Journal – Giornale Retina Suisse 2/2004 Paraît 4 fois par an
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Journal – Giornale Retina Suisse 2/2004 Paraît 4 fois par an
Adresse: Retina Suisse, Ausstellungsstrasse 36, 8005 Zurich Tél. 01 / 444 10 77, Fax 01 / 444 10 70 E-mail [email protected], www.retina.ch Compte postal 80-1620-2 Retina Suisse Journal – Giornale 2/2004 Paraît 4 fois par an L’association d’entraide de personnes affectées de rétinite pigmentaire (RP), de dégénérescence de la macula, du syndrome d’Usher et d’autres maladies dégénératives de la rétine Impressum Rédaction: Christina Fasser et Renata Martinoni Retina Suisse, Ausstellungsstrasse 36, 8005 Zurich tél. 01/444 10 77, fax 01/444 10 70 E-mail [email protected]; www-retina.ch Traduction en français: Chantal Seiler Mise en page et impression: Kohler SD, 8033 Zurich Enregistrement sur bande magnétique: Bibliothèque sonore, Lausanne Abonnement d’un an: Le prix de l’abonnement est compris dans la cotisation de membre Paraît en: Allemand, français, italien écrit et enregistré Compte postal: CCP 80-1620-2 Merci pour toute contribution! No 92, juillet 2004 Dates importantes • D J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 1 Sommaire Editorial (Ch. Fasser, R. Martinoni) ........................... 3 Recherche La DMLA – une maladie complexe aux facteurs multiples (F. Holz et al.) ............................................. 6 Recommandations quant à l'étude AREDS (AKF) .......................................................... 13 Félicitations: Prix de la recherche RP 2003 décerné à Christian Grimm et Andreas Wenzel ...................................... 17 Vivre avec... Le handicap contrôle ma vie? – Pas sûr! (A. Rothenbühler) ...................................... 21 De la canne blanche à la canneflûte (NZZ) ........................................................... Journal Retina Suisse 2/2004 32 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 2 Groupes régionaux: Rencontre du 4 octobre 2003 à Berne (S. Balmer-von Allmen) ............................. 36 Précision: Danger de la lumière bleue et fond d'écran bleu foncé..... 39 Tableau d'affichage 1. Cours et vacances pour personnes malvoyantes ........................................ 2. Nouvelle carte d'accompagnateur à partir de janvier 2005 .......................... 3. A ne pas manquer: Info Vision 04........ 39 40 41 Aides pratiques dans la vie de tous les jours 1. Pupitre de lecture – un moyen auxiliaire utile ........................................................ 42 2. Lampes ................................................... 42 Livre: Handicapé – Que faire? (Guide pratique) ........................................ 43 Dates importantes ................................. 44 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 3 Editorial Chère lectrice, cher lecteur, Notre association a cette année 25 ans – une bonne raison de célébrer cet événement par le Congrès Retina. C'est pourquoi nous vous convions ainsi que vos amis les 2 et 3 octobre à Bienne, où vous aurez l'opportunité d'apprendre du nouveau sur les dégénérescences de la rétine, d'approfondir ce que vous savez déjà, de mettre en commun des expériences dans le cadre de «vivre avec...» et de fêter ensemble l'anniversaire de Retina Suisse. Vous avez d'ores et déjà reçu en juin le programme du congrès, le bulletin d'inscription et les indications pour la réservation de votre chambre d'hôtel (à laquelle vous devez procéder vous-même). Rappelons ici en bref les informations essentielles sur ce congrès: Des exposés seront présentés (avec traduction simultanée), il y aura des ateliers – répartis selon la langue – sur les connaissances de base, les possibilités de traitement, les moyens auxiliaires et les plus récents résultats de la recherche, pour ne citer que quelques-uns des thèmes. Les personnes concernées auront la possibilité de s'entretenir avec des spécialistes et un dîner de gala aura lieu le samedi soir. Il ne vous reste plus qu'à vous inscrire... et si vous le faites avant la miJournal Retina Suisse 2/2004 3 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 4 août, vous économiserez 20 pour-cent du prix de la carte de congrès. Celles et ceux qui se sont inscrits recevront une confirmation écrite de leur inscription (à partir du début de septembre). Une information spéciale: Dès à présent, les membres de Retina Suisse qui disposent d'un e-mail peuvent aussi s'inscrire sur notre site Internet afin de recevoir automatiquement toutes les informations par e-mail! Donc, ne manquez pas de visiter notre site www.retina.ch et enregistrez-vous. Comme vous le savez, les groupes régionaux en Suisse alémanique ont cessé leur activité et un nouveau concept a été élaboré pour le soutien des adhérents et l'entraide. Il est très satisfaisant de constater qu'un grand nombre de femmes et d'hommes – dont beaucoup de jeunes – se sont inscrits à la formation d'interlocuteurs régionaux. La formation est maintenant terminée et les personnes disposées à se charger de ce «job» sont indiquées sur le site de Retina Suisse et réparties en trois groupes – RP, dégénérescence de la macula et DMLA. Leurs noms seront aussi indiqués sur la prochaine édition de la liste des membres. Il ne reste qu'à espérer que les personnes qui souhaitent un conseil s'adressent avec confiance à ces membres bénévoles de Retina Suisse. 4 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 5 Les groupes régionaux en Suisse romande et en Suisse italienne continuent à se rencontrer une fois par an et le groupe de Berne s'est proposé pour organiser une fois chaque année une réunion en Suisse alémanique (à ce sujet, cf. dans le présent Journal l'article sur la rencontre du 4 octobre 2003). Le fait que ce genre de manifestation suscite un grand intérêt s'est confirmé une fois de plus le 12 juin de cette année. Le groupe de Berne a su motiver une bonne cinquantaine de personnes à prendre part à une visite guidée au nouveau siège de la Bibliothèque suisse pour aveugles et malvoyants SBS à Zurich. Un des buts de Retina Suisse est de promouvoir la recherche. Toutefois, le thème «vivre avec...» n'est pas moins important. Le dégénérescence de la rétine a – selon le degré du handicap visuel et le ressenti personnel – diverses conséquences et répercussions. Lorsque non seulement la vue mais aussi l'ouïe est déficiente – comme c'est le cas entre autres dans le syndrome de Usher –, tout devient encore plus complexe. Reportezvous à ce sujet à l'impressionnant article d'Anita Rothenbühler publié dans ce Journal. Nous vous souhaitons du bon temps et vous disons à bientôt à Bienne. Christina Fasser et Renata Martinoni Journal Retina Suisse 2/2004 5 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 6 La DMLA – une maladie complexe aux facteurs multiples • Prof. dr. méd. Frank G. Holz, dr. Almut