livret Zanetto + analyse - Circonscription d`Herblay
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livret Zanetto + analyse - Circonscription d`Herblay
LIVRET ET PISTES D’ECOUTE Traduction du livret, commentaire et pistes pédagogiques par Annick Deyris, CPEM CD de référence : Zanetto par le Bohuslav Martinu Philharmonic, direction Peter Tiboris, Elysium Records Les passages à chanter ainsi que les accompagnements piano sont téléchargeables sur le site de l’inspection d’Herblay, rubrique Zanetto. La Renaissance italienne. Un paysage illuminé par la lune. A gauche, une élégante maison de plaisance bâtie sur une terrasse qui descend, par une rampe en pente douce, sur le devant du théâtre. Au pied du mur de la terrasse, un vieux banc. Au fond du décor, Florence vaguement signifiée. Le ciel est plein d'étoiles. ***** PLAGE 1 Ouverture C’est le moment des hypothèses par les élèves !! -Ecoutez ce passage en entier. Par qui est-il interprété ? -Réécoutez une fois. Y a-t-il des moments différents ? Si oui, à quoi vous font-ils penser ? (légèreté, humour, apaisement, rêve, romantisme, guerre, violence, autre ?...) Gardez une trace (texte, dessins, notes du maître etc.) de ce que vous allez dire ou écrire. L’introduction d’un opéra raconte déjà un peu de l’histoire. Faites des hypothèses sur ce qui risque de se passer à partir de ce que vous avez entendu puis vous vérifierez lorsque vous aurez terminé l’étude de cet opéra. Indication pour le maître : Un chœur à 4 voix introduit a capella cet opéra. Aucune parole mais des vocalises sur des voyelles. Pas d’instrument donc puisque c’est a capella. 3 moments et deux thèmes -Le premier thème est plutôt lié ; il évoque peut-être la douceur des sentiments. -A 0’36, le rythme devient plus piqué, les notes sont plus détachées -A 1’32, le premier thème est repris et se termine sur une note très aiguë. Annick Deyris, CPEM **** PLAGE 2 SCÈNE PREMIÈRE. SILVIA, seule Silvia, con una veste bianca, è appoggiata alla Silvia, en déshabillé blanc, est accoudée sur la balaustrata ; contempla, fantasticando, la rampe de pierre sculptée de la terrasse et campagna contemple, rêveuse, le paysage. SILVIA Maledetto l'amor ! Non ho più lacrime. discende, lenta Son la crudel signora, che ognun sempre adorò, che ognuno adora. Ognun col labro rispettoso sfiora la mia man : ma l'ardore del bacio non salì fino al mio core. M'uccide il tedio. Le silenziose chiari notti d'estate, che pajon fatte per le serenate, danno al poeti il destro di sfogar l'estro, ed ecco... in onor mio dispiegan l'ali scipiti madrigali. Il soldato, il mercante, il podestà ai piè mi gittan l'oro, ma disprezzo costoro e la lor vanità. SILVIA Que l'amour soit maudit ! Je ne puis plus pleurer. Elle descend lentement la pente douce. Je suis la cruelle souveraine Que chacun aime, que tout le monde adore. Chacun effleure respectueusement ma main de ses lèvres: Mais l’ardeur du baiser ne touche pas mon cœur. L’ennui me tue. Je laisse les poètes donner libre cours à leur inspiration dans le silence des nuits blanches d’été propices aux sérénades, car voilà… mon honneur ne plie pas devant les fades madrigaux L’opéra débute par une aria (ce qui est assez rare) et Silvia se présente. Quelle est la tessiture de la chanteuse (soprano) Les cordes de l’orchestre, jouant piano, introduisent ce moment. La musique évoque la tristesse. Les paroles de Silvia dévoilent le contraste entre sa vie privée, triste et sans amour et sa vie publique de souveraine où elle joue le rôle d’une femme forte, cruelle, qui dirige son peuple. Le soldat, le marchand, l’édile jettent de l’or à A 2’03, le ton change, il devient plus dur mes pieds, mais je méprise leur richesse et leur vanité. Annick Deyris, CPEM A 2’23, l’orchestre, accompagnant notamment le violoncelle solo, poursuit le discours, indique combien il est difficile pour la reine de supporter tous ses sujets (l’armée, les commerçants et les responsables administratifs) Soffro ! Viver così, senza un amore, viver non è. Non mi ricorda un fiore qualche affetto gentil. Je souffre. Vivre ainsi, sans amour, n’est pas vivre. Je n’ai pas souvenir d’une fleur touchante et affectueuse. A 2’36, ces paroles sont chantées dans la tessiture grave de la chanteuse. La musique est lente, les violons, traditionnellement utilisés pour les moments romantiques accompagnent la chanteuse. Le cor soutient la voix, donnant de la profondeur et accentuant la tristesse