CCE DU 1er OCTOBRE 2013 - Dispositif

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CCE DU 1er OCTOBRE 2013 - Dispositif
CCE DU 1er OCTOBRE 2013
Le dispositif Pédagogique de l’AFPA
Déclaration CFDT
L’attente de la CFDT pour ce CCE est de pouvoir aborder le dispositif pédagogique de l’AFPA
dans ses 3 dimensions principales : la pédagogie, le métier de formateur et l’ingénierie.
D’où notre regret que le seul document transmis pour ce CCE porte strictement sur la
modularisation des formations de l’AFPA, sujet du moment qui ne couvre qu’une partie de
l’ordre du jour. La pédagogie de l’AFPA ne peut pas se réduire à la modularisation.
La CFDT souhaite que les échanges permettent d’identifier et de clarifier les problématiques,
les points critiques et les responsabilités « pédagogiques » à l’AFPA. L’étendue du sujet
nécessitera pour nous une poursuite des travaux au-delà de ce CCE.
La présentation du modèle pédagogique de l’AFPA, depuis le PR soumis au CCE de novembre
2012 évolue par dossier, de façon technique, sans pilotage lisible des différentes dimensions
du chantier et de ses articulations entre les différentes Directions concernées. Différents
documents ont été remis au CCE au coup par coup, pour information et souvent sans débat
(sauf pour le dossier Formation initiale des formateurs°
Les dossiers remis ont été les suivants :
a.
Modèle économico-pédagogique de l’AFPA (séminaire de LARDY Mai 2013 (+ texte
Y.BAROU correspondant Mai 2013 (« récupéré » hors CCE))
b.
Déploiement de l’Ingénierie en Région (CE-DI Avril 2013 )
c.
Dispositif de formation initiale des formateurs (CCE de juin 2013)
d.
Fiches du séminaire de la gouvernance à Châtellerault (entrées décalées,
individualisation, modularisation …) (diffusées au CCE en Juin 2013)
e.
Notes de la Direction de la Stratégie (Avril 2013)
1.
Mise en place d’un schéma d’évolution de l’offre de formation
2.
Offre de formation nationale et centres nationaux (…)
Ça donne quoi tout ça ? C’est la question du jour…
Quant aux impacts sur l’Ingénierie, nous rappellerons les déclarations des élus « Ingénierie »
au CCE des 25/10/2012 et 23/04/2013) qui alertaient déjà sur certaines questions à
reprendre aujourd’hui.
Déclaration CFDT – CCE DU 1er OCTOBRE 2013
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Le modèle pédagogique
Le président YB écrit sur Agora le 16 Septembre dernier « L’Afpa, forte de son modèle
pédagogique ». Or, dans son document de Mai 2013, le Président Y.BAROU écrit : « Faute de
s’être renouvelé, le modèle initial est resté dans une conception classique où l’ingénierie de
certification s’est autonomisé et où l’ingénierie de formation s’est « pédagogisée », les 2
processus aboutissant à un appauvrissement de l’analyse du travail au moment ou celui-ci
était traversé par de nombreuses transformations. » Quelle opération de rénovation de
l’ingénierie est prévue pour faire face à ce constat ?
Question initiale pour la CFDT : Quelle direction pilote le modèle pédagogique de l’AFPA ?
Où sont définis et portés les fondamentaux pédagogiques de l’AFPA ? : Il ne suffit pas de
considérer que c’est le rôle COMEX, ou celui du Conseil scientifique ! La responsabilité
pédagogique de l’AFPA n’est plus portée par une direction forte : Est-ce encore la mission de
la DIIP de définir les références pédagogiques de l’AFPA ? ?
Y-a-t’il encore aujourd’hui une « pédagogie AFPA » référencée, portée, diffusée à l’interne
et reconnue à l’externe ? Qui est garant du respect du modèle pédagogique AFPA ?
Dans la réalité, la pédagogie AFPA se dilue aujourd’hui de plus en plus dans les contraintes
économiques du quotidien.
Le métier de formateur
La CFDT s’interroge sur l’évolution de l’activité du formateur envisagée par la direction ?
Le cabinet SYNDEX soulignait dans sa note de synthèse sur l’analyse du Plan de Refondation
présentée au CCE en Juillet dernier : « Cette refonte aura des effets sur le métier de
formateur : volume des emplois, organisations du travail, équipes pédagogiques, mise en
place des modules, mixages des publics, intensification des plannings, mobilités,
compétences. ». Qu’en est-il réellement ?