Bindewald, dr. Felix Roth, Allemagne La DMLA en tant que maladie complexe aux facteurs multiples: Identification d'un nombre calculable de facteurs clés et approches d'intervention ciblées L'évolution démographique constante qui promet une espérance de vie de plus en plus longue pousse les maladies dues à l'âge sur le devant de la scène dans de nombreux secteurs de la médecine. En l'occurrence, la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) représente un défi à relever dans le traitement des maladies oculaires. Cette maladie est d'ores et déjà la cause la plus fréquente de cécité selon la définition légale et le nombre des personnes qui en sont affectées va continuer d'augmenter. Une attention croissante envers les maladies liées à l'âge De nombreuses autres maladies de la vieillesse qui tiennent une place importante dans l'économie de la santé – maladies cardio-vasculaires, dia- 6 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 7 bète sucré, maladie d'Alzheimer ou maladies cancéreuses – ont en commun la particularité que leur pathogenèse est complexe aux facteurs multiples. Tout un ensemble de facteurs génétiques et exogènes déterminent si la maladie va se déclencher et si oui à quel moment. De ce fait, leur décodage pathogénétique est difficile et nécessite beaucoup de temps et de travail. S'ajoute à cela que le terme de DMLA recouvre manifestement toute une famille de diverses affections chroniques, liées à l'âge, du complexe rétine centrale/épithélium pigmenté/choroïde dont les causes sont diverses et qui se manifestent par des symptômes très ressemblants. Grâce à la progression des connaissances scientifiques, y compris celles relatives au génome humain, et aux nouvelles technologies dans le secteur de la biologie moléculaire, l'on dispose toutefois de nos jours d'instruments prometteurs pour s'attaquer à des maladies complexes. Ces affections font aussi l'objet d'études d'un groupe de chercheurs DFG à l'université de Bonn, qui est en train de travailler de manière interdisciplinaire à l'épidémiologie génique et à la médecine génique de maladies complexes. De plus, il y a dans la DMLA un nombre calculable de voies pathogénétiques du métabolisme qui sont en partie responsables de plusieurs forJournal Retina Suisse 2/2004 7 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 8 mes de DMLA et dont les facteurs clés respectifs peuvent faire l'objet d'une thérapie indépendamment de leur cause spécifique. De nombreuses approches thérapeutiques nouvelles mettent ce fait à profit. Des facteurs clés pour des traitements • Dégradations par oxydation en présence d'une grande quantité de substrats oxydants dans la zone de la rétine (en majeure partie des acides gras non saturés). Accumulation de lipofuscine dans les cellules d'épithélium pigmenté rétinien, c.à.d. la couche de cellules entre la rétine neurosensorielle et la choroïde. Les granulés de lipofuscine sont en quelque sorte des petits «sacs de déchets» qui ne peuvent plus être éliminés des cellules. Au cours de la vie, ils sont de plus en plus nombreux et contiennent aussi des éléments toxiques, notamment de l'A2-E et d'importants agrégats de molécules non dégradables. Ces amas de matières se forment dans les organelles des cellules, dites lysosomes, là où normalement a lieu l'élimination des déchets qui se forment à l'intérieur de la cellule et des déchets des photocepteurs qui rejettent en permanence des particules de membrane usées. L'accumulation de déchets est favorisée par le fait que, normalement, les cellules ne se divisent pas, ce qui signifie que l'œil humain pos- • 8 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 9 sède toutes ses cellules à la naissance et que le nombre de ces cellules diminue au fur et à mesure que l'individu avance en âge. Biogenèse de druses, c.à.d. de dépôts juste au-dessous de l'épithélium pigmenté, qui sont le signe de l'élimination incomplète des cellules d'épithélium pigmenté. Ces druses peuvent être étendues ou réparties autour d'un foyer central et elles déclenchent des modifications consécutives en cascades, notamment des réactions inflammatoires qui, à leur tour, contribuent à la croissance de druses. • Caractéristiques communes de diverses maladies liées à l'âge Ces réactions inflammatoires sur de la matière amassée en-dehors des cellules sont une caractéristique commune aussi à d'autres maladies de la vieillesse affectant divers organes, par exemple l'athérosclérose (dans les parois des artères) ou la maladie d'Alzheimer (dans le système nerveux central). C'est ainsi qu'ont été trouvés dans les druses des éléments qui ont un rapport indubitable avec le système immunitaire comme des facteurs complémentaires. Cela donne à penser qu'il s'ensuit une inflammation chronique qui favorise la progression de la maladie. Dans la DMLA tout comme dans d'autres maladies de la rétine, ces processus ont pour répercussion soit Journal Retina Suisse 2/2004 9 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 10 la mort immédiate de cellules dans la zone de la couche externe de la rétine – dite atrophie géographique –, soit la prolifération de vaisseaux nouvellement formés – dite néovascularisation choroïdienne. Cette dernière se produit par la formation de facteurs proangiogènes aussi bien dans l'épithélium pigmenté que, de toute évidence, dans des cellules irritées qui sont «attirées» par les dépôts de détritus. Vraisemblablement, ce processus représente une tentative – en soi judicieuse – de mieux nourrir la rétine en dépit des dépôts qui font obstacle. En l'occurrence, les formations de nouveaux vaisseaux ont un sens et il est possible que, en particulier dans les membranes dites «occultes» sous l'épithélium pigmenté, ils permettent durant un certain temps la survie de la rétine. Etant donné toutefois que la plupart de ces vaisseaux ne sont pas étanches et que, partant, ils causent à leur tour des réactions consécutives, ils peuvent causer à la rétine centrale des dommages irréversibles, allant jusqu'à la transformation en une cicatrice du tissu conjonctif entraînant la perte de toutes les structures neuronales. 