU SIÈCLE
Un Nouvel An aux couleurs du Nouveau Monde avec Un Américain à Paris de Gershwin
(1928), la promenade musicale d’un touriste américain dans la capitale française. Mais aussi
le Concerto en sol de Ravel (1931), chef-d’œuvre néoclassique pénétré par l’esprit du jazz
américain. Et enfin l’extraordinaire City Noir de John Adams, partition luxuriante créée par
Gustavo Dudamel en 2009 et inspirée par le jazz orchestral des années 1920.
ADAMS, City Noir | RAVEL, Concerto en sol
GERSHWIN, Un Américain à Paris (uniquement à Liège et Bruxelles)
BERNSTEIN, West Side Story, Danses symphoniques (uniquement à Lille)
Nelson Goerner, piano | OPRL | Christoph Campestrini, direction
MUSIQUE À MIDI
HAUTBOIS EN BALLADE
LES SOIRÉES DE L’ORCHESTRE :
GRANDS INTERPRÈTES
LA VOIX SECRÈTE D’ALMA MAHLER
VENDREDI 27 NOVEMBRE 2015 (18H)
D’après le texte Alma d’Anna Enquist
Catherine Walezac, comédienne
MAHLER 6 « TRAGIQUE »
VENDREDI 27 NOVEMBRE 2015 (20H)
CHAUSSON, Poème de l’amour et de la mer
MAHLER, Symphonie n° 6 « Tragique »
Karine Deshayes, mezzo-soprano
OPRL | Christian Arming, direction
AVEC LE SOUTIEN DES AMIS DE L’ORCHESTRE
LES SOIRÉES DE L’ORCHESTRE : PRESTIGE
CONCERT DE NOËL :
KLEZMER RHAPSODY
VENDREDI 18 DÉCEMBRE 2015 (20H)
LEHN, Yiddish Rhapsody (durée : 1h45)
Isabelle Georges, chant
Sirba Octet
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Christian Arming, direction
LES SAMEDIS EN FAMILLE
UN NOËL KLEZMER
SAMEDI 19 DÉCEMBRE 2015 (16H)
MUSIQUES ANCIENNES
RENCONTRE AVEC
ELS JANSSENS-VANMUNSTER
LEHN, Yiddish Rhapsody (durée : 1h15)
Isabelle Georges, chant
Sirba Octet
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Christian Arming, direction
DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2015 (14H30)
AVEC LE SOUTIEN D’ETHIAS
HILDEGARD VON BINGEN
RENCONTRE AVEC…
DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2015 (16H)
CHRISTOPH CAMPESTRINI
Œuvres de Hildegard von BINGEN,
Klaus HUBER, Petr EBEN, Sophie LACAZE
Mora Vocis | Els Janssens-Vanmunster, direction
MERCREDI 06 JANVIER 2016 (18H30)
Stéphane Dado, présentation
GRATUIT
42/30/19/13/9 € | GRATUIT pour les moins de 16 ans | - 50 % pour les moins de 26 ans
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E
n réaction à la crise de l’asile, le
monde des arts de la scène s’engage. Les institutions culturelles
se mobilisent et exposent, dans
chaque théâtre ou opéra participant, le témoignage d’un migrant et sa photo
prise par l’artiste Gaël Turine.
En pleine controverse sur le sort des réfugiés qui fuient les guerres, nos institutions culturelles ont un devoir de pédagogie et d’alerte. Il doit passer par deux axes : accompagner
l’individu qui écoute, qui regarde et qui comprend son rôle d’humain dans la société et
épauler celui qui reconsidère les erreurs commises pour éviter celles d’aujourd’hui. Comme
beaucoup, nous voulons résister à certains jugements péremptoires, amplifiés par certains
médias et les technologies de la communication qui réduisent comme peau de chagrin le
temps de la réflexion et propagent tout propos, aussi abject soit-il, sans aucune déontologie
ou éthique du « savoir penser ».
Le passé a jeté sur toutes les routes du monde des millions d’êtres humains fuyant la débâcle et la mort ; ils ont laissé derrière eux des histoires, des récits, des mémoires que nos
œuvres d’art ont largement enrichis et qui sont notre patrimoine par leur richesse individuelle
détruite et souvent oubliée. Aujourd’hui, nous sommes confrontés aux mêmes phénomènes
qui jettent tous ces réfugiés sur une route inconnue et qui ne leur promet rien que la survie
immédiate.
Le XXe siècle a été celui des plus immenses déplacements de population, autrement
plus spectaculaires que ceux de maintenant ; mais nous en combattions aussi les causes
à l’époque, par le poids des institutions mondiales ; aujourd’hui nous subissons les conséquences et nous ne réglons pas les causes ; les réfugiés sont toujours le miroir de notre
aveuglement et c’est pour cela qu’ils font peur ; mais ce n’est pas d’eux que nous devons
avoir peur ; nous devons avoir peur de cette intolérance et de cet égoïsme que nous paierons très cher si nous ne gardons pas des yeux humains et ouverts sur la réalité.
Notre Europe actuelle s’est bâtie sur cette histoire et ne peut pas l’oublier aujourd’hui. La
réponse collective n’a jamais remplacé la conscience individuelle. Restons à l’écoute et
tendons la main « ensemble » vers ceux qui nous ressemblent et que nous pourrions être
demain. C’est notre simple rôle et devoir d’être humain.
ATELIER THEATRE JEAN VILAR, THEATRE DE LIEGE, THEATRE LE PUBLIC,
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE ROYAL DE LIEGE, THEATRE DE NAMUR,
ORCHESTRE ROYAL DE CHAMBRE DE WALLONIE,
PIERRE DE LUNE — CENTRE DRAMATIQUE JEUNE PUBLIC DE BRUXELLES,
THEATRE LES TANNEURS, THEATRE ROYAL DES GALERIES, LA COMEDIE CLAUDE VOLTER,
OPERA ROYAL DE WALLONIE, LA MAISON EPHEMERE — COMPAGNIE THEATRALE,
LES BALADINS DU MIROIR, THEATRE ROYAL DU PARC, CHARLEROI / DANSES,
THEATRE DE L’EVEIL, FLAGEY ASBL, LA FABRIQUE DE THEATRE, DEL DIFFUSION ASBL,
PALAIS DES BEAUX-ARTS DE CHARLEROI, THEATRE DE POCHE
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