Tous les émois de la vie en peint
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Tous les émois de la vie en peint
L'actu 4 Sm’Art SEMAINE DU 13 AU 19 FÉVRIER 2015 ARTS LIBRE l Expo en vue Tous les émois de la The Art of Drawing Référence au Salon Drawing Now de Paris, l’exposition autour du dessin proposée par la Group 2 Gallery tombe à son tour dans le piège anglophile. Dommage pour la survivance d’une langue française pourtant si convaincante ! Le dessin en exergue, c’est l’heureuse trouvaille d’un XXIe siècle qui, soudain, lui a rendu des lettres de noblesse qu’il n’aurait jamais dû perdre. Preuve d’une santé en verve, la Halle Saint-Pierre, à Paris, exhibe 500 dessins des “Cahiers dessinés”, label d’un éditeur entreprenant. La Group 2 mise sur quatre Belges de générations diverses, Schmalzigaug et Flouquet les aînés y drivent Heerbrant et Bertrand. (R.P.T.) U Group 2 Gallery, 8, rue Blanche, 1000 Bruxelles. Jusqu’au 14 mars. Infos : 02.539.23.09 A la verticale Parmi les dix artistes recommandés cette semaine par le site Artsper de vente en ligne, est sélectionné un photographe belge, globe trotter des mers. Antoine Rose qui fut photographe officiel de la coupe du monde de Kitesurfing, s’est spécialisé dans les photographies prises d’hélicoptère. Et sa particularité est de se placer à la verticale juste au-dessus de ses sujets préférés, à savoir les plages le long de la grande bleue en été et les pistes de ski en hiver. En adoptant ce point de vue, il écrase littéralement les personnages qui deviennent, avec la distance, des points de couleur dans la blancheur du sol. On pense évidemment aux vues de Massimo Vitali bien que le cadrage soit radicalement différent. En Belgique, le photographe est représenté en permanence par la galerie Samuel Maenhoudt à Knokke. (C.L.) U Galerie Samuel Maenhoudt, De Wielingen, 3, 8300 Knokke. www.samuelmaenhoudt.com et www.artsper.com Ousmane Sow Étranges clartés Exposant régulièrement à Bruxelles depuis une petite dizaine d’années, le Français David Leleux (1973, vit à Roubaix), auteur d’installations de dessins ainsi qu’on a pu l’apprécier antérieurement, est de retour avec un propos photographique. Une installation, “Le stratagème invisible”, fonctionne comme un générateur d’images et montre comment la lumière peut modifier un sujet. Ses autres clichés, en noir et blanc, sont le résultat de prises de vue uniques d’un sujet préalablement manipulé par l’artiste. Empreintes en relief, papiers froissés et autres interventions créent des univers toujours un peu étranges, plus ou moins décelables où interviennent zones d’ombres et clartés variables. (C.L.) U David Leleu, “From East to West”. Galerie Jozsa, Rue Saint-Georges, 24, 1050 Bruxelles. Jusqu’au 21 février. Du jeudi au samedi de 12 h à 18h. COURTESY GALRIE ROBERTO POLO, BRUXELLES. ©D.R. Paru il y a peu, un petit livre au format de poche de Françoise Monnin, bien illustré en couleurs grâce aux photographies de Béatrice Soulé, résume fort adéquatement la carrière et les défis sculpturaux d’Ousmane Sow, le premier artiste africain noir à avoir eu les honneurs de la Biennale de Venise et de la Documenta de Cassel. Trente ans d’immersion dans les matières composites et le récit d’épopées sans âge. (R.P.T.) U Ousmane Sow, Editions Ides et Calendes, collection Polychrome, 120 pages, 40 en couleurs, environ 24 euros. “Quand je commence une peinture, je ne sais pas quel chemin elle va prendre et lorsqu’elle est terminée, j’en ai déjà une autre en tête. C’est pourquoi je travaille par séries.” Jan Vanriet © S.A. IPM 2015. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. L'actu SEMAINE DU 13 AU 19 FÉVRIER 2015 ARTS LIBRE 5 h Par une expo que l’on pourrait qualifier de muséale, Jan Vanriet inaugure l’extension de la galerie Roberto Polo et redit toute la force poétique et humaine de la peinture. VOICI DEUX ANS, LE PEINTRE JAN VANRIET, inaugurait, par une exposition retentissante, la toute nouvelle galerie Roberto Polo, sise au Sablon. La semaine passée, parallèlement à son expo moscovite (voir LLB du 13.02.15) il vient de récidiver avec une nouvelle exposition monographique d’envergure qui inaugure cette fois l’extension de la galerie sur trois étages. Il y montre une cinquantaine de peintures inédites, de grand, voire de très grand format. Il y affirme une stature exceptionnelle de peintre maîtrisant tous les genres, du paysage au portrait, de la nature morte à l’abstraction, dans un style qui lui est propre, qui ne restitue jamais, qui évoque et qui transmet, par la touche et la couleur, un flux de