Jérusalem : Quelques étapes de la Via Dolorosa

Transcription

Jérusalem : Quelques étapes de la Via Dolorosa
Jérusalem : Quelques étapes de la Via Dolorosa
A Jérusalem, au cours de la Passion de Jésus, Marie apparaît constamment présente à tous les épisodes du
drame sanglant; elle en constitue pour ainsi dire le corollaire obligé. Il n'est donc pas étonnant que la
tradition ait fixé sur le parcours de la Voie Douloureuse plusieurs chapelles ou sanctuaires qui rappellent la
passion de la Mère des Douleurs.
Ces monuments marquent les étapes des souffrances de la très Sainte Vierge à la manière des chapitres
d'une histoire poignante qui s'apparentent aux strophes angoissées du Stabat composé par le franciscain
Jacopone de Todi.
Notre-Dame du Spasme, sur le chemin du Golgotha
Quand au XIIIè siècle les pèlerins introduisirent la pieuse pratique du Chemin de la Croix, l'usage s'établit
de faire halte à une église dédiée à Notre-Dame du Spasme pour y commémorer la rencontre de Marie et de
son Fils portant la croix.
Cependant la tradition qui fixe en ce lieu la rencontre, est certainement plus ancienne parce qu'il existe des
preuves indiscutables d'une église byzantine. Les excavations nécessitées par la construction de l'église
arménienne actuelle, ont mis à jour les restes d’un pavé byzantin en mosaïque du VIè ou du VIIè siècle
peut-être, qui permet d'asseoir solidement la tradition.
De plus, un panneau entouré de frises représente deux semelles de sandales qui symbolisent le lieu de la
rencontre. A mesure que l'on approche du Golgotha, les souvenirs de la présence de Marie se multiplient
avec les sanctuaires qui lui sont dédiés sous des titres variés.
Sainte-Marie-Latine : Marie y aurait, un instant, repris quelques forces...
Cette église doit son appellation au quartier de la Ville Sainte habité par les Latins; elle fut assurément une
église riche et belle.
Le temple luthérien dédié au Rédempteur qui s'élève aujourd'hui sur ses ruines a conservé substantiellement
le plan et le style anciens, ce qui permet d'en admirer la majesté. Le titre marial de l'église fut donné par le
clergé indigène.
Selon une tradition recueillie par les pèlerins de l'époque des croisades, elle conservait la chambre dans
laquelle Marie s'est retirée pendant que Jésus était conduit au supplice.
Malgré l'illogisme de l'affirmation, cette tradition fut très populaire; au temps des croisés, l'église conservait
Malgré l'illogisme de l'affirmation, cette tradition fut très populaire; au temps des croisés, l'église conservait
dans son trésor des cheveux que la très Sainte Vierge aurait perdus en cette douloureuse circonstance et les
pèlerins les vénéraient avec une profonde dévotion.
Sainte-Marie-Majeure: une autre halte où la Mère du Supplicié aurait pu reprendre souffle...
La ténacité de cette tradition apparaît davantage dans l'église voisine connue sous le nom de
Sainte-Marie-Majeure. Selon le pèlerin allemand Théodoric, cette église était confiée à la garde des
Bénédictines et aurait été érigée pour les mêmes motifs. Bien plus, les moniales conservaient les restes d'une
chambre dans laquelle Marie aurait été enfermée sur l'ordre de Jésus, pendant qu'il était conduit au Calvaire.
Jusqu'en 1901, année où fut ouvert le marché grec du Mouristan à proximité de la façade de la Basilique du
Saint-Sépulcre, on pouvait voir les restes de cette église médiévale.
Construite par les commerçants d'Amalfi quand, vers le milieu du XIè siècle, ils étaient en faveur à la cour
du Sultan d'Egypte, elle fut reconstruite sous les croisés avec une telle magnificence que son vocable
primitif Sainte-Marie-Mineure fut remplacé par celui de Sainte-Marie-Majeure.
Sainte-Marie des Zélés : d'où Marie aurait assisté à la Crucifixion...
Selon l'hégoumène Daniel, l'église de Notre-Dame des Zélés avait été construite sur une petite élévation
d'où la très Sainte Vierge aurait suivi l'agonie de son Fils en croix.
En plus de fixer ce souvenir marial, le monument eut assurément une destination plus pratique car il fut
l'église conventuelle des Zélés, ces moines qui, selon Egérie, assuraient au IVè siècle, les offices religieux
de la Basilique du Saint-Sépulcre et que Elie, patriarche de Jérusalem (494-517), avait groupés là pour leur
faciliter les exercices de la vie religieuse. L'église remonte donc à cette époque ainsi que son titre marial.
Une excellente confirmation de ces données est fournie par le calendrier de Jérusalem du VIIè siècle qui
rappelle au 21 août la dédicace de «l'église de la Mère de Dieu au monastère des Zélés». A la suite des
transformations de la Ville Sainte, il ne reste aujourd'hui que le nom de l'église; son emplacement
correspond sans doute à la chapelle grecque actuelle de la Panaghia.
