Dossier réalisé par Mme Chantal JUNOT, Attachée de Coopération

Transcription

Dossier réalisé par Mme Chantal JUNOT, Attachée de Coopération
Sélection 2008
Bureau du Livre de Jeunesse, Francfort
Dossier réalisé par Mme Chantal JUNOT, Attachée de Coopération pour le Français à l’Institut
Français de Leipzig, août 2007.
Les murs bleus
Caty Itak
Sélection 2008
Bureau du Livre de
Jeunesse
Dossier pédagogique
Comment utiliser ce dossier ?
Ce dossier est destiné à faciliter votre lecture du roman. Il comprend trois grandes parties :
• un travail préliminaire sur le titre et la couverture du livre,
• une évocation des thèmes principaux du roman et un relevé de thèmes communs
à ce roman et aux autres romans sélectionnés pour le Prix,
• un parcours du roman chapitre par chapitre, incluant une analyse du lexique, des
pistes de lecture sous forme de questions et des renvois à des faits de civilisation.
Ce dossier doit accompagner votre lecture et aider votre prise de notes dans votre carnet de
bord, qui reste votre principal instrument de travail. Ce carnet permet en effet de noter vos
impressions de lecture chapitre par chapitre, de dresser et d’affiner au fur et à mesure le portrait
des personnages principaux, de dessiner la topographie des lieux, de relever les indices dispersés
dans le roman, de faire le point sur les thèmes abordés, etc. C’est à partir de ce carnet que vous
préparerez votre présentation du roman en classe.
1.
Travail préliminaire
Quelles impressions vous donnent le titre ?
Observez la couverture et notez vos impressions :
Comparez avec la quatrième de couverture :
Quand vous aurez lu le livre, relisez le titre et comparez avec vos commentaires
précédents :
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Les murs bleus
Caty Itak
2.
Sélection 2008
Bureau du Livre de
Jeunesse
Thèmes principaux du roman
Thèmes communs à ce roman et aux autres romans sélectionnés pour le Prix 2008
3.
Parcours du roman chapitre par chapitre. En annexe, glossaire français-allemand.
I. Le titre :
Le titre « Les murs bleus »
p.41 : première référence aux « murs bleus ». Antoine assiste à un viol. Il n’intervient pas et attend
seulement dehors, pétrifié.
Extrait : La main gauche d’Antoine serrait convulsivement le fusil-mitrailleur passé autour de son cou, tandis
que son autre main se cramponnait au mur chaulé et peint de la maison. Il ne fit pas un geste de plus.
Plus tard, en allant se coucher, il découvrit qu’un peu de l’enduit bleu des murs s’était incrusté sous ses ongles.
p. 103 : deuxième évocation des « murs bleus », en relation encore une fois avec un viol, celui de la mère de
Loirinho :
Extrait : Il l’a fait tomber par terre, sa tête a heurté les murs bleus, il s’est acharné sur elle…
p. 125 : troisième évocation. Loirinho vient d’être opéré et voit à nouveau.
Extrait : Le lendemain Loirinho est autorisé à faire quelques pas dans le couloir. Antoine
s’inquiète alors un instant de la couleur des murs - un bleu décoloré.
p.126 : l’inquiétude d’Antoine est expliquée dans ce passage. Alors que Loirinho ignore tout du
viol de sa mère, il a instinctivement une aversion pour la couleur bleue et devient hystérique
quand Antoine veut repeindre les murs de sa maison en bleu.
Extrait : Quelques mois plutôt, à Ipiritanga, Antoine avait rapporté des pots de peinture bleue pour repeindre les
murs de la maison et l’enfant s’était mis à pleurer en tapant du pied. Il ne voulait pas de murs bleus, il détestait
cette couleur. Ses sanglots étaient proches de la crise nerveuse.
p. 136 : dernière référence aux « murs bleus »
Extrait : Il y a certaines histoires que je ne m’explique pas. Ce gamin sait des choses qu’il ne devrait pas savoir.
Parfois il me fait peur.
- Comme pour les murs bleus ?
Les murs bleus sont donc le symbole de la violence et de la souffrance. La couleur bleue est
associée automatiquement à des souvenirs pénibles, insoutenables pour Antoine et l’enfant.
La couverture du livre comporte les éléments importants de cette histoire : l’enfant qui va à la
rencontre de l’âne et, au premier plan, Antoine avec à la main une valise, symbole de son
déracinement.
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Les murs bleus
Caty Itak
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Jeunesse
II. Les personnages
Personnages principaux : Par ordre d’apparition
- Antoine : Antoine a trente-huit ans quand il revient pour la première fois à Paris en février
1969, où il est né et qu’il a quitté huit ans plus tôt. Instituteur en grande section de maternelle,
marié avec Aline, il était parti à l’âge de trente ans pour la guerre d’Algérie en juin 1961 avec le
dernier contingent de réservistes mais avait déserté trois mois plus tard et s’était embarqué pour
le Brésil, au cœur du Sertao, à Ipiritanga. Condamné à mort par la France pour avoir déserté,
Antoine revient à Paris, deux ans après le vote des lois d’amnistie, en compagnie de Lorinho, un
petit garçon avec qui il vit au Brésil.
