JA n° 64 012006

Transcription

JA n° 64 012006
e
u
q
i
m
é
d
a
c
a
l
a
n
r
u
Jo
Numéro 64, janvier 2006
Non à la Méthode globale de Robien !
ZEP sacrifiées, apprentissage à 14 ans, départs à la retraite non remplacés, précarité
renouvelée, statuts remis en cause… voilà leur priorité à l’Éducation !
S’il fallait encore se convaincre qu’une
grande bataille idéologique se livre actuellement contre l’École, il suffirait d’ouvrir son
journal. Pas un jour sans une annonce d’attaque frontale contre les fondements de
l’École, reprenant point par point les propositions du rapport Thélot. Ceux qui pensaient
que la réforme Fillon était morte et enterrée
auraient dû se méfier de la violence avec
laquelle la répression s’est abattue sur les
lycéens la contestant.
En septembre, ce fut d’abord la remise
en cause du statut des personnels du 2nd
degré : imposer le remplacement en interne
des personnels absents, alors que dans le
même temps des milliers de non titulaires
étaient licenciés (p. 10), souligne la volonté
d’annualiser les services et de faire des
économies au détriment de la qualité du
service public d’Éducation.
Puis, profitant du débat sur les banlieues (pp. 4-5), ce fut la remise en cause
des ZEP (pp. 2-3), l’annonce de la fin du
collège unique et de la scolarité obligatoire
jusqu’à 16 ans par l’exclusion de tous les
« emmerdeurs » vers l’apprentissage à 14
ans.
Enfin, surfant sur un électorat favorable
au retour des bonnes vieilles recettes, l’attaque à boulets rouges contre la méthode
globale, désignée comme seule responsable
de la crise scolaire, prouve que le ministre a
une vision pour le moins simplifiée des problèmes de l’École ; son utilisation brute n’est
plus prônée depuis longtemps dans nos
classes (p. 4) !
Ce tableau ne serait pas complet si nous
ne parlions de la poursuite du plan de dé-
centralisation des personnels TOSS (p. 7),
ainsi que de la mise en place des Emplois
Vie Scolaire (pp. 8-9), emplois encore plus
précaires que les assistants d’Éducation qui
étaient eux mêmes plus précaires que les
emplois jeunes, eux mêmes plus précaires
que les MI-SE… Et, pour fêter le nouvel an,
la remise en cause de la monovalence.
Ce véritable plan de régression éducative
Dessin
des conditions de travail des personnels en
poste à la rentrée 2007.
A ces attaques sans précédent, pour
SUD, il n’ y a qu’une seule méthode :
celle de l’action collective.
Au niveau local réunissons nous de
façon unitaire dès que les dotations seront
connues. Prenons contact avec les écoles
et les établissements de nos communes,
pour débattre de la situation et de la riposte
nécessaire.
Au niveau de l’Académie de Créteil et
de ses départements, SUD Éducation prendra contact avec les autres organisations
syndicales pour construire une riposte à la
hauteur.
SOMMAIRE
Casse de l’École (pp 2-3)
• Des ZEP au CAR…
Société tu m’auras pas (pp. 4-5)
s’accompagne bien sûr d’un recul historique des recrutements (p. 12). Après trois
années de vaches maigres, les postes aux
concours diminuent de 30% dans le second
degré (10 000 postes ouverts). Selon les
propres chiffres de la Direction de l’Évaluation et de la Prospective, ce sont plus de
7000 enseignants qui manqueront à la rentrée 2007 ! Cette saignée correspond à l’application de la politique de réduction des
effectifs de la fonction publique. Elle ruine les
espoirs de milliers d’étudiants mais aussi de
précaires (-30% aux concours internes) et
annonce une aggravation sans précédent
• Karcher social
Élections (pp. 6-7)
• Bilan du 6 décembre 2005
• Élections IATOSS du 21 mars 2006
Conditions de travail (pp. 8-12)
• Précarité : Emplois vie Scolaire...
• Précarité : Par -1° les non titulaires poursuivent leur campement devant le rectorat
• Étampes : « Faudra-t-il un(e) mort(e) pour
que les choses changent ? »
• Carte scolaire, DHG, postes aux concours
• Le « lundi » de Pentecôte...
PAGE 2
JOURNAL
ACADÉMIQUE
CASSE de l’École
Des ZEP au CAR : effet d’annonce et grande supercherie du ci-devant Robien
Les Zones d’Éducation Prioritaire (Z.E.P.) ont été créés en 1981,
sous l’impulsion du ministre Alain Savary. Les annonces de Robien
ne sont qu’une nième relance aux côtés de celle des Réseaux d'Éducation Prioritaire (REP) en 1997. A la rentrée 2004, on dénombrait
911 ZEP/REP en France métropolitaine et dans les DOM, soit plus
de 21,4 % de la population au collège et 15,2% d’écoliers du primaire
en 1999.
Le 13 décembre 2005, le ministre de l’Éducation nationale, Gilles
de Robien, a annoncé son plan pour résoudre la crise des Z.E.P.,
révélée opportunément en septembre par la publication d’un rapport
de l’INSEE, datant en fait de 2004. Son discours débute par de louables paroles : il faut sauver les Z.E.P., alors que le ministre de l’intérieur venait de prétendre qu’il fallait en « déposer le bilan ».
Néanmoins cette conférence de presse n’était pas due au hasard ; il faut la remettre dans son contexte : loi Fillon ; publication du
rapport-bilan de l’INSEE sur les ZEP ; émeutes urbaines ; précampagne présidentielle voyant s’affronter au sein de l’U.M.P. les
deux candidats potentiels les ci-devant Villepin et Sarkozy.
Sources
1.-ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/actu/2005/13122005_education_prioritaire/
dossier_complet.pdf : texte de la conférence de presse du ministre ;
2.- http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/es380a.pdf : ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N°
380, 2004 ; « Zones d’éducation prioritaire : quels moyens pour quels résultats ? », Une évaluation sur la période 1982-1992 - Roland Bénabou, Francis Kramarz et Corinne Prost ; rendu public en septembre 2005 ;
3.-http://www.association-ozp.net/rubrique.php3?id_rubrique=83 : L’association Observatoire des Zones Prioritaires (OZP), créée en 1990, a pour objectif de favoriser la
réflexion sur les ZEP, les REP et l’éducation prioritaire, et plus largement sur la discrimination positive, la lutte contre l’échec scolaire et l’exclusion dans les territoires
défavorisés ;
4.-http://fr.news.yahoo.com/30112005/290/nicolas-sarkozy-veut-deposer-le-bilan-deszep-dans-l.html http://www.liberation.fr/page.php?Article=341584 : Dépêche Reuters sur la déclaration
de Sarkozy ;
I. Un pseudo-débat : le « dépôt de bilan » des ZEP
contre les « Collèges Ambition Réussite »
La première phrase du texte ministériel (1) commence par une
contradiction puisqu’elle établit a priori que « tous les rapports et
études convergent » pour finir sur l’accord moins unanime et plus
ambigu de « nombreux organismes et de nombreux chercheurs ». Il
est ainsi difficile de ne pas se poser la question de la fiabilité des
sources du ministre… ou de leur interprétation.
