Assurer la pérennité de l`AFPA
Transcription
Assurer la pérennité de l`AFPA
s SÉSAME Le JOuRnaL des saLaRiÉs de L’aFPa n° 101 - Janv./Fév. 2012 À la une Assurer la pérennité de l’AFPA p. 1/3 Actualité p. 2 Pédagogie, ingénierie Quand AFPA Ingénierie remet les évaluations à neuf p. 4 Nos produits, nos services Anticiper les évolutions réglementaires p. 5 Sur le terrain Mobilisation générale pour l’emploi des intérimaires p. 6 Petites balades entre stagiaires p. 7 Nos métiers Aider avec passion p. 8 La gouvernance soutient et accompagne l’AFPA dans sa transformation et son développement. Comment ça marche ? Ça roule pour nos stagiaires Nos talents Samely fantasy p. 9 p. 10 Stratégie La formation, un enjeu de société p. 11 Tendances du marché Assurer la pérennité de l’AFPA 31,3 milliards d’euros, la dépense globale de formation est en hausse p. 12 epuis 2009, l’AFPA doit faire face à un marché de la formation professionnelle en pleine mutation et de nouveaux modes d’achat, plus complexes, sous forme d’appels d’offres, de la part des Conseils régionaux. Ces difficultés avaient été anticipées lors de l’élaboration du plan stratégique et s’exprime par une baisse sensible de notre activité en 2011 et un désajustement de notre équilibre économique. La conjoncture économique défavorable qui, entre autres, contraint les entreprises en difficulté et les acheteurs publics à resserrer leurs dépenses de formation, ralentit également notre développement et génère une baisse de notre chiffre d’affaires. Enfin, deux autres événements survenus cette année s’ajoutent et nous impactent directement : une baisse des recettes au titre du FSE (Fonds social européen) pour les années 2007/2008 et D le transfert par l’État des compétences de formation des personnes en situation de handicap à l’Agefiph. ‘‘ Le Budget de L’afpa pour 2012, Qui prévoit un retour progressif à L’éQuiLiBre d’ici 2014, a été voté par Le conseiL d’administration’’ Intégrant toutes ces données, le Conseil d’orientation de l’AFPA a accepté, le 13 décembre dernier, un projet de budget pour l’année 2012 validé par le Conseil d’administration réuni le 8 décembre 2011. Le Conseil d’administration propose un certain nombre de mesures qui permettront un retour progressif à l’équilibre d’ici 2014. De plus, le Conseil d’orientation engage un travail « en vue de fixer les axes stratégiques qu’il entend donner à l’Association pour les années qui viennent ». suite en page 3 >>> Actualités Vie De L’entrePrise rencontre aVec DominiQUe schWach, DIRECTEUR GÉNÉRAL OPÉRATIONNEL EN CHARGE DE L’ALTERNANCE Depuis début janvier 2012, Dominique Schwach a pris ses fonctions de directeur général opérationnel en charge de l’alternance. Il était auparavant délégué de l’interrégion Est. Sésame : Quel est le sens de cette nouvelle fonction ? Dominique Schwach : Convaincu que l’alternance est une voie de développement pour l’AFPA, le directeur général a souhaité investir pleinement ce champ. Pour mémoire, notre activité sur les contrats de professionnalisation a été positive dans les années 2007/2008. En 2009 et 2010, avec les effets de la crise, notre chiffre d’affaires sur ce secteur a chuté ; et, malgré une légère reprise du marché en 2011, nous n’avons pas réussi à redresser notre activité, seulement 4 500 contrats de professionnalisation ont été signés. Pourtant le potentiel existe, les possibilités d’aides financières aussi. Par exemple, le Grand emprunt dédie 250 millions d’euros (M€) d’investissements pour développer l’offre apprentissage et contrat de professionnalisation et 250 M€ pour augmenter les places d’hébergement dédiées aux alternants. Sésame : Quelles sont vos missions ? D. S. : Je coordonne l’action des régions et les accompagne dans le développement, la mise en œuvre et le suivi de leurs projets. Cela passe notamment par l’analyse des besoins des bassins d’emploi en matière de formation en alternance afin de détecter de nouveaux métiers porteurs, construire avec elles si nécessaires de nouvelles offres et l’élaboration de plans d’action. Bien sûr, je ne suis pas seul ! J’assure l’interface avec tous les acteurs concernés : direction commerciale, le Marketing, AFPA Ingénierie. Je fais également le lien avec les plans de marchés… Un exemple concret : l’AFPA Aquitaine vient d’être agréée par le Conseil régional pour ouvrir ses formations à l’apprentissage en faveur des jeunes en difficultés d’insertion, quel que soit leur niveau de qualification. Des modules de 27 formations sur l’ensemble du dispositif de la région seront utilisés. Sésame : Quels sont les objectifs à réaliser sur l’alternance ? D. S. : Il nous faut réaliser entre 15 000 et 18 000 contrats de professionnalisation à l’horizon 2015. Pour cela, nous devons repenser notre posture. Aujourd’hui, nous faisons trop souvent de “la vente à l’unité”, c’est-à-dire qu’un contrat correspond à une personne et une entreprise. Il n’est pas question d’arrêter bien sûr, mais pour se développer, il est indispensable “d’industrialiser” notre réponse, nos processus de commercialisation et de production autant que possible, en allant plus vers l’accueil de groupes, la mobilisation de plateaux techniques dédiés, en spécialisant les formateurs sur l’alternance… L’AFPA a les moyens et l’expérience nécessaires pour se positionner fortement sur le marché de l’alternance. troPhÉes internes De L’engagement et De La rse Le 9 novembre 2011, un jury composé de personnes représentatives de l’AFPA et de membres du secteur associatif a désigné les lauréats des Trophées internes de l’engagement. Deux prix ont été attribués : • le prix de l’innovation développement durable (dans le champ professionnel) Le 1er prix est accordé à Sylvie Faulin et Michèle Verecke, formatrices dans le secteur industriel sur le campus de Villiers-SaintPaul, en Picardie, pour leur projet OSIRIS (Organiser, Sécuriser, Initier, Ranger, Instaurer, Sensibiliser). Chaque verbe rappelant la finalité de leur projet : réaménager les lieux de formation. Cette action fondée sur la réorganisation des locaux de formation, à partir de règles P/2 simples, précises et efficaces, s’inscrit dans une démarche développement durable et éco-citoyenne. Ce projet répond aux objectifs de responsabilité sociétale de l’AFPA et pourra être généralisé à l’ensemble de nos campus dans le cadre et de notre politique de traitement des déchets. En récompense, les lauréates recevront pour le campus, un chèque d’une valeur de 1 500 euros. • Le prix de l’engagement solidaire (hors champ professionnel) Deux projets ont été récompensés dans cette catégorie. Le premier est porté