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Martinez-Gros, Gabriel: Rezension über: Maribel Fierro,
Abderrahman III y el califato omeya de Córdoba, San Sebastián:
Nerea, 2011, in: Mélanges de la Casa de Velázquez, 41 (2011), 2,
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Mélanges de la Casa de
Velázquez
41-2 (2011)
Le droit hispanique latin du vie au xiie siècle
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Gabriel Martinez-Gros
Maribel FIERRO, Abderrahman III y el
califato omeya de Córdoba
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Référence électronique
Gabriel Martinez-Gros, « Maribel FIERRO, Abderrahman III y el califato omeya de Córdoba », Mélanges de la Casa
de Velázquez [En ligne], 41-2 | 2011, mis en ligne le 13 février 2012, consulté le 01 mars 2012. URL : http://
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© Casa de Velázquez
Maribel FIERRO, Abderrahman III y el califato omeya de Córdoba
Gabriel Martinez-Gros
Maribel FIERRO, Abderrahman III y el
califato omeya de Córdoba
Pagination de l'édition papier : p. 233-234
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Spécialiste reconnue de l’histoire et de la culture d’al-Andalus, Maribel Fierro donne ici
la biographie du personnage sans doute central de l’histoire andalusí, l’émir, puis calife,
omeyyade ‘Abd al-Rahmân III. Non seulement le règne de ce souverain est le plus long de
l’histoire omeyyade (de 913 à 961 de l’ère chrétienne, de 300 à 350 de l’Hégire), mais il est
coupé en deux par la proclamation du califat en 929, qui marque le début de l’apogée politique
andalou dans la deuxième moitié du Xe siècle.
L’historiographie de ce règne majeur est minée par des conflits de points de vue qui portent sur
le sens même de l’histoire andalouse. Pour Reinhart Dozy, premier grand historien moderne
d’al-Andalus, ‘Abd al-Rahmân III est un sorte de Louis XIV. Arrivé au pouvoir au milieu d’une
révolte presque généralisée de ses sujets hispaniques - chrétiens et convertis à l’islam, ceux
qu’on nomme les muwallads – mais aussi de l’aristocratie arabe héritière des conquérants, il
se serait servi, comme Louis XIV au sortir de la Fronde, de la révolte populaire pour écraser
le véritable ennemi de l’Etat, c’est-à-dire l’agitation de la noblesse arabe. Un siècle plus tard,
pour Lévi-Provençal, inspiré par Lyautey et l’exemple marocain, ‘Abd al-Rahmân III est le
souverain sage et ferme qui a su, un temps d’apogée, imposer l’ordre et la paix à la mosaïque
hétéroclite de ses peuples. Plus récemment, il m’est arrivé d’affronter les thèses de Pierre
Guichard : à ses yeux al-Andalus présente jusqu’au Xe siècle un aspect tribal, arabe et berbère,
dont je pense qu’il manifeste en réalité dans les textes une idéologie omeyyade, profondément
arabe, opposée aux rivaux en califats que sont les Abbassides appuyés par des Persans et des
Turcs, et les Fatimides créatures des Berbères Kutama.