L’interrogation porte aussi sur la réalité de la différence avec le cidevant Sarkozy qui, le 30 novembre 2005, souhaitait pour sa part
fermer les établissements les plus dégradés et donner « réellement
plus de moyens aux établissements qui accueillent des élèves qui ont
plus de besoins ».
Comparons les propositions :
Villepin.- Dans un entretien au quotidien gratuit 20 Minutes,
Dominique de Villepin a promis des aides ciblées pour les 130 collèges et la vingtaine de lycées les plus en difficulté recensés dans ces
ZEP (25 novembre).
Sarkozy.- « Il faut passer de la politique des zones prioritaires à
la politique des élèves prioritaires » ; il souhaite fermer les établissements les plus dégradés et donner « réellement plus de moyens aux
établissements qui accueillent des élèves qui ont plus de besoins » (30 novembre).
Robien.- « Plutôt que de s’attacher à la notion de zone, il s’agit
de s’intéresser aux élèves scolarisés dans l’établissement de référence, à savoir le collège ». Il Propose une action ciblée autour de
200 à 250 collèges « ambition réussite » labellisés par le ministre
(13 décembre).
Voilà pour la pseudo polémique ! Et ils prétendent avoir un discours et des objectifs différents… : réduire le nombre de ZEP et
individualiser les aides. Pour les élèves en difficulté hors classement
C.A.R. point de salut.
Ces mesures sont au nombre de trente trois et sont classées en
deux groupes - que j’ai nommés A et B (référence 1 dans l’encart) :
[A] 15 spécifiques pour des Zones d’Éducation Prioritaire restreintes
et rebaptisées « Collège Ambition Réussite » (C.A.R.) ; [B] 18 autres
pour « relancer l’Éducation Prioritaire ». La nature des critères retenus pour classer les établissements est sensiblement la même depuis 1981 : « plus des deux tiers de CSP défavorisées ; la part d’élèves ayant un retard supérieur à deux ans à l’entrée au collège ; l’évaluation des résultats à l’entrée en 6e ; le nombre d’élèves non
francophones ».
II. Enseignement à deux vitesses et tri social
Si ces déclarations s’inscrivent dans la politique des ZEP décrite
ci-dessus, elles la placent surtout dans les orientations de la loi
dite Fillon de réforme de l’École du printemps 2005 et en dénaturent les objectifs initiaux de « discriminations positives ». L’individualisation des aides proposée correspond à la mise en place d’un enseignement à deux vitesses et à la volonté d’effectuer un tri social
et géographique.
Les élèves de ces zones obtenant une mention « bien » ou
« très bien » au Brevet des Collèges non seulement recevraient des
bourses (bourses au mérite de la loi Fillon) mais aussi pourraient
déroger à la carte scolaire dès la rentrée 2006, condamnant ainsi
progressivement les lycées de leur quartier d’origine à ne plus profiter du dynamisme de leur présence (mesures A15 et B12). Dans le
même temps l’enseignement de « découverte professionnelle »
de trois heures serait avancé à la classe de quatrième (A13), aidant
aussi à la mise en place de l’apprentissage à 14 ans.
On retrouve toujours le vocabulaire de la loi Fillon ou du rapport
Thélot : « encourager les talents », « livret de compétence »,
« groupes de compétence », « acquérir le socle commun de
connaissances », etc. Prises séparément, ces mesures semblent
proposées dans l’intérêt des individus concernés ; replacées dans
leur contexte social, elles risquent fortement de déterminer encore
plus fortement l’avenir des collégiens de ces zones (A11). En fait
d’individualisation des parcours, c’est un intérêt accru pour les élèves ayant des facilités et une relégation de ceux pour lesquels l’investissement financier est jugé inutile mais dont les parents participent pourtant à la vie économique, sociale et politique.
« L’objectif est de donner confiance aux élèves et de supprimer,
grâce à l’aide individualisée, tout redoublement ». Encore une fois le
discours cherche à masquer le cynisme budgétaire – supprimer tout
redoublement – derrière un humanisme d’apparence – donner
confiance, « mettre en place des études accompagnées obligatoi-
ANNEE 2006,
PAGE 3
N°64
CASSE de l’École
res » (A12) qui ne verront jamais le jour car les budgets ne le permettront pas.
De plus ces décisions mettent en concurrence ces nouvelles
ZEP avec les autres territoires de l’Éducation nationale : « Les
équipes éducatives des collèges « ambition réussite » et des écoles
élémentaires du réseau seront renforcées […] par 1 000 enseignants
expérimentés supplémentaires affectés aux collèges « ambition
réussite » dès la rentrée 2006 (A3) ; par 3 000 assistants pédagogiques (A4), se destinant aux métiers de l’enseignement, pour assurer
de l’aide aux devoirs et faire du soutien scolaire. Les collèges « ambition réussite » disposeront d’au moins une infirmière scolaire » (A5). A cela il faut ajouter que, pour réduire la fracture culturelle, « 100 000 étudiants des grandes écoles et universités s’engageront dans l’accompagnement de 100 000 élèves de l’éducation
prioritaire, choisis pour leur motivation » (B8) ; Robien souhaite également « réinvestir les parents dans l’éducation de leurs enfants » (B4 à B7). Ces mesures, prises à moyens constants, ne
peuvent qu’amputer d’autant les équipes pédagogiques des
établissements non classés. Par ailleurs, et en essayant de considérer d’éventuels aspects positifs, on est en droit de se demander
quelle est la valeur réelle de ces intentions affichées : outre le coût
pédagogique (suppression de postes hors C.A.R., fermetures de
postes aux concours), le ministre propose de faire bénéficier chaque
élève « d’un ordinateur et de l’accès à une liaison Internet » (A14).
Est-ce le signe d’un investissement attendu des entreprises ? Si
nous comparons cette volonté de dépenses à celle des priorités
gouvernementales précédemment annoncées (handicapés, logements sociaux, chômage, réduction de la fracture sociale, etc.) jamais financées, « l’échec » des C.A.R. est annoncé comme l’avait
été celui des Z.E.P. Rappelons que dans le même temps le gouvernement a opté pour une réforme fiscale favorisant, en particulier, les plus gros foyers fiscaux au détriment des différents
budgets ministériels. Vous avez dit cynisme ?
III. Hiérarchisation accrue et contrôle des
enseignants
Ces « nouvelles » structures sont intégrées dans les hiérarchies administrative et pédagogique. Ceux qui y seraient nommés
avec une mission particulière bénéficieraient d’avantages d’avancement et de promotion en conséquence de leurs responsabilités accrues.
Le pilotage local doit être renforcé, notamment par la nomination
d’un Inspecteur Pédagogique Régional spécialisé dans l’éducation prioritaire, dont la mission serait « d’accompagner le projet pédagogique des établissements, de les aider à formaliser la contractualisation et de les évaluer » (B10).
Chaque réseau de réussite serait suivi par un inspecteur général de l’éducation nationale qui « établira un rapport annuel au
ministre et la synthèse de l’ensemble des rapports sera communiquée au Haut conseil de l’éducation » (A10).
Enfin « un délégué ministériel à l’enseignement prioritaire
sera nommé aux côtés du directeur de l’enseignement scolaire » (B16). Lourdeur du système ?
