Nous croyons en Dieu le Pere

Transcription

Nous croyons en Dieu le Pere
DANS LA PREMIERE ALLIANCE
Le Dieu de la Bible est un Dieu qui parle :
Sa voix retentit dès les premiers versets de la Bible, pour faire venir à l’existence
toutes choses, pour donner la vie, pour placer à côté de lui autre chose que Lui.
(Gn 1-2).
Ce Dieu va jusqu’à livrer son Nom : Je suis qui Je suis (Ex 3).
Il livre son Nom dans sa création et dans l’histoire : Il est le Dieu d’Abraham,
d’Isaac et de Jacob, le Dieu du Peuple, notre Dieu. Comme si nous faisions
partie de son Nom, comme s’il faisait partie du Peuple.
Il est Alliance et Salut
Espérance et Avenir
Amour et Pardon
Père et Mère
Il est l’Unique
Ex 3,7-10 Ps 3
Os 2,1
Ps 103,13
Os 11,3-4 Is 49,15
Dt 6,4.
Il parle, il aime, il est en relation et manifeste partout son mouvement vers
l’homme.
Les pages qui composent la Bible paraissent parfois incohérentes et, à vue
humaine, même contradictoires. Mais un fil d’or relie les feuilles éparses et en
fait un livre : ce fil est le mystère d’un Dieu-Père dont les interventions sont
d’abord la promesse et l’ébauche et puis la réalisation de l’engendrement du
Fils dans ce monde.
F-X Durrwell, Le Père,p 37.
Cette manière de parler de Dieu à partir des textes de
l’Ancien Testament est-elle nouvelle pour vous ?
Les livres de l’Ancien Testament permettent à tous de connaître qui est
Dieu et qui est l’homme, ainsi que la manière dont Dieu dans sa justice et sa
miséricorde agit avec les hommes…ils sont les témoins d’une véritable
pédagogie divine…en eux se tient caché le mystère de notre salut.
Vatican II La Révélation 15.
1
DANS LA NOUVELLE ALLIANCE
Dieu, nul ne l’a jamais vu : le Fils unique qui est dans le sein du Père, c’est
lui qui l’a raconté
Jn 1,18
Nul ne connaît le Père sinon le Fils et celui à qui le Fils le révèle
Mt 11,27
Jésus parle et dit aux hommes qu’ils ont un Père qui a souci d’eux (Mt 6,25-32)
et qui s’intéresse aux petits (Mt 11,25). Il ose le dépeindre sous les traits du Père
du Prodigue (Lc 15) et invite ses disciples à le prier en lui disant : Père (Mt 6,714). Lui même s’adresse à Dieu en l’appelant Abba, Père (Mc14,36).
Sa manière de vivre, d’enseigner et d’être pousse des gens à se demander :
« qui est-il ? » (Mc4,41). Alors Jésus répond qu’il est envoyé (Jn 5,43), que son
enseignement n’est pas le sien (Jn 7,16), qu’il imite le Père (Jn 5,19), et que sa
mission est de révéler aux hommes le Nom de Dieu (Jn 17,6).
C’est lorsque sa vie s’achève qu’un païen peut s’écrier : vraiment cet homme est
le Fils de Dieu. (Mc 14,39). Dans sa Pâque tout est accompli, il n’y a plus de
parole, il n’a plus besoin de parler du Père : il lui suffit d’être. Il est LE Fils et
Dieu est son Père.
Père de Notre Seigneur Jésus Christ ainsi Paul aime–t-il l’appeler (Rm 1,7).
Père de notre Seigneur Jésus Christ….qui nous a fait renaître est-il béni par
Pierre (1P1,3).
Qu’il s’agisse du Christ ou des fidèles, leur Dieu est le Père qui engendre.
Le Fils donne aux croyants ‘le pouvoir de devenir enfants de Dieu’ (Jn 1,12).
D’ailleurs après sa résurrection Jésus les appelle ses frères (Jn 20,17).
La relation des fidèles avec Dieu est une relation de fils qui sont appelés à imiter
leur Père (Mt 5, 43-48).
Le Christ a voulu qu’en présence de Dieu nous priions en disant ‘Père’, en
sorte que, lui étant Fils de Dieu, nous soyons aussi désignés comme enfants de
Dieu. Ce nom, nul de nous n’aurait osé l’utiliser dans la prière, mais lui-même
nous a autorisés à prier de cette manière. S Cyprien, l’oraison dominicale, 11
Comment prions-nous la prière que Jésus nous a laissée ?