- Loirinho : est un petit garçon de cinq ans, atteint d’une maladie appelée kératite interstitielle qui
le rend petit à petit aveugle et nécessite une greffe de la cornée. Antoine l’accompagne à Paris
pour qu’il se fasse opérer.
- Mamina : Jerusa est la compagne d’Antoine. Elle est, selon les propres termes d’Antoine
«couturière, accoucheuse et un peu guérisseuse» (p. 33). Elle a adopté Loirinho que sa mère naturelle,
âgée à peine de quatorze ans, qui avait été violée par un voisin, est venue mettre au monde chez
elle, et a abandonné.
- Aline : c’est l’épouse d’Antoine. Il l’a quittée sept ans auparavant quand il a été appelé sous les
drapeaux en Algérie. Quand elle a su qu’il avait déserté, elle n’a pas compris et soutenu son geste
mais l’a rejeté. Elle rencontre seulement Antoine à son retour à Paris pour que le jugement de
divorce soit prononcé et qu’elle puisse se remarier avec Henri, le “bientôt-mari » qui, lui, a fait la
guerre pendant vingt-sept mois et, à son retour, s’est occupé d’elle.
- Louis : Antoine et Louis se sont retrouvés par hasard en Algérie. Louis a déserté également et a
vécu en reclus jusqu’à ce que la loi d’amnistie soit votée. Dès son retour à Paris, l’Armée l’a
envoyé trois mois en prison car il n’avait pas fini son temps sous les drapeaux. Il n’a pu retrouver
sa place en France. Il travaille maintenant dans les égouts de Paris et a dû quitter son appartement
du 4ème étage pour une chambre sous les toits.
Il n’arrive pas à se réhabituer à la France. Il se sent rejeté, incompris. La guerre d’Algérie l´a
profondément traumatisé. Il fait de violents cauchemars et n’arrive pas à oublier les atrocités de la
guerre dont il se sent coupable.
III. L’espace temps:
Les indications de temps sont très nombreuses dans ce roman et correspondent à la fois à des
moments décisifs de la vie d’Antoine et à dates importantes de l’histoire de France. La vie
d’Antoine ne peut se comprendre hors du contexte politique des années (19) 60. Les dates
égrenées dans le roman permettent à chaque fois au lecteur de se repérer historiquement et de
mieux appréhender les réactions des protagonistes.
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IV. Style du roman
Les phrases sont courtes et le vocabulaire est simple. La lecture du roman est cependant
compliquée par son encrage dans le contexte politique de la France pendant la guerre d’Algérie.
Le roman commence par cette phrase : « La Place de la République s’ouvrait devant eux » : La
République justement avec un grand R est mise à mal dans ce roman qui ne fait aucune
concession aux vieux démons français. L’auteur n’embellit pas la situation mais ne cherche pas
non plus à émouvoir le lecteur. Il utilise un vocabulaire très cru parfois pour décrire une réalité
encore plus crue. Il s’autorise un style plus lyrique dans les moments où il s’entretient avec le
jeune enfant pour lequel il cherche à créer un monde moins dur. Ce lyrisme se retrouve surtout
dans les rêves de l’enfant souvent habités d’ânes aux grands yeux magnifiques. Les rêves
d’Antoine et de Louis, des cauchemars plein de violence, traumatismes de la guerre, forment un
contraste saisissant avec ceux de l’enfant.
V. Chapitre par chapitre :
Chapitre 1 : p. 5 à p. 12
•
•
Arrivée à Paris
Visite à Aline
p.6 : « Petit, il la trouvait jolie la République… »
Jeu de mots sur le lieu et le concept politique :
Antoine a vécu à côté de la place de la République. Petit, il appréciait le lieu alors qu’adulte, il n’a
plus confiance en la République.
République : forme de gouvernement où le pouvoir et la puissance ne sont pas détenus par un
seul et dans lequel le chef de l’Etat n’est pas héréditaire.
République française : avec une majuscule
p.9 « Quand tu aimes il faut partir… »
Comment comprenez-vous cette déclaration contradictoire ?
Citation extraite d’un poème de Blaise Cendrars (Feuilles de route, 1924)
[…]« Quand tu aimes, il faut partir
Quitte ta femme, quitte ton enfant
Quitte ton ami, quitte ton amie
Quitte ton amante, quitte ton amant
Quand tu aimes, il faut partir […] »
Blaise Cendras, (1887-1961) est un écrivain français, d’origine suisse, dont la vie et l’œuvre
répondent comme en écho à ce roman. Après s'être engagé dans la Légion étrangère, Blaise
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Cendrars participe à la Première Guerre mondiale. En 1915, il perd au combat son bras droit,
amputé au-dessus du coude. Cet événement marque profondément son œuvre, car sa main droite
est sa main d'écrivain, mais aussi sa main de pianiste. La guerre a donc décidé de sa vocation.