Ce pilotage faciliterait le classement des zones en trois niveaux : le niveau des collèges « ambition réussite » et de leurs écoles de secteur [EP1] ; le niveau des Zones urbaines moins sensibles,
dans lesquelles les établissements continueraient de recevoir les
moyens actuels [EP2] ; les ZEP/REP qui ont vocation à sortir en trois
ans du dispositif de l’éducation prioritaire [EP3] (B17). Les cadres
des C.A.R. bénéficieraient de sessions annuelles de formation dans
lesquelles seraient abordés « les politiques de l’égalité des chances,
le travail partenarial, la conduite de projets et le management des
équipes » (A2).
Les 1000 enseignants expérimentés (A3) auraient une place
dans cette hiérarchisation et dans l’organisation pédagogique puisqu’« ils auront pour tâche […] de participer à la formation des jeunes enseignants. L’affectation de ces enseignants permettrait aussi
de donner de la souplesse dans l’emploi du temps des professeurs
pour le travail en équipe ».
Ce sont de véritables chefs d’équipes pédagogiques qui se mettraient ainsi en place, dépassant le cadre du collège : « il appartiendra au recteur […] de proposer un « profilage » de leur poste au sein
des établissements, en liaison avec les chefs d’établissement. Ces
postes pourront prendre la forme de postes en service partagé entre
le collège et une école ou entre le collège et le lycée, à pourvoir par
un enseignant du second degré ou du premier degré. Une fiche
de poste sera déterminée en relation avec le projet d’établissement
et donnera lieu à une lettre de mission entre l’enseignant et le chef
d’établissement […]. Un contingent supplémentaire d’accès à la
hors classe sera prévu pour ces enseignants après cinq années
passées dans un collège « ambition réussite ». De même les personnels de direction bénéficieront de mesures spécifiques d’avancement et de promotion, liées à leur longévité sur le poste (A9).
L’évaluation est au centre de ce dispositif, à la fois évaluation des
équipes pédagogiques, fondée sur la contractualisation et le droit
d’expérimentation, et à la fois évaluation des élèves : « une évaluation régulière de la progression des résultats sera menée. Elle se
fondera sur un baromètre de la réussite scolaire : la maîtrise de la
lecture, la progression dans l’acquisition du socle commun, l’amélioration des résultats aux évaluations nationales et au diplôme national
du brevet, le respect du règlement de l’établissement » (A8 et 9).
En résumé ces propositions du ci-devant Robien ne changent
rien à la dégradation de l’École, elles l’accélèrent tout en accentuant
les inégalités dans les établissements et entre les établissements. Si
l’ensemble de ce projet, intégré à la Loi Fillon dite d’orientation de
l’école, est effectivement appliqué, l’École publique continuera à se
dégrader lentement au profit de filières d’élite, orientant les élèves
soit vers les lycées « à mention », soit vers les lycées sans mention,
soit vers l’enseignement professionnel qui connaîtrait sans doute luimême ses classements, suivant le dynamisme de l’économie locale.
En ce qui concerne les professeurs, c’est une organisation professionnelle sur le modèle de l’entreprise qui se mettrait en place :
accentuation du pouvoir de la hiérarchie locale ; classement et rémunération des enseignants payés en conséquence selon des critères
arbitraires de compétence supposée ; application du management à
la fonction publique. Ce serait la fin de la liberté pédagogique dont le
nom est « gravé dans le marbre », comme le disait le ministre Fillon,
pour mieux la reléguer au niveau d’un lieu de mémoire…
C’est bizarre cette impression de se répéter année après année…
CLuc
JOURNAL
PAGE 4
ACADÉMIQUE
Société tu m’auras pas...
KARCHER SOCIAL
A SUD, la révolte de novembre n’a pas surpris, tant les discriminations sont visibles dans
notre société. Depuis les émeutes des Minguettes de 1981 et la marche des « beurs » qui
avaient soulevé tant d’espoir, le rêve d’intégration de toute une partie de la population s’est
évaporé. Les solutions proposées par le gouvernement vont aggraver la situation. Elles ont
le mérite au niveau idéologique d’être claires.
Comme à chaque crise l’école se trouve à nouveau sur la sellette et sans réaction de notre
part elle risque à son tour de subir le
« karcher ».
Enfin la remise en cause des ZEP va dans le
même sens ; le redéploiement des moyens se fera
au détriment de la plupart d’entre elles.
Apprentissage à 14 ans, discrimination positive, ZEP…
Nous devons nous battre avec force contre l’illusion du bénéfice d’un apprentissage dès 14 ans.
Outre le fait que c’est déjà le cas pour certains de
nos élèves, il exclurait encore davantage tous ceux
qui ont le plus besoin d’un apport de l’école, entre
autres ceux avec lesquels nous avons le plus de
difficultés. Il fournirait aux patrons une main d’œuvre plus docile, non payée.
Entre-temps, M. Sarkozy aura déposé le bilan
Un constat
Taux de chômage allant jusqu’à 40% ou plus
dans certaines cités, sureprésentaion des jeunes
sans emploi, une partie de la jeunesse se trouve
privée d’avenir et en but au racisme avec des discriminations évidentes à l’embauche. Sur ce fond
social s’ajoute la répression policière qui s’est accentuée, depuis Sarkozy, avec les BAC qui jouent
aux cow-boy et les interpellations systématiques au
faciès… qui tournent parfois très mal comme à Clichy.
Le gouvernement porte la responsabilité de
l’embrasement. L’affaire de Clichy et les propos du
pompier pyromane Sarkozy, sont à l’origine du
mouvement. Le gouvernement a répondu par un
traitement uniquement répressif, l’instauration puis
la prolongation pour 3 mois de la loi d’urgence alors
que le mouvement prenait fin et une pluie de
condamnations à de la prison ferme.
Côté « social », la récupération est désormais
habituelle, le gouvernement en profite pour donner
une réponse qui ne réglera rien, mais qui lui permet
de déplacer la question vers le terrain de…l’École
On désigne ainsi l’institution comme responsable
des difficultés. Ce que le rapport Thélot et la loi Fillon n’avaient pas réussi, Sarkozy et Villepin l’ont
fait : orientations précoces, désectorisations. Avec
l’annonce du retour à l’apprentissage dès 14 ans,
on s’apprête à faire un bond en arrière de 30 ans.
Personne n’en veut vraiment ; en tout cas pas les
grands patrons qui veulent bien des apprentis mais
avec un haut niveau de formation ! On va sans
doute jeter la rue sans réelle formation, la partie de
la jeunesse la plus en échec.
L’interdiction de la méthode globale revient à
faire porter le chapeau de l’illettrisme sur l’école et
les enseignants. Il montre à l’évidence une méconnaissance totale du dossier lecture par le Ministère.