par Frédéric Matz, formateur sur le campus de Mulhouse, pour son investissement dans l’association des Jeunes Sapeurs Pompiers et la réalisation d’actions visant à développer chez des jeunes de 11 à 18 ans : le civisme et la solidarité, le secourisme, le respect de l’environnement, et le goût de l’effort et des valeurs citoyennes. L’association “Jeunes Sapeurs Pompiers”, recevra en récompense la somme de 5 000 euros. Pour un Sourire d’Enfant Association loi 1901, reconnue de Bienfaisance Lauréate du Prix des Droits de l’Homme Le second projet est porté collectivement par Bernard Bitterly, formateur à Remiremont, Sylvie Bortolussi, formatrice au siège, Joël Queyrel, formateur à Toulon et Jacques Silly, chargé de mission santé/sécurité au siège. Le prix salue leur engagement et leur parrainage dans une ONG française Pour un sourire d’Enfant. Cette association vient en aide aux enfants démunis du Cambodge sur des actions d’aide alimentaire, à l’hygiène, au logement, à l’instruction et à la formation professionnelle. Pour un sourire d’Enfant, recevra en récompense la somme de 5 000 euros. À la une Partenariats L’afPa et raDio france PoUrsUiVent LeUr action en faVeUr De L’emPLoi Le 23 novembre 2011, lors d’une conférence de presse, Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental, Jean-Luc Hees, PDG de Radio France, Anne Brucy, directrice du réseau France Bleu, Christian Charpy, directeur général de Pôle emploi et Philippe Caïla, ont fait le point sur la première journée nationale organisée en partenariat le 4 octobre 2011 sur le thème : “trouver un emploi par la formation”. Bilan satisfaisant : près de 4 000 personnes ont été accueillies sur les 70 campus mobilisés pour l’occasion. Elles ont pu rencontrer des entreprises et des professionnels de l’emploi, recueillir leurs conseils et s’informer sur notre offre de formation. Les 43 radios locales France Bleu ont consacré plus de 500 heures d’antenne à cette thématique, 30 émissions se sont déroulées en direct en station ou sur nos campus, et plus de 5 000 offres d’emploi ont été proposées sur les antennes du réseau France bleu. Trois autres journées sont déjà prévues : le 10 janvier, le 6 mars et le 29 mai 2012. Seront abordés respectivement les thèmes suivants : « Quel travail voulonsnous ? », le travail des femmes et le travail des plus de 50 ans. L’afPa et agefos Pme renoUVeLLent LeUr accorD-caDre nationaL L’AFPA et AGEFOS PME ont signé, le 2 novembre 2011, un accord-cadre national pour la période 2011-2014 afin d’inscrire leur collaboration dans les grandes orientations de la loi Cherpion du 28 juillet 2011, pour le développement de l’alternance et la sécurisation des parcours professionnels. Elles souhaitent ainsi poursuivre et renforcer leur coopération tant aux niveaux national que régional. Sa déclinaison opérationnelle sera donc mise en œuvre par les directions régionales de l’AFPA et d’AGEFOS PME, en fonction des caractéristiques de chaque territoire. Cette collaboration se déclinera selon trois axes de développement : • favoriser l’accès à la professionnalisation à travers la promotion du contrat de professionnalisation auprès des TPE-PME ; • développer des prestations de formation adaptées aux besoins des TPE-PME, des branches et des territoires, notamment les compétences clés et les compétences transversales, la validation des acquis de l’expérience (VAE) et un accompagnement renforcé des TPE ; • renforcer la sécurisation des parcours professionnels des salariés en transition professionnelle et des demandeurs d’emploi à travers deux dispositifs : le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) et la Préparation opérationnelle à l’emploi (POE) afin de promouvoir et faciliter l’accès à l’entreprise des demandeurs d’emploi, pour lesquels une action de formation s’avère nécessaire. suite de la page 1 >>> d’investir davantage le marché de la transition. Nous devons faire valoir notre savoir-faire dans ce domaine, comme l’élaboration et le suivi du CTP (Contrat de transition professionnelle), conquérir de nouveaux secteurs tels les mutuelles, les assurances par exemple. Enfin, nous d’adapter plus finement notre offre de devons nous positionner sur la mise en formation aux besoins des territoires ; œuvre du “contrat de sécurisation des par d’améliorer notre sourcing. L’organisacours” (CSP)6 ; tion de la ligne Relation Clients-Stagiaires de réduire nos coûts de fonctionneet la refonte de nos processus de recrument sans pour autant faire peser cette tement et de programmation, en cours charge sur les salariés. Pour cela des d’achèvement, devraient faciliter l’alimengroupes de travail, constitués d’acteurs des tation de notre dispositif ; différentes lignes métiers, ont été réunis fin novembre pour identifier des actions possibles sur les frais généraux, l’énergie réduire nos coÛts de et les fluides, la sous-traitance et les presfonctionnement sans pour autant faire peser cette charge tations externes, les frais de formation (industrie, BTP et tertiaire). sur Les saLariés De plus, le Conseil d’administration a invité les représentants du Conseil d’orientation de renforcer notre collaboration avec à participer à l’effort de l’AFPA pour pérenpôle emploi en faveur des demandeurs niser son activité. d’emploi, notamment par le biais de la nadine sanchez “préparation opérationnelle à l’emploi” (POE), comme c’est déjà le cas avec certains OPCA1 tels AGEFOS PME 2 ou le FORCO 3, ou 1 - Organismes paritaires collecteurs agréés. à venir comme l’ANFA4 ou le FAFIH 5 ; Les pistes d’actions pour assurer une meilleure dynamique de notre activité couvrent les trois segments de marché sur lesquels nous intervenons : la formation continue, la reconversion et l’alternance. Il s’agit notamment : ‘‘ ’’ de développer l’alternance par une politique plus active auprès des grands comptes ou encore des entreprises de travail temporaire ; de développer notre activité de formation continue sur des secteurs où nous sommes peu présents et où les besoins deviennent croissants : l’agroalimentaire, l’intérim, les métiers de la sécurité, et la logistique notamment ; 2345- OPCA des PME. OPCA du secteur du commerce. OPCA du secteur de l’automobile. OPCA du secteur de l’hôtellerie, de la restauration et des activités de loisirs. 