10 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 11 Diverses approches d'intervention ciblées Heureusement, des approches d'intervention ciblées existent désormais pour toutes les «voies clés du métabolisme» pathogénétiques précitées. Cela présente l'avantage qu'il n'est pas impératif de connaître la cause intrinsèque pour pouvoir intervenir efficacement. Comptent notamment au nombre de ces approches: des stratégies d'antioxydation contre les moments de dégradation par oxydation (AREDS, lutéine, verres filtrants), substances lysosomotropiques contre l'accumulation de lipofuscine, laser à faible dose contre les druses à haut risque, stratégies anti-inflammatoires (stéroïde, p. ex.) contre les réactions inflammatoires consécutives, substances neurotropiques contre la mort des cellules et substances anti-angiogéniques (anti-VEGF) pour freiner la croissance et réduire l'hyperperméabilité des vaisseaux nouvellement formés dans la choroïde, ablation chirurgicale de ces vaisseaux avec rotation de la rétine ou transplantation de couches intactes de cellules EPR du même œil ou encore thérapie photodynamique. Journal Retina Suisse 2/2004 11 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 12 Des approches thérapeutiques très prometteuses en cours d'élaboration En ce moment, de nombreuses nouvelles approches thérapeutiques prometteuses sont en cours de développement, qui comprennent notamment des processus de thérapie génique, la mise en œuvre de cellules souches, la transplantation et des prothèses électroniques (puce, dite «chip», dans l'œil. Ndr.). Pour ce qui est des approches de traitement par médicaments dont certaines sont d'ores et déjà examinées dans le cadre d'études cliniques, elles présentent la particularité d'être relativement faciles à appliquer. Une combinaison de divers procédés à effet synergique constitue aussi une option. En tout cas, tous ces développements, dont un grand nombre sont le produit d'un trait d'union entre la recherche expérimentale et la recherche clinique et qui sont le fruit d'un travail interdisciplinaire, donnent naissance à des approches très prometteuses pour que l'on puisse dans le futur éviter des pertes visuelles sévères causées par la DMLA. Adresse: Universitäts-Augenklinik Bonn, Prof. Dr. Frank G. Holz E-mail: [email protected] 12 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 13 Recommandations quant à l'étude AREDS • Prise de position du Arbeitskreis Klinische Fragen (AKF) quant à la «Age-Related Eye Disease Study» Le Arbeitskreis Klinische Fragen (AKF) du conseil médico-scientifique de Pro Retina Deutschland e. V. et de Retina Suisse a dispensé, dans la revue Retina aktuell n° 84/2-02 (ainsi que dans le Journal Retina 1/2002. Ndr), des informations et des recommandations quant à l'ingestion d'antioxydants qui fait l'objet de la «Age-Related Eye Disease Study» (AREDS). Au moment de la publication de cette prise de position du AKF quant à l'influence d'antioxydants, il n'existait pas encore sur le marché allemand une préparation pharmaceutique correspondant aux critères de l'étude ARED. De plus, cette étude fit à l'époque l'objet de critiques quant à des lacunes méthodiques. Entre-temps, les faits ont évolué, de sorte que l'AKF souhaite compléter sa prise de position initiale. Journal Retina Suisse 2/2004 13 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 14 L'AREDS était-elle insuffisamment méthodique? La critique de l'étude ARED publiée en 2002 ne fut plus réitérée dans la discussion subséquente. Il ressortit des discussions qui eurent lieu dans l'espace linguistique germanophone avec des spécialistes en la matière que le travail statistique satisfaisait pleinement aux critères habituels. Disponibilité de la médication AREDS En Allemagne et en Suisse, il est désormais possible de se faire délivrer en pharmacie un médicament correspondant aux critères de l'étude ARED (Orthomol AMD Extra ®). Il est probable que d'autres préparations pharmaceutiques suivront. La posologie recommandée par le fabricant est l'ingestion d'une capsule par jour. Toutefois, à la lecture de la composition, il s'avère que, pour atteindre le dosage précis de la médication AREDS, l'ingestion de deux fois deux capsules (soit quatre capsules au total) par jour est nécessaire. Il apparaît donc que l'intention du fabricant est que l'oculiste prescrive au patient qui répond aux critères ophtalmologiques requis l'ingestion de quatre capsules. D'autres fabricants vont vraisemblablement procéder de la même manière. De ce fait, c'est l'ophtalmologiste qui assumera la responsabilité de l'ingestion d'un médicament allant au-delà d'un complément nutritionnel et 14 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 15 non la firme productrice qui, ainsi, évite une coûteuse procédure d'autorisation de mise sur le marché. L'élucidation de cette situation juridique importante pour l'ophtalmologiste est en cours (en Allemagne. Ndr.). Etant donné ce contexte, le AKF recommande aux patients affectés d'une DMLA et en principe disposés à prendre durant un long laps de temps des vitamines et des oligoéléments de consulter leur ophtalmologiste pour vérifier qu'ils présentent les critères ophtalmologiques qui leur permettent de tirer bénéfice de ce traitement. Si la constellation des résultats de l'examen ophtalmologique est conforme à celle décrite dans l'étude ARED, le AKF ne voit pas d'objection à l'ingestion de ce médicament, avec l'assentiment de l'oculiste traitant. Pour ce qui est de la réalisation de l'étude ainsi que des effets secondaires observés dans le cadre de l'étude, vous êtes priés de vous reporter de nouveau aux informations et recommandations publiées dans Retina aktuell n° 84/2-02 (ainsi que dans le Journal Retina 1/2002. Ndr.). Informations et recommandations sur l'ingestion d'antioxydants Nous tenons à résumer ici les points essentiels: Le dosage recommandé ne correspond pas à un complément nutritionnel, il s'agit d'un médicament avec un effet pharmacologique. • Journal Retina Suisse 2/2004 15 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 16 • Il s'agit d'un traitement qui peut, chez quelques patients, empêcher ou retarder l'évolution de la DMLA. Il est absolument déconseillé de suivre ce traitement sans avoir consulté un ophtalmologiste au préalable. Avant de commencer le traitement, il est indispensable de consulter et d'informer son généraliste car convient de tenir compte de la condition physique dans son ensemble et d'élucider les interactions possibles avec d'autres médicaments. Il est notamment important de procéder à une analyse de sang (hémogramme) et d'examiner la fonction hépatique et rénale. En dépit des données encore et toujours controversées à ce sujet, il est recommandé aux fumeurs et aux anciens fumeurs (qui ont arrêté depuis moins de trois ans) de ne pas prendre ce médicament en raison de la carotène bêta qu'il contient. La médication AREDS ne contient ni lutéine ni zéaxanthine. Il n'est pas possible de dire si l'ingestion additionnelle de ces substances aurait un effet positif, neutre ou négatif. Il convient donc de déconseiller une telle combinaison. Aussi pendant le traitement AREDS, il faudrait autant que possible consommer des aliments complets. • • • • • 16 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 17 • Enfin, il convient d'attirer l'attention sur le fait que, au moment de l'élaboration de la présente recommandation, le AKF ne connaît sur le marché allemand qu'une seule préparation pharmaceutique qui permet de suivre le traitement AREDS de manière relativement simple. Il est