Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le salaire minimum…

Transcription

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le salaire minimum…
. . . PAS POUR TOUJOURS !
Volume 27, numéro 2
Automne 2006
Tout ce que vous avez toujours voulu
savoir sur le salaire minimum…
Au bas de l’échelle est heureux de vous annoncer la parution d’un nouveau document
intitulé : « Le salaire minimum, la pauvreté et l’emploi : des arguments en faveur d’une
hausse substantielle du salaire minimum »
Ce document est le résultat d’une collaboration entre Au bas de l’échelle et certains
économistes des milieux universitaire et syndical. Il est divisé en quatre parties. La
première présente les principales caractéristiques des personnes qui travaillent au
salaire minimum. La seconde aborde la problématique du salaire minimum et sa
contribution à la lutte contre la pauvreté, la troisième traite de la relation entre le
salaire minimum et l’emploi tandis que la dernière présente la revendication
d’Au bas de l’échelle pour une hausse substantielle.
Toutes les personnes intéressées par le sujet et qui veulent se procurer le document
sont invitées à téléphoner à Au bas de l’échelle et à laisser un message à
Lynda Nadeau au (514) 270-7878.
sommaire
Brèves nouvelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
La Loi sur l’équité salariale doit-elle être maintenue, conservée telle quelle ou modifiée?
Suggestion pour Noël! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Chronique des membres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Formation légale sur les lois du travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les agences de placement temporaire : un grand ménage s’impose! . . . . . . . . . .
Du nouveau à la permanence d’Au bas de l’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Colombo poursuit son enquête pour le comité financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Donnons généreusement pour la campagne Centraide! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Assemblée générale des membres d’Au bas de l’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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p. 11
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p. 12
BRÈVES NOUVELLES
Les p’tits nouveaux
du service
Attention!
Attention!
Au bas de l’échelle tient à souhaiter la
bienvenue à Dominique Vallières et Simon
Gruda-Dolbec, tous deux stagiaires à
notre service d’information téléphonique
depuis septembre 2006. Nous les
accueillons avec plaisir et nous leur
souhaitons une expérience formatrice et
stimulante.
Pour la période des fêtes, nos bureaux
seront fermés à partir du 25 décembre et
nous serons de retour le 8 janvier. Nous en
profitons pour vous souhaiter de très
belles fêtes!
. . . pas pour toujours
Dépôt légal à Ottawa et à la Bibliothèque nationale,
ISSN 320617
Coordination: MÉLANIE GAUVIN
Collaboration: JULIE CLOUTIER, KARINE CRÉPEAU, MÉLANIE GAUVIN,
LOUISE MICHON, LYNDA NADEAU, ESTHER PAQUET
GHISLAINE PAQUIN.
Publié par:
Impression:
Bulletin de liaison du groupe Au bas de
l’échelle, un groupe populaire pour la
défense des droits des travailleuses et des
travailleurs non syndiqués.
ET
Au bas de l’échelle
6839A, rue Drolet, bur. 305
Montréal Qc H2S 2T1
Tél.: (514) 270-7878
Adresse électronique: [email protected]
Site Internet: http://www.aubasdelechelle.ca
VALNA inc.
Illustration: Jacques Goldstyn
Un organisme financé par
du Grand Montréal
Volume 27, numéro 2, Automne 2006
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. . . PAS POUR TOUJOURS!
??
LA LOI SUR L’ÉQUITÉ SALARIALE DOIT-ELLE
ÊTRE MAINTENUE, CONSERVÉE TELLE
QUELLE OU MODIFIÉE?
’est la question à laquelle répondra le ministre du Travail dans
un rapport qu’il doit déposer à
l’Assemblée nationale au plus tard
le 21 novembre 2006. Un mémoire rédigé
par le Conseil d’intervention pour l’accès des
femmes au travail (CIAFT) et co-signé par la
Fédération des femmes du Québec (FFQ) et
Au bas de l’échelle1 a été remis à la Commission de l’équité salariale (CES) dans le
cadre des consultations qu’elle mène
pour préparer son propre rapport.
