La démographie du département - Conseil départemental de l`Ordre

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La démographie du département - Conseil départemental de l`Ordre
LA DEMOGRAPHIE DU DEPARTEMENT
 LA GEOGRAPHIE DU DEPARTEMENT
Le département de l’Isère fait partie des 8 départements de la région administrative
« Rhône-Alpes », mais également en lien avec le même découpage administratif quant au Conseil
Régional ordinal de référence.
L’Isère est en grande partie dans l’arc Alpin, avec la Savoie & la Haute-Savoie, correspondant à un
territoire de l’ARS, duquel il faut ôter le secteur limitrophe du Rhône, à lier à d’autres territoires de
l’ARS.
Le département est vaste, particulièrement montagneux sur sa partie Sud et Est, avec
d’autres massifs moins élevés au Centre et au Sud-Ouest, déterminant alors des successions de vallées ou
de plateaux. L’agglomération la plus importante est celle de Grenoble. Elle réalise une vallée appelée « Y
Grenoblois » et porteuse d’une activité économique et universitaire intenses et également à la pointe de la
technologie. D’autres villes importantes sont à citer : Vienne, Bourgoin-Jallieu, les deux agglomérations
se situant à proximité de Lyon, mais encore Voiron ou La Tour du Pin en plein centre du département.
Ce département bénéficie d’un dynamisme économique certain, mais les inégalités de
développement sont assez importantes et souvent à mettre en lien avec les facilités ou difficultés de moyen
de locomotion. On retrouve d’ailleurs les mêmes correspondances entre zone démographique faible,
développement économique bas et implantation des professionnels de santé et notamment des masseurskinésithérapeutes.
Administrativement, le département comptait plus de cinquante cantons jusqu’en 2015, puis
29 depuis mars 2015, mais est surtout divisé en 13 territoires, tel qu’illustré par la carte suivante :
Il peut aussi être plus aisé de raisonner en découpant le département en zones plus étendues
et correspondant à des réalités de relief et d’activité humaine. On trouve alors le découpage suivant :
1
-
l’Agglomération Grenobloise, correspondant essentiellement au territoire portant ce nom et au « Y
Grenoblois »
le Grand Sud du département, essentiellement montagneux, correspondant aux territoires de la
Matheysine, de l’Oisans, du Trièves & du Vercors
le Grésivaudan, à l’est de l’agglomération grenobloise en direction de la Savoie, entre le massif de
Chartreuse et de Belledonne
le Centre Isère Nord avec les territoires des Vals du Dauphiné et du Voirionnais-Chartreuse
le Centre Isère Sud avec les territoires de Bièvre-Valloire & du Sud Grésivaudan
le Nord Isère avec les territoires du Haut Rhône Dauphinois & des Portes des Alpes
l’Isère Rhodanienne, territoire à part entière.
La carte suivante permet de mieux se rendre compte de ce découpage :
 LE DECOMPTE DE POPULATION DU DEPARTEMENT
Le dernier recensement dépassait légèrement les 1 million cent mille habitants pour une
densité de 154 habitants au km², mais avec de fortes disparités, le Sud de l’Isère et plus globalement les
zones montagneuses de faible densité et l’agglomération grenobloise proposant la plus forte densité,
comme Grenoble intramuros qui présente près de 12 fois la densité moyenne du territoire d’implantation.
On peut noter, par exemple le faible pourcentage de superficie (moins de 9%) de l’agglomération
grenobloise pour une population approchant le tiers (35,63%) de la population iséroise, alors que le Sud
Isère propose le rapport exactement inverse, soit 4,2% de la population pour 27,45% de la superficie.
Après les bornes posées par les situations extrèmes, on peut noter les autres secteurs géographiques, la
plupart s’approchant de la moyenne de densité du département ;
- 19,11% de la population (2ème rang) et 16,5% (3ème rang) de la superficie pour le Nord-Isère,
essentiellement dans la partie « Portes des Alpes »
- 13,47% de la population (3ème rang) et 12,8% (4ème rang) de la superficie pour le Centre Isère
Nord, essentiellement dans la partie « Voironnais Chartreuse »
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plus de 8%(8,46) de la population (5ème rang) et près de 7.6% (5ème rang) de la superficie pour le
Grésivaudan,
sauf pour les secteurs suivants de densité s’éloignant de la moyenne du département ;
- presque 10%(9,67) de la population (6ème rang) et près de 6,3% (7ème rang) de la superficie pour
l’Isère Rhodanienne, avec densité faible surtout dans le canton de Roussillon.
- presque 10%(9,46) de la population (4ème rang) et presque 21% (2ème rang) de la superficie pour le
Centre Isère Sud, d’où une densité réellement plus faible
-
