traitement laparoscopique des kystes parapyeliques a propos de 7 cas

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traitement laparoscopique des kystes parapyeliques a propos de 7 cas
J Maroc Urol 2006 ; 3 : 11-13
TRAITEMENT LAPAROSCOPIQUE DES KYSTES PARAPYELIQUES
A PROPOS DE 7 CAS
ARTICLE
ORIGINAL
R. RABII, H. ESSAKI, B. QUERFANI, S. EL MHEF, A. JOUAL, F. MEZIANE
Service d’Urologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc
RESUME
ABSTRACT
Introduction : le kyste rénal parapyélique est une affection
rare mais souvent symptomatique par son caractère
compressif, son traitement est plus difficile que le kyste rénal
cortical. Nous rapportons 7 cas de kystes parapyéliques
traités par laparoscopie rétropéritonéale.
Matériel et Méthodes : de Janvier 2003 à Janvier 2006, 7
patientes âgées entre 42 et 60 ans, ayant un kyste parapyélique
symptomatique, ont été opérées par laparoscopie
rétropéritonéale. Toutes les patientes ont bénéficié d’un
scanner qui a objectivé un kyste parapyélique de 6 cm en
moyenn, unique, compressif, droit dans 4 cas et gauche
dans les 3 autres cas.
Résultats : 4 à 5 trocarts étaient necessaires et l’exérèse du
kyste rénal parapyélique par rétropéritonéoscopie a été
réalisée avec succès dans tous les cas, sans complication.
La durée opératoire moyenne était de 40 minutes (30 à 70
minutes), les pertes sanguines étaient minimes (20 ml en
moyenne). Toutes les patientes sont sorties à J1 postopératoire.
Conclusion : l’exérèse laparoscopique du kyste parapyélique
est plus difficile que celle d’un kyste cortical, mais elle
constitue une procédure efficace et simple quand toutes les
précautions sont prises.
LAPAROSCOPY TREATMENT OF PERIPELVIC RENAL
CYSTS : REPORT OF 7 CASES
Introduction : peripelvic renal cyst are commonly symptomatic
and more difficult to treat than simple peripheral renal cyst.
We present our retroperitoneal laparoscopic decortications.
Materials and methods : from January 2003 to January 2006,
7 patients, all of them were women, aged 42 to 60 years
with symptomatic peripelvic renal cysts, were operated by
retroperitoneal approach.
Results : in our experiment, 4 to 5 trocarts were necessary
and the exeresis of the renal cyst parapyelic by
retroperitoneoscopy was carried out successfully in all the
cases, without complication. The average operational duration
was 40 minutes (30 to 70 minutes), the blood losses were
tiny (20 ml on average). All the patients left in the following
day.
Conclusion : the laparoscopic exeresis of the cyst parapyelic
is more difficult than that of a cortical cyst but it constitutes
an effective and simple procedure when all the precautions
are taken.
Key words : retroperitoneal peripelvic renal cyst ; laparoscopy;
treatment
Mots clés : kyste parapyélique rétropéritonéal ; laparoscopie;
traitement
Correspondance : Pr. R. Rabii, Service d’Urologie, CHU
Ibn Rochd, Casablanca, Maroc. e-mail : [email protected]
INTRODUCTION
Toutes les patientes étaient de sexe feminin. L’âge
moyen était de 46,6 ans (extrêmes : 42 - 60 ans). Toutes
les patientes présentaient des lombalgies du côté du
kyste compliquées de coliques néphrétiques.
Le kyste rénal intra-sinusal ou parapyélique est une
entité assez fréquente des kystes rénaux. Vu son siège
profond, la ponction percutanée peut être source de
morbidité, la chirurgie à ciel ouvert est une technique
invasive. Le traitement laparoscopique paraît être le
plus adapté et aussi efficace.
L’échographie ainsi que la TDM ont été réalisées chez
toutes les patientes, il s’agissait de kystes parapyéliques
compressifs dans tous les cas, tous unilatéraux, 4 étaient
situés à droite et 3 à gauche (fig. 1).
Les patientes ont été opérées par voie laparoscopique
rétropéritonéale sous anesthésie générale en position
de décubitus latéral (fig. 2). Quatre à cinq trocarts
étaient utilisés avec une incision de 15 mm sous la
12ème côte permettant le refoulement du péritoine et
la mise en place des autres trocarts sous digito-protection
MATERIEL ET METHODES
De janvier 2003 à janvier 2006, 7 patientes présentant
un kyste rénal parapyélique ont subi un traitement
laparoscopique par voie rétropéritonéale exclusive.
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Traitement laparoscopique des kystes parapyéliques
R. RABII et coll.
(fig. 3) : 2 trocarts de 5 mm sur la ligne axillaire
antérieure, 1 trocart de 10 mm sur la ligne axillaire
moyenne 1 cm au dessus de la crête iliaque pour
l'optique, 1 trocart de 5 mm sous la 12ème côte et
dans le trajet de la ligne axillaire postérieure. Le 5ème
trocart de 10 mm a été introduit au niveau de l'incision
initiale (fig. 4). Après création de l'espace par
l'insufflation de CO2, l’espace rétropéritonéal était
disséqué jusqu’à l’identification du muscle psoas, le
kyste a été facilement repéré (fig. 5) et incisé (fig. 5)
avec aspiration de son contenu puis une résection du
dôme saillant a été réalisée (Fig. 7).