Après une "année terrible", le poète manchot se remet à écrire de la main gauche. Dans J'ai tué
(1918), premier livre illustré par Fernand Léger, il écrit quelques-unes des pages les plus fortes et
les plus dérangeantes qui aient été écrites sur la guerre.
En janvier 1924, il se rend au Brésil à l'invitation des poètes modernistes de Sao Paulo.
Lorsque la guerre éclate en 1939, il s'engage comme correspondant de guerre auprès de l'armée
britannique. Ses reportages paraissent notamment dans Paris-Soir et le livre qu'il en tire, Chez
l'armée anglaise, sera pilonné par les Allemands. Profondément affecté par la débâcle, il quitte Paris
et le journalisme pour se retirer à Aix-en-Provence pendant toute l'Occupation. Il est victime en
1957 d’une congestion cérébrale qui l’empêche d’écrire. Il meurt le 21 janvier 1961.
Chapitre 2 : p.13 à p. 24
•
Les retrouvailles avec Louis
p. 14 : La bignole : terme familier péjoratif désignant la concierge, issu de « bigner » : « regarder
en dessous, espionner » et que l’on trouve dans le roman « Voyage au bout de la nuit » de LouisFerdinand Céline.
p.16 Le casse-pipe : terme populaire pour « guerre ». Envoyer au casse-pipe signifie « envoyer se
faire tuer ».
Il semblerait que cette expression vienne du 1er Empire durant les guerres Napoléoniennes. Sur
les champs de bataille de l'époque, les majors, médecins militaires, ne disposaient pas du matériel
nécessaire pour anesthésier le soldat avant de l'amputer. Pour résoudre ce problème, on avait
trouvé une bien maigre solution. Il s'agissait de donner une pipe en terre cuite au patient qu'il
place entre ses dents, pour éviter que ce dernier ne crie. Dans le cas où le médecin échouait lors
de l'opération et que le soldat succombait, il lâchait alors la pipe qu'il tenait entre ses mâchoires,
et celle-ci tombait en se brisant...Ce serait de là que naquit l'expression "casser sa pipe".
« Casse-pipes » est aussi le titre du second volet de la trilogie conçue par Céline en 1934 et publié
en 1949 (voir « Mort à crédit »). Casse-pipe évoque l'engagement de Ferdinand dans le 17ème
régiment de Cuirassiers. Il découvre rapidement des soldats ivrognes qui discutent de leur vie
militaire chargée de règles et de discipline. Le récit dure le temps d'une nuit durant laquelle
Ferdinand, le bleu, subit les outrages, les insultes et l'humiliation.
p.17 « Ce pays pue, il est rance. D’ailleurs c’est déjà dans son nom. Suffit juste d’enlever le F du début. »
L´ adjectif rance signifiait à l’origine « perdu moralement » De nos jours, il caractérise un corps
gras qui a pris une odeur forte et un goût âcre.
p. 17 : « Il y a une révolution l’année dernière non, en 68 ? »
L'année 1968 est marquée par une série de révoltes principalement étudiantes un peu partout sur
la planète. Au cours du mois de mai 1968, la France est le théâtre d'un important mouvement
étudiant et social qui force le général de Gaulle à dissoudre l'Assemblée nationale et à organiser
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de nouvelles élections. Ces évènements sont accompagnés de puissantes manifestations
d'étudiants, puis d'une grève générale qui paralyse complètement le pays.
p.20 : Les Halles de Paris.
Dix pavillons furent construits entre 1852 et 1870, la construction des deux derniers s'acheva
en 1936.
Ils furent démolis en 1971 et 1973 pour permettre la construction de la gare RER et du
Forum des Halles.
p.21 : se faire trouiller la paillasse : expression familière : « se faire tuer ».
Une paillasse est une enveloppe garnie de paille, de feuilles séchées qui sert de matelas.
p.23 : la Sao Joao : grande foire populaire.
Chapitre 3 : p. 27 à p. 38
•
•
•
Première nuit chez Louis
Cauchemar de Louis
Evocation de l’arrivée d’Antoine au Brésil et de sa rencontre avec Jerusa
p.33 « Elle a aidé beaucoup d’enfants à venir au monde et quelques adultes aussi, sans doute. »
Jerusa est accoucheuse. Ses qualités humaines font qu’elle a pu aider des adultes à se
trouver, à mûrir et devenir de vrais hommes, à naître à la vie en quelque sorte.
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Chapitre 4 : p.39 à p. 54
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Rendez-vous manqué au tribunal
Evocation du viol de femmes algériennes par des soldats français
Rencontre avec Louis en Algérie
p. 43 : « Les barbares avaient vingt ans et du foutre à revendre. »
Foutre : XIII siècle du latin futuere « avoir des rapports avec une femme »
Foutre signifie au sens figuré et vulgaire : faire.