C
Le mémoire rend compte de la discrimination qui subsiste encore envers les
femmes sur le marché du travail. Il
présente ensuite les gains importants
apportés par la Loi sur l’équité salariale
(LES) mais aussi les faiblesses majeures
de la loi. Il parle des principales difficultés
liées à son application dans les milieux
non syndiqués. Il recommande évidemment le maintien de la Loi sur l’équité
salariale et aussi celui de la Commission sur
l’équité salariale chargée de surveiller son
application. Le mémoire propose toutefois plusieurs améliorations.
?
Une loi plus que jamais nécessaire!
Les femmes se retrouvent encore grandement concentrées dans des emplois typiquement féminins : secrétaires, vendeuses
(commerce du détail), caissières, commis
à la comptabilité, infirmières, institutrices
à la maternelle et au primaire, éducatrices
et aides-éducatrices, commis de bureau,
serveuses, etc. La plupart de ces emplois
offrent de piètres conditions de travail,
sauf certains emplois syndiqués comme
ceux des infirmières et des institutrices.
Les femmes demeurent les championnes
de l’emploi atypique (à temps partiel,
temporaire, sur appel, etc.) et qui se situe
au bas de l’échelle salariale.
Certes, la Loi sur l’équité salariale ne peut
résoudre à elle seule toutes les inégalités
vécues par les femmes au travail mais elle
représente un gain important dans la
lutte contre la discrimination systémique
à l’égard des salaires des emplois occupés
majoritairement par les femmes. Ces
emplois ont été systématiquement sousévalués et sous-rémunérés ce qui explique
en partie l’écart des salaires. Avant
1. « 10 ans après l’adoption de la Loi sur l’équité
salariale du Québec : les travailleuses non syndiquées
à la croisée des chemins » Montréal, Septembre 2006,
30 pages.
. . . PAS POUR TOUJOURS!
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l’existence de la loi, chaque femme portait
le fardeau de prouver individuellement
l’existence d’une telle discrimination et les
procédures devant la Commission des droits de
la personne pouvaient s’avérer longues et
coûteuses, en plus d’être très complexes.
C’est maintenant aux employeurs de
prouver qu’ils ont utilisé des critères
exempts de discrimination basée sur le sexe
dans l’établissement de leurs structures
salariales.
Des améliorations pour aider les
travailleuses non syndiquées!
Cette loi a permis à des milliers de travailleuses syndiquées de faire des gains,
principalement celles du secteur public.
C’est beaucoup plus difficile dans le
secteur privé où 80 % des travailleuses ne
sont pas syndiquées. D’abord, la grande
majorité des travailleuses non syndiquées
ne connaissent pas le contenu de la LES.
Par exemple, elles ne savent pas qu’elles
ont leur mot à dire sur la démarche
Suggestion pour Noël!
Vous ne savez pas quoi donner à Noël!
Vous voulez encourager Au bas de l’échelle!
Vous voulez contribuer à la protection de
la nature!
Nous vous suggérons ce joli sac très pratique. Il est noir avec le logo d’Au bas de
l’échelle de couleur sable. Sa dimension est
de 18,5 cm x 15,5 cm x 4,5 cm.
4
d’équité salariale faite par leur employeur
et qu’elles peuvent contacter la CES pour
porter plainte ou dénoncer leur employeur qui n’a pas fait ou qui a mal fait
son exercice d’équité salariale. De plus,
l’évaluation d’une démarche d’équité
salariale est complexe et n’est pas à la
portée des travailleuses. Finalement, elles
ne jouissent pas d’une sécurité d’emploi
suffisante pour réagir et poser des
questions.
C’est pourquoi le mémoire recommande
que la CES élabore un plan d’action pour
trouver des solutions aux problèmes vécus
par les travailleuses non syndiquées dans
l’application de la LES. Le mémoire
recommande également que la CES maintienne son programme de vérification de
l’atteinte de l’équité salariale qui permet
de visiter des entreprises au hasard
(surtout celles qui comptent de 10 à 49
personnes salariées) ou des entreprises
qui ont fait l’objet de signalements, pour
vérifier si elles ont respecté la loi.
Vous ferez deux bonnes actions en même
temps : vous aiderez Au bas de l’échelle dans
sa recherche de financement et vous
poserez un geste pour
l’environnement.
Ce sac sera disponible au
secrétariat d’Au bas de
l’échelle, au coût de 10 $.
Communiquez avec nous au
(514) 270-7878.
. . . PAS POUR TOUJOURS!
