salaires des enseignants

Transcription

salaires des enseignants
SALAIRES DES ENSEIGNANTS:
UNE BAISSE CONSTANTE
Les enseignants ont vu baisser leur pouvoir
d'achat depuis 25 ans.
Le point d'indice, qui sert de base au calcul de
leur salaire, n'a pas suivi l'inflation ; il est gelé
depuis 2010 et le sera encore jusqu'en 2014.
Base 100 Source : Insee
En 1981, le salaire brut d'un certifié débutant
représentait 2,07 fois le salaire minimum. En
2006, il représentait 1,25 fois le smic, ce qui
représente une baisse de pouvoir d'achat de
20% sur cette période.
Parmi les pays de l’OCDE, la France est au
22ème rang des 34 pays étudiés pour le niveau
des salaires versés aux enseignants après 15
ans d’exercice.
En 2009, le salaire d’un enseignant français du
secondaire,
après
15
ans
d’exercice,
représentait 83 % du salaire moyen enseignant
de l’UE.
Les dépenses éducatives en France sont
passées de 7,5 % du PIB en 1995 à 6,6 % en
2008.
SOUS LE GOUVERNEMENT PRÉCÉDENT
SOUS L'ACTUEL GOUVERNEMENT
Le tassement de la grille de rémunération
(suppression des deux premiers échelons), n'a eu
aucune répercussion sur les salaires de milieu et
fin de carrière.
L'augmentation
des
prélèvements
obligatoires a entraîné une baisse du salaire net et se
poursuivra jusqu'en 2020 pour atteindre 10,55%.
L'introduction d'une journée de carence en cas
d'arrêt maladie représente également une baisse
de revenus (prise en charge dans le privé par la
plupart des employeurs).
L'individualisation des carrières a augmenté les
écarts entre enseignants, mais aucune hausse de
la masse salariale.
Le recours aux heures supplémentaires a été la
seule solution laissée aux enseignants pour
compenser leur baisse de salaire net.
Toujours rien sur :
- l'augmentation du point d'indice,
- l'abrogation de la journée de carence,
- l’accès de tous au sommet de la grille de salaire,
appelé hors-classe, avant le départ en retraite.
La revalorisation, si elle est envisagée, le serait
en même temps qu'une remise à plat des statuts
des enseignants : une hausse de salaire pourrait
s'accompagner d'un alourdissement des services.
La crise de recrutement ne sera surmontée qu'en
améliorant les salaires, les conditions de travail et
les conditons d'entrée dans le métier.
Augmenter les salaires tout de suite
Les salaires des enseignants sont indécents, le ministre en convient, et si
désormais il annonce des négociations sur la situation des enseignants,
Vincent Peillon se défend de proposer une négociation salariale.
Malgré la crise économique et le chômage, tous les éléments d’une crise de
recrute-ment des enseignants du second degré sont présents dans le
contexte actuel. Or, la désaffection des étudiants pour les métiers
enseignants du second degré ne saurait perdurer sans pénaliser le système
éducatif dans son entier.
La dévalorisation salariale de nos métiers est une cause réelle et sérieuse
de cette désaffection. Elle a été amplifiée par la politique salariale conduite
dans la Fonction publique par les gouvernements précédents, plombant les
éléments structurants de nos rémunérations: faible revalorisation puis gel du
point d’indice, tandis que l’on opposait les personnels en développant les
heures supplémentaires, les primes variables ou en indemnisant les
restructurations. Les enseignants ont ainsi vu leur salaire net moyen
régresser de0,9% en 2010, quand il augmentait de 0,8% pour l’en-semble
des autres agents de la Fonction publique. Les modifications de la grille
indiciaire pour les enseignants, CPEet CO-Psy n’ont en effet concerné que
le tout début de la carrière, épuisant donc vite leurs effets.
Aujourd’hui, la dette publique, provoquée principalement par le choix
politique d’assécher les ressources, nous est opposée pour refuser toute
mesure d’évolution du point d’indice. Et le gouvernement recule quand il
s’agit de défendre concrètement les personnels de la Fonction publique en
supprimant le jour de carence!
Il faut rompre avec ces logiques: utiliser l’augmentation des salaires et des
pensions comme un levier pour la reprise et investir dans l’éducation en
garantissant aux enseignants des conditions de travail et de rémunération
attractives.
Il paraît que l’austérité imposée par la Troïka était une erreur de calcul du
FMI : qu’on se le dise!
■
Anne Féray

Documents pareils