sensibilité. Jan Vanriet capte les sujets qu’il traite dans la vie courante, lors de ses visites, dans son histoire personnelle et familiale. Il traite ce qu’il voit, ce qu’il vit, ce qu’il ressent. Ce qui, dans un mélange de qualité d’image et de sensations perçues, peut devenir un bon motif pictural. Car chez lui, et à très bon escient, la peinture passe avant toute considération. Elle n’est pas au service d’une idée ou d’un concept, elle est ce qu’elle est, une passeuse d’émotions visuelles qui génè- COURTESY GALRIE ROBERTO POLO, BRUXELLES. ©D.R. a vie en peinture rent des visions dont les retentissements atteignent l’intimité des pensées et des émotions de chacun. Explorer les sujets par séries “La peinture se réalise en peignant sans image préconçue”, nous dit Jan Vanriet. Il n’y a pas d’esquisse, pas de dessin préparatoire, pas d’étude. Le sujet est présent mentalement et dès lors, c’est la main qui commande. La pensée se fait visuelle sans être une illustration. Chaque peinture est une interprétation, pas une vérité. Si ce n’est une vérité picturale et poétique. Et rares sont les sujets qui sont épuisés en une seule fois. L’artiste aime reprendre le même motif, l’explorer sous un autre jour, dans d’autres tonalités, avec d’autres accents chromatiques, dans d’autres nuances de lumière. Ce n’est jamais une répétition, ni un exercice de style. Chaque toile est une introspection picturale qui éprouve la capacité de la peinture à modifier le propos pour en tirer d’autres saveurs, pour l’enrichir d’autres approches, pour percer la surface des choses, pour montrer la pluralité potentielle de toute chose, d’un être ou d’un objet. Dans certaines toiles, poussant cette approche multiple, l’artiste va jusqu’à mettre en scène le dédoublement d’un personnage comme si aucune identité ne pouvait se figer en une seule figure. Et en sus le reflet s’impose souvent. Le quotidien, l’humain, le décor On ne recherchera aucun réalisme dans les peintures de Vanriet. Même dans les portraits qui se tiennent néanmoins au plus près des personnes. Ce que l’artiste interprète, c’est la vie qu’il anime par les atouts et les subtilités de la peinture. Par une pointe de vert, par un éclat, par une forme adaptée mais non conforme, par une absence, une ombre, en misant fréquemment sur les contrastes, les confrontations, et n’hésitant jamais à remettre en page, il capte les énergies du quotidien. Une viande rouge ou une attitude humaine, l’émerveillement devant le décor d’une salle de spectacle ou les tremblements d’une ville la nuit, éveillent des sensations qu’il transcrit pour notre plaisir. Un bouquet flamboyant mais déjà légèrement avachi, un bracelet maternel éclatant et monumentalisé, un ciel illuminé d’un opéra, une figue ou un Mickey, un visage en gros plan, un instant de tendresse humaine, tout est rendu dans des émois chromatiques aussi émouvants que splendides. Claude Lorent U Jan Vanriet, “Vanity”. Galerie Roberto Polo, 8-12 rue Lebeau, 1000 Bruxelles. Jusqu’au 19 avril. Du mardi au vendredi de 14h à 18h, samedis et dimanches de 11h à 18h. A gauche, Jan Vanriet, “The Visitor, kunsthaus”, 2013, huile sur toile, 180 x 150 cm. A droite, “Salted Meat” (diptyque, part I), 2014, huile sur toile, 180 x 300 cm. Ci-dessous, “Big Opera”, 2014, huile sur toile, 200 x 300 cm. Publication L’ouvrage qui accompagne l’exposition Jan Van- riet, “Vanity” comprend, en anglais, un texte d’introduction et des textes commentaires de chaque série de peinture par l’historienne de l’art Charlotte Mullins. Le titre est emprunté à un texte de Nietzsche. Le corpus d’œuvres illustrées de 2011 à 2014, est classé par thématiques dont la plupart font partie de la sélection de l’exposition. Outre une biographie de l’artiste, l’ouvrage comprend aussi des autoportraits et un portrait photographique. 240 pp., ill. coul., éd. Lannoo/Roberto Polo Gallery. Peintre mais également poète, Jan Vanriet est né à Anvers, où il vit, en 1948. Il a représenté la Belgique dans les biennales internationales de Venise de Saõ Paulo et de Séoul. Auteur d’œuvres monumentales notamment dans le métro bruxellois, il a exposé en musées et galeries principalement en Europe et aux États-Unis. En 2010, il fut l’invité du musée des Beaux-Arts d’Anvers pour une retentissante rétrospective. Il expose actuellement au Jewish Museum&Tolerance Center à Moscou. Il exposera en Pologne cette année au musée de Gdansk et en 2017 au musée de Varsovie. COURTESY GALRIE ROBERTO POLO, BRUXELLES. ©D.R. Bio express © S.A. IPM 2015. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.