possible de s'informer de la situation actuelle sur le marché auprès de Pro Retina. Prix de la recherche RP 2003 Le conseil médico-scientifique de Pro Retina Deutschland e.V. et de Retina Suisse, composé de Monsieur Franz Badura, Madame Christina Fasser, Monsieur le prof. Andreas Gal, Monsieur le prof. Heinrich Gerding, Monsieur le prof. Frank Holz, Madame Helma Gusseck, Monsieur le prof. Ulrich Kellner, Monsieur le prof. Hermann Krastel, Madame le prof. Birgit Lorenz, Monsieur le prof. Reinhard Paulsen, Madame le prof. Charlotte Remé, Monsieur le prof. Klaus Rüther, Monsieur Kurt Schorn, M. A., Monsieur PD dr. Olaf Strauss, Monsieur le prof. Bernhard Weber et Monsieur le prof. Eberhart Zrenner (président) ont décerné au dr. Christian Grimm, au dr. Journal Retina Suisse 2/2004 17 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 18 Andreas Wenzel, tous deux chargés de cours, le prix de la recherche sur la rétinite pigmentaire 2003, attribué par Pro Retina Deutschland e.V. et Retina Suisse pour combattre la cécité, en récognition de leur travail intitulé «Role of the rhodopsin and RPE65 in light-induced retinal degeneration». Les travaux du dr. Grimm et du dr. Wenzel sont étroitement liés et s'attachent à déterminer les mécanismes de l'apoptôse dans la rétine causée par des dégénérescences induites et héréditaires ainsi que d'élaborer des «stratégies de sauvetage anti-apoptotiques» (neuroprotection). Ces deux savants ont réussi à tirer des conclusions fondamentales dans plusieurs domaines. Une partie de leurs travaux consiste à définir le rôle du pigment visuel rhodopsine dans la dégénérescence induite par la lumière, dégénérescence qui cause la mort des cellules par apoptôse. Ces chercheurs ont notamment pu apporter la preuve indubitable que le pigment visuel rhodopsine joue un rôle clé décisif dans la dégradation rétinienne causée par la lumière induite. Les travaux des deux chercheurs témoignent de manière exemplaire qu'il est possible de réaliser un travail d'équipe fructueux sans porter atteinte à l'individualité des approches scientifiques de chacun. S'il n'y a pas absorption de lumière par la rho- 18 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 19 dopsine, il n'y a pas de dégradation des photocepteurs (Grimm, Ch., Wenzel, A., Hafezi, F., Yu, S., Redmond, M., and Remé, C.E.: Protection of Rpe65-deficient mice identifies rhodopsin as a mediator of light-induced retinal degeneration. Nature genetics 25, 63-66, 2000). Une variante d'origine génétique dans la protéine Rpe65 exerce une influence décisive sur le taux de régénération du pigment visuel rhodopsine. Une régénération lente de la rhodopsine a pour effet une faible prédisposition aux dégradations causées par la lumière, une régénération rapide de la rhodopsine a pour effet une forte prédisposition aux dégradations causées par la lumière (Wenzel, A., Remé, C.E., Williams, T.P., Hafezi, F., and Grimm, Ch.: The Rpe65 Leu450Met variation increases retinal resistance against light-induced degeneration by slowing rhodopsin regeneration. J Neuroscience 21, 53-58, 2001). D'une part, l'œuvre de ces deux chercheurs décrit des processus moléculaires et de biologie cellulaires fondamentaux dans des dégénérescences de la rétine induites et héréditaires, et d'autre part ces études posent la première pierre de l'élaboration d'un traitement de maladies. Partant, les travaux précités sont à l'intersection de la recherche fondamentale et de la thérapie clinique. Journal Retina Suisse 2/2004 19 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 20 Monsieur le dr. Christian Grimm est né en 1962. Il a étudié la microbiologie générale à Berne où il a été diplômé puis, en 1990, il a présenté avec succès un travail de promotion en microbiologie. En 2002, il a passé avec succès le doctorat avec une thèse sur «Le rôle de la rhodopsine dans les dégénérescences de la rétine causées par la lumière». Après ses études à Berne, il a travaillé de 1993 à 1997 à titre de postdoc auprès du prof. Dahlberg à l'University of Wisconsin et, depuis 1997, il fait partie du groupe de travail de Mme le prof. Remé à la clinique ophtalmologique universitaire à Zurich. Plusieurs prix lui ont déjà été décernés, notamment le prix Alfred-Vogt (2000) et il a publié au total 38 publications dans des revues de haut niveau. Monsieur le dr. Andreas Wenzel est né en 1965 et a étudié la biologie à l'université d'Oldenburg où il a été diplômé. Le travail qu'il a présenté pour l'obtention du diplôme (sous la direction du prof. Reto Weiler), avait d'ores et déjà pour sujet les fonctions de transmission de la rétine de la carpe. De 1992 à 1997, il a préparé son doctorat à l'Institut de pharmacologie de l'EPF à Zurich et, à partir de 1997, il a effectué son travail post-doc auprès de Mme le prof. Remé à la clinique ophtalmologique universitaire de l'université de Zurich. Il a obtenu plusieurs prix, no- 20 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 21 tamment le prix Alfred-Vogt. Il a publié au total 29 publications dans des revues de haut niveau. La Deutsche Ophthalmologische Gesellschaft, Pro Retina Deutschland e.V. et Retina Suisse félicitent chaleureusement le dr. Grimm et le dr. Wenzel et leur souhaitent beaucoup de succès dans la suite de leurs travaux scientifiques. Le handicap contrôle ma vie? – Pas sûr! • Anita Rothenbühler, Grünaustr. 22, 6232 Geuensee LU Mesdames, Messieurs, tout d'abord, voici quelques informations sur ma personne: Je suis née le 13 avril 1946 à Osorno, au Chili. Je vis en Suisse depuis 1965, je suis mariée et mère de deux filles maintenant adultes. Profession initiale: laborantine en chimie. A présent, mon activité consiste à siéger dans des comités et à participer à des travaux de projet dans des organisations d'entraide, à donner des cours de petites sculptures en stéatite et en albâtre, et je m'adonne à la peinture. Journal Retina Suisse 2/2004 21 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 22 Venons-en maintenant à mon exposé: Je souhaite vous présenter un autre portrait – non pas le mien mais celui du syndrome de Usher type II. La carrière du syndrome de Usher a débuté de manière prometteuse. Le premier grand succès du syndrome est survenu entre ma 20ème et ma 30ème année. C'est à cette époque que j'ai eu connaissance du diagnostic de la maladie oculaire dont je suis affectée, la rétinite pigmentaire. L'annonce du diagnostic me frappa durement. L'idée que j'allais devoir, le temps passant, composer avec une RP de plus en plus handicapante, fit naître en moi un sentiment d'impuissance. J'étais bouleversée et me sentais totalement livrée à la situation, et ce d'autant plus que l'espoir que soient trouvés dans un avenir proche des médicaments ou un traitement pour remédier à cette maladie semblait vain, et plus improbable encore la possibilité d'une intervention chirurgicale. Cela