Confrontation à la mort en intervention MNPS

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Confrontation à la mort en intervention MNPS
Réalisée par l’USP 42 – décembre 2011
Confrontation à la mort en intervention
Tout secouriste va être confronté au décès d’une victime, qu’il soit naturel, accidentel ou
intentionnel. La plupart des personnes sont effrayées par la mort. Cela renvoie à nos
craintes de mourir ou ravive des souvenirs douloureux.
La mort d’une victime peut survenir, avant l’intervention des secours, à la suite de
gestes de réanimation inefficaces ou soudainement. Dans tous les cas, l’équipe
adoptera une attitude respectueuse vis-à-vis du mort. C’est très réconfortant pour la
famille ou les témoins. Ce respect sera une aide pour l’équipe pour gérer les émotions liées
à cette confrontation.
Après avoir réalisé tout ce qui était possible pour la réanimation et que la décision d’arrêter
celle-ci est prise, l’équipe va participer à la prise en charge du réconfort moral de la
famille. Après l’annonce du décès par le médecin, l’équipe peut assurer l’installation du
défunt dans un lit.
La mort : ça se nomme
C’est le rôle du médecin d’annoncer le décès aux proches. Cette annonce doit se faire
avec tact mais aussi simplement et avec clarté. L’annonce peut se faire par téléphone par
un médecin à la famille. Ne pas hésiter à prévenir la famille et à expliquer qu’un médecin
viendra ensuite.
Lorsque la victime découverte est décédée et que le corps présente une rigidité, des
marbrures ou que la tête est détachée du corps, l’équipe ne tente pas de réanimation. Le
médecin n’est pas présent et l’entourage veut voir le défunt, il va falloir que l’équipe
emmène la famille à l’écart et lui explique qu’il serait préférable d’attendre le médecin
et conseille d’appeler quelqu’un pour les soutenir. On peut expliquer que le défunt
présente un corps altéré et qu’il serait mieux de ne pas le voir avant des soins adaptés ou
avant d’être préparé. En cas « d’ouverture de porte » pour « personne ne répondant pas aux
appels », éloigner les témoins et la famille avant d’ouvrir la porte, afin de gérer au mieux la
situation.
Le déplacement du défunt
Ce déplacement ne peut se faire que :
-
Avec l’accord de la police, s’il s’agit d’une mort accidentelle, violente ou brutale ;
En suivant les consignes du responsable d’équipe ou du médecin sur place qui veille
à respecter les désirs de la famille, leurs convictions religieuses ou morales.
Réalisée par l’USP 42 – décembre 2011
Le corps mort doit être voilé
Sur la voie publique, il convient de couvrir le corps ou de le protéger des regards (en
utilisant un drap, une couverture…). Le corps ne doit pas être déplacé sans l’accord de la
police. Couvrir le corps permet de protéger les témoins et d’éloigner les personnes qui
présentent des signes de fascination par rapport à la mort.
La présence de l’équipe de secours, dans les instants qui suivent l’annonce de la mort,
est rassurante pour l’entourage. L’équipe peut être amenée à transporter un des
membres de la famille en état de choc. Cette personne devient une victime pouvant
présenter de l’agitation, de l’agressivité, un évanouissement…
Lors de mort violente ou accidentelle, les sapeurs pompiers peuvent être l’objet de la
colère, de l’agressivité des témoins. Il est important de se rappeler que cette agressivité
est contre l’événement et que ces attaques ne sont pas réellement contre l’équipe. La
douleur suivant la mort a parfois besoin de justification et de responsable, les soignants, les
sauveteurs, l’autre personne impliquée dans l’accident sont les premières cibles de
l’entourage de la personne décédée. (cf la victime agressive). Ces réactions peuvent
entraîner des signes de stress aigu et parfois dépassé chez les sauveteurs.
Cependant les manifestations présentées par les membres de la famille à l’annonce du
décès sont naturelles et ne relèvent pas forcément d’un professionnel de la santé
mentale. Une présence humaine est nécessaire. Prendre la main d’un proche, le guider
en lui expliquant ce qui va se passer et l’inviter à faire venir une personne ressource peut
être très réconfortant pour la famille et pour le secouriste.
Ce qu’il va se passer : la police, un médecin et une équipe de pompes funèbre vont venir.
Le corps va être transporté soit en chambre funéraire, soit en médecine légale si le médecin
a signalé un obstacle à l’inhumation (suicide, mort violente, accidentelle, inexpliquée ou
suspecte). Les sapeurs pompiers ne transporteront le corps qu’en cas de réquisition de
police. (Exceptionnel)
Chaque décès peut raviver des angoisses pour l’équipier soit quant à sa propre mortalité
ou à ses expérience de deuil, c’est la raison pour laquelle, l’échange verbal en équipe
après l’intervention permet de se repositionner dans le monde des vivants et de se sentir
à part entière dans l’équipe.
Si l’émotion est trop envahissante, il ne faut pas hésiter à faire appelle à l’unité de
secours psychologique soit pour un échange en groupe soit pour un besoin de d’échange
individuel. Ce type d’intervention peut faire vivre un sentiment de culpabilité ou
d’impuissance qu’il est important de ne pas ignorer mais au contraire de pouvoir évacuer
ou comprendre, afin de ne pas risquer de le voir ressurgir plus tard.
Réalisée par l’USP 42 – décembre 2011
Le deuil
Phase de deuil
Attitude appropriée ☺
Attitude inappropriée Le refus : « je n ‘y crois pas »,
« ce n’est pas vrai ».
Dire la réalité, la répéter
Etre pressé
La colère : « Pourquoi moi ? »,
« C’est la faute de … »
Accepter la colère
Vouloir la calmer
La culpabilité : «Je n’aurai pas
dû, c’est ma faute»,
Ne jamais chercher à
déculpabiliser la victime
Déculpabiliser
La tristesse « D’accord, mais
j’aurai pu … »
Sympathie Empathie
Nier la douleur :« Ca va
passer »
Peur de la perte
Aider à trouver de nouveaux
repères
Confirmer l’isolement
Acceptation :
Confirmer le deuil
Fuir le sujet
Transformation
Positiver
Proposer de nouveaux
repères