On retrouve également des disparités au niveau de la démographie des masseurskinésithérapeutes isérois. Avant de s’intéresser au tableau synthétique ci-dessous, il est nécessaire de
rappeler que le total de professionnels inscrits au 7 juin 2016 est de 1661 (dont 152 remplaçants, contre
140 en février, 106 en juin, 131 en septembre, 133 en décembre 2014, 139 en mars 2015, 136 en juin
2015, 151 en septembre 2015, 155 en décembre 2015 & 146 en mars 2016) dans le collège libéral, dont 33
(2,4%) avec une activité mixte, de 262 dans le collège salarié (dont 14 contre 21 précédemment en
remplacement ou encore 4 intérimaires contre 10), et donc un total de 1923, auquel il est bon d’ajouter 22
sociétés d’exercice professionnel. Ce qui donne 1.23 kiné libéral pour 1000 habitants (hors remplaçants &
1,354 en intégrant les remplaçants), 0,214 kiné salarié pour 1000 habitants et au total 1.564 kiné pour
1000 habitants, même s’il faudra plutôt prendre en compte les chiffres relatifs à l’exercice libéral qui
compte pour un peu plus de 86 % de l’exercice de la masso-kinésithérapie et qui sont plus à même d’être
mis en rapport avec la densité de population.
Notons que :
- la densité de masseurs-kinésithérapeutes est souvent la plus forte dans le territoire de
l’agglomération grenobloise ou dans celui du Grésivaudan, en alternance entre les 2, de plus de
30% plus élevé que la densité moyenne du département & la plus faible dans l’Isère Rhodanienne
(plus de 30% plus faible que la moyenne du département), alors que la densité de population est la
2ème
- les autres résultats (cf tableau ci-dessous) montrent le Sud-Isère au 3ème rang (alors que la densité
de population est au 7ème rang), le Centre Isère Nord au 4ème rang et s’approchant de la densité
moyenne du département, le Centre Isère Sud au 5ème rang & le Nord-Isère au 6ème rang, alors que
la densité de population est au 3ème rang.
Par ailleurs, les territoires concernés par le salariat sont : la couronne nord de
l’agglomération grenobloise (119), la couronne sud de l’agglomération grenobloise (24), Grenoble Intra
Muros (16), le Drac Isère Rive Gauche toujours pour l’agglomération grenobloise (4), faisant de
l’agglomération grenobloise le secteur représentant un peu plus de 45% des professionnels salariés. Sont
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également concernés le Centre Isère Nord (30 soit un peu moins de 11,5 %), le Nord-Isère (29 soit un peu
plus de 11 %), l’Isère Rhodanienne (18 soit près de 6,9 %), le Grésivaudan (19 soit près de 7,25 %), le
Sud Isère (5 soit un peu moins de 2 %) & le Centre Isère Sud (1).
Deux points particuliers nouveaux sont à prendre en compte, puisque les remplaçants sont
intégrés dans le décompte, mais n’étant pas affectés à un lieu d’exercice, c’est autant d’inscrits
spécifiques, soit 152 entités (9,15 % des libéraux, alors que 6.4 en juin 2013, 7.7 en septembre 2013, 9.42
en décembre 2013, 9.12 en février 2014, 7 en juin 2014 , 9,27 en septembre 2014, 8,52 en décembre 2014,
87 en mars 2015, 121 en juin 2015, 151 en septembre 2015, 155(9,51%) en décembre 2015 & 146
(8,87%) en mars 2016), ce qui est intéressant au regard de l’application de la régulation démographique en
lien avec l’avenant conventionnel n°3 et plus particulièrement avec la décision du 17 mars 2014 rendant
inapplicable le conventionnement sélectif. Certains proposent également une activité secondaire. Ces
activités sont également prises en compte et concernent 322 (contre 134 en décembre 2014, 211 en mars
2015, 167 en juin 2015, 99 en septembre 2015, 221 en décembre 2015 & 232 en mars 2016) masseurskinésithérapeutes libéraux (21,3 contre 9,4 % en décembre 2014, 13,22 en mars 2015, 11,65 en juin 2015,
6,65 en septembre 2015, 14,71 en décembre 2015 & 14,1% en mars 2016), à mettre en perspective avec
les 33 exercices mixtes (2,1 au lieu de 2,1 % en décembre 2014, 1,3 en mars 2015, 1,54 en juin 2015, 1,28
en septembre 2015, 3,4 en décembre 2015 & 2,2 en mars 2016), et ce plus en lien avec une partie de
l’exercice dans les communes d’importance (en termes de nombre d’habitants). Enfin, il est noté 47 (39 en
décembre 2014, 41 en mars 2015, 39 en juin 2015, 43 en septembre 2015, 46 en décembre 2015 & 42 en
mars 2016) exercices exclusifs pour des soins à domicile (3,1%).
A été également intégré le zonage arrêté par l’ARS Rhône-Alpes le 30 novembre 2012. Ceci est en
lien avec les mesures de régulation démographique où la convention signée en janvier 2012 prévoyait des
mesures coercitives d’une part et incitatives d’autre part. La classification retenue et pour laquelle l’ARS
est souveraine est la suivante :
