1 Bernard RAVENEL Le nucléaire au Moyen Orient Résumé Je m

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1 Bernard RAVENEL Le nucléaire au Moyen Orient Résumé Je m
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Bernard RAVENEL
Le nucléaire au Moyen Orient
Résumé
Je m’attacherai à faire l’historique de « la Bombe » au moyen Orient. Je montre qu’il
existe actuellement une et une seule puissance nucléaire dans la région, c’est Israël. Et
que ce pays fait tout pour le rester, quitte à mettre en place des actions de
désinformation, falsification de la vérité , voire à envisager des solutions militaires qui
seraient à terme nuisibles pour sa propre existence.
Je vais faire l’historique, tant du nucléaire réel (Israël) que Virtuel (Iran). Dans cette
région les « options militaires » sont plus que présentes, en Syrie actuellement puis,
selon les bruits de bottes, en Israël. L’armement fourni à Israël par les USA est
impressionnant : bombes perforantes, avions ravitailleurs etc. .. Tout s’installe
doucement pour une intervention. Même L’Azerbaïdjan serait participant en prêtant ses
bases. Tout ceci sent mauvais. La guerre n’est pas certaine mais elle est envisageable.
Quant au cadre général du nucléaire au Moyen Orient., il est lié à l’émergence de
puissances régionales. Toute nouvelle puissance qui se respecte, pour asseoir son
influence, pense à se doter de cette arme. Le Brésil y pense, la chine et l’Inde l’on déjà.
Curieusement, l’Afrique du Sud vient d’y renoncer officiellement.
Toutes ces options de volontés nucléaires et de refus sont l’objet de rejet de la part des
puissances actuellement détentrices de cet armement. C’est particulièrement vrai dans
la région. Un extraordinaire revirement d’opinion est celui qui prévôt : on ne parle que
de l’Iran, pas d’Israël. Peu de journaux en parlent, le Monde en novembre 2011 en a
parlé (titre : l’Iran et la bombe d’Israël). Aussitôt minimisé le lendemain qui renverse les
rôles et les volontés de la région. Gunther Grass, prix Nobel, dans un interview a remis
les pieds dans le plat (titre : « ce qui doit être dit ») en parlant de l’armement d’Israël et
du danger qu’il représente simplement parce qu’il existe, non contrôlé. Immédiatement,
Gunther Grass s'est fait traiter d’antisémite dans une réaction stupide d’Israël,
disproportionnée qui fit, qu’un grand nombre de journalistes, prirent sa défense.
Refaisons un peu l’histoire, d’où vient l’arme nucléaire israélienne ?
-1er Acte - Après 1945, l’usage américain de l'arme nucléaire a entrainé une envie de
prolifération. Cinq puissances furent déclarées. Dès 1946 Israël avait décidé de s’en
doter. Dans les années 50, le programme « atom for peace » américain se met en place. Il
propose au monde entier l’utilisation de réacteurs nucléaires … américains, bien sûr.
Mais pour maîtriser cette prolifération sous l’égide des américains, on créa l’Agence
Atomique Internationale (AIEA) sous l’égide de l’ONU. Mais ne pas oublier la dualité de
la technologie nucléaire, pacifique ou militaire : toute puissance qui choisi l’une, tôt ou
tard pense à l’autre.
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-2ème Acte - Israël reçoit donc son premier réacteur, tout comme le Shah d’Iran,
d’ailleurs. On voit donc que la nucléarisation de la région a bien été initiée et pilotée par
les américains.
-3ème Acte - Les USA inquiets devant un risque nucléaire qu’ils ne contrôleraient plus,
amènent dans leur confrontation avec l’U.RS.S. à conclure un traité de non prolifération...
Non signé par Israël qui refuse. L’Iran le signe, lui.
-4ème Acte - 1974. Lendemain de la guerre du Kippour, choc pétrolier. On s’aperçoit
qu’Israël déploie son armement nucléaire. L’Iran est à la tête de l’OPEP et veut
augmenter les prix du pétrole, ce qui déplait aux USA (ils viennent de perdre le Viet
Nam, en plus). Puis l’Inde fait son 1er essai nucléaire. La prise de conscience des
américains entraine l’arrêt de toute coopération.
L’Iran, coincé entre deux puissances nucléaires décide alors de se lancer dans la course
au nucléaire, tant pour des raisons d’indépendance énergétique que de souveraineté. Ce
seront les européens qui se substitueront aux USA. L’Iran participera à Eurodif
moyennant 10 % de l’uranium enrichi en retour. Ce qui énervera les USA.
-5ème Acte - La révolution islamique. L'Iran abandonne la filière nucléaire. Suit la
guerre d’Irak qui attaque l’Iran. La direction iranienne se pose la question de relancer le
nucléaire pour se défendre contre d’autres armes de destructions massives en se
tournant vers l’URSS et la Chine. En 1990, La volonté d’équilibrage des pays arabes se
fait jour. En 1993, la stratégie américaine se dirigera contre l’Iran et l’Irak. En 2003 l’Iran
annonce à l’AIEA qu’elle dispose de 2 centrales d’enrichissement. Annonce légale,
toujours dans le cadre du respect international et des traités signés. En 2003 l’Irak, et
l’Iran, lors d’une conférence sous l’égide de l’Europe, s’engagent de ne pas nucléariser.
L’Iran demandait des garanties. Du côté israélien, l’option nucléaire se développe : 1967 : ils ont la bombe. Dayan obtient l’autorisation de la déployer. En même temps,
Osirak, réacteur expérimental irakien (financé par la France) est détruit par un raid
israélien. Pendant la guerre du Golf, Les US, interdisent (pour éviter les excès) à Israël
sous le feu des missiles irakiens, de l’utiliser. En 2003, l’UE n’ayant pas tenu leurs
engagements, ce sont les américains qui demanderont plus tard une dénucléarisation
des pays arabes. Ce sera étendu par l’appel d’une conférence internationale de
dénucléarisation de toute la région. Israël ne s’y joindra pas. Beaucoup de négociations
seront mises en place. Les Iraniens ont accepté parce qu’ils se considèrent en rapport de
force. Ils considèrent que les grandes puissances sont faibles. Ils veulent bien négocier
alors. Certes, les sanctions financières en retour sont embêtantes mais ils ont de quoi
tenir. Du côté USA, même position : c’est nous qui sommes en position de force, on les
fera plier.
État actuel du projet nucléaire iranien
Les diplomates pensent que les iraniens sont encore loin de tout maîtriser. Ils ont le
schéma mais pour la construction, ce n’est pas encore le cas, plus la miniaturisation et
les missiles. Ils pensent encore que 12 ans seront nécessaires. Même les services du
Mossad et américains pensent cela. Les services du Mossad qui étaient contre le
« bombardement » de l’Iran sont en fait pour maintenant. Raison : nous ne pouvons pas
vivre ainsi, c’est la légitimité militaire. Mais on ne sait pas si c’est réalisable, ajoutent
t’ils.
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Pour moi, ce n’est pas seulement Barak qui est dangereux mais aussi Netanyahou,
messianique au possible. Pour l’instant, le gouvernement israélien n’est pas pour mais je
crains un dérapage non maîtrisé. Rien ne devrait se passer avant le 4 novembre. Avec
l’intention d’entraîner les américains devant un fait accompli. Ce qui est un problème
n’est plus la force des américains de l’empêcher mais leur faiblesse de ne pas retenir
Israël.