NOUVEAU JEU DE SOCIETE : LE SARKOPOLY
(Extrait de LA LETTRE VERSATILE DE JIMMY
GLADIATOR,
n° 209, parution aléatoire, 7 janvier 2006)
des ZEP, encore un terme de la violence économique, qui se traduirait concrètement par une réduction des crédits pour les ZEP. Dans la méritocratie
ambiante, ceux-ci seront attribués aux plus méritants d’entre eux(c’est-à-dire pas grand monde)
selon la « discrimination positive », à la sauce gouvernementale, qui sélectionne quelques uns et
marginalise tous les autres. Avoir comme modèle
d’intégration celui des grandes écoles, qui est l’expression la plus dure de l’exclusion, en dit long sur
les véritables projets de ce gouvernement. Comme
dirait Chirac : « il faut répartir équitablement le chômage ».
ANNEE 2006,
N°64
PAGE 5
Société tu m’auras pas...
Redisons le, les ZEP n’ont pas eu les moyens
affichés.
A partir des fichiers du dernier panel d’élèves
d’écoles primaires collecté par le Ministère, on
constate par exemple que la taille moyenne des
classes de CP est de 21,7 en ZEP (13% des élèves), contre 22,4 hors ZEP (87% des élèves) pour
une moyenne générale de 22,3%. Or à l’entrée du
CP l’écart moyen enregistré aux tests de compétences entre les territoires ZEP et non ZEP est de l’ordre de 10 points, soit sensiblement le même écart
que celui séparant les deux extrémités de la pyramide sociale. Comment peut-on espérer corriger de
tels handicaps initiaux avec 0,7% de moins par
classe. Sans compter que le simple nom de ZEP a,
dans bien des cas, fait obtenir quelques dérogations.
Une attaque par semaine
Au premier trimestre, il y a eu la mise en place
des remplacements en interne ; à Noël, la mise en
cause des ZEP et l’apprentissage à 14 ans ; au
nouvel an, la bivalence. Pour tous ceux qui pensaient qu’au niveau pédagogique une réflexion sur
le nombre d’intervenants sur une classe de 6ème
ou 5ème pouvait être moindre (ce qui d’ailleurs
n’empêche pas la monovalence), qu’ils se rassurent, M. de Robien est très clair : cette mesure serait prise pour « fluidifier » le fonctionnement des
établissements. Cette petite bombe doit être désamorcée de suite.
Alors que faire ?
Quant aux personnels nommés sans leur accord
(notamment les jeunes sortants de l’IUFM et envoyés hors de leur région), même si leur engagement est total dans leur travail au quotidien, ils ont
pour certains l’œil rivé sur leurs points ZEP qui leur
permettront un retour chez eux. Une mesure qui
aboutit à l’inverse de ce que pourquoi elle avait été
prise. Bonjour la stabilité des équipes !!! La discrimination positive pour les ZEP est toujours en attente et risque bien de disparaître comme le fameux plan du 93 qui n’a jamais été conduit à terme.
Et la méthode globale ?
Il y a de quoi rire et pleurer.
Rire devant tant d’incompétence ; en effet, cette
méthode n’est plus utilisée seule depuis un moment
et elle avait déjà été écartée des programmes en
2002 (d’ailleurs a-t-elle été vraiment appliquée ?).
La plupart des méthodes utilisées ont un point de
départ global mais étudient vite les sons, les lettres
et leur correspondance. D’autre part, la lecture ne
peut se limiter au déchiffrage, c’est un savant mélange de maîtrise du code et de compréhension.
Des recherches vont dans ce sens, le ministre n’en
tient pas compte.
Pleurer car M. de Robien va dans le sens de
l’opinion. Même si la méthode globale n’est pas utilisée, elle a toujours été montrée du doigt. Il est ainsi toujours facile de la désigner sans vraiment s’attaquer aux problèmes. Cela permet aussi de faire
porter le chapeau aux enseignants.
Affiner encore et encore nos analyses sur le
fonctionnement actuel de la société libérale, ainsi
que les réponses que nous apportons à cette
crise.
Ne pas se culpabiliser de ne pas tous habiter
dans un certain nombre de cités. Le fait d’habiter
ailleurs n’empêche pas d’agir avec ce que nous
sommes. Il n’est pas question non plus de se
substituer à ce qui peut se faire dans les quartiers
ou de parler au nom des jeunes.
Réimpulser dans nos organisations la lutte
contre le racisme, les discriminations, les contrôles au faciès, notamment en s’impliquant plus
dans Réseaux Éducation Sans Frontières (RESF)
qui a su mobiliser en nombre les jeunes sur des
questions d’expulsion (expérience de solidarité
intergénérationnelle).
Retrouver des formes d’organisations plus proches des quartiers, réactiver des réseaux de résistance, faire des ponts entre les différents groupes,
croiser nos analyses…
Dans nos classes, nous pouvons travailler à
l’organisation des élèves, les aider à réfléchir.
Par delà les réactions nécessaires contre les
mesures prises par notre Ministre, notamment en
matière de carte scolaire, peut-on aussi envisager
des moyens de luttes qui sortent un peu des sentiers battus, des moyens d’action un peu plus dynamiques.
Soyons réactifs avant d’être « karchérisés ».
PAGE 6
JOURNAL
ACADÉMIQUE
Élections
ELECTIONS du 6 décembre 2005,
Dans un paysage syndical qui reste stable SUD Éducation s’enracine
Tout d’abord, un grand merci à toutes celles et
ceux qui ont voté SUD Éducation et qui se sont investis pour faire connaître notre syndicat.
Au niveau national, Sud Éducation est la 6° organisation, avec un léger progrès (de 4,85 à 5,5%)
Sur l’académie de Créteil, Sud Éducation devient la 4eme organisation syndicale, tous degrés
confondus (6,57%).
Dans le premier degré, le 94 garde son élu en
CAPD.
Pour le second degré , nous conservons nos 2
élus en CAPA des certifiés et nous devenons la 2eme
organisation syndicale.
Vous pourrez toujours compter sur nos élus dans
ces commissions pour vos problèmes de carrières, de
mutations et de différends avec la hiérarchie.
Quelques éléments sur les 3 départements de
l’académie de Créteil .
er
1 degré
Dans le 77. Allez, on se fait un petit plaisir, SUD
Éducation est le seul syndicat à progresser. On double presque notre score. Les possibilités de développement sont importantes. Tous les autres perdent des
voix, même le SE qui perd son poste au profit du
SNUIpp. Département atypique dans l’académie car
le SNE dispose d’un siège.
Dans le 93. Le SNUIpp reste dans une position
très confortable. Nette poussée de FO et du SE, déception pour SUD Éducation qui perd des voix.
Dans le 94. Le paysage change. Le SGEN ne sera
plus présent en CAPD. FO et le SE progressent et
obtiennent 1 siège de plus. Le SNUIpp en perd un
mais reste majoritaire, SUD garde le sien et progresse.
La progression du SE est frappante. Ce syndicat a
mené une campagne très agressive à la limite de la
correction. Les invectives, la haine et la récupération
ne peuvent pas faire avancer la lutte syndicale. Malgré tout ce syndicat gagne un nombre appréciable de
voix et cela doit nous interroger.
Dans le 2eme degré
Avec 6,43% les résultats de SUD se tassent mais
nous restons la 3eme organisation derrière le SGEN
CFDT en forte baisse et devant les autres organisations (SE-UNSA, CGT, FO, SNALC,CFTC). Nous gardons nos 2 élus certifiés. Chez les seuls certifiés,
nous sommes 2eme au niveau académique ; en 2002
cette situation existait sur le seul 93.