signifiait que j'allais un jour être forcée de renoncer au métier que j'avais appris, laborantine en chimie. S'ajoutait à cela l'inquiétude de ne pas savoir comment mon environnement réagirait à ce handicap visuel qui allait progresser par à-coups. Par ailleurs, la RP étant une maladie héréditaire, il me fallait me demander s'il était digne d'une personne responsable de fonder une famille. En outre, dans quelle mesure serais-je capable, avec le syndrome de Usher, 22 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 23 d'assumer les innombrables tâches d'une mère de famille? Mon mari et moi avons décidé de nous entretenir tout d'abord de notre planning familial avec l'ophtalmologiste. La réponse du médecin ne nous avança pas beaucoup: «Vous pouvez avoir 10 enfants sans qu'aucun d'eux soit affecté du syndrome de Usher, ou vous pouvez avoir un enfant unique qui en soit atteint. En dépit de cela, nous avons décidé de satisfaire notre désir d'avoir des enfants. La chance fut de notre côté car nos deux filles ont été épargnées par cette maladie génétique. C'est vers le milieu de la trentaine que j'ai dû abandonner définitivement mon activité professionnelle. Les poussées de RP ne m'épargnaient pas. Toutefois, l'Atelier pour aveugles et malvoyants à Lucerne ouvrit ses portes et je me mis à exercer une activité créatrice. J'étais âgée d'une quarantaine d'années lorsque le syndrome de Usher atteignit un des sommets de sa carrière et me gratifia d'appareils auditifs. Peu de temps après, un nouvel ustensile s'immisça sans ambages dans ma vie, la canne longue. Et, bien entendu, je dus consacrer le nombre d'heures nécessaire à l'entraînement à la mobilité. Le syndrome de Usher avait donc déployé toute sa violence. Maintenant qu'il avait atteint son apogée, j'étais parvenue au point le plus bas de ma vie. Je pris conscience de toute l'envergure Journal Retina Suisse 2/2004 23 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 24 de ma situation. Simultanément, des souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse se réveillaient: – stressants, contraignants, empreints d'un manque d'assurance et de malentendus et, par conséquent, infiniment contradictoires; – je me rappelai tout cela en repensant à ma scolarité; honnêtement, je dois dire qu'aucune formation scolaire que je suivis par la suite ne m'a laissé un aussi cuisant sentiment de défaillance que celle-là; – maintenant, l'enchaînement devenait clair: bien avant d'avoir eu le diagnostic de la RP, la déficience de mon ouïe me faisait la vie dure. La contradiction qui traversait ma vie comme un fil rouge sans fin commença à faire naître des constatations. Je n'étais pas la seule responsable de tous mes ennuis. Oui, le syndrome de Usher avait bien réussi! Une fois au fond du gouffre, il ne me restait qu'une chose à faire – remonter la pente. Tout d'abord, il me fallait imposer des barrières au syndrome de Usher. Il est bel et bien là, me dis-je, mais jusqu'ici et pas plus loin. Et maintenant, lui et moi allons faire un pacte. Je veux pouvoir déceler le sens et l'utilité de son existence. Je veux vivre, et pas seulement pour lui. A partir de maintenant, nous allons inverser les rôles, ce 24 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 25 n'est pas le syndrome de Usher qui doit remporter des victoires mais moi! Je décidai alors d'acquérir du savoir-faire dans le domaine artistique. Pour pouvoir faire face à ma situation, il me fallait absolument élargir mes connaissances de base. Je suivis pour ce faire, quatre semestres durant, des cours du soir dans la discipline «les bases du dessin» à la Gestaltungsschule für Material und Form (école des arts plastiques) à Lucerne. Avec mes condisciples, nous formions un groupe que notre professeur s'attacha à perfectionner dans l'art libre. Je travaillai d'arrachepied à mon développement. C'est ainsi que j'acquis une nouvelle indépendance. Les œuvres que je ne parvenais pas à réaliser sur la toile pendant le cours, je tentais par la suite de les transposer en argile, en bois, en stéatite et en albâtre. Je suivis ensuite plusieurs cours de «petites sculptures en albâtre» à l'école suisse de l'artisanat. A ce niveau, je commençai à déceler des buts possibles et des objectifs. D'autres collègues souffrant d'un handicap visuel se sentirent eux et elles aussi motivés à travailler avec des minéraux et à peindre. En ce temps-là j'espérais qu'une sorte de miracle survienne dans le secteur de la médecine ophtalmologique, p. ex. un médicament qui permettrait d'arrêter l'évolution de la RP. Même lorsque ma vue résiduelle fut de toute évidence en piètre Journal Retina Suisse 2/2004 25 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 26 état, j'eus beaucoup de mal à accepter une opération de la cataracte. Néanmoins, finalement, je décidai de prendre ce risque. En 1997, après une opération réussie de la cataracte aux deux yeux, ma vie s'enrichit d'activités importantes. Je n'avais pas compté «voir à nouveau» et cela me dédommagea de tous les soucis que j'avais endurés à cause de la RP. Pour ce qui est de l'activité créatrice, l'Atelier pour aveugles et malvoyants m'offrit l'opportunité de transmettre mon savoir en peinture et dans le travail des minéraux. Entre-temps, quelques expositions intéressantes avaient eu lieu dans ce contexte. Par ailleurs, je commençai à m'engager activement en faveur des besoins des personnes sourdes-aveugles et malentendantes-malvoyantes. Je comptais au nombre des militants et militantes qui, le 7 décembre 1998, fondèrent la Schweizerische Hörsehbehinderten-Vereinigung SHSV (Association suisse des handicapés de l'ouïe et de la vue). Du fait que je commençais à prendre du recul par rapport à mon handicap auditif et visuel, je discernais mieux de nouvelles perspectives pour toutes les personnes concernées. A l'échelon international, en particulier dans les pays nordiques, des spécialistes se mirent à soutenir et à promouvoir de plus en plus le besoin d'indépendance des sourds-aveugles. En Suisse, il 26 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 27 était grand temps de se repositionner si on voulait ne pas manquer la bonne route à prendre. Maintenant que nous formions une association, il n'était plus possible de ne pas entendre ce que nous avions à dire et, de plus, cela permit de créer une plate-forme sur laquelle nous, les personnes concernées, étions conviées à formuler nos buts et à les réaliser dans la mesure du possible, soit individuellement soit en réseau avec d'autres personnes. L'un de nos principaux objectifs est de développer et de structurer toutes les formes de communication et de compréhension. A travers les expériences que j'ai faites avec la RP, j'ai toujours été consciente des conséquences qu'aurait la perte de ma vue résiduelle. Il en va de même pour ce qui est de mon handicap auditif. Au