Ici le foutre signifie le sperme des soldats.
p.49 « … entourés de petits poulains turbulents, pas encore débourrés. »
poulains : pour écoliers . Débourrer un poulain : en faire le dressage préparatoire.
p.50 Evocation de la chanson de Boris Vian Le Déserteur
Le déserteur
Paroles: Boris Vian. Musique: Boris Vian & Harold Berg 1954
© French Music
autres interprètes: Serge Reggiani, Richard Anthony, Claude Vinci, Les Sunlights
note: voir aussi la version par Mouloudji
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
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Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Nota : La version initiale des 2 derniers vers était:
"que je tiendrai une arme ,
et que je sais tirer ..."
Boris Vian a accepté la modification de son ami Mouloudji
pour conserver le côté pacifiste de la chanson !
p. 50 Le Manifeste des 121
Le Manifeste des 121, sous-titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre
d’Algérie », est signé par des intellectuels, universitaires et artistes et publié le 6 septembre 1960
dans le magazine Vérité-Liberté.
Le Manifeste cherche à informer les citoyens français du mouvement de contestation contre la
guerre d'Algérie. Les 121 y critiquent l'attitude équivoque de la France vis-à-vis du mouvement
d'indépendance algérien en appuyant le fait que la « population algérienne opprimée » ne cherche
qu'à être reconnue « comme communauté indépendante ». Partant du constat de l'effondrement
des empires coloniaux, ils mettent en exergue le rôle politique de l'armée dans le conflit,
dénonçant notamment le militarisme et la torture, qui va « contre les institutions démocratiques ».
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Le manifeste se termine sur ces mots :
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Nous respectons et jugeons justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien.
Nous respectons et jugeons justifiée la conduite des Français qui estiment de leur devoir
d'apporter aide et protection aux Algériens opprimés au nom du peuple français.
La cause du peuple algérien, qui contribue de façon décisive à ruiner le système colonial,
est la cause de tous les hommes libres.
p.52 : La peine capitale
Le premier débat officiel sur la peine de mort en France date du 30 mai 1791, avec la présentation
d'un projet de loi visant à l'abolir. Son rapporteur, Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau est
soutenu notamment par Maximilien de Robespierre. Cependant, l'Assemblée nationale
constituante, promulgue une loi le 6 octobre 1791 refusant d'abolir la peine de mort, mais elle
supprime la torture. C'est également avec cette loi qu'est uniformisée la méthode d'exécution,
Tout condamné à mort aura la tête tranchée, cette célèbre phrase restera dans le Code pénal français
jusqu'à l'abolition, en 1981. L'usage de la guillotine est alors généralisée pour toute mise à mort de
civils. Seuls, les militaires font exception à la règle : ils pourront être fusillés par Peloton
d'exécution pour les crimes commis dans l'exercice de leurs fonctions.
Le 16 mars 1981, en pleine campagne électorale pour les élections présidentielles, François
Mitterrand déclare clairement qu'il est contre la peine de mort. Il est élu Président de la République le
10 mai.
Le 26 août, le Conseil des ministres approuve le projet de loi abolissant la peine de mort.
Le 17 septembre, Robert Badinter présente le projet de loi à l'Assemblée nationale. Il est voté le
18 septembre à 18h44 par 369 voix pour, 116 contre (487 votants, 482 suffrages exprimés).
Le 9 octobre, la loi est promulguée. La France est le dernier pays d'Europe occidentale (hormis
l'Angleterre qui l'abolit totalement en 1998) à abolir la peine de mort.
Chapitre 5 : p. 55 à p. 62
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Sentiments de culpabilité
Jules à l’hôpital psychiatrique
Chapitre 6 : p. 63 à p. 65
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La désertion d’Antoine
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Jeunesse
Chapitre7 : p. 66 à p. 72
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Visite à l’hôpital
La vie chez Yacine
Chapitre 7 p. 75 à p. 90
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Visite dans Paris.
Le bonnet d’âne
Sur les toits de Paris
L’histoire de Loirinho
L’histoire de Jerusa
Louis se confie.
Chapitre 8 : p. 91 à p. 99
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Le jugement de divorce pour faute péremptoire
Péremptoire : qui détruit d’avance toute objection. Contre quoi on ne peut rien répliquer.
Chapitre 9 : p.101 à p. 105
•
L’histoire du viol de la mère naturelle de Loirinho
p. 104 : « Toi tu m’as raconté ta guerre là-bas, sur ton continent. Et moi, je t’en ai raconté une autre qui n’a pas
de fin. » D’un côté la guerre d’Algérie, de l’autre, la violence faite aux femmes.