Le SNES renforce sa majorité dans les collèges et
les lycées (57%) ; le SNUEP FSU perce dans les LP
avec 24% (3eme derrière la CGT et LE SNETAA).
Quelques réflexions sur les résultats.
On peut noter que la participation est globalement en baisse, 6,7% au niveau national 1er degré et
3% dans le second degré. En 9 ans la participation a
perdu 10%. C’est inquiétant. Bien sûr l’échec de 2003
pèse sur les élections. La défaite subie par le mouvement syndical entraîne une perte de confiance. Mais
cet échec risque d’être une partie seulement de l’explication puisque le fléchissement de la participation
s’était déjà fait remarquer avant. Le monde enseignant est à l’image de la société. L’engagement syndical au quotidien est devenu aléatoire. Les élections
syndicales sont aussi touchées par l’abstention et cela
doit interroger l’ensemble des syndicats : manque de
crédibilité, manque de lisibilité ?
Le paysage syndical national n’est pas bouleversé.
En dehors de la lente progression de SUD, les faits
majeurs sont ailleurs. La FSU se renforce – en pourcentages mais pas en voix – et rattrape une partie du
recul des 2 derniers scrutins. Dans un climat d’échec
des luttes, beaucoup de nouveaux enseignants qui
n’ont pas connu les luttes depuis 1999 ont sans doute
fait le choix du syndicat majoritaire. La FSU qui pour
nous, au niveau national, n’a fait qu’accompagner la
grève de 2003 contre la décentralisation et la réforme
des retraites, n’est pas sanctionnée.
En revanche le SGEN recule nettement et paie sûrement sa faible implication en 2003 et son appartenance à la CFDT clairement opposée à la lutte.
Nous pouvons nous réjouir de la progression de
SUD et de la CGT, deux organisations qui défendent
un syndicalisme inter catégoriel et interprofessionnel
(voire intergalactique…). Mais cette progression est
encore trop ténue pour peser d’une manière importante sur le milieu. Il y a encore beaucoup à faire pour
être au plus près des préoccupations des personnels
et renforcer les luttes.
ANNEE 2006,
N°64
PAGE 7
Élections
De nouvelles élections aux CAPA
(Commissions administratives paritaires académiques) et CAPN (nationales) vont avoir lieu
le 21 mars 2006 pour les corps des OEA, et
des agents administratifs. Ces élections font
suite à la fusion des échelles 2 et 3 à la suppression des grades.
Avec SUD disons non à la décentralisation
des ouvriers et à la privatisation. Le combat
s’impose unitairement avec tous les travailleurs
de l’Éducation
SUD Éducation se bat :
* Contre le transfert des personnels TOS et
contre le démantèlement de leur statut et
de leurs missions ;
Si vous voulez :
* Un syndicat qui
rassemble tous les personnels—titulaires et
non titulaires—de l’éducation et de la recherche (IATOSS, enseignants, chercheurs, vie
scolaire) ;
* Contre le recrutement
de
précaires, CAE,
EVS, CDD, etc. et pour
la titularisation de tous
les non titulaires ;
* Pour des créations de
postes au plan national ;
* Un syndicat qui n’isole pas les travailleurs
de l’Éducation Nationale des autres travailleurs du service public
et du privé ;
* Un syndicat qui
combat résolument le
capitalisme, qui s’engage aux côtés des exclus (chômeurs et précaires, sans papiers, sans logement), qui lutte
contre toutes les discriminations, pour les
droits des femmes et contre le racisme.
VOTEZ, FAITES VOTER
ET REJOIGNEZ
SUD EDUCATION !
* Pour le rattrapage et
l’augmentation du pouvoir d’achat, avec priorité aux bas salaires ; pas
de début de carrière inférieur à 1,5 fois le SMIC
(1350€) ;
* Pour une véritable réduction du temps de
travail, sans perte de congés, soit 11 semaines de congés et 32h de travail hebdomadaire;
* Intégration du corps des agents administratifs dans le corps des adjoints administratifs ;
* Pour un corps unique d’IATOSS ;
* Pour des mesures spécifiques pour favoriser le retour de nos collègues originaires des
DOM-TOM.
DERNIÈRE MINUTE
Les agents techniques de laboratoire vont être intégrés dans le corps des agents de laboratoire. En
conséquence, les élections pour ces corps sont annulées.
SUD Éducation ne peut que se féliciter de tout ce qui réduit les différences et continuera à lutter aux côtés de toutes les catégories de personnels.
JOURNAL
PAGE 8
ACADÉMIQUE
Conditions de travail - Précarité
Emplois vie scolaire,
un nouveau visage de l’emploi précaire
dans l’Éducation nationale.
Les emplois vie scolaire (EVS) sont des milliers et contribuent à
faire tourner l’administration, la surveillance des écoles et des établissements.
Mais qui les connaît vraiment ?
Ce dispositif remplace les Contrats Emplois Solidarité (CES) et
les Contrats Emplois Consolidés (CEC) dans le cadre de la loi de
cohésion sociale votée en décembre 2004.
Sur les 45 000 emplois vie scolaire annoncés (37 000 contrats en
décembre 2005) seulement 20 000 seront des créations, les 25 000
CES/CEC arrivant à échéance ont été basculés sur ces nouveaux
contrats. En fait les EVS déclinent, pour l’Éducation nationale, les
CAE et les CA qui s’adressent aux collectivités et aux organismes
publics ou aux associations.
Textes de références :
Contenu du contrat de travail. La période d’essai est proportionnelle à la durée du contrat...
Les tâches des CAE ou des CA doivent bien sur être conformes
aux missions qui sont à préciser dans le contrat de travail. Là encore l’intervention syndicale peut s’avérer utile notamment à l’issue
de la période d’essai ou lors de reconduction de contrat.
Rupture du contrat. S’il s’agit d’un refus de renouvellement ou
d’un licenciement en cours de contrat, la faute du salarié correspond à certains critères. Ne pas hésiter à nous contacter.
Si il faut aller aux prud’hommes, SUD peut vous diriger sur un
conseiller prud’homal de SUD/SOLIDAIRES.
Et au-delà …
La défense quotidienne est une tâche indispensable du syndicalisme de SUD Éducation
Pour autant dans la fonction publique nous devrions tous être
fonctionnaires !
SUD continue d’exiger la titularisation de tous !
Contrats d’avenir : code du travail article L322-4-10
Contrats CAE : Code du travail articles L322-4-7 et R322-16
à322-16-2
CA et CAE : Article L122-3-2 du code du travail pour la période
d’essai et arrêté du 26 octobre 2005 partant agrément de l’accord du
6 octobre 2005 sur le régime d’assurance chômage. Sur la formation :
circulaire DGEFP 30 juin 2005 du B.O. du ministère du travail n°8
d’août 2005.
Quelques commentaires syndicaux.
Signature du contrat de travail. Attention la convention employeur/ANPE des CAE n’est renouvelable qu’une fois. Beaucoup de
contrats de six mois ayant été signés il faut indiquer, lors de la demande de renouvellement, une durée de 18 mois sur la convention
pour qu’un contrat de travail de cette durée puisse être établi.
