18h Grandes voix d`inde du Nord Ustad Ulhas Kashalkar, chant
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18h Grandes voix d`inde du Nord Ustad Ulhas Kashalkar, chant
Il maîtrise avec une grande précision une variété considérable de chansons en hindi et en bengali, des chansons anciennes et récentes parfois issues du monde filmy des comédies musicales de Bollywood auquel peu de musiciens échappent. L’artiste n’hésite pas non plus à conjuguer héritage et nouvelles technologies, et s’accompagne presque toujours de son harmonium enveloppant et développant ses ragas avec des envolées flamboyantes. Sa complicité avec le tabliste Zakir Hussein est à cet égard édifiante. samedi 19 février – 18h Le chanteur affectionne aussi les thumris et autre bhajans, ces chants dévotionnels qui accordent une grande place à l’ornementation et sont généralement consacrés à Krishna ou à d’autres divinités hindoues. À Calcutta, Ajoy Chakrabarty a fondé l’institution Shrutinandan pour accueillir et former de nombreux étudiants à la musique classique indienne. Ustad Ulhas Kashalkar, chant Grandes voix d’Inde du Nord Suresh Talwalkar, tabla Ajay Joglekar, harmonium Kengo Saito, tanpura Père de Kaushiki Chakrabarty, dont il aime à dire qu’elle est meilleure que lui, ce maître du khyal est aussi l’un des plus doué pour l’alap, ce premier mouvement improvisé délicat et profond, venu de la voix intérieure, promesse de la brillance et de la fulgurance qui caractérisent le cheminement du raga choisi par l’interprète. entracte Caroline Bourgine Ustad Rashid Khan, chant Imprimeur france repro | Licences E.S. 1-1027391, 2-1027392, 3-1027393 Prasad Khaparde, chant Yogesh Samsi, tabla Ajay Joglekar, harmonium Kengo Saito, tanpura entracte Pandit Ajoy Chakrabarty, chant Brajeswar Mukherjee, chant Yogesh Samsi, tabla Ajay Joglekar, harmonium Kengo Saito, tanpura Fin du concert vers 23h30. Les partenaires média de la Salle Pleyel Grandes voix d’Inde du Nord À l’image de ces plateaux de choix proposés aux amateurs de musique hindoustanie dans de nombreux festivals indiens aujourd’hui, cette soirée offre un éventail de virtuosité, une succession foisonnante d’émotions. Avec trois voix exceptionnelles, chacune ciselée selon une histoire familiale, une culture, une personnalité bien campée, ce concert décline toute une arborescence de rasas (saveurs), avec des moments bouleversants, porteurs d’une immense tradition, capable des combinaisons les plus audacieuses. Toutes sont issues du chant khyal, cet art vocal venu du chant dhrupad, caractérisé par son ornementation épurée, la forme la plus ancienne de la musique savante hindoue. Une forme qui se développa et se transforma du XIIIe au XIXe siècle sous l’empire moghol pour porter à son apogée, au XVIIIe siècle, une culture indo-persane chatoyante et sublimement ornementée. La force et la beauté de ce concert résident dans ces trois voix qui se distinguent par leurs personnalités, leurs timbres, leurs couleurs mais surtout par leurs gharanas, ces écoles familiales, héritées d’un guru fondateur ayant su inventer son propre style. C’est précisément cette variété d’approches, tout en nuances et en degrés d’intensités, qui permet d’aborder le khyal, cet art vocal conservateur mais aussi dynamique, dans une Inde contemporaine qui ne perd jamais ni le sens esthétique, ni le sens dévotionnel et mystique de la musique. Ces trois voix perpétuent avec beaucoup de rigueur et d’originalité l’art de la civilisation du son, certes poreux aux fusions et aux influences occidentales, mais qui ne perd pas de vue la maîtrise et la flexibilité de son art. Ustad Ulhas Kashalkar Jaipur, Gwalior, Agra sont les gharanas savamment combinées par Ustad Ulhas Kashalkar, considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands maîtres de ces écoles savantes. Un précieux alliage prompt à vous plonger dans une approche mystique, où la mélodie se maîtrise avec une finesse inouïe, où l’improvisation prend toutes ses libertés. « Ce maître-là se joue des nuages, il frôle le mur du son sur son tapis volant », écrivait en 2001, lors de sa première venue en France, Louis Skorecki, dans Le Nouvel Observateur. Ustad Ulhas Kashalkar vit aujourd’hui la pleine maturité de son art et lors de ses concerts ou de ses enregistrements, ses admirateurs s’amusent souvent à distinguer les passages où l’artiste passe d’un style à l’autre. Lors de ses récitals, Ustad Ulhas Kashalkar semble s’engager de tout son être : le corps accompagne la voix, non sans rappeler la gestuelle des chanteurs qawalis du Pakistan qui chorégraphient leurs mains et leurs bras. Se forment alors dans l’espace visuel et sonore des arabesques veloutées, sensuelles, qui peuvent interpeller ce petit dieu qui subsiste en chacun de nous. 2 Ustad Ulhas Kashalkar est très investi dans la vie musicale de son pays. Il fut même un temps chargé des programmes à la All India Radio. Depuis 1993, son enseignement est très recherché à la célèbre Académie Sangeet de Calcutta. Pas plus de quatre élèves y sont choisis pour y recevoir son savoir. Ustad Rashid Khan Né en 1966, le benjamin de cette soirée est comme bon nombre d’artistes de sa génération passé par l’Académie de Recherche Sangeet. Rentré à l’âge de quatorze ans, il en est sorti diplômé en 1994. Issu d’une longue lignée de musiciens de l’État de l’Uttar Pradesh, ce neveu de Ghulam Mustapha Khan a longuement appris à chanter tout un après-midi, voire toute une journée, autour d’une note unique. Un apprentissage que certains savent détecter aujourd’hui à l’écoute de la qualité de ses alaps, de ses préludes, modulés par un phrasé très personnel, riche de rasa, de saveurs émotionnelles. La modernité de son style consiste à exprimer la signification des paroles d’un chant sans le déploiement technique souvent impressionnant de maestros plus âgés. Un style vocal particulièrement habile pour solfier et utiliser les syllabes rythmiques à très vive allure. Le chanteur, accompagné le plus souvent de son qanoun (cithare trapézoïdale), rappelle dans ces ghazals (chants d’amour) ces histoires de l’époque moghole fortement imprégnées d’évocations persanes. Il ne dédaigne pas non plus les fusions avec le compositeur indien de jazz et de musiques de films Louis Bank ou avec le sitariste Shahid Parvez. Pandit Ajoy Chakrabarty Quand le divin vient vous chuchoter à l’oreille et décline ses identités sous les formes oscillantes de la voix humaine, cela donne une idée des secrets techniques du gamak : quelques secondes à une minute où le chanteur monte et descend l’échelle de la gamme en faisant vibrer toutes les notes. Maestro du jugalbandi (mélange de styles), Ajoy Chakrabarty sait aussi rassembler les fondements védiques de la musique indienne, abolissant les distinguos entre Nord et Sud. Né en 1953 d’une famille hindoue brahmane réfugiée au Bangladesh lors de la partition de l’Inde, issue de la gharana Patiala du Bengale, ce disciple de Ustad Munawar Ali Khan et de l’immense Bade Ghulam Ali Khan est aussi le premier chanteur à avoir été invité par le gouvernement pakistanais à se produire au Pakistan. 3