IST, ex MST - FMC de Tourcoing
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IST, ex MST - FMC de Tourcoing
LE POINT SUR LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES (IST, ex MST) Eric Senneville Service Universitaires des Maladies Infectieuses et du Voyageur Hôpital DRON - Tourcoing Formathon 2005 Plus de 20 pathogènes transmissibles sexuellement • Bactériens – – – – – – – – Syphilis Gonocoque Chlamydia Mycoplasmes Pyogènes Chancre mou Donovanose Vaginose • Viraux – Papillomavirus – Herpès – Molluscum contagiosum – Hépatite B – CMV – HIV • Parasitaires – Trichomonas – Gale – Phtiriase Plus de 20 pathogènes transmissibles sexuellement • Bactériens – – – – – – – – Syphilis Gonocoque Chlamydia Mycoplasmes Pyogènes Chancre mou Donovanose Vaginose • Viraux – Papillomavirus – Herpès – Molluscum contagiosum – Hépatite B – CMV – HIV • Parasitaires – Trichomonas – Gale – Phtiriase Cas clinique • Jean consulte pour une dysurie • 24 ans, magasinier, marié, 2 enfants, 15 paquets-année • Fait de la musculation 1 fois par semaine • Pas d’antécédent (excepté des condylomes anaux il y a un an ), ni d’allergie • Se plaint d’un écoulement de pus au méat depuis 4 jours • Apyrétique, état général conservé Jean (gros plan) Urétrite ? • Écoulement : au moins 5 leucocytes/ champ (X 1000) • 1er jet (après réplétion vésicale d’au moins 4heures): = 10 leucocytes/champ (x 400) Urétrites : étiologie • Neisseria gonorrhoeae : 10 – 15 % UNG (urétrites non gonococciques) gonococciques : • C. trachomatis: 30 - 50 % • M. genitalium: 20 % • U. urealyticum: 10 % • T. vaginalis : 1%- 40% des cas Association de 2 germes : 30 < 10 % des UNG pathogènes douteux • • • • • • • H. parainfluenzae streptocoque D, autres streptocoques Staphylococus aureus Nesseiria meningitidis BGN urinaires Candida albicans (ID) Herpès simplex ??? Tendance épidémiologique N. Gonorrhoeae : le retour ? Il a bien changé … • HMS : 60% (10% en 1986) • 1/3 VIH + (7 % en 1990) • émergence de résistance aux quinolones: – Osaka, Guangzhou : 70% (STI 2004) – Québec 2001 : 5,3% / 0,8 en 2000 (Rapport annuel ISP) – Clinique de Stockholm 2003 : > 50% (Lakartidningen. 2004 ) Signes cliniques : N. Gonorrhoeae • < 1 % asymptomatique – 30 % écoulement clair • +/- adénopathie, pas de fièvre • Orchi-épididymite, prostatite • Rectite • Rares formes disséminées (1%), articulaires question • Quel(s) prélèvement(s) faut-il réaliser chez Jean ? prélèvements • Gonocoque: – à faire au laboratoire ou au cabinet si l’on dispose de milieux de transport – écouvillonnage du méat ou recueil d’une goutte de pus – mise en évidence d’un cocci à Gram négatif (diplocoque intra-cellulaire en grain de café) – +/- prélèvements anaux et pharyngés prélèvements • Chlamydia trachomatis: – écouvillonnage urétral (IF, PCR) – premier jet urinaire (PCR) – aucun intérêt des sérologies +++ • Chez la femme pour Chlamydia trachomatis: – endocol (urètre) si symptomatique – urines si asymptomatique En l’absence d’écoulement • Prélèvement endo-urétral – ex direct, culture NG – état frais TV • Urines 1er jet : idem • ECBU 2ème jet Question : quel bilan complémentaire ? 1.Sérodiagnostic VIH 2.TPHA VDRL 3.Sérodiagnostic hépatite A 4.Sérodiagnostic hépatite B 5.Sérodiagnostic hépatite C 6.Sérodiagnostic herpes simplex virus (HSV) Question : quel bilan complémentaire ? 