6 - Le CSP est destiné à l’accompagnement des salariés licenciés pour motif économique, sans condition d’ancienneté. Il est applicable dans les entreprises non soumises au dispositif du congé de reclassement. Pour mémoire, le rôle de la gouvernance Considérant que la qualité de la formation professionnelle de l’AFPA repose sur sa gestion concertée avec l’État, les régions et les partenaires sociaux, l’AFPA s’est dotée d’une nouvelle gouvernance depuis juillet 2011. Le Conseil d’orientation élabore, approuve et évalue les orientations stratégiques. Il est composé de représentants de l’État, des régions métropolitaines, des organisations syndicales de salariés et d’employeurs représentatives au plan national et interprofessionnel et de personnalités qualifiées. Le Conseil d’administration, dans le cadre des orientations stratégiques décidées par le Conseil d’orientation, définit la politique opérationnelle de l’AFPA. Composé du président et de 8 membres désignés par le Conseil d’orientation, il délibère sur les questions qui engagent la vie de l’association, il vote du budget et les comptes de l’AFPA. P/3 Pédagogie, ingénierie Recrutement des stagiaires Quand AFPA Ingénierie remet les évaluations à neuf Mesurer la capacité des stagiaires à suivre avec succès une formation avant de les inscrire sur un parcours, telle est la principale mission des chargés de recrutement et des psychologues. Pour permettre un recrutement de qualité au regard des exigences des financeurs, l’équipe « Ingénierie de parcours » a entièrement refondu l’ensemble des évaluations. epuis le départ d’une majorité de psychologues à Pôle emploi en avril 2010, ce sont les chargés de recrutements et psychologues de la direction Relation Clients Stagiaires (DRCS) qui reçoivent les candidats. Leur mission principale ? Cerner, au travers des évaluations, la motivation et les capacités des candidats. Il s’agit de valider leur accès au parcours de formation AFPA avec un bon pronostic de réussite. Le passage à la nouvelle logique de recrutement et d’alimentation du dispositif AFPA a conduit la DRCS à solliciter AFPA Ingénierie pour élaborer de nouveaux outils de recrutement. Il s’agit de sécuriser les parcours pour augmenter le taux de réussite des stagiaires tout en limitant à deux heures la durée des épreuves. D ‘‘ Le guide de positionnement spécifie, pour chacun des 250 titres, les épreuves à faire passer au candidat et les axes à explorer lors de l’entretien ’’ Pour mesurer les prérequis nécessaires à l’entrée en formation, trois types d’épreuves ont été élaborés : • l’épreuve d’aptitudes mesure le potentiel de réussite en formation ; • l’épreuve de connaissances générales mesure les prérequis de base nécessaires à l’entrée en formation (mathématiques, français, physique, géométrie, langues étrangères...) ; • l’épreuve de connaissances techniques et professionnelles mesure les prérequis professionnels des candidats ayant une expérience. Composée d’une quarantaine de questions, elle est spécifique à la famille de métiers visée : électrotechnique, électromécanique, informatique et web, comptabilité, secrétariat, chimie, technologie, dessin industriel, fraisage, tournage… P/4 En 2010, 47 000 personnes ont été conseillées dans la construction de leur parcours de formation. Les épreuves d’aptitudes aux trois niveaux de formation en industrie et BTP ont été livrées en 2011. Elles ne durent que 30 minutes (2 heures pour l’ancienne épreuve) mais conservent les mêmes qualités de pronostic. L’épreuve spécifique aux métiers de service sera livrée en 2012. Les séries d’épreuves de connaissances, sont toutes en cours de refonte et seront livrées progressivement. D’une durée de 1 h 30 maximum, elles seront plus compactes, plus précises et fixeront de nouveaux critères d’évaluation. Pour mener à bien cette important projet de refonte, un travail conjoint des équipes d’AFPA Ingénierie et des psychologues a été entrepris. Michèle Cambraye, responsable de l’unité Sécurisation et Conseil d’AFPA Ingénierie, a piloté une équipe pluridisciplinaire composée d’ingénieurs de formation. « Les uns, spécialisés en ingénierie de compétences, maîtrisent le contenu des titres et donc les prérequis aux formations et apportent de fait une expertise sur les métiers. Les autres, spécialistes de l’ingénierie de parcours, connaissent les critères de nature à sécuriser les parcours. Ils définissent les évaluations qui peuvent faire ressortir un pronostic fiable des capacités de réussite d’un stagiaire », précise Michèle. Les nouveaux outils sont progressivement intégrés dans le guide de positionnement. Cet outil, utilisé par les chargés de recrutement et psychologues, spécifie, pour chacun des 250 titres, les épreuves à faire passer au candidat et les axes à explorer lors de l’entretien. Le déploiement et la prise en main des nouvelles épreuves sont organisés directement par la DRCS et le campus Formation et Transition auprès des équipes DRCS en région. Bernadette Laverdure Nos produits, nos services Anticiper les évolutions réglementaires Certains secteurs d’activités voient leur réglementation en matière de sécurité se renforcer. Pour permettre aux entreprises de remplir leurs obligations, l’AFPA renforce son catalogue de produits de formation continue courts. À l’heure actuelle, seulement 37 formateurs sont habilités à dispenser ce type de formation en France alors qu’un million de personnes sont potentiellement à former. évolution des pratiques professionnelles, les nouvelles réglementations à caractère obligatoire obligent les entreprises à se mettre en conformité afin d’assurer la continuité de leur production de biens et de services dans les meilleures conditions. L’AFPA a donc décidé d’investir ce marché afin de développer son activité en direction des entreprises. Ainsi, depuis 2009, elle développe une offre de formation continue qui comprend nombre de produits réglementaires. La version 2012 de cette offre en compte plus de 90 dans les domaines du bâtiment, des travaux publics, du transport-logistique, de la restauration et de l’industrie. Parmi nos atouts, dont peu de concurrents disposent : notre capacité d’ingénierie, les différents secteurs que nous couvrons (bâtiment, transport, hôtellerie/ restauration, réseaux électriques, méthodes et productions industrielles) et notre implantation territoriale. « Les stages de formation continue nous permettent de mettre un pied dans l’entreprise, à nous de la fidéliser en lui proposant ensuite nos 260 formations métiers ou encore notre offre de formation en alternance et qualifiante », souligne Nadège Bousserez, de la direction du Marketing. L’offre de formation continue, dont les formations règlementaires, est le fruit d’un travail conjoint entre AFPA Ingénierie et la direction du Marketing. AFPA Ingénierie assure la veille métier au fil de l’eau et alerte la direction du Marketing sur l’évolution d’une réglementation, la