plus tard au moment de me coucher, lorsque je dois ôter mon appareil auditif, j'ai conscience de ce que je perdrais si j'étais complètement privée de l'ouïe. Non pas à cause du syndrome de Usher car, du point de vue médical, mon handicap auditif va rester stable. Accepter des risques et m'en remettre simplement au hasard n'était pas une attitude conforme à ma nature. Cette incertitude déclencha en moi de l'inquiétude et des angoisses. Dans le cadre de l'entraide, j'ai vu une bonne opportunité d'approfondir le thème de la «communicaJournal Retina Suisse 2/2004 27 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 28 tion» au sein d'un groupe de travail. En premier lieu, nous avions un véritable besoin d'avoir une vue d'ensemble de toute la gamme des possibilités de communication pour les personnes handicapées de l'ouïe et de la vue. Partant de cette vue d'ensemble, nous nous sommes alors centrés, dans la section des alphabets tactiles, sur la technique de Lorm. Ensuite, le groupe de travail constata que le gant de Lorm nécessitait quelques adaptations. En collaboration avec l'UCBA la version remaniée put être réalisée. Nous pouvions dès lors travailler de manière ciblée à notre concept d'une formation professionnelle officielle d'instructeur et d'instructrice en Lorm. En septembre 2003, le concept était terminé et le budget établi. En mai de cette année (2004, n.d.r), les deux premiers de 8 séminaires au total ont été organisés avec succès au service de consultation pour sourds-aveugles et malentendants-malvoyants de l'UCBA à Lucerne. Nous, les participants au séminaire, avons été initiés à la méthode d'enseignement et à la didactique. Ce fut une performance remarquable de tous – de la direction du séminaire, des participants et des personnes de l'assistance. J'avais compris le défi à relever et tiré le meilleur de ma situation. Je m'étais fixé des objectifs, je m'étais efforcée de les atteindre et le temps a passé comme en rêve. Le temps aidant, j'ai com- 28 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 29 pris que mon handicap auditif et visuel laisse des messages discrets dans mes rencontres avec autrui. Récemment, j'ai demandé à mes filles si mon syndrome de Usher était un poids pour elles. L'aînée expliqua qu'elle ne voyait pas de barrière entre elle et des personnes handicapées. Elle avait remarqué que, en comparaison d'autres personnes de sa connaissance, elle n'avait pas de préjugés et allait sans problème vers des personnes handicapées. Elle estime que c'est là un trait de caractère positif. Sa réponse me soulagea car, lorsqu'elle était enfant, ma fille aînée était visiblement troublée par mon syndrome de Usher. A sa question réitérée quant au risque qu'elle avait d'en hériter, je ne pouvais lui donner aucune réponse définitive. La difficulté de ma situation ne lui avait pas échappé. A sept ans, elle me déclara qu'elle ne voulait pas hériter de cette maladie. Je la pris au sérieux et répondis: Tu sais, c'est vrai, ce n'est pas facile de s'arranger de cette maladie, mais si toi tu existes, ça vaut en tout cas la peine de s'en accommoder. Quelques semaines plus tard, elle m'assura que si elle avait le syndrome de Usher, ça ne faisait rien. A partir de ce moment, mon syndrome de Usher cessa de la tracasser. Il en alla différemment pour ma fille cadette. Elle grandit dans l'insouciance et, comme sa sœur aînée, s'en tint par rapport à moi aux règles du jeu. Faire une farce de temps à autre fait touteJournal Retina Suisse 2/2004 29 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 30 fois partie des expériences de tout enfant, je le savais. Ce qui l'amusait particulièrement, en ce temps-là, c'était de tremper subrepticement une barre aux noix dans mon café, alors qu'elle savait qu'elle n'avait pas encore la permission de boire du café. J'ai toutefois remarqué ces attaques secrètes à cause des restes de biscuit au fond de ma tasse. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'elle a eu une réaction quant à mon handicap. Lorsqu'elle m'invita chez elle pour la première fois, je me sentis déstabilisée dans cet environnement que je ne connaissais pas et j'avais besoin de son aide. C'est alors qu'elle constata le contraste criant entre mon comportement à la maison et mon comportement dans un endroit qui ne m'est pas familier. Elle réalisa que le handicap créait des obstacles beaucoup plus massifs que ce qu'elle avait jusque-là supposé. Elle aussi a beaucoup appris dans ce domaine et elle estime pouvoir aller sans préjugés vers des personnes handicapées. Au début, le syndrome de Usher était une entrave entre mon mari et moi. Sa sensibilité lui rendait pénible de parler de mon état et le souci qu'il se faisait à mon sujet me contraignait à rester forte. Ma vie avec le syndrome de Usher me rappelle un phénomène naturel dans mon pays d'origine. Dans la région où j'ai grandi, une magnifique ri- 30 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 31 vière fut contrainte, après un fort tremblement de terre, à se frayer un nouveau chemin dans la nature. Il m'arriva la même chose qu'à cette rivière. Le syndrome de Usher m'obligea en permanence à modifier le cours de ma vie. Peu après le séisme qui avait ébranlé le sol, personne n'aurait voulu flâner sur la berge de la rivière. Même moi, arrivée sur la nouvelle rive, je ne trouvai rien que mon âme blessée. Le désarroi de mes proches et mon propre désarroi ne laissaient dans un premier temps que peu de chemins praticables. Néanmoins, là où il y a de l'eau, il y a de la vie et des plantes et des arbres se remirent à pousser sur le rivage. La nature a rétabli l'équilibre. Ce phénomène naturel servit de modèle à ma créativité. La volonté de vivre – motivée par le syndrome de Usher – fut la substance qui fit à nouveau s'épanouir la végétation sur la rive de ma vie. Le handicap a contrôlé ma vie, mais seulement jusqu'au moment où j'ai recréé un équilibre. Un grand merci pour votre attention! (Exposé présenté à la conférence T1 de l'UCBA: Syndrome de Usher, 25 mai 2004) Journal Retina Suisse 2/2004 31 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 32 De la canne blanche à la canneflûte Un inventeur aux intérêts multiples (sm) NZZ du 16 novembre 2003 Il a inventé sa propre flûte, accorde des pianos et parle l'espéranto. Pendant ses loisirs, il aime faire du tandem et, pour mieux savoir organiser sa vie de tous les jours, il a l'intention de suivre un cours sur Internet. Martin Meyer est aveugle depuis son enfance. La flûte panaloto? Jamais entendu parler. Ce n'est pas étonnant: aussi bien l'instrument que son nom ont été inventés par Martin Meyer. Martin Meyer est accordeur de pianos, et il est aveugle. L'idée de la flûte panaloto ou canneflûte lui est venue un jour où il perdit la poignée de sa canne longue télescopique et découvrit qu'il pouvait jouer des mélodies sur la canne. «Comme son nom l'indique, la flûte panaloto est un croisement entre la flûte de Pan et la flûte lotus», explique Meyer. La flûte de Pan – un assemblage en ligne ou en cercle de plusieurs flûtes de différentes longueurs – nous est devenue familière à travers les musiciens de rue sud-américains. Quant à la flûte lotus, c'est une sorte de flûte à bec avec anche destinée aux enfants. 