exprimée. (addita la città) Firenze splende laggiù, lontana, nel sereno ; e tende, forse, lo suardo al cielo un giovinetto Montrant la ville au loin. Voici là-bas Florence qui resplendit, lointaine et sereine ; peut-être y a-t-il un jeune homme qui, le regard dans le ciel, m’a vue une fois et a senti en sa poitrine battre son cœur pour moi, pour moi l’indigne. Si jamais il croise ma route… Oh ! qu’il ne s’enfuie pas… A 3’10, le ton change, le tempo est un peu plus rapide. Silvia s’enflamme en espérant qu’un jeune homme croise enfin sa route. La chanteuse visite alors la partie aiguë de sa tessiture. che m'ha vista una volta, e sente in petto battere il cor per me, per me l'indegna. Se a traverso la mia strada fatal si trovi... oh ! non isperi di fuggirsene via... e non sarò la sola disgraziata ! Et je ne serai plus seule et malheureuse ! Pistes pédagogiques Il est possible de -tracer un début de portrait de Silvia. -chercher de quels instruments est composé l’orchestre qui accompagne l’opéra. -chercher plus particulièrement une documentation sur le violoncelle. La lecture du magnifique album « Le luthier de Venise » de Claude Clément (Ecole des Loisirs) peut venir en complément. Annick Deyris, CPEM ***** PLAGE 3 ZANETTO, canta da lontano, sempre avvicinandosi. Cuore ! come un fiore si dischiude in te l'Amore : la canzon non è gioconda, l'odi tu, piccina bionda. Cuore ! V'è il dolore tra il profumo e lo splendore... par che il pianto si nasconda in quel fior, piccina bionda. Piccina bionda, par che il pianto si nasconda in quel fior. ZANETTO, chantant au loin, toujours en approchant. Mon cœur, L’amour s’ouvre en toi Comme une fleur : La chanson n’est pas joyeuse, Tu l’entends, toi, petite blonde Mon cœur ! Vois la douleur Parmi le parfum et la splendeur… Des larmes se cachent Dans cette fleur, petite blonde. Petite blonde Des larmes se cachent Dans cette fleur. Quel instrument introduit l’air de Zanetto ? (la harpe). A quel autre instrument utilisé notamment à la Renaissance peut-il faire penser ? (le luth) Quel chanteur tient le rôle de ce personnage ? (c’est une soprano qui tient le rôle du jeune homme ; à l’opéra, les voix féminines tiennent les rôles des jeunes hommes pour indiquer leur jeunesse, en souvenir de leur voix d’enfant avant la mue) Que disent les paroles ? Elles parlent de la solitude qui touche aussi les gens riches, de l’envie d’aimer. Ces paroles semblent faire écho à l’air précédent. Zanetto n’a sans doute jamais rencontré Silvia mais son chant laisse deviner qu’étrangement, il la connait déjà. Le chant est composé de deux couplets (à 14’’ puis à 52’’ commençant tous deux par « Cuore ». La conclusion mélodique de la chanson se trouve à partir d’1’18. Pistes pédagogiques -répondre aux questions ci-dessus. Débat : peut-on être riche et triste ? Que manque-t-il dans ce cas ? -chanter la chanson La partition se trouve ci-après, les versions voix, piano, voix et piano, le tout transposé un ton en dessous de l’original, sont disponibles. Annick Deyris, CPEM Annick Deyris, CPEM Annick Deyris, CPEM PLAGE 4 SILVIA Dolce è la melodia : la voce tocca il cuor. Ma queste fole, queste fole d'amore, io non l'intendo più. (Sale lentamente su la terrazza, volgendosi distrattamente verso la parte da cui veniva la voce. Zanetto col liuto a tracolla, e trascinando per l'erta il mantello, entra con aria allegra senza veder Silvia). La voix commence seule, sans les instruments. Les cordes entrent ensuite pour accompagner. Notez l’inquiétude proposée par la musique sur le mot « fole ». Comment l’interprétez-vous ?(Silvia est sage et doit tenir son rang ; pour elle, tomber amoureuse ne doit pas arriver malgré son fort désir) (Elle remonte lentement sur la terrasse, en Observez l’aigu sur le mot « amore » qui suggère le regardant, distraite, du côté d'où venait la désir profond de Silvia. voix. Zanetto, sa guitare sur l'épaule et Silvia a entendu la voix de Zanetto et elle est troublée. portant sous son bras son manteau qui traîne dans l'herbe, entre gaîment, sans voir Silvia.) SILVIA La mélodie est douce : la voix touche mon cœur. Mais quelle folie, quelle folie d’amour (ndlr : s’empare de moi), je ne la comprends pas. SCÈNE II SILVIA , sur la terrasse, ZANETTO. ZANETTO Le notti estive ridono al viaggio, e si va della luna al chiaro raggio. Ma di lassù le stelle infondono coraggio con le pupille d'ôr. ZANETTO Les nuits d’été invitent au voyage, Et l’on part au lever de