nécessité d’adapter un contenu de formation ou de développer de nouveaux produits. La direction du Marketing évalue alors avec AFPA Ingénierie le potentiel du marché. Puis des contacts sont pris avec différents organismes (Bureau Veritas, INRS…) pour obtenir l’agrément permettant à l’AFPA de délivrer L’ les formations et les habilitations nécessaires, la formation de ses formateurs. formées et près de 95 % d’entre elles étaient des salariés. » En 2012, une nouvelle règlementation impose aux entreprises du bâtiment En 2012, l’AFPA propose plus de et des travaux publics l’obligation de 90 formations règlementaires dans former leurs salariés à la prévention son offre de formation continue des risques liés à l’amiante, notamment lors de travaux de maintenance ou d’entretien (travaux de confinement, de Un exemple concret : celui de l’amiante. En retrait d’amiante, ou activités susceptibles de accord avec les directives de l’INRS1 et de l’OPPBTP2, l’AFPA a développé une offre comprovoquer l’émission de fibres d’amiantes). Un plète de formations définies par l’arrêté du 22 potentiel d’environ un million de personnes à décembre 2009. Ces formations, d’une durée former… variant de 2 à 10 jours, sont dispensées par Pour anticiper une demande croissante, une Bruno Gleize, formateur maçon béton armé sur étude est en cours pour l’habilitation de six le campus de Marseille-la-Treille. autres formateurs afin d’avoir une meilleure « Depuis quatre ans, je me suis spécialisé dans couverture territoriale. les formations à la prévention des risques liés Nadine Sanchez à l’amiante. Pour le moment, je suis le seul, 1 - Institut national de recherche et de sécurité. au niveau national, habilité par l’INRS et 2 - Organisme professionnel de prévention du bâtiment l’OPPBTP pour assurer ce type de formation », et des travaux publics. précise-t-il. « En 2010, 720 personnes ont été ‘‘ ’’ Les “formations règlementaires” en chiffres 16 800 stagiaires accueillis en 2011 (11 540 en 2010), dont 3 812 sur les fluides frigorigènes. 13,5 M€ de chiffre d’affaires réalisé en 2011 (6,5 M€ en 2010). + de 90 produits disponibles dans 10 secteurs. 4 produits phares : fluides frigorigènes (attestations d’aptitudes, intervention sur un circuit frigorifique, règlementation), transports avec FCO 1 marchandises et FIMO 2, amiante. Les formations règlementaires représentent 64 % du chiffre d’affaires réalisé sur les stages de formation continue. 1 - Formation continue obligatoire. 2 - Formation initiale minimale obligatoire. P/5 Sur le terrain petites balades entre stagiaires Hélène Rouaud, formatrice “technicien d’accueil touristique option accompagnement” sur le campus de Coutances, et Jean-Philippe Borel, formateur “conducteur transport interurbain voyageurs” sur le campus de Châteauroux, mettent leurs compétences en commun : l’un organise la balade, l’autre assure le transport ! Retour au campus de Coutances début octobre : fin de circuit ensoleillé pour les stagiaires et formateurs. ne fois par an, Hélène Rouaud organise avec ses stagiaires, durant 5 jours, un circuit à effectuer dans le cadre de leur formation de “technicien d’accueil touristique option accompagnement” (TATAC). Au lieu de faire appel à une entreprise externe, elle s’est associée à Jean-Philippe Borel, formateur de “conducteur transport interurbain voyageurs” (CTRIV), pour la prise en charge du transport. Chacun leur tour, les stagiaires CTRIV prennent le volant, sous la direction de JeanPhilippe et de leurs deux autres formateurs, Hervé Lesaux et Laurent Pizin. « Le campus de Châteauroux a immédiatement été partant pour participer au Formatour », explique Hélène. Au départ, en 2009, cette collaboration intercampus et interformation a vu le jour pour des questions de rentabilité. Bien plus qu’un plan d’entraide, ce projet permet un réel travail d’équipe entre formateurs, dans lequel chaque campus partage les coûts du voyage et apporte à l’autre un entraînement en situation quasi réelle. Ce jumelage permet également aux stagiaires de mutualiser leur savoir-faire. Pour les apprentis U Annie, stagiaire en formation “technicien d’accueil touristique option accompagnement”, dans le car vers Villandry. P/6 son côté, l’équipe TATAC organise l’hébergement sur place de celle de Châteauroux. Il faut donc être bien rôdé, savoir motiver tout en restant très reconnaissant des efforts fournis par chacun. Il faut enfin être très rigoureux sur les distances à parcourir, d’autant que les formateurs en conduite de transports interurbains sont très sollicités pour travailler avec d’autres campus, tels que Tours ou Chambéry. Heureusement, « l’équipe de formateurs de Châteauroux est exceptionnelle », confie Hélène. « Ce sont eux-mêmes des chauffeurs de cars de tourisme qui Le formatour permet aux stagiaires ont la passion de la formation. » de mutuaLiser Leur savoir-faire Après la Bretagne et la Touraine, c’est dans la Manche que pourrait se poursuivre la balade et avec elle, cette coo« Le fait qu’on fasse appel à eux est très grapération ingénieuse entre campus, formateurs tifiant », explique Jean-Philippe. « Nous avons et stagiaires. regroupé un certain nombre d’heures de conduite sur la semaine du Formatour pour qu’ils puissent faire de la route en dehors de natacha Lieury Châteauroux, en s’essayant à de nouvelles situations comme les péages. Ils doivent aussi offrir une prestation professionnelle, comme CIRCUIT 2011 en situation réelle, avec de vrais clients dans La touraine, Jardin le véhicule. En participant au Formatour, des rois et des reines nous faisons également faire des jeux 1er jour : départ de coutances pour de rôles à nos stagiaires », poursuit le Le mans, visite du centre formateur. historique. Pour parvenir à cette harmonie, les fore 2 jour : direction chinon. visite de mateurs des deux campus échangent sa forteresse et du château donc beaucoup et travaillent en amont de villandry. pour caler les dates des circuits, prévoir e 3 jour : découverte de tours, puis deux véhicules disponibles en cas de du vignoble du vouvray. panne. Une collaboration qui demande guides touristiques, le travail avec les apprentis chauffeurs permet de prendre conscience des mesures de sécurité, des problèmes mécaniques qui perturbent une journée ou encore des législations à respecter pour les temps de conduite. De même, les conducteurs stagiaires observent les contraintes en situation réelle, le bruit de fond dans le car, le dialogue avec le guide accompagnateur, les manœuvres pour amener les clients au plus près des sites. ‘‘ ’’ de l’organisation et un investissement réciproque : par exemple, les stagiaires CTRIV viennent chercher leurs camarades en tourisme à Coutances et les raccompagnent à la fin du circuit. De 4e jour : visite du château d’amboise et étape à chaumont-sur-Loire. 