LA CHRONIQUE
DES MEMBRES
!
!!
AU BAS DE L’ÉCHELLE A MIS SUR PIED
SON COMITÉ D’ACTIONS
COLLECTIVES!
epuis quelques mois, un groupe
formé de membres d’Au bas de
l’échelle (ABE) participe à l’élaboration et à la mise en oeuvre
d’activités au sein du comité d’actions
collectives de l’organisme. L’objectif de ce
comité est de créer des outils d’information pour soutenir et promouvoir la
mission d’ABE. Voici un aperçu des outils
et des actions qui en découlent.
D
Création de la « Pochette du membre
actif et engagé »
La « Pochette du membre actif et engagé »
est conçue pour informer les personnes
non syndiquées de leurs droits au travail
et pour faire connaître les services de
l’organisme tout en favorisant la participation et l’implication des membres
d’ABE.
La prochaine assemblée générale sera
l’occasion de remettre aux membres
intéressés cet outil de promotion et
d’information dans le but de distribuer
. . . PAS POUR TOUJOURS!
son contenu auprès des travailleuses et
des travailleurs ciblés des milieux de
travail suivants : restauration, boutiques,
dépanneurs et commerces de détail. Le
format « carte d’affaires » a été privilégié
pour donner directement l’information
aux personnes salariées tout en assurant
la discrétion nécessaire à sa distribution.
Plusieurs thèmes sont abordés : les
congés fériés, le temps supplémentaire, la
répartition des pourboires, l’achat de
vêtements particuliers, etc.
Le comité souhaite joindre à la « pochette »
un formulaire d’évaluation qui permettra
de recueillir l’appréciation des membres.
Les retombées de cet outil d’information
pourront également être évaluées à partir
du service d’information téléphonique de
l’organisme.
Des outils d’information pour une
distribution massive
Pour plus de visibilité, ces thèmes seront
repris sous la forme de signet et de carte
postale pour être plus largement
distribués par le comité d’actions dans les
universités, les cégeps, les bibliothèques,
5
les cafés etc., à différents moments au
cours de la prochaine année.
Ensuite, le comité d’actions envisage la
distribution de tracts aux endroits les plus
susceptibles de rejoindre les personnes
salariées de l’industrie manufacturière
(par exemple, les métros Rosemont et
l’Acadie ainsi que le secteur de la rue
Chabanel/St-Laurent). Pour étendre sa
distribution, la possibilité de traduire les
tracts en anglais est envisagée.
De plus, le comité souhaite concevoir des
affiches qui seront utilisées lors des
manifestations auxquelles ABE participe,
comme par exemple à la Fête des
Travailleuses et des Travailleurs en mai.
Envie de vous impliquer?
Sachez qu’il n’est pas obligatoire de faire
partie du comité pour vous impliquer! Si
l’une ou l’autre de ces activités vous
intéresse, que ce soit au niveau de la
conception de slogans, de la traduction
de tracts, pour bricoler ou colorier, votre
participation est fort appréciée. Vous êtes
les bienvenus!
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à
communiquer avec Mélanie Gauvin,
coordonnatrice du comité d’actions
collectives d’ABE : (514) 270-7878.
À la prochaine action!
Karine Crépeau pour le comité d’actions
Les membres
du comité :
Evelyne Crépeau,
Karine Crépeau,
Félix Denis,
Jennifer Desaulniers,
Marie-Josée Dupuis,
Laurence Léa Fontaine,
Mélanie Gauvin et
Élisabeth Woods
Absente de la photo :
Jennifer Desaulniers
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. . . PAS POUR TOUJOURS!
FORMATION LÉGALE SUR
LES LOIS DU TRAVAIL
et hiver, Au bas de l’échelle vous
offre la possibilité d’assister à sa
formation légale qui porte sur les
lois du travail et plus particulièrement sur la Loi sur les normes du travail.
C
Cette formation légale d’une durée de
dix-sept heures aura lieu les 7, 8 et 9
février 2007. Le coût total de la formation est de 150 $ pour les organisations
et de 75 $ pour les personnes membres
depuis octobre 2006.
Elle s’adresse tant aux personnes
intervenant auprès d’individus aux prises
avec des problèmes au travail qu’aux
personnes intéressées à connaître
davantage la Loi sur les normes du travail. La
formation sera donnée par une avocate
spécialisée en droit du travail, Me
Stéphanie Bernstein, qui a d’ailleurs déjà
travaillé comme responsable des services
d’information pour l’organisme pendant
de nombreuses années.