Zone 1 : « sur-dotée » et zone de limitation à 1 nouveau conventionné pour 1 départ de la zone
Zone 2 : « très dotée » et donc sous surveillance jusqu’à l’analyse suivante mais pas encore concernée par
la mesure de limitation de conventionnement
Zone 3 : « intermédiaire » ce qui correspond souvent à absence de MK, ce qui peut aller vers zone 2 ou 4
selon la densité
Zone 4 : « sous-dotée », ce qui est déjà une zone d’alerte en termes de déficit de professionnels
Zone 5 : « très sous-dotée », là où la côte d’alerte est sensée être franchie, les deux dernières zones
donnant droit à des mesures financières incitatives.
On notera juste que 12 bassins de vie sont concernés par la zone 1 (58 communes soit 14-15% et environ
30% de la population), 15 par la zone 2 (44 communes soit 11-12% et environ 15% de la population), 5
pour la zone 4 (28 communes soit moins de 8% et environ 3% de la population), 1 seul pour la zone 5
avec une seule commune (Mont de Lans, soit 0,1% de la population) pour finalement de l’ordre de 400
communes (au moins 2/3 du département & plus de 50% de la population) en zone 3.
Dans les articles suivants les différents secteurs et territoires seront abordés plus en détail. On peut
déjà retenir que les disparités des densités de population, mais également de professionnels s’expliquent
notamment par l’aménagement du territoire, mais aussi sur les habitudes des diverses populations. On peut
par exemple s’interroger sur les faibles densités d’installation dans les zones montagneuses, mais il fait
partie des habitudes des habitants de ces zones de se rendre dans les grands centres urbains pour leurs
besoins de vie quotidienne tout autant que pour leurs soins.
Dans le même temps, l’agglomération grenobloise et notamment Grenoble présente les chiffres
suivants : plus de 49 % (près de 50% avec les remplaçants) des professionnels pour près de 36% de la
population iséroise et pourtant, malgré un différentiel de l’ordre de 14%, de nombreux cabinets peuvent
présenter des listes d’attentes ou des différés de prises en charge, ce qui ne peut s’expliquer que par le
recours aux masseurs-kinésithérapeutes par des personnes travaillant sur ce secteur géographique, mais
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n’habitant pas sur place, d’où une fausse impression de sous-dotation dans les autres secteurs
géographiques.
On peut aussi s’intéresser aux villes les plus peuplées de l’Isère, les 15 premières intégrant
plus de 9000 habitants. Le tableau ci-dessous peut résumer la situation.
-
On peut d’ores et déjà noter, au niveau de la population iséroise, que :
les communes citées de l’agglomération grenobloise comptent pour 27,83 % de la population
iséroise ainsi que 76% du total d’habitants des 15 villes les plus peuplées du département
les 3 communes des Portes des Alpes comptent pour 4,5% de l’Isère & 12,38% des 15 villes
Vienne (Isère Rhodanienne) compte pour 2,55% de l’Isère & 6,97% des 15 villes
Voiron (Voironnais-Chartreuse) compte pour 1,7% de l’Isère & 4,63% des 15 villes.
Les chiffres relatifs aux professionnels confirment sur l’ensemble du département :
l’installation des professionnels est accentuée dans les hypercentres urbains et « au détriment » des
zones moins urbaines ainsi que rurales
la situation très particulière des cantons de Roussillon, Morestel & de Charvieu-Chavagneux sont
réelles dans le sens d’un déficit en professionnels (d’autres cantons s’approchent de la même
situation et les détails par territoire permettent de s’en rendre compte)
enfin, les habitudes des isérois doivent être prise en compte, que ce soit les non résidents de
l’agglomération grenobloise ayant recours aux masseurs-kinésithérapeutes de l’agglomération
grenobloise, les habitants des massifs montagneux se déplaçant par habitude pour leurs besoins de
vie quotidienne comme les soins (à l’exception du Vercors peut-être) et pour finir les habitants
limitrophes du Rhône ayant l’habitude d’aller vers la métropole lyonnaise. Pour autant, il ne
semble pas que tous ces éléments aient été pris en compte par l’ARS Rhône-Alpes.
Les illustrations suivantes montrent les zonages ainsi déterminés et validés le 30 novembre 2013,
les zones « sur dotées » étant en rouge, celle « très dotées » en orange, les « intermédiaires » en
jaune, les « sous dotées » en vert et la seule « très sous dotée » en bleu.
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
l’agglomération grenobloise & le grésivaudan

le grand sud isérois
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
le centre-isère nord

le centre isère sud

le nord-isère

l’isère rhodanienne
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