5e jour : retour à coutances, en passant par falaise. Sur le terrain mobilisation générale pour l’emploi des intérimaires Arnaud Hentz, responsable du projet STEPIH, présente le dispositif à l’ensemble des acteurs de l’emploi du territoire du Hainaut. Coordonné par AFPA Transitions, le dispositif STEPIH, en faveur de l’emploi des intérimaires, mobilise tous les acteurs de l’emploi, publics et privés. Il s’inspire d’une première opération similaire conduite avec succès pour le secteur de l’automobile. n décembre 2008, une crise brutale frappe le secteur automobile dans le Nord-Pas de Calais. Un dispositif innovant, Pôle Position, est alors mis en place pour les intérimaires. Il a concerné 1 310 personnes, dont 70 % ont retrouvé un emploi. « La clé de son succès a été un accompagnement multipartenarial », analyse Arnaud Hentz, qui a coordonné ce dispositif et est aujourd’hui responsable du projet STEPIH à AFPA Transitions Nord-Pas de Calais. « L’AFPA, Pôle emploi et les agences d’intérim, bien que concurrentes, ont travaillé main dans la main. C’était une grande nouveauté. » En décembre 2010, l’État et la région ont demandé à AFPA Transitions d’imaginer un autre dispositif, plus anticipatif et mulitsectoriel. Baptisé STEPIH (Sécurisation des Transitions, de l’Emploi et des Parcours professionnels des Intérimaires du Hainaut), il est expérimenté sur deux territoires : le Valenciennois et le Sambre-Avesnois. De juin 2011 à décembre 2012, 150 personnes devraient être concernées. Les partenaires mobilisés sur Pôle Position sont à nouveau réunis : la Direccte1, la région, Pôle emploi, Prisme 2, le FAF-TT 3 et AFPA Transitions qui coordonne et anime le projet. Il est financé par la Direccte et la région. Les CCI, les Maisons de l’Emploi et les agences d’intérim locales interviennent également sur le terrain. « Tous les acteurs publics et privés de l’emploi sont mobilisés », se réjouit Arnaud Hentz. E ‘‘ stepih vise L’adaptation des formations aux Besoins des entreprises LocaLes et Le renforcement de L’empLoyaBiLité des intérimaires’’ Ce dispositif est composé de deux volets. Le premier concerne l’adaptation du dispositif de formation aux besoins des entreprises locales. Une quinzaine de métiers porteurs ont été identifiés. L’objectif est de rencontrer 110 entreprises afin de comprendre comment ces métiers s’y déclinent et d’élaborer des cahiers des charges de formation visant à la fois des compétences communes à ces entreprises et d’autres qui leur sont spécifiques. « Notre but est de rendre les personnes à la fois plus polyvalentes et plus spécialisées afin qu’elles ne soient pas bloquées dans un secteur », explique Arnaud Hentz. « Alors qu’il était très difficile de passer de l’agroalimentaire à la pharmacie et vice-versa, nous venons de créer avec le FAF-TT et des organismes de formation un parcours adapté à ces deux secteurs. » Le deuxième volet vise à renforcer l’employabilité des intérimaires. Chaque agence d’intérim a un référent STEPIH qui identifie les intérimaires susceptibles de suivre un parcours de formation. Chaque référent, accompagné d’un conseiller d’AFPA Transitions, reçoit les intérimaires pour leur proposer un projet de parcours. STEPIH touche également les jeunes et les demandeurs d’emploi de longue durée. Pôle emploi ou la mission locale adressent leurs CV à AFPA Transitions qui organise un entretien à trois dans une agence d’intérim. En janvier 2012, 60 personnes avaient intégré le dispositif, rejointes tous les jours par de nouveaux bénéficiaires. Un exemple : un intérimaire va suivre 4 formations CACES (Certificat d’Aptitude à la Conduite En Sécurité) et une formation “bras de grue” (qui permet aux chauffeurs de décharger les camions avec un élévateur) avant d’enchaîner sur une mission en intérim. sylvie Karsenty 1 - Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi. 2 - Professionnels de l’intérim, services et métiers de l’emploi. 3 - Fonds d’assurance formation du travail temporaire. Les métiers porteurs • Agent de fabrication • Conducteur d’équipement • Conducteur de ligne dans les industries agroalimentaires, pharmaceutiques, ferroviaires, automobile • Ouvrier voirie réseaux divers (VRD) • Peintre façadier avec l’intégration d’un axe développement durable • Plombier et chauffagiste avec l’intégration d’un axe développement durable • Conducteur de transport routier • Tourneur • Fraiseur • Soudeur • Électromécanicien • Agent de maintenance • Technicien de maintenance • Ouvrier du béton • Tuyauteur • Chaudronnier P/7 Nos métiers Aider avec passion Passer de l’économie à la psychologie, il fallait oser ! Nathalie Aulbert-Bailly, par vocation, l’a fait dans le cadre d’une reconversion. Elle est maintenant chargée de recrutement et d’accompagnement sur le campus de Stains. athalie Aulbert-Bailly est entrée à l’AFPA il y a un an et demi. Après quelques CDD sur les campus de Gonesse, Bernes-sur-Oise et Saint-Ouen l’Aumône, elle intègre celui de Stains en février 2011, en CDI. « Mon parcours est assez atypique, car je viens du secteur économique », affirme-t-elle. Après une licence en économie, elle travaille dans deux multinationales, Xerox, comme ingénieur grands comptes pendant 5 ans, puis chez American Express, comme responsable commerciale Europe durant 12 ans. Mais la psychologie la taraude depuis longtemps. Alors, après un bilan de compétences, elle reprend des études, par correspondance, puis en CIF, et enchaîne avec un congé sabbatique, pour passer un master 2 de psychologie sociale et ressources humaines à Paris 8, qu’elle obtient en 2008. Elle démarre même une thèse, en suspens pour l’instant, sur l’évaluation des gestes et du langage en entretien de recrutement. « Je ne peux pas être partout ! » Son projet professionnel est simple : aider à la reconversion des demandeurs d’emploi, par la formation. Et l’AFPA est l’acteur essentiel en ce domaine. « Ici, nous disposons d’outils d’évaluation et de positionnement que peu d’organismes de formation possèdent », précise Nathalie. N ‘‘ Le sourcing nécessite de s’appuyer sur un réseau de partenaires et prescripteurs pour repérer les candidats ’’ Son travail est varié, par les prestations qu’elle met en place et les publics qu’elle côtoie : demandeurs d’emploi, personnes handicapées (sourds et malentendants), salariés, jeunes (contrats de professionnalisation). « On ne s’ennuie pas », ajoute-t-elle, avant de partir