Nous tenons à préciser qu’Au bas de
l’échelle donne priorité aux inscriptions
des personnes intervenant au sein de
groupes et ceci, afin de rejoindre un plus
. . . PAS POUR TOUJOURS!
grand nombre de personnes qui veulent
connaître leurs droits. Un maximum de
trois personnes par organisme est fixé, à
moins qu’il ne reste encore des places
disponibles après la date limite
d’inscription.
Si cette formation vous intéresse, faitesnous parvenir un chèque à l’attention
d’Au bas de l’échelle, accompagné de vos
coordonnées et, s’il y a lieu, le nom du
groupe dont vous faites partie, en
précisant qu’il s’agit d’une inscription
pour la formation légale. Faites vite car
les places sont limitées à 20. La date
limite d’inscription est le vendredi 12
janvier 2007. Il est à noter que nous ne
ferons aucune réservation par téléphone.
Suite à votre inscription, nous vous
ferons parvenir par la poste les différents
documents nécessaires à votre préparation. Veuillez donc prévoir entre 4 et 6
heures de lectures préparatoires!
Pour plus de renseignements, communiquez avec Julie Cloutier au (514) 2707878.
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!
!!
LES AGENCES DE PLACEMENT
TEMPORAIRE : UN GRAND MÉNAGE
S’IMPOSE!
Lors de la dernière assemblée générale
d’Au bas de l’échelle, il a été décidé que le
dossier des agences de placement temporaire devait être une priorité. Et ça
l’est! En effet, nous faisons partie d’un
comité de travail mis sur pied par le
ministre du Travail, Laurent Lessard, dans
la foulée de la Marche mondiale des
femmes. Ce comité, qui a débuté ses
travaux en février 2006, a le mandat de
« faire le point sur les pratiques contractuelles et
réelles de l’industrie du placement temporaire et
de proposer des solutions aux iniquités
constatées en ce domaine dans le rapport de M.
Jean Bernier ». Rappelons que le Rapport
Bernier, qui porte sur Les besoins de protection sociale des personnes en situation de
travail non traditionnelle, comprend une
section complète sur la situation des travailleuses et des travailleurs d’agences de
placement temporaire.
De plus, nous faisons partie d’un groupe
de recherche coordonné par Guylaine
Vallée, co-signataire du Rapport Bernier
et enseignante à l’École de relations
industrielles de l’Université de Montréal,
qui porte notamment sur les agences de
placement. Finalement, nous collaborons
au projet de recherche de Véronique de
8
Tonnancour, étudiante à la maîtrise en
relations industrielles, qui cherche à
déterminer les problèmes d’application
de certaines lois du travail en regard des
agences de placement.
Les problèmes vécus par les travailleuses
et les travailleurs d’agence de placement
sont nombreux. Parmi ces problèmes, les
clauses abusives d’exclusivité et de nonconcurrence reviennent fréquemment. On
parle ici de clauses les empêchant d’occuper
un emploi pour toute entreprise desservie
par l’agence qui les a embauchés, pour
une durée allant parfois jusqu’à deux ans
après la fin de leur contrat et cela, sur un
territoire pouvant couvrir tout le Québec,
rien de moins! Dans certains contrats que
nous avons étudiés, le défaut de se
conformer à la clause entraîne une
pénalité de 200 $ par jour d’infraction
pour un maximum de 5 000 $. Après
avoir signé un contrat avec une agence de
placement, les personnes qui se font offrir
un poste permanent dans une entreprise
cliente se retrouvent ainsi grandement
limitées dans leur droit de gagner leur vie
à l’aide de leurs compétences et de leur
. . . PAS POUR TOUJOURS!
expérience. Rares sont celles qui sont
prêtes à courir le risque d’être poursuivies
par l’agence devant les tribunaux civils
(bien que plusieurs de ces clauses soient
jugées abusives), ou qui ont les moyens
d’entreprendre elles-mêmes des recours
civils pour les faire invalider.
Pour sa part, l’entreprise
cliente qui veut embaucher
sur un poste permanent une
personne envoyée par une
agence doit, elle aussi, payer
des pénalités importantes.