lune. De là-haut les étoiles aux pupilles d’or donnent du courage. Son giunto. Ama Firenze il suono del liuto e la canzon d'amor ? Non posso in quest'arnese picchiare alla locanda del paese. Mi converrà dormire all'aria aperta. (si sdraja sulla panca avvolgendosi nel mantello). Me voici. Florence aime-t-elle le son du luth et la chanson d’amour ? Je ne peux, dans cet accoutrement frapper à l’auberge de ce pays. Me voilà contraint de dormir à la belle étoile. (il s’allonge sur un banc, enveloppé dans son manteau) Ce passage n’est pas repris sur le CD mais peut être utile à une meilleure compréhension de l’histoire. Annick Deyris, CPEM SILVIA (scende della terrazza). Oh, poveretto ! ed io che avevo in uggia questa serenità ! Debbo chiamarlo ed ospitalità debbo offrirgli ? Ma che ! Dorme di già. (guardando Zanetto addormentato) Il silenzio, i profumi della sera, questo fanciul dormente, mi turban forse ? Un palpito novo m'agita il core. Ahimè ! somiglia (guardando più da vicino) al sogno mio ! Su ! Destati. (prendendolo con dolcezza per la mano). SILVIA (descendant de la terrasse) Oh, le pauvre petit ! Et moi qui méprisais cette nuit sereine. Dois-je l’appeler et lui offrir l’hospitalité ? Mais il dort déjà ! (regardant Zanetto endormi) Le silence, le parfum de la nuit, Cet enfant endormi, Me troublent-ils ? Un battement nouveau agite mon cœur. (Regardant Zanetto de plus près) Ah! il ressemble à mon rêve ! Allons ! Réveillez-vous ! (elle le prend doucement par la main) Les premiers échanges entre Silvia et Zanetto ne sont pas repris sur le CD mais ils sont traduits page 7 dans la mise en comparaison du texte de Coppée et du livret original de l’opéra. Annick Deyris, CPEM **** PLAGE 5 ZANETTO Sono Zanetto : un nomade suonator, mi diletto ogni dì nel cambiar d'aria e di tetto. Venti mestieri inutili mi fan campar la vita : ZANETTO Je suis Zanetto : un musicien nomade je me délecte chaque jour du changement d’air et de toit. La vie me permet de vivre de vingt petits métiers : so condurre col fragile remo la barca rapida ; slancio nell'aria il falco a volo in corsa ardita ; domo col morso l'agile puledro ; e in un sonetto chiudo le rime fulgide in cerchio d'oro stretto. je sais mener de la rame fragile le bateau rapide ; je lance dans l'air le faucon au vol hardi ; je dompte le poulain agile ; Et je sais encore jongler dans un sonnet avec des rimes d'or. Zanetto se présente. Malgré sa pauvreté, il est sérieux, franc et naïf, fier de ce qu’il est. A 0’23, Zanetto, sur un air joyeux que les interventions des bois suggèrent, décline ce qu’il sait faire, les petits métiers dont il vit. Pistes pédagogiques : -Faire le portrait de Zanetto, -Chercher en quoi consistent les petits métiers qu’il nomme. En quoi sont-ils des petits métiers ? Trouver des illustrations y correspondant. Annick Deyris, CPEM **** PLAGE 6 SILVIA E non saranno rare le volte in cui ti manca il desinare ! ZANETTO Tavolta sì... Ma se trovo in paese qualche signor cortese, io sono il benvenuto ; m'accettano alla mensa, il mio liuto rallegra la brigaga, e... per quel dì la cena è assicurata ! SILVIA SILVIA (scende della terrazza). Firenze è la tua! ed mèta ? avevo in uggia Oh, poveretto io che ZANETTO questa serenità ! Non so.chiamarlo Se mai piùedflorido Debbo ospitalità qualche sentier ?mi piaccia, debbo offrirgli Ma che ! Dorme di già. lo seguirò. La strana fantasia (guardando Zanetto addormentato) segue l'ardita traccia della sera, Il silenzio, i profumi segnata dall'augel nell'aria azzura. questo fanciul dormente, Ancor su 'lforse mio ?cammino mi turban Un palpito non la fortuna. novotrovai m'agita il core. Ahimè ! somiglia (guardando più da vicino) al sogno mio ! Su ! Destati. (prendendolo con dolcezza per la mano). SILVIA Tous ces métiers donnent rarement à dîner, N'est-ce pas ? ZANETTO Souvent oui… Mais je trouve à certains endroits des gens courtois. Je suis alors le bienvenu ; ils m'acceptent à leur table, mon luth réjouit l’assistance, et... pour ces jours-là le dîner est assuré ! SILVIA Tu vas à Florence ? ZANETTO Je ne sais pas. Je suivrai le chemin qui me plaît le mieux. Mon inspiration suit une trace audacieuse comme l’oiseau dans l’air azuré. Mais je n’ai pas encore trouvé le bonheur Sur mon chemin. Les explications de Zanetto sont chantées sur un air léger qu’accentuent les pizzicati des violons et de l’accompagnement piqué des cordes plus graves. A 0’44, la demande de Silvia est sombre, les