quelques minutes pour l’évaluation d’un candidat à l’entrée en formation. Ses prestations sont de deux ordres : sourcing/recrutement et accompagnement après l’entrée P/8 en formation. « Le sourcing nécessite d’être en relation avec tous les partenaires de l’insertion sociale pour créer un réseau : anciens collègues de l’AFPA, conseillers Pôle emploi, missions locales, écoles de la 2e chance, etc. C’est un travail de longue haleine indispensable, qui permet de repérer des candidats », explique Nathalie. Le candidat à une formation est invité à une information collective, en lien avec les formations proposées. « On informe sur l’AFPA, la formation, les financements, les dates. Puis on fait une évaluation des candidatures dans la foulée, ajoute-t-elle. En général, 75 % des présents restent pour passer les évaluations correspondantes à leur projet. » Les résultats sont transmis et sont suivis par un entretien avec le chargé de recrutement dans la semaine pour confirmer l’inscription. « Autant que possible, les candidats repartent avec une proposition, insiste Nathalie, cela permet d’améliorer l’image du métier avec le candidat, de revoir son parcours et de l’analyser avec lui. » Après, plusieurs cas sont possibles : inscription, réorientation, remise à niveau, accès à la qualification… L’accompagnement est l’autre cheval de bataille de notre chargée de recrutement et elle aime beaucoup ce suivi des stagiaires en formation. Elle utilise les questionnaires de positionnement, qui servent de support d’entretien. Son but est alors de repérer et d’échanger sur les difficultés rencontrées par le stagiaire. L’entretien dure en moyenne de 30 à 45 minutes. « Nos interventions sont planifiées à l’avance avec les formateurs, mais il arrive que nous soyons appelés en urgence, précise Nathalie, et nous répondons toujours présent pour écouter, aider et conseiller, pour apaiser aussi en cas de tension. On s’entend bien et on s’entraide entre collègues », conclut Nathalie, manifestement heureuse de son sort à l’AFPA et d’être sur le terrain pour vivre pleinement sa passion. Philippe Masse Comment ça marche ? cOVOituRage Ça roule pour nos stagiaires Pourquoi rouler seul, quand rouler à deux, ou plus, c’est mieux ? Plus d’économie, d’écologie, de convivialité, le service gratuit de covoiturage lancé en juin dernier a fait de nombreux adeptes parmi les stagiaires. Accessible à tous publics, le site du covoiturage offre une base de données d’1,3 million de membres. r ‘‘ déJà pLus de 300 stagiaires se sont inscrits sur Le site du covoiturage’’ Une enquête de satisfaction réalisée en 2009 avait en effet révélé les problèmes de mobilité qui menaient trop souvent les stagiaires à renoncer à leur formation ou à leur entrée en stage. Le site de covoiturage a donc été pensé pour faciliter leurs déplacements domicile/ formation. Et pour des stagiaires qui avaient souvent coutume de s’organiser sur le mode de la débrouille, le dispositif permet de formaliser les échanges. Malick Gueye, stagiaire au campus de Bernes-sur-Oise, pouvait raccompagner jusqu’à quatre personnes dans sa voiture en fin de journée. Le site lui a permis de formaliser les modalités de transport, de partages des frais, et d’utiliser le système avec l’assurance COVOITURAGE www.covoiturage.afpa.fr Nouveau Conducteurs PROPOSEZ VOS TRAJETS, C’EST SIMPLE ET PRATIQUE ! > Salariés, connectez-vous sur agora ou afpa.fr > Stagiaires, connectez-vous sur afpa.fr d’une vraie fiabilité. Le dispositif permet aussi aux stagiaires qui n’ont pas besoin de covoiturer tous les jours d’organiser leur voyage pour rentrer chez eux, les week-ends par exemple. Grâce au site, ils peuvent ouvrir leur recherche à une large population de covoitureurs, puisque ce site, ouvert à tous publics, offre une base de données d’1,3 million de membres. Marlène Griffit, responsable du projet au sein de la direction de la RSE et du développement durable, a mis en place de multiples animations pour faire connaître l’initiative, sur une dizaine de campus AFPA, les plus grands en nombre de stagiaires, comme les plus mal 2111189 - Commuto - Direction de la communication évolution à la fois sociale et dans les efforts mis en place par la direction de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) sur les questions de mobilité, le dispositif de covoiturage est un réel confort pour les stagiaires. Un plus, pour l’organisation de leur vie sur les campus et pour la réussite de leur formation. Séduits par ce mode de transport économique, ils sont déjà plus de 300 à s’être inscrits sur le site www.covoiturage.afpa.fr. « Je me suis inscrit sur le site car je cherchais un véhicule. J’ai trouvé le site facile d’accès et pratique. Je le recommande à tous les stagiaires pendant leur formation, car il m’a vraiment simplifié la vie », témoigne Hafid Ait Oubari, stagiaire en formation de carreleur sur le campus de Bernes-sur-Oise. desservis : Marseille-la-Treille, Berck-sur-Mer, Chevigny-Saint-Sauveur, Bernes-sur-Oise, Vesoul, Guéret, Lyon-Vénissieux et Tours. Ce tour des campus lui a permis de mesurer l’intérêt majeur des stagiaires, très curieux du service. « Pour les accompagner dans leur démarche, nous les rencontrons sur le temps du déjeuner, à un moment de détente. Nous leur proposons de s’inscrire gratuitement, d’organiser des trajets et /ou de rechercher un conducteur », explique Marlène. Les stagiaires ont d’ailleurs souvent entendu parler du site par leur formateur. La direction de la RSE travaille autant que possible en étroite collaboration avec la direction Relation Clients-Stagiaires pour sensibiliser les stagiaires sur place. Par exemple, une campagne d’affichage sera organisée dans les salles de réunion d’information collective, de façon à ce que les personnes qui animent et reçoivent les candidats à une formation puissent mettre en avant le service de covoiturage. Car pour Marlène, « les responsables de la DRCS sont aussi nos premiers ambassadeurs dans les campus ». Puis lors du pré-accueil, la remise d’un flyer diffusera l’information sous forme papier, tout comme le livret d’accueil du stagiaire qui intègrera les informations concernant le dispositif dans un document spécifique. Après la campagne Internet sur le site afpa.fr, un bilan sur l’utilisation du service devrait suivre prochainement. Une opération de témoignage de stagiaires est également envisagée. natacha Lieury P/9 Nos talents Samely fantasy Sandra Baduel-Rotter est manageur de formation sur le campus de Metz et, depuis peu, scénariste à succès de bande dessinée. Lors du Festival de la BD d’Angoulême en janvier dernier, son