L’entreprise cliente doit, en
quelque sorte, « acheter » à
l’agence la personne qu’elle
désire garder à son emploi.
On comprend que ces
dispositions
restreignent
grandement l’accès à des
postes
permanents
et
amplifient la précarité.
De nombreux autres problèmes découlent du fait
que les personnes qui
travaillent pour une agence
de placement se trouvent
dans une relation d’emploi tripartite
(agence, entreprise cliente, personne
salariée), alors que selon la logique
actuelle du droit du travail, on ne peut
avoir, pour un même travail, qu’un seul
employeur. Un seul employeur, mais
lequel? L’agence, ou l’entreprise cliente?
La Cour suprême, dans l’arrêt PointeClaire1, a statué que l’identité de
l’employeur d’un salarié pouvait changer
en fonction des fins poursuivies par
différentes lois. Les travailleuses et les
travailleurs qui sont engagés dans cet
espèce de « ménage à trois », vivent
beaucoup de confusion au sujet de
l’identification de l’employeur. Les personnes non syndiquées connaissent
généralement mal leurs droits et hésitent
souvent à porter plainte, même dans le
cadre d’une relation d’emploi « juridiquement claire ». Si elles travaillent pour une
agence de placement, le fait de ne pas
1. Pointe-Claire c. Tribunal du travail, [1997] 1 R.C.S.
1015.
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toujours savoir clairement qui est leur
employeur ajoute un niveau de difficulté
supplémentaire et vient fragiliser encore
davantage l’exercice de leurs droits. La
confusion est encore plus grande lorsqu’un
problème de juridiction s’ajoute, par
exemple lorsque les lois fédérales du travail
s’appliquent dans l’entreprise cliente et les
lois provinciales dans l’agence. Une chatte
n’y retrouverait pas ses petits…
On ne peut non plus passer sous silence
le fait que les personnes engagées par
l’entremise d’une agence ne bénéficient
généralement pas du même salaire ni des
mêmes avantages sociaux que le
personnel régulier de l’entreprise cliente,
même si elles font les mêmes tâches. Les
études font état d’écarts de salaire allant
jusqu’à 40 %2. Bien que ce soit totalement inacceptable, la Loi sur les normes du
travail n’offre aucun recours contre ces
disparités de traitement.
Les agences de placement poursuivent
des fins lucratives. Leur fonds de commerce ou, si on préfère, le « produit »
qu’elles vendent sur le marché et avec
lequel elles visent à faire des profits, ce ne
sont pas des meubles, des vêtements ou
des petits pois congelés, mais des êtres
humains. Cela en fait une industrie bien
particulière, qui demande un encadrement spécifique. De nombreux pays ont
jugé cet encadrement nécessaire et ont
décidé d’imposer des règles aux agences.
On peut notamment penser à l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France,
10
le Japon, la Corée, la Norvège, le
Portugal, la Grèce, la Turquie, l’Espagne,
l’Italie, les Pays-Bas, la Suède, le
Luxembourg et la Suisse. Le Chili vient
tout juste de se doter d’une nouvelle
législation qui précise les motifs pour
lesquels ces entreprises peuvent recourir
aux agences de placement, qui oblige ces
dernières à s’enregistrer et à se doter d’un
fonds de garantie et qui leur attribue un
mandat unique : la location temporaire
de main-d’œuvre. On veut ainsi faire
échec aux « agences paravent », à la
substitution de main-d’œuvre permanente
et protéger les personnes employées par
des agences « fly by night », c’est-à-dire
des agences qui disparaissent sans laisser
de traces. Fait à noter : les grosses
agences agissant au Chili étaient
d’accord avec la mise en place de cette
législation, car elles voulaient que des
règles claires s’appliquent à toutes les
agences afin de limiter la concurrence
déloyale. Espérons que cela inspirera
notre ministre du Travail …
2. Voir J.R Tapin, Agences de placement temporaire,
Ministère de la Main-d’œuvre, de la Sécurité du
Revenu et de la Formation professionnelle, 1993,
ainsi que D. Galarneau, L’écart salarial entre employés
temporaires et permanents, Statistique Canada,
no 75-001-XPF au catalogue, printemps 2005.
. . . PAS POUR TOUJOURS!
