PAYS DU PERCHE ORNAIS Un espace rural de villégiature.

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PAYS DU PERCHE ORNAIS Un espace rural de villégiature.
Service Etudes, Information Géographique
Direction de l’aménagement et du développement durables
2007
PAYS DU PERCHE ORNAIS
Un espace rural de villégiature.
I -Les constats
1-Démographie
Evolution 1999-2005
Une croissance démographique s’inscrivant dans la moyenne des territoires basnormands.
Un territoire âgé dont le vieillissement de la population est accéléré par la forte
attractivité du territoire pour les retraités.
Une émigration et un taux de chômage des jeunes relativement moins marqué
qu’ailleurs, signe d’une assez bonne insertion des jeunes dans le tissu local (emplois
peu qualifiés dans la sphère de l’économie résidentielle).
Le territoire n’est pas un bassin de formation majeur de la Basse-Normandie (une
part très faible des étudiants et des effectifs du second degré dans l’ensemble des
scolaires, absence d’apprentissage).
2-Organisation du territoire
Pays très rural : 89 % de la population et 93 % de l’emploi en espace rural.
Densité la plus faible des pays bas-normands (31 habitants par km²).
Aucune grande ville sur le territoire.
Une croissance relativement soutenue de l’emploi à Mortagne-au-Perche et au sein
des bourgs de services (à l’exception de Longny-au-Perche), qui renforcent leur
fonction résidentielle.
Pays très prisé par les franciliens, acquéreurs de 30 % des ventes en 2006. Les
résidences secondaires représentent 20 % du parc de logements (3ème Pays basnormand).
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Un patrimoine immobilier ancien (près de 30% de logements inconfortables), un
taux de vacance élevé (6,8 %), ainsi qu’un taux de ménages locataires parmi les plus
faibles de la région reflétant un déficit de logements à louer sur le territoire (HLM et
privés).
Fort renchérissement du coût du logement ancien rendant difficile l’accessibilité au
logement, en particulier auprès des jeunes.
Une densité commerciale globalement très faible et en recul, le développement des
emplois dans le grand commerce s’accompagnant d’une baisse dans le petit
commerce.
Une densité médicale particulièrement faible, accentuée par la baisse du nombre
de généralistes et de spécialistes, qui peut porter préjudice au territoire étant donné le
vieillissement de sa population (pourtant, aucune zone déficitaire en médecins
généralistes sur le territoire). L’accueil des personnes âgées est cependant
satisfaisant, à l’exception toutefois des places en services de soins infirmiers à domicile
(en très forte croissance néanmoins).
En revanche, une densité d’équipements culturels et sportifs satisfaisante (en
particulier les piscines et le cinéma). Le territoire semble mettre l’accent sur la jeunesse
(accueil petite enfance, points information jeunesse, espaces publics numériques etc.).
Peu de festivals et de manifestations culturelles cependant recensés sur le territoire.
Malgré la densité du maillage territorial, un temps d’accès moyen aux équipements
concurrentiels, non concurrentiels, scolaires et de santé, mais aussi à l’emploi, le plus
élevé des territoires.
3-Environnement
Un capital naturel relativement important et bien protégé (présence notamment d’un
PNR, qui favorise la prise de conscience environnementale auprès des habitants).
Une très bonne qualité des cours d’eau.
Une évolution particulièrement faible de l’espace artificialisé entre 1995 et 2006,
faible pression sur les espaces, pas de périurbanisation notable (Nogent-le-Rotrou au
sud)
Une présence importante des forêts, d’où une activité importante de la filière boispapier.
4-Economie / accessibilité
Un territoire relativement enclavé, en particulier sur le plan numérique.
Une faible densité de Zones d’Activité, offrant peu de disponibilités immédiates ou à
moyen terme.
Un territoire très agro-industriel.
Une part élevée de l’emploi agricole (12%). Il s’agit d’une agriculture à haute valeur
ajoutée, spécialisées dans les grandes cultures, d’où des prix de terres agricoles
élevés. La filière agri-alimentaire est la première pourvoyeuse d’emplois sur le territoire.
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Le territoire le plus industriel en terme d’emplois (30 % des effectifs) et le seul à
avoir connu une légère croissance des effectifs dans ce secteur ces dernières années.