Chapitre 10 : p.107 à p. 112
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L’opération de Loirinho
Les conditions de vie difficiles au Sertao
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Chapitre 11 : p. 113 à p. 122
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Visite à Mohammed dans le bidonville de Nanterre
Les Harkis
De 1957 jusqu'en 1962, les harkis sont des soldats indigènes musulmans engagés aux côtés des
Français dans des unités appelées harkas tandis que l'Algérie française était constituée de
départements. Au sein même de l’armée française, ils totalisent 66 000 hommes en décembre
1961, dont près des deux tiers sont des appelés. Le ministère des Armées évalue à 4 500 le
nombre des soldats musulmans morts pour la France, pendant la guerre d'Algérie, et à plus de
600 les disparus.
Par extension, on a dénommé « harkis » tous les Algériens musulmans soutenant le statu quo du
rattachement de l'Algérie à la République française durant la guerre d'Algérie.
Par extension, on désigne également la communauté installée en France en 1962 et qui descend
des harkis rapatriés.
Après l'indépendance, l'armée française refuse d'intervenir tandis que sont massacrés des dizaines
de milliers de harkis, que la France a elle-même désarmés et abandonnés aux mains des
nationalistes algériens, voire refoulés s'ils étaient parvenus en France.
En fait, en 1962, il n'existe aucun plan d'évacuation ni de protection des harkis et de leurs
familles, et le Gouvernement fut pris de court par l'arrivée des rapatriés. On estime (Philippe
Denoix) à 15 000 ou 20 000 le nombre de familles de harkis, soit environ 90 000 personnes, qui
purent s'établir en France de 1962 à 1968. La grande majorité resta en Algérie et des dizaines de
milliers d'entre eux furent assassinés.
Les premiers rapatriements de harkis sont effectués entre les accords d' Évian et l'été 1962, à
l'initiative de quelques officiers, démissionnaires ou non, souvent des anciens responsables des
unités harkis. Comme les directives officielles interdisent ces rapatriements, des filières
clandestines sont mises en place, qui dispatchent en-dehors de tout contrôle officiel ces familles
de harkis vers les régions du Sud-Est, du Sud-Ouest en bordure du Massif Central (Ardèche,
Dordogne, Lozère, Tarn...) ainsi que vers l'agglomération lyonnaise et Roubaix, dans le Nord de
la France..
Le décret du 8 août 1962 met en place un dispositif officiel d'accueil. Les familles de harkis sont
logées dans les baraquements de camps militaires, qui ont parfois servi pour d'autres populations
(Espagnols catalans, militants suspects d'appartenir au FLN, Indochinois).
Entre 1962 et 1969, quelque 42 500 personnes ont transité par ces camps censés éviter un
déracinement brutal aux familles et les protéger contre d'éventuelles représailles du FLN. On
distingue deux types de camps, les hameaux forestiers, perdus en pleine campagne et les cités
urbaines à la périphérie des villes.
Le 31 janvier 1964, les préfets reçoivent du ministre des Rapatriés François Missoffe une note où
il est écrit : « Vous ne devez reloger les anciens harkis qu'après avoir relogé tous les rapatriés (c'est-à-dire les
pieds-noirs) demandeurs de logement et particulièrement mal logés... »
Ainsi le provisoire va durer vingt ans et même plus.
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Chapitre 12 : p. 123 à p. 127
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Opération réussie de Loirinho
Chapitre 13 : P. 129 à p. 132
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Le cauchemar d’Antoine
La lettre du Ministère des Armées
La décision d’Antoine de repartir pour le Brésil
Chapitre 14 : P. 133 à la fin
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Le départ pour le Brésil
L’instinct de Loirinho : Tout ce qu’il sait sans alors que personne ne le lui a jamais dit.
Qui est le père de Loirinho ?
Les retrouvailles
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VI .Chronologie de la guerre d’Algérie :
La guerre d'Algérie par Juliette Cua. Extrait de l’Express en ligne 11 Novembre 2000.
Dès 1830, le territoire algérien est occupé par des troupes françaises. En 1947, l'Algérie devient un
département français, doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière, avec une
assemblée algérienne chargée de gérer, en accord avec le gouverneur général, les intérêts propres
de l'Algérie.
1954
1er novembre: proclamation du Front de libération nationale (FLN) qui fixe les objectifs de la
lutte armée pour l'indépendance nationale par la restauration de l'Etat algérien souverain. Une
vague d'attentats contre les Français en Algérie marque le début de la guerre.
5 novembre: le gouvernement français envoie des renforts militaires en Algérie.
24 novembre: François Mitterrand, alors ministre de l'Intérieur, prône le recours à la force.
Décembre: création du Mouvement nationaliste algérien (MNA) de Messali Hadj. Les membres
du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) sont arrêtés.
1955
31 mars: l'état d'urgence est proclamé dans les Aurès et la Grande Kabilie et la censure est
instaurée.
18-24 avril: le FLN participe à la conférence du Tiers-monde à Bandoeng. La conférence exprime
sa solidarité avec l'Algérie combattante.