32 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 33 Le tube et la anche de la flûte panaloto sont en aluminium. La chambre sonore est délimitée par des garnitures en plastique; un manche en bois sert en quelque sorte de bec. Pour jouer de la flûte panaloto, au lieu de souffler dans chacune des flûtes comme on le fait sur la flûte de Pan, on varie la longueur de la colonne de vibration: pour ce faire, on imprime un mouvement de va et vient à une baguette fixée dans le tube. La flûte Panaloto a un son très semblable à celui de la flûte de Pan et elle a un registre de plus de trois octaves. Chants de Noël et jazz «Des mélodies lentes, solennelles – en ce moment des chants de Noël, bien entendu – sont la musique la plus propice», dit Meyer. Toutefois, il joue aussi sur cet instrument de la musique de jazz car il peut faire en sorte que la flûte gazouille comme un oiseau ou hurle comme la sirène d'une voiture de police. Depuis un an environ, sa flûte panaloto est fabriquée en série. «Elle joue super bien», se réjouit l'inventeur. On peut acheter la flûte directement auprès de Martin Meyer et, sur demande, celui-ci donne aussi des leçons privées ou en groupe. Pour jouer de la flûte panaloto, il faut une bonne coordination entre la main et l'ouïe. Journal Retina Suisse 2/2004 33 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 34 Martin Meyer a-t-il l'ouïe particulièrement fine parce qu'il est aveugle? «Voilà un préjugé!», répond-il avec véhémence. «Les gens aveugles sont bien obligés d'exploiter au maximum leurs perceptions acoustiques. Il est donc logique qu'ils aient particulièrement exercé leur ouïe.» Lorsque, par exemple, on verse de l'eau bouillante dans une cruche, cela ne fait pas du tout le même bruit que lorsqu'on verse de l'eau froide, c'est un son beaucoup plus sourd. Meyer souhaiterait que le visuel n'occupe pas à notre époque une place aussi importante. La vie de tous les jours serait beaucoup plus facile pour les aveugles si par exemple les postomats, les bancomats ou signaux lumineux étaient équipés pour répondre à leurs besoins. On recherche: un accompagnateur ou une accompagnatrice pour rouler en tandem Dans son enfance, Martin Meyer pouvait encore distinguer la lumière et l'obscurité, aujourd'hui il ne voit plus rien: «Je vois avec les yeux ce que vous voyez avec le dos.» De nos jours, les aveugles ont à leur disposition des moyens auxiliaires beaucoup plus nombreux qu'autrefois, et le plus important de tous est sans doute l'ordinateur. Meyer l'utilise pour écrire, pour recevoir et envoyer des e-mail, pour consulter l'annuaire téléphonique, des dictionnaires, des indicateurs de 34 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 35 transports publics et pour lire des livres et des journaux. Les textes mis à disposition par des moyens électroniques peuvent être énoncés par une synthèse vocale ou être lus sur une ligne braille séparée. Meyer souhaiterait aussi mieux utiliser l'Internet et suivre en cours pour y parvenir. A l'âge de 56 ans, Martin Meyer continue à exercer son métier d'accordeur de pianos et il est membre du comité de la section Zurich de la Fédération des aveugles et malvoyants. Une fois par semaine, il fait la lecture dans une maison de retraite. En plus de la flûte panaloto, il nourrit une autre passion: il parle l'espéranto. Après avoir obtenu la maturité, il a commencé à s'intéresser à cette langue internationale conventionnelle dont la logique, notamment, le fascine. L'année prochaine, il va se rendre à un congrès d'espéranto en Suède. «Voyager c'est une question d'état d'esprit et d'organisation. Là où les conditions de vie sont à peu près semblables à ce qu'elles sont en Europe, ça ne pose aucun problème!». Cela l'agace souvent d'être perçu, en premier lieu, comme un aveugle. «Je ne suis pas le pauvre aveugle pour lequel on me prend parfois!», affirme-t-il avec force. Beaucoup de gens ne sont tout simplement pas capables de se comporter Journal Retina Suisse 2/2004 35 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 36 naturellement avec un aveugle. Dans toutes ses activités, Meyer est toutefois à maintes reprises tributaire d'une aide efficace. Cela lui fait particulièrement plaisir lorsque quelqu'un peut se libérer au pied levé – par exemple pour faire avec lui une excursion en tandem. Adresse: Martin Meyer, Bergheimstrasse 22, Zurich, tél. 01 382 01 10, e-mail: [email protected]. Une flûte panaloto coûte 75 francs. Rencontre du 4 octobre 2003 à Berne • Sylvia Balmer-von Allmen, Schnürliboden, 3852 Ringgenberg Dans le cadre de ma formation de spécialiste en gérontologie, je suis entrée en contact avec le handicap visuel en général. L'intérêt et la sympathie que j'ai pour les personnes âgées malvoyantes m'ont incitée à passer une semaine à l'hôtel Solsana en qualité d'accompagnatrice. Durant cette semaine, pour moi très instructive, j'ai fait la connaissance d'Isabelle von Wattenwyl. Elle est affectée de rétinite pigmentaire. Depuis, nous 36 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 37 nous sommes rencontrées de temps à autre et c'est pourquoi elle a pensé à moi lorsqu'elle a reçu de Brigitte Hübschi, animatrice du groupe régional de Berne de Retina Suisse, l'invitation à la rencontre du 4 octobre 2003. C'est ainsi que j'ai pris part pour la première fois à une visite guidée de Berne pour des personnes aveugles ou malvoyantes. J'attendais cette expérience avec grand intérêt et je n'ai en rien été déçue. Le lieu choisi pour le rassemblement était le «Treffpunkt» à la gare de Berne. Le groupe, composé de personnes très diverses venues de toutes les régions de Suisse, est ponctuel au rendez-vous. Nous nous mettons en route à pied pour le restaurant «Grock» où nous attend un très bon et copieux déjeuner et les conversations vont bon train. Deux chiens guides sont aussi de la partie. Après le repas, les participants sont répartis en trois groupes pour le tour de découverte. De concert avec la Fédération suisse des aveugles et malvoyants, Bern Tourismus avait sensibilisé les guides touristiques aux besoins spécifiques des personnes aveugles et malvoyantes et le tour de ville est organisé en tenant compte de ces critères. Notre guide nous remet un plan de ville tactile élaboré par la Fondation pour enfants et jeunes aveugles et malvoyants en collaboration Journal Retina Suisse 2/2004 37 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 38 avec Bern Tourismus. Il s'y entend, avec habileté et