DU NOUVEAU À LA PERMANENCE
D’AU BAS DE L’ÉCHELLE
’organisme est heureux d’accueillir
une nouvelle salariée au sein de
son équipe. Julie Cloutier s’est
jointe à l’équipe au mois de
septembre dernier. Celle-ci a été embauchée comme responsable des services
d’information à la suite du départ de
Jean-François Plano maintenant chargé
de cours au Collège Sainte-Thérèse. Julie
gravite autour d’Au bas de l’échelle depuis
plus de 5 ans, d’abord en tant que stagiaire au service d’information téléphonique et ensuite comme formatrice sur la
L
Loi sur les normes du travail. Titulaire d’un
baccalauréat en administration et d’un
autre en droit, elle a précédemment
travaillé comme conseillère au sein d’un
syndicat et comme recherchiste dans un
bureau d’avocats voué à la défense des
travailleuses et des travailleurs.
Nous lui souhaitons la bienvenue!
Vous aurez le plaisir de rencontrer Julie
lors de la prochaine assemblée générale
d’orientation.
COLOMBO POURSUIT SON ENQUÊTE
POUR LE COMITÉ FINANCEMENT
près avoir cherché et trouvé la
nouvelle responsable des services
d’information en la personne de
Julie
Cloutier,
l’inspecteur
Colombo est à la recherche de personnes
intéressées à faire partie du comité
financement d’Au bas de l’échelle.
A
Voici quelques indices pour dépister ces
gens, selon notre inspecteur préféré : il
faut que ces personnes soient dynamiques, enthousiastes, aient plein d’idées
innovatrices pour trouver de l’argent et
finalement, un peu de temps à
consacrer à Au bas de l’échelle.
Pour vous faire découvrir, sautez sur le
téléphone et contactez l’assistante de
l’inspecteur, Lynda Nadeau au (514)
270-7878. Laissez-lui un message, elle
vous rappellera dans les plus brefs
délais, à moins qu’elle ne soit inondée
d’appels…
Le comité financement a très hâte de
vous rencontrer. Malheureusement,
l’inspecteur Colombo n’y sera pas, il est
déjà sur une autre enquête!
11
!
!!
DONNONS GÉNÉREUSEMENT POUR LA
CAMPAGNE DE CENTRAIDE!
’est le 21 septembre dernier que
débutait la campagne annuelle de
Centraide, avec la 15e édition de
« La marche Centraide aux 1 000
parapluies ». Cette année, l’objectif est de
recueillir le montant record de 50,5
millions de dollars, d’ici le 15 décembre
2006. L’argent amassé permettra de
soutenir plus de 350 organismes qui
viennent en aide à 500 000 personnes
vulnérables.
C
Au bas de l’échelle est un des nombreux
organismes qui bénéficient d’un appui
financier de la part de Centraide. Cet
appui nous aide à défendre les droits et
les intérêts des travailleuses et travailleurs
non syndiqués qui vivent des situations
difficiles au travail. Nous en sommes très
reconnaissants.
Nous vous invitons à donner généreusement à ce grand réseau d’entraide et,
ainsi, poser un geste de solidarité envers les
personnes les plus démunies de notre
société. Les membres d’Au bas de l’échelle
sont invités à remplir le formulaire ci-joint
et nous le retourner le plus vite possible
avec un chèque fait au nom de Centraide.
Chaque don est important ne l’oublions
pas!
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE D’ORIENTATION DES
MEMBRES D’AU BAS DE L’ÉCHELLE
ncore une fois cette année, le mois
de décembre annonce la tenue de
notre assemblée générale d’orientation. Elle aura lieu samedi, le
9 décembre 2006, de 13h à 17h et elle
sera suivie d’un petit 5 à 7. Cette
assemblée générale est le moment
d’adopter nos recommandations pour
l’année financière 2007-2008. Vous
pourrez également assister à une conférence pour mieux comprendre ce qu’est le
E
12
revenu de citoyenneté, qu’on appelle
aussi allocation universelle ou revenu
minimum garanti, et connaître les enjeux
pour les travailleuses et travailleurs au
bas de l’échelle. Tous les membres sont
cordialement invités et vous recevrez
votre convocation d’ici la fin novembre
avec tous les renseignements sur l’horaire
de la journée et le lieu de l’assemblée.
. . . PAS POUR TOUJOURS!