Le modèle AFPA qui consiste à recruter des professionnels avec 5 ans d’expérience et qui
doivent être formés au métier de formateur est-il toujours mis en œuvre ? Quel est
l’investissement de l’AFPA sur son capital pédagogique ?
Le programme 2013 /2014 des 100 000 formations prioritaires pour les DE sera-t-il
l’occasion, d’un levier qualitatif sur des questions comme le recrutement des formateurs, la
formation de formateur, l’accompagnement des formateurs, l’instrumentation et l’outillage
par l’ingénierie…, ou bien l’urgence vitale du résultat économique sera-t-elle l’occasion de
faire l’impasse sur ces questions , et d’aggraver l’exercice du métier de formateur, en
utilisant par exemple des affirmations de la Cour des comptes (disparues depuis), selon
lesquelles la mobilité à l’AFPA serait insuffisante, et la GPEC trop coûteuse !? Quels
recrutements sont prévus pour ce programme 100 000 DE, avec quelle formation, et quel
accompagnement ?
A-t-on mesuré concrètement les conséquences et la faisabilité, par exemple, d’une nouvelle
référence au « champ professionnel » pour l’exercice du métier de formateur, alors que les
formateurs ont été recrutés sur une compétence métier ? L’enjeu des conditions de travail
dans l’évolution du métier de formateur ne devra pas rester un sujet d’analyse dans l’Etude
du CNAM, mais être une priorité permanente.
Concernant la mise en place d’un dispositif itinérant « renforcé », quelles sont les garanties
de la direction pour que celui-ci ne dévie pas sur un système d’itinérance et de mobilité pour
tous les formateurs ?
Un bilan du positionnement des formateurs parait nécessaire à la CFDT, pour l’ouverture de
nouvelles négociations sur le métier de formateur.
Déclaration CFDT – CCE DU 1er OCTOBRE 2013
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La qualification et la certification
De quelle qualification parlons-nous ? La notion d’employabilité sans certification reconnue
par le ministère et les branches professionnelles a-t-elle un sens suffisant pour les stagiaires,
même si elle en a pour les entreprises ? Quelle est la politique de certification de l’AFPA,
(référence au titre AFPA) ?
Quel est l’état des discussions avec la DGEFP sur la perspective d’évolution, si elle est
effective, de la maille de certification des nouveaux modules par les CCP ?
L’existence d’une ingénierie de la Qualification et de la Certification au service des titres du
ministère sont un socle de l’AFPA, une garantie de sa dimension nationale et son principal
atout concurrentiel. Quel serait l’avenir de l’AFPA et de son système pédagogique sans la
certification par les TP ? Quel est la perspective envisageable pour les TP dans la prochaine
loi de la FP ? Quels sont pour l’AFPA et son système pédagogique, les opportunités ou les
menaces du dispositif de formation professionnel envisagé par la loi ?
Comment seront pris en compte dans le futur dispositif de formation les besoins du marché
du travail dans les domaines industriels relevant d’une demande nationale : par exemple
pour les formations de niveau 3 qui correspondent au premier niveau d’employabilité ?
La CFDT se demande quel serait le sens pour l’AFPA d’être membre du SPE sans mission de
service publique sur la politique du titre ?
L’Ingénierie
Pour le président YB sur Agora le 16/09 dernier : « un projet essentiel : la modularisation, qui
doit respecter le modèle pédagogique »
Comment un modèle pédagogique définit par la seule modularisation (nouvellement
« modèle économico-pédagogique de l’AFPA ») pourrait-il ne pas respecter « votre modèle
pédagogique » puisqu’il semble le définir de façon quasi unique ?! Ou bien, quels sont alors
les autres dimensions du modèle pédagogique de l’AFPA qu’il faudrait aussi respecter, parce
qu’elles seraient éventuellement menacées : par exemple, les publics cibles, le profil de nos
formateurs, une pédagogie basée sur le geste professionnel, la certification par les CCP et les
TP… ?
Quelle sera la place du BE dans les Centres nationaux, qui dans le projet de la direction,
seraient des pôles d’innovation et de développement de l’offre AFPA de demain. Ou bien ce
rôle serait nouvellement attribué à la DF, aux DIFr et aux IFr, avec risque de démantèlement
accéléré du BE Ingénierie de l’AFPA, alors pleinement coupé du terrain de la formation ?