instruments graves (cor notamment) assombrissent cette demande. La réponse de Zanetto continue à être claire, déterminée et joyeuse. Le rythme de ce passage évoque sa marche sur le chemin. Annick Deyris, CPEM SILVIA Ma non sognasti un giorno di riposo nel correr tuo fantastico e dubbioso ? E non l'ha mai veduta una casetta bianca tra i verdi pampini d'onde una giovinetta un rapido buon giorno ti mandò ? ZANETTO Sì, qualche volta. Ma qual io mi sono penso ai padri, ai tutori, e non mi piace delle famiglie disturbar la pace. SILVIA Nè ti termasti mai se la fanciulla il fiore ti getto che aveva in petto ? SILVIA Ne rêves-tu pas d’une halte dans ta course fantasque et incertaine ? Et n’as-tu jamais aperçu une maisonnette blanche sous le pampre vert depuis laquelle une jeune fille te donne le bonjour à ton passage ? ZANETTO Si, quelquefois. Mais je pense aux pères, aux tuteurs et il ne me plaît pas de jeter la discorde dans les familles. SILVIA Quoi ! tu ne rêvais pas lorsque les jeunes filles te lançaient en riant les fleurs de leurs corsets ? ZANETTO Un bacio, e seguitavo la mia strada. La libertà m'è cara : non voglio altro fardello che il liuto e la piuma de capello. Un amore dentro il core è un bagaglio troppo grave ! SILVIA L'augel di bosco non vuol gabbia ! ZANETTO Mai ! SILVIA Chi sa che un giorno non t'alletti il nido ! ZANETTO No, no ! L'amor mi fa paura. Sai ? E così bello andarsene via come le libellule ZANETTO A quoi bon ? J'envoyais un baiser, et passais. Et puis, je vous dirai, ma liberté m'est chère. je ne veux pas d’autre fardeau que le luth et la plume au chapeau. Un amour dans le cœur est un si lourd bagage ! SILVIA Tu es un oiseau qu'on ne peut mettre en cage ! ZANETTO Jamais ! SILVIA Et qui, pourtant, fera son nid un jour ! ZANETTO Non, non ! J'ai trop peur de l'amour. Ah ! vous ne savez pas. C'est une douce chose d’aller ainsi qu'un papillon, A 1’22, la demande de Silvia est très lyrique, passionnée. Zanetto a décidément réponse à tout. Sa perception de sa vie est toujours très claire. A 2’19, Zanetto se dévoile davantage, il ne veut pas aimer et préfère la liberté. Ses réponses intéressent Silvia qui semble étonnée d’une telle détermination et d’un tel attachement à des futilités, elle qui doit posséder de grandes richesses mais en est prisonnière. Annick Deyris, CPEM che van per l'aria, libere ! SILVIA Ma non sarai felice... E vieni qui dal fato tenuto per la mano, o il vol di qualche rondine seguisti da lontano ? ZANETTO Quasi ! SILVIA Ti guida dunque una speranza ? ZANETTO Appena un sogno. SILVIA Parla ! libre comme l’air. SILVIA Mais ce n’est pas le bonheur … Et tu viens ici, mené par le hasard ou ayant suivi de loin le vol d’une hirondelle ? ZANETTO C’est à peu près ça SILVIA Tu n’es guidé par aucune espérance ? ZANETTO A peine par un rêve. SILVIA Raconte ! Pistes pédagogiques : Quel style de vie préfèreriez-vous ? Celui de Zanetto ou celui de Silvia. Expliquer en quelques mots pourquoi. **** PLAGE 7 ZANETTO Io qui potrei forse restare. Senti : i pari miei padre e madre non hanno. Son figlio d'un marchese o d'un villano ? E chi lo sa ? Pel mondo Corsi fin'ora, libero e giocondo, nè mai vita migliore ho sospirato. Ma da quando ho gustato la cara voce tua, madonna bella, ZANETTO Je pourrais peut-être rester ici. Ecoute: Les êtres comme moi n'ont ni père ni mère : Suis-je le fils d'un rustre, ou le fils d'un marquis? Qui le sait? Jusqu’ici, j’ai parcouru le monde libre et heureux, sans jamais désirer une vie meilleure. Mais quand j'ai entendu ta douce voix, belle dame, Cet air de Zanetto contraste avec les chants précédents. Il devient soudain très grave (les instruments graves martèlent d’ailleurs ce passage (cor et cordes graves) et il s’exprime avec la partie grave de sa tessiture. Il dévoile dans ce passage la tristesse qu’il a tout de même au fond du cœur. Une maison et une famille lui manquent. Notez qu’il monte dans les aigus lorsqu’il évoque des choses agréables. Annick Deyris, CPEM ho sognato d'avere una sorella ; quando m'hai susurrato dell'intima dolcezza di una casetta, lunge dai rumori del mondo, in mezzo ai fiori, allora sì, mi son sentito solo ! Io cedo ai tuoi consigli. Oh, se volessi trattenerti vicin quest'usignolo randagio ! Io resterei teco, sempre d'accanto mi avresti, e col mio canto le tue lunghe giornate abbrevierei ! j'ai rêvé d'avoir une sœur ; quand tu m’as parlé de la douceur intime d'une maisonnette, éloignée