premier album a reçu le coup de cœur de l’Éducation nationale et du journal Le Monde. ongs cheveux roux, yeux profonds et attentifs, elle cultive l’écoute comme d’autres leur jardin. Et depuis peu, une nouvelle vie a commencé pour elle, navigation entre deux mondes parallèles, très différents l’un de l’autre, qui parfois se rencontrent, mais en tous cas se complètent. Après un parcours de formatrice “assistante de direction bilingue” sur le campus de Nancy-Laxou pendant 6 ans, Sandra Baduel-Rotter est devenue manageur de formation, en février dernier, sur le campus de Metz. Et fin janvier 2011, elle s’est fait remarquer à Angoulême, le “nec plus ultra“ de la bande dessinée. Excusez du peu ! Sandra aime bouger. Parisienne d’origine, de formation juridique, elle s’expatrie en Lorraine, et devient formatrice. Après 3-4 ans, elle intervient en entreprise, côtoie de nouveaux publics, souhaite s’orienter vers le management de formation. « Actuellement, l’AFPA bouge beaucoup. Quand mon responsable m’a annoncé qu’un poste se libérait, j’ai posé ma candidature aussitôt. » Elle se retrouve à Metz, dans le secteur bâtiment. « Je ne veux pas apprendre leur métier aux formateurs. Je suis là pour manager et organiser », explique-t-elle, quand on lui fait remarquer qu’elle n’est pas du secteur professionnel. L ‘‘ C’est le scénariste qui écrit l’histoire, mais la voir en images ensuite, c’est fabuleux.’’ Après 6 mois, elle dresse un premier bilan : « C’est un poste intense, on ne s’ennuie pas. Il faut beaucoup de nerfs, c’est difficile mais c’est riche. » Mais le jardin secret de Sandra, c’est l’écriture ! « Je savais que tôt ou tard je ferais quelque chose avec l’écriture, et je ne pensais pas que ce serait avec la BD. » Rencontre fortuite avec Aurélien Morinière il y a 3 ans, dessinateur reconnu, qui lit ce qu’elle écrit, apprécie et lui commande un scénario de BD. P/10 « Je me demandais comment cela se présentait. Il m’en a montré un, j’ai dit OK », confie-telle. Commence alors un travail intense, parfois solitaire et parfois en binôme avec le dessinateur, qui les mènent du synopsis au scénario, puis à la réalisation de planches rédigées et dessinées, pour enfin aboutir au contrat d’édition. « Deux ans de travail et d’attente pour le tome 1 intitulé Aethernam, Samhain. Le 2e volume, Beltane, a été plus rapide, il était dans la continuité du 1er. » Un mélange d’heroïc fantasy et de policier, où un certain « Dante, pour échapper à la police, trouve refuge dans un monde auquel les humains n’ont habituellement pas accès, en “Aether”. Mais sa présence va exacerber les tensions… » Suspense ! « Avec le dessinateur, pour que ça marche, il faut comprendre ce qui lui plaît, son style, ce qu’il a envie de dessiner. Et lui doit comprendre ce que j’ai envie de voir », explique Sandra. Écoute, discussion, références communes (romans, films), et langage commun, pour parler des personnages et de leurs sentiments. « C’est le scénariste qui écrit l’histoire, mais la voir en images ensuite, c’est fabuleux. Aurélien Mori- nière sublime ce que j’écris. Et travailler en binôme, j’adore ça ! » Ce travail d’échange, Sandra le transfère dans son rôle de manageur. De même, la promotion des albums, dans les festivals, les librairies engendre beaucoup de contacts, comme le métier de manageur. Mais la comparaison s’arrête là ! Car « la gestion du temps n’est pas du tout la même dans les deux activités. En BD, il faut être patient. En management, il faut être réactif, rapide », analyse-t-elle. Les deux activités sont plutôt complémentaires : « L’écriture me déstresse quand mon rôle de manageur devient difficile. Je fais une coupure entre les deux mondes, car sinon j’aboutirais à un épuisement moral », confie l’auteur, qui a déjà d’autres projets de scénarios, et s’est choisi un pseudonyme, Samely, pour bien montrer qu’elle enfile un autre costume quand elle prend la plume. Sandra peut ainsi exposer son imaginaire en plein jour. Philippe Masse Stratégie La formation, un enjeu de société Pas un rapport, ni un diagnostic, le Livre blanc initié par l’AFPA « Quelle formation demain ? » appelle à une triple révolution économique, pédagogique et culturelle. Élaboré après plusieurs mois d’échanges en interne et avec les différentes parties prenantes du secteur de la formation, il a été dévoilé le 15 décembre 2011. a crise économique change radicalement tous les domaines, y compris celui de la formation professionnelle. Il ne s’agit pas de nous adapter mais de transformer notre vision du monde. Peu de secteurs concentrent tant d’enjeux : économique, social, entrepreneurial, managérial. La dimension RSE et les nouvelles technologies impactent aussi directement ce secteur, l’un des grands marchés économiques français (11 milliards d’euros de CA), et qui concerne 27 millions de personnes en âge de travailler. « La formation professionnelle devrait être une clé pour l’avenir », déclare Jean-Paul Delevoye, président du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE). En réalité, elle est vécue comme une contrainte, tant par les personnes que par les entreprises. « Redonner son sens à la formation professionnelle suppose que l’on ose une révolution culturelle », ajoute-t-il. « Il faut oser une révolution de la formation professionnelle », renchérit Philippe Caïla. Cette révolution réside dans la conviction que la formation professionnelle constitue aujourd’hui un projet de société à part entière. Qu’elle n’a du sens que si elle est ancrée dans son environnement économique, social, environnemental. » Cette révolution culturelle consiste donc à changer l’image sociale de la formation professionnelle. D’une part en démontrant sa valeur, d’autre part, en l’inscrivant dans une dynamique qui réconcilie la performance économique et la performance sociale dans un intérêt commun à l’individu, l’entreprise et la société. C’est tout le sens de la réflexion portée par le Livre blanc de l’AFPA, « Quelle formation demain ? » Un ouvrage qui rassemble les points de vue d’un maximum d’experts et de professionnels de l’emploi et de la formation, de stagiaires, L plaires, en faisant de l’exigence de formation continue une démarche naturelle qui concerne absolument tout le monde et qui, à ce titre, n’a rien d’infamant en soi, au contraire… La formation devrait être vécue Nécessité aussi d’inscrire la formation professionnelle dans une logique de responcomme une clé pour l’avenir et sabilités : responsabilité politique au plan non comme une contrainte national et territorial, sociale d’entreprise (RSE) mais aussi sociétale, responsabilité ausLe “autrement” se décline sur le plan technique si de l’individu car on ne forme pas vraiment et organisationnel : nécessité d’orienter et de quelqu’un malgré lui, ni contre lui. C’est là tout définir un projet professionnel avant de (se) forl’enjeu aussi de la réflexion pédagogique qui mer, nécessité d’accompagner les personnes en doit prendre en compte désormais la parole de amont, pendant et en aval de la formation car la l’utilisateur et s’orienter vers une approche de formation ne se limite pas à l’acte de formation ; “design pédagogique”… Une approche fondée nécessité pour tous les acteurs concernés, de sur la confiance qui valoriserait l’image de la jouer la carte du collectif, d’échanger et de formation professionnelle. mieux partager les informations pour que la formation professionnelle gagne en efficacité. Nadine Sanchez Mais le “autrement” oblige à faire aussi évoluer les mentalités, à la fois sur le plan individuel et Vous pouvez consulter le livre blanc depuis la page collectif. Un consensus se dégage sur la nécesd’accueil d’Agora. sité de revaloriser l’image de la formation pro1 – Assemblée constitutionnelle composée de fessionnelle auprès du grand public, peut-être représentants des forces vives de la Nation, le CESE a pour mission de conseiller le gouvernement, en parlant plutôt de “qualification tout au long l’Assemblée nationale et le Sénat dans l’élaboration de la vie”, en l’associant davantage à des réusdes lois et les décisions relatives aux politiques publiques. sites professionnelles et personnelles exemde demandeurs d’emploi. La vocation du Livre blanc est d’ouvrir le dialogue le plus largement possible et de stimuler l’action. ‘‘ ’’ 6 axes pour penser la formation de demain • Changer l’image de la formation professionnelle en l’associant à la réussite. • Rendre la formation professionnelle plus lisible pour rendre sa valeur plus compréhensible. • Ne plus former sans avoir un objectif clairement posé. • Mettre en adéquation les offres de formation professionnelle et les besoins des entreprises et des territoires. • Valoriser la capacité de la formation professionnelle à développer l’attractivité des territoires. • Insérer les publics les plus fragiles ou les plus exposés au risque de chômage et d’exclusion sociale. P/11 Tendance du marché DANS CHACUN DE SES NUMÉROS, SÉSAME VOUS APPORTE DES INFORMATIONS POUR MIEUX COMPRENDRE LES TENDANCES DE VOTRE ENVIRONNEMENT 31,3 milliards d’euros, la dépense globale de formation est en hausse Malgré la crise, les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage continuent de progresser : 31,3 milliards d’euros en 2009, tous financeurs confondus, selon le Jaune budgétaire1 2012. L’inflation du nombre d’organismes de formation se poursuit… de leur verser davantage de fonds au titre de n 2009, 31,3 milliards d’euros leur contribution “plan de formation”. ont été consacrés à la formation L’État reste le deuxième contributeur. En 2009, professionnelle continue et à il a dépensé 5 milliards d’euros pour la formal’apprentissage, soit 1,3 milliard tion professionnelle continue des jeunes, des de plus qu’en 2008. Malgré une croissance de demandeurs d’emploi et des actifs occupés. + 4,1 %, la hausse des dépenses est moins soutenue qu’entre 2007 et 2008. Rapporté au PIB (Produit intérieur brut), l’effort de formation de la nation atteint en 2009, Les entreprises 1,6 %, soit 0,1 point de plus qu’en 2008, demeurent Le principaL financeur malgré « une récession sans précédent de La formation professionneLLe depuis l’après-guerre ». Ce relatif dyna- et de L’apprentissage, avec 41 % misme des dépenses de formation est de La dépense totaLe dû aux diverses mesures d’urgence en faveur des jeunes. En 2009, les entreprises demeurent de loin Une hausse de 4 % par rapport à 2008 mais le principal financeur de la formation profestoutefois en recul par rapport à 2007. sionnelle et de l’apprentissage. Leur dépense, La hausse de ses dépenses correspond aux en légère progression (+ 1,3 % contre + 6,5 % mesures prises dans le cadre du plan d’urgence en 2008), a atteint 13 milliards d’euros. Deux pour l’emploi des jeunes de 2009 (+ 19 %). évolutions se dégagent : une baisse de 5 % En revanche, il a réduit ses interventions en de la dépense de formation des entreprises faveur des demandeurs d’emploi (- 6 %) et des en faveur des jeunes et une hausse de 3 % actifs occupés (- 10 %). des dépenses pour les salariés. L’effort global Enfin, les régions occupent toujours la troides entreprises en faveur de la formation de sième place, avec une dépense de 4,4 milleurs salariés est stable : elles y ont consacré liards d’euros. Leurs crédits consacrés aux en moyenne 2,9 % de leur masse salariale. Le différents publics (jeunes, demandeurs d’emploi financement direct d’actions de formation au et actifs occupés) progressent de 4,5 %, soit bénéfice de leurs salariés (formation interne un rythme deux fois plus soutenu qu’en 2008 ou auprès de prestataires) a sensiblement (+ 2 %) . La formation des jeunes reste de loin le baissé (- 1 %). En revanche, le financement principal poste de dépense des régions (59 %). par le biais des OPCA2, continue d’augmenter valérie grasset-morel (+ 8 %). Au total, les OPCA ont géré 6,4 milliards d’euros pour le compte des entreprises, 1 - Document budgétaire annexe qui complète, chaque soit 50 % de leur dépense totale. Et cette tenannée, le projet de loi de finances (PLF), appelé ainsi dance devrait se renforcer sous l’impulsion de par la couleur de sa couverture. Mine d’informations financières, ce document éclaire le Parlement dans sa la loi du 24 novembre 2009 qui met l’accent tâche de contrôle du gouvernement. sur le service de proximité rendu par les OPCA 2 - Organismes paritaires collecteurs agréés. aux PME. Celles-ci peuvent en effet être tentées E dépense de formation professionneLLe et d’apprentissage par financeur en 2009, (HORS FONCTION PUBLIQUE) ‘‘ ’’ P/12 14 % 6% 4% 16 % 41 % Entreprises État Régions Autres administrations publiques, Unédic et Pôle emploi Ménages sésame n° 101 Directeur de publication : chantal farant Rédaction : natacha Lieury, sylvie Karsenty philippe masse, Bernadette Laverdure, valérie grasset-morel, nadine sanchez. © Phovoir, Photos La Voix du Nord - AFPA Basse-Normandie, Centre, Île-de-France, Lorraine, PACA, Hemera, Getty images, Stockbyte Conception et réalisation : direction de la communication et de la stratégie de marque Contact Rédaction : [email protected] - Tél : 01 48 70 51 15 Ce document est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe s’engage en France avec le Fonds social européen.