Quelle place a-t-elle dans notre vie ?
Comment vivons-nous en fils de Dieu ?
2
LE PERE TOUT PUISSANT
La toute puissance est une idée qui trotte dans la tête des hommes quand ils
pensent à Dieu.
Mais la force et le pouvoir, les hommes le savent, peuvent devenir des
instruments de domination, d’asservissement et de mort.
En Dieu la toute puissance est délimitée car elle s’identifie à sa paternité :
Elle est vie donnée à son Fils, elle est vie donnée aux créatures, elle est alliance,
salut. Elle est amour.
Par-dessus tout, le lieu où elle se dit est la mort et la résurrection du Christ :
Nous proclamons un Messie crucifié…puissance de Dieu et sagesse de
Dieu. Car la folie de Dieu est plus sage que l’homme, et la faiblesse de
Dieu est plus forte que l’homme.
1Co 1,23-25
Toute puissance qui démantèle tous les pouvoirs :
Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur
Mt 20,26
Toute puissance qui proclame sa solidarité et sa fraternité
Avec les affamés, les assoiffés, les étrangers, les malades, les prisonniers
Mt 25,31-46
Toute puissance qui se présente dans l’humilité de Celui
Qui n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu
Mais qui se dépouilla en prenant la condition de serviteur,
Qui s’est abaissé jusqu’à la mort,
Et la mort sur une croix.
Ph 2,6-11.
Etant un infini d’amour, la toute puissance est la capacité de Dieu d’être don
de soi illimité, de se vider infiniment dans l’engendrement du Fils. Dieu est
plénitude dans ce vide de soi…..Une telle toute puissance ne sécurise personne. Sur
la croix, Jésus gémit : « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Aucune existence n’est plus risquée que celle qui s’appuie sur un Père dont il faut
partager la totale immolation. Dieu, un refuge ? N’est-il pas une aventure ?
F-X Durrwell, le Père, p179-182.
Comment entendons-nous ces lignes ?
3
LE PERE CREATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE
Il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes, et
un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes.
1Co 8,6
Le Dieu créateur n’est pas le premier maillon d’une chaîne, réduit à n’être que
le fabriquant du monde.
La foi en la création consiste à mettre toute chose en relation avec ce qu’elle
n’est pas, avec un Autre qui lui donne la vie et l’être. Cet Autre est le Père qui
appelle à l’existence ce qui n’est pas( Rm 4,17).
C’est donc croire que toute vie est une vocation, une histoire tournée vers un
avenir.
Cette origine en Dieu se fonde dans la paternité de Dieu à l’égard du Christ :
Tout est créé en lui…par lui…pour lui. (Col 1,15-17).
C’est donc croire que toute vie est une histoire d’amour, un appel à devenir fils
et frères.
Croire au Dieu créateur amène à faire une place à l’Autre et aux autres.
Cette foi se célèbre dans la prière, l’intercession et l’action de grâce : le
baptême nous engendre avec le Fils dans sa résurrection ; l’eucharistie nous fait
devenir convives de la table du Père et anticipe le Royaume ; la prière du Notre
Père est celle des fils qui se reconnaissent frères et invoquent Dieu dans sa
paternité à l’égard de Jésus.
Cette foi se nourrit de la contemplation du monde et de la vie des hommes.
Cette foi se vérifie dans les rapports quotidiens avec les hommes et les choses,
dans une façon de se comporter avec toute créature.
L’homme est invité à exercer sa maîtrise sur la création, à la continuer en
quelque sorte ou à l’achever… elle est le lieu d’exercice de la liberté humaine.
Cependant l’homme n’est pas le maître absolu de la création s’il a le droit d’en
user, il n’a pas celui d’en abuser. Il en est plutôt un intendant et un gestionnaire
responsable. Il doit en rendre des comptes. …
Le christianisme n’entend nullement démobiliser le chrétien devant les tâches à
accomplir pour achever ce monde créé, pour donner à notre monde humain plus
de justice et de charité. Il nous commande au contraire de l’aimer….
L’ « autre monde » sera pour une part ce que nous le ferons par notre travail
ici-bas, par les expériences d’humanité que nous aurons vécues et par nos
réalisations en faveur de la justice entre les hommes.
B Sesboüé, Croire, p 141-147.
Comment exerçons-nous notre responsabilité à l’égard du monde, de notre planète… ?
Jusqu’où va notre fraternité à l’égard des autres ?
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