des bruits du monde, au milieu des fleurs, alors oui, je me suis senti seul! Je cède à tes conseils. Oh, veux-tu retenir près de toi ce rossignol errant ? Je resterais près de toi, tu m'aurais toujours à tes côtés, et j'abrégerais tes longues journées avec mes chants! A partir de « Oh volessi », on retrouve la mélodie du début de la PLAGE « Io qui potrei ». Après avoir rêvé, Zanetto revient à sa demande initiale. Pistes pédagogiques : Revenez sur votre écrit issu de la Plage précédente. Avez-vous développé des arguments semblables ? Que pensez-vous de ce que dit Zanetto dans ce passage ? L’orchestre accompagne-t-il bien les divers sentiments exprimés ? Dites pourquoi. **** PLAGE 8 SILVIA Bambino ! (da sè) Come il core mi sussulta ! Che è mai questo timore ? Averlo sembre meco, qui udirlo delirante darmi il nome d'amante ! Oh, il mio sogno avverato ! ZANETTO Vuoi ? SILVIA (da sè). Se voglio ? Oh no, mai ! SILVIA Tu es un enfant ! (pour elle) Comme mon cœur bat fort ! mais pourquoi cette peur ? L'avoir là, près de moi, l'entendre me donner le nom de maîtresse ! Oh ! Voir se réaliser le plus cher de mes vœux ! ZANETTO Tu veux bien ? SILVIA (pour elle) Est-ce que je le veux ? Oh non, mais… Observer la montée progressive de Silvia dans les aigus à chaque vers, accompagnée par les cordes principalement, qui indique l’émotion forte l’étreignant. Le dialogue qui suit, à la fois parlé et chanté, fait apparaître son dilemme intérieur, ses contradictions. Annick Deyris, CPEM Pur è lui che mi supplica ! ZANETTO Madonna, domandai troppo, lo so ; ma vuoi ? SILVIA (da sè). Saprà chi son domani. ZANETTO Anco una volta, vuoi ? SILVIA Non posso ! ZANETTO E perche ? SILVIA Son vedova, son povera, nè musici posso ospitar, nè poeti erranti. ZANETTO Uno scudier non hai ? SILVIA No ! ZANETTO Un paggio ? SILVIA No ! ZANETTO Io con un frutto desino ! SILVIA Deh, taci ! ZANETTO Ma... SILVIA Son vedova, Vivo nel pianto, sola. ZANETTO Et pourtant c’est lui qui me supplie ! ZANETTO Madame, je sais bien que la faveur est grande. Mais... voulez-vous ? SILVIA (à part) Demain il saura qui je suis. ZANETTO Encore une fois, voulez-vous ? SILVIA Je ne puis. ZANETTO Pourquoi ? SILVIA Je suis veuve je suis pauvre, je ne peux abriter ni un musicien ni un poète errant. ZANETTO Tu n’as pas besoin d’un écuyer ? SILVIA Non ZANETTO D’un page ? SILVIA Non ZANETTO Je dîne d’un fruit ! SILVIA Tais-toi ZANETTO Mais… SILVIA Je suis veuve Je vis de peu, seule. ZANETTO On découvre ici le mensonge qui lui permet de refuser la demande de Zanetto sans lui dévoiler les vraies raisons. Annick Deyris, CPEM Ed io non vo' che starmene a' tuoi piedi ? SILVIA E impossibile, credi ! ZANETTO Dunque per sempre addio, bel sogno mio ! Avro forse domani più fortuna con Silvia. SILVIA (da sè). Che dice ? Et moi je ne veux qu’une place à tes pieds. SILVIA C’est impossible, crois-moi ! ZANETTO Alors, adieu pour toujours, ce fut un beau rêve ! Peut-être que demain j’aurai plus de chance avec Silvia SILVIA (à part) Que dit-il ? Observer ici les roulements de tambour qui renforcent la décision difficile de Silvia. Observer ici la descente vers les graves de Zanetto, en écho à la montée dans les aigus de Silvia au début de ce passage, qui indique la déception du jeune homme. Ce moment est souligné par les cordes graves, totalement en accord avec Zanetto. Pistes pédagogiques : Cette scène est le moment décisif de l’histoire. Alors que les circonstances peuvent réunir Silvia et Zanetto, Silvia commence refuser. -Relever les arguments de l’un et l’autre des personnages. Puis observer que chacun d’eux est interprété de façon mélodieuse, donnant ainsi plus de poids pour convaincre, alors que l’aspect plus matériel est juste parlé. **** PLAGE 9 ZANETTO Poi che vani fugono i preghi miei, io chiederti vorrei di Silvia fiorentina. La dicono regina d'ogni bellezza, dicono che il suo sguardo vellutato è una carezza che conquista e innamora, dicono che è bella e pallida... al par di te, signora ; e poi ch'è ricca e prodiga... Andavo a cercar lei ! ZANETTO Puisque ma demande est vaine, je voudrais te demander qui est Silvia la Florentine. Ils disent qu’elle est plus belle que le jour ; Ils disent que son regard est doux comme une caresse et qu’aucun cœur ne lui résiste. Ils disent qu’elle est belle et pâle… Comme toi, dame ; Et puis qu’elle est riche et généreuse… Je vais la chercher ! Zanetto ne s’émeut pas des coups du sort, il accepte le