Pour les nouveaux embauchés nous conseillons bien sur un
contrat de 12 mois pour les CAE et de 2 ans pour les CA, c'est-à-dire
le maximum possible. Bien sûr, cela exige le plus souvent la création
d’un rapport de force ; pour cela n’hésitez pas à contacter SUD Éducation !
Rémunération : Même si pour beaucoup de personnels anciennement CES c’est toujours 6 heures payées en plus, nous n’oublions
pas que la limitation à 20/26H permet de verser un salaire inférieur au
SMIC mensuel, le minimum salarial reconnu !
Formation : rien de plus que ce que l’ANPE et l’AFPA (agence de
formation professionnelle des adultes) ne proposent déjà aux chômeurs. Une façon de reconnaître que le chômage trouve d’abord sa
source dans l’absence d‘offre d’emplois plutôt que dans des carences
de formation professionnelle ?
Campement des non titulaires—Rectorat de Créteil
(12 janvier 2006)
ANNEE 2006,
PAGE 9
N°64
Conditions de travail - Précarité
S’informer pour mieux se défendre
CAE
Public concerné
Personnes sans emploi de moins de 26 ans.
CONTRAT D’AVENIR
Personnes bénéficiaires des minima sociaux depuis au
moins 6 mois (calculés par périodes cumulables sur les 12
derniers mois).
Les conjoints, concubins ou personnes à charge des allocataires peuvent postuler à des contrats d’avenir.
Recrutement
Les emplois proposés et les candidatures sont recueillis par
les agences locales pour l'emploi (ANPE). Elles proposent
ensuite aux établissements une liste de personnes correspondant aux critères d'accès à ces emplois.
Idem
Convention
Convention préalable entre l’ANPE et l’employeur pour l’EN
un EPLE.
Convention préalable entre l’EPLE employeur, le bénéficiaire
du contrat, le président du conseil général ou le maire. Durée
de 2 ans renouvelable 12 mois. Plus de 50 ans et allocataires
handicapés convention maximum de 5ans.
Convention renouvelable 2 fois dans la limite de 24 mois.
Contrat de travail
Forme et durée du contrat : CDD de droit privé d’un minimum de 6 mois. Renouvelable dans la limite des 24 mois de
la convention.
20 heures hebdomadaires
rémunération
formation
Forme et durée du contrat : CDD de droit privé de 2 ans renouvelable dans la limite de 12 mois (maximum 3 ans).
26 heures hebdomadaires
SMIC horaire
SMIC horaire
Soit 695,40 euros/mois
Soit 904 ,71euros/mois
Recommandée dans des conditions semblables aux contrats
d’avenir.
Obligatoire. Sous la responsabilité de l’employeur. Participation du salarié dans la limite de la durée légale du temps de
travail (au-delà des 26h)
. Offres de formation de l’AFPA et surtout de l’ANPE avec suivi
individualisé.
Attestation de compétence obligatoire en fin de contrat.
Missions dans l’EN
• aide aux élèves handicapés
Idem
• assistance administrative, notamment aux directeurs
d'école primaire
• aide à l'accueil, à la surveillance et à l'encadrement des
élèves
• participation à l'encadrement des sorties scolaires
• aide à la documentation
• aide à l'animation des activités culturelles, artistiques ou
sportives
• aide à l'utilisation des nouvelles technologies.
Rupture du contrat
de travail
De la part de l’employeur : Durant la période d’essai.
De la part de l’employeur Idem.
En général : 15 jours pour un contrat de 6 mois ; 1 mois pour
un contrat de plus de 6 mois (base de calcul : 1 jour maximum
par semaine du contrat de travail).
Puis durant le contrat pour faute grave ou faute lourde.
De la part du salarié : pour une embauche en CDI ou en
CDD d’au moins 6 mois
De la part du salarié : Idem
Pour une période d’essai dans les cas ci-dessus ; Pas de
préavis
Droit aux allocations
chômage
Droits sont ouverts après 365 jours effectués.
Droits sont ouverts après 730 jours effectués.
PAGE 10
JOURNAL
ACADÉMIQUE
Conditions de travail—Précarité
Par –1° degré, les non titulaires poursuivent
leur campement devant le rectorat
Depuis plus de trois mois, les non titulaires de l’Île de France
campent devant le Rectorat de Créteil, pour dénoncer les licenciements dont ils sont victimes et demander leur titularisation. Trois
mois de mépris où le seul discours entendu à tous les échelons de
la hiérarchie est : passez le concours. Marché de dupe, lorsque l’on
sait que cette année, on constate la suppression des concours
réservés et de l’examen professionnel, la baisse de 30 à 55 % des
places offertes tant au niveau des concours externes et internes et
les licenciements nombreux à l’issue des stages. Sans compter les
difficultés de passer des concours en travaillant sur des emplois de
vacations ou en galérant au chômage (cf. dernière page de ce journal)/s
Solidarité active
Les non titulaires ont besoin du soutien des titulaires car ils sont
l’expression d’une politique délibérée de casse de l’école : fermetures de postes, recrutement insuffisant et formation déficiente, précarisation des emplois, nouvelles conditions de travail imposées
comme le remplacement, décentralisation des personnels TOSS…
Ils ont besoin de notre soutien, car ils sont nos collègues de
travail et parfois depuis fort longtemps et ne sont pas responsables
du fait qu’on les a envoyés sur le terrain sans formation.
Il faut d’ailleurs combattre cette idée que seuls les concours
seraient la voix de titularisation dans la fonction publique. Par les
luttes et notamment en 83, différents plans de titularisation ont
titularisé des précaires qui sont actuellement en poste avec autant
de compétences que d’autres titulaires arrivés par d’autres chemins.
C’est donc un rapport de force de tous qui empêchera que chaque année des personnes soient, après avoir exercé sans problème, mises sur la touche.
Visite gratuite
Pour s’en convaincre, il suffit d’aller leur rendre visite au campement où ils sont présents tous les jours. C’est au rectorat à Créteil,
rue Georges Enesco.
Vous pouvez aussi les inviter dans votre bahut ou organiser des
« réquisitions » d’emplois.
Et le 1er février, une autre visite nous est proposée avec une
initiative nationale. Réservez cette journée et n’hésitez pas à les
contacter pour en savoir plus.
Pour les non titulaires,
CONCOURS = ENCORE MOINS DE CHANCE D’ETRE TITULARISES
Suppression des concours réservés et de l’examen professionnel, Baisse de 30 à 55% des places offertes au concours interne et
externe, licenciements nombreux à l’issue des stages (20 postes de CPE pour un millier de candidats, 7 postes de SVT en région
parisienne pour 200 candidats…). Sans compter les difficultés de passer des concours en travaillant ou en galérant au chômage
payé en retard.
Contractuels, vacataires, des académies de Créteil, de Paris et de Versailles nous nous organisons pour obtenir garantie de réemploi, titularisation de tous, arrêt des vacations.
Réuni-e-s dans le collectif des non titulaires d’Île de France
- nous avons obtenu le soutien de l’intersyndicale CNT, CGT, SGEN, SNES-, SNEP-, SNUEP- FSU, SUD Éducation.
- nous avons pris la tête des dernières manifestations unitaires, pour mettre la précarité en tête des préoccupations.