Pied
Tête
LAP
LAM
LAA
Fig. 4. Introduction des trocarts.
LAP : ligne axillaire postérieure ; LAM : ligne axillaire moyenne ; LAA : ligne axillaire antérieure
Fig. 1. Kyste rénal parapyélique gauche avec
retentissement en amont.
Fig. 5. Individualisation du kyste.
Fig. 2. Patiente en décubitus latéral droit avec
un billot sous-costal.
Fig. 6. Incision du kyste.
Fig. 3. Digitodissection.
Fig. 7. Résection du dôme saillant.
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J Maroc Urol 2006 ; 3 : 11-13
RESULTATS
important dans l’espace rétropéritonéal. Récemment,
un certain nombre de publications ont avancé que le
traitement laparoscopique des kystes rénaux
symptomatiques était mené avec succès [3]. Cependant,
le traitement laparoscopique du kyste parapyélique est
plus difficile en raison de la proximité du hile rénal,
expliquant la rareté des publications concernant la
kystectomie laparoscopique [3, 4, 5].
Dans notre expérience, 4 à 5 trocarts ont été nécessaires
et la résection du dôme saillant a pu être réalisée sans
incidents. Le temps médian de l’intervention était de
40 mn (extrême 30 à 70 mn). Les pertes sanguines
étaient minimes et évaluées à 20 cc (10 à 30 cc).
Aucune complication opératoire n’a été observée.
Aucune conversion n’a été nécessaire et aucun drainage
n’a été réalisé. Toutes nos patientes sont sorties le
l e n d e m a i n d e l ’ i n t e r v e n t i o n . L’ e x a m e n
anatomopathologique a montré l’absence de malignité
dans tous les cas. La surveillance était clinique
(disparition des algies, …) et radiologique par
échographie à la recherche d’une récidive.
La kystectomie laparoscopique peut être réalisée par
voie transpéritonéale ou rétropéritonéale.
La laparoscopie rétropértonéale est préférée à l’approche
transpéritonéale pour le traitement des kystes
parapyéliques, car elle offre un abord direct du rein et
de son hile sans ouverture de la cavité péritonéale, ce
qui réduit le risque d'iléus paralytique postopératoire.
La laparoscopie transpéritonéale est indiquée surtout
dans le traitement des kystes bilatéraux en un seul
temps avec un taux de complications de 7% incluant
l’iléus prolongé, l’hémorragie et la fistule [3].
Après un recul moyen de 14 mois (extrême 4-24 mois),
toutes nos patientes étaient asymptomatiques et
indemnes de toute récidive à l’échographie de contrôle.
DISCUSSION
CONCLUSION
Les kystes parapyéliques représentent une variété rare
des kystes simples du rein. Leur localisation à proximité
du hile rénal et des voies excrétrices supérieures les
rend souvent symptomatiques avec des douleurs, des
signes obstructifs, infection et lithiases [1, 2].
L’exérèse laparoscopique du kyste parapyélique est
une tehnique facile et efficace qui permet de réduire
la morbidité du traitement des kystes parapyéliques
tout en respectant les principes de la chirurgie
conventionnelle.
L’obstruction de la voie excrétrice supérieure constitue
l’objectif principal du traitement des kystes rénaux
symptomatiques [3]. Ce traitement peut être réalisé par
les méthodes suivantes :
REFERENCES
1- La ponction percutanée avec ou sans injection de
produit sclérosant [2, 3].
1. Okumura A, Fuse H, Nosaki T. Laparoscopic ablation of
peripelvic renal cysts. Int Urol Nephrol 2003 ; 35 : 30710.
2- La marsupialisation percutanée.
2. Johanson KE, Plane L, Farcon E. Management of intrarenal
peripelvic cysts. Urology 1974 ; 4 : 514-8.
3- La kystectomie par voie ouverte ou laparoscopique.
Toutefois, la localisation médiane et à proximité des
voies excrétrices contre-indique formellement la
ponction avec instillation de produits sclérosants, car
l’extravasation et la pénétration du produit dans les
voies excrétrices peut entraîner des anomalies sévères
[3]. La résection percutanée du kyste et la
marsupialisation intrarénale sont des moyens miniinvasifs avec un risque de lésion du parenchyme ou
des voies excrétrices pouvant entraîner un saignement
3. Wolf JS. Evaluation and management of solid and cystic
renal masses. J Urol 1998 ; 159 : 1120-33.
4. Holemberg G, Hietala SO. Treatment of simple renal cysts
by percutaneous puncture and instillation of bismuth
phosphate scan. J Urol Nephrol 1989 ; 23 : 207-12.
5. Doumas K, Skrepetis K, lykourinas M. Laparoscopic
ablation of symptomatic peripelvic renal cysts. J Endourol
2004 ; 18 : 45-8.
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