L’ingénierie dans les territoires (Q.8), notamment au service des nouveaux projets du
gouvernement comme les Emplois d’avenir, ou l’évolution des activités de GPEC au service
des salariés d’entreprises, doit être soutenus par une réflexion centrale commune ayant
pour mission de mutualiser et de capitaliser.
Quelles sont aujourd’hui les priorités de la stratégie d’innovation portée par la DIIP ?
Quelle est la réelle responsabilité de la DIIP et de ses Centres sectoriels sur le plan de travail
des IF en région ? L’objectif affiché est de redynamiser l’ingénierie, mais comment peut-on
assurer que la pression sur le court terme dans les régions ne l’emportera pas toujours sur la
mission du BE centrée sur le moyen terme ? Comment cela peut-il marcher sans autorité
commune ?
Quelle est la responsabilité de la DIIP dans la transformation du modèle pédagogique dont
les actions de déploiement sont portées par « le pôle Bureau des méthodes » de la Direction
des formations ?
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Le président YB écrit dans son document de Mai dernier : « la relation entre l’ingénierie » et
les formateurs ne doit plus être un rapport entre « opérateurs » et experts métiers ».
L’évolution de l’AFPA doit être le résultat d’un travail collectif… », « Il s’agit de redonner à
l’ingénierie son rôle de Bureau d’Etude de l’AFPA, en phase avec les besoins exprimés par les
clients, et pour cela redéfinir son modèle économique ». Qu’en est-il ? Quelle est le modèle
économique de l’ingénierie, et la stratégie de financement du Bureau d’Etude de l’AFPA pour
le moyen terme ?
Les nouveaux outils
Système d’information pédagogique et environnement numérique de la formation, portail et
outils de travail coopératif pour les communautés professionnelles pédagogiques, politique
d’équipement pédagogique (notamment choix des outils structurants), banque de
ressources pédagogiques : l’ensemble de ces éléments constitue un réel enjeu pour la
crédibilité du système pédagogique de l’AFPA. La « guéguerre » actuelle pour imposer sans
le dire vraiment aux 5000 formateurs de l’AFPA un système pédagogique centré sur Google
Apps, sans réelle expérimentation digne de ce nom, et sans décision managériale au niveau
approprié, est un piètre exemple du portage du système pédagogique de l’AFPA. A quels
besoins pédagogiques faut-il répondre en priorité ? Même si un tel outil apporte de réels
services, il ne peut pas à lui seul porter la nouvelle pédagogie de l’AFPA.
Les engagements sur des dossiers d’innovation avec le FSE (dossiers DEVIN), négociés pour
apporter un relais financier à l’ingénierie de formation qui n’était plus financée par le
ministère, ne peuvent définir une politique pédagogique globale qui ne serait pas clairement
définie et réellement décidée, en connaissance de cause, quant aux impacts professionnels,
techniques, financiers et juridiques, sur l’avenir du dispositif pédagogique de l’AFPA.
Qu’en est-il aujourd’hui du Comité des Investissements Immatériels (CII), qui était censé
décider des autofinancements de l’AFPA sur son système pédagogique ? Alors coordonné
par la DI, cette coordination serait passée à la Direction de la Stratégie : Quelle est donc la
stratégie d’investissement immatérielle de l’AFPA ? Par exemple, un processus éditorial de
production de ressources pédagogiques doit être mise en place.
La Direction de l’Ingénierie
L’Ingénierie est-elle encore au centre de l’association si le Bureau d’Etude national de l‘AFPA
n’est plus un pôle central garant des fondamentaux pédagogiques de l’AFPA. L’éclatement
de ses anciennes missions vers la DF et la DFDC à la DRH dilue la responsabilité pédagogique
de l’association et la lisibilité du réel projet pédagogique de l’AFPA.
Quelles sont les réelles missions de la DIIP ? Et quelles sont en termes de potentiel humain,
les compétences professionnelles de la DIIP, si les expertises méthodologiques ne sont
jamais remplacées comme c’est le cas actuellement.
Pour la CFDT, il y a actuellement un affaiblissement dangereux pour l’avenir de l’expertise
de l’AFPA en pédagogie et en ingénierie. Et cette question semble cannibalisée par un souci
court-termiste de maîtrise des effectifs dans une équation mécaniste « à effectifs constant »
pour le recrutement des IF en région. Le Bureau d’Etude national devient ainsi une variable
d’ajustement au détriment d’un recrutement qui serait tout aussi stratégique pour garantir
le
niveau
d’expertise
nécessaire
pour
l’avenir.
Cette alerte ne nous semble pas être entendue !
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