16 mai: les effectifs de l'armée française en Algérie sont portés à 100 000 hommes. L'Assemblée
générale de l'ONU vote l'inscription de l'affaire algérienne à l'ordre du jour.
20 août: massacres dans le Philippevillois. Le soulèvement de musulmans est sévèrement
réprimé, faisant une centaine de morts. 30 août: en raison de l'extension de la rébellion armée,
l'état d'urgence est proclamé dans l'ensemble de l'Algérie.
11 septembre: à Paris, première manifestation des appelés du contingent qui refusent de partir en
Algérie.
Septembre: inscription de la question algérienne à la 10e session de l'Assemblée générale de
l'ONU. Grève des commerçants à Alger à la veille de l'ouverture de la session de l'ONU.
Novembre: création des SAS, Sections administratives spécialisées.
1956
20 janvier: manifestations violentes à Tlemcen.
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6 février: Guy Mollet, président du Conseil, est accueilli à Alger par des manifestations d'hostilité
des Européens d'Algérie. Il déclare que "la France doit rester en Algérie et elle y restera".
11 mars: l'Assemblée nationale vote les pouvoirs spéciaux au gouvernement Guy Mollet.
11 avril: le service militaire est porté à 27 mois, 70 000 "disponibles" du contingent de 1953 sont
rappelés.
22 avril: Pierre Mendès France, ministre d'Etat sans portefeuille, en désaccord avec la politique
algérienne du gouvernement, démissionne.
18 mai: en Algérie, 19 appelés français, arrivés depuis seulement une semaine, sont massacrés.
5 juillet: grève générale des Algériens en France et dans le département d'Alger.
20 août: le congrès du FLN à la Soummam (Kabylie) définit les buts de guerre, fixe les
conditions du cessez-le-feu, des négociations de paix et nomme le FLN comme seul et unique
représentant du peuple algérien.
Septembre: les effectifs militaires sont portés à 600 000 hommes en Algérie.
22 octobre: détournement par les autorités françaises du DC-3 de Royal Air Maroc transportant
plusieurs dirigeants du FLN de Rabat à Tunis: Ben Bella, Aït Ahmed, Boudiaf, Khider et
Lacheraf sont faits prisonniers. En représailles, plusieurs dizaines de Français sont tués à Meknès
(Maroc).
1er novembre: à l'occasion du deuxième anniversaire du déclenchement de la lutte armée, grève
générale massivement suivie dans l'Algérois. Recrudescence du terrorisme en Algérie. Les
premiers attentats à la bombe sont perpétrés à Alger par le FLN. En représailles, les civils français
procèdent à des ratonnades dans Alger.
2 - 5 novembre: expédition de Suez. La France et la Grande-Bretagne attaquent l'Egypte,
bombardent ses aéroports et les installations du canal de Suez après l'attaque de l'Egypte par
Israël. 15 novembre: l'ONU inscrit la question algérienne à son ordre du jour.
1957
7 janvier: la 10e division de parachutistes du général Massu est chargée du maintien de l'ordre à
Alger. Début de la bataille d'Alger. Janvier/février: recrudescence d'attentats à la bombe contre
des civils et des militaires à Alger. Plus de 30 morts et une centaine de blessés.
Fin février: de nombreux dirigeants du FLN sont arrêtés.
26 février: le quotidien L'Humanité publie la lettre d'un soldat français qui dénonce l'utilisation
de la torture par l'armée française en Algérie. Un mois plus tard, le général Jacques de La
Bollardière demandera à être relevé de son commandement en Algérie pour protester contre la
torture.
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Mars: Larbi Ben M'hidi, à l'origine de la création du FLN, est assassiné par les parachutistes du
colonel Bigeard après avoir été torturé.
13 avril: Djamila Bouhired, accusée d'avoir posé une bombe dans un café près de l'Université
d'Alger, est arrêtée. Torturée, elle signe les aveux demandés. Son avocate, Gisèle Halimi, ameute
les milieux intellectuels français: Simone de Beauvoir, Françoise Sagan, etc.
28 mai: massacre de la population civile du douar Melouza par le FLN: 301 morts et 14 blessés.
11 juin: arrestation de Maurice Audin, assistant de la faculté des sciences d'Alger.
20 septembre: l'ONU inscrit la question algérienne à son ordre du jour.
29 novembre: l'Assemblée nationale vote la loi-cadre et la loi électorale de l'Algérie.
Décembre: violents combats dans l'Est Constantinois. Assassinat de Abane Ramdane, principal
organisateur du Congrès de la Soummam.
1958
Janvier - mai: bataille du barrage de l'est-Constantinois.
7 janvier: début de l'exploitation du pétrole saharien.
7 février: un avion de chasse est mitraillé depuis Sakh.
8 février: le groupement aérien de Constantine décide, avec l'accord du général Salan mais sans
que le gouvernement français soit averti, le bombardement de Sakhiet-Sidi-Youssef: 70 morts
dont 21 enfants d'une école.
15 avril: démission du gouvernement Gaillard. Crise ministérielle en France.