Industrie spécialisée notamment dans la plasturgie, le travail des métaux, l’automobile,
mais aussi dans des filières qui ont connu une perte d’emploi ces dernières années,
telles que l’industrie mécanique, l’agro-alimentaire, ou les TIC (dans la sphère
« édition, imprimerie, reproduction »). Il s’agit d’une industrie à valeur ajoutée
relativement élevée – en raison notamment de la présence de grandes unités de
production sur le territoire – la main d’œuvre étant cependant relativement peu
qualifiée.
Des entreprises industrielles ouvertes sur l’extérieur, même si les exportations ne
représentent qu’une faible part du chiffre d’affaire global de l’industrie.
Territoire dynamique, ces dernières années, en terme de créations d’emplois
(+ 5 % entre 2000-2006), malgré des signes d’effritement du tissu économique (en
particulier dans l’industrie et le commerce). La présence de parisiens propriétaires de
résidences secondaires dynamise l’économie locale, mais les retombées économiques
restent en deçà de ce que l’on pourrait attendre (freine les disparitions dans le petit
commerce).
Economie reposant sur un tissu dense de PME-PMI locales, affichant quelques
signes de fragilité (légère diminution du nombre global d’établissements ces dernières
années). Quelques grands établissements, dépendant de centres de décision
extérieurs, jouent également un rôle majeur dans l’économie locale (Thyssengrup
Sofédit dans le découpage-emboutissage,.Tréfimétaux dans la transformation du
cuivre, Acument dans la boulonnerie-visserie, SNOP dans le découpage-emboutissage
etc.).
La part importante des emplois s’exerçant dans les filières fragiles régionales (28%)
révèle une certaine fragilité du tissu productif.
Faible part de l’emploi dans le commerce et les services, mais on observe un
phénomène de rattrapage générant de fortes augmentations d’emplois dans ces
secteurs. L’émergence d’un grand nombre de filières dans le tertiaire illustre cette
dynamique de rattrapage (promotion immobilière, tourisme – culture - loisir, banque –
assurance, services aux entreprises).
Une densité artisanale élevée, mais un vieillissement des agriculteurs, artisans,
commerçants, chefs d’entreprises et une faible part des reprises dans les créations
d’entreprises.
Des retombées touristiques limitées malgré un patrimoine historique important.
5-Aspects sociaux et divers
Une précarité professionnelle sensible.
Une précarité financière importante : c’est le pays au revenu médian le plus faible, les
disparités de revenus y sont également importantes.
Un faisceau d’indices montrant une certaine ouverture « mentale » du territoire
(jumelages, associations impliquées dans des actions de solidarité internationale…).
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II-Les enjeux vus par la Région
Accroître la densité de commerces et services sur le territoire pour mieux
satisfaire les besoins de la population locale (préserver et améliorer la qualité de vie), en
valorisant davantage l’attractivité du Perche auprès des franciliens, et en s’appuyant sur
le maillage existant pour mieux le renforcer.
Enjeu agricole : pérennisation des activités existantes, tout en conciliant grandes
cultures et préservation des richesses naturelles qui confèrent une attractivité
résidentielle au Perche.
Un véritable enjeu de reprises d’entreprises, en particulier dans l’artisanat et dans
l’agriculture en raison du prix élevé des terres.
Enjeu de modernisation et d’innovation du tissu productif, en particulier dans la
sphère industrielle. Développer et adapter l’offre de formation pour à la fois pérenniser le
tissu économique local et maintenir les jeunes sur le territoire. Cet enjeu de pérennisation
du tissu économique est d’autant plus fort que les activités industrielles se situent
beaucoup sur des filières traditionnelles, et que la dépendance économique du territoire
à l’égard de centres de décision extérieurs est forte.
Enjeu de désenclavement, notamment numérique, du territoire.
Enjeu fort lié au logement (rénovation du bâti ancien et développement de l’offre
locative privée et sociale), pour notamment attirer des jeunes.
Enjeu de réduction de la précarité et de cohésion sociale entre les franciliens
(propriétaires de résidences secondaires et plutôt « fortunés ») et la population locale
(aux revenus globalement peu élevés).
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