- nous avons été reçus, seuls ou avec les syndicats au ministère et aux rectorats de Paris, de Versailles et de Créteil.
- nous campons devant le rectorat de Créteil depuis le 17 octobre. Nous avons donc entamé le 4° mois de campement, avec un large soutien
des médias, des syndicats, du voisinage, des institutions
- nous nous organisons, depuis l’action du 7 décembre, avec des collectifs des non titulaires en province, pour constituer une coordination
nationale.
INITIATIVE NATIONALE PREVUE LE 1ER FEVRIER 2006.
- nous assurons la solidarité des non titulaires avec les titulaires qui se battent contre la casse de l’école et des statuts de ses personnels,
contre les suppressions de postes, contre les remplacements obligés, contre la décentralisation, en menant des actions dans les établissements (participation aux heures d’information syndicale, « réquisitions » d’emplois…).
Nous sommes déjà organisés et reconnus mais nous le serons encore plus avec vous
Rejoignez nous en laissant vos coordonnées, en participant à une réunion quand vous sortez des épreuves, au café à droite quand vous remontez la rue pour aller au RER
Laplace.
Et en venant à la prochaine Assemblée générale du collectif, le 25 janvier à 18 h
à la Bourse du Travail de Paris-République, 3 rue du Château d’Eau, 75010
contact Isabelle 06 19 81 12 00, [email protected], Jean Michel 06 81 60 48 43, Catherine 06 62 89 02 00
ANNEE 2006,
N°64
PAGE 11
Conditions de travail - Étampes
Notre collègue du « Lycée
« Faudra-t-il un(e) mort(e) pour que les choses changent ? » Immédiatement après la
professionnel Louis Blériot »
tentative d'assassinat,
d'Étampes, poignardée en pleine
(Évry, le 6 janvier 2006 - Communiqué SUD Éducation Versailles)
comme d'habitude, on a
classe a pu heureusement sortir
prétendu « qu'il n'y avait pas
de l'hôpital. Nous espérons son prompt rétablissement et lui transmettons, de problèmes dans cet établissement » ! Rengaine connue... Comme touainsi qu'à sa famille et à ses collègues, toute notre sympathie et notre solida- jours, les fonctionnaires d'autorité (proviseurs, principaux, IDEN) sont
rité. En tant que syndicalistes, ce tragique événement vient nous rappeler « couverts » par la hiérarchie... Certains chefs d'établissements, uniqueque, loin d'être un acte isolé, il prend une autre signification. Professeur est ment soucieux de leur carrière, font comme s'ils n'entendaient pas. A l'unisdevenu une profession à risque, alors que ce devrait être un acte des plus son, ils semblent dire : « s'il y a eu agression, c'est que la victime nobles et des plus pacifiques d'élévation de l'individu puisqu'il s'agit l'enseignant(e) - a des problèmes d'autorité ou de pédagogie ; il (elle)
d'instruire librement de jeunes esprits.
a dû provoquer son agresseur ! »
Appelons un chat un chat. Il faut en finir avec la loi du silence.
Comme le souligne à juste titre l'avocat de notre malheureuse collègue
1- L'Éducation nationale voit affluer des masses de jeunes sans perspec- Karen Montet-Toutain, Maître Koffi Senah, ce n'est pas moins de quatorze
tives, dont les parents sont déjà victimes de la misère et du chômage. Sub- requêtes transmises par les enseignants qui alertaient le proviseur : insulmergés par les problèmes matériels, psychiques, affectifs, ces élèves sont tes, intimidations, menaces de mort et autres « incivilités » (sic)
rendus asociaux, voire délinquants. Signalés souvent dès la maternelle par
Le CA peut-il résoudre le problème dans un cas comme Étampes ?
les enseignant(e)s, ils n'ont quasiment jamais été pris en charge par des C'est douteux. D'autant que les professeurs n'y représentent que 7 élus sur
éducateurs
ni
par
des
p s y c h o l o g u e s . 30, et que le CA émet seulement un « vœu ». La décision in fine apparteLeurs problèmes sociaux (logement, travail, etc.) n'étant pas assumés, on nant au recteur…
arrive fatalement à des situations dramatiques qui conditionnent des comporDe fait, c'est conforter et rétablir le statut et l'autorité d'un chef d'étatements violents.
blissement qui a failli.
Même le dernier rapport de l'Inspection générale de juillet 2005, concerCe n'est pas un « sous-fifre » de plus qui peut résoudre les problèmes.
nant l'Académie de Versailles, ne pouvait qu'évoquer « la concentration
Comme
l'exigent les professeurs d'Étampes, il faut la création des poscroissante d'une population extrêmement défavorisée » et « la ségrégates budgétaires nécessaires, le rétablissement de moyens décents
tion sociale et scolaire ».
d'encadrement et la réduction des effectifs. Il faut évidemment des
2- Dans nombre d'établissements la situation continue de se dégrader engagements écrits.
inexorablement. Les réductions de crédits, les suppressions de postes
Mais au-delà, l'École n'a pas à régler des problèmes qui relèvent d'au(professeurs, CPE, CIO, psychologues, infirmières, TOS, liquidation du statut
tres
institutions (services sociaux, psychiatriques, etc.) qui par ailleurs, sont
de MI-SE, etc.) ont laissé les professeurs seuls, face à des individus souvent
déjà complètement dépassés faute de moyens. Éducateurs, assistantes
« paumés » ou sans issue.
sociales, psychiatres sont débordés suite à des restructurations qui se
Cette année les postes au concours de CPE baissent de moitié ! Aurons- succèdent depuis des années, pour faire des « économies » !
nous la cruauté de rappeler que le recteur Alain Boissinot était le chef de On connaît la « méthode » : tout « jeune » - sic - « à problèmes » - resic cabinet de Luc Ferry ; il avait alors supprimé les MI-SE et réduit massivement (même un délinquant) est déplacé sans prise en charge sérieuse... dans un
les postes d'aide éducateurs !
autre établissement... Allons ! Allons !
A présent (cynisme ou amnésie ?), il ose affirmer : « on a prévu de
Justement, allons plus loin. Un professeur qui aurait failli de cette sorte
renforcer les moyens de l'établissement afin que les élèves soient aurait été immédiatement sanctionné. Mais ce chef d'établissement a failli.
mieux encadrés ». Peut-on parler « d'ironie » alors même que, dans ce Pire, dans ce cas il s'agit de non assistance à personne en danger. Ce
rapport (www.ac-versailles.fr/rectorat), les inspecteurs pédagogiques se proviseur ne devrait-il pas être démis ? C'est la volonté exprimée (à juste
déclaraient « démunis, incapables de conseiller des professeurs qui titre) sans détour par la plupart des collègues d'Étampes : « Mme Kapfer
enseignent dans de tels contextes » ?
(...) n'est pas à sa place ici, à la tête d'un lycée professionnel » (Le Monde,
3- Depuis des années, des campagnes médiatiques ravageuses et 04/01/2006).
« bien intentionnées », soigneusement orchestrées par les médias et les
Au-delà, quelles sont les responsabilités du rectorat et de l'inspection
gouvernements successifs n'ont cessé de dénigrer les professeurs et l'en- d'académie ? La lumière doit être faite au plus haut niveau des responsabisemble des fonctionnaires : « privilégiés, incapables de s'adapter », etc. lités. La justice devrait s'en saisir, sinon on n'y comprendrait plus rien !
