HOMMAGE AUX FRÈRES DE SAINT JEAN DE DIEU À DINAN

Transcription

HOMMAGE AUX FRÈRES DE SAINT JEAN DE DIEU À DINAN
HOMMAGE AUX FRÈRES DE SAINT
JEAN DE DIEU À DINAN
Les Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu ont officialisé leur départ du Centre hospitalier Dinan / SaintBrieuc de la Fondation Saint Jean de Dieu, le 6 juin 2013 à l'occasion de la fête patronale de l'établissement.
L'occasion, pour les 300 personnes venues à la messe, de rendre hommage aux 178 années de présence des
frères hospitaliers auprès des malades psychiatriques et d'entourer les Sœurs Hospitalières du Sacré-Cœur de
Jésus qui vont poursuivre, en lien avec la Fondation Saint Jean de Dieu, l'œuvre des frères.
De nombreux patients de l'hôpital avaient souhaité participer à la célébration présidée par Mgr Denis Moutel,
évêque du diocèse, en présence de la direction de l'établissement, de collaborateurs, d'amis, de bénévoles, de
membres de la Fraternité, de personnalités civiles et militaires, ainsi que de Frère Giampietro Luzzato, conseiller
du Supérieur général de l'Ordre hospitalier présent à Dinan à l'occasion d'une visite canonique, et de Frère
Alain-Samuel Jeancler, supérieur provincial. Une dizaine de prêtres amis du diocèse, de nombreuses
congrégations religieuses, ainsi que Mgr Eugène Houndekon, évêque d'Abomey au Bénin, avaient également
répondu 'présent'.
Devant une assemblée émue de voir partir les frères, Frère AlainSamuel a rappelé que la décision de fermer la communauté avait été
prise par le Chapitre provincial de 2010. « Une décision difficile, vous
vous en doutez bien, qu’il nous faut respecter et accueillir avec confiance
en Dieu », a-t-il souligné, rendant « grâce à Dieu pour le bien qui s’est
fait en ces lieux, pour celui qui se fait encore et pour celui qui se fera
demain. » « Un départ n’est jamais facile à vivre, on dit même que partir,
c’est mourir un peu… n’est-ce pas ce qui arrive au grain de blé tombé en
terre, qui doit mourir pour porter du fruit ? » Parmi les « fruits d'hier,
d'aujourd'hui et de demain », le Supérieur provincial a cité notamment
le dévouement de tant de religieux, ainsi que l'amour porté aux
malades par les collaborateurs, les bénévoles, bienfaiteurs et membres
de la Fraternité Saint Jean de Dieu. Sans oublier la Fondation Saint Jean
de Dieu, « qui porte à présent l'esprit de Saint Jean de Dieu qui saura,
n'en doutons pas, perdurer dans cette maison. »
Frère Alain-Samuel a ensuite officiellement remis les clés de la communauté aux Sœurs Hospitalières, ainsi
qu'une bougie, marquant symboliquement la continuité de « l’esprit de saint Jean de Dieu » au sein du centre
hospitalier, malgré le départ des frères. Des patients avaient également préparé un panneau sur lequel ils
avaient peint des mains de sœurs, de malades, de collaborateurs et même de l'évêque, autour d'une grenade,
« symbolisant ainsi le fait que la transmission de ce charisme est entre toutes nos mains », a expliqué Sœur
Marie-Estrella, responsable de l'aumônerie.
Mgr Denis Moutel s'est pour sa part dit confiant en l'avenir, certain que les frères, présents sur le département
depuis 178 ans continueront de porter du fruit, notamment grâce à la présence des Sœurs Hospitalières du
Sacré-Cœur de Jésus qui continuent d'assurer l'aumônerie et d'être actives au sein de certains services.
Fondées au XIXème siècle par saint Benoît Menni, un frère de Saint Jean de Dieu (mort à l'hôpital de Dinan), elles
vivent le même charisme d'hospitalité.
Le Centre hospitalier Dinan / Saint-Brieuc de la Fondation Saint Jean de Dieu a été fondé par Frère Paul de
Magallon en 1833, sur invitation de l'évêque de Saint-Brieuc de l'époque. L’hôpital « pour aliénés » qui a
accueilli jusqu'à 1200 patients, a marqué l'histoire de la province de France en hébergeant le juvénat et le
noviciat des frères à plusieurs reprises. « Je me rappelle de cette période où nous étions une soixantaine de frères
et de novices », se souvient Frère Fortunat, aujourd'hui prieur de la communauté de Marseille. « La réalité était
bien différente, les frères étaient dans tous les services et ils géraient tout ». Dans les années 70, les religieux
confièrent la direction de l’hôpital à un laïc et, peu à peu, les collaborateurs pallièrent à la diminution du
nombre de frères. On compte aujourd'hui plus de 650 salariés, avec une communauté de 3 frères, restés très
investis dans la vie de l'établissement et auprès des patients, notamment Frère Flavien Ruthmann, président de
l’association de gestion du centre hospitalier et des institutions médico-sociales Saint Jean de Dieu.
Dernier supérieur de la communauté, Frère Flavien voit aujourd'hui la situation avec foi et
espérance. « Nous ne pouvions plus, humainement, continuer comme cela », confie-t-il. «
Même si c'est très dur de quitter ces lieux où nous avons tant de souvenirs, ça ne m'empêchera
pas de continuer à y venir de temps en temps pour revoir tous ceux qui poursuivent l'œuvre ».