1.Sérodiagnostic VIH 2.TPHA VDRL 3.Sérodiagnostic hépatite A 4.Sérodiagnostic hépatite B 5.Sérodiagnostic hépatite C 6.Sérodiagnostic herpes simplex virus (HSV) Sérologies (Jean et Monique) • VIH • hépatites B, C • TPHA, VDRL + / - pharynx et rectum / culture NG Cas clinique (suite) • Le résultat de la sérologie syphilitique que vous espériez négatif revient positif chez Monique avec les valeurs suivantes: – TPHA = 640 – VDRL = négatif • Monique voudrait savoir si elle a la syphilis • Que lui dites-vous ? (en dehors d’aller se faire voir au dispensaire du coin) Interprétation de la sérologie TPHA + + VDRL INTERPRETATION - Pas de syphilis sauf si contamination < 3 semaines (FTA abs IgM + ou contrôle) + Faux positif du TPHA (MNI, lupus,…) + Selon les valeurs Faux positif du VDRL (dysglobulinémie, grossesse, lupus, cirrhose, VIH, etc…) Interprétation de la sérologie TPHA VDRL Précoce 160 à 1280 2 à 16 Tardive > 1280 > 16 160 à 1280 0à4 Cicatrice Le taux de VDRL remonte lors d’une réinfection Diagnostic Mise en évidence du tréponème pâle - microscopie à fond noir (ultramicroscope) - immunofluorescence directe sur lame - amplification moléculaire (PCR) VDRL Chancre Augmentation progressive, (maximum entre le 6ème et 12ème mois) puis diminution (VDRL) TPHA FTA t 3 semaines Contamination 0 7 10 15 Le seul titre sérologique ne permet d’affirmer si la syphilis est précoce ou tardive Syphilis précoce ou tardive ? • Syphilis précoces : < 1 an d’évolution – syphilis Iaire, IIaire , latente de moins d’un an – jamais d’atteinte neurologique parenchymateuse • Syphilis tardives : > 1 an d’évolution – syphilis IIIaire, latente de plus d’un an – risque d’atteinte neurologique Traitement Syphilis précoce Syphilis tardive Neurosyphilis Extencilline® Extencilline® Pénicilline G 2,4 MUI IM en 1 injection 2,4 M/sem X 3 semaines 18-24 MUI/j IV pdt 1014j A qui proposer une sérologie de la syphilis ? • En cas de suspicion clinique de syphilis : - devant toute ulcération génitale - devant une éruption cutanée, des poly-adénopathies, un syndrome fébrile, une uvéite, une rétinite, une hépatite, une polyarthrite…. - devant des manifestations neurologiques ou psychiatriques compatibles avec une neurosyphilis • Devant toute IST, quelle qu’elle soit (infection par le VIH comprise) • En cas de contage récent ou ancien (partenaire infecté) ; • Régulièrement en cas de sexualité à risque, en particulier - homosexualité masculine - hétérosexualité avec de multiples partenaires (y compris si la seule Cas clinique (suite) • Jean n’a finalement pas une urétrite gonococcique comme le montre les résultats des prélèvements : – PCR Chlamydia positive sur le recueil des urines du 1er jet – recherche de gonocoque négative au direct et en culture • CAT pour Jean ? (et Monique aussi) Signes cliniques : Chlamydia trachomatis D-K • 30-50% des UNG • Gravité des complications chez la femme (CT : 40% des GEU) • > 70% asymptomatique chez l’homme • Facteurs de risque: – âge< 25 ans – célibataire – > 2 partenaires sexuels / an • Ecoulement: Lymphogranulomatose vénérienne (C. trachomatis L1-L3) CAT: généralités • Privilégier le traitement minute • Abstinence 7 jours • Traitement du (des) partenaires Cyclines? Macrolides? Quinolones? Céphalosporines? Cyclines Sensibilité CT Coût bas Difficulté d’observance Macrolides Azithro DU Sensibilité de CT Quinolones Résistance de NG Coût élevé Céphalosporines Référence pour NG Antibiotiques indiqués dans les urétrites Agent 1ère intention Dose (mg) Durée Condition. Gonocoque Céfixime (Oroken®) Norfloxacine (Noroxine®) Péfloxacine (Péflacine Monodose) Ceftriaxone (Rocéphine®) 200x2 800 800 DU DU DU Non adapté Non adapté Adapté 250 DU Adapté Azithromycine (Zithromax®) Doxycycline (Vibramycine®) Minocycline (Mynocine®) Ofloxacine (Oflocet®) Roxithromycine (Rulid®) Pristinamycine (Pyostacine®) 1000 200 200 200x2 150x2 1000x2 DU > 10j > 10j > 10j > 10j > 10j Adapté Adapté Adapté Adapté Adapté Adapté 500x4 DU Adapté Chlamydia Ureaplasma Trichomonas Tinidazole (Fasigyne®) er 1 épisode • AZITHROMYCINE 1 g DU ou DOXYCYCLINE 200 mg/j X 7j • si pus, sujet contact gonocoque : + CEFTRIAXONE 250 mg IM ou : - CEFIXIME 400 mg - CIPROFLOXACINE* 500 mg Unique D. Unique D. Urétrite