Dans la vision « tribaliste » de Pierre Guichard, la proclamation du califat es un épiphénomène
politique. Dans la mienne, c’est un moment décisif puisqu’il commande toute la réécriture
de l’histoire omeyyade antérieure pour faire pièce aux rivaux orientaux, une réécriture d’un
arabisme véhément. Avouons que dans l’ensemble, cette dernière thèse a fait beaucoup de
progrès, et que la vision de Maribel Fierro s’en rapproche assez. La proclamation du califat
est essentielle. Mais, plus que sur 929 – l’année de cette proclamation – l’auteur insiste avec
autant d’habileté que de force de conviction sur 939, l’année de Simancas et de la défaite du
nouveau calife ‘Abd al-Rahmân III face au roi de Léon, Ramiro II. Défaite en effet capitale,
dans la mesure où elle le conduit à la fois à renoncer à mener ses armées au combat, à en
modifier profondément la structure en y remplaçant peu à peu les Arabes par des « Slaves »,
esclaves acquis en Europe, et par des Berbères ; et enfin à se consacrer à la construction de
Madinat al-Zahrâ, la ville palatiale située aux portes de Cordoue, et dont l’étude donne à ce
livre ses aperçus les plus neufs et les plus originaux. Comme nombre de traits du nouveau
califat, cet abandon de l’exercice des fonctions militaires du souverain rejoint la pratique
des califats rivaux, abbasside et fatimide, tout comme la construction de nouvelles capitalespalais, pour abriter leurs clientèles les plus proches et leurs troupes, mercenaires ou serviles,
les plus fidèles. Maribel Fierro, examinant avec finesse et nuance la situation des Arabes et
des nouveaux favoris de l’Etat, Berbères et Slaves, n’est pas loin d’en arriver à une conclusion
que je partage bien sûr : la nouvelle structure de l’armée est en contradiction flagrante avec
l’idéologie arabe des Omeyyades. Tout comme les autres califats – et assez logiquement, eut
dit Ibn Khaldûn – celui de Cordoue est de plus en plus servi par des non-Arabes.
Des deux califats rivaux, il me semble que ce sont les Abbassides qu’on trouve le plus souvent
stigmatisés dans l’idéologie omeyyade – signe que le vieux califat de Bagdad restait sans
doute le champion en titre face à deux challengers. Mais Maribel Fierro met à juste titre
l’accent sur la pointe anti-fatimide – ou au contraire sur l’imitation discrète des pratiques et
des discours fatimides – dans les textes et les pratiques omeyyades. C’est évidemment une
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piste très prometteuse : d’abord parce que le califat fatimide de Mahdiya fut tout au long du
règne de‘Abd al-Rahmân son adversaire le plus immédiat et le plus pressant. C’est seulement
après la conquête fatimide de l’Egypte (969-970), la fondation du Caire et l’installation
du califat fatimide dans la vallée du Nil que la pression se relâche sur al-Andalus et que
l’hégémonie omeyyade gagne du terrain au Maghreb. Mais en outre, la piste fatimide ouvre
la voie des interprétations batini-es, des sens secrets chers au shiisme, artistement dissimulés
dans les replis d’une anecdote, les échos d’un nom ou les arabesques d’un stucage. J’aurais
bien mauvaise grâce, pour avoir moi-même beaucoup pratiqué cette herméneutique toujours
incertaine, mais dont la pratique est inéluctable quand il s’agit de cette civilisation du secret des
secrets qu’est l’Islam classique, à ne pas accueillir favorablement ce que dit Maribel Fierro sur
le nom d’al-Zahrâ’, ou sur le plan à la fois du jardin et du salon-paradis de Madinat al-Zahrâ’.
Au total, voici un livre qui relève avec succès un triple défi : d’une part une parfaite mise au
point sur les études consacrées à la période et au personnage ; d’autre part, apporter du neuf
et ouvrir des perspectives sur un sujet qu’on aurait pu croire épuisé ; et enfin être accessible,
dans sa forme et dans son format, à un assez large public. Une belle réussite.
Référence(s)
Maribel FIERRO, Abderrahman III y el califato omeya de Córdoba, San Sebastián, Nerea, 2011,
292 p.
Pour citer cet article
Référence électronique
Gabriel Martinez-Gros, « Maribel FIERRO, Abderrahman III y el califato omeya de Córdoba »,
Mélanges de la Casa de Velázquez [En ligne], 41-2 | 2011, mis en ligne le 13 février 2012, consulté le
01 mars 2012. URL : http://mcv.revues.org/4139
Référence papier
Gabriel Martinez-Gros, « Maribel FIERRO, Abderrahman III y el califato omeya de Córdoba »,
Mélanges de la Casa de Velázquez, 41-2 | 2011, 233-234.
À propos de l'auteur
Gabriel Martinez-Gros
Université de Paris Ouest Nanterre-La Défense.
Droits d'auteur
© Casa de Velázquez
Mélanges de la Casa de Velázquez, 41-2 | 2011
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