26 avril: manifestations à Alger en faveur de l'Algérie française : 30 000 Algérois demandent un
Gouvernement de salut public après la chute du gouvernement Gaillard.
9 mai: après l'annonce par le FLN de l'exécution de 3 prisonniers militaires français, vive
indignation et nombreuses manifestations à Paris et à Alger.
13 mai: prise du gouvernement général par les Européens à Alger. Un Comité de salut public est
créé sous la présidence du général Massu et on fait appel au général de Gaulle.
14 mai : "Vive de Gaulle" lancé par Salan à Alger. De Gaulle se déclare prêt à assumer les
pouvoirs de la République.
28 mai: grande manifestation pour la défense de la République à Paris, de la place de la Nation à
la place de la République.
1er juin: l'Assemblée nationale investit de Gaulle par 339 voix contre 224.
4 juin: dans un discours à Alger, de Gaulle déclare aux européens "Je vous ai compris".
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19 septembre: formation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).
Ferhat Abbas est le premier président du GPR.
28 septembre: la nouvelle Constitution est approuvée par référendum (79% de oui en
métropole, 95% en Algérie). Naissance de la Ve république le 5 octobre.
3 octobre: De Gaulle annonce à Constantine un plan de développement en 5 ans pour l'Algérie.
23 octobre: dans une conférence de presse, de Gaulle propose au F.L.N. la paix des braves.
19 décembre: le général Challe et Paul Delouvrier reprennent les fonctions du général Salan.
21 décembre: De Gaulle est élu président de la République.
1959
30 janvier: De Gaulle renouvelle l'offre de paix en Algérie.
6 février: début du plan Challe, basé sur le principe de la pacification, en Oranie.
18 avril: le journal Le Monde divulgue le rapport accablant qu'a présenté Michel Rocard, jeune
énarque socialiste, sur les camps de regroupement organisés par l'armée française en Algérie.
Michel Debré, alors Premier ministre, dénonce une campagne de dénigrement téléguidée par le
parti communiste.
5-12 juillet: opérations "étincelles" dans le Hodna.
Fin juillet: début des opérations "Jumelles" en Grande Kabylie.
27-31 août: première tournée des popotes de de Gaulle en Algérie: "Moi vivant, jamais le drapeau
du FLN ne flottera sur l'Algérie".
Début septembre: début des opérations "Pierres précieuses" en Petite Kabylie
16 septembre: De Gaulle proclame le droit des Algériens à l'autodétermination par référendum,
propose sécession, francisation, association.
28 septembre: refus du GPRA qui exige l'indépendance totale avant toute discussion.
10 novembre: appel de de Gaulle au cessez-le-feu.
28 novembre: Ben Bella et les dirigeants arrêtés en 1956 sont désignés comme négociateurs par
le FLN
1960
19 janvier: le général Massu est muté en métropole pour avoir critiqué la politique du général de
Gaulle.
24 janvier: début de la semaine des barricades à Alger. 22 morts, 150 blessés le premier jour.
13 février: explosion de la première bombe atomique française au Sahara
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3 - 5 mars: deuxième tournée des "popotes": de Gaulle en Algérie insiste sur la nécessité d'une
victoire complète et le droit de la France à rester en Algérie, mais parle d'une "Algérie algérienne
liée à la France". Il renouvelle l'offre de négociations.
30 mars: le général Challe est démis de ses fonctions de commandant en chef en Algérie.
9 juin: rencontre entre de Gaulle et Si Salah à l'Elysée.
25/29 juin: entretiens de Melun avec les émissaires du GPRA. Echec des négociations quand le
GPRA se rend compte qu'il s'agit de négocier le cessez-le-feu.
5 septembre: discours de De Gaulle, "L'Algérie algérienne est en route". Procès à Paris des
membres du "réseau Jeanson" de soutien au FLN. Jean-Paul Sartre envoie une lettre au tribunal.
6 septembre: publication du "Manifeste des 121" sur le droit à l'insoumission en Algérie.
Octobre: rafles d'Algériens à Paris et en banlieue
22 novembre: création d'un poste de ministre d'Etat des affaires algériennes, confié à Louis Joxe
23 novembre: départ de Paul Delouvrier, remplacé par Jean Morin, comme délégué général du
gouvernement en Algérie.
9/12 décembre: dernier voyage de De Gaulle en Algérie. Manifestations populaires violentes à
Alger, pour le soutien au FLN et au GPRA, et l'indépendance de l'Algérie.
20 décembre: les Nations unies reconnaissent à l'Algérie le droit à l'autodétermination.
1961
8 janvier: les Français se prononcent par référendum, à 75% pour le droit à l'autodétermination
du peuple algérien.
Fin janvier: création de l'Organisation armée secrète (OAS) rassemblant des activistes européens
contre l'indépendance de l'Algérie.