Et l'on s'étonne qu'une partie de la population (dont des élèves) ait
Faudra-t-il un(e) mort(e) dans le département pour que, enfin, des
perdu tout repère et tout respect des professeurs et des instituteurs ?
décisions responsables soient prises ?
L'inverse eût été surprenant.
SUD Éducation, en tant que syndicat défend les intérêts moraux, maté4- La « langue de bois » de la hiérarchie est toujours la même : quand un
enseignant « a des difficultés » (en clair quand il subit harcèlement et agres- riels et physiques des salariés.
sions), il se voit accusé de « difficultés pédagogiques » ou « psychiques ».
Chacun doit se déterminer avant qu'un nouveau drame se produise. La
Le système serait par essence « parfait »... Et pourtant, à Étampes (mais le hiérarchie a peur. Recteur, IA, sous-préfet, maire sont l'émanation d'une
cas est loin d'être unique), nombre de professeurs ont parfois dû aller travail- « majorité » politicienne désavouée et aux appétits économiques insatialer la peur au ventre (et on les comprend !) La médecine du travail le sait ! Le bles, sans assise dans le pays. Ils n'ont rien à voir avec l'intérêt des élèves
r e c t o r a t
l e
s a i t
! des parents et des professeurs. Nous pouvons les faire céder. C'est un
Le ministre Robien dégrade l'enseignement, supprime les postes et ose à problème de simple justice.
présent dire que les professeurs devraient être « aidés » par la police ! En
Débattons, tenons des assemblées dans tous les établissements de
clair ce sont les professeurs qui seraient incapables « d'assumer leur métier
l'Essonne pour poursuivre et faire en sorte que de pareils faits ne se reproet leur autorité » !
duisent plus.
5- Au « Lycée Blériot » d'Étampes (comme dans la plupart des établisseSaluons
le
courage
de
notre
collègue.
ments), les enseignants ont été désarmés par leur propre hiérarchie. Ce
même jeudi 16 décembre (date de l'agression), les professeurs du « Lycée Solidarité avec les personnels du « Lycée Louis Blériot » d'Étampes !
Blériot » avaient demandé la banalisation de la journée pour faire face à la Leur cause est notre cause.
violence montante : refus de l'inspection d'académie et du recteur !
CARTE SCOLAIRE, DHG, POSTES AUX
CONCOURS
CRETEIL C.C.
Dispensé de timbrage
Le gouvernement est bien décidé à poursuivre son dégraissage
systématique. Le nombre de postes prévu aux concours de l’agrégation
et du capes 2006 est en nette diminution : 23500, la baisse est de 29%,
21000 pour les concours externes et 2500 pour les concours internes.
Certaines filières sont particulièrement touchées comme la philosophie
(moins 38%) ou les staps (moins 50%). Sur 10 ans, les chiffres parlent
11-13 rue des Archives
d’eux-mêmes : moins 45% pour le capes d’histoire-géographie, moins
94010 CRETEIL CEDEX
88% pour le capes de philosophie, moins 60% pour le capes d’économie et sciences sociales. Depuis 3 ans, ce sont 15000 postes d’ensei- Déposé le : 19/01/2006
gnants qui ont disparu.
Raisons invoquées, baisse des effectifs et retraites différées à cause de la nouvelle loi. Cela
ne peut convaincre personne. D’abord la baisse est transitoire car les effectifs en primaire sont
en hausse depuis plusieurs années et ces élèves arriveront très vite dans le secondaire. D’autre
part, pour faire face à l’échec, nous avons besoin de postes, nous avons besoin de profs en
supplément pour dédoubler les classes, travailler en petits groupes. C’est encore et toujours la
règle à calcul qui sert de base à la pédagogie. Il y en a assez.
En collège comme en lycée, c’est sur les conditions de travail que les restrictions sont le
plus sensibles: si les horaires d’enseignement sont à peu près respectés, tout ce qui assure le
fonctionnement des établissements a été rogné,voire supprimé. La restriction des postes aux
concours va rendre, dans les 5 prochaines années, le maintien des enseignements obligatoires
de plus en plus difficile, sans parler des enseignements optionnels ou facultatifs qui disparaissent de manière régulière depuis quelques années.
PRESSE
n° 64—janvier 2006
Prix : 1,5 € / Abonnement : 15 €
Que dire dans ce cadre des tentatives, initiatives, innovations pédagogiques, qui évidemment n’ont plus aucune place, alors que nous savons qu’il est plus que jamais nécessaire de
permettre à tous les élèves de trouver leur place dans le système scolaire pour peut-être trouver
un jour leur place dans la société.
Nous devons nous rassembler devant les inspections acadéDans le 1er degré les Comités Techniques Paritaires vont se tenir
dans chaque département. Les effectifs, comme les années précé- miques les jours où se tiendront les CTP :
dentes sont en augmentation. Nous ne connaissons pas, au moment
94 : mercredi 1 février matin
où nous écrivons, quelle sera la dotation ministérielle. Les quelques
(avec groupe de travail le 25 janvier)
postes donnés par redéploiement l’an dernier n’ont pas permis de
faire face à toutes les situations difficiles. Il est à craindre que cette
93 : lundi 30 janvier matin
logique soit respectée.
(avec groupe de travail le 24 janvier)
D’après les prévisions que nous avons pu effectuer dans le 94, on
77 : lundi 30 janvier matin
peut envisager sans trop se tromper environ 30 fermetures de classes.
CTPA 3 février
« LUNDI » DE PENTECOTE : LA HONTE !
Cette année, une nouvelle étape est franchie : non content de voler une journée de congé/salaire aux salariés, le
gouvernement nous demande de « choisir » quel est le moment le plus opportun pour accomplir ce véritable larcin.
Vol, en effet, puisque le problème de la prise en charge sociale des « vieux » vient en grande partie du fait que les
patrons cotisent de moins en moins pour la protection sociale et les salariés de plus en plus. Nous faire travailler un
jour de plus, c’est donc nous faire payer trois fois ! Une fois parce qu’on cotise, une deuxième parce qu’on cotise à la
place du patron et une troisième en « donnant » une journée.
Le problème de la prise en charge des aînés est un problème social, pas un problème de charité !
Refusons de participer à la consultation-mascarade sur le choix du jour ! Tant que nous serons contraints par ce gouvernement de « donner » un jour, SUD éducation Créteil propose : répartition des 6 h de cours d’une journée sur les
jours travaillés de l’année scolaire , soit 360 mn/245j=une minute et 29 secondes à la fin de chaque journée travaillée, comme à la SNCF !
SUD Éducation Académie de Créteil Maison des syndicats de Créteil 11-13 rue des Archives 94010 Créteil cedex
Tel : 01.43.77.33.59
e-mail : [email protected]
Syndicat affilié à
http://www.sudeduccreteil.org
l’UNION SYNDICALE SOLIDAIRES
Directeur de la publication : Philippe BARRE Co m mi ssi o n P a r i tai r e N° 1 2 1 0S 0 76 3 1