intérêt significatif
Transcription
intérêt significatif
Service des pratiques professionnelles de la Fédération des chambres immobilières du Québec Mai 2013 INTÉRÊT SIGNIFICATIF AVERTISSEMENT Ce résumé est effectué par le service des pratiques professionnelles de la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ) à titre informatif et strictement dans le but de permettre aux courtiers et dirigeants d’agence de mieux comprendre les principes régissant les réclamations de rétribution. Il ne constitue donc pas un avis juridique ni un conseil juridique de quelque nature que ce soit. De plus, ce résumé ne peut constituer une décision jurisprudentielle. Il est également important de souligner que chaque cas est un cas d’espèce et que l’appréciation des témoignages joue un rôle important lors de l’audience. Ce document est donc transmis sans garantie et la FCIQ ne saurait être tenue responsable de tout dommage direct ou indirect qui pourrait découler de son utilisation. Veuillez noter que le genre masculin est utilisé dans ce document pour alléger le texte. LE LITIGE L’agence requérante réclame un montant représentant la rétribution de collaboration à laquelle elle prétend avoir droit. FAITS Le courtier requérant rencontre les acheteurs lors d’une visite libre. Ces derniers discutent avec le courtier, l’informant, entre autres, que la maison est trop dispendieuse pour leur capacité financière. Le courtier leur offre alors de les assister dans leurs démarches pour trouver une nouvelle propriété. Il est convenu que le courtier soumettra, par courriel, aux acheteurs des fiches descriptives de propriétés correspondant à leurs critères, qui incluent un garage double. Après vérification des immeubles à vendre dans le secteur recherché, le courtier constate que seulement quelques-uns remplissent les critères spécifiés. Les fiches descriptives sont transmises par courriel aux acheteurs, et il est convenu de visiter les propriétés. Le courtier requérant communique par courriel avec le courtier inscripteur afin de visiter la propriété en litige. Lors de la visite, les acheteurs discutent de la possibilité d’effectuer des rénovations de même que des frais qui seraient générés par ces travaux. Puis les acheteurs visitent, avec le courtier requérant, une autre propriété respectant davantage leur capacité financière. Une promesse d’achat est complétée le lendemain par les acheteurs. Il y a, toutefois, rupture des négociations lorsque les acheteurs sont informés d’un possible problème de vermine qui affecterait cette propriété. Le courtier requérant est de moins en moins en communication avec les acheteurs, puisque peu de résidences offertes sur le marché correspondent à leurs critères de recherche. Six semaines après la visite initiale de la propriété en litige, le courtier requérant reçoit un appel du courtier inscripteur de cette maison, qui l’informe que les acheteurs ont déposé, avec lui, une promesse d’achat sur cette propriété. Il lui propose de partager la rétribution de collaboration. Le courtier requérant refuse cette rétribution l’estimant inférieure à celle qu’il croit mériter. Le courtier inscripteur soutient avoir été mis en contact avec les acheteurs par l’intermédiaire de ses clients vendeurs. Il a fait visiter la propriété aux acheteurs à deux reprises en moins de vingt-quatre heures. Les acheteurs se sont adressés à lui pour soumettre une promesse d’achat aux vendeurs. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’il a appris des acheteurs qu’ils avaient visité la propriété auparavant avec un autre courtier. QUESTION EN LITIGE Qui a droit à la rétribution du courtier collaborateur? DÉCISION Pour obtenir gain de cause, la requérante doit prouver qu’elle est la cause efficiente de la vente qui a donné lieu à la transaction immobilière faisant l’objet du différend. Pour ce faire, la requérante a le fardeau de démontrer au conseil d’arbitrage que c’est elle qui a suscité, chez les acheteurs, l’intérêt significatif à acquérir la propriété. Comment peut-on définir le terme « intérêt significatif »? Selon la doctrine édictée par la Fédération des chambres immobilières du Québec, il s’agit nécessairement d’un intérêt marqué pour un immeuble, contrairement à un certain intérêt pour ledit immeuble. Ainsi, pour être reconnu comme courtier collaborateur, le courtier doit créer chez l’acheteur un désir d’acquérir un immeuble. Après étude de la preuve présentée par les parties, le conseil d’arbitrage est d’avis que la requérante n’a pas réussi à se décharger de son fardeau de preuve et que, de ce fait, elle n’a pas droit à la rétribution réclamée. Lorsqu’ils visitent la propriété en litige pour la première fois en présence du courtier requérant, les acheteurs ont un certain intérêt pour la propriété, mais cet intérêt n’est pas encore, à ce stade, un intérêt significatif. Bien que la présence d’un garage double soit un élément tenu en considération par les acheteurs, ils estiment toutefois la propriété hors de leur portée financière. Le courtier ne convainc pas les acheteurs de soumettre une promesse d’achat pour cette propriété et les dirige vers d’autres propriétés. D’autres visites sont effectuées avec la requérante dans les jours qui suivent et les acheteurs ont alors un intérêt significatif pour un autre immeuble. Ils soumettent une promesse d’achat sur cet autre immeuble, mais les négociations avortent vu la présence de vermine. Un tel fait démontre que les acheteurs avaient donc, à cette date, un certain intérêt pour la propriété en litige, mais certainement pas un intérêt significatif. Selon le conseil d’arbitrage, l’intérêt significatif des acheteurs pour la propriété en litige a pris naissance lors des visites subséquentes effectuées avec le courtier inscripteur. C’est alors qu’ils décident de soumettre une promesse d’achat. Le conseil d’arbitrage est d’avis que l’intérêt significatif est le fruit du travail du courtier inscripteur et que ce dernier n’a pas fait preuve d’intrusion dans le cadre de la présente transaction. Pour tous ces motifs, le conseil d’arbitrage rejette la réclamation de la requérante. Résumé de décision arbitrale Intérêt significatif 2