20 février: rencontre entre Georges Pompidou et le FLN en Suisse
26 avril: échec du putsch des généraux à Alger. Dans la nuit du 21 au 22 avril, les généraux
Challe, Jouhaud, Zeller et Salan avaient tenté de s'emparer du pouvoir. De Gaulle assume les
pleins pouvoirs aux termes de l'article 16 de la Constitution.
20 mai/13 juin: premiers entretiens d'Evian.
14 juillet: recrudescence des attentats de l'OAS.
20 juillet: nouveaux entretiens entre la France et le FLN au château de Lugrin. Ajournement à
cause du Sahara.
5 août: première émission pirate de l'OAS à Alger. Salan dirige l'OAS.
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Août/septembre: nombreux attentats du FLN et de l'OAS en Algérie.
5 septembre: De Gaulle admet qu'une Algérie indépendante et associée à la France aura vocation
à réclamer le Sahara.
6 octobre: instauration d'un couvre-feu à Paris et en région parisienne pour les seuls Algériens,
de 20h30 à 5h30 du matin, avec fermeture à 19 heures des débits de boissons tenus et fréquentés
par les Algériens.
17 octobre: manifestations pacifiques de plusieurs dizaines de milliers d'Algériens dans les rues de
Paris. La répression est brutale: des dizaines de morts, des centaines de blessés et plus de 10'000
arrestations. Des corps sont jetés dans la Seine.
Automne: attentats de l'OAS en Algérie. Arrivée à Alger des brigades spéciales anti-OAS, les
"barbouzes".
19 décembre: la CGT, la CFDT, l'UNEF, le PSU et le PCF organisent en France des
manifestations en faveur de la négociation avec l'Algérie et contre l'OAS, qui a procédé ces
derniers mois à de nombreux attentats et assassinats d'officiers, de commissaires et de juges de la
métropole.
1962
Janvier: attentats à Alger et en métropole commis par l'OAS et les anti-OAS.
8 février: manifestation, à l'appel des syndicats et de partis politiques, contre les exactions de
l'OAS et pour la paix en Algérie. Violente réaction policière: 8 morts et plus de cent blessés au
métro Charonne.
18 février: pourparlers des Rousses (Jura).
7 mars: ouvertures des négociations d'Evian.
16 mars: signature des accords d'Evian. Ils comprennent un accord de cessez-le-feu applicable le
19 mars à 12 h et des déclarations publiées par les 2 parties: la version française mentionne des
pourparlers avec le FLN, la version algérienne avec le GPRA. Il ne s'agissait pas d'un traité entre
deux Etats, mais d'un programme commun proposé à la ratification par référendum (le 8 avril
1962 en France et le 1er juillet 1962 en Algérie).
19 mars: annonce officielle du cessez-le-feu en Algérie.
23 mars: insurrection et siège de Bab-el-Oued.
26 mars: à Alger, les troupes françaises ouvrent le feu sur une foule d'Européens qui manifestent
contre les accords d'Evian: 46 morts et 200 blessés.
8 avril: référendum en métropole: 90,7% des voix approuvent les accords d'Evian.
25 mai: réunion du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) à Tripoli 1er juillet :
référendum d'autodétermination en Algérie. L'indépendance est approuvée par 99,72% des voix.
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3 juillet: De Gaulle reconnaît l'indépendance de l'Algérie.
5 juillet: proclamation de l'indépendance nationale. Bilan de la guerre: de 300'000 à 500 ou 600
000 morts selon les sources.
1999
5 octobre: le Parlement français adopte une proposition de loi reconnaissant "l'état de guerre en
Algérie" dans les années 1950. Il aura fallu près d'un demi-siècle pour re-qualifier des faits jusquelà définis comme des "événements".
Deux Extrait du livre d’Alain-Gérard Slama : « La guerre d’Algérie Histoire d’une
déchirure. »
Editions Découvertes Gallimard, Histoire, 1996, pour continuer à réfléchir sur le sujet :
Entre 1830 et 1954, s’est lentement imposée l’idée que l’Algérie était la France.
Mais c’était un rêve.
Faute d’un projet, et faute d’une prise de conscience des réalités de l’Islam, la colonisation de l’Algérie s’est réduite
à une coexistence de communautés, qui n’ont pas appris à vivre ensemble, et a fini dans le sang.
Tel est le bilan d’une guerre inutile et cruelle : entre els deux nations les liens se sont défaits, les illusions se sont
dissipées comme un voile se déchire. Il ne reste plus que cette union ratée, qu’un constat de divorce, la peur de se
souvenir et, dans les banlieues de France, quelques milliers d’enfants perdus.
Autre extrait :
La guerre qui s’est déroulée sur le sol algérien de l’hiver 1954 à l’été 1962 n’a pas seulement mis fin à plus de cent
trente ans de colonisation. Ce fut une déchirure. Avec elle est morte « une certaine idée » de la France, incarnée par
De Gaulle. Après elle s’est déployée une nouvelle société, impatiente de se réconcilier avec la modernité.
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