Sainte-Marie: le lieu où se tenait Marie, au pied de la Croix?
Au lendemain de la restauration de la Basilique du Saint-Sépulcre saccagée par les Perses en 614, les
pèlerins commencent à signaler un oratoire carré situé à côté du Golgotha et dédié à Sainte-Marie.
Sa destination de rappeler le souvenir de la douleur extrême de Marie au pied de la Croix de Jésus est une
preuve assurée de son emplacement. Si Saewulf (1102) atteste que l'oratoire est dédié à l'embaumement du
corps de Jésus il semble naturel d'expliquer que la dévotion des fidèles avait concentré logiquement sur le
Calvaire les douleurs du Fils et de la Mère de sorte que l'oratoire avait perdu sa destination originelle.
Selon toute vraisemblance, le changement s'est produit lors de la reconstruction de 1048 après les
destructions du sultan Hakem. C'est précisément à la même occasion que, grâce aux largesses de l'empereur
Constantin Monomaque, les parois de la chapelle du Calvaire furent revêtues de splendides mosaïques dont
la plus appréciée des pèlerins est celle qui reconstitue la scène du Stabat Mater.
A l'époque des croisés, l'oratoire fut sacrifié aux exigences du nouveau plan de la Basilique du
Saint-Sépulcre. Le souvenir de Notre-Dame des Douleurs fut alors fixé avec plus de précision et de logique
sur le Calvaire lui-même, dans la nef nord de la Chapelle des Croisés où les mosaïques byzantines ont été
jalousement conservées.
La Chapelle des Francs: sur le Calvaire, un oratoire dédié à la Mère des Douleurs
En 1287, l'entrée extérieure de la chapelle du Calvaire fut murée. Et le portique fut alors transformé en un
joli oratoire dédié à la Mère des douleurs et appelé «chapelle des Francs».
Des événements douloureux ont amené la perte de la nef nord de la Chapelle des Croisés. Si les catholiques
ont pu jusqu'à ce jour se cramponner au rocher sacré du Calvaire, ce fut au prix d'immenses sacrifices
pécuniaires et de l'héroïque fidélité des Franciscains.
Ce climat de contestations jamais éteintes et de vexations perpétuelles fut désastreux pour le précieux
sanctuaire. Tandis que les Grecs, favorisés par les sultans de Constantinople, s'employaient efficacement à
effacer les moindres traces de la splendeur de l'oeuvre des croisés, pour y substituer des peintures de
mauvais goût, il n'était pas permis aux Franciscains de restaurer les mosaïques antiques de la chapelle du
sud.
Ce fut seulement en 1935 qu'ils réussirent à obtenir de restaurer cette partie du sanctuaire qui leur appartient
et d'en recouvrir les parois de mosaïques.
Les scènes de la Bible les plus appropriées réapparurent de nouveau dans des compositions brillantes qui
invitent à la méditation et à la prière. Naturellement la Mère des Douleurs y occupe une place éminente. La
mosaïque centrale interprète avec un noble réalisme la scène du Stabat Mater tandis qu'une statue très
expressive prolonge le regard compatissant et angoissé de la Mère de Jésus.
Antonio Olivan
Sanctuaires marials de Terre Sainte
Les Eglises chrétiennes traditionnelles de Terre Sainte
Abu Gosh : sanctuaire Marie arche d'Alliance
La Visitation et la naissance de Saint Jean-Baptiste
Bethléem : la basilique de la Nativité
Bethléem, la grotte du lait
Noël et l’épiphanie à Bethléem
Bethléem : Jésus est né virginalement (St Jérôme)
Beth Sahour et le champ des bergers
Cana : sanctuaire de la médiation de Marie
Choziba, où Joachim apprit qu'il deviendrait père
Deir Rafat, Notre Dame de Palestine
El Bireh, où Marie et Joseph s'aperçoivent que Jésus est absent
Le tombeau des patriarches (archéologie)
Jérusalem : La piscine de Siloé
Jérusalem : Quelques étapes de la Via Dolorosa
Jérusalem : La basilique du Saint Sépulcre
Jérusalem : Marie au Saint Sépulcre
Jérusalem : L'église Hagia Sion et la mort de Marie
Jérusalem: Le tombeau de Marie et son Assomption
Jérusalem: St Modeste et l'Assomption de Marie
Jérusalem (Getsémani) : au jardin des Oliviers
Jérusalem : église sainte Anne et maison natale de Marie
Jérusalem : Sainte-Marie la Neuve (?)
Jérusalem, époque des Croisés, Le Temple du Seigneur
Jérusalem : Les pères blancs à sainte Anne
Jérusalem : l'Eglise saint Marc
St Sophrone de Jérusalem: la Vierge sainte coopère à l'Incarnation
Mar Saba : St Jean Damascène et les icônes
Nazareth village : comme en ce temps là...
Nazareth : basilique de l'Annonciation - Incarnation
Nazareth, la fontaine de la Vierge
Nazareth : l'Annonciation à Marie, et le Puits
Nazareth, homélie de Jean Paul le 25 mars 2000
Notre Dame du jardin clos (Hortus conclusus)
Notre Dame du mont Carmel (Terre Sainte)
L’Arche d’Alliance a-t-elle été retrouvée ?
Sichem : Saint Justin, apologiste et martyr († 165)
L'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem
Marie et les Eglises de Terre Sainte
Le projet Marie de Nazareth

Documents pareils