persistante ou récurrente • ? Compliance au traitement • Réinfection • N. gonorrhoeae résistant • T. vaginalis • Prostatite ?, cause psychogène ? • 25 – 35 % : ? • C. trachomatis résistant: exceptionnel Urétrite persistante ou récurrente • U. urealyticum, M. genitalium résistants aux cyclines • T. vaginalis (5% résistantes CDC 2001) Métronidazole 2 g DU ou 500mg X 7j + Macrolide 2-3 semaines Traitement probabiliste ? • Patients à haut risque d’infection, suivi improbable • Traiter N.gonorrhoeae et C. trachomatis + MG • partenaires Cervico-vaginites • Asymptomatiques dans > 80% des cas • Diagnostic devant: – – – – dysurie pollakiurie cystalgie leucorrhées • Rechercher – si DIU – signes d’extension • Mise en évidence de Ureaplasma urealyticum et/ou de Mycoplasma hominis n’est pas forcément pathologique Signes cliniques des cervicovaginites selon l’étiologie Aspect des leucorrhées Agent Signes associés Jaunâtres Gonocoque Vulvite Sanguinolentes Chlamydia Cervicite Verdâtres Trichomonas Dyspareunie Blanchâtres Candida albicans Prurit, dyspareunie grisâtres Gardnerella dyspareunie cervico-vaginites : prélèvements Agents Sites Examens Gonocoque urètre, endocol, rectum, pharynx Direct, Gram Culture, ATB Chlamydia urètre, endocol IF Trichomonas pertes État frais (60%) Candida Gardnerella pertes pertes Direct, coloration, test à la potasse Antibiothérapie des cervico-vaginites Agents Choix Dose (mg) Durée Condit. gonocoque Rocéphine® Noroxine® 500 800 DU DU Adapté Non adapté C. trachomatis Cycline Oflocet® Pyostacine® Zithromax® 200 400 1000x2 1000 > 10j > 10j > 10j DU Adapté Adapté Adapté Adapté T. vaginalis Fasigyne® Tibéral® 2000 1000 DU Adapté 5j ; 1500 DU Adapté C. albicans Gyno-Pévaryl® 1 ovule Nizoral® 200 x 3j x 10j Adapté Adapté G. vaginalis Amox-clavu Flagyl® Dalacine® x 7j x 7j X 7j Adapté Adapté Adapté 2000 1000 600 Résultats de Monique (suite) • Une sérologie des herpes virus (HSV1 et 2) revient positive: – « anticorps anti-HSV 1 et 2 : 29.000 UI/L (normale < 9.000 UI/L); élévation significative du taux des anticorps anti-HSV, intérêt d’un suivi sérologique » • Qu’en pensez-vous ? Clinique HSV • Vésicule et ulcération, douleurs à type de brûlure • Pas de traitement radical • Problème de récurrence (retentissement psychologique) • Herpès néo-natal Traitement : Valaciclovir (Zelitrex®) • Excrétion asymptomatique • 1cp X 2/j X 10j si P. infection • 2 cp / j X 5 j si récurrence • 1 cp / j long cours en préventif Résultats de Monique (fin) • Sérodiagnostic de l’hépatite B (HVB): – – – – – Ac anti HBs : négatif Ag HBs : négatif Ag HBe : négatif Ac antiHBc : positif Ac anti BHe: positif • Sur le bilan biologique, il existe une cytolyse modérée prédominant sur les ALAT (2,5 X le témoin) • Quel est votre diagnostic, comment l’étayer ? Épidémiologie dans le monde • • • • 2 milliards de sujets ont été infectés 350 millions de porteurs chroniques 2 millions de décès par an 2ème cause identifiée de décès par cancer après le tabac Zones d'endémie Taux de portage de l'Ag HBs 8-20% 2-7% < 2% France : 0,68 % en 2004 Enjeu chez l’adulte Infection VHB Asymptomatique 60 – 70 % Guérison Symptomatique 30 – 40 % Porteur chronique 6-10% Guérison Hospitalisation : 4 à 6% Décès 1% Hépatite fulminante Décès Cirrhose Maladie chronique du foie Décès Cancer primitif du foie Infection en fonction de l’âge Age Formes aiguës symptomatiques (%) Naissance 0 Passage à la chronicité (%) 80 0-6 mois 0 70 7-12 mois 0 50 1-4 ans 10 30 ! 5 ans 30 à 50 5 à 10 Source : OMS / CDC Couverture vaccinale après primo-vaccination Objectif OMS 95% de couverture pour les 6 valences 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 97% 97% 97% 97% 96%* 27% D T Coq Polio Hib Hep.B Faible couverture vaccinale contre l’Hépatite B en France HEPATITE B