refus de Silvia sans insister davantage et passe à autre chose. L’accompagnement syncopé de l’orchestre renforce cette attitude jeune et dynamique. La description de Zanetto devient soudain très lyrique et dégage beaucoup d’émotion. Elle permet de mieux situer Silvia, en tout cas ce qu’en sait le peuple. Remarquer la façon facétieuse de Zanetto de dire la dernière phrase, après un silence de l’orchestre, déclenchant la vive réaction de Silvia. Est-ce une manœuvre pour faire céder Silvia en la rendant Annick Deyris, CPEM SILVIA Mio Dio ! ZANETTO Forse potrei entrar fra i suoi scudieri. Ma intesi mormorare che la strana bellezza di quell'altiere donna e il pazzo viver suo recan sventura. Ti confesso, madonna, che ho paura. Che debbo far, consigliami. Debbo andar da Silvia ? SILVIA (fra sè). Sarebbe ritornato ! Questo fanciullo ignoto, che mi colmò di tenerezza l'anima, la sorte me l'invia. E la felicità, devo cacciarlo via ? ZANETTO T'ho così poco amica, che non mi vuoi rispondere ? SILVIA (fra sè). È infame... ma così volle il destino ! ZANETTO Ebben ? SILVIA Mon Dieu ! ZANETTO Peut-être pourrai-je devenir son écuyer. Mais j’ai entendu une rumeur qui dit que l’étrange beauté de cette altière dame et sa vie étrange portent malheur. Je t’avoue, ma chère dame, que j’ai peur. Que dois-je faire, conseille-moi. Dois-je aller chez Silvia ? SILVIA (à part) Il serait donc revenu [vers moi, demain] ! Ce jeune homme inconnu qui emplit mon âme de tendresse, c’est bien le destin qui me l’envoie, c’est le bonheur qui passe, dois-je le chasser ? ZANETTO Etes-vous si peu mon amie que vous ne vouliez me répondre ? SILVIA (à part) Ah ! si c'est une infamie, je pourrais dire au moins que le sort s'en mêlât. ZANETTO Eh bien ? soudain jalouse ? On apprend davantage sur le secret de Silvia qui a dû subir une épreuve amoureuse très pénible. A 1’29, cette phrase, lentement prononcée, est accompagnée par les cordes graves et contraste soudain avec le discours léger de Zanetto. Piste pédagogique C’est le moment de percer le mystère de Silvia, en tout cas d’émettre des hypothèses. Annick Deyris, CPEM *** PLAGE 10 SILVIA (dopo un silenzio, e con grande sforzo). Senti, bambino. Non cercar di colei. La tua bell'anima, non conosce il pericolo ! S'io non posso proteggerti, ospitarti, potrò salvarti. Ascoltami. No, non andar da Silvia ! Pagare il pano, il letto colla canzon gioconda che ti fiorisce sulle labbra è bello, ma bisogna conoscere che pan, che letto è quello. SILVIA (après un silence et avec un grand effort) Ecoute mon enfant, ne cherche pas cette femme-là. Ton âme est innocente au point d'ignorer le danger. Mais moi qui ne peux rien, rien, pour te protéger, t’accueillir, je peux te sauver. Écoute-moi. Non, ne va pas chez Silvia ! Il n’est rien de mieux que de payer d'une chanson joyeuse son gîte et son repas, mais il faut en connaître davantage, que le logis et le pain qu'on partage. O Zanetto, Zanetto, Se mi commuovo è perché t'amo... come un bambinel che si vuol salvare. Oh, seguita a cantare del bosco fra le chiome ! E se poi, quando olezza il novo aprile, presso la soglia d'un umil casetta vedrai, sovra il lavoro china, una giovinetta da gli occhi neri e dai capelli d'oro, Oh Zanetto, Zanetto, Si je suis si émue c’est que je t’aime… comme on aime un enfant que l’on veut sauver. Oh, continue à chanter à travers les campagnes vermeilles ! et puis, quand tu sentiras le parfum du nouvel avril, si tu vois au seuil d’une humble maison, une jeune fille aux yeux noirs et aux cheveux d’or en train de travailler, oh, arrête-toi, jeune chantre, c’est ici que se trouvera le bonheur ! ZANETTO Je t’obéirai. Mais il est possible que Silvia soit juste calomniée par la rumeur. (Silvia fait un geste de douleur) oh, fermati, cantore, quello è il nido d'amore ! ZANETTO Ti obbedirò. Ma può darsi che Silvia sia calunniata. (Silvia fa un gesto di dolore). A 0’37, le conseil de Silvia, qui va déterminer la suite de l’histoire, est mis en valeur par un passage instrumental qui fait durer le suspense. La voix se fait alors à la fois douce et pleine de douleur, dans la nuance piano. Le chant devient plus passionné, plus forte. Que conseille-t-elle au jeune homme ? Le conseil de Silvia est ponctué par l’orchestre. Zanetto est interpelé par l’attitude de Silvia et essaie d’en savoir plus. Cette remarque tente également de nous faire penser que Silvia n’est pas tant Annick Deyris, CPEM Certo la ferita del