SIN Sisamouth - Khmer

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SIN Sisamouth - Khmer
SIN Sisamouth
(14-08-2013) -
Sinn Sisamouth (en khmer ŸÊ·“ ŸÊ¸Ÿ¶˜»•) (autres écritures : Sinn
Sisamout/h, Sisamut/h ou 'Si' suivi d'un espace : Si Samouth ; prononcé :
Sinn Sis-sa-moutt) est un chanteur cambodgien à succès des années 1960 et
1970. Généralement considéré comme le « roi de la musique khmère ». Samouth,
ainsi que Ros Serey Sothear, Pan Ron et quelques autres, faisait partie de
la grande vague de la musique pop de Phnom Penh qui permit la rencontre
d'éléments de la musique traditionnelle cambodgienne avec les sons du
rhythm and blues et du rock and roll. Au final, ces chansons
occidentalisées,
touchant parfois au rock psychédélique ou au garage
rock, eurent un succès
immense au Cambodge. Aujourd'hui encore, aucun
artiste ne dépasse Samouth en notoriété.Sinn Sisamouth a probablement
été tué durant le régime khmer rouge.
Enfance et jeunesse
Sinn Sisamouth est né en 1935 dans la province de Stung Treng, d'un père
nommé Sinn Leang et d'une mère d'origine laotienne et Han nommée Seb
Bunlei.
Samouth était le plus jeune enfant de sa famille, avec un frère et deux
sœurs plus âgées. Son père fut gardien de prison dans la province de
Battambang puis soldat durant la période coloniale, avant de mourir de
maladie. Sa mère se maria à nouveau, donnant naissance à deux autres
enfants.
Samouth fut scolarisé à l'école élémentaire de Stung Treng à l'âge de cinq
ans. À six ou sept ans, il commença à montrer de l'intérêt pour la pratique de
la guitare, et il participa à des représentations scolaires. Ses autres centres
d'intérêt étaient l'étude des écritures bouddhiques, la littérature, le
football et les cerfs-volants.
Aux alentours de 1951, il eût son diplôme d'école élémentaire et se rendit
à Phnom Penh pour étudier la médecine, tout en continuant à travailler sa
voix et à écrire des chansons. De même qu'à l'école élémentaire, il devint
rapidement populaire à l'université et fut fréquemment amené à jouer durant
les célébrations.
Lorsque le Cambodge obtint de la France l'indépendance en 1953, Samouth
s'était déjà fait remarquer par sa voix particulièrement agréable et fut
embauché par la radio nationale. Il poursuivit ses études en parallèle,
travaillant à l'hôpital Preah Ketomealea.
Carrière musicale
À l'issue de ses études médicales, Samouth épousa sa cousine Keo Thorng
Gnut. Ils eurent quatre enfants. C'est aussi à cette époque qu'il commença à
devenir une grande vedette de la chanson au Cambodge.
Sa voix claire de crooner, combinée avec ses compositions autour des
plaisirs et des douleurs de l'amour, firent de lui la grande idole masculine
de l'époque. Son répertoire comprenait de nombreuses ballades, mais aussi
des titres rocks emmenés par des guitares électriques, orgues explosifs et
parties de batterie entraînantes. D'autres titres étaient plus proches du
latin jazz, avec instruments à vent, cuivres et percussions.
Il interpréta les bandes originales de nombreux films à succès, tels que On
srey On ou Thavory meas bong. Il enregistra également de nombreux duos avec
les chanteuses Pan Ron et Ros Sereysothea. La voix aiguë et précise de cette
dernière (l'autre grande star de l'époque) se joignait avec bonheur au timbre
plus profond de Sisamouth.
Étant considéré comme le plus grand artiste populaire du royaume, on lui
demanda de diriger l'orchestre du palais du roi Norodom Sihanouk, un poste
qu'il occupa jusqu'en 1970 (coup d'État contre la monarchie). Il chantait non
seulement des morceaux contemporains, mais également de la musique
traditionnelle.
De 1972 à 1973, l'éditeur de musique Kruorch Bunly publia Une collection de
Chansons Sentimentales, qui comprenait 500 titres chantés par Sinn Sisamouth.
On estime qu'il en écrivit plusieurs milliers, son fils Sinn Chaya prétendant
même qu'il en composait une par jour à l'apogée de son succès.
En plus de ses propres compositions, Samouth importa de nombreuses mélodies
occidentales au Cambodge, écrivant de nouvelles paroles en Khmer. On peut
citer par exemple le grand classique américain "The House of the Rising Sun"
traduit par "Je t'attends toujours" (une démonstration particulièrement
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réussie de son phrasé suspendu et de sa voix de baryton), "Black Magic Woman"
(de Carlos Santana) en "J'aime les petites femmes", et "Quando My Love", un
classique pour crooner quelle que soit la langue.
Les Killing Fields
À la suite du coup d'État du 18 mars 1970 qui remplaça Sihanouk par le
gouvernement de Lon Nol, Samouth dirigea des orchestres ministériels sous la
République khmère (1970 - 1975). Comme de nombreux phnompenois en ces temps de
guerre civile, il participa à la défense de la capitale. Lors de l'offensive
victorieuse des Khmers Rouges contre la ville le 17 avril 1975, il était
parvenu au rang de capitaine. De même que des millions d'autres citadins et
réfugiés, il fut contraint de quitter Phnom Penh dans la foulée.
Il s'était également remarié à une danseuse du Ballet royal, enceinte à
cette époque de leur deuxième enfant.
Les circonstances de sa mort au cours du génocide khmer rouge, nous restent
inconnues. Mais il avait fréquenté l'ancien gouvernement, possédait une
éducation universitaire et était un artiste de taille pour sa compromission
dans la société « capitaliste » que Pol Pot souhaitait éradiquer sans
nuances. Une légende prétend qu'avant son exécution, Samouth demanda
l'autorisation de chanter une chanson pour le cadre local du Parti, mais que
les soldats
intraitables ne furent guère émus et, à la fin du morceau,
l'assassinèrent
néanmoins.
Héritage
Sa présence et son influence sur la musique cambodgienne ont été si
importantes que sa notoriété est intacte encore aujourd'hui.
Trois enfants issus de son premier mariage survécurent au régime khmer
rouge et l'un d'eux, Sinn Chaya, devint chanteur pour la radio cambodgienne,
bien qu'il ait reconnu lui-même ne pouvoir être comparé à son
père.
Parmi les milliers de morceaux qu'il a probablement écrits, un grand nombre
a survécu et continue d'être enregistré par de jeunes artistes.
Bien que tous les supports originaux de ses enregistrements studio soient
très probablement perdus ou détruits par la guerre, son œuvre continue d'être
diffusée à partir des cassettes et vinyles de l'époque qui ont été transférés
sur CD. On les entend encore fréquemment sur les ondes cambodgiennes, dans
leurs versions originales, ou dans les versions remixées qui sont actuellement
très populaires dans le pays.
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