tact, pour nous donner de la ville une «image» différente, à la fois intéressante et amusante. En nous promenant sous les vénérables arcades, nous réalisons l'avantage qu'elles présentent par tous les temps. Ensuite, il nous invite à tester la stabilité de la grille d'entrée du Münster et à vérifier ainsi qu'elle est encore et toujours inébranlable. Nous écoutons le murmure de l'Aar depuis le parvis de la cathédrale. Personne, jusqu'à présent, n'a attiré mon attention sur le relief qui orne l'hôtel Bellevue. Isabelle, elle, l'a palpé! Le guide nous donne aussi nombre d'explications de nature historique et nous montre le chantier devant le palais fédéral. C'est là aussi que j'apprends que la nouvelle place fédérale va être dallée de pierres de Vals. En tant que voyante, cette nouvelle me fait grand plaisir! De fait, j'avais l'intention de prendre quelques photos mais je n'en ai pas eu l'occasion. Le temps a passé comme en rêve et le groupe bigarré s'est disloqué à la gare dans une ambiance toute de cordialité. L'on ne peut qu'espérer que d'autres villes proposeront des offres analogues! 38 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 39 Précision... Question de Martin Huwyler au sujet de l'article «Lésions de la rétine dues à la lumière bleue»: J'ai à poser une question banale. Le fond de mon écran d'ordinateur est bleu foncé. Cela présentet-il aussi un danger? Réponse du prof. dr. Charlotte Remé: Non, un fond d'écran bleu ne peut pas endommager les yeux, l'énergie lumineuse qui s'en dégage est trop faible pour être dangereuse. Tableau d'affichage 1. Cours et vacances pour personnes malvoyantes Des organisations d'entraide aux personnes aveugles organisent un programme de cours et de loisirs attrayant. Voici quelques-unes des activités proposées: 23.08 – 03.09.2004 Activités culturelles (CAB) 11.09 – 18.09.2004 Randonnées pédestres Journal Retina Suisse 2/2004 39 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 40 20.09. – 30.09.2004 Atelier de terre et d'expression 26.09 – 02.10.2004 Cuisine 03.10 – 09.10.2004 Danses traditionnelles de divers pays Pour tous renseignements et pour vous inscrire, prière de vous adresser à FSA, Antenne romande, Ch. de Rovéréaz 5, 1012 Lausanne, tél. 021 / 651 60 60, e-mail: [email protected] Pour vous inscrire aux cours de la CAB, veuillez retourner le bulletin directement à la CAB. 2. Nouvelle carte d'accompagnateur à partir du 1er janvier 2005 La carte d'accompagnateur (officiellement «Carte de légitimation pour voyageurs avec un handicap») 2001-2004 arrive à expiration au 31.12.04 et doit donc être renouvelée au cours du 4ème trimestre 2004 (toutefois pas avant le 1er octobre!) En règle générale, seules ont besoin de présenter un nouveau formulaire de demande «attestation médicale...» les personnes qui, au cours de ces 4 dernières années ou depuis l'établissement de leur carte d'accompagnateur actuelle, ont déménagé dans un autre canton (et, dans 6 cantons – BE, SO, TG, VD, VS, ZH – aussi dans un autre dis- 40 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 41 trict), c.à.d. que c'est un autre bureau d'émission qui a compétence pour délivrer la carte (en fait, tous les bureaux d'émission sont autorisés à exiger une attestation médicale à chaque demande de carte d'accompagnateur, encore qu'il est rare qu'ils le fassent). Les CFF vont remanier la présentation de ce formulaire de demande «attestation médicale...» et le mettre en circulation à la fin août 2004. Néanmoins, les attestations médicales utilisées auparavant ne perdent pas leur validité. Les nouveaux formulaires pourront être demandés: a) à partir de la mi-septembre 2004 auprès des bureaux officiels d'émission de la carte b) les CFF vont mettre le formulaire à disposition dès mi-août sur Internet sur le site www.sbb.ch/ mobil, et il pourra être imprimé sous forme de document PDF c) auprès du service de consultation Retina, Ausstellungsstrasse 36, 8005 Zurich, tél. 01 444 10 77. 3. A ne pas manquer: Info Vision 04 Exposition de moyens auxiliaires électroniques pour personnes aveugles, malvoyantes, sourdesaveugles et handicapées de la vue et de l'ouïe. Les 26/27 novembre 2004, Kongress + Kursaal, Berne. Informations additionnelles auprès du Service de consultation Retina ou sur le site www.infovision.ch Journal Retina Suisse 2/2004 41 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 42 Aides pratiques dans la vie de tous les jours 1. Les pupitres de lecture sont des moyens auxiliaires pratiques pour les personnes qui doivent approcher le texte à lire tout près des yeux. Ils contribuent à éviter les contractures et, partant, les maux de tête dus à un mauvais maintien corporel, si bien que le plaisir de lire est augmenté. Informations additionnelles auprès de l'UCBA Union centrale suisse pour le bien des aveugles, Schützengasse 4, 9001 St-Gall, tél. 071 223 36 36 ou www.szb.ch. 2. Bonne lumière grâce à des lampes pratiques et esthétiques. Fritz Buser recommande trois lampes vraiment efficaces et à très petit prix, toutes les trois en vente à IKEA: – une lampe spot (sans nom) – la lampe à pince «Dinge», à fixer à un rayonnage de bibliothèque, une étagère, une armoire à vêtements ou un placard de cuisine – la suspension «Sopran» pour éclairer de manière optimum la table de la salle à manger. 42 Journal Retina Suisse 2/2004 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 43 Myrta Basler-Buser ne jure que par «Artemide Tolomeo Lettura». Ces lampes en aluminium sont disponibles dans les teintes aluminium brillant, gris, noir, bleu clair, rouge ou en version aluminium laqué noir. Le diffuseur de lumière est en aluminium satiné. «Artemide Tolomeo Lettura» existe en versions – lampe de bureau petite et grande – lampadaire de deux hauteurs. On peut se la procurer soit dans les magasins spécialisés soit dans des magasins de meubles (Pfister meubles, p. ex.). Elles sont très belles mais pas vraiment bon marché. Livre Behindert – was tun? (Guide pratique) Ce nouveau livre en langue allemande, publié par la Schweizerische Arbeitsgemeinschaft zur Eingliederung Behinderter SAEB, est un ouvrage pratique et utile pour percer l'opacité de la juridiction en matière sociale. Le guide en langue française, intitulé «Handicapé – Que faire?» et publié par la FSIH, est malheureusement épuisé mais une nouvelle édiJournal Retina Suisse 2/2004 43 J2004/2F_Inh 04.8.2004 16:04 Uhr Seite 44 tion est prévue. La date de parution sera annoncée en temps opportun. Pour obtenir des informations à ce sujet: FSIH, secrétariat central, Bürglistrasse 11, 8002 Zurich. Fax: 01 202 23 77; e-mail: [email protected] Dates importantes • 25.09.2004: Rencontre régionale de Suisse italienne • 2/3.10.2004: Congrès national Retina à Bienne • 23.10.2004: Rencontre finale du groupe régional de Suisse orientale • 26/27.11.2004: Info Vision à Berne 44 Journal Retina Suisse 2/2004