povero tuo core ho riaperto ! Tu m'hai detto che hai l'anima triste ! Un fratello amato, un caro fidanzato la Silvia t'ha rubato ! Non temi sol per me... tu sei gelosa ! SILVIA (con grande tristezza). Immagini una cosa non vera... Va, va... parti !... Tu non puoi figurarti quanto, quanto mi dolga dirti che tu rivolga lontano il piè dall'intrapresa via ! Ma, prima che tu vada per la tua strada, mi puoi rendere grazie : (con amarezza) io t'ho salvato ! (fra sè) Tutto è finito. Ahimè ! se m'avesse scoperto. Pardon, j’ai touché une blessure de ton pauvre cœur Tu m’as dit que ton âme est triste ! Silvia t’aurait-elle pris un frère bienaimé, un fiancé très cher ? Ne crains pas de me parler… Tu es jalouse ? SILVIA (avec une grande tristesse). Tu n’imagines pas la vraie raison Non, vraiment… Va, va… pars !... Tu ne peux te figurer combien, combien il est difficile de te dire de repartir loin, sur la route que tu as choisie ! Mais sache que si tu reprends ton chemin, tu me remercieras : (avec amertume) Je te sauve ! (à part) Tout est fini. Hélas ! S’il m’avait découverte ! responsable de ce qui lui est arrivé qu’elle le pense. « je te sauve » devient le point culminant (fortissimo et très aigu) de ce passage. Piste pédagogique Cette plage permet de renforcer les éléments trouvés à la plage précédente et à voir que Silvia ne change pas d’avis. Annick Deyris, CPEM **** PLAGE 11 ZANETTO Partirò. Te n'accerto, non anderò da Silvia dopo quel che m'hai detto. Io partirò, portando meco un balsamo soave e sconosciuto : qualche cosa di tenero c'era nel tuo rifiuto ! E avrò di te soltanta la memoria che se non hai potuto ajutarmi, o madonna, in qualche canto del tuo core hai provato e dolore e rimpianto ? SILVIA (vivamente, offrendogli un anello). No, certo, e quest'anello ti ricordi di me. ZANETTO (con un gesto di rifiuto) Perdona... troppo bello, troppo ricco è il giojello... Grazie, madonna, accettarlo non posso. Ma, dimmi, non sei tu vedova e povera ? SILVIA (fra sè). M'abbia riconosciuto, ed una prova sia questo refiuto ? (a Zanetto). Ma che vuoi ch'io ti dia ? ZANETTO Un ricordo... non voglio l'elemosina... un nulla, ma che sia caro a te. Guarda. Il fiore ZANETTO Je partirai. Tu m’as convaincu, je n’irai pas chez Silvia après ce que tu m'as dit. Je partirai, emportant avec moi un bonheur suave et inconnu, Quelque chose de tendre Etait dans ton refus ! Je garderai seulement de toi le souvenir que même si tu n'as pas pu m’aider, oh belle dame, j’ai perçu la douleur et le regret dans le chant de ton cœur. SILVIA, (vivement et lui offrant une de ses bagues) Oh, bien sûr ! Garde cet anneau en souvenir. ZANETTO (avec un geste de refus) Pardonne-moi… il est trop beau, C’est un bijou trop précieux… Merci, ma Dame, je ne peux l’accepter. Mais, dis-moi, n’es-tu pas veuve et pauvre ? SILVIA (à part) M'aurait-il reconnue, et son refus serait-il une épreuve ? (à Zanetto) Mais que veux-tu que je te donne ? ZANETTO Je veux un souvenir… je ne veux pas une aumône… Un rien, mais qui Ce passage est très triste, dépouillé. Le chant recto tono (sur la même note) montre la résignation de Zanetto, les notes descendantes et montantes égrenées par le basson (très graves) et les volutes dessinées par les bois plus aigus montrent à la fois le tourment intérieur et la tristesse du jeune homme. Annick Deyris, CPEM che fra i tuoi splendidi capelli muore. soit à toi. Tiens, la fleur qui meurt dans ta splendide chevelure. ***** PLAGE 12 SILVIA (dandogli il fiore). Eccoti il fior. Prima che sia spuntato il dì, morrà nella tua mano il candido fiore... ma la sua morte io voglio ti rammenti la mia sorte ; quando sarà appassito, dimenticami. Addio ! SILVIA (lui donnant la fleur). Voilà la fleur. Avant que le jour ne pointe, cette fleur blanche mourra dans ta main... et je veux que sa mort te rappelle ma condition : quand elle se sera flétrie, oublie-moi. Adieu ! Moment qui scelle la séparation définitive. Image poétique très forte. Les cordes accompagnent les voix ainsi que les cors qui confèrent une teinte triste. Annick Deyris, CPEM ZANETTO O madonna, di grazia, una parola ancora ! Io tremo nel riprender l'infinito mio viaggio, e mi pare che di qui non ci sieno più sentieri che portino alla gioja. Ho paura di scegliere. La mia buona ventura tu guidi. Scegli tu per me. Faro il cammino che m'imporrà la tua piccola mano ! SILVIA (che ha già salito alcuni scalini della terrazza, indica a Zanetto la parte opposta alla città). E sia !... Dunque, di là, dove splende l'aurora ! ZANETTO Oh ma Dame, s’il vous plaît Encore un mot ! J’ai peur de reprendre mon chemin, et il me semble qu’ailleurs je ne trouverai plus de sentiers menant à la joie. J'ai peur de choisir. Tu guides mon destin. Choisis pour moi. Le chemin que ta petite main m’imposera sera celui que je suivrai. SILVIA qui a déjà monté quelques marches de la terrasse, indique à Zanetto la porte opposée à la ville). Doit-il en être ainsi ?... Oui, qu’il en soit ainsi, allez du côté où l’aurore resplendit. A 1’07, Le chant de Zanetto est triste, bien différent de ce qu’il était au début de l’opéra. On peut tout de même constater que l’accompagnement orchestral est plus restreint que pour Silvia. Il enfle tout de même, à la fin et après l’intervention de Zanetto pour raconter avec force la tristesse qui est au-delà des mots. A 2’06, Silvia lance cette phrase qui scelle son choix. La voix s’envole vers des aigus déchirants sur le mot « aurore ». Les cordes poursuivent son discours avec la même ferveur. Que veut dire « Là où l’aurore resplendit » ? La référence aux paroles de Silvia au début de l’opéra où Florence est décrite comme une ville lumineuse et paisible. Rien ne doit troubler cette paix, pas même le bonheur de sa reine. Annick Deyris, CPEM ZANETTO Cuore ! V'è il dolore tra il profumo e lo splendore... par che il pianto si nasconda in quel fior, piccina bionda. Zanetto fa qualche passo verso Silvia, ma essa lo ferma col gesto, egli, dopo aver fatto un gesto disperato, fugge bruscamente). ZANETTO Mon cœur ! Vois la douleur Parmi le parfum et la splendeur… Des larmes se cachent Dans cette fleur, petite blonde. Zanetto fait quelques pas vers Silvia, mais elle le renvoie d’un geste et lui, après un geste désespéré s’enfuit brusquement. Scena 3 Scène 3 SILVIA, sola. SILVIA, seule (Rimane un istante sulla terrazza, pensierosa e (Elle reste un moment sur la terrasse, accoudée guardando Zanetto che si allontana. Poi, ad en regardant s'éloigner Zanetto. Puis, tout à un tratto, si nasconde il capo fra le mani e coup, elle se cache la tête dans les mains et fond piange). en larmes.) Sia benedetto Amore, posso piangere ancora ! Que l'amour soit béni ! Je puis pleurer encore ! A 2’42, la rupture est brutale. Pourquoi ? (la harpe succède à l’orchestre qui jouait Forte). Reconnaissez-vous cet air ? Pourquoi est-il repris ici ? Seul le deuxième couplet est chanté, et on en comprend davantage le sens après la rencontre avec Silvia. Zanetto reprend sa chanson et aussi, brusquement, son chemin. A 3’19, ce sont les cordes qui poursuivent la mélodie alors que Silvia se retrouve seule. C’est elle qui termine l’air par une phrase très courte La voix s’éteint dans le suraigu comme un dernier cri de douleur. Quelle explication pouvez-vous donner à cette phrase ? (Silvia peut trouver un peu de réconfort dans les larmes ?) mettez cette phrase en rapport avec la première qu’elle prononce à la plage 2. Il semble que recontacter le sentiment amoureux l’espace d’un moment, lui permette de briser la carapace rigide dont elle s’est entourée pour régner. A 3’47, c’est tout l’orchestre qui reprend le thème et termine dans un registre très grave avec les roulements de timbales dans une tonalité très triste. Piste pédagogique : C’est le moment de comparer les hypothèses que vous aviez faites lors de l’introduction ! Qu’avez-vous pensé de cette œuvre ? Mettez-vous dans la peau du metteur en scène de cet opéra. Comment imagineriez-vous le décor ? les costumes ? Quelles idées originales auriez-vous ? à partir de quels détails, de quels indices pris dans le texte, dans la musique, dans les commentaires, précisez vos idées ? Faites des dessins, produisez des écrits à ce propos. Vous pourrez ensuite comparer votre talent à celui de la metteure en scène lors de votre venue au théâtre!! Annick Deyris, CPEM PLAGE 13 La musique de l’introduction est reprise mais cette fois-ci elle est instrumentale. -le début est jouée par plusieurs instruments qui se relaient (hautbois et cor, flûte et clarinette, cordes) ; ce thème évoque sans doute l’aspect sentimental de la pièce. -A 0’38, le rythme plus léger et staccato imprimé par l’orchestre évoque plutôt la légèreté de Zanetto, le jeune homme candide et plein d’énergie. -A 1’33, le premier thème est à nouveau joué ; il se termine dans les aigus, sur la même note que le dernier aigu de Zanetto. Annick Deyris, CPEM